Vidéo : La vie en rose à Saint-Tropez…
C’est bientôt la fin… on voit avec un certain bonheur s’approcher la fin de la saison dédiée aux joies du petit commerce local, quoiqu’à Saint-Tropez elle perdure entre “gens chics et branchés” durant “Les Voiles” d’octobre… mais après la “Grande Braderie” de fin octobre, c’est l’hiver Tropézien qui débute d’un coup sec… tout va (enfin) être désert… Tranquillité assurée jusqu’au 1er avril (les vacances de Pâques), en attente de l’évènement que sont les “Bravades de Saint-Tropez”, qui se déroulent depuis plus de 450 ans mi-mai, une manifestation dévote de l’attachement des Tropéziens à leur Saint Patron… quoique la véritable histoire qui m’en a été confiée mérite le détour…
A l’aube des temps, la presqu’île de Saint-Tropez qui ne s’appelait pas ainsi… était peuplée par les Ligures puis vinrent les Celtes qui apportèrent l’usage du fer… on sait aussi que le littoral fut fréquenté par les Carthaginois, mais ce sont les Ioniens, qui ayant chassé les Celto-Ligures de Massalia (Marseille) prospérèrent et installèrent des comptoirs sur toute la côte orientale, dont Athénopolis qui deviendra plus tard “Saint-Tropez”. A Pise, Caïus Silvius Torpetius, brillant officier, fut choisi par l’empereur Néron comme intendant de son palais, mais, converti par Saint-Paul dont il assurait la garde, Torpetius proclama ouvertement sa foi chrétienne lors d’une fête organisée par l’empereur en l’honneur de la déesse Diane… déconcerté, Néron insista pour qu’il se rétracte… mais Torpetius refusa.
L’Empereur lui donna à choisir jusqu’au lendemain, entre le sacrifice aux dieux ou la mort… c’est Satellicus qui avait été chargé par l’Empereur de l’exécution de la sentence… Torpetius fut livré aux bêtes féroces, mais dans l’arène, les fauves se couchèrent à ses pieds… irrité, Néron le fit flageller, mais la colonne à laquelle il était attachée pour l’exécution de la sentence se brisa et tua Satellicus… finalement, c’est le fils de Satellicus qui, pour venger son père, fit décapiter Torpetius… et son corps fut jeté dans une barque avec un coq et un chien à l’embouchure de l’Arno… cela se passait le 29 avril de l’an 68 de notre ère.
Recueillie par des Italiens, la tête de Torpetius fut conservée à Pise (sa ville natale) dans une chapelle… mais le corps de l’infortuné, du coq et du chien, dans la barque portée par le courant Ligure, échouèrent sur les rivages du golfe de l’actuel “Saint-Tropez”.
En souvenir du martyr de Caïus Silvius Torpetius, les moines de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, propriétaires de la presqu’île, firent élever une chapelle “Ecclesia Sancti Torpetis”. Presque 700 ans plus tard, en 739, une razzia des Sarrasins laissa le pays entièrement ravagé… puis en 1046, soit presque 1.000 ans après le martyre de Caïus Silvius Torpetius, le territoire revint aux Vicomtes de Marseille… et à partir de 1436, le roi René 1er d’Anjou va tenter de repeupler la Provence. Il crée la Baronnie de Grimaud en faveur de son chambellan, Jean de Cossa… et fait appel au gentilhomme génois Raphaël de Garezzio, qui aborde la presqu’île avec une flotte de caravelles accompagné d’une soixantaine de familles génoises pour repeupler la région… les ancêtres des natifs et natives de Saint-Tropez, ne sont donc pas des Provençaux mais des Génois et Génoises…
L’acte d’habitation passé le 14 février 1470 entre Jean de Cossa, baron de Grimaud, grand sénéchal de Provence et Raphaël de Garezzio en présence de 21 chefs de famille, stipulait que les soussignés seraient francs, libres et exempts d’impôt (cette convention perdurera jusqu’à son abrogation en 1672 par Louis XIV)… en contrepartie, ils devaient fortifier et défendre le rivage de Sainte-maxime à Cavalaire. Raphaël de Garezzio a donc fait construire des murs d’enceintes dont deux larges tours qui sont encore debout : l’une à l’extrémité du grand môle et l’autre à l’entrée de la “Ponche” (en provençal : la pouncho, la pointe)… la tour carrée faisant partie de l’ensemble… le village était désormais une petite république indépendante de la France qui possèdait sa flotte et son armée, administrée par deux consuls et douze conseillers qu’elle élisait.
