Les bagnoles de “Death Race 3″…
Toujours dans le Nevada, comme vous avez pu le lire dans l’épisode précédent, en suite d’un reportage-interview débile avec un réalisateur de merdes typiquement américaines, un rendez-vous m’avait été donné par ce réalisateur : Jeff Molighan, se présentant comme un adepte précurseur du style érotico-beauf…, je ne comptais pas m’y rendre…, mais, vicieusement, il m’a téléphoné alors que j’étais encore au motel, pour me raconter un tas de conneries au milieu desquelles il m’a dit (faute avouée est à moitié pardonnée) que son bureau, c’était aussi un club de stripteaseuses…, ça changeait tout…, pas besoin qu’il me fasse un dessin sur format A4, j’ai aussitôt rappliqué… et 20 minutes plus tard, j’étais sur place…
J’étais à ses côtés pour exploser mon verre contre le sien et nettoyer à coups de Swiffer ses pensées cisaillées par l’amour…, mais…, au moment où nous nous apprêtions à signer l’épilogue…, une ombre humaine à la démarche chaloupée s’est approchée de nous…, on a émis un tas d’hypothèses à la mords-moi le nœud histoire de faire planer le mystère et de pronostiquer un peu la rencontre : résultat des courses : le monsieur n’était absolument pas en train de jouer à la marelle…
On retenait notre respiration en faisant un pas en arrière parce qu’une fois sur deux, la canette lui explosait à la figure…, toute la mousse dégoulinait sur son jogging noir intégral qui brillait…, sa barbe mal rasée et ses restes de chicots signaient un look destroy du mec qui avait clairement abusé sur la java et le free-fight…, on a ensuite compris qu’il voulait engager une conversation…, mais, une conversation que lui seul pouvait déchiffrer…, des mots sortaient de sa bouche en ayant tout simplement aucun sens…, son accent New-Yorkais et ses neurones houblonnés n’arrangeaient rien, nous étions complètement largués.
Jeff m’a posé une série de questions et de relances : “Ça avance tes recherches de putes-poseuses ? Tu as des pistes ? Ton site-web, ça va ? Des nouvelles aventures ?”…, il avait beau enchaîner un tas de sujets à la suite, notre acolyte ne perdait pas le fil…, la tête baissée, les yeux rivés sur le sol, les jambes arquées pour maintenir le parfait équilibre, il donnait tout en se focalisant sur chaque syllabe…, il ne comptait pas rester sur le banc de touche.
Si un jour vous vous demandez qui sont les meilleurs reporters, n’allez pas chercher plus loin, ce sont les gens qui ont une bonne étoile comme moi…, des types qui passent plus de temps que n’importe qui au bord du puits sans fond de la bêtise humaine…, ils connassent tout ; ont trouvé “le” scoop avant tout le monde ; ils utilisent pourtant un matériel complètement dépassé et on sait tous que certains peuvent user de pratiques pas toujours homologuées par l’association des journaleux…, mais avec leur braquemar entre les mains, Harry Potter peut s’asseoir sur sa baguette magique, ces types produisent des purs miracles…
À peine le temps de commencer ma phrase qu’il m’a violemment targué d’une expression super intrigante accompagnée d’un geste légendaire, il a entrepris le mouvement le plus discuté dans le monde…, celui qui fait parler; qui est exagéré; qui rend jaloux; qui surprend; qui donne des frissons; qui pose question mais illustre à la fois; qui ne se vérifie pas; qui est disproportionné; le roi de l’à peu près.
Je me suis dit qu’il fallait à tout prix capter son attention histoire qu’il crache un max d’informations : “C’est quoi votre histoire ?”…, je le flinguais de questions tellement il me tardait de savoir…, mais notre interlocuteur avait convenu d’une sieste intérieur à nos dépends…, impossible de soutirer quoi que ce soit de ce pauvre homme qui était à présent au bord du gouffre…., poussé par la fatigue et sans doute assommé par l’alcool, il nous a quitté sans dire un mot, comme si notre rencontre avait été inventée de toutes pièces…, Jeff et moi lui avons souhaité bon courage pour son retour qui s’annonçait assez difficile…
Fort de ce filon facilement exploitable, les suites ont commencées à arriver, avec “Death Race 2”, mais sans le budget…, comment entretenir la formule alors ? Avec un préquel foireux qui n’a plus que la surenchère pour tenter de faire illusion…, le résultat sonde les abymes de la bêtise humaine, mais il se révèle globalement attachant justement pour cette débilité frondeuse, qui affirme crânement qu’il sombre dans l’immoralité beauf…, conséquence logique, “Death race 3” s’est révélé encore pire que le second, à tous les niveaux…, plus foireux, plus crétin, plus dégénéré, plus bourrin encore que son modèle, “Death race 3” grouille littéralement de défauts, rendant son visionnage aussi désespérant que jubilatoire.
