Rétro Rat-Rod’s style & Von Dutch attitude…
Ce qui est vieux est maintenant au “Top” !
L’ancien est à la mode…
Est-ce pour longtemps, ou est-ce une nouvelle tendance sur laquelle s’inspirent les publicitaires ?
De la voiture jusqu’aux vètements, le style de vie actuel se millésime “fortie’s“, “fiftie’s” et “sixtie’s“, nonchalament, en traînant la patte tel un “Old’cheap” sur le retour, tout heureux de ses rides et d’en remontrer à tout ces “d’jeunes” dont le seul avenir est leur passé… et tout ce qui l’entoure !
C’est la revanche du “rétro’style” !
Vous m’objecterez que ce n’est pas d’aujourd’hui…, que cette mode émerge peu à peu depuis quelques temps, voire quelques années…
Je vous répondrai que la mode est un éternel retour, mais qu’en ce cas, le style des années ’40, ’50 et ’60 n’est pas un retour, puisqu’elle est restée omniprésente au travers de toutes les décennies…
Il y a peu d’endroits au monde plus commercialisé d’avant-gardisme hors de prix que Melrose Avenue à Los Angeles…, un lieu peuplé en grand nombre de personnes tragiquement “look at me“, poseurs et poseuses en dragues perpétuelles, parfois d’elles-mêmes pour se rassurer…, tant elles ne savent plus à quelle époque elles vivent…
Il y a là, une horde de jeunes et moins jeunes gens qui essaient d’être cool…: serveurs esclaves, acteurs en devenirs, modèles d’un jour voire d’une nuit, touristes babas… qui cherchent à se démarquer de leur quotidien désespérant…, espérant (ben, oui, c’est mieux qu’une liaison dangereuse) voir des gens célèbres… et qui, en attente achètent des Jean’s Levis d’un look de 30 ans pour 400 $…
Les magasins y vendent tout ce qui est cher malgré la crise… et tentent de rester en phase avec les tendances les plus récentes.
Dans le style, la boutique “Von Dutch” de Melrose est le top du top, la crème du pot de chambre…
C’est un magasin qui fait partie d’une chaîne mondiale qui vend des vêtements et des accessoires portant le nom et le logo de l’artiste de la contre-culture-automobile du même nom.
La plupart des jeunes qui paient des liasses de gros dollars pour des T-shirt “Von Dutch” et les chapeaux et casquettes de base-ball qui vont avec…, n’ont aucune connaissance de qui est ce bonhomme, convaincus que c’est pourtant lui qui est le propriétaire…
Ils savent que c’est un créateur, mais ne sont pas conscients de l’ironie de la commercialisation de produits sous ce nom… et que cette utilisation est un contre-sens à la contre-culture… (ça complique, là, non ?), car ce nom a été le symbole de la rebellion des jeunes aux USA dans les années ’50 et ’60…
Tout ce “Merchandising” est donc à la fois en totale opposition avec ce qu’il représentait…, mais, pire, “Von Dutch” n’a rien à y voir…!
C’est un cas typique d’ursurpation identitaire mercantile.
Si tout ce toutim rapporte assurément des milliards de dollars, en fait, ce n’est rien de bien…, car l’authentique et seul vrai Kenny “Von Dutch” Howard n’a strictement aucun lien avec les boutiques “Von Dutch“…, ni lui, ni ses héritiers/héritières n’en ont le moindre dollars ou euro… et il n’en auraient pas voulu puisque ce merchandising est à l’opposé de ce qu’était le père de la contre-culture qu’est la “Kustom Kulture“… et le Hot-Rodding !
Toute l’oeuvre de Kenny “Von Dutch” Howard a ainsi été pillée et détournée de son sens originel…
Que ce soit le célèbre logo “Von Dutch“, l’oeil ailé et tout ce que Kenny “Von Dutch” Howard a créé…, tout , absolument tout, a été usurpé !
Kenny “Von Dutch” Howard est né dans le sud de la Californie en 1929.
