Old School Day #7 – 15 Mai 2016
C’est un pote Harley qui m’a informé, Norbert Nailhead qu’il se prénomme, il est dans la zone Marseille, ancien lecteur C&F, accro à GatsbyOnline…, je résume de mémoire son argumentaire :
– Le Old School Day septième édition est super organisé par l’association Génération Old School dans le parc du Château de Château-Neuf-le-Rouge, en dessous d’Aix en Provence, mais au dessus de Fuveau, enfin pas loin. Le dimanche 15 mai 2016, c’est la fête, le bonheur, une journée est consacrée aux véhicules américains avec des expositions de Hot-Rods et Choppers, des stands vintages, des buvettes et de nombreux concerts rock. Faut que tu viennes, tu vas adorer, c’est un voyage dans le temps au pays de l’oncle Sam des années ’50…
J’ai répondu fissa, avec ma nonchalance légendaire :
– Ouais, faut voir, je viendrai jeter un œil…
Mais pas de chance, mon Rod est tombé en panne, l’injecteur de démarrage à froid naze…, pas de pièces dispo, faut attendre un délai indéterminable…, du coup, Blacky et moi, on a décidé d’y aller avec le Grand-Chéro qui tourne au LPG/GPL, idéal pour les longues routes…
J’ai filé l’info à mon Blacky qui m’a direct fait comprendre qu’il y aurait sûrement des chiennes en chaleur…
– Waouah wouah wouahhhhhhh…, qu’il m’a répondu, tout excité qu’il était…
Blacky agitait la queue de bonheur, parce que le Rod, il n’aime pas trop, rapport que c’est full roadster, les poils au vent, la bave qui s’envole… et que ça fait du bruit…, une vie de chien, c’est l’enfer du paradis en Hot-Rod… et dimanche 15 mai (2016), veille de mon anniversaire, nous sommes partis un pneu plus tard d’avant midi après avoir joué à “attrape la baballe, la brosse, mes croissants et n’oublie pas le gros caca que j’ai déposé sous ton fauteuil en terrasse”…
En route, je pense toujours à quantité de choses… en ce cas, je me suis dit que j’allais peut-être, ou sans doute, tomber dans une fête de village avec trois pelés et un tondu, venus en 203 Customizée “à-la-ferme”... accompagnés par deux loubards en mobylettes choppérizées !
La fête de village c’est un peu comme si la civilisation avait besoin de chier et qu’elle le fasse à cette occasion précise…, une opportunité ponctuelle d’expulser de ses entrailles un méli-mélo infâme de tout ce qu’elle compte de triste , d’inabouti et d’archaïque dans une sorte de bouse récapitulative de 50 ans de drames français.
La fête de village est quelque chose de gratuit et d’ouvert, tout le monde peux venir sans que le moindre videur ne fasse office de filtre pour éviter que les gitans ne rentrent dans un endroit public avec le fameux “kit soirée Jiménez” : serpette-GHB…, ou qu’une horde d’arabes de 15 ans essaie (tous) de niquer la même fillette en lui payant des whisky coca comme de vrai gentlemans alors que la gamine est en CE2.
La fête de village c’est la liberté comme au moyen-âge ou au Mc Donald : “Venez comme vous êtes”… c’est à dire déjà tous (et toutes) bourrés depuis 14h et mâles habillés !
La fête de village c’est le cocktail qu’on aime, les paysans racistes et violents, les arabes en bandes qui s’entrainent au jihad sur le stand de tir, les familles de gitans à la buvette, les handicapés en fauteuil roulant qui s’agitent sur du Patrick-Juvet prés de la disco-mobile, les rugbymans vicelards, et Jacky (Morille), le vieux chasseur qui refait le monde (la guerre d’Algérie et du Kustom) au comptoir en racontant qu’il fut Rédac-chief (à chier) chez Nitro…
Et bien entendu, le régiment para du coin en pérm’ qui va évidemment s’en prendre au seul noir intégré du village (celui qui à l’accent du sud-ouest et qui met des pulls autour du cou… ou des t-shirts “pays basque libre”, même en mai, en Provence, avec 30° (dans son verre de vin en pack-carton bidouillé au Calva)…
Du coup, j’ai presqu’eu envie de faire demi-tour, certain que j’allais découvrir un village un peu à l’ancienne, genre à coté d’une centrale nucléaire ou un coin de campagne ou t’as plus de racailles-rurales et de rixes à la chevrotine que dans n’importe quelle cité de France…, là ou le dimanche on vend des porcelets et des poules bien grasses, ou le maire à fait venir un infâme camion discothèque pour passer toujours le même répertoire avec le dernier Patrick-Sébastien…, le chiant “Lac du Connemara” de Sardou, toutes les merdes des années ’80, un peu de Kenji Girac… et trois ou quatre tubes de Goldmann pour les intellos du patelin.
