Londres 2013 :
La cité des drogues dures et des automobiles hyper-chères ! Au Royaume-Uni d’Angleterre, plus particulièrement dans la cité de Londres, l’axiome que les chauffeurs de taxi et les philosophes de comptoir me balancent lorsque je me plains des particules mortelles en suspension dans l’air et des distributeurs qui me facturent 2 euros à chaque fois que je veux avoir accès à mon propre argent à Londres, est : “Le grand Samuel Johnson a un jour déclaré que quand Londres commence à fatiguer quelqu’un, c’est que cette personne est fatiguée de la vie”…
Mais, ce qu’ils ne réalisent pas, c’est que cette andouille de Samuel Johnson était atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, ce qui veut dire que statistiquement, il a passé autant de temps à balancer compulsivement des conneries que des mots d’esprit.
La vraie réalité, c’est que la plupart des Londoniens sont fatigués de la vie…, il suffit d’observer la réaction des gens quand un bébé se met à pleurer dans le métro, pour se rendre compte que cette ville est à bout…, il est aujourd’hui impossible de vivre à Londres s’en avoir sa claque de cette ville !
Contrairement au temps de Mr Samuel Johnson (qu’il aille se faire f…), Londres ne se résume plus à un petit ensemble de rues pavées et une bonne vieille prison…, c’est la dernière métropole d’un pays en plein naufrage à l’extrémité d’un continent affamé, une île au milieu d’une île triste, et grise, et lasse…, ça peut pourtant pour certains, être un endroit génial où vivre, et, pour être honnête, beaucoup de gens sont incapables de vivre ailleurs…
Il y a sans doute une multitude de raisons expliquant qu’un Anglais sur dix ait décidé de vivre dans un des 32 quartiers de Londres, mais il y a aussi une multitude de raisons qui font que les gens décident d’abandonner et de déménager dans ce trou middle-class qu’on appelle Brighton.
À un moment, les proprios de pubs à Londres ont décrété que les choses devaient changer, qu’ils n’étaient pas là pour offrir un refuge aux personnes dont le quotidien domestique est si déprimant qu’ils préfèrent dépenser plus d’argent pour boire moins d’alcool dans une pièce moite remplie de gens désireux d’entretenir leur cirrhose !
Les pubards ont décrété qu’ils voulaient éduquer leur clientèle, que leurs clients devaient découvrir les collations artisanales et la bière en fût… et remplir leurs narines du fumet d’une nourriture trop chère pour eux pendant qu’ils joueraient à des jeux de société tout en sirotant leurs pintes d’eau de pluie tchèque à 6 euros.
Au début, ce genre de pubs chics n’existaient qu’à Muswell Hill ou Sheen, mais aujourd’hui, même les pubs construits dans les pires cités HLM de Londres accolent le mot “posh” aux sandwiches qu’ils proposent…, alors oui, peut-être que les pubs Wetherspoon ont mauvaise réputation à cause de leur déco à chier et de leurs œufs au micro-ondes, mais au moins vous n’avez pas besoin des revenus d’un salarié du tertiaire pour vous vider dans leurs urinoirs.
Vous vous demandez pourquoi personne ne va plus dans le West End ? Sans doute parce que tous les week-ends, la zone comprise entre la tour des British Telecom, le grand TDK en néon, Hyde Park et Centre Point, devient un tableau de Jérôme Bosch !
C’est comme si tous les branleurs de Londres et des environs étaient attirés là par une force invisible : des weirdos en jean’s bootcut qui s’énervent parce que des taxis libres ne veulent pas les prendre…, des Hummer roses transportant des femmes bruyantes le long de la Seven Sisters Road…, des indigènes de Canary Wharf avec des gueules aussi orange que les tickets National Rail qu’ils transportent dans leurs portefeuilles…
C’en est fini de la zone 1 ; bientôt elle ne sera plus qu’un enclos à touristes infernal, la ville sera définie par ses environs et son cœur sera digne de Centre Parcs, mais avec moins de balades à vélo en famille et plus de bordels ouverts le jour qui facturent à l’heure.
