Oemmedi-Meccanica-Ferrari-V8-Fiat-500…
Derniers jours (et nuits) de mon “trip” à Roma, dans un complexe-hôtel prétentieux au luxe tapageur ou il faut être vu lorsqu’on séjourne dans la capitale italienne, sous peine de renoncer à toute existence sociale décente…
“ON”…, m’a promis “un choc” pour “Domani”…, une “Bellissima” irrésistible…, afin de clôturer en beauté mon escapade à Roma…, en attente, je tue le temps qui passe au bar de l’hôtel…
J’y suis devenu l’obsession d’une Chasseresse plus couguar que panthère, bien décidée à ancrer ses griffes laquées de “Rouge-Jungle” au plus profond du matelas d’€uros sur lequel la légende veut que je me repose.
La belle est connue pour avoir été une des égéries de Flavio Briattore, un ancien moniteur de ski qui donnait depuis que la fortune et les industries Benetton lui avaient sourit, dans la formule 1, le foot Britannique et la pétasse de haut vol…
Mais Flavio Hé-Ho, Hé-Ho lui préférait à l’époque les courbes d’ébène de Naomi Campbell, une pompe à fric professionnelle hautaine comme une reine de Saba dont elle possédait certes l’allure de divinité Ethiopienne et les ruses vénéneuses… mais point hélas la science ni même le gout des énigmes, “ma” chasseresse Romaine en avait maigri de dépit, mais…trouvait de fort salutaires consolations entre les bras de jeunes Romains qui polluaient de leurs émois les pages des “fumetti” dont elle était l’héroïne…
Passons à d’autres “choses”…
Moi je veux bien, mais ce ne sont pas deux coupes de champ’ en apéro, une quille au cours d’un diner dont les seules entrées suffiraient à nourrir Al-Genaïna et ses faubourgs pour les trente années à venir, une lichette de “Parfait Amour” histoire de faire glisser les agapes…, qui me rendent plus réceptif…
Ca vous lèche la joue, ça vous bave dans le cou, ça vous papouille, ça vous gratouille l’entrecuisse, ça défait, d’un doigt malicieux, le nœud de cravate que vous avez mis trois heures à réussir, ça vous glisse des salaceries dans le creux de l’oreille en oubliant de baisser le ton de façon à ce que toute l’assistance puisse en profiter…, seuls les malheureux en coma dépassé méconnaissent encore les brusques envies de sucette surprise que manifeste l’infâme Carlotta entre le homard et la gelinotte.
Vous croyez que ça embarrasserait la compagnie, vous ?
Pensez donc !
C’est au contraire la surenchère dans l’égrillard, l’escalade dans le graveleux, la grimpette dans le grivois.
On naufrage dans le salé, le plébéien, le gras du bide !
Dandy romantique en redingote sable, camélia crème à la boutonnière, l’œil un peu au loin, visualisant des féeries dans la moire des baies vitrées, je détaille avant que la nuit ne pète en feux d’escarboucles, les quinze manières différentes de me faire plaisir !
Nue sous l’écume dorée d’une résille de métal et de soie, une grande statue d’Abyssinie que j’imaginais miséricordieusement muette…, se met à égrener des rosaires de conneries, avec un Russe cacochyme qui, sur l’air connu du “c-était-mieux-avant”, radote ses frasques sépia à sa belle époque des bordels pour garçons chers au Baron de Charlus, des vespasiennes ou il draguait dans des vapeurs d’égout , du grand cirque travesti déroulant ses serpents de plumes irisées sur la scène d’Arthur, des tangos interlopes découpant leurs ombres chavirées contre les laques rouges de la villa d’Este…, embrouillaminis de peines de fion ou il ressort que ça prostipute toujours pas mal à Rome : “même que les ragazzi, farabutti et autres mascalzone Pasoliniens se sont vus détrôner par des Apollons Bulgares, des cuirassiers de Moravie, des hercules tartaro-mongols”…
Le nec plus ultra de la bogossitude cosaque à Rome…, ou suis-je tombé ?
Que ces braves gens prennent la Volga pour le Danube, l’Oural pour les Balkans et Tatiana Boulanova pour Sylvie Vartan passe encore, mais qu’ils mélangent, dans un grand élan d’Orthodoxie les bordels de Riga, les fastes de l’Ermitage et les pèlerinages à Nijni Novgorod laisse songeur.
Samovars et Blini de la Maslenitsa, Balalaïkas et mazurkas, toques de loutres et troïkas, aubes cristallines et fleurs de givre, Raspoutine, Jivago, Katia Dolgorouki ; un dernier été à Tsarskoïe Selo, façades bleues, robes blanches à guipures ; le charnier d’Iekaterinbourg, du sang sur la neige, des loups dans les champs de pavots.
Tout un amphigouri de symboles éculés, d’icones plastifiées ; une vaste bimbeloterie pour kermesse aux frileuses étoiles tels que depuis près de dix ans j’en imagine pour des touristes avides de clichés.
Toujours abuser du folklore, toujours laisser entendre à son auditoire ce qu’il a envie d’entendre.
S’éloigner des rivages familiers mais pas trop…, rester dans la limite rassurante des eaux territoriales…, offrir Rome en bocal, le Vatican sous cloche de verre, le Pape en réserve… et Venise sous forme de Mariland culturel auquel ne manque que les pitreries des dauphins.