De son vivant, il fut un artiste remarquable d’inventivité, d’abord dans le Hot-Rodding dont il fut un des pères fondateurs (c’est plus ou moins ça, sans l’être tout à fait, mais c’est pas très loin de la vérité quand même, excepté une part de légende qui fait fantasmer)…, c’est par contre le père incontestable de la “Kustom Kulture“, des pin-stripping complexes et des peintures en forme de flammes… ainsi que de toute une série de thèmes graphiques dont “l’oeil ailé“…
Détaillons un chouïa sa vie…
En 1939, “Von Dutch” à 10 ans et construit le premier Chopper au monde, un Low-rider décoré avec des pin-stripping… et des flammes sur le réservoir !
En 1943 il a 14 ans et il fabrique un fusil automatique de son invention…
En 1945, quelques semaines après la fin de la seconde guerre mondiale, “Von Dutch” à 16 ans et crèe un petit garage spécialisé dans les Choppers !
Il est contraint d’abandonner ce garage un an plus tard, en octobre 1946, pour effectuer son service militaire… mais il y vivra un cauchemar en cause de ses insubordinations diverses…, toutefois, à cause d’un accident, il sera déchargé de ses obligations et reviendra à la vie civile.
Il tourne en rond jusqu’en 1949 ou il ouvre un second garage, cette fois pour les voitures, dans le sud de la Californie… et c’est là que “Von Dutch” invente le mot “Kustom” et tout ce qui le constitue !
Il est sollicité pour construire des voitures pour divers films Hollywwodiens et sa créativité en matière de graphismes le fait peu à peu connaître du grand public…
Cette période ne le nourrit pas suffisement dans son art, aussi est-il projectionniste le soir et les week-end dans un cinéma “drive-in” de San Pédro…
En 1957 il se marie avec Shelia Harlan.
En 1960, les 11 années précédentes passées à construire et peindre quelques voitures et motos “de cinéma“, finissent par payer…, il construit en effet les deux Choppers légendaires du film “Easy-Rider“… ou Peter Fonda est la vedette…
Il devient célèbre, adulé et très demandé…, en ce compris pour jouer un rôle de composition dans “You Are What You Eat“… ce qui le fait cotoyer les vedettes Hollywoodiennes et devenir le meilleur ami de Steve Mc Queen pour qui il s’occupe de ses voitures et motos.
Il crée ainsi la moto de “La Grande Evasion” et celle de Marlon Brando dans “L’équipée Sauvage“.
Dans sa part d’activités créatrices graphiques, il crèe le logo du groupe “The Byrds“…
Les années ’60 et ’70 seront prolifiques pour “Von Dutch“, période ou il est sacré “Père de la Kustom-Kulture“.
La mort de Steve Mc Queen en 1980 va affecter considérablement “Von Dutch“, ses peintures vont devenir sombres et lui va peu à peu sombrer (belle liaison, là, ne trouvez-vous pas entre “sombres” et “sombrer“…) dans la plus totale confusion…, un peu fou…, assez flou…, puis de plus en plus…, devenant alcoolique, raciste, paranoïaque et vivant dans une caravane en marge de la société !
jusqu’à son décès le 19 septembre 1992 d’une cirrhose du foie !
A l’article de sa mort, Kenny “Von Dutch” Howard ne possède pas de fabrique de vètements, ni d’usine de chaussures, casquettes et chapeaux… et malgré ce qu’en disent les communiqués de presse de “Von Dutch Originals“…, il n’a jamais été sollicité de son vivant par deux hommes d’affaires désireux d’utiliser le nom “Von Dutch“… soi-disant très connu pour les T-shirt aux couleurs de ses logos créatifs…
C’est du flan…, de l’intox !
On n’est même pas certain que quelques semaines après son décès, ses filles ont vraiment vendu le nom “Von Dutch” à ces deux personnes : Michael Cassel et Robert Vaughn… ni qu’en 2001 ces deux personnes vont revendre le nom “Von Dutch” à Tonny Sorensen !
La seule chose avérée… est que la marque “Von Dutch” à été lancée en 1999 par Christian Audigier (styliste français spécialiste de jean’s) et Tony Sorensen (ex champion danois de kick-boxing), remettant au goût du jour le jean’s mécano, le tee-shirt cintré et la casquette de base-ball.
Tony Sorensen va exploiter au mieux cette ursurpation de nom en en créant une multinationale du vètement…, l’exact opposé de la réalité de Kenny “Von Dutch” Howard, père de la contre-culture et de la “Kustom-Kulture“…!!!
