Microcars & co…
Voici un mois environ, j’avais organisé une soirée Tropézienne chez Madame Lulu… et y invité quelques ami(e)s.
Mon copain Guy qui est très riche dans sa tête, parlait de s’acheter une Ferraillerie, rêvant d’une 308 GTB “plastique” d’occasion.
Moi, expérimenté dans ces bétises roulantes, je lui ai dit que je trouvais ça très bête vu que l’entretien est prohibitif et que c’est aussi fiable qu’un Tupolev.
Mais il n’en a pas démordu, comme un chien son os… et se prenant pour Magnum, la vedette d’une série télé que seuls les grabataires se souviennent avoir vu sur leurs télés aussi grosses que leurs machines-à-laver…, que même il y avait des napperons dessus, en dentelles de Brugge, sur lesquels étaient posés un vase de fleurs en plastique et une lampe gothique pré-colombienne avec un abat-jour africain en peau de zèbre !
Je lui ai dit aussi, qu’avec sa Ferraillerie garée près de son préfabriqué pourri, ça ferait naze, ça ferait mec qui roule en caisse de sport mais mange des patates à l’eau bouillie toute l’année.
En fait, la baraque de Guy n’est pas un préfabriqué, mais bon, elle n’est pas terrible tout de même.
Il faut toujours qu’on se chambre bêtement… et puis, je crois que c’est mon devoir de lui démontrer que je suis plus sage que lui et qu’il devrait marcher sur mes traces : c’est mon côté christique puisque comme vous ne le savez pas, j’ai été étudiant chez les Jésuites…
Quand on la voit, on a l’impression que des ouvriers sous-payés sont venus boulonner quatre mur, poser un toit avec une grue et qu’une heure après ils étaient repartis pas vraiment fier du résultat, mais heureux d’avoir été payés aussi chers pour faire une daube pareille.
C’est sur que c’est pas une “maison d’architecte” mais bon, il n’est pas dans ma pratique de me moquer de mes camarades moins doués que moi.
On se chambrait donc quand Madame Lulu, qu’on surnomme “La grosse Lulu, la reine des desserts crémeux“, parce qu’elle prend toujours la défense de Guy qui lui donne 50 euros chaque vendredi soir à 21 heures, pour une pipe…, m’a dit : “tu peux te foutre de lui, tu as vu ce que tu as comme voiture ?”.
J’ai beau savoir que l’habit ne fait pas le moine, je sais aussi qu’en psychologie sociale c’est l’inverse !
Habituellement, ça m’en aurait touché une sans faire bouger l’autre, ce genre de réflexion.
Qu’importe qu’on soit sage et vachement intelligent, si on roule dans une caisse de riche, les pauvres vous haïssent… et si on roule dans une caisse de pauvre, les riches vous méprisent… !
D’ailleurs, quand je prend une de mes Excalibur’s, c’est la totale, je m’en rend vite compte : refus de priorité, ignorance totale…, regards apitoyés…, sont mon lot.
Alors, mon sang n’a fait qu’un tour et lundi, soit deux jours exactement après cette soirée, je me suis mis en quête d’une petite voiture digne de recevoir mon postérieur.
Sage parmi les sages, je ne pouvais continuer dans le piège de la consommation, du paraître et de l’insignifiance.
Du fait de ma culture encyclopédique et de ma grande intelligence, il me fallait une voiture hors norme mais populaire jusqu’au populisme, simple, laide, affichant la précarité de son conducteur…
J’ai hésité entre un Custom-Car, une voiture au Tuning exacerbé… mais en finale, j’ai opté pour une Microcar…
Content de moi, tenté de faire le paon, j’étais ravi de me fondre dans la précarité générale en devenant un gros kéké de plus !
C’est paradoxal mais cela va m’amener à l’humilité !
Dans un marché boursier qui semble avoir perdu ses repères, l’investisseur avisé se doit de placer son épargne dans un produit ne subissant pas le contrecoup de la crise financière.
L’immobilier frappé de plein fouet semble à déconseiller… et ce d’autant plus qu’une logique sociale fait peser des charges de plus en plus importantes sur les propriétaires.
