MAD MAX : FURY ROAD CAR AUCTION 26/09/2021 Australia
Dans ce film, son créateur/réalisateur, George Miller dirige la ferraille, les chromes, les flammes, les corps en sueur et les vapeurs d’essence comme autant d’instruments pour composer une symphonie enragée. C’est brillant, stupéfiant, magnifique, Fury Road, ça ne se décrit pas vraiment, ça se constate de deux manières différentes… Je commence par la sympathique, fait une pause pour vous dévoiler une vente aux enchères des véhicules du dernier Opus puis termine par une remise en question de ma propre vision première, pour aboutir à son contraire !
La trilogie originelle avait inconsciemment annoncé et accompagné la disparition d’un certain cinéma hollywoodien, en suivant les 3 précédents Mad Max, nous assistions à la fin d’une civilisation en mal de pétrole, tandis que le 7ème art voyait se standardiser et péricliter une certaine idée du divertissement. Il était donc logique que le quatrième opus Mad Max : Fury Road, se déroule en plein désert, dans un monde réduit à sa plus simple expression, un océan de sable calciné en désolation, asséché, stérile, avec des personnages hébétés, hagards, apeurés par les violences des War-Boys et autres zouaves voltigeurs… Au lieu de quoi, avec Fury Road on assiste à une sorte de cirque tragi-comique !
George Miller a organisé un opéra Rock hystérique en forme d’une interminable course poursuite comportant des cascades jamais vues auparavant et des mises en scène frisant le génie. Le film parvient ainsi paradoxalement à être une bouleversante épure, quasiment dénué de dialogues, le métrage se focalisant ainsi sur le moindre geste, la plus petite inflexion musculaire, conférant à chaque personnage une présence physique palpable. Dès lors, plus besoin de mots pour que des émotions basiques dépourvues de sexe, mais à l’impact juvénile surpuissant (sic !) traversent l’écran pour se graver directement dans la rétine des spectateurs.
L’ensemble est une performance technique qui devrait confiner au sublime, mais outre que George Miller a également su se faire directeur d’acteur avec un Tom Hardy taiseux et vulnérable, dont les muscles semblent gonfler de peurs et d’angoisses, en revanche, on demeure stupéfait par la performance de Charlize Theron dont on prédisait une gamelle publique semblable à Prometheus. Pas du tout, l’égérie du luxe “à la Française”, (le célèbre “j’adore” pour les parfums Christian Dior) également nommée “Messagère de la paix des Nations Unies”, s’avère animalement enragée et à fleur de peau, offrant une performance incandescente à laquelle toutefois, manque du sexe… Notez que du sexe avec une manchote amène à des pensées déviantes assez curieuses…
Les campagnes “J’adore” du parfumeur Christian Dior ont toujours représenté des femmes fortes et de pouvoir, de “l’empowerment” au féminin en quelque sorte. Chalize Theron a toujours prétendu que pour elle il s’agissait d’être toujours en adéquation avec sa propre personnalité, d’autant plus qu’avec ses rôles dans Fury Road et Fast & Furious, elle assumait qu’une nouvelle image de la femme émergeait depuis quelques temps multi-genres : hétérosexuelle, bisexuelle, homosexuelle et transsexuelle, affirmant haut et fort : “Nous, les femmes, ne sommes plus cloisonnées aux rôles de potiches qu’on a daignés nous accorder depuis une centaine d’années. Et cela se retrouve dans le milieu politique et musical… L’empowerment au féminin évoque l’idée qu’aujourd’hui la femme peut se révéler telle qu’elle est réellement”.
Pour la première fois pour Christian Dior Parfums, elle était la cheffe d’une girl’s squad. Cette campagne publicitaire marquait un tournant dans l’histoire de la saga des pubs Dior sous l’affirmation que les femmes devaient prendre conscience ensemble qu’elles pouvaient accomplir des choses incroyables. Comment et par quel miracle un parfum pouvait-il représenter “L’empowerment au féminin” sinon aux fins de créer artificiellement “un parfum de faux scandale pré-éculé”… Ce qui est un jeu de mots bien senti ! C’est l’odeur de l’argent… Elle avait rétorqué : “Tout ce qui permet de s’ancrer et d’être en phase avec soi-même, donne confiance en soi et valorise énormément. Pour moi, c’est le premier step d’une prise de pouvoir. Par exemple, je sais qu’en tant que maman busy, j’ai rarement le temps de me maquiller, de me coiffer, de m’habiller correctement. La seule chose que je fais et dont je ne peux pas me passer c’est me parfumer”.