Le 24 juin 1558, le conseil va créer la charge de capitaine de ville (le premier fut Honorat Coste) pour “garder la ville de jour comme de nuit, pour aller contre les Turcs et les ennemis du Roy notre Sire”…, une décision ratifiée par le roi Charles IX le 8 novembre 1564… l’assemblée communale devient alors conseil municipal dont la compétence est universelle, qui gère les biens, dirige les travaux publics, nomme le médecin, le régent de l’école (maître d’école) et surtout fait respecter les privilèges du village devenu “la cité de Saint-Tropez”, un organisme politique complet avec une force militaire, navale et autonome.
Pendant deux siècles, la cité va combattre les ennemis de la France et du Roy, va lutter contre les barbaresques, les espagnols mais aussi contre les insurrections de la région et va replaçer les villes alentour sous l’autorité royale… en 1592, les marins tropéziens allèrent ainsi prêter main forte à Antibes assiégée par les troupes du duc de Saint-Romain pour le compte du duc de Savoie et mirent les assiégeants en déroute… ce haut fait d’arme valut aux tropéziens de recevoir une belle lettre de félicitations du Roi Henri IV ainsi qu’un canon d’honneur portant l’inscription “donné par Henri IV à ses loyaux sujets de Saint-Tropez”…
La plus mémorable bataille fut toutefois livrée par les tropéziens le 15 juin 1637… ce jour-là, 21 galères espagnoles voulurent s’emparer de plusieurs vaisseaux de guerre en réparation dans le port mais sous le feu fourni de la milice et des habitants elles durent faire demi-tour essuyant de lourdes pertes.
Pour célébrer cette victoire que les tropéziens attribuèrent derechef à la protection de leur saint patron, une procession va avoir lieu chaque année dans les rues de la vieille ville accompagnée d’une bravade dite “des espagnols”… qui n’est pas commémorée en même temps que “l’autre” Bravade de mi-mai…
Ce n’est que sous Louis XIV que la milice locale va être remplacée par une garnison royale à la citadelle, mais les tropéziens voulant perpétuer ce passé glorieux ont continué d’élire à titre honorifique chaque année un capitaine de ville pour présider les fêtes traditionnelles en l’honneur de “Saint-Tropez”.
Ces fêtes sont des cérémonies religieuses mais se passent selon la tradition provençale, en “brûlant joyeusement de la poudre”…, à l’origine, il s’agissait de se rendre sous bonne escorte à la chapelle de Saint-Tropez assez éloignée des remparts… par délibération du 8 mai 1667, le conseil municipal va donner pouvoir au capitaine de ville d’acheter la poudre pour la fête locale et d’en prendre commandement… une autre délibération de 1759 va déclarer que chaque année il sera fait présent au capitaine de ville d’une épée d’argent de cent livres à condition qu’il se mette à la tête de la bravade… c’est pourquoi, chaque année, le lundi de Pâques, le conseil municipal se réunit en assemblée extraordinaire et procède à la nomination du capitaine de ville qui aidé de son major et de son enseigne prend le commandement de la bravade.
La Bravade est donc une tradition plus que quatre fois centenaire à laquelle les tropéziens vouent un culte sur-passionné… elle est présentée comme la plus illustre tradition de leur village et il est du devoir de tout bon tropézien d’y participer… sous prétexte que c’est dans la bravade que les tropéziens expriment le mieux leur profond attachement à leur terre et honorent la devise de leur cité : “Ad usque fidelis”, c’est-à-dire, “Fidèle jusqu’au bout”.
