Bianco’S 1970
Pantouflards, pantouflardes, l’heure du réveil a sonné ! Quittez vos pyjamas, faites couler la sueur et cultivez le goût de l’effort et du dépassement ! L’épidémie de flemmardise qui vous touche, peut être endiguée, GatsbyOnline vous montre, dans cet article dédié à la Bianco’S, un des chemins tortueux de la motivation nécessaire pour y parvenir ! Vous devez muscler votre mental à la hauteur des plus grandes ambitions afin de ne plus être la “raclure idéale”, celle que que la masse des bien-pensants conservateurs déteste ! La Bianco’S, une voiture de sport Brésilienne insolite aurait pu vous inspirer et vous spermettre de gicler abondamment un max de flouze de et dans les mains expertes de Matthieu Lamoure qui la présentait aux enchères Artcurial-Le Mans-Classic du 2 juillet 2022 avec une estimation farfelue et surréaliste située arbitrairement entre 40.000 et 50.000 €uros plus si affinités !!! De quoi attirer vers le collectionneur avisé que vous auriez alors été intronisé bien profond, embarquant une myriade de beautés éphémères et vénéneuses séduites par tant d’audace et de moyens (sexuels ?)… J’ai déplacé cet article en douce de plus de 27 mois, pour ne pas me rendre coupable d’incitation au pire imaginable envers un bateleur devenu spécialiste de circonvolutions automobiles douteuses…
Quoique, réflexion faite : 1° l’hominidé visé sévit toujours et 2° la Bianco’S n’était sans doute pas le meilleur remède à acquérir pour vous masturber publiquement les neurones, alors qu’en romantique extraverti genre “pédale douce” (voire doucereuse), vous auriez, en une malheureuse suite apocalyptique, réalisé avec angoisse avoir acheté à prix d’or ce qui n’était (et n’est toujours sauf disparition aux fins que toutes traces disparaissent) qu’un présentoir à pipes… Ce propos s’il vous semble hors de proportion en rapport à une prise en main… est destiné à ramener la Bianco’S à sa juste échelle, celle de rouler en rase-motte. La lutine est à ce point lilliputienne qu’en cas d’achat inconsidéré de votre part, elle vous aurait dissuadé de vous frotter au moindre monospace compact de peur de vous faire hacher menu. Pas très engageant, pauvre petite chose !
On n’y descend pas . On ne s’y engouffre même pas. On s’y calfeutre comme dans un carton à chapeau. L’accès à bord nécessite la pratique du sport et du yoga. Il faut d’abord s’arc-bouter pour passer sous la ligne de toit sans bobo. Si vous n’êtes pas trop épais, vous pouvez espérer vous incruster. Passée cette peu gracieuse acrobatie, vous devrez essayer d’embarquer à bord la jambe que vous aurez laissée au dehors sans abimer le tableau de bord avec le pied. Sauf si un camion double votre petite chose et emporte une part non négligeable de votre corps ! Inutile d’ajouter que si vous projetiez d’amener votre ravissante secrétaire au sortir du bureau, dans un hôtel, il vous aurait fallu veiller à ce qu’elle ne porte pas de jupe trop serrée. A moins qu’elle ne l’enlève (mon sincère souhait), c’était la déchirure assurée, pour la jupe bien sûr, mais surtout pour votre idylle.
Revenons donc plus de deux ans en arrière… Vous l’auriez acquise 20 fois sa valeur au Brésil et, après des mois de galère pour vous rendre compte qu’il est plus simple (mais malhonnête) de l’immatriculer avec les documents d’une VW dans une casse “avenante” car habituée aux malfaisances, et enfin, vous y voilà installé. Si d’aventure le pédalier vous semble trop décalé, sachez qu’il n’y avait pas moyen de faire autrement. La Bianco’S se mérite, on vous aura prévenu, le client doit s’adapter à la voiture et non le contraire. Vous êtes confiné dans l’habitacle dans une délicieuse intimité ou une nauséeuse promiscuité suivant que votre passagère s’appelle Catherine Zeta-Jones ou Catherine Millet. Dans tous les cas, ne jetez pas votre dévolu sur une taciturne coincée de la conversation, car le peu de distraction offerte par l’instrumentation kolkhozienne ne vous occupera guère entre deux épisodiques réflexions sur le temps qu’il fait. Tout au plus pourrez-vous faire divaguer votre imaginaire au-delà de la zone rouge quand l’écrasante majorité de vos compatriotes diésélisés ne s’aventure jamais plus au-delà des 2000T/M… De quoi meubler les silences de votre inhibée poupée, car le passager clandestin que vous avez dans le dos, lui, est plutôt du genre exhibitionniste. Un bref regard jeté derrière vous par la vitre impudique vous rappellera la présence du moteur VW arrière. Soyez rassurés quant aux bruits qui courent, celui de ce teigneux bloc VW couvrira largement vos amours transitoires. Alors, lâchez-vous, la “manivelle” qui tente de commander la boite, peuplera l’inconscient de votre bêcheuse, d’allusions phalliques à même d’influencer favorablement son degré d’hydrométrie.
Voilà, vous savez tout… Une fois les clés en main, vous auriez mis un maximum de chances de votre côté. Surtout ne pas faire de bourdes, savoir éviter les pièges pour, si tout se passe bien, découvrir la présence d’eau chaude chez la femme en plus d’avoir essayé un aspirateur à pépée comme on n’en fait plus. La Bianco’S est en effet la plus connue des nombreuses voitures de production à faible volume construites par Ottorino Toni Bianco dans les années 1970. Pendant de nombreuses années, il n’était pas possible ou économiquement faisable d’importer des voitures au Brésil en raison de lois conçues pour soutenir la croissance d’une industrie automobile locale. Cela a conduit de nombreux petits constructeurs locaux à apparaître pour construire des voitures de sport inhabituelles pour le marché local.