Donc…, il n’existe aucun lien entre l’homme “Von Dutch“, ses idées, sa manière d’être, sa créativité… et la firme de vètement “Von Dutch“…, si ce n’est l’invention d’un paiement pour un nom…, fait après la mort de “Von Dutch“… en faveur de ses filles !
Je suis le premier à l’écrire, c’est un scoop planétaire… et je pense que malgré l’importance de cette information, tout le monde s’en f…. totalement !!!
Le cynisme va très loin, car pour ce seul nom, Tonny Sorensen va créer la confusion en déposant “Von Dutch Originals“, laissant croire qu’il est ainsi le dépositaire de l’oeuvre de Kenny “Von Dutch” Howard… ce qui est faux !
“Von Dutch Originals” (www.vondutch.com) est ainsi devenu une marque de mode internationale, dont l’attitude purement commerciale “rock-and-roll” se revendique éhontément de la “Kustom Kulture” de Kenny “Von Dutch” Howard…
Aux Etats-Unis, c’est un énorme succès, notamment grâce à deux techniques marketing infaillibles : le “celebrity wear” et les séries limitées.
Le “celebrity wear” consiste à donner gracieusement aux plus grandes stars des vêtements de la marque en pariant sur l’effet d’imitation sur les autres stars et leurs publics respectifs.
Aux Etats-Unis c’est Britney Spears et Justin Timberlake qui furent les premiers à porter des casquettes “Von Dutch“.
Depuis, Madonna, Carmen Electra, Paris Hilton se les arrachent (soit disant…, je me marre en l’écrivant) !.
En France, c’est Johnny Hallyday qui ouvrit le bal.
Depuis pas une star ne s’est fait photographier sans son “Von Dutch” : Thierry Henry, Michael Youn et même Lorie !
En 2003 chaque boutique “Von Dutch” faisait plus de 25.000 € de chiffre d’affaire tous les samedi après-midi… et il y avait des milliers de revendeurs et boutiques “Von Dutch” dans le monde !
La “nouvelle collection” se diversifiait à chaque saison (appréciez ce gag !) avec des blousons, des joggings et même des bijoux !
Quand aux prix, 150 € pour un jean’s ou un blouson d’entrée de gamme, 400 € pour un jean’s ou un blouson de gamme moyenne..!
Si le crime ne paie soi-disant pas, l’utilisation d’un mythe qui ne vous appartient pas : oui !
“Liberté, style, sexe, pouvoir et mouvement“, tel est l’esprit dans lequel “Von Dutch Originals” s’est ensuite construit…, allant jusqu’à exiger des royalties pour l’utilisation des graphismes de Kenny “Von Dutch” Howard…, décédé en 1992…, époque ou les magasins “Von Dutch” n’existaient pas encore…
De Johnny Halliday à Bruce Willis en passant par Britney Spears, les stars jouaient les panneaux publicitaires pour la marque.
En 2003, elle réalisait 35 millions d’euros de chiffre d’affaires…puis, ce fut la chute.
En 2004, le co-fondateur de la marque, Christian Audigier a été écarté pour détournement de plusieurs millions de dollars (cela ne l’a pas empêché de lancer une nouvelle marque à son nom !).
Les patrons américains de la marque se rendant compte que seule la France était toujours sensible au phénomène “Von Dutch” ont fait inonder le marché.
On trouvait du “Von Dutch” partout et à tous les prix.
La marque a ensuite perdu son statut de “streetwear de luxe“, la crédibilité des boutiques s’est éffondré, et avec elle, leurs chiffres d’affaires.
Et on a alors appris que l’un des associés s’était lancé dans une nouvelle aventure : la marque Smet.
Qui voudrait porter du Smet, franchement ?
Johnny, peut-être, si on lui enlève ses lunettes “Optiiiic 2000“.
Le comble fut atteint lorsqu’est sorti une Smart Roadster “Von Dutch“… avec des flammes verticales…, sans aucun rapport avec le graphisme des flammes du vrai Kenny “Von Dutch” Howard !
Une hérésie !
La honte du merchandising !
Le ridicule poussé à l’extrème !
Présentée lors du salon automobile de Bruxelles 2004, c’était une série spéciale identifiable immédiatement par les flammes noires lèchant le bas de sa carrosserie gris métallisé.
La griffe Von Dutch s’affichait également à l’intérieur de l’habitacle : le tableau de bord, les garnitures de portes ainsi que les sièges étant recouverts de jean’s délavé.