C’était un pshiittttt de féminité supplémentaire ! Au début de ce clip elle apparaissait quasiment nue, sans doublure et très peu retouchée. C’était sans doute un message fort que l’agence pub de Dior voulait donner aux femmes pour qu’elles s’acceptent telles qu’elles sont ! Notez que prétendre aux femmes de 50/60 ans au foyer qu’elles étaient comme Charlize Theron, c’était un foutage de gueule ! Le monde n’est qu’un ensemble de corps aux mensurations différentes, qui ne se ressemblent pas. La beauté et la laideur sont subjectifs certes, mais reste l’âge qui n’arrange pas l’aspect beauté juvénile !
Les femmes sont multiples, il n’existe pas qu’un seul modèle personnifié par Chalize Theron qui, à ses débuts, n’hésitait pas à poser nue pour se faire remarquer et ainsi thésauriser plus que de quoi vivre. Les photos pour Playboy étaient assez canailles ! Exit les ballerines en tutu, la tendance la plus chic basculait dans le BDSM, la féminité n’a pas qu’un seul visage… Jusqu’à maintenant, la société avait cette idée préconçue que la féminité était sur le déclin à partir de 40 ans. Alors qu’à l’inverse, les hommes se bonifiaient avec l’âge. La pub a donc voulu allonger l’avant déclin pour que les femmes se tartinent le corps de “produits de beauté” pour conserver jeunesse et beauté… Une nouvelle théorie du consumérisme destinée à modifier les comportements…
Arrivait ainsi l’ère des femelles “Cougar” se faisant draguer par des jeunes bellâtres musclés et les couilles pleines de vigueur ! L’art de vouloir bousculer les gens et de changer les critères de dragues et de baiseries sophistiquées… Pour un jeune mec d’une vingtaine d’année, se faire branler par une femme de 40/50 ans harnachée sado-maso et qui plus est handicapée (Charlize n’a qu’un bras dans Fury-Road), puis la pénétrer dans ses trois orifices… est une chose d’autant plus incroyable qu’elle n’est pas masquée comme une BatWoman… Euhhhh ! Une Catwoman ! Elle est bien loin d’accepter la fatalité, puisqu’elle en rêve ! Le jeune couillon, lui, en sortira traumatisé jusque dans ses vieux jours surtout si elle a un facies ressemblant à… ! Ca fait peur, là, non ?
L’apparente simplicité du film s’avère donc un piège lui permettant de convoquer de multiples strates qui rejouent et déjouent l’essence du cinéma d’action et d’un cinéma superficiellement “porno-chic” sans sexes en érection, ce qui élargit l’audience en salles ! À l’image de ces destins que le scénario manipule, Fury Road épouse les carcans du genre, décompose les passages obligés, tord les poncifs. Ce qui fait la valeur du film, au-delà de sa stricte perfection technique : c’est sa capacité à pousser l’absurde dans ses derniers retranchements en l’abordant par son versant le plus commun : le pur divertissement masturbatoire des neurones. Rien d’autre ! Jouir sans les mains ! Il manque malgré-tout quelques viols et autres scènes, faute de quoi, ben, on se demande à quoi riment les attitudes burlesques des War-boys et les tenues-nues des bellissimes femmes à féconder ! Plus basiquement écrit, on finit par se peler les couilles en se demandant quand aura enfin lieu le grand barnum festif bandatoire ! De ce coté-là, c’est nul…
On m’a dernièrement prétendu que les cinéphiles amateurs d’apocalypse attendaient impatiemment la vente aux enchères Lloyds de la flotte des automobiles cauchemardesques de Mad Max Fury Road ! Presque toutes sont à vendre aux enchères, en ce cas elles sont 13 ! De la Gigahorse Double Cadillac d’Immortan Joe, à l’énorme Doof Wagon, 13 au total, y compris l’Interceptor emblématique de Mad Max, chacune conservant ses caractéristiques pleinement fonctionnelles vues dans le film. Big-block en tandem avec turbos et double compresseurs volumétriques, injection de Nitrous Oxyde à l’appui de moteurs de fusées et de réacteurs, armées de partouze pour les plus extrêmes jouissances sadiques de War-Boys psychopathes, ces machines qui préfigurent la fin de notre civilisation et l’après zombification civilisationnelle ont été prétendument déterrées et ou découvertes cachées dans des granges et sous-sols d’apocalypse ! Je n’en crois rien. C’est tout simplement pour liquider les bagnoles du quatrième Opus, ce qui laisse à penser qu’il n’y aura pas de cinquième !
