Salon de Francfort 2017 : Uber alles…
Par Marcel PIROTTE
Uber alles, au dessus de la mêlée, cela me semble une bonne traduction en français de cette expression typiquement allemande…, il n’y a sans doute pas d’autres mots pour qualifier cette dernière édition du salon de Francfort qui se tient jusqu’au dimanche 24 septembre 2017.
Il y a deux ans, je m’étais pourtant bien juré de ne plus y remettre les pieds et surtout de ré-arpenter les différents stands dans cette « grand messe » qui se veut avant tout une vitrine célébrant avec tous les fastes « freudiens », l’industrie automobile allemande.
On a vu que cette « belle machine » pourtant bien rodée, pouvait avoir des ratés et même provoquer un scandale planétaire, le groupe VW, classé à l’époque numéro un mondial, en sait quelque chose…
Il a donc fallu me faire « violence » pour que je me rende à Francfort sur le Main…, mais j’avoue qu’en tant que passionné, issu de la « vieille école », les automobiles, les belles, celles qui font rêver, je dois les voir, les toucher, palper leurs lignes, communier avec elles, m’asseyant derrière leur volant afin d’encore mieux les découvrir alors que la plupart de ces prototypes et autres « concept cars » ne verront sans doute jamais le jour.
Oui, je sais, je suis un maso, une espèce de vieux con de 75 piges en voie de disparition…, j’adore me faire bousculer et surtout me faire marcher sur les pieds par des touristes « payants » qui n’en ont rien à cirer lors ces journées de presse, alors que d’autres « journaleux » bien au chaud dans leur salon, pondent en recopiant avec l’aide d’internet de remarquables articles soulignés par la mention « de notre envoyé spécial à Francfort ».
Du vécu…
Aujourd’hui, j’entre pourtant en rébellion…, j’ai décidé de ne pas faire comme tous ces « journaleux », d’en avoir marre de tous ces SUV’s et autres crossovers qui occupent 30 % du marché européen, marre aussi de toutes ces voitures 100 % électriques dont les politiciens nous prédisent que c’est l’avenir de la mobilité (qu’ils confondent bien souvent avec des hybrides intelligentes qui selon moi devraient assurer la transition en attendant la propulsion à l’hydrogène, mais ce n’est vraiment pas pour demain…) et surtout de ces voitures autonomes dont on nous promet « monts et merveilles » alors qu’elles ne seront pas au point avant 2025 si pas 2030…, de nombreux aspects techniques et juridiques en matière de responsabilité du constructeur mais aussi de la part de l’utilisateur doivent encore être pris en compte.
J’ai eu dès lors eu l’envie de vous faire partager ma passion pour les « belles autos », ces « protos » et autres « concept cars » dont on ne se lasse jamais.
Alors suivez votre guide, un « bagnolard » dans tous les sens du terme…, chaussez de préférence de bonnes chaussures car selon le président de la VDA, organisateur de l’IAA 2017, vous allez devoir vous frayer un chemin à travers les 200.000 mètres carrés de cette « grand messe » afin de découvrir 223 « premières mondiales ».
Oui, ce n’est pas une blague, c’est sans rire que l’IAA dévoile cette info aux 10.000 journalistes accrédités, 223 premières qui n’ont jamais été dévoilées au public du monde entier…, 363 innovations majeures, trop, c’est vraiment trop, je vous l’avais bien dit, c’est « Uber alles »…
Mais c’est aussi n’importe quoi !
Alors qu’une bonne douzaine de constructeurs n’ont pas voulu faire le déplacement jusqu’au cœur de la capitale économique de l’Allemagne (Abarth, Alfa Roméo, Alpine, DS, Infiniti, Fiat, jeep, Mitsubishi, Morgan, Nissan, Peugeot, Rolls Royce, Tesla, Volvo, alors qu’ils représentent à eux seuls près de 20 % des ventes en Allemagne), on peut se poser des tas de questions quant à l’avenir de ces grands salons automobiles européens que sont Francfort et Paris.
A mon avis, celui de Genève, incomparable vitrine annuelle de l’automobile mondiale, va subsister sur le Vieux Continent…, question de coûts bien évidemment, mais aussi du fait que les constructeurs préfèrent et de loin organiser un évènement qui soit à la fois mieux suivi par les futurs acheteurs mais également par la presse…, question de point vue bien évidemment…
Revenons à cet IAA 2017, ce n’est pas une vengeance vis-à-vis des constructeurs allemands, mais je reconnais qu’à mes yeux, la plus belle voiture du salon était un prototype coréen, développé au centre de style européen de Kia, dirigé par un français Grégory Guillaume, à quelques centaines de mètres à peine de ce salon de Francfort, la Kia Pro Ceed !