La Bianco S a été présentée pour la première fois au monde entier au Salon international de l’automobile de Sao Paulo en 1976. Il s’agissait selon les brochures, d’une voiture de sport surbaissée basée sur le châssis VW Beetle, avec une carrosserie en fibre de verre et un renfort en acier supplémentaire sur les côtés et à l’avant pour plus de sécurité. La Coccinelle VW était devenue omniprésente au Brésil grâce au fait que Volkswagen avait établi une usine dans le pays en 1953 pour construire la Coccinelle pour le marché sud-américain local. En raison des restrictions d’importation brésiliennes strictes, la scène locale des voitures de sport était essentiellement privée de voitures, ce qui a conduit à la formation de quelques petits fabricants locaux qui utilisaient souvent des VW Beetle pour réduire les coûts. La Bianco S a été vendue de 1976 à 1979, date à laquelle la société a fermé, alors près de deux douzaines par semaine étaient en cours de construction, dont 320 finalement fabriquées.
Ottorino Toni Bianco avait quitté sa Venise natale pour s’installer au Brésil dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale à la recherche d’opportunités dans ce pays d’Amérique du Sud en pleine croissance qui deviendra sa maison pour le reste de sa vie, et il aura un impact significatif sur les scènes de course et de voitures de sport formatrices du pays. Dans les années 1970, il a fondé sa propre marque de voitures de sport homonyme : Bianco, pour produire un petit nombre de voitures sur la plate-forme Beetle. Les trois principaux modèles étaient la Bianco’S1, la Bianco’S2 et la Bianco’Tarpan . C’est la Bianco’S1 qui a été produite en plus grand nombre, quoiqu’avec seulement 65 chevaux, le bloc VW Beetle flat-four de 1600cc n’était pas phénoménal . Bianco a fermé ses portes en 1979, mais le fondateur de l’entreprise ne s’est jamais lassé de réparer et entretenir les voitures vendues à ses clients jusqu’à l’âge de 86 ans.
La Bianco’S est donc, en résumé une voiture de sport Brésilienne à moteur arrière ex-nazi, comportant deux portes, basée sur le châssis de la VW Coccinelle 1600cc. Elle en conservait la suspension, les freins, le moteur, la direction et la transmission, l’équipant d’une nouvelle carrosserie en fibre de verre avec un renfort en acier supplémentaire sur les côtés et à l’avant pour plus de sécurité. Si ces phares quadruples inhabituels vous semblent familiers, c’est parce qu’ils proviennent de la Volkswagen Variant et qu’il s’agit des mêmes phares utilisés par la Volkswagen SP2, une autre voiture de sport brésilienne qui fut construite localement. L’intérieur des Bianco’S1 et 2 était aménagé sommairement selon les normes laxistes de l’époque, couvert de moquette “moumoutte” , de vitrages de sécurité feuilleté, d’une sellerie en vinyle et d’un tableau de bord personnalisable. L’ajustement et la finition des Bianco’S étant réalisés sommairement selon les normes approximatives des voitures de sport basées sur des VW dans les années 1970…
Avec son moteur Beetle de 65 chevaux équipé de deux carburateurs et d’une transmission manuelle à 4 vitesses, la Bianco’S n’était capable que du pire, à savoir un lymphatique 0 à 60mph en 17,7 secondes… et d’une vitesse de pointe de 91 mph (146 km/h). Ce ne sont pas des chiffres de performance particulièrement impressionnants, c’est évident, mais les garages de tuning brésiliens locaux ont considérablement amélioré les performances de ces voitures au fil des ans. Au plus fort de la production, on dit que plus de 20 personnes construisaient chaque semaine, un nombre “important” de Bianco’S. À la fin de la production, 320 Bianco’S avaient été fabriquées, mais on ne sait pas exactement combien ont survécus, mais elles sont maintenant des automobiles de collection au Brésil, alors qu’ailleurs dans le monde, elles restent inconnues. On ne sait pas combien d’entre-elles ont survécu. Cette voiture est l’une des trois seules connues pour résider en France, c’est une Bianco’S de 1978, l’avant-dernière année de fabrication. Elle appartenait à l’origine à un collectionneur de São Paulo qui a rencontré fortuitement Toni Bianco lors d’un rallye. Bianco a même eu la gentillesse de signer la voiture. sur le tableau de bord ! Un must !
Le court métrage-vidéo brésilien ci-dessous montre Toni Bianco dans son atelier, parlant de sa longue histoire de constructeur de voitures de sport et de course au Brésil. Le film est en portugais, mais vous pouvez activer les sous-titres codés (CC) en Chinois et en Hébreux ainsi que traduire automatiquement pour suivre ce qu’il raconte d’inintéressant, à savoir que lorsqu’il a migré pour la première fois au Brésil dans sa jeunesse, il a travaillé comme portier dans des banques puis comme ouvrier dans la construction de maisons en bois, jusqu’à ce qu’il soit employé par un atelier de mécanique dans le quartier italien traditionnel de Bela-Vista à São Paulo. Cette implication dans la réparation et la reconstruction de voitures allait transformer la vie de Bianco,.. et bien qu’il ne le savait pas à l’époque, il construirait encore des voitures 60 ans plus tard !