Il n’est pas un seul trope du vieux Londres qui ne se soit pas attribué ces débiles à plumes et à vapeur abonnés à The Chap…, vous savez, ceux qui ont passé l’été à se plaindre de la nouvelle tour de Renzo Piano sur Facebook.
Londres a une histoire riche et lugubre, certes…, on a déjà eu l’épilation de la moustache, la danse de salon et l’opium (probablement), donc je suppose que si vous êtes vraiment con, vous appelez de vos vœux le choléra, les sérial killer à haut de forme et les bombardements…
Un des principaux symptômes de cette pandémie de pittoresque vieillot est le cupcake, une denrée alimentaire débile…, mais sérieusement, qui bouffe des cupcakes, à part des bloggeuses mode, car c’est le genre de truc que vous bouffez à moitié à une fête de village avant de le refiler à un chien ?
Contrairement à ce que vous diront le prix des logements et les statistiques de police, Thamesmead et Edmonton ne sont pas les pires coins de Londres…, non, le pire coin, c’est bien Clapham…, rien ne va dans ce quartier relativement aisé et verdoyant…, sa population donne des cauchemars même aux fantômes !
Ça peut paraître injuste, mais seulement si vous n’avez jamais passé un samedi matin à observer des supporters de MillWall se battre pour la dernière trace de sels de bain derrière la station de Clapham Junction…, ou un samedi après-midi à observer une interminable succession d’Australiens bodybuildés qui essaient de draguer tout ce qui bouge.
France 2 a diffusé lors de son journal télévisé de 20h du 22 avril 2013, un sujet sur les super riches à Londres en provenance de Russie, Chine, Moyen-Orient qui achètent : hôtels, voitures, avions, bijoux et autres produits de luxe…
Cela faisait dire au commentateur : “Ils font vivre environ 30.000 personnes à Londres”…, le raisonnement étant le suivant : “Les super riches, par leur consommation et leurs investissements, donnent du travail à des milliers de personnes qu’ils font donc vivre, puisque faute de ce travail ces gens n’auraient pas de revenu”….
Examinons les choses d’un peu plus près, demandez-vous ce que ue produisent ces 30.000 personnes…, que ce soit le chauffeur du reportage (qui produit un service directement consommé par le propriétaire de la voiture), ou quelqu’un qui travaille à la production de la voiture elle-même (production de biens de consommation), ou encore quelqu’un qui travaille à produire les robots (biens d’investissements) qui servent à la fabrication du véhicule, tous produisent tout à la fois des valeurs d’usage et de la valeur économique à destination exclusive de leurs clients…, ils reçoivent en paiement de cette production de valeur : de la monnaie, que leurs clients n’ont pu obtenir par leur travail, leurs revenus étant sans commune mesure avec la valeur que peut produire un individu seul…
Ces riches clients paient avec une monnaie qu’ils viennent de ponctionner sur la valeur produite par les salariés des entreprises de leurs portefeuilles de titres, au nom de leur droit de propriété lucrative, c’est au nom de ces mêmes droits qu’ils sont en mesure de décider que ces 30.000 personnes leur fabriqueront des jets privés, les transporteront dans des voitures de luxe etc… et occuperont les emplois ainsi censés les faire vivre.
Pour schématiser : ces super riches achètent des sacs Vuitton, qu’en tant qu’actionnaires de LVMH ils décident de faire produire dans le cadre d’emplois qu’ils déterminent, par des gens soumis au chantage : pas d’emploi, pas de salaire.
Parallèlement ils récupèrent une partie de la valeur des sacs sous forme de dividendes prélevés sur le produit du travail de ces salariés au nom de leur droit de propriété lucrative… et prélèvent au nom de ce même droit, sur le reste de l’économie, la monnaie qu’ils distribueront à l’occasion des emplois qu’ils auront soit disant créés.
