Maserati MC12, regrets éternels…
A son bord, la route (c’est une généralité voulue), marquée par le passage de divers pneus chaussant d’improbables automobiles inconnues, se perdait à l’infini telle une piste au tracé improbable dans la pénombre environnante, qui paraissait si longue que je me fatiguais déjà…
Il faisait nuit et la lueur des phares déchirait à peine l’épaisse obscurité qui m’entourait… un vent frais soufflait, mais je ne ressentais pas son oxygène, l’air n’était plus de mon domaine.
C’était l’heure où nuitamment tout semblait mort, formant un ensemble d’heures qui s’éternisait d’autant plus intensément que chaque lendemain semblait de plus en plus improbable, tel que le matin du jour qui avait vu naître cette nuit.
C’était l’heure où l’univers, comme un manteau trop grand, comme un sac sur la tête du condamné, se repliait et emprisonnait l’être dans les méandres de sa folie, le temps était aboli, seule la douleur demeurait.
Aucun insecte ne perturbait le faisceau des phares qu’une brume diffuse semblait cristalliser en une intangible paroi quelques mètres devant la voiture vedette de cet article (écrit de manière caustique et désabusée avec la plus mauvaise foi possible) : une Maserati MC12.
Toutes les Ferrari et Maserati que j’ai possédé m’ont coûté des fortunes abyssales en cause de leurs pannes incessantes, souvent elles semblaient rendre l’âme d’ans d’atroces gargouillements, parfois seuls les fusibles sautaient… et pas que ceux des accessoires inutiles, il arrivait que les moteurs se coupent… généralement à la nuit tombante où tombée… loin de toute civilisation humaine…
Dans le cas de cette Maserati MC12, j’étais étonné que pour une raison inconnue, les sinistres projecteurs éclairaient encore le théâtre de ce qui allait sans nul doute être sa dernière aventure terrestre…
Oui mais, il y a eu ce choc qui… un choc suivi d’une entrée dans le néant qui… et moi qui…, charogne encore trop vive dans cette carcasse déjà trop morte, je souffrais et survivais bruyamment.
Pourquoi tant souffrir ? Ou étais-je ? Ou errais-je donc ? Qu’avais-je donc encore fait ? Mon dieu quel supplice !
Vous seriez étonnés qu’une Maserati MC12 puisse faire tant de bruit en mourant… mes oreilles n’entendaient que cela… il y avait d’abord son souffle, ou ce qui n’était qu’un sifflement ténu qui s’échappait en sens unique, comme les molécules d’air quittant un navire à l’abandon : des bruits apocalyptiques que suscitaient chacun des soubresauts du moteur, des bruits qui jaillissaient par d’impossibles brèches… elle naufrageait… je sombrais… mais il me fallait me souvenir du pourquoi et du comment…
Cela faisait bien longtemps que je traînais cette Maserati MC12 comme un déchet dont j’aurais aimé me débarrasser avec un bénéfice conséquent, regardez en photos/souvenirs comme elle est moche, Kitschissime avec sa déco bi-zone blanche & bleue comme un Kit-car-tuné, façon Jacky-Touch…
-En plus, croyez-moi elle était quasi inutilisable à cause de son trop important porte-à-faux avant, inutile appendice, le moindre casse vitesse me cassait le moral en même temps que le nez de cette stupidité.
-Et la position de conduite, recroquevillé en position fœtale, jambes écartées, cassé en 5, crampé de partout…
-Et le bruit, omniprésent, envahissant, tout qui craquait, qui gémissait, tout qui vibrait, en plus ça puait l’huile chaude, il faisait bouillant pire qu’un sauna, et je ne voyais strictement rien, sauf devant…
-Et une finition déplorable, minable tape-à-l’œil, dantesque médiocrité, arnaque roulante sans réelle innovation…, une horreur !
Mais, après tout, cette abomination, je l’avais choisie, comme je vivrais ma mort, presque heureux des années de méprise totale du monde qui m’entourait, comprenant en quelques secondes ce que j’avais volontairement ignoré tout ce temps.
