Salon de Francfort 2015
Deutschland über alles sur fond de scandale…
Par Marcel PIROTTE
Pas besoin de traduction, tout le monde aura compris…, une fois de plus, le salon de Francfort (ouvert jusqu’au 27 septembre 2015) démontre que l’Allemagne est bien le leader de l’Europe économique, rien n’est trop beau, rien n’est assez grand pour rassurer les Germains, ils en ont une nouvelle preuve avec l’édition 2015 de l’IAA, “L’Internationaleautomobil Austellung”…, cette exposition, cette “Messe” en met plein la vue.
Plus de 200 nouveautés…, il faut le visiter pour le croire même si ce n’est plus du tout une partie de plaisir…, mais tout ce bel optimisme risque de s’effondrer car en début de cette deuxième semaine, un scandale est venu éclabousser le groupe VW…, on vous en parle un peu plus loin.
A l’occasion de chaque salon important, deux journées sont réservées à la presse, ici les 15 et 16 septembre, le salon ouvre officiellement ses portes au public le 18 septembre…, but de ces deux journées : permettre aux journalistes et chroniqueurs “spécialisés” de découvrir les nouveautés sur place, d’assister aux conférences de presse (souvent très barbantes) et de rencontrer l’une ou l’autre personnalité intéressante afin de décrocher un scoop.
Avant de débuter ce vaste tour d’horizon, un grand coup de gueule à l’attention des organisateurs.
Cette année, plus de 12.000 journalistes du monde entier étaient “accrédités”.., un chiffre pareil, ça donne le vertige et de se demander dans quels “canards” et autres publications, ces “spécialistes” peuvent-ils pondre leur papier ?
J’avais évidemment oublié qu’à côté des “pros”, celui qui ouvre un blog auto et qui raconte n’importe quoi, même les pires conneries, est bien évidemment considéré comme journaliste…, ça m’interpelle au plus haut point mais ça me permet de mieux comprendre ce chiffre de 12.000 journalistes, la grande majorité n’étant pourtant que des “journaleux”… et de se dire qu’à Francfort, on allait se marcher sur les pieds.
J’ai tout vu, des bandes de jeunes très bruyants, des familles entières avec des enfants en poussettes (les nourrissons seraient-ils à ce point attirés par ce métier de journaliste), des copains voulant passer une belle journée, des photographes en herbe, de belles nanas voulant se faire remarquer…, bref, plus moyen de travailler convenablement… et de se poser la question : “Cela vaut-il encore la peine de se déplacer afin de visiter dans de telles conditions le salon de Francfort, d’autant que la veille des journées de presse, toutes les nouveautés sont décryptées de long en large sur les sites internet des grands groupes de la presse automobile ?”.
Mais j’étais bien en dessous de la vérité, j’allais boire le calice jusqu’à la lie…, car en plus de ces (soi-disant) spécialistes de l’auto, les organisateurs n’avaient rien trouvé de mieux que de convier des milliers “d’invités payants” à visiter le salon durant ces journées de presse…, du coup, rien ne va plus, mission impossible, une véritable foire d’empoigne.
Fini le suspense, cette année, une seule grosse nouveauté de dernière minute, en l’occurrence la Porsche Vision E 100 % électrique…, pas tout à fait puisque la veille, elle avait été présentée à certains journalistes ainsi qu’un important parterre de VIPs.
Se faire constamment bousculer sans la moindre vergogne, faire des kilomètres à travers les différents halls pour ne rien voir, très peu pour moi, je vais sérieusement me repencher sur la question.
En outre, les organisateurs sont à blâmer, de grâce n’appelez plus ces deux jours “des journées de presse”… mais bien deux jours où l’expo peut se faire “beaucoup de blé” sur le dos de la presse… et si au moins, cet argent récolté avait pu aider les 30.000 migrants qui ces deux jours étaient entrés en Allemagne, on comprendrait sans doute un peu mieux…, mais ce n’était pas le cas !
Voilà ce que j’avais sur le cœur, beaucoup de “pros” pensent comme moi mais n’osent sans doute pas le dire ou l’écrire.
