Magnum Mayan Mystica 1960, une crème glacée de 4.000$ qui va en valoir 100.000 dans quelques années !
Avant Covid, dans les grandes villes, les gens couraient affairés dans les rues, en masse, ils ne regardaient ni à droite, ni à gauche, l’air préoccupé, les yeux fixes, comme des chiens fous, ils fonçaient, tout droit, suivant une trajectoire gravée dans leur cerveau, machinalement. Dans toutes les grandes villes du monde c’était partouze pareil. L’homme moderne, universel, c’était l’homme pressé, qui n’avait le temps de rien, prisonnier de la nécessité, ne comprenant pas qu’une chose quelconque sur sa route puisse ne pas être utile, ne comprenant pas non plus que c’est l’utile qui peut être un poids inutile, accablant.
Maintenant c’est durant Covid et dans les grandes villes que les gens ne courent plus affairés dans les rues souvent vides, surtout de sens ! Dans le mortifère ambiant imposé on ne comprend toujours pas l’utilité de l’inutile, l’inutilité de l’utile, on ne comprend pas plus l’art que la raison des déraisons, on survit en esclaves manœuvrés par des robots dirigés par des dictatocrates labelisés ! Les pays regorgent maintenant de gens inquiets, malheureux, de gens qui ne rient pas ni ne sourient, des pays sans esprit, où l’humour et le rire sont devenus colère et haine. N’est-il pas curieux que, dans notre monde pétri de haines insensées qui menacent la civilisation elle-même, des hommes et des femmes de tout âge, s’arrachent en partie ou totalement au furieux tumulte de la vie ?
Ils choisissent de cultiver la beauté, d’accroître le savoir, de soigner les maladies et d’apaiser les souffrances, comme si, au même moment, des fanatiques et des illuminés hurleurs ne se vouaient pas au contraire à répandre la douleur, la laideur et la souffrance ? Le monde a toujours été un lieu de misère et de confusion : or les poètes, les artistes et les scientifiques ignorent les facteurs qui auraient sur eux, s’ils y prenaient garde, un effet paralysant. D’un point de vue pratique, la vie intellectuelle et spirituelle est, en surface, une forme d’activité inutile, que les hommes apprécient parce qu’ils y trouvent plus de satisfactions qu’ils n’en peuvent obtenir ailleurs.
En parcourant mes chroniques et articles inlassablement publiées dans www.GatsbyOnline.com vous pouvez vous demander dans quelle mesure la poursuite des satisfactions inutiles s’avère en réalité, contre toute attente, la source dont procède une utilité insoupçonnée. Je ris des hommes emplis de déraisons, vides d’œuvres, poussés par leurs désirs immodérés à s’entretuer pour prendre, fondant l’argent et l’or, ne cessant jamais d’en acquérir, se démenant toujours pour en posséder davantage afin de ne pas déchoir, n’éprouvant aucun remords à se déclarer heureux, alors qu’ils obligent au travail des captifs enchaînés de leurs obligations, dont les uns périssent tandis qu’interminablement soumis aux contraintes, les autres survivent dans la crainte de châtiments, de taxes, d’obligations, et d’en mourir ! Mourir du Covid où des vaccins Covid, c’est la même mort ! Mourir d’en rire ne tue pas, autant vivre !
Tous oublient qu’en offrant la première guirlande de fleurs à sa compagne, l’homme primitif a transcendé la brute. Par ce geste qui l’élevait au-dessus des nécessités grossières de la nature, il est devenu humain. En percevant l’usage subtil de l’inutile, il est entré dans le royaume de l’art… Le drame, humain, lui aussi, c’est que l’art de l’inutile est sans cesse récupéré dans le faux et le grotesque pour servir le commerce !
L’automobile en vedette va parfaire ce qui précède ! Pour vendre une crème glacée, même à Noël, des publicitaires vont ici utiliser Eva Longoria et lui faire dire des stupidités grotesques, la pôvrette millionnaire ne croyait pas aux légendes jusqu’à ce qu’elle découvre le “Magnum Mayan Mystica” une crème glacée sur bâtonnet ! Elle est belle, Eva… Belle comme une plante carnivore vénéneuse mais, si elle succombait à ses fausses paroles et se laissait aller à cette gourmandise, elle deviendrait un gros chou à la crème… Elle n’en déguste qu’en pub… 3 millions de $ à l’international, en échange d’une journée de shots et shiiits ! C’est-y pas bôôôôôôôôôôô ?