Vous, qui me lisez, qui rentrez six soirées/semaines du même travail abrutissant vers un endroit que vous appelez “chez moi” parce que le Fisc le considère ainsi… vous empruntez tous les soirs, tous les matins, la même route, les mêmes droites mornes qui barrent un paysage sans intérêt… vous attendez de finaliser des affaires, toujours les mêmes, avec des mêmes, semblables, les mêmes discussions stupides, les mêmes enculades d’affaires, les mêmes remarques… vous allez sur Facebook écrire des conneries, déposer des Gifts grotesques et des vidéos virales dont tout le monde se f…, pour décompresser le temps qui passe et pouvoir en rire… alors que moi, misérable fumiste, j’essaye les pires merderie du monde, des Maserati, des Ferrari, des Porsche, insipides choses qui me minent la tête…
Pourquoi tant de conneries pour des cons ? Pour qu’ils déconnent ? Vivre ainsi des années dans l’attente… et dans l’attente de quoi ? Qu’espérais-je de vous tout ce temps ?
Une subite révélation, je crois… j’attendais de comprendre que je n’ai pas accumulé toute cette durée, vécu sans raison, sans qu’il n’y ait rien au bout ; il n’a suffit que de ce soir, là, ici, de cet instant précis où j’ai vu les phares de cette Maserati briser la noire opacité de la nuit pour comprendre que si je voulais avoir vécu pour une raison, il fallait que je me transcende pour fuir celle-ci…
J’ai donc jubilé quand, des phares se rapprochant, j’ai identifié le modèle qui venait à ma rencontre : une Ferraillerie rouge… (je hais cette marque depuis que j’en ai eu plusieurs et que je me suis fait arnaquer par l’importateur, le garage Francorchamps, Belgique, je le souligne en gras tout en crachant…, qui me facturait des sommes astronomiques pour des entretiens vite-faits et comportant un mot de sympathique mépris ;”Si vous n’avez pas les moyens de rouler en Ferrari, roulez avec une Peugeot”… et j’ai de suite exécré le gugusse qui tenait lieu de “patron” en l’absence du Patron, un certain P.Lambswerp ou un nom approchant…
J’ai revendu direct mes Ferrailleries, acheté Corvette’s et Bentley’s et m’en “suisse” mieux porté…, quittant à tout jamais la lénifiante imbécillité d’un panier de crabes infligeant les pires bassesses aux autres, avec un ton badin, un air entendu et un sourire faux-cul…
Avec le temps passant, un échange, un jour, je me suis retrouvé, mâle malheureux avec cette MC12 qui a fini par me miner totalement… un matin, je l’ai trouvée horrible, Kitch, de mauvais goût… j’ai même eu honte, abhorrant d’un coup tout ce que ce véhicule contenait de veulerie masquée et de faux-semblants consensuels, en effet, contrairement à toutes les sornettes racontées par les journaleux en quête de parapluies et colifichets gratuits en contrepartie d’une plume accommodante… ce n’était pas du tout une voiture “roulable-normalement” sur routes “ouvertes“…, non…, que nenni…c’était une grande fumisterie destinée à rassurer ceux qui, par snobisme, avaient déboursé plus d’un million d’euros pour l’acquérir (en 3020, actuellement, elle grimpe à 3 millions et demi d’euros où dollars)…
En réalité, l’achat de cette machination, qui n’était homologuée ni pour les routes ni pour les circuits, n’était (et n’est toujours en occazz’s de collection) qu’avant tout destinée qu’à se montrer vaniteux, friqué, snob et crétin dans des séances collectives masturbatoires sous formes de réunions chiantes et d’essais privés entre “meilleurs ennemis d’affaires du monde”… et à des évènements de démonstration “sodomiques” entre connaisseurs, organisés par Maserati et Ferrari (c’est pareil avec les Porsche).