Sources : D’après un texte arrangé de Jean-Michel Couve, ancien-Député-Maire de Saint-Tropez, paru dans Wikipédia (encyclopédie libre), et le site-web “Les amis de la bravade et des traditions tropéziennes”.
Manifestement la vie de Torpetius, devenu Saint-Tropez après 1000 ans… est une histoire assez “arrangée” et “tarabiscotée” qui ne se trouve publiée nulle part dans les guides de l’office du Tourisme de St-Tropez… les processions ou sont exhibées une tête peinturlurée en plâtre du Torpétius, dont “l’original” se trouve à Pise, tandis que la barque, le coq et le chien n’ont pas été conservé et que ce sont des évocations de ces corps qui doivent être “processionnés”… rendent l’ensemble assez difficile à digérer, d’autant que trop de religiosité s’en mêle… Pas que trop de religiosité puisque les puissants propriétaires de domaines viticoles ont créé la légende du Chevalier Torpez… qui est une réutilisation d’une contraction entre Torpedius et Tropez… faut bien manœuvrer pour réaliser de bonnes affaires… c’est d’autant en cause de “tout cela”, c’est à dire des arrangements de l’histoire avec la réutilisation d’un martyr… que s’est créé la légende de Saint-Tropez qui est devenue la plus extraordinaire histoire consumériste imaginable… c’est donc fin août qu’il faut (encore plus) profiter de la connerie générale, de la foire aux ahuris, aux abrutis et aux imbéciles, aux frimeurs friqués ou fauchés, aux saltimbanques, aux donneurs de leçons, aux suceurs (et suceuses) de glaces, aux vedettes et starlettes et tout ce qui frétille, surtout en entre-jambes…
C’est l’avant-dernière représentation avant l’hiver dans les restaurants hors de prix… faut y voir les beautés rares mêlées aux putes de sévices au point qu’on les confond toutes, surtout celles qui font les mijaurées, les (très) difficiles (surtout les belles Russes) en compagnie de gros messieurs aux joues fesseuses qui bouffent des choses dégoulinantes et qui se lèchent chaque doigt, après chaque bouchée, pour n’en rien laisser perdre… les friqués s’en moquent de leur volume… mais les fauchés se reconnassent des autres car les gros spécimens sont comme des ogres qui traînent leur graisse comme une croix et leur gourmandise comme une maladie incurable ! Du moins le midi… car les restos-chics proposent à cette heure “matinale” des menus alléchants… le soir c’est pas plus alléchant en bouche, mais c’est deux à quatre fois plus cher, histoire de “faire de la place“… pour que les ploucs aillent au McDo à 10kms pluche loin, puis au camping… mais, les voir se lichouiller pouce et médius, se pomper l’annulaire, se déguster l’auriculaire et se garder l’agile index pour la bonne bouche, on pourrait croire qu’ils sont devenus comestibles et autophages… des bons boulimiques…
J’ai toujours l’impression qu’ils vont finir par se croquer les salsifis, la main, l’avant-bras, disparaître lentement à l’intérieur de leur grande gueule vorace, c’est leur application, leur noble lenteur, surtout, qui confondent et impressionnent… Moi, en ce moment, sur le port de St-Tropez, je me fais l’effet d’être un de ces avides en train de faire son plein quotidien… je me pourliche, je dégouline de la babine, je lâche les guides de mes papilles gustatives…. quel royal morcif de drôlesses à mater et de rigolos à caricaturer… les maillons s’ajoutent docilement l’un à l’autre, bientôt je disposerai d’une longue chaîne pour en capturer… je savoure… je prends mon temps… quand l’extase est proche, faut toujours ralentir le mouvement… le plaisir ne dure que l’espace d’un moment, le vrai plaisir c’est donc d’attendre le plaisir. Vous me lisez les yeux exorbités, hoquetant de rire… à la limite de l’AVC… vous dévorez mes chroniques jusqu’à rouler par terre en poussant des cris… et buvez mes articles comme on déguste un élixir de jouvence… mais vous vous demandez par qui et de qui je m’entoure pour réaliser de telles superproductions quasi Hollywoodienne ou similaires à des émissions de recherches de vérités cachées (comme celle d’Elise Lucet)… vous vous dites que je dois œuvrer (comme elle) avec toute une équipe !
