Pontiac Trans-Am 6L6
Si vous arrivez à lire cet article dans sa totalité, ne hurlez pas de rage, ne vous déplacez pas à Saint-Tropez afin de : “Venir casser ma gueule de connard de merde qui n’y connasse rien, crache dans la soupe qui m’a nourri avec Chromes & Flammes et chie sur tout le monde”… Sachez que je m’en tape les couilles ! J’en ai possédé quelques-unes avec et sans le grand poulet hurlant sur le capot, avec et sans la boite shaker sortant du capot, avec et sans les décos en autocollant doré allant de pair avec des sièges en vinyle façon cuir couleur moutarde !
J’ai de plus été victime de diverses hallucinations psychédéliques à cause de cette auto, dont une récemment, le 25 aout 2021 à “Pebble Bitch”, discutant avec Burt Reynold en personne qui venait de m’offrir un autographe, trois ans après son décès officiel du 6 septembre 2018 à Jupiter/Floride/USA !!! J’ai en conséquence décidé avec mon unanimité totale et irrévocable de ne plus engager la moindre discussion concernant la Pontiac Firebird Trans-Am, d’autant plus qu’inévitablement elles concernent le gigantesque poulet flamboyant consommant chaque centimètre² utilisable sur le capot, dans un étalage de pure bravade des années 1970.
Pas besoin d’expliquer il n’y a rien à comprendre, la Pontiac Trans-Am se résume via son relatif succès d’estime à un doigt d’honneur, un message graphique anti-establishment qui est devenu une icône à une époque connue pour l’émergence du punk-rock et des mouvements artistiques d’avant-garde jusqu’à ce que Burt Reynold parachève la liturgie avec les 3 navets cinématographiques “Cannonball-Run” (l’épisode 1 a eu son heure de gloire, l’épisode 2 a conservé un certain impact, l’épisode 3 n’est sorti qu’aux USA dans les vétustes cinés de villages abandonnés, dans quelques réunions d’attardés mentaux et dans les prisons !).
Le succès de la Trans-Am n’est dû qu’à son poulet hurlant sur le capot et à toutes les imitations voulant récupérer l’imagerie extravertie de la T/A pour tenter d’attirer des acquéreurs. C’est dans ce but que les affreuses Ford King Cobras du milieu jusqu’à la fin des années 1970 affichaient des graphismes de capot supersize, tout comme la résurrection du nom AMX par AMC de 1977 à 80. Même Jeep avait un ensemble de garnitures autocollantes Golden Eagle comportant un graphique de poulet géant étalé sur le capot ! Le “Screaming Chicken” doit essentiellement sa genèse à l’une des premières voitures à porter le nom Firebird, la concept-car GM Firebird III de 1959 à turbine. Bill Porter, l’ancien chef du style de Pontiac, l’a avoué en fin de vie à David Newhardt pour son livre de 2005 nommé avec recherche “Firebird Trans Am” : “Le concepteur du Concept-Car Firebird III, Norm James, avait vu ce poulet enflammé stylisé, avec ses ailes déployées dans l’aéroport de Phoenix et il l’a copié et appliqué un graphisme similaire destiné au capot de son concept-car”.
Pour vous aider à comprendre l’incompréhensible, il est nécessaire de revenir au milieu des années ’60, époque où les Etats-Majors de GM comme de Chrysler cherchaient une réplique au succès de la Mustang. Tout le monde avait été pris de court, et tout le monde voulait sa part du gâteau. Chez Pontiac, John DeLorean souhaitait donner naissance à la Banshee, dont le concept avait été dévoilé en 1964, pour doter la marque d’un véritable modèle sportif. Mais la direction générale de GM n’en voulait pas, par crainte d’une forme de cannibalisme avec la Corvette… Pontiac dû se contenter d’ajouter un Pony-Car à sa gamme sur la base de la Camaro.
La Firebird est apparue en 1967 quelques mois à peine après la Camaro avec laquelle elle partageait une grande partie de sa carrosserie. Son style se distinguait de celui de la Chevrolet Camaro par ses parties avant et arrière, avec boucliers intégrés et feux arrière inspirés de ceux de la Pontiac GTO. Si la carrosserie était proche, la mécanique l’était beaucoup moins, car Pontiac disposait encore à l’époque de ses propres motorisations. La gamme débutait ainsi avec un 6 cylindres en ligne 230 ci (3.8) en versions 165 cv ou Sprint de 215 cv. Il passera à 4.1 litres l’année suivante, avec un gain de 10 cv pour la version de base. Mais la Firebird s’exprimait réellement avec ses moteurs V8 de la famille Strato-Streak, avec des cylindrées de 5.3 ou même 6.6. Le petit 5.3 était proposé en version de base à 250 cv ou en version High Output (HO) de 285 cv. Le plus gros 6.6 gardait l’avantage avec ses 325 cv. Le Ram Air proposé sur ce moteur n’en augmentait pas la puissance, mais modifiait son tempérament.
