Chaque année aux mois d’août et septembre, la Southern California Timing Association et la Bonneville Nationals Inc organisent une semaine de vitesse sur le lac salé de Bonneville aux États-Unis.
Plusieurs centaines de personnes participent à cet événement avec en tête le même rêve : battre les records de vitesse.
A bord de voitures-fusées, ils tentent atteindre la vitesse la plus importante possible sur cette fameuse étendue de cristaux blanc.
A quelques kilomètres de West Wendoven (Nevada) par l’autoroute 80, la plaine salée de Bonneville s’étend dans le nord-ouest de l’Utah aux États-Unis.
Issu de l’évaporation de l’ancien lac de Bonneville il y a 15.000 ans, ce désert de sel est devenu la chasse gardée des recordmen de vitesse.
Arides et aveuglants, les marais salants de Bonneville sont un éternel recommencement.
Lorsque la pluie les inonde, il faut attendre que l’eau s’évapore pour tenter de nouveaux records…
Apprécié des pilotes en quête de vitesse pour son immense entendue plate, le lac de Bonneville est cependant très néfaste pour les véhicules.
Son sel accroît la corrosion et ronge les moteurs.
Les participants sont donc contraints à nettoyer minutieusement leur véhicule…
Par ailleurs, la blancheur du sol est tellement pure qu’elle se confond parfois avec le ciel, les montagnes au alentour donnent l’impression de flotter à l’horizon et provoque des mirages…
Terrain de référence pour tous les tests de rapidité depuis 1949, la Bonneville Speedway accueille chaque année plusieurs milliers de participants venus battre les records de vitesse terrestre.
Les véhicules les plus insolites foulent son sol blanc à des vitesses de pointe frisant les 1.000km/h.
Chaque année avant l’été, le ministère des transports de l’Utah définit les contours de la Bonneville Speedway pour la Speed Week.
Deux pistes sont alors tracées, une ligne droite de 16 kilomètres et un ovale de 16 à 19km (selon la condition de la surface) pour les tests d’endurance.
Depuis peu, une piste de 8 km a été ajoutée pour les essais de vitesse de véhicules plus lents.
Cette recherche de la vitesse pure s’effectue sur des véhicules spéciaux, plus lourds et plus endurants afin d’atteindre dans une distance de 16km, leur vitesse maximale.
Pour ne pas perdre le contrôle du véhicule, les pilotes s’engouffrent dans un habitacle exigu et peu confortable afin d’accroître leur concentration car le moindre écart leur serait fatal.
Dans cette quête envoûtante de la vitesse, nombreux sont ceux qui ont laissé leur vie…
La sensation de la vitesse est devenue une drogue dont ils ne peuvent plus se passer…
Parmi elles, le Bonneville 400 est réservé aux Formules 1 qui tentent de dépasser les 400 km/h.
Depuis le premier record de vitesse (228 km/h) réalisé en 1914 par Teddy Tezlaff à bord d’une Blitzen Benz, des centaines d’autres records ont été réalisés dans les différentes catégories de véhicules.
Dans les années 30, la piste devient mondialement connue grâce à Malcolm Campbell qui établit une série successive de records.
En 1938, il est battu par George Eyston qui franchit les 555 km/h.
10 ans plus tard, John Cobb est le premier à passer la barre des 600 km/h.
L’arrivée des véhicules à turboréacteur dans les années 60 pulvérisent les records.
Art Arfons atteint la vitesse de 966 km/h et marque ainsi le début officiel de la course au mur du son sur terre.
La barre des 1.000km/h est atteinte en 1970 par Gary Gabolich sur le Blue Flame, un véhicule alimenté par un mélange de peroxyde d’hydrogène et de gaz naturel.
Il enregistra une vitesse maximale de 1.014 km/h.
Cependant le Rocket-Car Budweiser (voiture-fusée) préparé par le cascadeur de cinéma Hal Needham et piloté par Stan Barrett atteint officieusement les 1.190km/h mais ce record ne sera jamais homologué.
Ce n’est qu’en 1997 que le record est battu par l’Anglais Richard Noble et son pilote Andy Green avec une vitesse de pointe de 1.227km/h.
Un bang a retentit au sol…, le mur du son était enfin franchi !