C’est un spectacle, je vous jure… le nombre de postes secondaires est pas croyable… c’est bourré de mecs qui font du tricot… il y en a un exprès pour ouvrir les portes… un autre pour les fermer… un autre pour actionner les commutateurs… un quatrième pour crier “silence le Boss pense à ce qu’il va écrire”… un cinquième pour dire “Faut pas oublier la gamelle d’eau de Blacky”… un sixième pour faire “Chut” de temps en temps (ce dernier est mieux payé que les autres, vu qu’il faut une drôle d’autorité pour imposer le silence sans faire de bruit)… il y en a aussi des qui surveillent ceusses qui travaillent… des qui surveillent ceusses qui font rien… des qui travaillent à on ne sait quoi (vu que c’est moi qui fait tout)… des qui sont chargés de chercher pour moi des noms savants au dictionnaire… des qui examinent les définitions… des qui les remplacent par des termes plus simples… Il y a aussi des qui donnent des conseils… des qui crient “merde” quand quelqu’un passe entre l’équipe et moi… des qui déclarent que “c’est bon”… des qui demandent où sont les toilettes… des qui pissent dans le porte-pébroques… des qui parlent au directeur du restaurant ou je suis installé pour obtenir une remise (qui va conditionner le sens positif ou négatif de l’article)… des qui demandent n’importe quoi pour meubler le temps qui passe… des qui piquent les couverts et les assiettes… des qui téléphonent… des qui draguent femmes, hommes et trans… et même — même ! — des qui attendent que c’est fini.
Pour m’aider, j’ai engagé un very sympathique garçon, Florent, chargé de me faire de l’auditoire à grand renfort de cartes de visites ou est illustré mon Blacky souriant dans un Hot-Rod avec l’adresse du Web-site indiquée dessous et au verso… il les donne avec une tête de Saint-Homme, le sourire éclatant, l’œil amusé, la cravate dénouée (style : je viens de me défoncer l’oignon pour aider à mettre tout ça sur pied, mais ça ne fait rien, y a eu d’autres zéros du travail avant moi)… la syntaxe parfaite, le vocabulaire monté en boucle, un rien canaille, suffisamment beau gosse pour humecter les douairières et d’incommoder les maris… il n’a pas peur de la vie, ça se pige au premier regard… c’est le gars des affrontements… au moment que l’autrui s’y attend pas, vzoum… il virgule devant l’hébété, avec une habile indécence, moins pour l’inviter à lire mes chroniques dans GatsbyOnline que pour le déconcerter.
Les autruis se laissent intimider… il leur brandirait son sexe que ça les impressionnerait moins… il regarde et la sornette d’alarme se déclenche… aux bafouilleurs bafouillant qu’il malmène pour leur donner en main la précieuse carte de visite, il réagit avec esprit, de manière à les faire gentiment passer pour des lumières en devenir (ce qui est d’ailleurs faux neuf fois sur huit)… mais l’autrui ne s’en rend pas compte, l’émotion, lui cerne le trac…, lui amplifie l’ahurissement, monumentalise la sottise, transcende l’ignardise !