Comme pour sa grande sœur de Maranello : l’Enzo, le ticket d’entrée était et est toujours (en occazz’s) cher : plus d’1 million d’Euro hors taxes… (3 et demi actuellement en 2020) !
Pour circuler sur route, finasser était (et est toujours) la règle, l’immatriculer au nom d’une autre Maserati (ou Ferrari si s’en était une), comme rouler avec une voiture volée, rien d’utile en somme… et tout cela en finale, pour avoir la gueule d’un Jacky-touch de luxe… quelle pitrerie ! (En 2020 avec les contrôles techniques renforcés, passer ce type d’engin avec les docs d’une autre s’avère aussi sportif que rouler à 300km/h sur le périphérique Parisien)!
Mais, ces petites contrariétés passées, les abrutis pénétraient (et pénètrent encore) alors dans un autre univers, de même façon que dans d’autres culs, être béat d’éjaculer des conneries tout comme pisser dans les lavabos d’où on est invité, c’est pareil qu’emmerder le monde en faisant “Vroum-Vroum” devant les terrasses bondées… où qu’assassiner moralement (parfois physiquement) la belle p’tite greluche qui s’était laissée baiser dans l’espoir de se caser et menaçait ensuite de tout révéler à l’épouse, voire d’avoir été violée, avant d’avoir été jetée comme un sac poubelle avec les préservatifs…
Cette MC12 se targuait de performances d’un autre monde réservées à quelques élites de l’argent facile… Maserati avait été plus loin, plus fort, voulant frapper un grand coup avec son interprétation (pour le moins sulfureuse) de la déjà très méchante Ferrari Enzo…, mais question décoration, les irresponsables de la marque au Trident s’était planté grave dans le kitch…
Des préparateurs avaient direct creusés le filon d’or… Edo l’avait rebaptisée MC12XX en référence non dissimulée au programme Ferrari Enzo FXX gonflant la puissance du V12 de base pour obtenir 800cv à 8500 t/min, le couple grimpant à 5800 trs/min… côté modifications : nouvel échappement, quelques éléments aérodynamiques supplémentaires de très mauvais gout dont une peinture gold/black… et pour justifier partiellement le prix et susciter le délire auprès des beaufs, Edo avait placé des freins en céramique de 396 mm à l’avant et 360 mm à l’arrière… ce kit-Kitch coûtant une fortune, mais incluant une journée de tests avec chronos, sur circuit, avec instructeurs et mécaniciens aux petits soins…
C’est la pensée de cette ignominie ambulante qui m’a sorti de mon début de mort cérébrale, il me fallait ressusciter et agir avant que tout ceci ne devienne inarrêtable…, vivre pouvait encore être utile pour abréger les souffrances des décérébrés… et par la même occasion éviter au reste du monde d’avoir à souffrir leur existence.
Je me suis senti transporté, tout autre, je ne serais plus l’être rompu par la monotonie du quotidien et les ennuis de l’esprit en proie au vide intérieur… je serais le libérateur, le messie montrant la voie, j’avais de nouveau un but, j’allais le réaliser, je savais enfin que je n’étais pas né pour rien, que tout ce que j’avais vécu, volontairement ou non, jusqu’ici, pouvait encore avoir un sens.
Mode d’emploi…
Le mode Race retarde l´intervention de l´ASR et optimise l´injection et la vitesse de passage des rapports… trois paramétrages de l´antipatinage sont disponibles à partir des boutons situés sur la console centrale : normal, Race ou “sans filet“… l´absence de pédale d´embrayage et les palettes situées derrière le volant doivent spermettre à l’intrépide conducteur millionnaire de se concentrer exclusivement sur la conduite et d´enchaîner les vitesses en un éclair.. la marche arrière se déclenche au moyen d´un Nième bouton et le “point mort” s´obtient en tirant simultanément sur les deux palettes… la pédale d´accélérateur électronique (by Wire) est sensible pour autoriser un dosage précis des gaz… doté d´une programmation d´injection spécifique, le V12 de la MC12 se caractérise par sa sonorité plus grave à l´accent légèrement américain.