Mais de quoi alors peuvent bien vivre ces 30.000 personnes, puisqu’elles ne seront jamais les consommatrices de ce qu’elles produisent ? Eh bien elles vivent de ce qu’ont produit tous les autres salariés, car les biens et services qu’elles achètent ne peuvent en effet provenir que de la production courante du reste de l’économie…, ce sont donc bien 30.000 personnes qui font vivre une poignée de super riches… et non l’inverse !
Le travail de ces 30 000 personnes au service des seuls super riches est donc parfaitement inutile pour l’immense majorité de la population, mais entretien une prédation légale moyennant deux institutions centrales : le droit de propriété lucrative et le marché du travail…, on pourrait dès-lors fort bien se passer de cette sphère prédatrice en rendant ces deux institutions inutiles…, ouvrant la possibilité d’échapper au sort général de la plèbe et des beaufs d’être des esclaves de travail condamnés à se louer sur le marché, sous la coupe des actionnaires et des prêteurs.
La vision de ces arrogants s’amusant à jouer à qui a la plus belle paire de couilles (euh ! : voiture…, désolé ça m’a échappé)… et à Londres c’est assez écœurant…, amène à une remise en cause de notre domination, il nous faut nous y atteler, faute de quoi nous serons condamnés à rester sur la défensive…,
J’imagine l’instauration d’un salaire universel, c’est à dire pour toutes et tous : dès la majorité, irrévocable, à vie et ne pouvant que progresser, rendant la propriété d’usage des moyens de production aux producteurs que nous sommes et finançant l’investissement permettant ainsi de dire à ces super riches : “Non, nous ne travaillerons plus pour vous, nous allons arrêter de vous faire vivre et reprendre en main nos affaires car nous n’avons pas besoin de vous”…
Dans la vie, il y a deux sortes de gens, ceux qui font un truc et comprennent que ça fait partie de leur existence et tracent leur route… et il y a ceux qui se définissent par ce truc qu’ils font…, c’est la différence entre ceux qui mangent de la nourriture et les “foodies”…, entre les gens qui ont un blog et les “bloggueurs”… et, c’est de loin le cas le plus extrême, ceux qui font du vélo et les “cyclistes”…
Aller au boulot à vélo ne pose aucun problème, c’est du sport, ça fait voir la ville autrement et on a presque l’impression de faire un truc utile pour la planète… et ça s’arrête là…., je ne vais pas commencer à écrire de ce mode de vie ou à prêcher la “vérolution” en chopant des verrues génitales pour avoir trop manifesté à poil sur une selle.., cela écrit, il y a ceux qui utilisent des moyens de locomotion écolo bien pires : la trottinette pour adultes, par exemple.
Il existe une espèce de Londonien (étrangement, aucun n’est originaire de Londres), qui semble penser que la ville est une sorte de jeu de rôles pour de vrai, dans lequel, pour se déplacer, il faut se munir d’une carte “trésors cachés” de Time Out…, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis éloigné, titubant, des décombres d’une soirée d’appartement pour rechercher désespérément de la caféine, des protéines, et n’importe quelle boisson orange qui m’aiderait à vaincre une gueule de bois précoce… et où des individus hystériques m’ont encerclé avec des : “T’es jamais allé au Café Oto ? Faut trop que t’y ailles ! Le Kedgeree Jambon est dé-li-cieux”.
Sacs à merde, je veux juste quelque chose de chaud qui n’ait pas le goût de la MDMA, j’en ai rien à foutre de votre gargote approuvée par des bloggueurs lifestyle nés de l’autre côté du Ring…, oui, vous avez sans doute vu des coins sympas au cours de l’ère Pierce Brosnan des James Bond, mais en vrai, South Bank devrait être abandonné aux touristes et aux quarts de finale de Britain’s Got Talent…
Tout ça n’est qu’une vision Richard-Curtisienne de ce que Londres est vraiment : une ville gentrifiée, diluée et trop pensée qui, en vrai, se définit principalement par un flux incessant…, on dirait une maquette de Londres conçue par un jardinier de Manchester qui n’aurait jamais foutu les pieds dans la capitale !
