Il y a des automobiles qui vous suivent tout au long de votre vie, il y a des automobiles qui vous hantent, des automobiles qui demandent à être conduites à intervalles réguliers, comme les bons disques qui restent dans votre oreille longtemps après l’écoute et qui un jour se retrouvent sur votre platine parce qu’un matin vous vous êtes réveillés avec un riff dans la tête et qu’il n’y a qu’une chose à faire, chercher dans la pile de CD entassés The idiot d’Iggy Pop ou le Heart of gold de Neil Young, le reste, tout le reste n’ayant qu’une importance relative.
Ainsi en est-il de la nouvelle Mini Cooper S en version Airborne, rouge avec une étoile rouge sur décor blanc…, une sorte de “Baron rouge“, le fameux triplan de la guerre 14/18, auquel la décence ou le manque d’audace aurait transformé la croix noire par une étoile rouge, ce qui pour moi, est aussi pire en mieux, sauf à vouloir vendre la voiture aux branchés et branchées de Moscou…
J’ai eu la voiture et la voiture m’a eu durant trois semaines, à un rythme effréné, un rythme soutenu grâce à la benzédrine, performance athlétique donc, dopage compris, seven years on the road, three weeks to write…
Rouler en Mini Cooper S Airborne m’a fait entrer dans une sorte de mouvement perpétuel, revenir au début, et repartir aussitôt, embarqué dans un tourbillon, dans un mouvement de perpétuel bien-être… il faut croire que Jacques Dutronc avait finalement raison puisque la New Mini, bien plus grosse que l’originale, la “vraie”, celle des puristes, s’est vendue en quantités record.
“Mini-Moke et mini-jupe… Moi je préfère les maxi. Maxi-Moke et maxi-jupe”…
Lors du développement du nouveau modèle, à mon avis, les ingénieurs de la New Mini ont du s’intéresser aux paroles du célèbre auteur-compositeur français… en effet, la Mini a viré Maxi pour entrer en conformité avec les futures normes de sécurité européennes, elle est six centimètres plus longue (3,70 m), sans que l’équilibre de ses lignes n’en pâtisse.
Conçu en collaboration avec le groupe PSA Peugeot/Citroën, le bloc 1.6 turbo est un concentré de technologie actuelle, bien loin de la technologie des Mini originales : injection directe haute pression, commande variable des soupapes, turbocompresseur à double entrée permettant un meilleur temps de réponse… malgré sa cylindrée réduite, le moteur affiche un rendement très supérieur à la moyenne…: 175 chevaux et 240 Nm de couple au régime ridicule de… 1.600 tr/min !
Bénéficiant d’une note plaisante à l’échappement, il se montre vif dès les premiers tours de roue.
Il faut dire que la Mini est assez légère (1,2 tonnes avec moi au volant) et ses performances progressent de manière sensible (pas les miennes, bande d’abrutis, mais celles de la Mini !).
Elle ne réclame plus désormais que 27,5 secondes pour parcourir le kilomètre départ-arrêté, soit une seconde de moins qu’auparavant, ce qui est loin derrière les temps de ma Corvette 66 Big-Block, certes, mais avec la Mini, l’usage est quelque-peu différent….
En écrasant l’accélérateur de cette Mini-bombe, j’ai de suite été dans mon élément, aux anges, je laissais derrière moi les désordres et les absurdités du monde pour ne remplir que ma noble et unique fonction dans l’espace et dans le temps, vivre libre !
Trois semaines avec cette Mini Cooper S Airborne m’ont fait expulser les mauvaises ondes qui parasitent certains pans de mon univers déjanté, j’ai pu tailler dans le vif, notamment divers passages explicitement sexuels, une performance qui a enterré définitivement “ceusses” qui roulaient encore au pas, tandis que je fonçais tête baissée au rythme de la révolution de l’automobile.
Au volant de cette voiture, j’ai vécu quelque chose qui évoquait la frénésie…, et pour vous en transmettre les vibrations (et c’est un double sens voulu…) je suis resté chaque soir rivé à ma machine à écrire… euhhhhh… mon ordinateur (désolé, j’ai dérapé, là, piting, je me suis revu écrivant les mêmes conneries du temps de la Mini originale, dans les années soixante…) dix à douze heures d’affilée, me déshabillant au fur et à mesure pour finir à poil et en sueur….
A chaque écrivain sa généalogie, son panthéon, sa mythologie, j’en sais quelque chose, il y en a qui ont du souffle et d’autres moins…
Rien de tel pour pénétrer la sensation éprouvée que de quitter les embouteillages pour de belles routes sinueuses à souhait, et profiter au mieux de ce kart survitaminé…, avec un confort encore plus dégradé… commenter mes trois semaines en Mini Cooper S Airborne, c’est comme commenter un long chorus spasmodique, une improvisation à l’instar de la mystique ternaire qui habitait les clubs peuplés de musiciens noirs dans la longue nuit américaine des années 50 : “Des fleurs sacrées flottant dans l’air, tels étaient les visages épuisés dans l’aube de l’Amérique du jazz.”