Du bitume fumant, des bagnoles ronflantes armées jusqu’aux dents, telles étaient les promesses, avec en star planétaire grotesque un fumeux Paulo entendant bien les honorer…, il s’est acquitté des origines de son personnage avec une intro expédiée comme pas permis (un piège expéditif au possible), et a injecté de la testostérone par litres : “Statham est le meilleur pilote de la prison, et on lui pose un flingue sur la tête pour faire la course. Ok, mais je vous baiserai d’ici la fin”…
Boum, voilà les enjeux…, mais une fois que les moteurs commencent à vrombir, la magie du procédé commence à fonctionner malgré la lourdeur incroyable des dialogues, c’est bourrin au premier degré et plutôt divertissant, en tout cas moins chiant que les courses de voitures habituelles, complètement jouissive…, les entre-courses marquent en tout cas le pas, ralentissant le rythme pour rien nous montrer, ou si peu (Statham qui tabasse des méchants avec une clef anglaise, la chef froide comme un hectolitre d’azote liquide, les ennemis de Frankenstein qui rient beaucoup)…, bref, on a même droit aux petits spots publicitaires pour la course, Verhoevenniens dans l’esprit, mais nous ne sommes pas vraiment
dupes de la supercherie…, “Death Race” n’est qu’une mécanique vrombissante inutilement bruyante qui fait des tours de pistes avec quelques explosions…
Si “La course à la mort 1” (Death Race 1) est un film américano-germano-britannique réalisé par Paul W. S. Anderson sorti le 22 août 2008 en Amérique du Nord et le 15 octobre 2008 en France…, il faut savoir que ce film est un remake de “La Course à la mort de l’an 2000”, réalisé par Paul Bartel en 1975, ou les rôles principaux étaient joués par David Carradine et Sylvester Stallone…, alors que dans ce remake, ces mêmes rôles sont tenus par les acteurs Jason Statham, Joan Allen et Tyrese Gibson.
Le film a reçu généralement de mauvaises critiques, il tient actuellement un 43 % au classement “Pourri” chez Rotten Tomatoes…, et un classement de 41 sur 100 sur Metacritic…
– Roger Ebert du Chicago Sun-Times a donné une demie étoile pour le film sur quatre possible, le qualifiant : d’assaut sur tous les sens, y compris commun…
– Keith Phipps de The Onion A.V.Club a écrit que le film était l’idéal pour ceux qui veulent voir un paquet d’explosion de voiture sans avoir à trop réfléchir…
– Marc Savlov du Austin Chronicle a dit de La course à la mort qu’il s’agissait de l’un des plus ennuyeux films de voiture de tous les temps…
– Peter Hartlaub du San Francisco Chronicle a considèré que le film était un remake mal-avisé et sévèrement affaibli de La course à la mort de l’an 2000…
– Elizabeth Weitzman du New York Daily News a donné au film une étoile et demie sur quatre possible… et commentant : Les courses-poursuite sont assez dynamiques, mais il y a absolument rien d’autre à voir…
– Une critique positive est venue de Nathan Lee du The New York Times qui a écrit : Le film est légitimement graisseux, authentiquement méchant, avec un bon sens à l’ancienne où l’on dévaste tout…
– James Berardinelli du ReelViews a par contre attribué un score d’un quart d’étoile sur quatre possible…
Pour débusquer le mec de la veille, il fallait penser où tout beau pépère poserait sa graisse au frais, sans bouger, j’avais pensé juste, au bar de ce lieu de perdition mécanique, j’ai aperçu une silhouette connue, quand je me suis rapproché, la silhouette semblait de plus en plus imposante… et pour mettre fin au mystère, non seulement c’était vraiment lui qui avait créé les horreurs automobiles du film “troisième” de la saga, mais en plus il s’agissait d’un des co-organisateurs de la manifestation…, un sacré enfoiré hyper caractériel, méfiant, fainéant, bon-vivant, chenapan, crevard, malin, taciturne, gros casse-burne…, une vraie p’tite raclure de première avec un cœur gros comme ça (le geste des mains parallèles).
Mais lorsque dans le show, je me suis retrouvé nez à nez avec les voitures du dernier opus de la saga, avec des nananas bandantes presque nues…, impossible de bouger, il y avait même une sorte défilé de mode, les filles pointaient leurs seins et se déhanchaient habilement pour attiser encore plus les prédateurs…, c’était beau à voir et complètement efficace…, il semblait toutefois évident que ces bestioles bougeaient leur fion en échange de dollars…, j’étais dans la cour des gros…
Si vous comptez un jour aller à Las Vegas faire un reportage sur des bagnoles spéciales ayant été vedettes de films, dites-vous bien que la tâche sera plus compliquée que vous l’imaginez…, non seulement parce qu’après mon acharnement les mecs qui les gèrent seront particulièrement méfiants, mais surtout parce qu’ils se seront fait passer le mot…, des gros loubards, ouais !
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