En revanche, la bonne stabilité du cours des Microcars se confirme.
Véhicules à l’origine conçus par d’authentiques faux-ingénieurs, les Microcars se sont facilement imposés auprès des pauvres moins riches, dans un marché très concurrentiel.
Imités sans vraiment jamais être dépassés, ces sympathiques véhicules jouissent toujours d’une excellente réputation auprès des collectionneurs.
Ce sont d’ailleurs des références inconscientes à l’art de vivre britannique qui ont inspiré les créateurs de ces sympathiques véhicules.
C’est ainsi, que fortes de leur réputation de véhicules d’hommes à femmes, les Microcars jouissent (bis), d’un prestige inégalé en collection, sans toutefois pâlir d’un côté ostentatoire que peuvent avoir ses concurrentes directes : les Ferrari, Maserati et autres bolides surfaits.
Tout connaisseur ne peut en outre qu’avoir remarqué la troublante ressemblance entre les Microcars et la Corvette, véhicule lui aussi construit en plastique.
La légende dit d’ailleurs que du temps où elles furent produites, les Microcars furent surnommées “les briseuses de mariages” tant les conducteurs étaient courtisés.
Le cours des Microcars s’est donc logiquement maintenu honorablement et ne peut qu’augmenter.
Dans un environnement déprécié et marqué par la difficulté d’accès au crédit, il me semble que ce produit est appelé à un bel avenir car largement moins cher qu’un véhicule de base vendu par un grand constructeur.
De plus, le permis à points et la logique sécuritaire d’un état toujours plus puissant, semble condamner toute personne roulant au moins mille kilomètre par an à finir sans aucun point.
Le permis de conduire devient donc un diplôme difficile à obtenir mais facile à perdre.
En Microcar, aucun problème puisque c’est un véhicule sans permis.
Et avouez qu’en ces temps de restrictions et de contrôles policiers, quel beau de pied de nez aux autorités que de se lancer dans des courses folles à trente kilomètres heures sans risquer son permis au volant de ces petits pièges de la route asthmatiques et grotesques.
Je ne sais pas pourquoi, il m’en fallait une !
J’aurais rêvé d’avoir une Minicomtesse ou bien une Arola, paroxysmes de laideur stylistique mais celles que je trouvais étaient soit en trop mauvais état, soit bien trop loin, pour que j’aie envie de les acquérir.
J’ai hanté le Net à la recherche d’une de ces merveilles qui fleurirent sur les routes de campagne dans les années ’50.
Et puis, ces modèles étaient des monoplaces, ce qui m’aurait interdit de partager les merveilleuses sensations de conduite avec quiconque !
Moi qui aime le partage du bien des autres avec moi…, je ne me voyais pas roulant seul aux commandes de mon bolide.
C’est sur un site de petites annonces de rencontres sexuelles, que j’ai trouvé ma perle rare, une Microcar Bond, comme James…
C’est le modèle le plus laid qui illustre cet article.
Et encore, vous verriez l’intérieur !
Deux jolis sièges en plastiques moulés recouvert de skaï pour ne pas se meurtrir le fessier ou le dos.
A l’arrière, un large panneau de plexi donne accès à un vaste coffre dans lequel, on peut déposer une brosse à dent.
Et le tableau de bord ?!
Alors là, c’est de la folie, un véritable airbus !
Un compteur kilométrique central comme sur les cyclos de notre adolescence, avec de part et d’autre, une jauge à essence, un voltmètre, un contacteur pour les clignotants, un autre pour l’essuie glace, un gros bouton pour les phares, et …
Et quoi ?
Ben rien d’autre !
C’est déjà pas mal trois compteurs et trois boutons !
Je m’imaginais déjà au volant de l’engin :
Ignition, start, et hop, le moulin qui s’emballe et prend des tours comme un fou, je relâche le frein à main et ça part comme une balle.
Plaqué au siège, je me prend tout de suite six G dans la face mais je résiste !