Les bagnoles du film Fury Road étaient donc censées représenter l’enfer nitreux, nocif et sans fioritures d’un univers destroy, qui avait depuis l’arrivée du Kustomising et des Hot-Rods, démontré l’étrange capacité des Kustomizeurs déviants à apporter encore plus de laideur aux masques de la mort assénée dans les plus atroces tortures, souffrances et destruction ! Chacune de ces survivantes de l’apocalypse (qu’a été le tournage de Mad Max Fury-Road), ouvre le bal à seulement 1 $ australien symbolique ! Mais ne vous attendez pas à ce qu’elles soient bon marché et bradées, avec des estimations de centaines de milliers à des millions de dollars australiens ! “Mais pourquoi ces véhicules sont-ils mis en vente ?”, vous demandez-vous ? Plutôt que de prendre la poussière dans des hangars, les producteurs du film ont, disent-ils, préféré faire profiter les fans ! Il n’y a pas de petits profits. Il faut dire que pour les besoins du tournage du film, budgété 150 millions de US dollars, la production avait investi de lourdes sommes dans la customisation de véhicules pour les transformer en machines infernales.
Treize de ces automobiles atypiques vous tendent donc les bras. Enfin à condition d’avoir les moyens… Si une mise de départ de chacune à 1 dollar australien avait été communiquée par la société de vente aux enchères, le rêve pourrait ne pas s’avérer à la portée de tous car il y a un hic de dernière minute : les 13 automobiles pourraient faire partie d’un lot unique et ne pas être vendues séparément. Cela fait suite à la proposition d’un fanatique de la série des films Mad Max, désireux d’ouvrir un musée ! En clair, en plus d’avoir une masse d’argent disponible, il faut de l’espace pour les acquérir. Mais la maison de vente se chargera de la livraison et éventuellement d’une répartition si plusieurs acquéreurs se grouperaient à l’achat pour se les partager ensuite. Elle se porte également fort de se charger de les livrer à n’importe quel endroit du monde, précise-t-elle ! Ce qui devrait couter un pont d’or pour les amener en Europe !
Les enchérisseurs sont invités à se faire connaître par mail ou par téléphone sur le site Lloyds classic cars. La vente aux enchères débutera le 26 septembre 2021 et sera diffusée dans le monde entier. Mais attention, nul besoin de vous rendre en Wasteland ni en Australie ! La vente se déroule principalement sur le web ! Vous ouvrez votre portable ou votre ordinateur, vous vous branchez sur le site après vous y être préalablement inscrit et HOP !
L’homme que vous devez atteindre est le chef de Lloyds Classic Car Auctions-Asia Pacific : Frank Cheney.
Textez-lui un Texto (sic !) ou appelez-le [d’Australie 0498 MAD MAX (0488 623 629)] ou [à l’international + 61 498 623 629]
Texto, appel téléphonique et/ou un e-mail privé et confidentiel à vip@lloydsauctions.com.au sont les seuls moyens d’être informé à 100% : Le paiement peut être accepté dans n’importe quelle devise, y compris les crypto-monnaies. L’expédition des automobiles acquises pourra être effectué à n’importe quelle destination dans le monde.
Bien, tout ceci écrit, un nouveau doute m’envahit concernant le film et tout le barnum qui s’agite autour et alentours depuis 2016, car vous me connasse de mieux en mieux, je suisse rebelle et ingérable ! Il est courant que tel un procureur illuminé j’écrive des articles-réquisitoires à charge contre ce que j’ai pu analyser. J’ai publié presque 4.000 articles dans www.GatsbyOnline.com sans compter ceux en presse-papier (c’est un double de putain de sens !) depuis mes revues Home, Chromes&Flammes, Calandres, Top Wheels et quantités d’autres jusqu’à Gatsby actuellement… Ce qui fait pas mal d’histoires que la plupart d’entre vous ont adoré.