En 1968, le V8 5.3 fut remplacé par un 5.7, passant à 265 et 320 cv dans ses versions de base et HO. Le 6.6, qui affichait désormais 330 cv, proposait lui aussi une version HO de 335 cv, mais surtout deux kits Ram Air qui portaient sa puissance à 335 ou 340 cv. Le style n’évoluait guère cette année-là : marqueurs de position latéraux obligatoires et disparition des vitres de ventilation sur les portes, des “trucs” basiques et merdiques, rien de transcendental ! Si l’année 1969 fut l’occasion d’un important lifting, c’est surtout l’apparition pour la première fois du modèle baptisé Trans-Am, qui recevait le V8 6.6 doté du nouveau Ram Air III qui portait la puissance à 340 cv, et même 345 cv avec l’option du Ram Air IV. Mais c’était surtout par son look et son châssis plus affûté qu’elle se distinguait. Elle arborait alors une livrée blanche avec bandes bleues sur le capot. L’aileron, les extracteurs d’air sur les ailes, les pneus plus larges, la suspension abaissée, lui donnaient un look inédit. Mais seulement 689 exemplaires en furent produits, sur un total de plus de 85.000 Firebird. Les Firebird étaient jusque-là badgées d’une version minimaliste d’une stylisation du poulet hurlant sur des badges ne dépassant pas quelques centimètres de large.
Le badge représentant le poulet enflammé a un peu évolué sur la Trans Am de 1970, mais est resté subtil, un autocollant d’environ 20 centimètres de large. En 1970, cependant, Bill Porter s’est souvenu du graphique de Norm James et cela lui a donné l’idée d’un énorme poulet hurleur enflammé sur la totalité du capot. Avec l’aide du graphiste Norman Inouye (qui avait déjà conçu le graphique firebird sur la Banshee II de 1969), Bill Porter a appliqué sa vision du poulet enflammé sur l’un des premiers prototypes de la Firebird de deuxième génération en 1970, mais a du immédiatement le retirer lorsque Bill Mitchell, vice-président-blanc-raciste-chasseur-homophobe-machiste-misogyne-borné et patron du design de GM, l’a exigé avec quelques mots de choix : “Pas question de placer un symbole de ces nullards de peaux-rouges sur le capot d’une automobile créée par et pour des blancs” !
La seconde génération débute au début de l’année 1970, avec quelques mois de retard. Elle continue à partager des composants avec la Camaro, mais sa carrosserie s’en distingue un peu plus. Sa gamme est déclinée en versions base, Esprit, Formula et TransAm, essentiellement avec des moteurs V8. Le 6 cylindres en ligne 4.1 d’entrée de gamme est en effet peu puissant (155 cv), et même sur le modèle de base, le V8 5.7 de 255 cv lui sera préféré. Le modèle Formula reçoit un V8 6.6 de 330 cv, et 335 en version HO, tandis que la TransAm, qui devient une version à part entière reçoit d’office un kit Ram-Air III qui porte la puissance de ce moteur à 335 cv, et 345 avec le Ram Air IV. Il s’agit du même V8 que dans la GTO, mais avec une puissance légèrement abaissée.
Les trois premières années furent mauvaises question ventes et GM songera à interrompre la carrière du modèle en 1972, qui fut une année particulièrement difficile en raison des grèves chez Pontiac. L’usine de la Firebird fut ainsi fermée durant 174 jours. John Schinella, qui avait succédé à Bill Porter peu de temps après, voulait faire renaître le phénix de ses cendres prématurées, il a peaufiné le “poulet hurleur”, l’a reproduit en autocollant, puis l’a appliqué à une Trans-Am de pré-production de 1973 et est parti faire un test sur Woodward Avenue, où il savait que divers péquenots, pisseurs et chieurs de rues, traînaient… et où il pouvait évaluer leurs réactions. “Ils vont devenir fous”, avait-il préalablement déclaré Schinella à Newhardt ! De retour de sa foire, il s’est écrié : “Ils ont adoré et ils voulaient savoir où ils pouvaient l’obtenir” !
Plutôt que d’essayer une Nième fin de course autour de Mitchell comme son prédécesseur l’avait fait, Schinella a fait appel à une manoeuvre esthétique qu’il savait acceptable auprès de Bill Mitchell : il a pris une autre Trans-Am de pré-production de 1973, l’a fait repeindre en noir, a appliqué son graphisme de poulet hurleur enflammé en feuille d’or avec des “stripes” assortis. Il a ensuite pris la Trans Am et l’a garée à côté de la moto de Bill Mitchell qu’il avait peint dans un schéma similaire en noir et or pour imiter les Lotus de course John Player Special ! Toutes les deux sous la fenêtre du bureau de Mitchell ont soudainement poussé celui-ci à changer d’avis sur le poulet enflammé du capot, ouvrant la voie à la production en série pour l’année modèle 1973, c’est devenu le code WW-7 qui faisait reculer certains acheteurs-radins car coutant 53 $ de plus !