OK, la Tate Modern, le British Film Institute et le Royal Festival Hall sont de grandes institutions, mais il faut aussi compter avec tous ces pubs fréquentés exclusivement par des fans de rugby et ces centaines de kiosques qui vendent des canettes de Fanta chaud pour 3 €.
Il y a deux grands crimes médiatiques datant du début du XXIe siècle…, le premier est le scandale Leveson…, le second est la perpétuation du mythe qui voudrait que les cabarets et le burlesque soient autre chose qu’un spectacle de merde…, selon moi, le burlesque est du “strip-tease pour détenteurs d’un baccalauréat”… et pour une raison ou une autre, Londres est devenu l’épicentre de ce non-sens : Time Out a une section cabaret… et la BBC se sent obligée de faire un article sur chaque personne qui monte dans un verre de martini géant !
Ouais, je suis sûr que vous êtes prêt à me sortir tout un tas de semi-idées condescendantes sur ce que devrait être un “vrai corps de femme”…, mais ça ne m’explique toujours pas pourquoi je devrais arrêter de penser que ce genre de spectacles pue la merde.
Pire que tout, quoique…, il y a les “slamming parties” (de l’anglais “slamming” qui signifie “injecter”), des orgies glauques sans préservatif qui durent des semaines entières et sont chargées en doses intraveineuses de méthamphétamine.
Il y a quelques temps ces parties fines étaient fréquentées par un cercle restreint à l’intérieur de la communauté gay londonienne, les participants à ces fêtes particulières se donnant rendez-vous en secret sur des réseaux sociaux tels que Grindr ou Bareback Real Time…., maintenant tout le monde y va : homos, lesbiennes, transsexuel(le)s, bisexuels et multi-sexes, même les zoophiles et les branleurs sont bienvenus…
Mais ces fêtes sont secrètes…, certes, mais pas pour autant exclusives : du moment que vous êtes multi-sex et prenez votre plaisir à vous faire pénétrer par tous les orifices de votre corps par quiconque…, apte à faire de même simultanément : sucer des verges de mecs et de trans…, des clitos indéfinissables… et que ça ne vous dérange pas de vous exposer à un tas de MST, de prendre du Viagra et de vous injecter de la meth (et parfois de la méphédrone) pendant plusieurs jours d’affilée…, vous pouvez vous joindre à la bamboula…
Les slamming parties peuvent avoir lieu dans des saunas du West End, dans des appartements miteux du centre de Londres ou des pavillons de banlieue…, si leur organisation est variée, on trouve quand même des constantes : films porno projetés non-stop, morceaux d’eurotrance pourris et des iPhone qui miroitent comme autant de lucioles alors que les invités essaient de rameuter plus de drogues et plus de corps.
“Cette nouvelle scène de mecs, de trans et de nananas à poil qui se piquent et qui niquent, transgresse tout ce qui est socialement acceptable”, m’explique Tim, un journaliste-web de 39 ans qui a organisé des slamming parties pendant deux ans avant d’arrêter…, “s’injecter de la meth, ou sniffer des sels de bain, ça rend incroyablement excité et ouvert à tous types de propositions. Les gens deviennent des animaux quand ça commence à monter. En gros, c’est un immense brouillard où tout le monde se suce, baise et s’encule”..
Le crime organisé prospère en marge de tout cela, cette culture mafieuse et l’impunité qu’elle entraîne sont aussi à l’origine d’agressions sexuelles graves (viols collectifs et vols de victimes droguées au GHB), de tabassages en règles et de larcins.
Les slammings parties, c’est vraiment pour les blaireaux avinés, elles représentent une part non négligeable des interventions médicales et psychiatriques…, beaucoup de cas de fraude à la carte de crédit, aussi…, pour gérer cet afflux d’amateurs de sexe, le centre psychiatrique du nord de Londres embauche des bras supplémentaires !