Après avoir pris un peu de recul, et revu 3 fois Mad Max Fury Road sur Netflix, j’ai beaucoup réfléchi avant de rédiger cette fin de billet. Je voulais éviter de troller sous le coup de l’émotion, être le plus pertinent possible et pas dithyrambique ! J’ai beaucoup lu et relu et constaté, à ma grande surprise, que les journaleux ont encensé cette oeuvre dans des articles tous plus élogieux les uns que les autres. Quitte à me replacer peut-être sûrement à côté de la plaque, je me suis laissé allé à un billet cathartique n’engageant que moi.
Je reconnais volontiers que cette oeuvre a des qualités esthétiques : les poursuites en voitures sont rythmées, la chorégraphie des combats est travaillée, les véhicules sont impressionnants… Pourtant, au fur et à mesure de mes visionnages une certaine somnolence s’est installée dans mon cerveau primitif sans avoir de rapport (quoique) avec le Pétrus 1949 que j’ai vidé à petite doses de bonheur !
Moi, le créateur de Chromes&Flammes des années ’80 qui a assisté à la montée cinématographique de George Miller, un comble, après le succès de Braveheart, j’avais vainement espéré un quatrième opus avec Mel Gibson. Quand j’ai, en 2015, appris qu’un reboot de Mad Max allait voir le jour avec un nouvel acteur, j’avoue avoir été un peu consterné, jusqu’au moment où la bande-annonce m’a paru prometteuse. Impatient, je suis allé au cinéma… Les vingt premières minutes m’ont occasionné un choc.
Vingt minutes, c’est le temps qu’a mis George Miller pour tuer son propre mythe. Premier crime capital : avoir choisi une voix off lourdingue pour raconter le passé de Max, au lieu de faire vivre ce drame crucial au spectateur, l’impliquer. Le réalisateur australien a utilisé par la suite de misérables flashbacks dans un montage épileptique hideux… et… c’est tout. Je n’en saurai jamais “pas plus” sur le trauma de l’ancien policier. Du coup, Tom Hardy ne m’a transmis aucune émotion, la faute à un scénario incapable de caractériser son personnage et ses enjeux. Second crime capital, encore plus grave : ridiculiser Max. Attaché au capot d’une voiture, cette image pathétique flingue complètement son charisme et sa crédibilité !
“Em-me-nez-moi, au bout de la terre, emmenez-moi au pays des merveilles, Il me semble que la misère, serait moins pénible au soleil” ! Pendant le reste de l’intrigue, et grace à mes multi-visionnages, il m’est de plus en plus apparu comme un demeuré jouant un personnage secondaire, burlesque au possible, dont j’ai fini par me désintéresser totalement, le/la vrai/e protagoniste principal/e étant Charlize Theron, égérie de Dior ou Chanel, je ne sais plus car je m’en tape complètement les couilles ! Furiosa… Putain de nanana ! En plus une manchote !
Je suis prêt à le reconnaître sous la torture, l’interprétation de Charlize Theron est une réussite. Hélas, le film n’en est que plus déséquilibré (avouez que je suis bon dans la volte-face) ! Mais, quitte à se reposer sur ce personnage “charismatique”, pourquoi ne pas avoir lancé une nouvelle franchise basée sur cette rebelle et assumer jusqu’au bout un discours qui se veut féministe ? Quoique, voir du féminisme dans une oeuvre hyper macho ou les femelles sont des esclaves sexuelles en fuite, c’est réducteur !
Dans une oeuvre bicéphale telle que Fury Road, difficile de s’attacher à Max ou à Furiosa, ce sont des personnages flous aux objectifs flous qui se cannibalisent constamment en flou ! L’intrigue est floue et si mince qu’il n’y a pas de place pour deux antihéros, sauf si diverses scènes de sexe sado-masochiste auraient été intégrées dans l’histoire qui s’y prêterait à merveille. Mais je me répète, putain, je me rerépète de même, preuve que je traumatise grâââve comme je l’ai déjà écrit !