La société qui fournissait à Pontiac les roues “Trans-Am” en nid d’abeille, Motor Wheel Corporation, a alors lancé l’idée de jantes nids d’abeilles de même couleur que le choix de teinte de carrosserie, à Pontiac qui a aussitôt envisagé de les ajouter comme option pour 1973, mais Pontiac l’a finalement annulée avant qu’elle n’atteigne la production. Mitchell qui avait des goûts de chiottes et versait dans la discomania a ensuite voulu une version avec les sièges en cuir blanc perle et les panneaux des portes blancs garnis de bleu avec un tableau de bord bleu, une console bleue, un tapis bleu et des rayons de volant bleus ! Qu’elle sorte en tant que telle de la ligne de construction ou que Mitchell l’ait spécifiée de cette façon, la Trans Am était équipée d’une transmission automatique, de vitres teintées, de la console centrale susmentionnée, d’une radio à cassettes 8 pistes, de la climatisation et de vitres électriques. Une telle présentation allait inévitablement couler la Pontiac ! De plus, la puissance des moteurs ne faisait que chuter (ce sera le cas jusqu’en 1976). A cette date, le 6 cylindres d’entrée de gamme plafonnait à 100 cv seulement, suivi d’un V8 5.7 de 155 cv, un V8 6.1 de 185 cv et une Trans-Am dotée d’un V8 7.4 de 200 cv.
La fin des années 1970 n’est certainement pas la période préférée des amoureux de sportives américaines. La puissance des moteurs est réduite d’années en années des suites des deux crises pétrolières. Le Hola mis par les assureurs au tout début de la décennie finit d’achever la folle apogée des muscle cars ! Cette décennie voyait ainsi poindre l’essor des “personal cars”, des péniches 2 portes, luxueuses et confortables. On ne misait plus sur la vitesse et le grand frisson mais sur la notion de salon roulant déconnecté de la route. En 1979, il n’y avait clairement plus grand-chose à se mettre sous la dent pour les amateurs de sensations fortes, sauf du côté de chez Pontiac avec la Trans-Am pour laquelle on ne pouvait qu’admirer la bestialité qui s’en dégageait. Ce bijou semblait avoir été imaginé comme un fantasme masculin.
La prise d’air et le phoenix “Screamin’Chicken” sur le capot, les pattes d’eph, les t-tops (demi-toits escamotables), les jantes dorées, les pneus à lettrages blancs, les quatre sorties d’échappement… ça sentait à 10 kms le jouet pour grands proposant le dernier plaisir insensé qu’un adulte raisonnable ne devait pas manquer de s’offrir. Le mélange de teintes noir Starlight-Black et or faisait partie intégrante du package Special Edition, qui n’était pas sans rappeler les films “Cours après moi Shérif”. L’habitacle respirait le grand air ! Le pilote s’installait dans le cockpit après avoir manipulé l’immense portière. Dans son champ de vision, le long nez sombre surmonté du furieux Shaker (prise d’air) annonçait de suite la couleur. L’instrumentation complète (compte tours, pression d’huile, température d’eau, voltmètre et autres idiot lights) était présente et intégrée dans un panneau imitation alu bouchonné qui renforçait le sentiment d’être dans une voiture de compétition ! Les deux sièges étaient séparés par une console centrale qui accueillait le levier de vitesses (ce qui rendait l’accouplement sexuel complexe), la commande de vitres électriques et une boite de rangement !
Un tour de clé et les 8 cylindres s’agitaient dans un excitant grondement, l’excitation était amplifiée à la vue du hood-scoop-shaker qui tremblotait déjà au ralenti. Les vibrations du 403 Oldsmobile renommé 6L6 Pontiac se ressentaient dans tout l’habitacle, au volant et au levier de vitesse. La magie opérait, l’homme faisait corps avec la machine, prête à arracher le bitume. Réglage du volant, levier sur Drive, un petit coup d’accélérateur et HOP ! L’intrépide conducteur partait pour quelques tours de piste… Hum… De route !
J’en ai possédé quelques-unes, à vrai dire, j’ai été possédé par quelques-unes ! On ne peut pas parler de réel coup de pied au cul si l’on compare cette Pontiac aux muscle-cars de la bonne époque, mais le bloc Oldsmobile rebadgé quoiqu’il ne débordât pas de couple dès les bas régimes avec des performances misérables, insuffisantes pour se faire plaisir et s’offrir quelques montées d’adrénaline à la première ligne droite. Pas besoin de forcer pour partir en burn-out, les pneus arrière ciraient tout de suite à cause des suspensions sautillantes !