Et après, une fois une vitesse suffisante atteinte, je décolle.
Et le moteur !
Carrément un monocylindre qui doit bien délivrer ses 2,7cv à fond.
Avec une telle cavalerie embarquée, c’est le trente kilomètres/heure assuré !
Ah la la, avec ça, je vais être une vraie chicane mobile, un danger public.
Mais bon, je suis un outlaw !
Mais le mieux, ce sera la tête de mon pote Guy, celui qui est riche et qui rêve de rouler en Ferraillerie, quand il reviendra de ses vacances de milliardaire en Corse.
La tête qu’il va faire quand il la verra ma Microcar Bond (comme James).
Ah ah, on sera deux à rouler dans des voitures en plastique maintenant !
Je suis certain que dans un mois, il viendra mendier ma Microcar Bond, me supplier pour que je la lui prête.
Lui, le gars milliardaire, vêtu en haillons de luxe, dans sa voiture de m’as-tu-vu.
Alors imaginez le tableau : on arrive ensemble à un rendez-vous dans un endroit chicos.
Une superbe jeune femme observe la scène…, de suite la fille se méfie, elle sait que c’est pas le type sérieux mais le gars qui va tout claquer dans la voiture et peut-être même un peu trop porté sur l’alcool et le PMU.
Et juste après, moi j’arrive en Microcar Bond…, jeune sexagénaire aux tempes argentées.
Encore ivre de vitesse, je coupe le contact et le feulement rauque du moteur cesse immédiatement.
Costume Paul Smith, chaussures Berlutti, je descends négligemment de mon coupé et tends les clés au voiturier en lui précisant de faire très très attention.
Le voiturier n’en croit pas ses yeux : il va pouvoir se mettre au volant de ce bolide mythique.
Après avoir prestement attrapé la piécette que je lui jette négligemment, il monte dans ma Microcar Bond pour aller la garer.
Pauvre Guy, il est définitivement mort !
J’ai juste envie de me faire plaisir, pas de devenir le sex-symbol de mon patelin.
Et pourtant, avec une Microcar Bond, ce serait facile !
J’imagine…
Je lance le moteur, un coup de marche avant, j’accélère et hop, le bout de la rue est déjà là.
Un coup à droite en grillant allègrement le stop pour ne pas couper mon élan… et me voici dans une rue qui monte.
Et là, c’est l’embouteillage, un abruti a décidé d’arrêter sa poubelle pour charger quelqu’un d’autre que moi-même… et c’est toute la rue qui est bloquée.
Ce qui m’amuse moins, c’est de me retrouver arrêté durant deux minutes, juste devant l’arrêt de bus.
Parce que, c’est justement cet arrêt là qu’a choisi un groupe de cinq ou six jeunes-femmes pour attendre et papoter.
Du coin de l’œil, je constate qu’elles sont plutôt mignonnes, avec cette agressivité sexuelle propre aux divas du disco…, qui sont girondes et le savent.
Et moi, planté là, coincé dans mon cube de plastique, ma voiture d’alcoolique, j’attends impavide en me disant : “pourvu qu’elles ne me voient pas”.
Je me dis intérieurement que de toute manière, pour une nana, une voiture quelle qu’elle soit, reste une voiture, et que cela ne les intéresse pas.
Mon œil !
Ces petites là savent parfaitement faire la différence entre l’Aston Martin de James et une Microcar Bond.
Ce genre de petit lot, ce n’est pas en vous pointant dans une Microcar pourrie que vous les lèverez, elles connaissent le prix des choses et préfèreront toujours Cartier à Kelton.
Et d’un coup, je les entends rigoler.
Leur manière de s’esclaffer me prouve qu’elle m’ont en contact visuel.
Je constate soudainement que ma voiture manque cruellement d’un pare-soleil côté passager que j’aurais pu rabattre pour me cacher.
Je n’entends pas distinctement ce qu’elles disent mais je suis persuadé que je suis l’objet de leurs quolibets.
Stoïque, je prie pour que le trafic reprenne.
Ça y est, je vois la voiture de devant qui s’élance.