Vu la masse incroyable de chroniques et d’articles, il en est parmi vous qui croient que j’ai des nègres à mon service et à mes sévices… et là, à propos de nègres, j’aimerais, au passage, procéder à une petite mise au poing. Y a des mous… des enflés-de-partouzes… des grelottants du cervelet… des chétifs du capable… des terminus habens… des mal greffés de la glande couillonnante… des imperceptibles de la pensée… des nourris-au-gaz… des ébauchés… des amoindrisseurs… des attendris-sans…, des évidés de la tête chercheuse…, des laissés-pour-cons…, des bonzes-apôtres…, des parvenus…, des tard-venus…, des mondieu-pardonnéleurs… des crépisseurs de merde… des qui luttent pour le crachat des hommes… des émasculins singuliers… des qu’ont le fétide à la bouche… des à-peine-présents… des croissants chauds… des décrois-sants chauves… des fumiers infertiles… des espiègles de la vérité… des graffiteurs de réputations qui s’imaginent, qui pensent, qui disent, qui prétendent, qui affirment que je travaille en équipe… bath euphémisme pour déclarer qu’il a des nègres-Bougnouls à mon service… qu’il y a même des militants écrivassiers, des impubliables, des toxiques, des re-raïtés (qui rira le dernier), des re-ratés, qui me sollicitent un emploi dans mon usine à conneries pour poser les points virgules, ou bien cirer mes pompes.
Certains esprits minces comme des tranches de saumon fumé, soupçonnent un trust derrière moi… ils aspirent à venir investir ma piscine et patauger avec mon canard géant comme d’autres vont gratter au Gaz de France ou chez Peugeot, avec leur petite gamzoule d’haricots-pas-chers à faire chauffer sur le radiateur du bureau ! Bande d’avariés, va… personne n’a lu que je suis un type libre à travers mon babillage, ces fuligineux… que c’est parce que je suis terriblement seul, justement, que je m’échine à écoper leur fange, à ces sanieux… voilà… j’avais un coup de bile, ça va mieux… je tenais à leur dire dans le texte écrit, que je ne suis pas une situation assise, j’offre pas les avantages sociaux, non : besoin de personne… y en a qui font p’t’être l’amour à plusieurs, mais la diarrhée ça s’épanche tout seul, à tête et à calcif reposé…
Comme ce sont différentes mafias qui possèdent un grand nombre des restaurants de Saint-Tropez, surtout ceux “qui marchent”, il n’est pas question de me laisser aller a de quelconques critiques gastronomiques au hasard, il me faut cibler… seulement, dîner dans ces restos pour super-friqués coûte une fortune… je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais c’est monumental, une superproduction d’Hollivode en vistavision et bicarbonate à la clé ne coute pas tant qu’un dîner de 20 heures. Il y a une trentaine de jours et nuits par mois, mes moyens ne peuvent se permettre de telles excentricités… même avec des conditions de payement ça dépasse mon budget, surtout s’il faut payer des putes, distribuer des pourboires et verser sans cesse des oboles à des artistes de rues qui font les guignols… mais j’ai trouvé la solution… je commande rien que pour moi, pour vous, les autres, ma recette est simple, vous n’avez qu’à lire et rêver (quoique)… ou prendre un frichti plus raisonnable, du genre harengs-pommes à l’huile, gratin de chou-fleur, boudin du chef et la corbeille de fruits des jours passés en finale que vous paierez de vos deniers.
Je devine que vous aller pousser de sales bouilles de me voir dégringoler des plats somptueux à coté de beautés rares et sexuellement enivrantes, aux fumets délicats (les beautés rares, pas les plats)… ça risque de vous énerver, surtout les ceusses plus vioques avec râtelier à façon, qui vont grincer de leurs fausses dents… Mais Blacky et moi on s’en branle… ça nous dope le tuyau de descente de vous voir tous hallucinés devant nous (devant votre écran d’ordi)… alors qu’on a les coudes (en mon cas, Blaky lui ce sont ses pattes avant) sur la table… nous on prend notre temps… le coup de fourchette d’Edouard VII, ç’avait dû être zéro à côté du nôtre !