Voilà, je suis occupé d’avouer qu’à mes 18 ans j’ai été la victime consentante d’une Cougar de deux fois mon âge : ma tante ! La salope ! Elle devrait donc avoir plus de 90 ans actuellement ! Putain, c’est un vrai cauchemar alors que je trouvais l’expérience assez fun ! L’intérêt ne faiblit pas vraiment, mais les capacités, oui !. Plus le temps avance pour les vieilles peaux, même si elles prennent des bains prolongés de parfum Dior, attendre quelques viols totalement dingues devient d’ordre psychiatrique, ça ne viendra plus jamais, quoique…
C’est là qu’on se dit que Fury Road a raté sa fin sans penser à créer un suspense sexuel concernant les refoulements de Mad Max… Suspense total car il n’y a que les War-Locks à sodomiser, une suite homo-sado-maso façon asile de fous du troisième âge ! Allez savoir s’il n’y a pas là un marché colossal destiné aux morts-vivants des suites du Covid et des vaccinations ! On irait récupérer Tina Turner qui doit avoir le bon facies de la vieille héroïne shootée au Rock et à la coke, ainsi qu’aux tendres loulous) ! En effet, le premier Mad Max est l’histoire d’une vengeance, un drame sexuel aux antipodes du manichéisme de Fury Road, suscitant le malaise chez certains et une masturbation juvénile pour les faibles d’esprit. Dans ce volet, on assiste en effet à la descente aux enfers d’un policier qui se métamorphose en ange exterminateur. Comment oublier le regard bouleversant de Mel Gibson en suite de la mort de sa femme et de son fils !
Le meurtre se déroule hors champ. On ne voit que les chaussures du bébé rouler sur le bitume. Ce qui rend la séquence d’autant plus dérangeante. Dans une scène qui a marqué au fer rouge toute une génération de cinéphiles, Max attache l’un des meurtriers à une voiture sur le point d’exploser. L’assassin a le choix entre tenter de scier la paire de menottes en acier en dix minutes, ou se sectionner rapidement la cheville… C’est jouissif ! Je vous avoue que rien que d’y penser en y juxtaposant le vol de ma voiture LéaFrancis, j’avais envie de faire subir la même scène au responsable du vol !
La force de ce grand moment de cinéma, c’est de laisser la violence hors champ. On entend juste une explosion, il n’y a pas une seule goutte de sang. On ne saura jamais quel a été le choix de l’assassin, mais en imaginant ses derniers moments, le malaise est décuplé. La victime qu’est Max se transforme en bourreau psychotique. Dans Fury Road, jamais je n’ai été choqué par une séquence semblable, ni par un climax d’enfer, ou impressionné par une mise en scène torride.
Le deuxième volet de Mad Max, outrancier, était a priori radicalement différent. Une ambiance post-apocalyptique, des combats épiques… En dépit des apparences, cette suite était pourtant bien plus qu’un film d’action, elle était dans la continuité de l’opus précédent, Max n’étant plus qu’une loque humaine, un chien sauvage se méfiant des hommes qui l’ont meurtri. Le convoi qu’il escorte constituait sa rédemption. Dans un final absolument incroyable, on découvrait que le camion-citerne transportait non pas de l’essence, mais du sable. Des personnages aux spectateurs, tout le monde avait été mené en bateau, le convoi n’était qu’un prétexte pour rassembler les derniers représentants de la civilisation. La conclusion de Mad Max II était une belle leçon d’écriture, avec un climax hallucinant de vacuité, assumé comme tel.
Le troisième volet fut moins populaire parce qu’il s’agissait d’un film enfantin d’aventures familiales. En aidant les enfants sauvages d’une tribu de débiles mentaux pratiquant le culte du cargo, Max pense sauver l’humanité qu’il n’a plus, mais se retrouve condamné à errer dans le désert, tel un Moïse des temps modernes. L’épilogue, mélancolique, laisse entendre qu’il finira sa vie en ermite. Les enfants qu’il a sauvés bâtiront un monde nouveau et leurs descendants célébreront, bien après la mort de Max, sa mémoire. C’est cul-cul et la Rockeuse Tina Turner en matrone patronne d’un cirque humain laisse bouche-bée…
Qu’on aime ou qu’on déteste ma manière de décrypter tout cela, force vous est obligatoire de constater que tout au long de cette trilogie le personnage principal est émouvant, grâce à un Mel Gibson extraordinaire de justesse. Les êtres grotesques que rencontre Max sont surtout là pour alimenter son conflit moral : “Comment ne pas devenir un monstre quand on doit survivre dans un univers où règne la loi du plus fort ?”… Dans Mad Max Fury Road, les antagonistes ne sont pas seulement grotesques, ils sont également ridicules. Si le guitariste au lance-flammes est toutefois une idée décalée que j’apprécierai voir sur une scène de concert classique, que dire d’Immortam Joe ? Le Hellfest, ça devient vraiment n’importe quoi !