J’appuie sur l’accélérateur et mon bolide pétarade pour s’éloigner dans un nuage de fumée bleue à la vitesse d’un escargot.
Discrètement, observant mon rétroviseur, je vois les jeunes-femmes se gondoler de rire.
Je m’en f… je suis loin.
Je songe alors à ces examens que faisaient passer les cyniques pour admettre de nouveaux jeunes adeptes.
Ainsi, un texte antique relate qu’un jeune adepte désireux de devenir cynique fut sommé de se promener une journée durant dans Athènes, en tenant un poisson mort en laisse.
Au bout d’une heure, lassé des moqueries des passants, il laissa là son poisson et partit en courant : ratant son examen de passage.
Il était alors question de faire des choses ridicules en public afin de prouver qu’on se moquait de l’opinion d’autrui…, mais il faut braver l’adversité, il y a les regards amusés et sympathiques… et puis tous les autres.
Ça va des gens courroucés parce qu’ils sont obligés de me doubler alors que je roule à 25/30 km/h et que je constitue une chicane mobile, une sorte de piège… et puis, il y a les autres, ceux qui doivent penser que je n’ai plus de points sur mon permis.
Je pourrais dire que je m’en f… mais au fond de moi, je n’ai aucune envie de passer pour l’alcoolo de service, le pauvre type qui s’est fait choper dix fois avec 2 grammes dans le sang et à qui on a annulé son permis.
Ainsi, alors que j’avais garé ma Microcar devant le café où je buvais un coup, un type que je connais un peu, m’a ainsi demandé si elle était à moi.
J’ai répondu par l’affirmative en précisant toutefois que j’avais toujours mon permis.
Ça a été plus fort que moi.
Alors à défaut de pouvoir renoncer à mon orgueil monumental, je l’ai augmenté encore, parvenant à me dire qu’après tout, je les emmerdais tous…, ma Microcar Bond devenant dès lors le symbole même de ma grande indépendance d’esprit.
Ce qui est naturellement faux, parce que sauf si l’on est autiste, on ne se définit que par rapport aux autres.
D’ailleurs l’ermite, ou l’anachorète, ne se définissent sans doute pas par le refus des autres, mais par une autre manière d’envisager leurs liens avec le monde.
La sainteté elle-même n’est pas l’ignorance du genre humain…, il faut être écologiste pour croire qu’on peut à la fois aimer la nature et détester les hommes.
De même qu’il faut être moi pour songer qu’on peut viser l’humilité en attirant tous les regards dans une mini caisse en plastique qui fume autant qu’un haut fourneau.
D’ailleurs le grand Diogène lui-même ne m’aurait pas épargné, arrêtant ma Microcar d’un geste solennel, il aurait pointé du doigt mon orgueil démesuré perçant derrière ma fausse humilité.
Diogène Laërce rapporte ainsi qu’avisant un certain Antistène, qui voulait se faire passer pour un cynique, en portant avec ostentation un manteau troué, Diogène le cynique lui aurait dit : “C’est au travers des trous de ton manteau, que je découvre ton orgueil”.
Avant de repenser à cet épisode de la vie de Diogène le cynique, je songeais qu’avec ma voiture, je pourrais sans doute créer un business.
De nos jours, la course à la réussite et le marketing putassier des grandes marques, amènent les individus à se constituer un égo aussi démesuré que fragile pour tenter d’exister.
Je me disais que je pourrais organiser un stage, ou mieux, une sorte de formation spirituelle, destinée à lutter contre les égos boursouflés : Traders arrogants, starlettes bouffies d’orgueil, apprentis artistes rongés d’arrivisme, péteux de grandes écoles gangrenés de certitudes…, des candidats idéaux pour la nouvelle forme de thérapie que je pourrais mettre en place.
Plutôt qu’aller perdre son temps dans un ashram perdu dans le Loir-et-Cher ou la Meurthe-et-Moselle en train d’écouter un bonze raconter des conneries au sujet de la simplicité et du renoncement à l’égo, on viendrait faire l’expérience de la médiocrité avec moi.