Quoi qu’il en soit, l’automobile et tout ce qui tourne autour, fait toujours rêver, la preuve, plus de 20 nouveautés à l’IAA 2015, 1.000 exposants sur 235.000 m2, soit l’équivalent de 32 terrains de foot… et ce malgré l’absence de constructeurs importants comme Aston Martin, McLaren, Lotus, Volvo, Cadillac, Corvette…
Qu’à cela ne tienne, Francfort 2015 en met plein la vue par ses décors, ses mises en scènes grandioses, ce ne sont plus des stands mais de véritables cathédrales que proposent Mercedes, Audi et BMW…, rien n’est trop beau, trop cher pour impressionner la presse mais également le public.
La firme de Stuttgart propose dans son palais une véritable rampe de visite en spirale permettant de découvrir tous les modèles à l’étoile, ils sont nombreux, tout comme les nouveautés d’ailleurs.
Pour le constructeur d’Ingolstadt, pas question de partager le hall N° 3 avec l’ensemble du groupe VW…, on a tout simplement construit à l’extérieur un véritable building éphémère où sur trois étages, la firme aux quatre anneaux écrase littéralement la concurrence par ses multiples innovations.
Quant à BMW, il renoue avec la plus grande piste d’essais jamais construite, les voitures roulent en permanence au dessus des têtes des visiteurs véritablement ébahis …
Parmi toutes les nouveautés, commençons par les prototypes, ils font toujours rêver même si certains n’entreront jamais en production…, ce qui semble ne pas être le cas pour la Bugatti Vision GT.
Cette version concoctée avant tout pour un jeu vidéo avec Sony, ne m’inspire pas plus que cela…, tout comme d’ailleurs ces nouvelles Bugatti qui n’ont plus rien à voir avec les vraies, celles d’Ettore et de Jean…
Cette vision GT débarrassée de ces hideux appendices aérodynamiques devrait à coup sûr remplacer la Veyron, elle pourrait s’appeler Chiron (du nom d’un ancien pilote de l’ère Bugatti), elle arborait une superbe couleur bleue et un chiffre 16 sur la calandre.
Côté technique, place à l’hybridation, le bloc thermique W 16 serait accouplé à une unité électrique, de quoi faire passer plus de 1500 chevaux via les quatre roues motrices et atteindre 450 km/h en pointe… et pour le prix, comptez sur plus de deux millions d’euros…
Malgré cette somme astronomique, Bugatti va encore perdre beaucoup d’argent sur chaque voiture vendue…, comme c’était le cas avec la Veyron, 4,5 millions d’Euros sur chaque voiture selon le bureau (très sérieux) de Bernstein Research…, on reste sans voix.
Chez VW, on privilégie l’hybridation qui passe par un bloc essence ainsi qu’un ou deux moteurs électriques…, la preuve avec le concept Golf GTE sport.
Portes s’ouvrant en élytre, look résolument aguicheur (pensez au futur coupé Scirocco), technologie de pointe, 4 roues motrices, bloc thermique 1,6 TSI de 299 chevaux, deux moteurs électriques de chacun 115 chevaux placés sur chaque essieu…, au total, plus de 400 chevaux, 280 km/h en pointe, de 0 à 100 km/h en 4,3 secondes (comme une Porsche) et des consommations très basses.
Le nouveau SUV Tiguan, adoptant la nouvelle plate-forme de la Golf passerait lui aussi à l’hybridation rechargeable, 218 chevaux, Passat et Golf y ont déjà droit, la version exposée à Francfort fait appel à une recharge via des panneaux solaires.
Chez Audi, la futur SUV Tesla X, ça donne des boutons…, alors, on anticipe avec le concept e-Tron Quattro préfigurant le Q6 devant être lancé en 2018.
Cette version 100 % électrique serait capable d’effectuer elle aussi 500 km sans devoir remettre du “jus”, bien évidemment des versions essence et diesel feront également partie du programme.
