MAD-MAX-INTERCEPTOR “Pursuit-Special” 1973…
La Mad-Max-Interceptor est l’une des voitures les plus célèbres de l’histoire du cinéma. Elle a été officiellement nommée la “Pursuit Special” pour le premier opus de la série (des films Mad-Max) qui a propulsé Mel Gibson au sommet d’Hollywood. Lorsque le film est sorti, ce n’était qu’une série “B” Australienne à petit budget ne comportant que des acteurs Australiens inconnus, le film n’avait pas été tourné pour être joué à l’international et devenir mythique.
La (re)découverte de cette pépite exotique australienne du post-nuke, invoquant dans les esprits des déserts arides traversés par des bandes de punks sauvages en quête de la moindre goutte d’essence, avec parfois une bonne grosse louche de folie sexuelle… Mmmmhhhhh ! Mouiiiiii ! Quoiqu’il fallait à l’époque à laquelle est sorti ce film, remiser cette fantastique attente qui normalement était réservée à la séance de minuit des quartiers populaires et décentrés, ou la tenue que portait le personnage principal lorsqu’il partait en mission vengeresse (un ensemble en cuir noir assez sale, une cartouchière en travers du buste et un pompeux phallus sous la forme de son fusil à canon scié)… spermettait d’espérer devenir raide létal avec l’aide de la belle coquine à coté de vous au dernier rang du cinoche !
Mais attendez, que je ravive des souvenirs à ceusses d’entre-vous qui ont connu la réalité de mes descriptions, ce n’est pas la raison pour déserter ma chronique, la larme à l’œil et la truffe humide. Le cinéma Kustom n’avait pas nécessairement besoin de photocopieuses à scripts comme ce fut le cas chez les duplicateurs nitromaniaques de Chromes&Flammes, pour produire du pré-à-macher, ayant fait vœu de morosité !
Aaahhhhh Mad-Max et son regard de braise, ce charme inamovible, cette coupe de cheveux indémodable, ce sex-appeal légendaire, cette virilité digne d’un concentré de purée des morceaux nobles d’Alain Delon, cette incarnation auto-consciente du Kustom Australopithèque… et surtout, ce style martial unique, insurpassable et quasi-indescriptible qui faisait ressembler Mel Gibson à un crabe intoxiqué par un mélange de speed Ball, d’Energy drink et de Ritaline, une sorte de Jacky-Touch nitromaniaque ! Un total contraste humain associant dans son profil officiel de 3/4 avant, un sourire autant figé qu’il gesticulait de grimaces dès qu’il se battait, constituant ainsi un monument de fascination filmique dont il est toujours actuellement impossible de se lasser.
Et ça tombe bien, Mad-Max comporte son lot de séquences de baston voyant notre héros démolir méthodiquement de pauvres motards pré-édentés avec des gueules d’ahuris dégénérés sublimant l’acmé de la perfection guerrière. Y’a pas à dire, mais on voudrait refaire exactement la même chose à notre époque qu’on n’y arriverait plus, la preuve est que le dernier Opus avec l’égérie de Dior en manchote est sublimement séminal… car “elle le vaut bien”…
Si cela n’est pas une preuve de talent, contredisez-moi en collant un commentaire… sur les plus belles scènes ou les motards pré-édentés hurlent à la lune à chaque coup de pilon sur un maraud… grimaçant consciencieusement face à l’abjecte ignominie… ventilant leurs aisselles humides en pleine action… mais aussi goûtant avec un nécessaire recul l’ironique sel de la vie…
Mel Gibson était bluffant ! Mais je cause, je cause, et je n’ai toujours pas abordé la raison pour laquelle je me suisse mis ainsi en branle. Je vous la donne… C’est pour éjaculer ce texticule d’un jet ! Je dois avouer que je n’en ai pas bien cerné tous les enjeux. Déjà, je ne saurais vous dire quel est le quotient intellectuel du héros et quel est le volume de ses couilles… Quoique c’est une sorte d’homme de bien, malin et roublard, un justicier ne supportant pas les motards à sales gueules, les noirs, les Jap’s les chomdus, les Aborigènes et plus généralement tout le monde plus vraisemblablement les dealers d’héroïne frelatée, une Cour des miracles à qui il applique à chacun/chacune la bonne vieille loi du Talion, version : “je te tire des balles de fusil au ras des tempes pour te convaincre de manger goulûment ta propre poudre”.
Animé par des idéaux qui ne crachent pas non plus sur des rentrées d’oseilles fracassantes en tant que flic abandonné au milieu de nulle-part épaulé par une équipe de manchots et bras-cassés foudres de guerre, qui le voient et le subliment au pinacle des forces viriles de la police virilement bien montée, comme un “assassaint” de motards qui sont perpétuellement en pleines libations éthyliques, corrompant les bonnes mœurs des australopithèques autochtones avec des donzelles qui passent leur temps libre à participer à des orgies avec ces affreux en sueur ! Ah mais c’est qu’on sait s’marrer en Australie ! Quant aux autres bimbos, elles exsudent un charme frelaté d’aborigènes australopithèques évoquant de douloureux souvenirs clitoridiens de combats saphiques.