Au plus je roulais vers mon destin, au plus j’imaginais des horreurs, une disco mobile, avec, pêle-mêle, des enfants obèses avec des shorts moulants qui déglutissent des sandwichs à la saucisse huile-mayonnaise…, des putes qui essaient d’imiter la mode d’il y à 5 ans en tentant un rapprochement vestimentaire à la Rihanna alors qu’on dirait qu’elles se sont déguisées en Larousso obèse pour aller tapiner sur le dance-floor…
Sans doute aussi quelques “salopes-cheveux-courts” de 45 ans qui zieutent tout les hommes susceptibles de leur filer un coup de rein pour leur faire oublier l’espace d’une étreinte (une levrette entre deux camions frites)…, la triste vie qu’elles mènent avec leur mari toujours entre une partie de boules-ricard et un visionnage dominical d’un match de rugby chiant quand il pleut !
Blacky me regardait ahuri, il devait lire mes pensées car il s’est mis à hurler à la mort, je l’ai imité, ça l’a calmé…, moi aussi…, on a fait une pause pipi tout en réfléchissant au bien fondé de cette aventure…
J’étais maintenant certain qu’à ce village, il devait y avoir une mongolienne cagole de 200 kilos qui pense qu’elle doit tout ses succès sexuels à sa beauté phénoménale plus qu’au manque d’alternative et de choix…, sans oublier le Rugbyman de campagne lâche et pleutre la journée en solitaire, mais qui devient héroïquement violent en groupe en se battant à la loyale à 15 contre 2 en choisissant une cible frêle et inoffensive du genre : l’homosexuel traumatisé du village… sur lequel il va déchaîner tout ce qu’il ne déchaîne pas quand il croise un boxeur ou un lutteur de son poids quand il pèlerine jusqu’à la ville (Vidauban) pour aller prendre une branlée humiliante contre une équipe de citadins.
J’étais désorienté, j’ai donc téléphoné à mon ami Olivier Frappa (sosie de Brute Willys comme il l’appelle pour ne pas le nommer), qui fait fortune dans les pizza’s touristiques…, il n’a pas du tout réinventé la pizza du jour à prix “Corse”, (ceusses qui n’ont pas l’acceng duu sudeuh, piting de cong, y payent 50% de pluche, piting)…, non, du tout, l’est foncièrement honnête…, il a inventé la pizetta “maison-du jour” qui est la même toute l’année, tellement fier qu’il l’a annoncé partout…, mais il a frisé la ruine en rédigeant mal son panneau publicitaire : “Une bouteille de rosé achetée = 30 Pizzas offertes”…, mais il compte se rattraper vite-fait en mettant au point sa “pizzeta maisone-recta-versa”… (une pizza recto-verso provençale à l’italienne, langue qu’il ne maîtrise pas bien)…
Il m’a imploré de revenir, m’a dit que je risquais la mort et Blacky aussi, que là ou j’allais, c’était la Provence profonde, pas loin du cercle polaire qui débute à Aix…, qu’il était possible que je reste bloqué dans une tempête de neige…, que de plus, la fête de village ça reste avant tout une sorte d’exposition spontanée de toutes les difformités physiques de l’être humain quand il reste trop longtemps loin d’un scanner ou d’une pharmacie.
– Je connasse tout ça Patrice, reviens, n’y va pas, tu va tomber sur des affreux, style le mec tout maigre avec des avant-bras de forgeron plus gros que ses biceps… et le vieux briscard de 90 piges fumeur de gitanes qui à un physique de gladiateur alors que le mec est censé vieillir et être mort depuis 50 ans…. et l’idiot du village, que sa pauvre mère à déguisé en bourgeois des années 90 pour camoufler la débordante maladie mentale qu’il dégage à chaque seconde d’activité physique ou d’interaction avec l’extérieur de son autisme (respirer et marcher)…, attifé d’un pantalon beige qui lui moule les couilles de tellement qu’il l’a remonté et de son petit polo rose saumon, le triso du village est une valeur sure de la fête de campagne…, une sorte de point d’orgue à ce bestiaire immonde qui quadrille les campagnes françaises comme pour bien trancher avec l’homosexualité moderne des villes…, la sodomie ou le néolithique, voilà l’alternative que te propose la France profonde si tu veux t’installer quelque part !