Il ne fait aucun doute que Tesla, malgré sa très faible production de modèles électrique (35.000 en 2014 mais un peu moins de 100.000 cette année), commence sérieusement à agacer certains constructeurs, dont le groupe VW et Porsche en particulier…, il leur fallait réagir et de manière cinglante, prouvant par la même occasion que le sport automobile (pensez à la dernière victoire Porsche au Mans avec une voiture hybride), ça sert à quelque chose.
Et là, cette berline superbement dessinée qui devrait également remplacer la Panamera dont le design n’a jamais fait un tabac, place la barre très haut, avec notamment un démonstrateur électrique non pas de 400 V mais bien de 800 V…, de quoi fournir 600 chevaux, 500 km d’autonomie, des accélérations dignes des meilleures 911, de 0 à 100 km/h en 3,5 secondes, ainsi qu’un remplissage des batteries à 80 % en seulement 15 minutes, via une recharge à induction ou bien en un peu plus de temps sur une prise classique de 400 V.
Toyota, c’est le champion du monde de l’hybridation, 8.000.000 de modèles vendus dans le monde… et de dévoiler à Francfort sa nouvelle Prius encore plus sophistiquée, plus légère, moins gourmande (diminution de 18 % des consommations) aussi mais également un concept C-HR 5 portes préfigurant le SUV compact de 4,35 m qui devrait arriver fin 2016 dans les concessions.
Hybride lui aussi…, tout comme le nouveau Rav4, moteur essence 2,5 l et bloc électrique, 197 chevaux au total, 4,7 l/100 km…, disponible au début de l’année prochaine. Mercedes et son concept IAA (Intelligent Aerodynamic Automobile), c’est vraiment la voiture du futur, sorte de Batmobile 4 portes très effilée…, qui en fonction de la vitesse et à partir de 80 km/h peut s’allonger de 40 cm (de 5 m à 5,40) afin de réduire le Cx de 0,25 à 0 ,19…, de quoi porter l’autonomie en mode électrique de cette berline de science fiction, hybride rechargeable de 219 chevaux, de 62 à 66 km en mode aéro…, il n’y a pas de petits profits…
Pour les motards qui parfois rêvent de quatre roues, Honda se rappelle à leur bon souvenir…, le projet 2-4 est sans doute un peu fou, très peu de chances d’aboutir mais ça doit décoiffer.
Bravo Honda, il fallait oser le faire mais homologuer cet engin, bonne chance…
Et puisque nous sommes en Asie, petit détour chez Hyundai pour découvrir un coupé de rêve, Vision G, haut de gamme “à la coréenne”…, avec son V8 de 420 chevaux, sa connectivité de pointe et les dernières technologies avancées sans oublier un habitacle luxueux à souhait, le constructeur asiatique démontre qu’il peut faire aussi bien si pas mieux que les meilleurs européens…, à suivre.
Et maintenant place à la voiture sans doute la plus exotique du salon, la Thunder Power…, une berline électrique de près de 5 m, bâtie sur un empattement de près de 3 m, aux formes très arrondies…, elle nous vient de Taiwan et aurait été dessinée par Zagato…, ce n’est sans doute pas la meilleure réalisation de cette équipe de designers.
Les plus grands spécialistes et équipementiers comme Bosch, Dallara, ont contribué à cette réalisation bien évidemment fabriquée en Chine dès le début de l’année prochaine…, elle pourrait débarquer en Europe dès 2017, encore une concurrente de plus pour la grande berline Tesla…
Qu’y a-t-il de commun entre une Smart ForTwo cabriolet à moins de 15.000 € et la dernière Rolls Royce Dawn convertible affichée 330.000 € ? A première vue, pas grand-chose…, si ce n’est que toutes deux peuvent faire profiter leurs deux ou quatre occupants de la conduite en plein air tout en bénéficiant d’une capote en toile à commande électrique…, mais pour le reste, ça s’arrête-là, même si la Smart qui se coupe en trois, coupé, coupé découvrable ou cabrio, s’avère nettement plus maniable et surtout plus pratique en ville surtout avec sa nouvelle boite robotisée à double embrayage.