Blacky c’est un scientifique… il sait respirer en mangeant pour pas avaler d’air en même temps que les tranches de saumon qu’il pique dans les assiettes des voisins pendant que je détourne leur attention… le coup de gueule, c’est inné chez lui… il ne va jamais s’affoler… Pour les huîtres qu’on adore, j’opère au couteau, entre la lame et le pouce, une pour lui, une pour moi… quant au jus, je le verse dans le verre à eau, ce qui nous permet de le boire à tête reposée lorsqu’on a fini de bouffer les marennes… et pour récupérer celles de ma voisine, je l’en dégoûte, mine de rien, je lui chuchote : “En v’là une qui sort de sana, vous devriez pas la manger”… la dame grimace, alors je gobe son mollusque comme pour vérifier sa fraîcheur… ensuite, je fais la moue en déclarant qu’elle a bien fait de pas se la farcir, sinon c’était “l’eurtiquaire” à la clé.
Comme truc perfide, y a aussi les asperges… les maniérés coupent le bout vert et abandonnent le reste… je le dis bien fort, c’est un sacrilège, dans une asperge bien épluchée et bien cuite tout est bon, alors je les mange avec les doigts et en donne aussi à Blacky… s’il reste de la sauce je ne la sauce pas avec du pain… Blacky boit à même l’assiette… à ce propos, je noue toujours ma serviette autour de mon cou pour éviter tout grabuge… Pour le poisson, chez les chichiteux, y a des couverts exprès pour… j’ai toutefois entendu dire un jour par un snobinard qu’il était impossible de bouffer du poissecaille sans couverts à poisson… j’ai essayé : on peut… mais gaffe aux arêtes, surtout si c’est du brochet…
Toujours est-il que très besogneux afin de réaliser une chronique culinaire de premier plan, très chic pour faire oublier l’épisode des Pates Carbonara… alors que j’en étais au poisson brioché Grand-Veneur aux Truffes, j’ai filé une arête de truite dans ma gargouillette… je l’ai sentie qui me cuponctait, la traîtresse… vite je me suis précipité sur mon muscadet… je l’ai avalé, mais au passage il a fait vibrer l’arête et j’ai eu un spasme terrific… voilà-t-il pas que je bombarde la tablée d’une fusée gigantesque… on avait commencé par des œufs en meurette, ça tombait mal… les convives d’autour de moi se torchonnaient la bouille et le complet, le décolleté, les tifs, tout… ils avaient brusquement de l’excédent dans les assiettes… Je me rappelle surtout le président des Bravadeurs Tropéziens qui se trouvait en face de moi et qu’était le plus sinistré du lot… sa rosette de la Légion d’honneur en a morflé une sacrée secousse, mes éclaboussures l’ont rétrogradé, il n’avait plus que le mérite agricole, brusquement… en plus je l’avais aveuglé… il ramait sur la table pour se trouver du secours… un grain de poivre, par malchance, je lui avais attribué dans son carreau valide… en tâtonnant, il a renversé deux bouteilles de Château Petrus qu’on venait d’apporter pour les prochaines viandes.