Un look ravageur qui n’a guère séduit les Smartiens en quête d’originalité… et prêts à débourser 2.400 euros de plus que le prix catalogue…
Sans nul doute que “Von Dutch Originals” a confondu la Smart Roadster avec un VRAI Hot-Rod…, preuve que Tony Sorensen ne connaissent strictement rien à la “Kustom Kulture” de Kenny “Von Dutch” Howard…, l’original et seul vrai !
Ce loustic qui n’aurait jamais du être laissé seul avec son génie artistique dans sa tête… il en est devenu fou…
A titre informatif, le siège social de “Von Dutch Originals” est établi à Los Angeles, Californie.
L’accessibilité des icônes de la contre-culture, il y a des décennies, était un point d’importance, car toute la jeunesse américaine non-castrée psychologiquement par le poids de la religion (si vous saviez ce qu’elle représente de négatif dans ce pays de fausses libertés et d’hypocrisie vous deviendriez moins malléables aux lobotomisations médiatiques), voulait que “les choses changent“…, dans une certaine mesure…, les américains restent américains !
Que “Von Dutch” devenu physiquement inaccessible, du fait qu’il est mort et enterré…, a été accaparé par des génies d’affaires pour en faire une multinationale générant des milliards de dollars de profits…, n’a pas entrainé de manque ou d’interrogations angoissées du public…, puisque maintenant il est accessible via ses T-shirt et chapeaux, des vètements et des casquettes, sans oublier les tonnes de sous-produits totalement inutiles, quoique chers (mais c’est sans doute là l’astuce marketting)…
Donc, en poussant l’imagerie “Von Dutch“, les sous-créatifs et sous-créatives (car une personne qui pousse un créatif ne peut qu’être sous-créative)… et les publicitaires, ont poussé le style “rétro-Rod” vers le haut de la mode…, car Kenny “Von Dutch” Howard était à la pointe du mouvement Hot-Rod dans les années ’50 et ’60… et la “Kustom Kulture“, était un mouvement de contre-culture…
Paradoxe !
Je continue donc avec les Hot-Rod’s redevenus “Up-To-Date” en ce nouveau siècle : 2000 !
En remettant les Rods et Customs “à la mode“, les automobiles anciennes en ce compris les neuves au look ancien et les anciennes pasteurisées façon chic et choc ont envahi les rues…
Von Dutch était l’incarnation de la créativité dans le monde du Custom et du Hot-Rodding… et il l’est toujours…, que ce soit sur les pistes de dragsters ou une 40′ Willys à essieu avant rigide passe le 400 mètres en 6 secondes… que ce soit en rue ou une 60′ Ford nostalgia Super Stock conduite par un p’tit vieux tout ridé affiche 9 secondes…ou encore, que ce soit via un jeune punk conduisant sur Hollywood Blvd, un Rat “homebuilt” T-Buckett, rouillé de partout.
Rockabilly pompadours…, un style actuel…, le bon vieux temps est toujours là.
Tout ce que les “anciens” du Hot-Rodding ont chaudement aimé dans leurs années ’50, ’60 ou ’70 est toujours disponible… et plus populaire que jamais !
Témoin, le spectacle du NHRA Nationals l’été dernier.
Tonnerre d’applaudissements devant les Hot-Rods d’époque, car qui peut oublier les “Hemi Shootout” et “Maman Linda Vaughn” de retour dans son costume d’or ?
Les “Homebuilt” de style rockabilly millésime de course, font partie de la tradition Hot-Rod.
En fait, ils ne sont jamais allés loin…, mais ils attirent de plus en plus l’attention ces derniers temps, y compris dans les pages des magazines, spécialisés ou non.
Comment expliquer l’intérêt soudain de ces vieux trucs ?
La nature cyclique de ce qui est “HOT” n’est sûrement pas une partie de l’explication !
Sans doute qu’actuellement, les Hot-Rodders en ont assez de dépenser des quantité de dollars pour réaliser (ou faire réaliser) des Hot-Rods de haut niveau, tels ceux construits par Boydd Coddington qui a poussé le bouchon très loin…
Sa mort a sans nul doute contribué à la déglingue de la fabrication de Hot-Rods de 300, 500 et 800.000 dollars… et parfois bien plus encore !!!