Quant à la Rolls Dawn, voyez là plutôt comme une descendante de la célèbre Corniche et non comme une version open du coupé Wraith…, 80 % des pièces étant en effet totalement différentes…, non pas le bloc V12 6,6 l biturbo de 571 chevaux mais tout le reste…, comme cet incroyable mélange de bois précieux et de cuir, des teintes plutôt flashy et surtout cette impression de vouloir absolument snober tout le monde avec ce cabrio “familial” de 5,27 m, sans doute le plus habitable, le plus “snob” de sa catégorie…, mais pour cela, il faut tout de même débourser près de 330.000 € .
Notez que pour moins cher, à partir de 150.000 € sans les options, un outsider ose défier le mythe britannique, la Mercedes S cabrio.
Après plus de 50 ans et la fameuse 280 SE, la “grande Mercedes décapotable”, encore plus élégante, plus de 5 m, nous revient enfin.
Un design de star, la grande classe, un hymne à la beauté…, quatre vraies places, suspension pneumatique, capote pouvant être ouverte ou fermée en roulant jusque 60 km/h, ça ne prend que 20 secondes, confort royal et ligne sublime.
Sous le capot, rien que des V8, celui de base, 455 chevaux et 700 Nm de couple, le tout accouplée à la nouvelle boite automatique 9 rapports.
Une version AMG quatre roues motrices est aussi de la partie, V8 biturbo de 585 chevaux et 900 Nm, de quoi passer de 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes. Assurément, ça va décoiffer…, même si pour obtenir cette version, il faudra au bas mot débourser plus de 250.000 €.
Quatre places, voilà ce qu’offre également la dernière VW Golf cabrio un rien reliftée…, de quoi la remettre en selle.
Avec d’une part, le Spyder Lamborghini Huracan à moteur V10 5,2 l 610 chevaux du coupé (essayé tout récemment pour le plus grand plaisir de nos internautes).
Si dans la catégorie des cabrios 4 places de très grand luxe, Mercedes et Rolls Royce vont s’affronter, deux autres constructeurs veulent en découdre eux aussi mais dans un tout autre segment, celui des Spiders deux places au caractère bien trempé… et comme ils sont italiens, c’est la passion qui l’emporte par dessus tout.
Pas de demi-mesure, c’est décoiffant, 0 à 100 km /h en 3,5 secondes, en 10 secondes le tachymètre indique 200 km/h.
Equipé de la coupure automatique des cylindres, en ville ou lorsqu’on ne souhaite pas exploiter la puissance maxi sans oublier le Stop/Start, ce spyder permet d’économiser une bonne dizaine de % en termes de consommation.
Avec quatre freins carbone céramique, quatre roues motrices, une capote en toile à commande électrique qui se déplie en 17 secondes jusque 50 km/h, ça donne envie de redécouvrir l’Italie du nord au Sud mais de préférence via les Stato Stradale…
Evidemment, il s’agit d’une évolution de la 458 Spyder et la diva conserve bien évidemment son V8 biturbo du coupé qui via les roues arrière transmet tout de même 670 chevaux et 760 nm de couple, de quoi aller un chouia plus vite que l’Huracan et la battre de quelques dixièmes de secondes…
Avec sa livrée bleu corsa, la Ferrari 488 Spyder (elle coute environ 235.000 €, tout comme sa concurrente de chez Lambo), ne passe pas inaperçue.
Coupé ou roadster, le toit articulé rigide et rotatif est repris de la 458…, nos deux spiders italiens dépassent largement en pointe les 320 km/h, le brushing de madame va en pendre un coup…
C’est chose faite, le dernier Bentayga (contraction de Bentley et de de la Taïga dans le Grand Nord) de 5,14 m de long, s’avère majestueux, bien dans la tradition du constructeur britannique, mais il manque pourtant de peps…, un Range Rover Autobiography s’avérant tout aussi imposant.
Après le flop en 2012 du proto EXP 9 F qui concernait un Big SUV, on pouvait logiquement penser que Bentley allait sérieusement revoir sa copie.
Malgré ses dimensions, l’espace aux jambes des passagers arrière semble un peu chiche, tout comme la contenance du coffre, 430 l, c’est un peu riquiqui.