L’essai…
J’écrase la pédale… pousse sur divers boutons, tire quelques manettes et
le moteur s´ébroue direct à 4.500 tr/min envoyant d´un coup l´aiguille du compte-tours vers la zone rouge.
La seconde et la troisième vitesse, très courtes, enclanchent automatiquement le rupteur tant l´aiguille s´agite vite, les 270 km/h sont atteints en cinquième avec une facilité déconcertante… et il reste un rapport pour atteindre les 330 km/h revendiqués… mais il me faut alors ralentir brusquement pour éviter un chien errant….
Les énormes disques ventilés freinent de manière impressionnante les 1.500 kilos (plus le plein de 115 litres et mes 100kg)… le dosage s’effectue aléatoirement… mais je ne dois plus hésiter à “taper dedans” malgré l´absence d´amplificateurs de jouissances sadomasochistes… quoique les disques brûlants ne supportent pas l´exercice deux fois de suite car la MC12 n´a pas recours aux freins en carbone, en cause de la réglementation du championnat GT FIA imposant jusque-là des disques en acier… sans freins après deux freinages appuyés, c’est une très grosse et sublime plaisanterie d’un million d’euros…, la direction autorise sous réserve… des changements de cap plus ou moins nets et précis à haute vitesse et la stabilité de la voiture tolère vaguement les lâchers d´accélérateur en courbe pour “faire zoli avec les flammes qui sortent alors des échappements”, la MC12 ne manque pas de qualités pour impressionner les foules éberluées.
Un peu/beaucoup pointue, la mécanique n´apprécie toutefois pas d´enrouler sur le couple, elle s´exploite donc entre 5.000 et 7.000 tr/min, soit une plage d’utilisation très réduite… l’étagement des rapports et leur passage ultra rapide permettent toutefois de me maintenir continuellement dans cette zone de bonheur débilitant, le genre de bonheur qui laisse la bouche ouverte, un filet de salive s’écoulant sur le menton…
Les nombreux virages me confirment la bonne étoile nécessaire en matière de tenue de route avec cette MC12 qui plonge à la corde en effleurant à peine le volant… les pneus et le différentiel autobloquant ne sont heureusement débordés qu´en cas d´accélération brutale, les roues braquées.
Et dans ce cas, l´antipatinage ne peut empêcher le train arrière (supportant 63 % de la masse de la voiture à vide) de décrocher subitement, un vrai casse-gueule sur 4 roues… mais hormis cette règle de base enregistrée, la MC12 se conduit comme dans un jeu vidéo… pourquoi dès-lors ne pas se contenter d’un jeu vidéo ?
La suspension ne se préoccupe guère de filtrage et se concentre essentiellement sur la tenue de route… résultat : la MC12 vire à plat comme s’il n’y avait pas de suspensions… l’effet “rigide” insensible à tout mouvement de caisse, la voiture est totalement inconfortable, elle vibre sur chaque pièce de monnaie…
L´aspect pratique est aussi totalement négligé, le rétroviseur central est aux abonnés absents, le rayon de braquage est immense et le moindre gravillon résonne dans les passages de roue… je n’ose pas vous écrire des bruits de roulement et du vacarme du V12 omniprésent… un cauchemar…
L´assemblage des différents panneaux de carrosserie en carbone repose sur des attaches rapides et quelques vis apparentes, un désastre façon JackyTouch… et le tout grince lamentablement…L’équipement se résume aux vitres électriques (aux commandes peu accessibles) et à la climatisation manuelle qui s´avère incapable de faire oublier le V12 qui chauffe juste derrière.
Ma vitesse combinée à celle du véhicule qui arrive en face nous fait dévorer la centaine de mètres qui nous sépare, je distingue maintenant clairement les deux immenses halos blancs d’une Ferrari, je crois déjà discerner le visage de ce brave couillon, ce monstre inconscient, qui, les yeux rougis et le visage creusé par la fatigue, doit guider sa ferraillerie vers un havre improbable.
