Je me pose des questions sur certaines formes “texticulaires” d’articles de journaleux qui se voudraient esthètes… mais aussi celles de la lourdeur et du facile, des choix thématiques, du parti pris, de la rigueur ou de son absence, merde… merde…
Faut-il écrire ? Et quoi ? Et pourquoi ? Et comment ?
Bien entendu, je désopile ça et là… à lire d’autres mag’s-web, ceux par exemple qui relatent ce que vélocement nous qualifierons d’insignifiant : les faits de la journée, les propos, la pensée fortuitement en instantanée gourrance, la légèreté absurde, ce qui tressaille amusant ou gigote rigolo…
Parfois c’est très bien fait, j’adore, et pourtant cela jamais n’apaise ma colère, ni ma hargne, ni ma terreur de gâcher cette existence à crever tous les jours, comme un con, du fait de n’avoir pas su investir, assez, le dépassement de l’humble, de la seule condition des vivants (viveurs ?)…
Toutefois, lorsque j’ai lu le “texticule” évolutif, quasi “révolutionnaire” d’un confrère dans un mag-web concernant l’Evoque, je me suis dit qu’enfin certains osaient écrire plus cru, limite “Gonzo”, lisez plutôt :
“L’Evoque, chamboule tout. Un peu comme si Sa Majesté découvrait tout à coup le monde dans lequel elle vivait, et se décidait d’entamer ses journées avec un jogging, iPod aux oreilles et de les finir dans les bars « tendance » en short moulant et top à paillettes ! Insolite, mais intriguant…, l’Evoque est à Land Rover ce que les Beatles furent au conservatisme musical britannique. Ça bouscule les règles, mais ça se trimballe toujours en complet veston” !
Je suis ensuite “tombé” (en arrêt) devant quelques photos-presse d’un “mix-propaganda” en faveur de l’Evoque et du dernier James Bond…, le 24 ième épisode, baptisé Spectre, qui met en avant des véhicules conçus par la division des opérations spéciales de Jaguar Land Rover…, ou, dans le cadre de ce partenariat, Naomie Harris, qui incarne Eve Moneypenny dans la saga James Bond, s’est retrouvée “consuméristement” jointe (en maillot rouge), à la marque… pour présenter de façon “sexe”, un Range Rover Evoque Cabriolet blanc virginal…
Ne me restait plus qu’à obtenir un Evoque pour un essai “journaleustik” le plus long possible en échange d’une chronique dans mon web “à moi” : www.GatsbyOnline.com… et, patatras…, le service “presse” m’a dit que Marcel Pirotte venait de passer les voir dans ce but…, sans rien me dire…, se réservant l’engin à son seul plaisir… et je n’ai donc pu l’utiliser comme imaginé pour quelques semaines au soleil…
Voici son reportage…
Range Rover Evoque cabriolet : Un peu, beaucoup, passionnément !
Par Marcel PIROTTE
Un 4X4 décapotable, du déjà vu chez de nombreux constructeurs…, en revanche, un SUV « Sport Utility Vehicle convertible » 4×4, parfaitement abouti, capable de crapahuter cheveux au vent dans la gadoue, de franchir les dénivelés les plus spectaculaires tout en se sentant comme un poisson dans l’eau ou sur la route, il fallait par contre l’inventer.
Nissan a bien tenté l’expérience avec son Murano Cross Cabriolet présenté au salon de Los Angeles à la fin 2010 mais ce dernier s’est avéré un « bide commercial»…, sorte de Micra CC coupé cabrio «bodybuildée» qui manquait de finesse dans son design, ce Murano destiné au marché US a seulement été vendu à 23.000 exemplaires avant de disparaître du catalogue au milieu de l’année 2014.
Et pourtant, l’idée était bonne : Associer un SUV 4X4 à un cabriolet mais ce Murano n’était sans doute pas au point.
En revanche, le dernier modèle en date de la famille Range Rover, l’Evoque cabrio risque de «cartonner», c’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Le 4X4 cabriolet…, il a 75 ans…, il est né en 1941 avec la Jeep…, les quatre occupants pouvant s’abriter sous une toile plutôt sommaire…, en 1948, juste après la fin de la seconde guerre mondiale, Jeep lance son premier véhicule «fun» l’ancêtre du SUV : la Jeepster…
Quatre places, un look sympa en diable signé Brooks Stevens mais uniquement livrable en propulsion, bloc quatre cylindres de 62 chevaux, boîte trois vitesses, elle va tenir deux ans au catalogue après une production de l’ordre de 20.000 unités…, un SUV avant l’heure très agréable à regarder mais également à conduire.