Côté personnalisation, Bentayga veut en mettre plein la vue, tout comme d’ailleurs avec son moteur W12 de 608 chevaux qui le propulserait à 301 km/h en pointe…
Avec une masse qui dépasse allégrement les 2,3 t ainsi qu’un SCX d’une ancienne gare des chemins de fer, la consommation doit être à la hauteur du prix de ce mastodonte qui j’en suis sûr va bien se vendre auprès des clients les plus huppés.
A partir de 215.000 €, 310.000 en first Edition… et bien évidemment pas de TDI au programme, du moins pour l’instant, pas question de sentir le mazout.
N’empêche que le fondateur Walter Owen ainsi que les Bentley Boys doivent se retourner dans leur tombe, un SUV chez Bentley, on aura vraiment tout vu.
A noter que la même remarque vaut sans doute pour Jaguar qui débarque avec F Pace, de quoi venir concurrencer les cousins Range Rover dont certains vont succomber aux charmes du félin…, d’autantque cette version 5 places de 4,73 m de long, reprenant la plate-forme de la dernière berline XE, n’est pas trop lourde, à partir de 1.665 kg (merci à l’aluminium ainsi qu’au magnésium) tout en pouvant bénéficier selon les versions de la propulsion ou des quatre roues motrices.
Pas tellement…, la mode est au SUV, celui de Jaguar joue la carte de l’élégance, de la sportivité et de la praticité, ça devrait réussir.
Le Cayenne n’a-t-il pas sauvé Porsche de la faillite ?
Avec la XE et surtout ce SUV, Jaguar ne peut se louper, il est bien dans l’air du temps, c’est déjà pas mal…
Le groupe PSA compte désormais trois marques automobiles, Peugeot, Citroën et DS…, afin de marquer comme il se doit ce passage important, la berline DS4 abandonne la calandre aux chevons ainsi que cette grande gueule au profit de la nouvelle identité DS.
Deux modèles au programme, berline et Crossback, sorte de SUV traction avant au châssis rehaussé de 10 mm avec barres de toit et bouclier redessiné…, mais pas question de vouloir passer presque partout, son look de baroudeur est là uniquement pour la frime…
Et puisque nous sommes au sein du groupe BMW, la Mini Clubman a été revue de fond en comble…, avec cette fois six portes, deux doubles portes arrière à battants, 27 cm de plus qu’une Mini 5 portes, 4,25 m comme une VW Golf…, avec enfin de la place à l’arrière, même si sa modularité n’égale pas celle d’un monospace.
Mais au fait, Borgward, c’était un constructeur allemand très réputé qui a fabriqué jusqu’en 1961 des Borgward, Goliath et autres mini Lloyd.
Petit détour du côté de l’Asie, là aussi, ça bouge…, avec tout d’abord une nouveauté en forme de résurrection, le SUV Borgward BX7.
Exact…, le petit fils de Carl Borgward s’est donc mis en tête de faire renaître ce nom mythique qui aujourd’hui, à part quelques nostalgiques de la marque et autres journalistes auto ayant de la mémoire, ne fait plus du tout rêver.
L’idée est la suivante, développer en Allemagne un SUV qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’Audi Q5…, en proposer plusieurs versions dont une hybride mais surtout le fabriquer en Chine où la main d’œuvre est nettement moins chère.
Du coup, le BX 7 avec un deux litres essence serait vendu moins de 30.000 €…, mais en l’inspectant de manière assez approfondie, on est loin mais alors très loin d’une finition Premium…, il y a du pain sur la planche, d’autant qu’avec l’aide de capitaux chinois ainsi qu’un nom allemand, Borgward compte vendre dès 2018 quelque 500.000 unités chaque année, soit la production cumulée de Jaguar et de Landrover… et là, on nage en plein délire…
Au sein du groupe Hyundai Kia pas question de rêver mais plutôt de se repositionner…, avec tout d’abord le Tucson qui revient au ranch, remplaçant au passage le ix35…, du coup, il se veut encore plus élégant, plus complet au niveau des équipements, plus cher également…, fini les prix d’amis…, mais au moins, on en a pour son argent même si les tarifs se sont envolés pour ce SUV familial compact. Avec des motorisations essence et diesel de 135 à 184 chevaux, traction avant ou quatre roues motrices, boite manuelle 6 vitesses, solution robotisée 7 rapports à double embrayage ou boîte auto classique, le Tucson veut ratisser large…, très confortable, silencieux, superbement présenté, le Tucson serait encore plus désirable si son comportement dynamique s’avérait un rien plus affirmé.
