1968 Honda S800 Restomod
Mai 68 c’est l’année de la révolution étudiante à Paris. J’y étais, je me suis avisé quelques années plus tard que c’était une manipulation Américaine pour faire tomber le Général de Gaule. Cohn-Bendit n’était qu’une marionnette. On s’est fait avoir… Ce genre de coup d’Etat s’est reproduit un peu partout et comme pour Paris’68 ce n’est que quelques années plus tard que les gens se rendent compte que ce sont à chaque fois des manipulations de masses de plus en plus élaborées, jusqu’au sacre Américano/Otan de la Place Maïdan à Kiev en Ukraine qui dégénère, Poutine bénéficiant d’années de recul pour comprendre.
Ce n’est pas le sujet de cette chronique, je n’ai commis cette digression qu’accidentellement en cause de la date de mai’68… Il se fait que la Honda S800 en starlette de cette chronique est née (a été construite) en mai 1968 au Japon. Il n’empêche que cette micro sportive faisait tourner toutes les têtes à cette époque ou j’avais 19 ans, j’étais en “Archi” ou j’allais me fabriquer mon fameux bureau rouge et lancer le mag’Home ainsi qu’un “Toutes-boites” d’annonces… J’étais déjà en avance… Je roulais en Dauphine, allais acheter une Morgan l’année suivante puis une Boss302 suivie d’une Shelby GT350 cabrio…
J’admets que j’étais précoce et en avance ainsi que déjà “politiquement-incorrect”... Quant à la Honda S800, un de mes amis en avait acheté une (c’est lui qui quelques années plus tard sera le graphiste de mes magazines Chromes&Flammes… C’est la période de toutes les folies qui si je me laissais aller à tout tapoter, ferait un roman de milliers de pages, même plus, alors en “poche” comme les San Antonio et les Bob Morane, un nouveau par quinzaine et plus. Raconté comme ça aussi vite et serré, suffit à démontrer que c’était une époque formidable et déjantée avec la libération des mœurs et des convenances.
Je reste solide dans la tête, mais j’ai une nostalgie d’autant plus que mes parents, grands-parents, cousins, voisins, nanananas de flirts de nuits et de jours de tout âge, amis, amies, voisins, voisines, cousins, cousines, client(e)s de mes business de cette époque, chien(ne)s, chat(te)s, poissons rouges et oiseaux en cage ou en liberté, sont tous (toutes) mort(e)s, ne reste que mon épouse divorcée, notre fille unique et… C’est tout… L’existant est de l’époque suivante, quoique là aussi surgissent les fantômes… Tout ça m’a donc amené à publier cet article concernant une Honda S800 Restomod, japonaise, pays ou je ne suis jamais allé.
Elle circule à Los-Angeles, Californie, la ville fun des Gay’s et déjanté(e)s… Que la Honda appartienne à un Japonais est donc dans l’ordre des choses, sauf que rien n’est simple et que la complexité complique… Une firme/garage USA “Near Death Experience” pourrait la produire en micro série hyper limitée à une seule (gag !) Honda S800 Restomod des années 1968 immaculée… Avec une seconde chance, c’est l’acteur, réalisateur et producteur Daniel Wu qui s’est éloigné de ses job’s dans le cinéma pour planifier la création de cette restomod Honda S800, la plus unique que vous puissiez voir.
Elle n’est pas le produit d’un homme de plus de 60 ans avec l’envie d’évoquer la nostalgie, ni l’effort précipité d’une équipe de construction assemblant une voiture à temps pour être poussée sur le tapis rouge de la plus grande convention annuelle de Las Vegas, ,le SEMA Show… Non, quoique, pas que… De plus, ce n’était pas le résultat des calculs d’un fanatique de Honda de longue date qui n’avait qu’à tenter quelque chose de plus ancien et de plus rare que leur longue gamme de constructions CRX et Civic… Non… En réalité, cette réinvention de l’icône Honda des années 60 est née d’une première rencontre… Amour…
Il a flashé comme pour une beauté sexuelle diabolique, le désir d’en posséder une même a été suivi d’une expérience de mort, d’une résurrection qui est devenue l’équivalent d’une seconde chance pour prendre un peu de temps personnel et faire simplement ce qui lui semblait juste. En tant qu’acteur, réalisateur, producteur et père de famille, Daniel Wu n’avait pas souvent de temps libre. Il y a quelques années, entre son emploi du temps professionnel et son emploi du temps personnel, il n’avait réussi qu’à mettre en place sa vision idéale d’une Datsun 510, construite par Troy Ermish,… Un gag !