De plus, les sound-systems crachent en majorité de la musique tendance MTV pour blaireaux avinés (avec une préférence pour Lady Gaga), sur des enceintes mal réglées…., les lieux de débauche sont en finale maculés de taches de vomis et de sperme aux senteurs aigres…, plus qu’une expérience sauvage mystico-psychédélique, c’est un défouloir vulgaire et racoleur, un piège à cons dont l’effet sur le tourisme de la City est catastrophique
Oui, ce milieu ressemble un peu à l’équivalent hédoniste et cosmopolite du dogging…, en fait, un peu comme si William S. Burroughs et Tinto Brass avaient réécrit le film Dogging : A Love Story..., mais ajoutez à ça le partage des seringues et le bareback… et vous vous retrouvez avec des répercussions sans doute plus sinistres qu’un petit coup rapide sur une aire de repos en périphérie de Londres !
Les centres d’accueil spécialisés dans la toxicomanie témoignent d’une hausse significative des accros aux shoots de meth, et, encore plus inquiétant, d’un bond du nombre d’utilisateurs de sels de bain…, selon David Stuart, le directeur d’Antidote, le seul service de Londres dédié spécifiquement à l’assistance des consommateurs de drogues et d’alcool dans ce milieu, le nombre d’usagers de crystal meth et de méphédrone qui se shootent dans un contexte sexuel a bondi de 20 % en 2011 à 80 % en 2012 : “70 % de ces utilisateurs se partagent leurs seringues, il s’agit d’une hausse sidérante et inquiétante”…, m’a-t-il dit.
Et bien sûr, ce qui rend uniques ces slamming parties est le fait de se shooter : s’injecter de la meth et des sels de bain rend la défonce bien plus intense et plus longue tout en décuplant la libido et en faisant perdre toute inhibition…, en moyenne, les fêtard(e)s fricotent avec cinq partenaires par session… “La seule chose dont j’avais envie quand j’étais sous meth, c’était de me faire enculer par la plus grosse bite présente”, m’a dit Tim, dont le VIH combiné à plusieurs années d’injection et d’inhalation de meth lui ont pourri les dents : “J’étais un trou”…, m’a-t-il ajouté !
Certaines slamming parties sont plus extrêmes que d’autres, les plus dures comprennent souvent du SM hardcore et pas mal de coups de fouet… et si deux personnes souhaitent se faire plaisir avec quelque chose qui dérange les autres convives, comme le fist ou le scat, ils continuent la fête autre part.
“Ces gens restent souvent éveillés pendant plusieurs jours, sans nourriture et sans eau. Ils ingèrent uniquement des boissons gazeuses et du Dunns River Nurishment, un supplément alimentaire”, m’a narré Tim…, “mais le truc con, c’est qu’aucun mec ou trans ne peut éjaculer parce que la meth les en empêche, tout comme le Viagra, alors ils ont des relations sexuelles qui n’en finissent pas. C’est douloureux. La plupart des mecs n’ont plus de peau sur la bite, à la fin, et certains finissent à l’hôpital pour des crises d’angoisse causées par une consommation trop élevée de meth ou de sels de bain“.., a-t-il ajouté.