Ç’a été le commencement de la grande vérolerie… pour retenir les bouteilles, il a fait basculer le plat de truites qui mijotait sur le chauffe-plat… une vieillasse, inconsidérément décolletée pour son âge, a chopé le beurre fondu sur le poitrail et s’est mise à glapir… pendant ce temps, affolé, le président Bravadeur s’est foutu le feu au costard après la flamme du chauffe-plat… il cramait vilain… on l’a éteint avec les seaux à glace du muscadet… trop d’empressement… chacun/chacune voulait le sauver… quatre seaux de flotte sur la table, ça a fait ouragan, comprenez-vous ? Tout était balayé, les assiettes descendaient le courant tels des canoës, les bouteilles culbutaient comme au bowlinge… les nanas se sentaient dévaster la jupe et le corsage… il leur chutait des assiettes grasses sur les genoux… elles clapotaient dans du mouillé, en criant au charron… les hommes ont essayé de retenir le raz de marée… ils se sont précipités en bout de table pour relever la nappe… dans la bousculade effrayante, je ne sais plus qui s’est affalé sur la table dont un pied a mis les adjas et ç’a été le grand pêle-mêle… déséquilibrés, ils ont joué les dominos versés, grouillant dans de la verrerie cassée et des grosses arêtes… et pas une ligne de tout ça dans Var-Matin… le sol était jonché de têtes de truites qui regardaient tout ce branle-bas de leurs yeux vitreux… et mon Blacky lui, était heureux de tout manger… cela vous montre les conséquences d’une arête mal placée… alors, méfiance… ôtez-les avec les doigts avant de manger, ça vaut mieux…
Il m’arrive de conter mes aventures à mes voisines de table lorsqu’elles sont accortes et qu’une se risque à remonter son pied dénudé dans mon entre jambes… que des histoires marrantes, belles occases de me poser en champion… je commence par une historiette gentille… le repas se déroule et au dessert, le mari de la belle en a un coup dans les lattes, sa surveillance se relâche, c’est fatal… et c’est à ce moment-là que ma main part en exploration… une attaque au frisson, du bout des doigts sur le cuisseau, à travers la robe… et de deux choses l’une, ou elle a le contrôle du self, ou elle l’a pas… si elle l’a, elle continue de causer avec Pierre-Paul-Jacques sans broncher… en ce cas je peux lui remonter la robe entre le pouce et l’index pour un contact plus cordial… si elle l’a pas et qu’elle se met à gigoter et à glousser, c’est que j’ai chargé une chatouilleuse… j’abandonne alors les travaux en cours de toute urgence pour éviter les incidents. Les hommes, dans le fond, ce sont des polissons du premier degré, en surface, pas longtemps, juste pour dire, pour se faire croire que c’est un signe de souveraineté absolue de pisser dans l’évier… tandis que les souris, elles, ce sont les vraies vicieuses, c’est bien ancré en elles, le fignedé : bien latent, la bagatelle… une gonzesse est toujours une femme à hommes ; tandis qu’en réalité un mec est très rarement un homme à femmes…
La drague ultime c’est d’oser dire : “Ce serait un grand t’honneur pour moi d’accueillir Votre beauté sulfuriante dans mon modeste deux-pièces avec salle d’eau”…, ou : “Voilà des années que je mourais d’envie de vous connaître, je me décide avant que vous devinssiez trop vioque”..., ou bien : “Quand on vous regarde, on se croirait dans un conte de fées…, à vous admirer, on peut pas s’imaginer que vous allez aux vécés comme tout le monde”…, oui, puisque vous êtes désireux de copier mon personnage… n’ayez pas peur de flatter des filles et dames “de la haute”, depuis leur naissance, elle sont entourées de mecs qui leur passent la brosse à reluire, alors faut pas craindre d’en rajouter… La jeune et jolie qui m’a inspiré tout ce qui précède, avait en finale une demi-douzaine de mains sur les fesses, plus autant dans le bustier…. sa mère, offusquée à ses cotés (ou faisant semblant de l’être, car ce sont tous autant de pigeons à plumer sous couvert d’attouchements perfides), vieille chouette affreuse, mais qui pourtant lui ressemblait, tenait la caisse et avait un sourire entendu… beaucoup de jolies filles sont pour maman des fées carabosses… ça devrait donner à réfléchir aux enthousiastes avant de traîner les petites “pin-upes” à la mairie, ils devraient se dire qu’un jour elles deviendront aussi tarderies que leurs vioques… quoique, notez bien, à notre époque, la dame sur le retour emploie des tas de procédés pour retarder des ans l’irréparable outrage… la nana d’aujourd’hui vit sous le signe de la crème astringente, du lait de beauté, de la lotion antiride et du massage électrique… moi je connais des bergères de quarante-cinq berges… et des douairières sur le retour de passé leur année érotique (69 ans)… qui laissent entendre qu’elles sont nées après leurs enfants…