Mais, elle s’est illustrée sur la section Toyo Treadpass du SEMA-Show en 2017. Donc, l’idée de prendre en charge la logistique d’un autre projet pour l’événement de 2019 n’était pas au premier plan de sa liste de choses à faire, mais tout a changé lorsque Wu s’est retrouvé à l’hôpital avec une rupture de l’appendice, ce qu’il a d’abord pensé être une intoxication alimentaire. Quelques jours plus tard, cette décision s’est avérée être une énorme menace pour son existence même, car il a été immédiatement opéré, mais avec une septicémie, et les chirurgiens n’ont pas été en mesure de terminer la procédure…
Il a passé les 10 jours suivants sous perfusion d’antibiotiques pour finalement renaitre en assez bonne santé pour tenter à nouveau l’ablation sinon c’était la mort… Heureusement, l’opération a été un succès et il est resté à l’hôpital plus d’un mois en voie de guérison avec beaucoup de temps pour réfléchir : “Pendant que j’étais là-bas en convalescence, j’ai réalisé que la vie était trop courte et que je voulais faire des choses qui m’intéressaient vraiment. J’avais vraiment besoin de prendre un peu de temps pour m’absenter du travail après avoir passé quatre ans à travailler sur mon film “Into the Badlands”…
Cela l’avait vraiment mis à rude épreuve physiquement, et cette Honda achetée peu avant sa mort ratée était son excuse pour prendre un peu de temps libre et apprendre à construire une automobile différente… La vie et sa nouvelle direction après un long séjour à l’hôpital a incité Wu à se mettre au travail pour trouver la bonne voiture pour tomber en panne et se reconstruire… Mais pourquoi une Honda S800 ? Si vous pouviez comme moi avoir pu voir l’écurie de voitures de Wu et vous obtenez un sac qui comprend la Honda S800 susmentionnée, ainsi qu’une Focus RS et une Porsche Turbo GT3 Touring 2018.
Mais pas que ça… Il y a aussi une Lincoln Continental 61 et un Hot Rod’32 Coupé avec Blower. Si l’on remonte à ses 30 années de possession de véhicules, on se retrouve devant une longue liste d’autres modèles de différentes époques et de différents styles, mais très peu d’implication de Honda. Wu se souvient qu’il n’avait jamais vu une S800 ou une voiture japonaise qui lui ressemblait : “Elle a un style européen, mais les proportions sont très japonaises, comme une voiture Kei. Au-delà de l’allure élancée et sportive, c’est le son qui a vraiment mis les choses en mouvement”...
Au téléphone, la voix de Wu s’est considérablement améliorée alors qu’il se remémorait à mon attention sa première rencontre et l’origine non officielle de la construction. “J’ai trouvé un clip sonore de la S800 sur YouTube avec la voiture qui tournait comme une folle ! Ce bruit désagréable qui s’en dégageait m’a tout simplement attiré, en particulier le moteur à haut régime et son échappement bruyant”... Alors qu’il était encore à l’hôpital, Wu a commencé à rassembler des idées pour sa version du coupé classique de Honda. C’est une conversation avec un ami et concepteur de kits aérodynamiques automobiles qui a tout changé…
Très populaire, Kei Miura, de Pandem, a contribué à façonner le traitement extérieur final. “Miura-san m’a envoyé des trucs via IG et il voulait faire une folie pour le SEMA Show cette année-là”... Faisant référence à son nouvel engouement pour la S800, Miura a aimé l’idée et était d’accord pour concevoir des pièces personnalisées pour le projet afin de le rendre vraiment unique en son genre. Sorti de l’hôpital et de retour aux États-Unis, Wu s’est non seulement remis de ses problèmes de santé, réalisant un peu d’illumination qui lui rappelait qu’il était temps de prendre une pause bien méritée.
Mais il avait également réussi à trouver la voiture du projet. Cette S800 a été emmenée au garage pour un scan 3D complet et précis, et ces informations ont été transmises à Miura à l’étranger, qui a conçu ses pièces aérodynamiques emblématiques à partir de zéro : “C’était une partie intéressante de tout cela, car les pièces conçues par Miura-san s’adaptaient incroyablement bien, sans même avoir la voiture en réalité sur laquelle travailler”… Les ajouts de Miura comprenaient des ailes, des élargisseurs aux quatre coins chargés d’élargir les épaules et les hanches de la S800 sans perdre le charme même de la voiture.