Je le regarde et je me sens pleinement prophète… je vais le libérer… je vais le sauver de lui-même et il ne s’en doute même pas, je le plains presque… mon corps n’est que tension et pourtant je sens un calme étrange pénétrer mon esprit… j’ai une certitude… et je réalise celle-ci alors qu’à quelques mètres de la voiture, alors même que nous allons nous croiser, je braque violemment…
Maintenant je crève doucement de ne pas ressentir de douleurs insupportables, l’idée de la fin, la conscience de ma propre fin… c’est pour un autre jour… et je ressens toujours ce calme étrange, cette conviction… j’ai existé.
Mais encore…
Suite au projet initié en 2001 pour la conception et la fabrication de la Maserati MC12, les ingénieurs Maserati sont allés puiser un maximum de pièces dans l’atelier de la Ferrari Enzo afin que le prix de revient soit au plus bas, Maserati s’est contenté d’habiller un châssis d’Enzo et ce d’autant plus facilement que la carrosserie n’était qu’en plastique, ce n’est pas plus complexe que cela.
Pour valoriser cet ensemble, le grand Mickey qui dirige Ferrari-Maserati a dit au public que la Maserati MC12 devait être conçue comme une voiture de compétition, l’aérodynamique étant un des facteurs clés de sa conception et son design…, mais oui, Charles, cause toujours… l’empattement est passé de 2,65 mètres à 2,80 mètres ce qui, avec la faible garde au sol, empêche définitivement à cette voiture de passer la moindre dénivellation et donc n’importe quel casse-vitesse… pour arriver à ce résultat, Maserati n’a pas fait appel à un “Jacky-Touch” qui l’aurait fait pour le plaisir de la connerie, mais a fait confiance à Giorgetto Giugiaro pour le dessin final de la Maserati MC12.
Parfois, l’arnaque est tellement énorme qu’on pleure de joie, s’il fallait en effet que l’auto soit belle et désirable afin qu’elle séduise les collectionneurs (fortunés !) et qu’elle conserve par la suite une cote soutenue après que les dits collectionneurs aient achetés une MC12 contre la somme de 717.600 euros de l’époque (plus taxes, options, frais et emmerdes)… c’est raté, cette MC12 a un style qui date.
L’intérêt de la Maserati MC12 sur le plan du style est totalement nul, non seulement elle ressemble à un vieux proto des 24 Heures du Mans, mais en plus pour rouler découvert (puisque le toit est amovible comme sur la Ferrari F50), il n’y a aucun espace de rangement….
Le seul “truc” réussi, est que quasi-tout en elle respire la course des années ’80 avec ses jantes de 19 pouces à écrou central qui semblent des jantes de 15 pouces, des entrées d’air béantes, des grilles, un extracteur arrière en carbone ou une prise d’air sur le toit.
Je me marre d’autant plus que je possède une Brightwell GT-40 dans le même style et que les gens viennent souvent critiquer exactement les mêmes “gimmick” de la carrosserie de ma fausse GT-40 et s’extasient devant ceux de la MC12… sans doute s’extasient-ils davantage devant le prix d’un million d’euros par rapport aux 69.000 et quelques de ma GT-40…, je devrais sans nul doute augmenter mon prix pour que les gens s’extasient…
Une fois installé après s’être contorsionné en tous sens, on est vraiment assis par terre… la position de conduite est moins que potable et plus ou moins réglable, tandis que les sièges baquets maintiennent (gag !) le corps d’autant plus que le conducteur est grand et large…
C’est presque un siège baquet automatique et au vu des performances annoncés, et c’est mieux ainsi.
Toute la platine centrale est recouverte d’aluminium parfois mal découpé, avec certains bords semi-ébréchés et l’habitacle est traité en cuir et feuilles de carbone apparent, le tout fixé avec des vis apparentes…, un vrai massacre comparé à une Peugeot, à des années lumière de la finition d’une Rolls-Royce Phantom deux fois moins chère.