En 1966, la Jeepster renaît mais cette fois sous la houlette de Kaiser Jeep avec un modèle Commando C 101 convertible (trois autres versions de carrosseries étaient disponibles : Pick-up, Roadster et Break), quatre places, animé par un bloc “Hurricane” quatre cylindres de 75 chevaux… sans oublier un V6 Buick de 160 chevaux… , ces deux moteurs pouvant (enfin) mieux entraîner au delà de 80km/h, les quatre roues via le choix entre une boîte mécanique ou automatique.
Destinée à concurrence les Toyota Land Cruiser et Ford Bronco, cette Jeep commando n’a pas réussi à convaincre “la mass”, 57.000 exemplaires ont été fabriqués jusqu’en 1971, date à laquelle, le nouveau propriétaire, le groupe AMC la rebaptise Jeep Commando C 104…, avec cette fois des V6 3,8 l ou 4,2 ainsi qu’un V8 de 5 l…, de quoi la faire tenir deux ans de plus au catalogue avec une production un rien supérieure à 20.000 unités…
Depuis 1948, la Land Rover série 1, suit ce mouvement du vent et du grand air…, depuis son accession au trône britannique, la Reine Elisabeth II a sans doute beaucoup fait afin de promouvoir la marque Land Rover aux quatre coins de la planète.
On l’a vu à maintes reprises lors de ses déplacements à travers le monde utiliser notamment une Land Rover «convertible» spécialement préparée…, mais également l’année dernière où, à bord d’une Range Rover hybride transformée par le carrossier américain NCE (Newport Convertible Engineering), elle célébrait ses 90 printemps…, du pain béni pour Land Rover, une publicité “royale”…
Depuis ses débuts en juillet 2011, il y a cinq ans déjà, L’Evoque a été vendu à près de 600.000 exemplaires et son succès n’est pas prêt de s’arrêter…, au point que Land Rover a dû embaucher 1500 employés dans son usine de Halewood qui tourne 24 hr/24 avec un la sortie d’un «Evoque» toutes les trois minutes.
Pour peaufiner la gamme et se positionner sans véritable concurrence…, sur le principe qu’il vaut mieux ne pas passer par trop d’intermédiaires qui coûtent des fortunes en études et royalties…, les dirigeants se sont dit qu’il n’y avait rien de tel que de concevoir en interne un cabriolet que les autres constructeurs ne peuvent proposer au sein de leur gamme…, les marges bénéficiaires étant ainsi nettement plus élevées, de quoi rassurer également les comptables mais surtout les actionnaires…, le big-boss Mr Tata, en tête…
Après la présentation d’un prototype «Evoque cabriolet» très proche du projet définitif au salon de Genève 2012, les dirigeants de Land Rover voulaient à la fois susciter un certain enthousiasme mais surtout écouter les réactions du public et des futurs acheteurs.
Devant des milliers de réactions positives, il fut décidé (de l’autre côté du Channel), en concertation avec le «boss» de Tata (pour les distraits, le groupe Jaguar Land Rover fait partie du groupe indien Tata)…, de se lancer dans l’aventure et de produire dès 2016 cette Evoque décapotable en partant bien évidemment du coupé 3 portes qui constituait une excellente base de référence mais en y ajoutant moult renforts en tous genres.
De quoi encore mieux rigidifier la caisse ainsi que le pare-brise tout en incorporant deux arceaux à déploiement automatique ajoutés derrière les sièges arrière.
De quoi (bis !) aussi faire grimper le poids à plus de deux tonnes, soit un supplément non négligeable de 260 kg par rapport à la version coupé trois portes.
Une masse qui englobe bien évidemment la transmission permanente 4X4…, une capote électrique à 5 couches d’une surface étonnante (3,44 m2 tout de même), qui se déploie ou se replie en moins de 20 secondes en roulant à moins de 50 km/h…, quatre places (mais celles de l’arrière conviennent davantage à des enfants plutôt qu’à des adultes)…
Le coffre est malheureusement d’une capacité particulièrement réduite (250 litres) avec en prime une ouverture assez étriquée…
Pour transporter des skis ainsi qu’une (petite) planche à voile, une petite trappe (moyennant supplément de 255 €) est proposée au milieu des sièges arrière… un peu trop droits pour être vraiment confortables, du fun avant tout !
Et pour ceux qui ne supportent pas le moindre remous dans l’habitacle ou qui veulent rouler “open” par temps un peu frisquet, un pare-vent optionnel est évidemment proposé : 310 € de supplément, il n’y a pas de petits profits !
Proposé en deux exécutions de finition, SE et HSE, le premier niveau se veut déjà assez complet avec notamment : des jantes alu de 18 pouces…, des sièges en cuir à l’avant à réglages électriques…, une climatisation automatique…, des capteurs de stationnement à l’avant ainsi qu’à l’arrière (très utiles, la visibilité panoramique n’étant pas une des qualités premières)…
L’Evoque est également équipé d’une excellente installation audio “Meridian” à 10 haut-parleurs…, sans oublier un dispositif de freinage d’urgence et de contrôle de louvoiement.