Malgré l’inflation de ses mensurations, la Mini n’est toutefois pas un exemple d’habitabilité.
L’espace aux coudes y est compté, alors que l’accessibilité aux places arrière s’avère problématique… mais après tout, on n’achète pas une Mini pour des considérations d’ordre familial, mais d’ordre sexuel ! Si, si, croyez-moi….
L’heureux client n’a que faire du confort et du coffre, seul le plaisir guide sa démarche, offre unique sur son segment, elle peut toutefois être comparée à une Renault Clio RS sur le plan des sensations mécaniques… évolution plus que révolution, la nouvelle Mini progresse à tous les niveaux, mieux motorisée, mais aussi plus sûre, elle a toutes les cartes en main pour ne pas faire mentir Jacques Dutronc et vous faire préférer comme lui, la maxi-Mini à la mini-Mini… il s’en dégage une impression d’ordre… une idée sous-jacente semble articuler en secret l’ensemble.
Tout s’y organise et s’y imbrique naturellement, animé par un concept, c’est une automobile-idée, issue de la philosophie chinoise qui se serait inspirée de culture automobile britannique, agencent le flot continuel du changement qui baigne le monde… d’autant plus que cette Mini développe un univers composé de bruits sonores d’origines diverses, aux sources éclectiques, un monde particulier, très visuel, comme un clip, qui associe littérature et cinéma, musique et histoire contemporaine.
C’est une réflexion philosophico automobile qui parle de la modernité, de la sexualité, avec la froideur technique de sentiments divergents : les machines sont dotées d’un cœur, d’un message.
Moi, j’ai observé et, de mon poste privilégié, j’ai pu ainsi juger l’humanité observant cette Mini… et pour vous en parler (comprenez “écrire” car en réalité je ne parle à personne que je ne connasse pas), mes mots que j’avais savamment concoctés, rebondissaient sur la toile électronique, assénant, mot après mot, phrase après phrase, une vérité, une logique insidieuse, magnifiée par la répétition… le fond et la forme… deux entités indissociables… l’innocence n’existe plus… elle s’est dissoute dans la réalité, dans la technologie et dans l’industrialisation : “J’ai embrassé ma Mini Clubman sur la bouche…, elle avait un goût de transistor et d’électronique“… un goût unique, nouveau et si étrange.
La Mini Cooper S Airborne est une machine sentimentale unique en son genre qui associe la sensation de conduite typique de la marque à un design extraverti, à une forte personnalisation et à un surcroît de fonctionnalité… en quelque sorte c’est : “Bienvenue dans l’âge des Machines Sentimentales” … on y retrouve des sensations de conduites proches de celles d’un kart, typiques de la marque grâce à un train roulant exigeant spécialement adapté ; système de freinage avec antiblocage des roues (ABS), répartiteur électronique de la force de freinage (EBD), contrôle du freinage en courbe (CBC) et assistant au freinage d’urgence ; contrôle dynamique de la stabilité (DSC) avec assistant au démarrage en côte de série sur tous les modèles ; différentiel autobloquant en option… et de nombreuses possibilités de personnalisation à l’extérieur comme à l’intérieur sont disponibles.. il fallait être un peu dingue pour s’engager dans cette voie de la part de BMW… cela nécessite aussi de solides encouragements, et la vie se charge parfois de ménager d’étranges rencontres… cette Mini Cooper S Airborne a eu sur moi une influence considérable à un moment où je me détachais des sciences humaines pour me tourner vers la littérature déjantée à l’intérieur de mon site-web www.GatsbyOnline.com , où je délaissais ma “raison raisonnante” au profit de l’esthétique, de la métaphysique et de la sexualité débridée, il est donc temps pour moi d’exhumer cette modeste recension et de foncer sur les routes, à tombeau ouvert… en chantonnant !
“Petit, petit, petit
Tout est mini dans notre vie
Mini-moke et mini-jupe
Mini-moche et lilliput
Il est mini Docteur Schweitzer
Mini mini ça manque d’air
Mini-jupe et mini-moque
Miniature de quoi je me moque
Ministère et terminus
Minimum et minibus
Petit, petit, petit
Tout est mini dans notre vie
Mini-moke et mini-jupe
Mini-moche et lilliput
Il est mini Docteur Schweitzer
Mini mini ça manque d’air
Mini, mini, mini
Mini, mini, mini, mini
Moi je préfère les maxis
Maxi-moke et maxi-jupe
Maxi-moche et maxi-pute
Il est maxi Docteur Schweitzer
Maxi maxi ça respire l’air
Maxitère et termaxus
Maximum et maxibus
Maxistère et termaxus
Maximum et maxibus
Maxistère et termaxus”…
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