Cette course à l’argent en contrepartie de finitions diaboliques et de design “Top-Class” a frustré quantité de Hot-Rodders parce qu’ils n’avaient pas le talent ou les fonds financiers pour construire quelque chose d’aussi bien pensé et fait…
Une sorte de dégoût face à ces orgies, une fatigue…
Un peu comme si les gens qui ont déjà toutes les difficultés imaginables pour acquérir une Ford Focus se retrouvaient devant la quasi obligation d’acquérir une Rolls-Royce Phantom pour faire partie de la fête…
Donc, les vrais, durs et purs Hot-Rodders sont allés dans l’autre direction.
Il ya quinze ans, quiconque s’affichait dans un Hot-Rod qui n’était pas équipé de jantes Billet-Aluminium de 20 pouces et plus, était considéré comme un “pauvre type“… et les shows refusaient d’exposer un engin aussi minable…
Ceux qui roulaient dans un Hot-Rod en “primer” avec des roues en tôle et un intérieur simple étaient montrés du doigt, quasi comme étant la honte de l’Amérique…
Boyd Coddington et de nombreux autres constructeurs ayant fait leur réputation autour de très coûteux engins de haute technologie, étaient la norme obligée.
Juste un niveau en dessous, l’esprit était le même, avec des artistes comme Rick Dobbertin, Scott Sullivan, et d’autres se disputant pour remporter le titre de Street Machine de l’année.
Ce niveau de qualité et de concurrence existe toujours…, qui plus est avec plusieurs des mêmes acteurs, mais la scène du Hot-Rodding est devenue plus grande et maintenant, le ticket d’entrée est devenu gratuit pour regarder, grâce à la Télévision et à Internet…
De ce fait, il y a moins de monde dans les shows, les gens s’en désintéressent… et de ce fait il y a de moins en moins de Custom’s et de Hot-Rod’s construits pour parader dans les shows…
Les gens, maintenant, se détournent de ce qu’ils considèrent comme “des fausses valeurs“… et ils veulent vivre et profiter pleinement sans plus se ruiner…
Chip Foose est bien connu comme constructeur de Customs-cars et Hot-Rod’s depuis le début des années ’90, mais avec le succès de son “Overhaulin“, il touche maintenant un public beaucoup plus large.
Les gens qui, autrement, ne s’interessaient pas, ou plus à ces précédentes créations hors de prix…, regardent “Overhaulin” et se disent que c’est à nouveau jouable sans hypothéquer leur maison…
A partir de ce renouveau, les constructeurs de Custom’s et Hot-Rod’s (les influenceurs) en reviennent à des concepts plus humains… qui deviennent alors les tendances du nouveau design.
Chaque fois qu’il y a une tendance à chaud qui s’installe, il y a un groupe qui va dans l’autre sens rien que pour être différent.
La Bling-bling tendance est out, plus de peintures immaculées façon miroir, plus de cuir pleine peau, exit les jantes Billet surdimensionnées et les chromes étincelants…
Maintenant, la tendance, c’est la vraie patine, les roues en acier, le style basique, en ce compris les carrosseries rouillées avec des traces de petits accidents et les soudures visibles…, même plus de sous-couche “Primer“… que du naturel, simple, utilisable… sans devoir passer des heures à nettoyer ey polir façon “Peeble-Beach“…
Maintenant les canettes de bière sont de retour… et si on parle de nettoyage… c’est du nettoyage de l’air qu’il s’agit !
A nouveau, comme aux débuts du Hot-Rodding, les gens peuvent eux-mêmes construire des Hot-Rods en utilisant tout ce qu’ils peuvent grappiller et souder ensemble.
Lors de la dernière réunion “Englishtown Funny Car”, Joe Jacono n’a pas hésité à venir au volant de sa “Rollin ‘Stoned’ Cuda” avec laquelle il courait il y a 30 ans…, dans l’état de l’époque, originel, avec les bosses et les imperfections…
Il a été applaudi…, c’est l’explication de l’intérêt du public pour le rétro.
La société américaine, même au-delà de l’automobile, est occupée de changer… et la crise l’y pousse !
