Rallyes, réunions et Forums de Clubs, l’horreur !
Que de déplorables samedis, ou dimanches ou week-ends, ai-je passé lors de rallyes de voitures anciennes…, lors de réunions-balades de custom-cars et hot-rods…, lors de shows automobiles…, lors de concentrations de tentes de camping ou figuraient des tuning-cars, des customs-cars et des hot-rods mélangés à diverses vieilleries et choppers… ?
Que d’abominables réunions de clubs ai-je du subir…, stoïque ?
Des tas !
L’apothéose étant le moment où tous les participants (et participantes, parce qu’il y en a… et se sont les pires), se retrouvaient en file indienne sur d’improbables sentier de guerre, pour rouler en groupe…, pour s’ennuyer toutes et tous de même, en se répétant que c’est génial…, espérant qu’à force, ça le deviendrait !
Quoique, ça vaut mieux que de rester au milieu d’une sorte de parking géant en plein air, en pleine cambrousse…, soit dans une prairie boueuse ou poussiéreuse…, soit sur l’immense dalle d’un Hypermarché de banlieue, sous une pluie diluvienne, ou sous un soleil de plomb, là ou nul arbre ne repoussera jamais….
Voitures cote-à cote, inertes carcasses…, soit toutes pareilles, soit toutes autres…, mais toujours suppurant un ennui abyssal…, tandis que leurs propriétaires, en groupe, en famille, en n’importe quoi…, tournent désœuvrés, attendant midi, 15 heures ou entre-deux, pour ingurgiter des frites, des hamburgers, des saucisses et saucissons, ou des hot-dogs…, gras, pisseux, malodorants…, arrosés de chaudes bières plates comme certains se lâchent en chaudes pisses dans les buissons, sur les arbres et les fleurs…
Curieux phénomène que ces réunions de clubs d’amateurs de breloques, ou chacun/chacune se déguise selon l’air du temps, souvent en vestes à franges, jeans crasseux et bottillons, pour se donner l’allure de cow-boys qu’on ne voit même plus en Amérique, sauf dans des vieux films qui n’intéressent plus personne…
J’ai développé une théorie intéressante à ce sujet.
Doctement, écrit : il faut être un con pour adhérer à un club !
Affinant mon propos, je précise que plus qu’être un con, il faut être un pauvre type !
Le terme de pauvre type est peut-être exagéré, j’entends par là, qu’un club est uniquement fait pour réunir des gens tellement introvertis que s’ils n’avaient pas un sujet en commun pour se retrouver, ils seraient perdus et ne trouveraient rien à se dire !
Quoique, même avec un sujet commun, ils ne trouvent pas grand chose à se dire…, handicapés relationnels aux habiletés sociales limitées, il leur est impossible se socialiser normalement.
Ce sont des personnes qui dans tout groupe informel se retrouveraient en marge, ceux que l’on retrouve immanquablement seuls, le verre à la main, lors de n’importe quel rassemblement, alors que des petits groupes se sont constitués naturellement.
Tandis que n’importe quel individu tend à s’assembler en fonction de ce qu’il pense, parce que s’exprimer est un acte naturel, ces grands introvertis en sont incapables.
Alors, ils se rassemblent autour de ce qu’ils ont parce que c’est plus simple et moins engageant émotionnellement.
Pour certains ce seront les hot-rods, pour d’autre les voitures anciennes… et d’autres encore ne jureront que pour une marque et un modèle déterminé.
Otez-leur ce trait commun, ce non-avoir… et le groupe se dissout, incapable de se fonder sur l’être et les affinités électives.
De là vient le fait que pour tout être humain normal, un club ne peut être qu’ennuyeux et sclérosant.
J’ai tenté de discuter de tout cela sur divers forums spécialisés…, soit que j’ai du les quitter rapidement tellement les échanges étaient pauvres émotionnellement…, soit que j’en ai été exclu sous les injures et imprécations parce que les participants n’avaient aucun bagage intellectuel pour s’exprimer, discuter, mettre leur passion en perspective et échanger divers points de vue…
Rien, nada, zéro…, le vide absolu.
Dans les faits, un club est un vivier de grands solitaires qui n’échangent pas vraiment mais miment la vie réelle.
Le club reste donc un palliatif de la vie, le degré zéro de la sociabilité et donc tout le contraire d’un simple café.
Parler de voitures dans un club d’autos anciennes est aussi bête que de discuter d’alcool et de cigarette dans un café-tabac.