Vite, quelques photos d’avant ces pubs pour le plaisir des yeux… Par contre, l’autre aspect, indécent lui aussi, c’est l’appropriation du nom “Magnum Mayan Mystica” qui est celui de la création d’un doux rêveur génial et excentrique : Dean Charles Ing.,un ingénieur de la NASA, également auteur de Science-Fiction, un “Novelist” (à l’Américaine) qui s’est plusieurs fois singularisé dans les années soixante avec des œuvres et des spectacles avant-gardistes.
La beauté est relative, nous pouvons tous être d’accord là-dessus. Nous pouvons également être d’accord sur le fait que, bien que nous ayons été élevés à croire que la beauté n’est que vue de l’esprit et intérieure, les considérations esthétiques sont toujours répandues comme des poubelles dans un vague terrain-vague… et aussi chaque fois que nous faisons un nouvel achat !
L’auto-création de Dean Charles Ing. nommée “Magnum Mayan Mystica” est une voiture pour laquelle il n’a jamais compté ses dépenses. Sa “Magnum Maya Mystica” est ce qui se passe quand un ingénieur en aérospatiale construit une voiture GT, car ouiiiii, c’est un ingénieur de la NASA en plus d’être écrivain de Science-Fiction !
Cette chose étrange, a été découverte car proposée en vente aux enchères aux USA sur “Bring-a-Trailer” et décrite avec humour comme étant l’auto la plus laide du monde, avec la certification que trop la regarder peut entrainer un mauvais cas de surocclusion, des yeux exorbités et pleurants ainsi qu’une crise cardiaque. Ce n’est pas la description officielle, mais c’est certainement très approprié, car c’est ce qu’écrivent les gens en dessous de l’annonce !
Ce n’est pas non plus très pertinent puisque l’homme qui a créé cet engin a admis en 1968 que “Beau est un adjectif qui ne s’appliquera jamais à ma GT”... Cette “chose” est un prototype unique construit par (je vous le rerépète par plaisir de vous l’enfoncer en tête) l’ingénieur aérospatial, vétéran de l’armée de l’air et auteur de science-fiction Dean Charles Ing. Ce n’est pas une voiture américaine en soi, dans le sens où elle utilise des pièces d’autres voitures, mais le résultat global l’est. Dean Charles Ing l’a le mieux décrit cette année-là, dans un article de quatre pages dans le numéro de Road and Track :
Sa voiture était la réponse à la question :“Si un ingénieur aérospatial décidait de construire une voiture GT, à quoi ressemblerait-elle ?”… Le bougre l’a fabriquée en réponse ! Chapeau ! D’autant plus bas que sa “Magnum Mayan Mystica” a été créée (est née) “avec un visage que seule une mère pourrait aimer” (comme le dit un proverbe) ! Et cela la rend attachante ou suscite la répulsion chez celui qui le regarde ! Ce n’est pas une jolie voiture, et elle n’a jamais été conçue comme telle, parce que Dean Charles Ing cherchait à construire la voiture la plus aérodynamique et la plus légale possible, avec des pièces de récupération !
Il n’a jamais prêté autant d’attention qu’un minimum à ce à quoi elle a fini par apparaître. Étrangement, cette (heureusement) unique folie a survécu au passage du temps et, maintenant avec les signes révélateurs de celui-ci, est mise aux enchères par sa famille car Dean Charles Ing est décédé l’été dernier et, avec lui, le désir de garder ce souvenir dans la famille ! Influencée par les automobiles exotiques européennes, en particulier la Maserati 450S Costin Coupé de Zagato et la Porsche-Glöckler 356 Coupé, il s’agit en fait de la deuxième itération de sa “Magnum Mayan Mystica”.
Dean Charles Ing a commencé son projet à la fin des années 1950 comme un exercice de conception en réponse à la question citée plus avant dans le texte, et ce projet s’est directement avéré être plus qu’un exercice révolutionnaire, si on garde en tête que c’étaient les années ’50 ! Il n’a jamais eu l’intention que la voiture entre en production, mais plutôt de prouver qu’il pouvait construire en tant qu’artiste de tous les jours un véhicule qui serait léger, simple et durable, fiable et aérodynamique !
La première version de sa “Magnum Mayan Mystica” fut présentée en première mondiale en juin 1960 à Ceddar-City, un bourg de 37 habitants au milieu de nulle-part dans l’Oregon ! C’est le Pasteur, photographe amateur, qui a réalisé les photos qu’aucun journal ni magazine n’a jamais publiées ! L’engin diabolique empruntait le moteur, la transmission, la suspension et les freins d’une Porsche 356 accidentée, car ils étaient des composants de qualité, n’ayant aucunement soufferts de l’accident et, tout aussi important, ils étaient “accordables”. Sur le châssis, Dean Charles Ing. a fixé une carrosserie en fibre de verre qui portait des rivets en fibre de verre qu’il avait conçus lui-même pour les fusées NASA, et, ainsi, le poids total à sec du véhicule était de seulement 454 kg.