Le cout de revient de cette Maserati MC12 n’était réellement pas très lourd, mes oreilles trainant un peu partouze, un prix de 50.000 euros m’a été rapporté, ce qui laissait un bénéfice surréaliste de 20 fois le coût par MC12 vendue, pas loin d’une Enzo malgré tout légèrement un peu mieux finie… de plus, en reprenant le moteur V12 de la Ferrari Enzo, Maserati ne s’est pas cassé le c….
Mais pour conserver une sorte de hiérarchie dans le groupe, la Maserati MC12 version route était vendue légèrement moins puissante que la Ferrari Enzo avec 630cv au lieu de 660, ce qui n’était en fait qu’une simple donnée catalogue destinée aux journaleux en manque d’idées afin qu’ils écrivent des comparatifs inutiles.
Les performances annoncées par l’usine (0 à 100 km/h en 3,8 secondes, 330 km/h en pointe et le km DA en 20,1 secondes), étaient d’autre part invérifiables…
Que cela soit sous le capot de la Ferrari Enzo, ou celui de la Maserati MC12, la sonorité de ce V12 glace toujours le sang à l’arrêt mais casse les oreilles au delà de quelques kilomètres… et les couilles au delà de 160 km/h….
Pour la boîte de vitesse, n’allez pas croire qu’il s’agissait d’une boîte Cambiocorsa, bien qu’elle en portait le nom, c’était une arnaque destinée aux connaisseurs…, c’était en réalité une boîte séquentielle accouplée à un embrayage bi disque qui se chargeait de transmettre la puissance aux roues arrière.
En fait de “châssis“, c’était la cellule centrale en carbone que sur la Ferrari Enzo sur laquelle étaient fixés deux berceaux en aluminium supportant les trains roulants et l’ensemble moteur-boîte.
C’est Giorgio Ascanelli qui avait travaillé sous la direction de Claudio Berro pour la conception du “châssis” de l’Enzo, châssis qui était utilisé pour la MC12… châssis qui a gardé la particularité de se briser en deux à l’arrière de l’habitacle lors des ondulations pendulaires en cause de routes “vallonnées”… le tout était excessivement simple à construire, donc peu couteux, et c’était le but, faire un max de pognon…
Pour “faire zoli”, au bout des bras de suspensions, de belles jantes de 19 pouces de diamètre étaient montées et chaussées de très larges pneus en 245/35 à l’avant et 345/35 à l’arrière !
Les 50 propriétaires des versions routières avaient donc la satisfaction d’avoir des jantes un poil plus grandes en diamètre que celles des MC12 de course, puisque la FIA interdisait de monter des jantes de plus de 18 pouces…
Les freins étaient également touchés par les limites du règlement imposé par la FIA en GT… les disques au diamètre conséquent pincés par des étriers Brembo six pistons, étant en acier et non en carbone.
En complément pour la version routière, un ABS était monté et un antipatinage venait épauler le pilote (la clientèle visée n’étant que des tycoons et nababs sans aucune connaissance particulière de la course automobile…, il fallait donc éviter qu’ils se tuent trop rapidement au volant en croyant jouer aux 24h du Mans…) pour maîtriser la puissance du V12 en sortie de virage.
La version course qui n’avait pas le droit à ces aides “à la conduite” était donc plus simple encore, ce qui “justifiait” un prix de vente encore plus élevé…
Entre-nous, nous n’en avons pas plus à f… de Ferrari, Maserati et Fiat qu’eux de vous et moi… ils ignorent votre existence, ils ne connassent les gens qu’en fonction de l’argent qu’ils payent et encore, fallait-il que ce soit une Enzo ou une MC12, sinon les gens restent des consommateurs…
J’applaudis toutefois au génie d’avoir réussi à vendre un million d’euros, une voiture qui coutait 50.000 euros à fabriquer…
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