Les 434 Newton Mètres annoncés étaient d’une non-vivacité assez bluffante, la Pontiac Trans-Am n’était pas l’auto des superlatifs ! Le 403ci ne développait réellement que 185 misérables chevaux, soit à peine plus que le 350ci Chevrolet monté sur de sages berlines cette année-là… Et le 0 à 100 km/h était atteint en environ 9 secondes qui paraissaient réellement être 19 secondes ! A défaut d’offrir des performances d’exception, l’auto freinait plus ou moins en crabe grâce à 4 freins à disques (fièrement rappelés par des stickers latéraux) avec sur-assistance, elle enchainait les virages avec l’aisance d’une lessiveuse sur roulettes et sans jamais décrocher en dessous de 35km/h, pour peu que l’on ne soit pas trop brutal avec la pédale d’accélérateur.
Sans être aussi confortable qu’une grosse berline de l’époque, on y était toutefois bien mieux installé que dans une Corvette et l’ambiance à bord (un savant mélange entre fausse sportivité et faux luxe, du plastique-chromé par-ci par-là) faisait qu’on s’y sentait aussi bien que dans une chaise roulante. Trop chaud ? La climatisation transformait l’habitacle en congélo en quelques secondes ! Cruise control calé à 90 et T-tops retirés, la Pontiac dévoilait un autre visage de voiture plaisir qui s’appréciait aussi en couple. Mais l’envie de jouer la main droite entre les cuisses de la passagère éberluée, troublait rapidement la parfaite quiétude de la vitesse de croisière !
En 1982 apparaît la troisième génération de Firebird, la plus célèbre dans le monde. En effet, sa ligne profilée et moderne fut largement popularisée par la série K2000… Bien que dotée d’une carrosserie très proche de la Camaro, elle s’en distinguait très nettement avec ses phares rétractables, caractéristique qu’elle conservera jusqu’à sa disparition. La gamme mécanique commençait bien bas puisqu’un 4 cylindres 2.5, de seulement 90 cv, avait fait son apparition sous le capot. La plupart des clients vont toutefois choisir l’option du V6 2.8 de 102 cv. Les modèles plus puissants recevaient un V8 5.0 de 145 cv… et pour la TransAm c’était le même V8 qui opérait, mais doté de l’injection Crossfire qui portait sa puissance à 165 cv. Devant quelques engueulades en concessions à la suite de cette léthargie, en 1983, une version HO va être proposée à 190 cv. La TransAm étant à l’origine prévue pour recevoir ce moteur Turbo était pré-dotée d’un bossage de capot, qui sera préservé malgré le changement de moteur, et il disparaîtra en 1985, remplacé par deux fausses grilles d’extraction d’air.
Le 4 cylindres va disparaître en 1985, et le V6 d’entrée de gamme va gagner 33 cv, tandis qu’en haut de gamme un V8 5.7 apparaîtra en 1987, avec une puissance de 225 cv ! A cette époque va également apparaître une version plus musclée de la TransAm, la GTA donnée pour 229 cv ! En 1991, un nouveau bouclier sera proposé en option, annonçant en partie l’arrivée du nouveau modèle pour 1993, inspiré du concept Banshee IV, quatrième et dernier modèle de la famille Firebird. Son design plutôt futuriste vieillira assez mal, surtout après le facelift de 1998, dont le style ne cessera de se surcharger jusqu’à la fin de la carrière du modèle. Le moteur de base, un V6 3.4, sera remplacé en 1996 par un 3.8 de 200 cv, mais le V8 LT1 de 5.7 litres et 275 cv restait également disponible, similaire à celui que l’on trouvait alors sous le capot de la Corvette C4. Comme pour la Corvette, il sera remplacé par la suite par le LS1, de 305 cv. Ici encore, des kits Ram-Air amélioraient son fonctionnement et permettaient de porter sa puissance à un “stupéfiant” 325 cv. Les derniers modèles reçurent le LS6 (310 cv).
Lorsque quelques ahuris disent et écrivent que l’Amérique compte de nombreux monuments automobiles et que parmi eux, on ne peut faire sans la Pontiac Trans-Am, je ne puis empêcher de tourner les talons et de m’enfuir au loin le plus vite possible ! Pourtant, je reconnais qu’en toutes choses, les exceptions confirment la règle de la déglingue générale qui s’amplifie ! En 1979, AC/DC et leur “Highway to hell” inondaient les stations de radio américaines et la T/A 1979 était alors considérée comme étant définitivement une sportive américaine culte. Quand on l’observait et qu’on s’y asseyait, on se disait que c’était la voiture remède pour les Américains frustrés de cette année à la recherche d’une gâterie suprême, chaque trajet à son bord devant délivrer une méga-dose -de testostérone et d’endorphine. Considérée comme un des derniers muscle cars, la Pontiac Trans-Am 1979 restait très appréciée, bien que son 403ci soit officiellement classifié small block chez Olds (il sera remplacé dès 1980 “au profit” notamment d’un V8 turbo 301ci (4,9L) à la fiabilité totalement douteuse. C’était le mythe mité du “big block” atmosphérique qui s’effondrait !