Veuillez bien excuser mes considérations, mais il vous faut comprendre qu’on affaire ici à du cinéma d’exploitation dans ce qu’il a de plus pur, tout étant pensé et conçu pour un public populaire exclusivement masculin et pas franchement raffiné… le tout avec quelques temps morts entre des bastons survitaminés, des fusillades explosives et quelques gags désolants entre sbires inimitables en veux-tu en voilà.
L’histoire de Mad Max (sorti en 1979) en même temps et tout comme celle de Chromes&Flammes magazine (sorti en 1979) tiennent donc du miracle.
1° Tout d’abord concernant Mad Max parce que son réalisateur, l’Australien George Miller, est parvenu à boucler le film avec un budget ridicule. Mais aussi parce que le tournage n’a connu aucun accident grave, alors même que les nombreuses cascades suicidaires assurant le spectacle furent conçues dans un amateurisme total. Enfin parce que ce minuscule film, initialement destiné au marché du cinéma d’exploitation Australien, y a rencontré, à sa sortie, un succès fulgurant auprès des aborigènes, et ensuite, très rapidement à travers le monde.
2° Tout ensuite après cet abord et ici concernant Chromes&Flammes, parce que son éditeur (moi !) est parvenu à éditer ce magazine avec un budget tout aussi ridicule (si pas plus) que si j’avais réalisé “Ni Trop Con, Ni Trop Kustom”, sans provoquer d’émeutes fomentées par des lecteurs inconséquents ayant kustomisés une Pigeot 203 en auto-pompe municipale, voire une Simca Aronde en omelette bavante, alors même que divers accidents furent enregistrés un pneu partouze dans la Franchouille profonde… Parce qu’également ce magazine génialissime a rencontré rapidement un succès dans toute notre Galaxie !
Des États-Unis au Japon, de la France aux pays nordiques, de l’Ile de Pâques à Sidney, le public s’est rué en masse pour assister à la descente aux enfers de Max Rockatansky, un flic de la route qui perd sa famille, et son chien (écrasé sauvagement par une bande de motards anti-canidés) voire son humanité, au cours d’une guerre sans pitié contre un gang de motards pré-édentés. Évidemment, la manière de filmer stupéfiante de George Miller, qui rythmait sa mise en scène sur le tempo du rock’n’roll austral, n’était pas étrangère à ce triomphe. De même, le charisme animal de Mel Gibson, qui faisait sans trébucher ses premiers pas sur grand écran, a fait beaucoup pour la notoriété du film.
Et il ne faut pas sous-estimer l’aspect politico-sexuel du scénario, qui dans son nihilisme évoque l’Anthony Burgess d’Orange mécanique, et dont la véhémence fut un formidable défouloir pour des générations de spectateurs sexuellement enragés. Mais George Miller qui souffrait émotionnellement d’éjaculation anhédonique, compris rapidement grace à cela que l’histoire de Max dépassait très largement du slip et du cadre de l’effet de mode du film de genre efficace ou du brûlot pamphlétaire. Pour les Français, Max était un desperado à moto. Au Japon, c’était un samouraï rejeté par la société. En Scandinavie, un guerrier viking. Partouze, ce film a trouvé une résonance particulière dans la culture locale, même chez les homos et les Transsexuels ! Sans le savoir, Georges Miller avait puisé à la source du mythe du héros universel.
Dès lors, Georges Miller va se passionner pour ce personnage de vengeur en passe de devenir une légende. Pour la suite, mise en chantier deux ans plus tard, le cinéaste et son bras droit de l’époque, Byron Kennedy, se replongent dans les écrits de Carl Gustav Jung et, surtout, dans le travail de Joseph Campbell sur le monomythe. Cet anthropologue américain, dont l’essai de mythologie comparée “Le Héros aux mille et un visages”, avait déjà influencé George Lucas pour Star Wars, a dégagé à travers les légendes du monde entier des schémas récurrents qui répondaient à des obsessions, des peurs ou des espoirs universels.
Radicalement différent du premier film, Mad Max 2 : Le défi, sorti fin 1981, va tenter de distiller l’essence du personnage en le débarrassant des oripeaux narratifs du premier opus. Ainsi, alors que le scénario du premier Mad Max multipliait des pistes pas toujours abouties, les péripéties de la suite sont simplifiées à l’extrême : Max doit sauver quelques (trop jeunes) survivant(e)s des griffes d’une horde de barbares.
Le héros très humain du premier film (il a des amis, une famille, des soucis au travail) est cette fois un être solitaire, laconique, pour tout dire mystérieux, voire flirtant avec un certain “Lolitatisme” pour pédodépressifs… Et le décor de ses aventures est ainsi passé de la variété de la campagne australienne (l’action du premier opus se déroulant dans des champs, des villages et des forêts) à la simplicité d’un désert traversé par une route interminable.