On va justement au café-tabac pour rencontrer et parler de vraies choses… et il devrait en être de même dans un club-forum de voitures anciennes si les gens étaient de vraies gens et non des handicapés sociaux en mal de rencontres qui n’existeront jamais.
Les liens du club-forum s’organisent autour de la vie du club, de réunion en réunions, mimant ainsi une sorte de rythme qui peut donner à ce groupe artificiel un semblant de vie réelle.
De fait, les gens s’y bornent à refaire inlassablement les mêmes choses qu’ils réorganisent tout le temps !
Le club est une sorte de mouvement perpétuel dont les carburants sont l’ennui, le manque d’habileté sociale, le retrait autistique et le complexe d’être.
Le club tourne en rond sur lui-même et n’affirme rien dans le réel.
Qu’il s’agisse de sportifs ou d’amateurs de véhicules anciens, les adhérents tournent inlassablement sur eux-mêmes en ne rencontrant que des clones d’eux-mêmes leur renvoyant par effet miroir leur propre vacuité, utilisant une sorte de métalangage technique masquant la pauvreté de leurs affects et de leur communication.
Les plus ambitieux y trouveront parfois une identité sociale plus marquée en prenant des responsabilités dans leurs clubs, c’est alors que ne maîtrisant pas leur vie, ils tenteront de présider celle des autres.
Les pires étant ceux qui sont incapables de s’exprimer et d’écrire plus de dix lignes sans y faire 20 fautes primaires… et qui sont bombardés animateurs-censeurs…
Plus crétins que tous réunis, ne comprenant rien à rien, incapables de lire, de comprendre, ils décrètent que tout ce qui dépasse 5 lignes est trop long… et que les points de vue sont interdits…, ne laissant paraître que des lignes de n’importe quoi qui sont reprises par d’autres pour y ajouter leur n’importe quoi…
Passer sa vie dans un club tout comme passer son temps dans le forum d’un club, c’est admettre qu’en dehors des règles associatives et d’un kit de prêt-à-partager, on ne partage rien avec les autres qui nous restent à jamais étrangers.
Ou encore qu’en dehors d’une praxis nécessitant persévérance et répétition, on ne pourra jamais partager d’idées.
Rester dans un club, et/ou dans un club-forum réservé à une seule passion spécifique (par exemple les hot-rods), c’est être forcé d’admettre qu’on est limité à ne fréquenter que des gens qui nous ressemblent, ternes miroirs de nos désespoirs et de nos lacunes.
Le club, quel qu’en soit l’objet social (sport, automobiles ou tricot), c’est aussi ce que l’on propose à l’adulte solitaire et dépressif pour rompre l’ennui, ou à l’alexithymique tentant d’exprimer des émotions basiques.
Le club fait presque partie de l’arsenal thérapeutique destiné aux laissés pour compte et consorts.
Le club est fait pour tous ces désespérés qui ne savent pas communiquer, ces gens que l’on rencontre et qui aussitôt après avoir parlé de leur travail vous demandent immédiatement quelles sont vos passions, en espérant que l’une d’elles correspondra au catalogue des maigres connaissances qu’ils possèdent en stock afin d’échanger malgré tout autour d’un avoir à défaut de savoir être.
Bref, le club est un endroit socialement vidé de toute énergie psychique et à peu près aussi avenant qu’une boîte de nuit au petit matin quand la lumière se rallume et qu’on vient y faire le ménage.
Si vous êtes vivants n’adhérez pas à un club.
Si vous aspirez à la vraie vie, quittez votre club.
Il arrive de fréquenter des crétins simplement pour ne pas être seul, car il est bien connu que lorsque l’on a le cul entre deux chaises, l’angoisse est au rendez-vous.
Certains fréquentent n’importe qui pour simplement ne pas être seul, l’important étant de voir du monde même s’ils sont effrayés par la médiocrité des gens qu’ils fréquentent.
Le pire étant pour eux d’avoir conscience de tout cela… et lorsqu’ils se rendent compte qu’ils sont en compagnie de crétins patentés, ils se demandent ce qu’ils font là, sans pour autant parvenir à rentrer chez eux (ou à couper s’ils sont sur un Forum ou un système de type Messenger), pour se retrouver avec leurs angoisses.
L’affiliation est la recherche de l’aide et du soutien d’autrui quand on vit une situation qui engendre de l’angoisse.
L’affiliation peut être un mécanisme adaptatif et au positif on l’appelle simplement soutient social.
En revanche, l’incapacité d’affronter seul une situation constitue le versant pathologique de ce mécanisme.