Quant à Kia, montée en gamme pour le tout nouveau Sportage, plus cossu, mieux fourni, plus élégant également…, un rien plus grand, 4,48 m, coffre giga, connectivité au top, look de plus en plus plaisant et sous le capot des motorisations déjà vues chez Hyundai, de 132 à 184 chevaux, essence ou diesel, les transmissions suivent le même mouvement tout comme d’ailleurs la traction avant ainsi que l’intégrale 4X4.
Chez BMW, on en avait sans doute marre de courir après la classe S et d’être considéré comme le second de la classe…, la nouvelle série 7, navire amiral du constructeur munichois ne fait pas dans la dentelle.
Côté design, elle évolue sans doute de manière discrète mais au niveau technologique, elle en met plein la vue…, elle peut notamment se conduite toute seule dans les embouteillages jusque 60 km/h, elle maintient une distance de sécurité jusque 200 km/h tout en se garant aussi toute seule via le Smartphone…, elle est nettement plus légère aussi.
Trois motorisations au départ, essence de 326 chevaux ou V8 de 450 chevaux, le diesel trois litres revendique 260 chevaux sur la 730d…, une version hybride de 326 chevaux est aussi prévue au programme tout comme d’ailleurs les modèles XDrive quatre roues motrices.
La traction intégrale, elle est aussi prévue sur la nouvelle Alfa Giulia, mais pour l’heure, seule la version à propulsion la plus puissante est prévue au programme.
Dans le courant de l’année prochaine, des modèles moins puissants, essence et diesel viendront évidemment compléter la gamme. Avec un V6 badgé Ferrari, 510 chevaux, 600 Nm, boîte manuelle 6 vitesses (une solution robotisée sera aussi prévue), répartition idéale des masses, quatre gros freins à disques (carbone céramique en option), 1500 kg…, cette berline de caractère de 4,64 m de long renoue avec la grande tradition Alfa, elle sera proposée à partir de 76.000 €, disponible début 2016.
La nouvelle berline ainsi que le break Audi A4 ont été revues de fond en comble…, utilisant la plate-forme MBQ du groupe VW, l’A4 est devenue 110 kg plus légère, plus maniable également, sesmotorisations revues de fond en comble permettent de gagner 25 % en puissance, de 150 à 272 chevaux, tout en diminuant les consommations de 21 %…, une version S4 vitaminée et poussée à 354 chevaux grâce au V6 TFSI de 3 l, boite Steptronic 7 rapports au programme.
Sur ses terres, Opel dévoile la 5e génération de l’Astra, 200 kg de gagnés par rapport à la version précédente, c’est énorme…, avec en outre un design bien dans l’air du temps, des lignes nettement plus fluides et élégante, cette compacte a fameusement bonifié.
Tout comme d’ailleurs son équipement mais également ses motorisations devenues encore plus sobres, le diesel 1,6 l de la nouvelle vague est livrable en trois niveaux de puissance, 95, 110 et 136 chevaux, le trois cylindres essence de 105 chevaux est bien évidemment de la partie.
Excellent rapport qualité/prix, sans oublier un système OnStar prévenant automatiquement les secours en cas d’accident.
A francfort, Renault était venu avec non pas une nouveauté ou plutôt deux et même quatre si l’on compte les versions de carrosserie berline et break.
Sur 4,36 m de long, la Mégane s’avère aussi plus basse, de quoi lui donner l’assise qui lui convenait…, voilà enfin une concurrente française pour la Golf, finie les versions coupé, la Mégane se décline uniquement en berline 5 portes et break Grandtour, des versions gonflées du style GT et RS sont attendues, plus de 200 chevaux avec notamment les quatre roues directrices.