Voilà pourquoi on trouve des piscines sur les plages.
Et l’authenticité dans cette affaire ?
A quoi bon, plus personne ne s’en soucie de l’authenticité !
Le public ne désire être surpris que par ce qu’il attend !
Bref je dégoise mon couplet policé en mode pilote automatique face à une assemblée conquise d’avance.
Du reste, Carlotta…, la vieillasse qui me drague et “a des vues sur moi”…, pamoise dans le Taffetas, l’Organdi, elle se rêve en guerrière cravache comprise…, elle se souvient d’un chanteur d’opérette qui l’aimât, au siècle passé : “il avait des mains de batelier et les lèvres douces”…, une bite énorme aussi sans doute, mais elle ne s’en rappelle plus…, en revanche, elle n’a pas oublié l’odeur des fards et de la poudre de riz, les trainées de “Bronzor”, ce fond de teint pour le corps, qu’il laissa sur sa peau.., ni l’accent ensoleillé de l’imposteur.
Elle en pleure d’attendrissement l’ancêtre !
On peut la comprendre !
Soixante seize carats.
Son amour est mort, ses amis, son chien aussi et elle-même ne se sent pas très bien.
Seules subsistent les étreintes tarifées, vénéneuses, potentiellement mortelles, qu’elle s’en va mendier auprès d’arsouilles à la gueule cassée et aux pieds nus, de louches milords la Violette et autres maraudeurs du clair de lune… et inutile de ricaner les filles, vous y viendrez toutes !
Ce souk me bousille le système nerveux…, les réponses aux questions que je ne me pose pas me viendront plus tard dans la nuit, après une virée expresse dans une boite ou se déroule une soirée déambulateurs et cartes vermeil, immense silence, immense moment de solitude.
Au dessus des collines, entre les bois noirs des citronniers, la nuit rosit comme si elle avait quelque chose à se reprocher…, la fin du monde est pour Demain… “ON” me l’a dit…, il n’y a plus qu’à s’asseoir et à attendre…
Et au matin du lendemain…, c’est plié !
Cool…
Halé et parfumé, white jeans et T-shirt “Fiaterrie 500”, blouson de cuir bleu passé de chez Dior (vous ne pouvez pas le louper, c’est marqué dessus en lettres fluorescentes)…, mauvais genre juste ce qu’il faut… et nous voici parti à bord d’un pot de yaourt si exigu que mes genoux flirtent dangereusement avec le tableau de bord.
En route, je m’enquière et il me rassure, l’engin est bien construit…
Une Fiat 500 motorisée par un “vieux” V8 Ferrari récupéré d’une épave de 328…, me voilà bien tranquille, je vais pouvoir roter mon champagne, péter mon caviar et détailler cette “affaire” avec des mots inconnus du dictionnaire sans provoquer d’incidents diplomatiques, s’il me restait un doute, je peux en faire le deuil cette Fiaterrie est aussi incongrue qu’un Poivrier sauvage dans une roseraie, même si l’incongruité est devenue à ce point quotidienne qu’on y prête plus attention !
Bref, une bombe sexuelle, un pur concentré de testostérone, le plus affuté des pièges qu’il m’a été donné de croiser !
Lorsque cet engin déboule, les pamplemousses suintent, les noix de cajou éclatent, les bananes jouent les métronomes sur son passage ! Il faut distribuer du Temesta en intraveineuses pour calmer la tachycardie des donzelles, du bromure à la louche pour empêcher tout débordement.
Du reste, moi-même je ne me sens pas très bien…, une écume blanchâtre à la commissure des lèvres, je déraille sur toute la ligne, je rougis, je palis, je brûle de partout, je perds mes mots, j’en invente d’autres.
Plus pincé qu’une chanoinesse en carême, je fais valoir que je m’estime bienheureux d’être piloté dans ce “machin”, leçons de conduite acrobatique comprises, sur la base d’un tarif préférentiel, pour m’abstenir de me montrer brutal et discourtois !
Et là, tandis que je m’apprêtait à enfiler les arguments oiseux (d’aucuns diraient les clichés) voici qu’un feu rouge nous stoppe net.
Warning !
A force de baiser hors de sa classe, on fini par le connaître le grand livre des phares…, par ne plus confondre la braise racoleuse et le signal de détresse…, obligé d’écrire des compliments guimauves pour la valeur d’un whisky, trois cacahouètes et de la douceur d’un bar de palace.
Pour le coup, je passe fissa du mode cigüe au mode miel aux lèvres.
“Merci pour la balade…, cette “Fiatarire” est tellement plus intéressante, tellement plus…, que les…, tellement plus-plus quoi” !
Momifié au sein d un milieu qui, pourtant, n’est pas le mien, on n’existe plus que par référence…
Le commerce du symbole marche encore très bien, sans doute l’avez vous remarqué…, il suffit de coiffer une couronne, de se fabriquer un masque plaisant, pour paraître et tant pis si on oublie de projeter son être dans ce paraître.
On vit alors prisonnier d’une image fortement enluminée mais totalement désincarnée comme les vedettes du cinéma ou les demoiselles du rocher…, on ne se reconnaît plus.
Alors on tente une nouvelle sortie d’autoroute et évidement on loupe l’échangeur…
Bien…, “Domani” d’après ce “Domani”…, “ON” me présente une version encore plus “Fun” de la Fiat 500, équipée d’un V12 Lamborghini-Murciélago…