En 1962, Dean Charles Ing a compris que, malgré tout le travail qu’il avait mis dans le projet, ce n’était rien de plus que la somme des bonnes parties d’une Porsche et il a estimé avoir échoué dans son ensemble. Il a donc recréé une autre version en 1962, (celle proposée à la vente aux enchères), il a remplacé le moteur Porsche par un flat-six 2,4 litres de Chevrolet Corvair couplé à une boîte-pont manuelle à quatre vitesses !
Il a été interviewé par Road&Track et a dit, entre-autres : “Ce moteur a plus de couple, et par conséquent, j’ai opté en faire une machine de course à moteur arrière, réduisant encore le poids, autant de poids que je le pouvais, y compris en enlevant tout ce qui n’était pas nécessaire pour qu’elle reste légale sur la route. Par exemple, le rétroviseur du côté conducteur est enfoncé dans l’aile, tandis que les poignées de porte sont couvertes et verrouillées. La plaque d’immatriculation avant était considérée comme un affront à l’aérodynamique, mais elle devait rester en place pour que la voiture reste légale sur la route”…
Et c’est resté. L’odo indiquant invariablement et pour l’éternité : 68.000 miles (109.435 km) ! Mais le kilométrage réel n’est pas connu. Selon Dean Charles Ing, en 1962, sa “Magnum Mayan Mystica” avait fait ses preuves, résistant “aux commentaires outranciers et jalousies verbeuses des pilotes de compétition” (selon lui), “les week-ends de camping sur des routes de montagne défoncées et d’autres formes de torture”. L’indicateur de vitesse ne va qu’à 80 mph (129 km/h), mais Dean Charles Ing a déclaré que sa “Magnum Mayan Mystica” était parfaitement capable d’un “honnête” 85 mph (137 km/h)…
Les travaux de finalisation de sa “Magnum Mayan Mystica” n’ont jamais été terminés. Par exemple, il n’a jamais réussi à faire en sorte que les portes “goélands” restent ouvertes par elles-mêmes, si ce n’est un boulon de calage ! Il n’a jamais effectué d’entretien (même de base) de sa chose, non plus, et elle affiche “partouze” des signes d’usure, de rouille et de fissures ! Les freins et les composants de mise au point ont par contre été revus et réparés avant la vente, mais il est clair que la “Magnum Mayan Mystica” est, avant tout, un projet “historique-local” difficile.. Très difficile même !
“Que quiconque dans l’assemblée se sent à la hauteur de la tâche et s’avère être un peu et même beaucoup fou, déjanté et inconscient pouvant terminer cet infernal engin lève la main… L’intrépide se récompensera pour l’éternité qu’il lui reste à vivre de posséder et de conduire un des plus obscur véhicule américain” a claironné le Commissaire-Priseur. J’ai levé la main ! “Un Frenchie ne peut acheter ce trésor américain ! Y a t’il un patriote dans l’assemblée, sauvez ce trésor américain !” a hurlé le Commissaire-Priseur…
Ce patriote là était assis à mon coté gauche (sic !) et a offert un cheveu de plus que mes 3.800 $, soit 4.000 $ ce qui n’était qu’une infime fraction de ce que la famille avait demandé fin 2020 lorsqu’ils avaient essayé de vendre cette merveille (gag !) pour la première fois, c’est à dire 25.000 $. “Apportez-lui une remorque” que j’ai crié !
“C’est une œuvre d’art roulante issue de la créativité visionnaire d’un homme” qu’il m’a répondu en me tendant sa carte de Président du “Petersen Museum”.
Le prix n’est pas monté aussi haut que les thèmes de ses romans, mais la voiture de Dean Charles Ing est entrée au musée Petersen : “Dans 5 ans elle se vendra 100.000 $ sans problème, c’est une œuvre d’art”… m’a dit le président du musée Petersen en s’excusant de devoir me quitter !
2 commentaires
Les poignées sur la planche de bord côté passager ont été copiées par Citroën pour sa Xantia, un procès pour récupérer des royalties me semble urgent !
Hélas pour le constructeur de cette merveille, il est décédé d’une mort mortelle et ne reviendra plus réclamer ses royalties…
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