Mais la réalité, c’est qu’on ne découvrirait rien, si ce n’est qu’on est, dans cette recherche d’humilité, encore plus orgueilleux qu’on ne l’imaginait.
Un peu comme ces abrutis de cadres sup’ qui font des stages de survie mais qui retournent compter leurs stock options dans leur multinationale.
On n’est que ce que l’on est, tout au plus peut on arrondir les angles.
Lorsque l’on est orgueilleux, on a beau s’imaginer libéré de l’opinion d’autrui : n’est pas Diogène qui veut !
Moi, plutôt que lui dire : “ôte toi de mon soleil !” comme Diogène répondit à Alexandre le Grand lui demandant ce qu’il pouvait faire pour lui, j’aurais sans doute répondu autre chose dans le genre : “Je suis titulaire d’une chaire d’humilité”.
Enfin, un truc un peu glorieux dans lequel j’aurais pu mettre en scène ma fausse simplicité.
En roulant en Microcar, à défaut de découvrir le chemin de la simplcité, ce qui est bien, c’est que ça rame tellement, qu’on a le temps de se poser des tas de questions métaphysiques.
Alors bon, on s’est tiré une bourre !
Voici quelques semaines, Guy mon pote riche qui rêvait de rouler dans la Ferraillerie du pauvre…, a écouté mes conseils et s’est acheté un triporteur Piaggio Ape, vous savez ces trucs que les magasins Nicolas utilisaient pour leurs livraisons…, un coup de démarreur et ce machin part au quart de tour.
J’ai donc décidé de me rendre chez mon ami avec ma Microcar afin d’aller ensuite rouler de concert dans les ruelles de Saint-Tropez…, j’ai ouvert le portail d’un coup de télécommande… et, impérial, je suis sorti au volant de mon coupé sport en plastique !
Personne à droite, personne à gauche, j’appuie sur l’accélérateur, l’embrayage automatique patine et la voiture s’arrache enfin à la pesanteur.
Dommage pas un seul joli petit lot en vadrouille.
Je me dis que c’est un peu ballot d’avoir payé 450€ ma Microcar Bond (comme James) pour que personne ne m’admire.
Je regarde le compteur, tout de suite, des vitesses hallucinantes sont atteintes.
C’est à près de quinze kilomètres heure que je négocie le virage à droite au bout de ma rue.
Un coup d’œil rapide à droite et à gauche, pas de bagnoles… et surtout pas de flics…, hop je grille allègrement le stop pour conserver ma vitesse.
Je grimpe la côte à la vitesse hallucinante de vingt kilomètres heures.
Je me balade encore vingt minutes dans les ruelles de Saint-Tropez, en cherchant désespérement Guy et son triporteur Piaggio Ape, laissant derrière moi un panache de fumée bleue puisque mon bolide tourne au mélange 2 temps.
Autant vous dire que je suis grisé par la vitesse et concentré sur ma conduite.
Non, qu’à 15 km/h, on se tue mais simplement que dans mon cube en plastique, même une Smart est une grosse voiture.
Mon portable (Samsung Galaxy) sonne, Guy me dit m’attendre dans un restaurant Chinois en sortie de Sainte-Maxime en direction du Muy…, je fonce à tombeau ouvert vers Sainte-Maxime que j’atteint après trois heures de route…, j’enquille le grand rond-point face au Mc-Do, à fond, talonné par une Maserati conduite par une petite blonde qui semble canon vue du rétroviseur.
Pas le temps de filer des autographes aux groupies aujourd’hui.
Alors d’un coup, sans même mettre le clignotant à gauche…, je vire à droite.
La caisse se penche à gauche et j’entends la roue avant gauche faire scroutch scroutch contre le pare-chocs…, deux minutes après, collé au bitume, un autre coup de volant à droite…, ma merveille tient aussi bien la route qu’un kart !
Une étrange fumée envahit l’habitacle, les gens me montent du doigt, je descends de ma voiture… et je me rend compte qu’elle brûle…
Et là, j’entends mon portable resonner…