J’étais effondré…, Blacky qui comprend tout, gémissait, les yeux humides… et mon pote Olivier Frappa de continuer, espérant me convaincre de revenir vers la civilisation…
– Niveau consommations ça se passe du coté de la buvette, tu pourras déguster une bière tiède parce que les fûts partent trop vite ou déglutir une excellente sangria préparée dans un ancien bidon d’huile à moteur pour tracteurs et tondeuses. Niveau loisirs, les forains présents sur l’événement te proposeront de te faire enculer pour deux euros cinquante en tentant d’attraper une baleine en peluche d’importation chinoise pour la gamine borgne qui traîne toute seule près de la fontaine depuis que sa mère anorexique à décidé de vomir ses anxiolytiques sur le banc de la place principale bien à la vue de tout le monde au cas ou l’humanité ne regorgerait pas assez de truc tristes…
Je n’étais pas totalement convaincu…, je lui ai rétorqué qu’il fallait être optimiste, que j’allais tomber dans une fête de village hors-norme, une œuvre d’art contemporaine entre un tableau de Goya et une nouvelle émission du club Dorothée, une sorte de mix avec la tête à homo-habilis et les sapes d’un film Bolywood bon marché…. et que ce n’était pas une fête de village classique, mais une fête de l’automobile, avec des Hot-Rods, des Choppers et plein de customs…
Là dessus, Olivier m’a sorti l’argument qui fait mouche (qui fait louche)…
– Des Hot-Rods Français dans une fête de village, tu rêves ! La voiture française a toujours été à l’image de la France : robuste dans les années ’50, puissante dans les années ’60, en nette déliquescence depuis les années ’90. Carrément merdique depuis 2000…. et franchement pédé aujourd’hui ! Rappelles-toi, Patrice, les grands coups de volants de Lino dans “Cent mille dollars au soleil”… un mec de cent kilos comme toi qui conduit un camion dans les années ’50 ! Putain rien qu’à te souvenir de ça tu sens que tu fais affluer des litres de sève dans tes burnes. Les femmes, dans les années ’50 , respectaient encore les gros moteurs et les “colonnes de direction” épaisses et bien graissées. Elles respectaient le fait que la direction assistée soit considérée comme l’équivalent d’avaler un bouquet de chibres à la viande béchamel. Qu’il faille en plus du permis B, des “avant-bras” pour conduire, et non des tubes frêles destinés à fister des culs sans fesses de petits plumeaux ! Prend le cas “Christophe willem”…, penses-tu que ce genre d’épouvantail avec son ossature de chips au vinaigre puisse conduire un lourd camion de l’armée française comme ont pu le faire Saint Bob Denard , Bigeard ou d’autres para-faf’s qui ont eu la décence de payer leur indoche et leur Algérie pour remonter le niveau de couilles tricolores ? Non ! Pas étonnant donc de voir les bagnoles devenir des plugs à 4 roues de plus en plus étroits et petits, “mignons” ,diront les gonzesses… Petites et pratiques, les voitures de maintenant offrent la possibilité d’aller tailler des pipes en moins de 5 minutes ! Faciles à garer, malléables et silencieuses pour esquiver la brigade de répression des trucs gay’s, elles sont le parfait triomphe des gonzesses sur tout les garagistes du monde ! Prend le triste cas de notre grosse merde de président, lui qui devrait donner l’exemple en conduisant une lourde Peugeot de la grosse époque, il se contente de timidement rider sur un scooter tellement pédé qu’il s’habille chez Zara “hommes”. Là ou d’autres fistent la bienséance et l’humanité en éclatant le bitume a bord de bagnoles tellement stylées et puissantes que chaque fois que les mecs se garent, on dirait le débarquement en Normandie…
Je lui ai répondu que c’était pas une réunion de bagnoles franchouilles, mais des Rods, des Ricaines et des Harley’s…, il m’a direct répondu que c’était pire, que j’allais me faire sodomiser par des Hells Angels copains du maire Jousse de Roquebrune S/ Argens et Blacky finir en brochettes grillées…
Sur ce, une bande de motards est passé en me faisant des signes sympa… et mon pote Norbert Nailhead qui en faisait partie s’est arrêté…
– Ce n’est plus très loin, Pat, tu vas voir, c’est cool…
J’ai raccroché au nez d’Olivier (qui a tenté de me rappeler une centaine de fois) et je suis allé jusqu’à Château-Neuf-le-Rouge…, sur place un membre de l’organisation tout souriant m’a guidé vers une place ombragée… et j’ai retrouvé mes amis Hot-Rodders de la bande à d’Jimmy, qui était venue (la bande) avec une dizaine d’engins top-niveau, dont la dernière nouvelle création de Jimmy, un superbe B’32 noir, intérieur rouge sang, équipé du dernier V8 Corvette…, une œuvre d’art roulante.
On m’a offert un repas super cool avec boissons au choix et une gamelle d’eau fraîche pour Blacky qui, ensuite, a insisté en aboyant pour qu’on aille se promener dans la manifestation…, une vraie fête… et pas de village, quoique…
Je n’en écris pas plus, regardez les photos…, c’était franchement très très bien, une super ambiance… et un monde, un monde fou…
– Waouwwww ! Wah wah wah…