À l’origine des premières orgies de ce genre, Tim m’a assuré que la scène avait beaucoup gagné en importance ces deux dernières années… et un grand nombre de participant(e)s font partie des catégories professionnelles supérieures, malgré la nature extrême de leur consommation de drogue : “Il y a ceux et celles qui se chargent de payer les drogues pour attirer du monde à leurs fêtes… et, à l’autre bout de l’échelle, il y a les trans qui sont une caste à part qui sont invités aux fêtes parce qu’ils sont bien montés et peuvent avoir une érection tout en prenant de la meth, avec ou sans Viagra”…, m’a dit Tim, avant de me raconter une fête qu’il avait organisée quelques années auparavant : “Une fois, il avait une douzaine de personnes chez moi. Je me souviens de mon salon sombre et moite, où tout le monde faisait l’amour, une telle fête doit obéir à plusieurs règles d’or : cacher ses clés et sa drogue et verrouiller les portes, sinon la drogue va disparaître et les invité(e)s iront péter un plomb dans la rue”…
Victor, un Roumain transsexuel de 23 ans arrivé à Londres il y a quatre ans, amante de Tim…, vient tout juste de finir un traitement contre la dépendance à la méthamphétamine, après avoir fréquenté la scène slamming, il m’a dit : “J’avais déjà pris de la cocaïne et de l’ecstasy avant de venir en Angleterre, mais j’ai fait la rencontre d’un dealer fortuné dont le passe-temps est de frimer dans Londres avec ses voitures hors de prix, Bugatti Veyron, Ferrari 599, Mercedes SLR etc.etc… qui m’a présenté à beaucoup de gens. J’ai ensuite fumé de la meth et ingéré du GHB, j’ai tiré des coups géniaux ! La première fois que je me suis fait une piqûre de Tina, c’était à l’occasion d’une fête dans l’ouest de Londres. Tout le monde se l’injectait. J’ai essayé et la défonce était encore meilleure. C’était incroyable, je voulais revivre cette défonce. Je n’avais plus d’inhibitions, j’ai essayé des nouveaux trucs, j’ai commencé à aller à des orgies., c’était dingue”…
Tim et Victor savent tous deux à quel point le milieu du slamming peut être dangereux, ils connaissent tous deux des gens qui ont fini à l’hôpital, sont morts ou se sont suicidés, soit à cause des effets psychologiques de la dépendance à la meth, soit parce qu’ils avaient contracté le VIH ou l’hépatite C.
Tim m’a dit qu’environ 75 % des 800 hommes pris en charge par les services d’Antidote étaient séropositifs, et 60 % oublient leur traitement contre le VIH lorsqu’ils sont sous l’influence de la drogue : “Beaucoup de facteurs motivent la prise de drogues, dont la facilité avec laquelle ils peuvent la trouver, ou encore l’utilisation d’internet pour trouver des orgies et des repaires pour se camer”…, m’a-t-il confié.
Tim et Victor affirment qu’ils sont devenus incapables d’avoir des rapports sexuels sans prendre de drogues : “C’est chiant”…, dit Victor…, “je ne peux plus être excité sans me camer. Je ne peux pas arrêter la drogue sans arrêter le sexe. C’est un énorme gâchis”...
Yusef Azad, un des responsables de la National AIDS Trust (une organisation gouvernementale britannique de lutte contre le sida), a envoyé une lettre à toutes les municipalités de Londres dans laquelle il leur demande de prendre des mesures contre le manque de services spécialisés pour faire face à l’augmentation récente et rapide du nombre d’usagers de méthamphétamine dans un contexte de relations sexuelles à haut risque.
Lorsque j’ai parlé à Azad, il m’a expliqué les raisons pour lesquelles il a envoyé cette lettre : “Le genre de drogues et le contexte dans lequel elles sont consommées ont changé. Aujourd’hui, y’a plein de drogues qui circulent dans les orgies privées, et moins dans les clubs. Des applications telles que Grindr facilitent l’élaboration d’un réseau dans ce milieu. Les clubbers et les gays qui versent là-dedans sont catégoriques : la scène séduit de plus en plus. Il y a trois ans, personne n’en parlait“…
Il n’y a pas que la meth et les sels de bain…, il y a aussi le krokodil, il s’agit d’une drogue en provenance de Russie qui agit comme une sorte de succédané d’héroïne…, un des nombreux problèmes que cette dope DIY pose, c’est sa capacité à ronger les chairs…
Cela est dû à sa composition, des analgésiques coupés à l’essence et au soufre…, comme la sisa en Grèce, le krokodil fait partie d’une nouvelle génération de drogues qui frappe les rues pauvres d’Europe… et il semble qu’elle se propage au-delà de la Russie…., en avril, on a trouvé des utilisateurs de krokodil alors qu’on suivait un trio d’adolescentes exorcistes autour de l’Ukraine… et le mois dernier il a été rapporté que cette drogue a été consommée aux Etats-Unis, en Arizona.