En exécution “haute” HSE Dynamic, moyennant un supplément de 6.400 €, la dotation se veut encore plus riche, incluant notamment : des jantes de 19 pouces…, des sièges avant plus confortables…, une caméra de recul… ainsi qu’un système de navigation.
Avec le diesel de 180 chevaux et la boîte automatique à 9 rapports, un modèle SE se négocie à partir de 55.600 €…, la version HSE se voit affichée 62.000 €… et avec quelques options et autres packs (dont les jantes de 20 pouces sur la voiture d’essai)…, une couleur orange «flashy»…, l’allumage automatique des phares et autres babioles du même genre…, la facture de notre HSE d’essai grimpait à près de 75.000 €…
Pas donné, vous en conviendrez, Land Rover appliquant une politique d’options et de packs «à l’allemande» qui selon le constructeur permet de «personnaliser au mieux» son véhicule…, mais surtout de rendre très heureux les comptables de l’entreprise…, si le client est prêt à débourser de telles sommes, pourquoi s’en priver !
A bord de ce cabriolet, aucune surprise, on se retrouve bel et bien à bord d’un Evoque sauf que les portières relativement lourdes marquent la différence… et comme elles sont très hautes, conduire le coude à la portière ce n’est pas dans son style…, en revanche, d’excellents sièges avant maintiennent parfaitement le corps, ils sont aussi confortables, chauffants et bien dessinés.
Côté présentation et qualité d’assemblage, rien à redire, normal me direz vous au regard du prix…, plutôt compact, 4,37 m, reposant sur un empattement de 2,66 m, ce cabriolet pas comme les autres, doit se montrer à la hauteur de la réputation de ce spécialiste anglais du 4X4.
Grâce à sa garde au sol de 21 cm et à sa transmission intégrale permanente ainsi qu’au sophistiqué système de “terrain response”, escalader, franchir pratiquement tous les obstacles en «off road» mais également tracter une remorque freinée de 1500kg…, il le fait à merveille, avec une facilité presque déconcertante.
Sur la route et malgré un poids qui dépasse les deux tonnes, son bloc diesel de 180 chevaux de 430 Nm, arrive à faire des merveilles, à conserver le bon rythme et surtout à ne pas trop se laisser distancer…, le mérite en revient également à l’excellente boîte automatique ZF 9 vitesses qui sélectionne au mieux le rapport approprié…, la laisser travailler en mode automatique, c’est tellement agréable…
Ses performances n’ont toutefois rien d’exceptionnelles : un peu moins de 200 km/h en pointe, de 0 à 100 km/h en 11 secondes et des reprises tout à fait moyennes…, le poids, c’est l’ennemi, difficile de faire des miracles… et pas de miracles non plus au plan de la consommation, oubliez les 5,7 l/100 annoncés par le constructeur, comptez plutôt entre 9 et 10 l/100 km de gazole, le réservoir ayant une contenance de 54 litres.
En revanche, la rigidité de caisse fait plaisir à voir tout comme la motricité sur n’importe quel revêtement mais également le fait que ce cabrio vire parfaitement à plat tout en se voulant très confortable…, il ne se couche pas trop en virages serrés mais au contraire fait tout son possible pour rajouter une bonne dose de plaisir à la conduite…, bravo également pour la direction, mais compte tenu du poids, les distances de freinage ont une fameuse tendance à s’allonger, il faut être plutôt vigilant de ce côté-là.
Avec la capote fermée et bien isolée, on se croirait à bord d’un SUV quatre saisons…, tout aussi à l’aise à la montagne que sur les plages les plus huppées ou lors d’une traversée du Sahara, le Range Rover Evoque cabriolet se savoure…, plutôt à deux…, mais il sait vraiment tout faire…, avec panache, de la classe, mais aussi chic et cher…
On arrive malgré-tout à oublier ses défauts tellement il se veut exclusif et efficace au possible, facile à vivre au quotidien sur n’importe quel terrain de jeux , du moins avec la version diesel 180 chevaux (oubliez le bloc à gazole de 150 chevaux un peu juste et surtout le modèle essence de 240 chevaux pas assez coupleux).
Une nouvelle niche est née, celle des “SUV cabrios” de haut de gamme…, à qui le tour maintenant ?
Qui osera défier ce Dandy anglais ?
Qui osera décapsuler un autre coupé pour faire plaisir aux clients… ?
La gamme Evoque représente maintenant 25% de toute la production au sein de la gamme Land Rover, livrable en 3 ou 5 portes et maintenant en cabriolet 3 portes…, avec ce nouveau cabriolet, offre assez unique dans ce segment, les ventes explosent…
Marcel PIROTTE