A 100.000 US$ demandés elle paraissait une arnaque, à 10.000 US$ elle paraissait être une affaire ! Entre une arnaque et une affaire à ne pas faire, je précise, mais une affaire quand même, j’ai tranché par : “Un essai d’abord”, sitôt suivi de cet effet… Le vendeur, maugréant et appelant à son secours tous les diables de l’enfer après m’avoir assis de force sur le siège du mort (le siège passager) et serré ma ceinture au max, fit le tour de la bête et sauta par-dessus la portière pour se laisser glisser sur le siège du pilote-conducteur. Il saisit le sélecteur des vitesses automatiques, hocha la tête tout en tournant la clé dans le barillet. C’était parfaitement synchrone, du grand-art…
Le bruit de l’échappement à direct fait toute la conversation, questions et réponses. On n’entendait rien d’autre, c’était quasi apocalyptique ! Le vendeur devenu pilote Trans-Am en Trans-Am (sic !) m’a ainsi laissé imaginer sentir l’acceptation d’un défi alors que l’échappement frappait un crescendo de fausses notes et qu’il se préparait comme pour une course. Son expression était inestimable au niveau du montant qu’il espérait obtenir ! Le six virgule six litres n’était pas surmonté d’un carburateur Rochester Quadra-jet à quatre corps suffisant à obtenir 185 cv avec une courbe de couple aussi plate que l’autocollant du poulet hurleur sur le capot. Que non, il s’agissait d’un V8 préparé par ses soins, capable d’environ 800cv selon ses dires dont je ne croyais pas le moindre mot !
-Elle est de fabrication américaine, vous voyez ce que je veux dire… qu’il m’a beuglé !
La Pontiac T/A appartenait à quelqu’un qui savait tout et rien sinon que les ancres des bateaux disposés dans le coffre des amateurs d’accélérations de rue n’existaient que dans l’esprit des ignorants et des amateurs. Il avait depuis longtemps découvert les secrets du décrié 403ci V8 Pontiac et il s’était mis un point d’honneur à m’en mettre plein la tête et les yeux afin que je lui achète un max de dollars !
-C’est une Street-machine de rue…
Il a déplacé le sélecteur de la boite auto avec la désinvolture d’un crooner et a laissé la T/A s’asseoir à la lumière, le moteur au ralenti, bouillonnant à travers les résonateurs et les doubles échappements. Le conducteur a vu un feu imaginaire du côté adjacent de l’intersection passer du vert au jaune puis au rouge…. Il dû s’écouler une longue seconde dans sa tête d’abruti avant que le feu ne passe du rouge au vert abrupt, le défi était auto-relevé en solo. Il a tapé sa godasse à donf sur l’accélérateur et la Trans-Am a bondi sur 50 cm, ses pneus arrière patinant et fumant alors que “le pilote-vendeur” se battait contre lui-même pour tenter d’obtenir de la traction, laissant une longue série de marques noires au sol alors que le différentiel arrière à glissement limité Safe-T-Track se verrouillait. L’avant s’est alors levé de quelques centimètres alors que le couple culminait. Le “pilote” s’est lâché, forcé de se presque retourner dans son siège ! Je me suis souvenu du vieil adage : “la puissance vend les voitures, mais le couple gagne les courses”. Le tachymètre a grimpé à 4 500 tr/min. Ligne rouge !
Vous pouvez construire un moteur pour la puissance ou vous pouvez construire un moteur pour le couple. Si vous construisez un moteur pour le couple, la puissance prendra soin d’elle-même… “Le pilote” est passé de Low à Super, de la première à la deuxième vitesse, poussant le sélecteur de vitesse vers l’avant. Les pneus arrière ont finalement obtenu de la traction, ayant filé tout au long de la vitesse basse, laissant des rayures sombres sur la route derrière la Pontiac. Les pneus arrière sifflaient fortement. Deuxième vitesse. Chute à 2500 tr/min. 45 M/PH sur le compteur de vitesse. La Pontiac s’accrochait et commençait à voler tout droit ! Un épais nuage de fumée grise s’infiltrait partout alors qu’un cri aigu provenait des pneus agonisants plus vite que leurs composés de caoutchouc ne pouvaient atteindre la traction sur l’asphalte et vaincre la force de couple que le vaillant V8 produisait.
Le conducteur a souri, ou plutôt le coin de sa bouche s’est déplacé d’une fraction vers un sourire narquois et il a lâché un peu la pédale. Un passage rapide à la deuxième vitesse, en passant simplement de 1 à 2, a produit un sifflement des pneus arrière. La Trans-Am allait vraisemblablement agoniser dans d’atroces souffrances ! Divers déchets et débris de la rue se sont éparpillés avec la gomme des pneus arrière en phase ultime d’agonie, ils étaient jetés au vent, volant et se retirant alors que la visibilité devenait nulle en tous sens. La T/A a fait une grosse embardée dans l’autre voie, la suspension WS-6 s’acquittant facilement de la tâche. La voiture a émis un rugissement primaire de centrale électrique extrayant du fer de Dearborn et de Van Nuys à la limite des lois physiques et des tolérances mécaniques. 3900 tr/min. 4300 tr/min. 4500 tr/min. Ligne jaune.