Le Dr Allan Harris, un spécialiste dans le traitement des sans-abri et des toxicomanes, a déclaré : “Il y a beaucoup de signes avant-coureurs semblant montrer que le krokodil est utilisé là où se trouve ma clinique”….
Dans un article qu’il a écrit pour The Independent, il a également mentionné qu’il avait traité un homme qu’il soupçonnait de s’être injecté du krokodil : “Je l’ai appelé pour discuter de ses conclusions. Nous avons négocié pour savoir s’il fallait nommer la drogue krokodil, comme en russe, ou s’il fallait en adapter le nom, je pensais que c’était des brûlures d’acide citrique qui sert à dissoudre l’héroïne avant de se shooter, mais quand j’y repense la destruction du tissu était bien au-delà de ce à quoi vous pouvez vous attendre avec des injections d’héroïne. Avec l’acide citrique, vous avez généralement des brûlures au deuxième degré ; lui avait un énorme cratère sur tous les muscles de l’avant-bras. Lorsque vous regardez les tissus morts, vous pouvez réellement voir les tendons se déplacer, un peu comme ces horribles images que vous voyez sur les tracts de sensibilisation aux dangers du krokodil. Il en était arrivé à un point où il ne pouvait plus bouger sa main droite, car la drogue avait affaibli le muscle de façon avancée. Il pouvait à peine rouler une cigarette. On lui a fait une greffe de peau qui a été bien acceptée, mais les conséquences étaient affreuses. Les muscles ne repoussaient pas parce qu’ils étaient complètement gangrenés. Quand j’y repense, ça ne correspondait pas du tout à de l’acide citrique, parce que le produit est certes irritant, mais pas pire qu’une légère infection. C’était effectivement très, très disproportionné. Il lui manquait une zone d’environ 12 cm par 8 cm de tissu, et le trou était profond, on voyait son os. L’acide citrique, vous mettez votre poudre d’héroïne sur une cuillère avec un peu d’acide citrique, on utilise couramment du jus de citron. Les héroïnomanes utilisent ça pour leurs fixes parce que la diamorphine est un alcalin. Ainsi, lorsque vous utilisez de l’acide citrique, qui est un acide faible, la dissolution est plus facile. Mais, cet homme est mort récemment, malheureusement à cause du krokodil”…
Le fait de couper les drogues avec des produits bizarres se répand, il y a des problèmes de tétanos et de fièvre charbonneuse…, avant, on s’inquiétait que l’héroïne soit coupée à la strychnine…, les dealers utilisent tout ce qui a un goût amer pour couper l’héroïne… et la strychnine, c’est une des solutions de facilité…, tous les ingrédients toxiques vont directement dans les veines et c’est ce qui provoque la perte de tissu, donc, compte tenu de ses effets horribles, qui donc veut prendre ce genre de trucs ?
Eh bien, c’est très puissant, très addictif, plus sédatif et environ dix fois plus fort que la morphine, donc de ce point de vue ça a un potentiel plus addictif que la morphine ou la diamorphine régulière : à savoir l’héroïne…, cela a a été développé dans les années 1930 en Amérique.
Ce qui pousse à ça est typique de la politique américaine…, en Afghanistan, les USA après les avoir exploité, font maintenant tout pour détruire les champs de pavot…, résultat, tout au long de l’année, on a noté une diminution de l’offre d’héroïne dans le monde, de sorte que les usagers prenent de l’héroïne coupée avec tellement de choses qu’ils ont des symptômes de manque, car elle n’est plus assez forte.