La télé américaine redifuse les vieux “Starsky & Hutch” et “Scooby Doo“…, “Dukes of Hazzard” et même le vrai “Gone in ’60 seconds” d’il y a 35 ans !…
Dans le nouveau monde de l’automobile…, ne cherchez pas plus loin que la nouvelle Mustang, la renaissance de la Hemi-Cuda comme la preuve que le rétro est dominant… (je passe sous silence le succès de la Mini et de la VW Beetle)… et tout de la même époque est presque automatiquement accepté.
Même en dragsters, c’est le retour du “Vintage Drags” !
Aujourd’hui il y a une tonne d’événements où le public peut regarder les dragsters originaux des années ’50, ’60 et ’70.
La “Goodguys Vintage Drag Racing Association“, qui a tenu sa première manifestation en 1989, est maintenant au “Top“….
En 1994, Goodguys / VRA a créé une série de 5 courses dans l’Ouest américain, y a patiemment ajouté diverses classes… et a grandi à mesure que la demande a grimpé.
Actuellement, “LA” manifestation “Dragsters” de l’année, se déroule en mars sur le “Famoso Raceway” à Bakersfield, en Californie…
“Keeping it real” sont les seules règles.
Les moteurs de ces “Vintage Dragsters” utilisent la technologie moderne et les équipements de sécurité malgré les vieux pneus 12-inches M & H…
A près de 250 mph, ces vieux dragsters ont le bruit et la violence d’un “4-secondes NHRA Top Fuel” actuel…, mais avec un look rétro… et en raison de l’empattement court de 225 inches, il s’agit de vrais sabots à la conduite…, mais avec du plaisir à regarder.
Le “Hot Rod NHRA” est l’autre grand millésime du drag racing aux USA.
En fait, il y en a deux…, l’un à Bakersfield, en Californie, et l’autre à Beech Bend Raceway à Bowling Green, au Kentucky.
Considérant que la série Goodguys est ouverte sans restriction à toute personne possédant une voiture, le “Hot Rod NHRA” est uniquement réservé aux Dragsters et Hot-Rods…sur invitation.
Il existe également quelques “one-shot” sur ces événements au niveau régional, notamment la réunion “Funny Car” à Old Bridge Township Raceway, à Englishtown, New Jersey, en Juillet.
La dernière édition a consacré 31 antiques “floppers“.
Si cela ne suffit pas à aiguiser votre appétit du “Vintage drag racing“, il y a aussi les courses de Gasser des années ’50 et ’60.
Et dans la rue, l’arène populaire, l’un des plus suivi est le “Nostalgia classes Super Stock” qui fonctionne à la fois dans la série PRO et NSCA, classes caractéristique des années ’60, similaires aux A/FX et Super Stockers…
J’en viens (enfin) aux fameux “Rat-Rods“… dont les photos illustrent cet article !
Un Rat-Rod, appelé “jalopy“, est l’antithèse du Hot-Rod super propre façon Boydd Coddington (paix à son âme s’il en avait une)…
Un Rat-rod est un Hot-Rod construit soi-même en utilisant les mêmes techniques et méthodes, ainsi que les carrosseries, moteurs et pièces diverses comme les Hot-Rodders (les vrais) faisaient dans les années ’50 et ’60… et ce pour aussi peu d’argent que possible.
Au lieu d’une pléthore de chromes, d’une peinture finie comme un miroir et de jantes Billett de 20, 22 ou 24 pouces, les Rat-Rods portent leur patine avec fierté… et leurs propriétaires sont tout aussi fiers, car ils ont construit leurs Hot-Rods eux-mêmes.
Alan Stevens, animateur bénévole, maniant son micro avec dextérité, m’a affirmé, concernant son Rat-Rod Ford B’32 Roadster : “Il est né de la pure nécessité, car j’aime le Hot-Rodding, mais je n’ai plus d’argent pour payer un spécialiste hors de prix pour me construire une voiture pour circuler dès que j’en ai le temps“…
Au plus un Rat-Rod à l’air déglingué, au plus son apparence est dégradée, avec les panneaux en acier non peints et brut de leurs techniques de construction… au mieux c’est !
Leurs constructeurs-conducteurs souvent s’habillent et agissent dans le style des années ’50 avec, de temps à autre, des tatouages correspondant.