Ces extensions d’ailes lisses ont été utilisées pour couvrir les jantes d’usine retravaillées qui conservaient leur statut de 13 pouces de diamètre mais ont été regonflées et affichent maintenant une mesure de 7po de large à l’avant et 8po à l’arrière montés en pneumatiques Toyo R888R en 185/60 AV et 205/60 AR qui tirent parti de la nouvelle taille et offrent une empreinte au sol que le châssis n’a jamais été destiné à connaître. L’avant excentrique de la S800 n’a pas été transformé autant qu’il a été affiné sous l’interprétation de Wu. Pour le carénage avant inférieur, Miura-san a supprimé complètement le pare-chocs avant.
Servant essentiellement de moitié à l’avant, sa ligne supérieure repose à un cheveu en dessous de la calandre d’usine et son point le plus bas, sculpté et légèrement en avant, amène l’avant de la voiture à une hauteur beaucoup plus respectable. Des phares jaunes inquiétants S.E.V. Marchal brillent à la place des anciens stockers et offrent un guidage supérieur pour tout type d’aventure nocturne. Sans aucun doute, une bonne partie du succès de l’apparence extérieure du restomod peut être attribuée à la peinture et à la carrosserie immaculées de DG Vintage Coachworks.
C’est une société de Seattle que l’on trouve généralement en train de faire sa magie sur une Porsche, une BMW ou une Mercedes. Le niveau des compétences de DG peut être vu et apprécié dans la série de photos, mais aussi cliché que cela puisse paraître, en réalité, cela dépasse l’entendement, surtout si l’on considère que ce châssis a plus de 55 ans à son actif. Passez devant le panneau de custode arrière légèrement bombé et vous apercevrez probablement l’extension de coffre Pandem qui clôt avec confiance le langage de conception des années ’60, sans vergogne influencé par l’Europe.
Juste en dessous, un système d’échappement en acier inoxydable Remark/GReddy sur mesure sort sous le centre de l’arrière, plutôt que sous chaque feu arrière, comme le faisait autrefois la version OEM. L’amélioration du débit d’échappement aide bien sûr à ouvrir la puissance du moteur, mais la marge n’est pas grande, étant donné que le moteur DACT de 791 cm³ à carburateur hurle à sa ligne rouge de 8.000 tr/min avec un peu plus de 70cv et 49 lb-pi. de couple. L’échange de moteur que vous attendez de la plupart des constructions Honda est introuvable.
Au lieu de cela, Wu a trouvé du réconfort en rafraîchissant complètement le cœur natif du coupé. Si vous vous souvenez, de la chanson impétueuse des S800 elle a été l’un des principaux facteurs de motivation dans le démarrage de ce projet. La métamorphose extérieure élégante serait pratiquement perdue dans un traitement intérieur à moitié inopportun et à cette fin, la vision et la direction de Wu, combinées aux compétences magistrales de DJ Designs en matière de coupe et de couture, ont livré une cabine époustouflante qui met à jour les matériaux vieux de plus de 50 ans, et se penche sur l’ambiance européenne.
Le cuir rouge foncé offre le genre de contraste qui, même lorsqu’il est appelé à se battre pour attirer l’attention avec un extérieur aussi élégant, exige l’attention car il brille virtuellement, même à distance. La modernisation a été limitée au traitement des matériaux luxuriants, tandis que les compteurs et les aiguillages OEM ont été préservés. Les rares fois où nous avons rencontré le coupé S800 de Honda, ils étaient soit dans une situation désespérée, soit dans un état de restauration traditionnel. Nous n’avons pas encore rencontré de restomod armé d’une version aussi moderne de l’une des premières Honda.
La frontière entre la restauration et la modernisation a toujours été ténue, mais Daniel Wu, avec l’aide de certains des meilleurs de l’industrie, a trouvé un moyen de les fusionner de manière transparente dans une offre OEM+ qui a non seulement volé la vedette sur le stand Honda au SEMA-Show, mais résistera certainement à l’épreuve du temps. La prochaine construction de Daniel Wu est déjà surnommée “The Tanto”, en référence à la lame plus courte portée par la classe des samouraïs du Japon féodal. Une lame Tanto est plus petite que le sabre Katana. Le Tanto est peut-être petit, mais il est aussi mortel.
Pour donner à cette étiquette une tournure japonaise, Wu se réfère à ce projet comme étant un Chinpira, terme qui est souvent utilisé pour désigner un jeune Yakuza en formation ou un fauteur de troubles en général : “C’est une petite voiture de sport bruyante qui aspire à devenir une grande voiture de sport, un peu comme un Chinpira aspire à gravir les échelons “J’ai poussé le concept plus loin en prenant toutes les décisions de conception comme si j’étais un Chinpira de cette époque, en essayant de rendre ma voiture plus robuste”...