Plus récemment, il y a eu baisse de l’offre, due au travail de la police, mais il semble qu’elle soit revenue à son niveau précédent aujourd’hui…, ça devrait désinciter les gens à fabriquer leurs propres substituts à l’héroïne, comme le krokodil… et bien sûr, quand l’offre était en baisse, on a noté une augmentation de la consommation de méphédrone…, ils utilisent un procédé chimique similaire pour arranger le produit, parce qu’ils krokodilisent la méphédrone pour la rendre injectable et plus puissante.
C’est assez gluant, les trucs qu’ils font…, parfois, ça commence à se solidifier dans la seringue, on a vu pas mal de caillots de sang chez les usagers qui se les sont injectés dans l’artère fémorale…, il y a aussi la prégabaline, elle est généralement utilisée pour traiter l’épilepsie, la douleur et les états anxieux, mais elle a gagné de la valeur dans la rue et on observe que cette drogue est détournée pour un usage récréatif aussi…
C’est tellement facile à faire, ce n’est qu’une question de temps avant que les gens s’y mettent…, il faudrait tout simplement informer les gens, sensibiliser les usagers : le krokodil est incroyablement néfaste, ça raccourcit l’espérance de vie de façon spectaculaire… et ce d’autant plus que c’est terriblement addictif !
Voilà, nous allons quitter Londres, ses drogues, ses drogués, ses voitures de grand luxe de milliardaires play-boy et aller voir ailleurs…, sachez qu’actuellement, un acheteur du luxe sur quatre est chinois et le marché de la Chine continentale cumulé à Hong Kong est déjà le second marché du luxe, dépassant d’une courte tête le Japon, mais restant loin derrière les États-Unis…, les plus fortes progressions de croissance sont cependant d’origine chinoise, y compris sur le marché européen, en effet, les Chinois consomment beaucoup de produits de luxe hors de leur pays.
Un touriste chinois dépense en moyenne par boutique et par jour près de 1.400 euros lors de ses déplacements en Europe, à Londres et Paris essentiellement…, en 2012, le client chinois est le premier client mondial du luxe…., cette situation est-elle pour autant pérenne ?
Cette année est toutefois marquée par un fléchissement de l’activité du luxe en Chine, le ralentissement de la croissance du leader asiatique est certes fréquemment invoqué, mais il n’explique pas tout, c’est que la révélation de la corruption jusqu’au sommet du pouvoir a, par ricochet, terni l’image du luxe…, la surexposition des marques qui ont multiplié points de vente et actions de communication a également lassé une partie de la clientèle en quête d’exclusivité.
L’industrie du luxe réoriente donc ses efforts vers les autres pays “émergents” (Brésil, Russie et Inde en particulier) et les États-Unis…, espérant anticiper un potentiel coup de frein de la demande chinoise, mais sans aucune certitude que ces pays “émergents” repartent…, de plus, à plus long terme, le dé? pour les grandes enseignes du luxe est l’apparition de concurrents issus de ces nouveaux marchés.
Au-delà de la récente affaire franco-suisse autour de Lacoste, de plus en plus de marques passent sous pavillon étranger via des fonds d’investissements koweïtien, qatari ou encore chinois…, mais si, demain, les investisseurs cherchent à acquérir, outre des marques, des savoir-faire, l’enjeu sera tout autre… et le risque est réel.
Bon nombre de nouvelles puissances disposent d’ores et déjà des atouts nécessaires : un héritage historique susceptible de nourrir l’imagination, un artisanat de qualité et… des clients par millions…, un terreau favorable pour “un art mineur”, qui ne sert qu’à embellir encore plus que de raison, la vie de tous les jours des gens fortunés qui ne peut que faire revivre l’iconoclasme (du grec eikon “icône” et klaô “casser”) qui est, au sens strict, la destruction délibérée de symboles ou représentations, un courant de pensée qui rejette la vénération vouée aux représentations…, en opposition à l’iconodulie.
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