Ce qui signifie que si on a normalement besoin des autres pour exister, lorsqu’on ne peut plus se passer des autres, quitte à fréquenter n’importe qui, c’est qu’il existe une anxiété massive sous-jacente.
L’affiliation mise en place est une stratégie de défense contre l’angoisse mais absolument pas la preuve qu’on peut tisser des liens fructueux avec d’autres personnes.
A défaut de changer de vie pour ne plus angoisser, les gens tentent d’aménager leur condition afin de moins en ressentir les aspects les plus anxiogènes.
Les clubs et groupes d’amis ne sont pas et ne seront jamais véritablement des amis mais des relations capables de distraire, une version relationnelle d’un phénomène d’addiction permettant de mettre en place un filtre face à une réalité que les gens ne supportent plus.
Ainsi, s’ils ont conscience de fréquenter un groupe d’abrutis tout en tentant de leur trouver des qualités, il y a de fortes chances qu’ils n’ont pas développé un réseau amical mais qu’ils sont simplement dans un processus d’affiliation parce qu’ils n’osent pas affronter leurs angoisses.
Le souci est que dans les clubs et forums sociaux, se trouvent quantités de personnes toxiques qui leur donnent l’impression de ne jamais être à la hauteur, d’être toujours évalués et notés, de ne jamais être en paix mais au contraire d’être perpétuellement soumis à un examen duquel ne sortirait rien d’autre qu’une dévalorisation perpétuelle.
Qu’il s’agisse de paroles blessantes, impolies ou méchantes, de plaisanteries douteuses, de critiques incessantes, de mots cruels, voire de compliments immédiatement suivis d’une gifle virtuelle…, les techniques employées sont multiples.
Toujours est-il que quelles que soient la technique employée, fréquenter ces personnes toxiques, leur donne toujours le sentiment d’être dévalorisés, totalement niés, ce qui les amène à se sentir vidés émotionnellement ou parfois même irrités.
Cela ressemble à ce qu’il peut y avoir de plus atroce aux États-Unis : la négation de notre humanité au nom d’une prétendue maîtrise de la communication passant par une formation dans laquelle on apprend de force des séquences communicationnelles comme un vendeur d’encyclopédie apprend par cœur la réfutation des objections de ses clients.
Cette mode désastreuse a atterri chez nous et l’exemple des stages de citoyenneté ou de récupération des points de permis, n’est qu’un avatar de psychologisation rampante et gerbante que l’on veut instituer dans les rapports humains pour normaliser ce qui n’a pas lieu d’être.
C’est une technique de manipulation issue de recherches en psychologie sociale qui a bien compris que plutôt que de frapper les gens, il valait mieux les culpabiliser pour obtenir leur consentement.
L’échange entre deux personnes est nécessairement l’objet de crises que l’on peut résoudre ; c’est humain et non pathologique… et effectivement, même si dans un monde parfait, il faudrait savoir tout le temps mettre des gants pour parler aux gens et ne jamais se mettre en colère…, notre humanité, le fait que l’on ressente des émotions, ne rend pas toujours cela possible.
Chacun peut être amené à commettre des erreurs de communication et cela reste humain, de la même manière qu’il est humain de reconnaître ses erreurs par la suite.
On est parfois obligé de faire péter la testostérone pour contrer les prises de pouvoir intempestives.
Maintenant, à l’instar d’un château-fort, je maintiens le pont-levis baissé, les amis sont les bienvenus mais le donjon reste imprenable.
En amour comme en affaires, quand on rame et qu’on ne bouffe pas à sa faim, on se dit que faute de grives on mangera du merle… et puis quand l’abondance arrive, on se met à être plus difficile.
Finalement la base du respect, c’est de se respecter soi-même et de ne pas se galvauder.
Définir sa propre valeur ex-nihilo est difficile mais en tout cas cela se travaille à l’extérieur.
Finalement, à moins d’avoir une chance insolente, d’être né beau comme un dieu et d’avoir des dons hors du commun qui font qu’on nous aurait ressassé durant toute notre enfance combien nous sommes merveilleux…, endurer les gens est notre lot commun…
A la lumière de mes réflexions, je doute qu’un club, quel qu’il soit, me compte parmi ses membres !
Qui se ressemble s’assemble.
Peut-être devrais-je fonder le club de ceux qui n’aiment pas les clubs.
Cela me permettrait de parler et d’écrire des tas de choses et de partager des tas d’idées sans pratiquer d’activité commune.
C’est d’ailleurs ce que je fais dans ce site, dans toutes les rubriques…