Plus éloquent encore, Mad Max 2. Le défi est narré par un vieillard qui se souvient des exploits de Max comme de ceux d’un héros perdu dans des temps immémoriaux, un justicier qu’il surnomme “le Guerrier de la route”. Aux États-Unis, Mad Max 2 : Le défi est d’ailleurs sorti sous le titre “The Road Warrior”. Cinéaste jusqu’au-boutiste s’il en est, George Miller va aller encore plus loin avec le troisième chapitre de sa saga, “Mad Max 3 : Au-delà du dôme du tonnerre”, qu’il coréalise et coécrit quatre ans plus tard, en 1985.
Cette fois, la route, qui était le champ d’action du personnage depuis le premier film, est recouverte par un désert qui semble infini, et la très culte voiture noire du héros n’apparaît jamais à l’écran, au grand dam des fans de la première heure. La conceptualisation de Max est si extrême que le personnage arbore une silhouette messianique : il porte les cheveux longs, et une toge en lambeaux recouvre son uniforme élimé. Le coscénariste du film, Terry Hayes, présente d’ailleurs à Mel Gibson cette nouvelle déclinaison comme “un Jésus Christ en pantalon de cuir” !
Le film prive également Max de son identité civile. Non seulement personne ne l’appelle par son prénom, mais de plus, lorsqu’il devient le sauveur d’une tribu d’enfants sauvages, il écope du surnom de “Capitaine Walker”, une façon pour Miller de signifier que cette figure héroïque transcende la franchise. Film mal aimé, l’étrange “Mad Max 3 : Au-delà du dôme du tonnerre”, met un coup d’arrêt à la série pendant presque trente ans, jusqu’à un retour inespéré avec “Mad Max 4 : Fury Road”.
S’il semble renouer avec les poncifs des premiers opus (course poursuite, décor désertique, hordes de barbares), ce film marque également la rupture la plus radicale de la saga en donnant le rôle de Max à un nouveau comédien, Tom Hardy. Miller adapte ainsi le personnage à une nouvelle époque et montre que Max peut survivre à tout, même à son enveloppe charnelle. Le mythe du guerrier de la route est donc bel et bien immortel.
La voiture utilisée dans le premier film était une Ford Falcon XB GT Hardtop de 1973 construite en Australie qui avait été largement modifiée par l’équipe de Graf-X International, une société basée à Melbourne aux mains de Peter Arcadipane, Ray Beckerley, John Evans et le peintre Rod Smythe qui se sont battus sur la réalisation de la voiture au départ d’une série de dessins de Jon Dowding, directeur artistique de “Mad Max 1”. Ce coupé à deux portes a été conçu et construit en Australie sur la base d’une Ford Falcon XB GT est, une suite de la Ford Falcon XA (sic !) qui précédait la Ford Falcon XC (re-sic !), qui étaient des voitures de grande série réservées au continent Australien, en deux et quatre portes, plus diverses variantes !
Le modèle Ford Falcon XB GT Coupé Hardtop n’a jamais été proposé à la vente en dehors de l’Australie, mais aux aux États-Unis il est devenu tellement populaire à cause du film que dans les années qui ont suivi diverses micro-entreprises ont été fondées pour les acheter en Australie, les modifier en clones de l’Interceptor et les vendre à divers fanatiques aux États-Unis avec deux options de moteurs : le V8 Ford 302ci (4,9 litres) ou le V8 Ford Cleveland 351ci. (5,8 litres); le moteur qui était utilisé dans la version “Racing” pilotée par Allan Moffat qui avait gagné la 1ère place en 1974 au Sandown-Race-250… et l’Australian-TouringCar-Championship en 1976 et 1977.
La voiture qui illustre cet article est une de celles équipée du 351ci en version quatrovalve (32 soupapes) mais avec Compresseur Weiand équipé d’un double carburateur de 4 corps Holley l’attention aux détails avec est remarquable, jusqu’à l’extérieur usé par le temps et l’intérieur fortement patiné avec un siège bien usé voire déchiqueté par le chien de Max (qui sera tué dans le scénario du film), un siège éjectable (gag !) et un gyrophare de police.
La vraie excitation se trouve dans la baie du moteur où vous trouverez un Cleveland 351 cu. fortement modifié po V8 équipé d’un compresseur Weiand entièrement fonctionnel surmonté d’un double carburateur à quatre barils Holley. La voiture est équipée d’une transmission manuelle à quatre vitesses avec un levier de vitesses Hurst, il y a également un tachymètre monté sur la colonne de direction.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la voiture, inscrivez-vous pour enchérir, à la vente Mecum qui se déroulera aux USA, à Kissimee, entre le 7 et le 19 janvier 2021. C’est le Lot R236, de la “Larry Carrell Collection” https://youtu.be/rZVylQ26FFM et il n’y a pas d’estimation ni de prix de réserve. La vente peut être suivie instantanément (en direct) en vidéo sur votre portable ou votre ordinateur : https://www.mecum.com/lots/FL0121-444499/1974-ford-falcon-xb-interceptor/