Mais, le but d’un Rat-Rod, c’est de rouler…
Steve Burns, un autre vieux de la vieille tout buriné, coiffé d’un invraisemblable chapeau élimé et vétu d’une veste à carreaux de trappeur du Montana, m’a déclaré : “En construisant mon Hot-Rod, j’ai rajeuni, j’ai retrouvé l’époque de ma jeunesse des années ’50 ! Je ne cherche pas à choquer qui que ce soit, mais j’ai le défi de l’absence de la technologie actuelle qui pompe trop d’argent. Il est plus agréable de rouler en Rat-Rod sans la crainte qu’un moucheron erafle la superbe peinture d’un Rod à 200.000 dollars. Un Rat-Rod est moins brillant d’aspect mais d’avantage brillant en usage… et, il a une âme, parce qu’il a pris un peu de moi-même à le construire. Il y a environ neuf ans, Jay Ward et moi-même, étions assis autour d’une table en buvant chacun une bière, mécontents de l’évolution du Hot-Rodding… et on a voulu faire notre propre Hot-Rod en nous f…. totalement de Boydd Coddington. Nous n’avons pas été les bienvenus au premier Street-Rod-Meeting ou nous sommes allés le montrer. Le seul prix que nous avons reçu a été : “Le Hot-Rod le plus inachevé”. Quelle bande d’imbéciles. Nous avons fait le spectacle Jay et moi, en même temps de montrer que notre Rat-Rod était bien plus attrayant que les Supers Rods étincelants avec des suspensions sophistiquées. Nous ne voulions pas de porte-gobelets et des derniers gadgets…, pas d’air conditionné et autres trucs à problèmes comme les moteurs sophistiqués avec turbos et transmissions 6 vitesses de Corvette ZR1. Il n’est pas nécessaire d’avoir un carnet de chèques pour disposer de créativité. Au contraire, l’absence d’un chéquier rend créatif“…
Alan Parker, d’une esquise gentilesse sous ses multiples percing, qui assistait à notre conversation, est venu en rajouter une couche en grognant sous sa barbe : “J’ai du mépris pour les must-have point des années ’90 avec leurs jantes Billet, des engins, parfois peints en teintes pastel de Barbies attardées ! “Billetproof” est une réunion de Rat-Rods sortie de cela… et le nom est resté. Il y avait 26 voitures la première année. L’année suivante, il y en avait 83… et la troisième année “Billetproof” affichait 300 Rat-Rods. Pour la huitième année consécutive, il y a 771 voitures. Nous n’avons pas besoin de coupes et de la reconnaissance des gens. C’est suffisant de nous reconnaître nous-mêmes. Nous voulons juste un endroit pour nous sentir bien entre-nous“…
Il est ironique que Kirk Jones est désormais l’éditeur de la Gazette Goodguys, il a été très souvent le premier à se rebeller contre l’ordre établi et le “politiquement correct” : “Les gens pensaient que c’était une rébellion contre Goodguys, mais je suis contre les clients et non pas contre l’entreprise. J’ai un Rat-Rod Hudson Pick-Up avec un six en ligne d’origine…, avant de venir au “Billetproof” j’allais au Hot-Rods Nationals… et là, les participants se sont moqués de moi, aucun ne voulait être garé à côté de moi. Depuis, la mentalité à changé… C’est moi qui ne veut plus être garé à coté d’eux !”
Maintenant que l’intérêt pour les Rat-Rods a augmenté, Goodguys leur donne une aire de stationnement appelée “Grown” !
Même l’énorme “Autorama” de Detroit offre maintenant une grande section consacrée aux Rat-Rods.
Tony Thacker de “So-Cal Speed Shop“, un grand mec déglingué, pâle et maigre à faire peur avec un look de Buffalo Bill hirsute m’a souligné en me fixant de ses yeux mauvais : “Ce type, ce Kirk Jones, est l’antithèse de ce qu’il chie…, c’est tout et ça pue ! A Bonneville, cette année, j’ai vu un Rat-Rod sur une remorque derrière un bus Prevost d’un million de dollars ! C’est dingue ! A la fin, il n’est pas question pour autant que ces gars ont du plaisir avec leurs voitures. En plus si ce mouvement prend de l’ampleur, je vais devoir fermer boutique !”