C’était putain de nullité, débile et extrême, du bruit et de la fumée pour rien que de l’esbrouffe ! Le pilote a avancé le levier d’un cran. D’usine, le style “slapstick”, inspiré par Hurst, m’a semblé avancer tout seul et s’est verrouillé. Troisième vitesse. Chute à 3400 tr/min. 70 M/PH sur le compteur de vitesse. Rapport de démultiplication final, un pour un. La Trans-Am était désormais en action. La main gantée du pilote a agrippé le levier de boite automatique comme s’il s’agissait d”un levier de boite manuelle. Le vent frappait les visages par les vitres grandes ouvertes. Tout puait la pollution au dernier stade avant l’apocalypse, les yeux picotaient, les phares halogènes projetaient de longues ombres de chaque côté de la congestion urbaine construite. Le tableau de bord en style faux-rallye de la Pontiac était rétroéclairé en rouge, lui donnant une teinte infernale ! Le “pilote” a souri presque triomphalement, alors que la Trans-Am commençait à tanguer. 90 M/PH sur le compteur de vitesse ! Escalade… 4.000 t/m… Ligne jaune… Attention, le moteur chauffe… 100 M/PH… Le compteur de vitesse est à court de chiffres sur lesquels voyage l’aiguille.
-Cette Trans/AM, elle brille dans la rue, elle brille dans la chaleur, elle brille dans mes yeux, elle brille sur la face de tous les autres gars…
Le moteur approchait de la ligne rouge alors que la T/A continuait de brinquebaler dans un concert de gémissement de carrosserie malmenée, je m’attendais à ce que des pièces s’envolent. Enfer, le pilote avait manifestement l’envie de tirer au max jusqu’à l”autodestruction. 5.000 t/m. La fin approche. Ligne rouge. La mort nous attend… Un autre vieux dicton m’est venu en tête avant de mourir explosé : “Un imbécile et son moteur vont bientôt se séparer. Tu pousses ton moteur. Tu pousses ta chance. Tu pousses ta voiture. Tu t’enfuis au loin sans te retourner” ! On se dirigeait hors de la ville sur une rampe en bretelle d’autoroute utilisée pour accéder aux banlieues en venant du centre-ville. Ça passait par la ceinture la rocade. L’autoroute signifiait “beaucoup de place”. De la place pour l’ouvrir grand. Il y avait du trafic quand même.
Le pilote avait un pied sur le frein. Disques aux quatre roues. La Pontiac freinait de manière incontrôlable, en crabe ! En rétrogradage, les pneus arrière crissaient, laissant une longue bande de caoutchouc sur le bitume. La Trans-Am rugissait jusqu’à ce qu’il accélère comme un damné. Les voies étaient modérément encombrées. Des gens moyennement ordinaires qui quittaient le travail. C’était sur le point de devenir couillu. C’était une grande ville et il y avait beaucoup de gens qui s’apprêtaient à rentrer chez eux. Le pilote chantait en criant des mots sans suite comme des acclamations ! La T/A se décomposait d’une mort lente, longue et très angoissante. La circulation posait des problèmes en ce qu’elle gênait la progression de la Pontiac. Le pilote a alors ralenti légèrement pour passer devant une Sedan économique familiale à quatre portes, quatre cylindres, quatre vitesses, non climatisée, de construction indéfinissable. 65 M/PH… 55 M/PH… 45 M/PH… 35 M/PH… 25 M/PH…
J’ai été projeté en avant par l’inertie du freinage. La ceinture de sécurité s’est bloquée. Le pilote riait des visages surpris qui regardaient par la lunette arrière de la Sedan et il a alors braqué le volant vers la gauche, puis vers la droite et encore à gauche… et la direction assistée Saginaw à rapport élevé répondait en chœur dans des couinements assourdissants en conjonction avec la suspension WS-6. La Pontiac s’est retrouvée dans l’autre voie en moins d’un clin d’œil. Des lumières vives clignotaient dans le rétroviseur et une malédiction japonaise se mis à retentir de son petit klaxon.
-Dieu merci pour les gros moteurs et les freins et suspensions en état…
Amen. Une prière pour le matériel. Il y avait un bruit sous le capot de la Pontiac. Quelque chose commencait à se desserrer. Mince ! Pas maintenant ! Les gens ordinaires conduisent comme ils veulent vivre. Les déjantés pilotent comme s’ils voulaient mourir ! Pour toujours. Une sorte d’attitude ! Il y avait quatre voitures devant qui représentaient plus que jamais une menace ! Le pilote s’est alors vexé, il ne pouvait pas permettre ça ! Un bon conducteur doit profiter seul de son environnement. Un bon conducteur ne laisse pas son environnement abuser de lui… La T/A s’est faufilée dans le trafic avec une vengeance sous le capot. Frapper d’une voie à l’autre, clouer une des quatre puis freiner fort, rétrograder, monter, couper devant les autres. Pffff ! Amateur. Une boucherie en préparation !
