Old’Bob Rat-Rod…
Un ciel de feu, un soleil de plomb, un relais routier perdu au milieu de nulle part, entre quelque-part et n’importe-ou…, “Old’Bob” un vieux Rat-Rodder réajuste sa casquette, griffe ses boyaux, se gratte l’entre-jambe et entre dans le seul bar 100 kms à la ronde
La musique de Bagdad-café résonne de la cuisine, un digger joue à la roulette rustre avec un indien triste, une pute ravagée cafouille avec le distributeur de cigarettes, un touriste bafouille devant son steak trop cuit, un faux cow-boy tripote sa canette de coke, un dandy savoure son homard à l’orange, un couple local termine sa tarte aux pommes dans l’indifférence générale…
Un grand déglingué sort de son Pick-Up et essuie son pare-buffle devant un Trucker qui finit de se servir en diesel pendant que l’auto-stoppeuse qu’il a violée en total consentement mutuel enlève les bestioles mortes du pare-brise.
Un jeune égaré en attente d’un Nième passage de ZZTop termine son paquet de chips, boit une rasade de Budweiser, sort son banjo et entame une balade qui ferait pleurer un tondeur de moutons en grève ou une mouette unijambiste.
Sous un parapluie, la femme d’un fermier longe la langue de bitume surchauffé, le vent fait tomber les panneaux publicitaires et virevolter les tumbleweed qui traversent le no-man’s land., c’est l’Amérique profonde du vide qui fait rêver ceux qui n’y vivent pas et cauchemarder ceux qui s’y sont coincés…
Certains endroits sont célèbres d’autres pas, il en est qui ne savent pas…, un seul, celui-ci…mérite de ne jamais s’y rendre ou ne fusse que d’y passer…, trop ne parviennent plus jamais à s’en extirper, en partie, sans doute, à cause du tord-boyaux local qui retourne les cœurs en même temps que les sens…
– A partir de maintenant, je vais me tailler la part du lion, comme un bel enfoiré sans scrupule que je suis. Aujourd’hui, j’ai craché sur pas mal de mes principes, mais, à moi les billets, à moi les belles bagnoles et les putes de luxe ! j’attendais avec l’impatience d’un puceau devant une professionnelle du gland, mais ça y est…
C’est “Old’Bob” qui radote en tenant un billet de loterie périmé depuis 15 ans…, 145 kg de joie de vivre, barbe et cheveux en bataille, bermuda à fleurs soulignant les deux jambons à l’os qui lui servent à marcher, tee-shirt maculé des restes ketchupiens d’un Kebab frites et de croûte de Chessy Crust avec même du fromage à l’intérieur de la pâte pour ne pas avoir un seul morceau de la pizza qui ne soit pas potentiellement capable de boucher ses artères en moins de 5 secondes, rien que ça, ça vaut le déplacement, que je me dis, pour me justifier d’être là…
C’est un instant jubilatoire…, scrupuleusement je prends mentalement quelques notes en croisant les bras…, le temps prend son temps dans ma tronche, bien que le breuvage, servi au compte-gouttes, a été immédiatement absorbé par mes narines et la clim’ qui ébouriffe mes cheveux.
Pas de “putain de borgne, c’est de la balle atomique”…, pas de “c’est un Rat-Rod de clown”…, pas de : “remets z’en une couche”…, mais un silence assourdissant qui fait raisonner mon ventre vide.
Hier soir c’était la fête des slips et des petites culottes, mais version cistercienne…, j’ai joui “à l’américaine” autant que lors de l’enterrement de mon voisin, celui qui a confondu son Iphone et son Smith & Wesson 38 spécial et qui s’est tiré une balle dans l’oreille.
Deux tranches de jambon, plus fines que mon Samsung GalaxyIII, un plat de résistance qui n’avait de résistant que ses navets, pas plus, pas moins, pas de claquos, pas de glace chantilly, pas de p’tit moelleux, pas de casse-patte, pas de pousse café, dans la mesure ou pas de café pour pousser sur les pattes, c’est là que le génie de passer direct au dessert avant le Kebab, devient évidence.
On se serre la pince version crabe de contrebande et chacun retourne défourailler une bobonne, la sienne ou une autre…, c’est sûr, on ne fait pas d’homeless sans casser des yeux…, on n’entre pas dans la grande bourgeoisie des rats sans y laisser quelques kilos et quelques idéaux, on n’a pas accès aux grandes conneries sans mal, sans châtiment, c’est judéo-chrétien comme approche.
Bref, je viens de commander un p’tit dernier en l’honneur des blaireaux qui sortent de la mouise les jeunes femmes alcoolisées qui se mettent en danger dans les bars à mecs relous….
Allez faut que je vous laisse, faut que j’aille taffer, encouragé dans ma tête par des nuées de lecteurs/lectrices internautes fétichistes des bagnoles invraisemblables qui lisent mes chroniques assassines…, pour finalement quand la nuit avance…, zou, une tisane et au lit…
Ca paraît idiot, mais c’est visiblement une méthode express homologuée qui permet de condenser après avoir galéré des semaines pour monter un plan compliqué visant à revenir au point de départ !
Les techniques d’infiltrations journalistiques, et ce n’est pas que sexuel…, reposent toujours sur les mêmes méthodes : quintuple whisky, libertinage, copulation ou masturbation…, c’est le seul faux plan-nichon que j’ai à vous offrir avant de me casser : “Mais où sont passées les années ’80” ?
Y’a pas, ici, comme plein sud Franchouille de Monac’Cannes ou St-Trop’, toujours quelques cheiks rois du pétrole dont l’exploit physique principal se résume à conduire une voiture millionnaire…, pour traîner dans ce genre d’événement à la légalité douteuse…
Ajoutez à cette ambiance l’enquête en mode infiltré d’une journaleuse d’investigation, qui, soucieuse de me faire les poches aux yeux, conséquence de trop donner pour des rêves douteux…, maîtrise la technique de drague par chien interposé… mais qui souffre d’être trop investie (pénétrée) émotionnellement (je vous laisse deviner la nature des liens qui se sont tissés avec l’objet de son enquête)…