Difficile de prendre au sérieux son masque de Skeletor en plastique, tout droit sorti d’un mauvais épisode des Maître de l’Univers. Il est clairement un Darth Vader du pauvre qui n’inspire aucune crainte. Pour tout vous dire, ce papy me fait de la peine quand il tente de courir avec son armure sur le dos… Alors que les punks de Mad Max II violent des innocentes avant de les assassiner à l’arbalète et manient l’humour noir (la mythique scène du boomerang), les stupides -War-boys et War-lords de Fury Road font rire à leurs dépens, constamment trahis par des dialogues involontairement drôles. On ignore si on est dans une série Z ou un épisode mal doublé de Ken le Survivant.
Sans méchants à la hauteur, ce long-métrage vain tombe complètement à plat : le fils d’Immortam Joe boit du lait maternel dans une séquence parodique digne d’une publicité TF1 pour les produits laitiers. Du coup, on ne sait comment prendre les moments censés être graves, lorsque le cinéaste enfonce les portes ouvertes dans des messages politico-philosophiques d’une platitude extrême : “L’esclavage sexuel, ce n’est pas bien, détruire la nature, c’est mal”. Euh !… Putain de merde ! On parle bien d’un film subversif éloigné des clichés manichéens ? Parce que là je ne vois rien absolument rien de féroce !
Pire, si j’étais une femme, je me sentirais insultée par ce film qui exploite des sujets sérieux (“our babies will not be warlords”, “who kill the world ?”, “we are not things” clament divers graffitis !) pour se donner bonne conscience, c’est un porno-soft fétichiste qui fait jouir les Kustomizeurs amateurs de grosses cylindrées bruyantes, point-barre !… Ce Mad Max est au mieux un plaisir coupable inoffensif, consensuel (héroïsme, culte de la vitesse, jolies filles dénudées, tout y est), qui caresse dans le sens du poil le spectateur, c’est le MacDonald’s du post apocalyptique : on bouffe de la merde en sachant très bien que ces jeux du cirque à la gloire du courant futuriste sont à des années lumières d’oeuvres comme “la Route”, “les Fils de l’Homme” ou même le méconnu “Livre d’Eli”.
Mad Max Fury Road est un long-métrage que j’ai adoré à la première vision puis que j’aurais vraiment aimé adorer aux suivantes. Malheureusement, il est la synthèse de tout ce qui m’irrite dans le cinoche, à savoir l’obsession du remake/reboot/suite ad nauseam. Au lieu de consacrer un film à Furiosa, George Miller a choisi la facilité et le compromis pour rentrer dans le rang, comme Peter Jackson avant lui. Pour obtenir 150 millions de budget (en US$), le cinéaste a sacrifié sur l’autel du divertissement l’émotion et la subversion, tout ce qui faisait l’âme de la trilogie. En 1985, on visionnait un Mad Max avec un gout de sang et de bitume dans la bouche (un peu de sexe aussi). MadMax Fury Road n’est plus finalement à mes yeux qu’un blockbuster de plus, qui ne m’inspire rien…
Je vais donc annuler mon offre d’acheter d’un coup les 13 bagnoles pour 500.000 dollars australiens. L’idée d’un musée m’a hanté quelques heures. Situé à Saint-Tropez avec quelques autres de mes voitures survivantes, ça aurait pu être cool, mais je n’ai pas envie de finir comme gardien de reliques, je n’en ai rien à foutre ! Et pour et qui est de les utiliser, c’est impossible en Europe, quoique je m’amuse, rien qu’à penser présenter la double Cadillac dans un contrôle technique et rouler relax entre Saint-Tropez et Monaco ou je finirai coincé dans un des tunnels… Je vais déboucher un autre Pétrus 1949 pour fêter mon désistement et me préparer une côte à l’os/béarnaise partagée avec mon Cocker Blacky !