La T/A s’est engagée dans une voie libre, et s’est précipitée vers le néant, seulement pour freiner et fouetter en zig-zag devant une autre voiture, dans une autre voie libre, après avoir à peine raté l’arrière d’un Pick-Up beaucoup plus lourd et beaucoup plus lent qu’une vieille et moche Buick Electra juste devant qui manquait de feeling et de finesse. Manque d’expérience difficile ! Manque de style ! Manque l’équipement approprié. !Assurez-vous toujours d’utiliser le bon outil pour faire le zouave… Pontiac n’avait pas fourni de bons outils pour la T/A qui faisait une grosse embardée autour d’une nouvelle Ford Mustang grise qui klaxonnait avec colère ! Gardez les autoroutes belles. Gardez votre Ford Mustang garée à votre maison !
Le pilote a mené la T/A dans une voie libre, manquant de peu une Chevrolet Caprice. Il a rétrogradé, a augmenté la puissance et la vitesse, puis a tapé à donf l’accélérateur… Le moteur a rugit comme un dinosaure. 60 M/PH… Cet engin était minable ! Les prestations étaient agricoles, la honte ! Le vieux couple dans la Mustang regardaient et nous ont fait un doigt d’honneur ! La Trans-Am était ridicule. Le pilote souriant a fait un signe de la main avec désinvolture, les ignorant. Confusion… Abnégation… Masturbation intellectuelle !
Un panneau blanc avec des lettres noires est apparu sur le côté de la route. Il était écrit : “TRAFIC PLUS LENT GARDEZ LA DROITE”. C’est un fait que la plupart des Américains adultes sont analphabètes et n’ont pas la capacité de lire. Qu’importe, la bande des pneus crevés était libre ! La Trans-Am y a déboulé à grande vitesse avec facilité. La suspension WS-6 renaclait, au bout du rouleau. C’est la seule suspension que Ford n’a semble-t-il jamais pu surpasser. Peu importe à quel point ils ont essayés. C’était un comble qu’une suspension vieille de plusieurs décennies sur cette Pontiac se comportait mieux que la suspension Ford de cette Mustang récente qui ondulait !
La qualité est Job One. Ha ! 4200 T/min. Ligne jaune. La courroie sous le capot hurlait maintenant. Elle glissait sur les poulies. On aurait cru un climatiseur déclassé qui rendait l’âme. La direction était toujours floue. Il y avait maintenant beaucoup d’espace pour foncer librement. Au large de la bretelle à venir, ce fut rapide, trop rapide ! Un panneau en métal vert avec des lettres blanches clignotait. “C’est écrit quoi ?” Aucune importance, on fonce ! L’horizon urbain artificiel se profilait haut, enveloppé de brume, éclairé par le soleil couchant. Le pilote a dévié, rétrogradé, freiné et pris la rampe de sortie à grande vitesse : 75 M/PH. Rien que la Trans-Am ne puisse gérer. La grâce absolue d’une lessiveuse sur roulettes en mouvement. Un effort futile, le pilote a failli jeter la T/A dans le fossé. Presque.
On a dévalé la rampe de sortie en spirale, les gaz d’échappement faisant écho sur les côtés des remblais. Un peu trop vite et les pneus arrière gémissaient lorsque le moteur remontait en régime. Intimidant ! La Pontiac T/A menacait d’exploser, de glisser ! Elle négociait les courbes avec toute la grâce d’un autobus scolaire. Survirage. Oui. Trop d’exigences sur un équipement trop simple rendent facilement confus. Typique. Rendre-le geste simplement intéressant et beau, ne pas s’inquiéter si cela fonctionne ou non. Tout grincait alors que la T/A glissait dans les virages et enfin “le pilote” a cloué l’accélérateur au plancher, debout dessus. Le moteur hurlait son agonie. Le tachymètre montait, le compteur de vitesse aussi. Le pilote se marrait et criait son triomphe !
Ça fumait de partout, ça sentait le brûlé. Le moteur qui claquettait a stoppé net ! Le tachymètre et le moteur s’éteignaient tous les deux avec un gémissement et un bourdonnement. Ligne rouge. RPM en baisse. Ligne jaune. RPM en baisse. Le moteur tenait encore ensemble. Je ne m’attendais pas à autre chose. 55 M/PH en roue libre. Normal. 35 M/PH. Légère pression sur la pédale de frein. Le fluide hydraulique s’est alors écoulé le long des lignes métalliques qui serpentaient sous le capot. Les disques des quatre roues se sont toutefois mollement enclenchés. L’huile s’échappait sur la chaussée ! Soif de liberté ! Trop de conneries.