Alex Drummond, buriné à la hache et à la serpe, une éternelle clope roulée “main” éteinte aux lèvres pour marquer son insoumission… m’a alors dit : “N’écoutez pas ce commerçant, un Rat-Rod est abordable et est amusant. Les jeunes construisent leur “jalopy” comme leurs parents l’ont fait dans les années ’50. Beaucoup de gens ne peuvent pas se permettre d’avoir un ‘Boyd ou un ‘Chip pour leur construire un Hot-Rod, ils construisent leur propre Rat-Rod avec plaisir… et c’est une expression d’eux-mêmes. On peut construire un Super Rat-Rod pour 10 cool grand (10.000 $)“…
Il m’a également souligné que ce n’est pas un phénomène régional, il y a des Rat-Rods de Upstate New York à la Californie du Sud… et partout dans l’intervalle !
“La Rat-Rod scène est prétendument et résolument plus jeune que ce qu’on trouve à un spectacle traditionnel de Street-Rod“, prétend un magazine Français spécialisé en Hot-Rodding !
Baliverne…, j’y ai rencontré beaucoup de vieux Hot-Rodders tout fripés, macérés, burinés…, les photos parlent d’elles-mêmes.
“La nouvelle génération va réagir à ce que la génération précédente a fait“, m’a dit John Moore, un des tout premiers Hot-Rodders du Texas, un look de Cow-boy sur le retour, coiffé d’un véritable Stenson et vétu d’une chemise à carreaux et d’une salopette de travail ! : “c’est une réaction naturelle pour une jeune génération de faire les choses différemment que ce que tout le monde fait. Dans les années ’80 la “swoopy Boyd style” des Hot-Rods a été très populaire, de sorte que la jeune génération n’a pas connu le contraire“… Les jeunes viennent kicker leurs pneus, boire de la bière, et regarder. Les jeunes sont attirés par les Rat-Rods, mais même certains des plus anciens aussi. Ce n’est pas une mode. C’est un style abordable et amusant. L’histoire se répète“…
“Billetproof“, “Autorama” et “Goodguys“, ne sont pas les seuls événements où on peut découvrir ce type de Hot-Rod…, il y a aussi les “Rattle Can Nationals“, le “Cruising Paso Robles“, l’incontournable “Viva Las Vegas“, et la “Hunnert Car Pileup“…, tous répondent aux “Rat-Rod-Rockabilly” et au mode de vie de cette nouvelle tendance.
“Ce mouvement a toujours été là, mais maintenant nous sommes de plus en plus dans la presse“, a continué de m’expliquer John Moore.
“Il a fallu que nous construisions notre Rat-Rod avec l’aide de notre petit fils John Junior pour être célèbre, grâce à vous peut-être“… a gloussé en réponse, Angélina, son épouse depuis 1947 !
Où allons-nous ?
Les tendances ne sont pas un phénomène nouveau, mais, récemment, une plus grande attention est accordée à des petites portions de la communauté Hot-Rodding.
De ce fait, le rétro-engouement sera toujours une partie des tendances.
Il y aura toujours de la rétro-ying et de la moderne et high-tech-yang…
Si vous êtes pressé de lire une prédiction, je vais ici vous dire que le style des années ’60 et ’70 va commencer à revenir (c’est gag, là, non ?)…
Espérons toutefois que nous serons épargnés par divers “Sunshine Band revivals“.
Les Rat-Rodders avec un style rockabilly convergent à des événements tels que le “Viva Las Vegas” qui se déroule le week-end de Pâques sur le parking du garage de l’hôtel Gold Coast.
Le “Viva Las Vegas Rockabilly Weekend” est une frénésie de quatre jours de musique… et d’un salon organisé par le club automobile “Shifters” d’Orange County, en Californie.
Vous y trouverez des centaines de Hot-Rods, Rat-Rods et Custom-Cars, exhumés de leur oubli…, certains “Kustom’s” étant revêtus d’un centimètre de metalflake… et entouré par une mer de pompadours graisseuses, d’écuyèree en jean’s vintage… avec aussi beaucoup de rouge à lèvres…et plein de tatouages.
La frénésie rockabilly-beat est une vraie bande sonore !
Beaucoup sont attirés par le concert rockabilly.
Pour eux, il s’agit de connaître toutes les chansons jamais publiées par “Sun Records“, dans le bon ordre !
Leurs maisons sont décorées dans le style milieu de siècle (mais lequel ?) et de leurs atours…, les placards remplis de vêtements d’époque.
Et ils circulent en Hot-Rods…, de plus en plus en Rat-Rods…
A la mémoire de Kenny “Von Dutch” Howard !
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