Côté moteurs essence, le 1,6 l sera mis à toutes les sauces, deux diesel au programme, 1,5 l dCi de 90 ou 110 chevaux, 1,6 l de 130 ou 165 chevaux.
En plus de la Mégane, la Talisman veut faire oublier les trois générations précédentes de Laguna.
Cette berline de 4,85 m superbement dessinée (comme le break d’ailleurs) veut partir à la conquête des VW Passat et autres Ford Mondéo !
La dernière Infiniti Q30, est une nouvelle berline asiatique faisant partie de l’alliance Renault Nissan. Asiatique, c’est beaucoup dire car cette marque hybride ne parvient pas à percer en Europe alors qu’elle fait un malheur aux States… et comme le duo Renault Nissan a conclu des accords de coopération avec Mercedes, cette Q30, berline “premium” est construite autour d’éléments Mercedes.
Sorte de classe A “à la sauce coréenne”, cette Q30 emprunte des moteurs essence “à l’étoile”, 1,5 l turbo de 122 ou 156 chevaux ainsi que le 2 l de 211 chevaux alors qu’en diesel, c’est un bloc Renault qui officie en base sous le capot de cette traction avant, 1,5 l de 109 chevaux, le diesel Mercedes 2,2 l de 170 chevaux étant aussi disponible…, tout comme d’ailleurs la boite robotisée 7 rapports, six vitesses à commande manuelle en série.
Terminons avec cette “affaire” VW pas très réjouissante.
Les autorités américaines ont en effet détecté que 482.000 VW et Audi diesel 2 l TDI vendues aux States avaient été dotés d’un logiciel espion capable de détecter automatiquement à quel moment, ils étaient soumis à un test de mesures antipollution.
Du coup, un processus automatique, réalisé à l’insu du conducteur, permet d’abaisser drastiquement cs normes afin de se voir décerner un bon bulletin.
Une fois ces tests réalisés, le système désactivait le logiciel et du coup, le moteur diesel émettait des gaz polluants à la grosse louche, quarante fois plus de dioxyde d’azote que d’habitude, ces derniers étant la cause de maladies respiratoires et de crises d’asthme.
Digne d’un roman de science fiction, on n’ose y croire… et de se dire que même le numéro un mondial de l’automobile (et allemand de surcroit) a pu s’abaisser à une telle duperie…, tout cela pour vendre davantage de modèles diesel aux States, un marché qui représente 20 % de ses ventes sur le sol américain.
Le certificat de conformité a bien évidemment été retiré, le groupe VW ayant aussi reconnu cette tromperie, le Président du directoire, Martin Winterkom, a regretté d’avoir trompé ses clients.
Avec comme conséquence que VW pourrait être condamné à une amende record, on évoque un montant de 18 milliards de dollars…, mais il y a encore plus grave.
Le titre VW a dévissé de près de 20 % en début de semaine à la bourse de Francfort, d’où une capitalisation en baisse de 15 milliards d’Euros.
Des sommes colossales qui ne mettent cependant pas en péril la santé financière du groupe mais jettent un fameux pavé dans la mare au niveau de la crédibilité de la marque réputée jusqu’alors comme constructeur modèle.
Et tout cela survient en plein milieu du salon de Francfort où VW célèbre avec fastes la grand messe de l’automobile, ça fait désordre.
Du coup, l’affaire devient aussi politique, l’Etat allemand demande des comptes à ce géant de l’automobile, des têtes vont tomber, la première serait à notre avis celle du boss du groupe, Martin Winterkom.
Il y a quelques semaines, il avait pourtant gagné la partie en destituant un certain Ferdinand Piëch de sa présidence du directoire…
Aujourd’hui, retour de manivelle, le clan Piëch pourrait se (re)manifester, il est tout puissant, connaît à merveille les pions qu’il faut mettre en place, ça risque de faire des étincelles…
Marcel PIROTTE
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