-Il n’y a toujours pas de substitut aux pouces cubes et à l’habileté d’un pilote.
Pas encore, du moins. Aucun doute là-dessus. Bonne course. Gagner est tout. Perdre, c’est nul. Surtout perdre contre soi-même.
-Alors, tu l’achètes ? 100.000 prix d’ami ! Une affaire…
Elle était naze c’te Trans/Am de merde, j’avais proposé 10.000, maintenant ce n’était qu’une épave de merde à 3.000 dollars “à-la-casse”, une shit-Car !
-Mon six virgule six est un peu trop lourd !
Trans-Am, attrape-moi si tu peux… Le pilote m’a regardé lentement, avec désinvolture. Ses lunettes à miroir reflétaient le rouge de la rage dans leurs verres.
-Évidemment y-a plus que toi dans le milieu qui a autant d’expérience !
Bonne chanson. Putain de bonne chanson. Mais pas bonne voiture. Putain de shit-car. Le pilote avait l’air nerveux alors qu’il me tendait le “Title” et divers papiers de la voiture. Plus de discours que d’action. C’était un truc de bravade. Droits de vantardise. C’est assez drôle à quel point la T/A qui avait l’air si triomphante en exposition et dans les films “Cannonball-Run” avec Burt Reynolds alors que c’était une merde devenue une quasi-épave ! Elle avait l’air si abattue dans sa défaite ! La Pontiac T/A avait une attitude perdue depuis longtemps par l’industrie automobile. C’était rapide parce que c’était simple.
-Hé, ha, ha, euh, dis mec. Allez, mec… On ne faisait que s’amuser, n’est-ce pas ?
Châtié. Battu. Boîte à souvenirs ! Parti mais pas oublié. Il a soupiré. Personne n’allait le croire. Vous en gagnez un peu, vous en perdez un peu plus. Envie de parier ? Bye bye ! Thaoooo ! Va te faire mettre ! À la suite de l’annonce de la sortie d’une cinquième génération de Chevrolet Camaro, la rumeur d’une renaissance de la Firebird circula, bien que Pontiac n’ait jamais officiellement annoncé sa volonté de lui rendre vie. Rumeur ou pas, cette cinquième génération de Firebird n’a jamais vu le jour : En avril 2009, GM en faillite va annoncer l’abandon de la marque Pontiac. Toutefois, Trans-Am-Depot et Hurst-Performance ont tenté de redonner vie à la Trans-Am en 2012. Ils ont pris une Camaro et l’ont modifiée pour qu’elle ait le look de la deuxième génération (1977-1978). C’était cul-cul… Y a plus eu de suite !
Filmographie Pontiac Trans-Am
La louve solitaire (1968) : 1968 Pontiac Firebird rouge
Le Canardeur (1973) : 1973 Pontiac Trans-Am
Un silencieux au bout du canon (John Wayne) (1974) : 1973 Pontiac Trans-Am
Cannonball! (1976) : 1970 Pontiac Firebird Trans Am rouge
Cours après moi shériff (1977) : 1977 Pontiac Trans-Am SE
Rocky II (1979) : 1979 Pontiac Firebird Trans-Am
Le chasseur (Steve Mc Queen) (1980): 1978 Pontiac Trans-Am SE
Tu fais pas le poids, shérif ! (1980) : 1980 Pontiac Trans-Am SE
Tonnerre de Feu (Blue Thunder) (1983) : 1980 Pontiac Trans-Am SE
Smokey and the Bandit Part 3 (1983) : 1982 Pontiac Trans-Am SE
200 dollars plus les frais (1974-1980) : 1974/1976/1977 Pontiac Firebird Esprit Gold
K 2000 (1982-1986) : 1982 Pontiac Trans-Am
Police Academy (1984) : 1980 Pontiac Trans-Am blanche
Color of Night (1994) : Pontiac Firebird 1978 rouge
Le Flic de San Francisco (1997) : 1996 Pontiac Trans-Am LT1 cabriolet
Ennemi d’État (1998) : 1970 Pontiac Firebird Formula
Detroit Rock City (1999): 1978 Pontiac Firebird Trans-Am or
American Beauty (1999) : 1970 Pontiac Firebird Formula
Funky Cops (à partir de 2002) : Pontiac Firebird Trans-Am rouge
Bad Boys II (2003) : 1979 Pontiac Firebird Trans-Am bleue
Matrix Reloaded (2003) : 1967 Pontiac Firebird noire (poursuite sur l’autoroute)
Kill Bill Vol. 2 (2004) : 1979 Pontiac Firebird Trans-Am
Fast and Furious 4 (2009) : 1978 Pontiac Firebird Trans-Am
Redline (2010) : Pontiac Firebird Trans-Am
Submerged (2014) : Pontiac Firebird 1968
Booksmart (2019) : Pontiac Firebird 1977