On en a plein les yeux, dieu qu’elle est belle, à tomber le c… par terre, habilement proportionnée, élégante, fluide, subtil mélange de break de chasse et de berline super allongée.
Ce « concept car » devrait servir de base et inspirer la future berline familiale de classe moyenne, la Kia Ceed (cousine de la Hyundai i30 habilement redessinée en berline fastback de toute beauté mais également en GTi coréenne de 250 chevaux), qui devrait être dévoilée l’année prochaine.
Quand je pense qu’il ya dix ans à peine, les constructeurs coréens dessinaient des voitures qui ressemblaient à des « poubelles mobiles », on se dit que ces « petits hommes jaunes » apprennent diablement vite.
Et si vous en doutiez encore, la Kia Stinger berline V6 3,3 l turbo de 370 chevaux avec quatre roues motrices et boîte automatique 8 rapports ainsi qu’une longueur de 4,83 m, ne fait pas dans la dentelle, les Audi S5, BMW M3 et Mercedes AMG C43 n’ont qu’à bien se tenir, moins de 5 secondes pour atteindre 100 km/h, 270 km/h en pointe, tout cela à partir de 55.000 € avec un équipement ultra-complet ainsi qu’une garantie de 7 ans.
A ce prix-là, c’est quasi-donné…
Uber alles, ça passe bien évidemment par les constructeurs allemands… et de montrer qu’ils sont chez eux tout en s’imposant, ce qui n’est pas peu dire !
Mercedes tout d’abord, la halle N° 2, le palais 2 , si vous préférez, on se croirait dans un cirque, un subtil mélange sur trois étages de la caverne d’Ali Baba et du palais des mille et une nuit.
Evidemment avec des voitures, ça va de soit, sportives, économiques, berlines de classe A, C, E et S, sans compter les coupés et autres cabriolets mais également les déclinaisons Maybach de ces classe S qui à mon avis sont « lourdes » au propre comme au figuré, sans oublier les voitures 100 % électriques, hybrides, à pile à combustibles mais également celles qui seront autonomes.
Et puis, il y a tout le reste, Mercedes a inventé l’automobile allemande, il le fait savoir tout en revendiquant son futur mais également des tas d’innovations et j’en passe…
Bref, parcourir les trois étages, c’est aussi remonter dans le temps et se projeter dans le futur avec une halte de bien-être et de relaxation, les journalistes chinois présents en nombre en ont bien profité.
Je me suis plutôt intéressé aux prototypes comme le roadster Mercedes Maybach 6 cabriolet deux places dévoilé en Californie à l’occasion de la très snob rencontre de la Jet Set à Pebble Beach.
Après le coupé, suite logique avec le cabriolet deux places de 6 m de long affichant un design largement inspiré de celui des bateaux « runabout » de Riva.
Evidemment, ça ne se gare pas dans le premier emplacement venu, mais comme il s’agit d’un « show car », aucune importance…, sinon qu’il s’agit d’un cabriolet ou plutôt d’un roadster 100 % électrique développant grâce à deux moteurs électriques, un pour chaque essieu, 750 chevaux, de quoi garantir une autonomie théorique de 500 km mais ça ne fait pas « vroom vroom », silence, facilité, puissance, de 0 à 100 km/h en 5 secondes, 250 km/h en pointe, à cette allure-là, la capacité des batteries fond comme neige au soleil mais au moins, Mercedes a monopolisé l’attention du bon peuple d’outre Rhin, Uber alles, c’est le principal (à voir et lire en détail en un click ICI)
J’ai une très grande admiration pour la firme AMG qui fête ses 50 ans et son partenariat avec Mercedes qui, depuis quelques années déjà, lui a mis le grappin dessus.
Les MB signées AMG, ça au moins, c’est de la dynamite, de la petite A45 de 318 chevaux au coupé/cabriolet V12 de 630 chevaux, il y en a vraiment pour tous les goûts, classe A, C, E, S toutes se déclinent en versions boostées par AMG, les 4X4 n’y échappent pas, les G de la fin des années ’70 non plus, croyez-moi sur parole, ça déménage (dans une de mes prochaines chroniques, je vais d’ailleurs consacrer un reportage intéressant à propos d’AMG).
AMG envisage dans deux ans de produire une berline quatre portes issue du coupé AMG GT mais avec au moins 800 chevaux, de quoi mettre une Porsche Panamera à genou…, en attendant et afin de fêter dignement cet anniversaire, AMG a également pensé que la Bugatti Chiron, c’était sans doute très bien mais qu’AMG pouvait faire aussi bien si pas mieux que le groupe VW dont dépend Bugatti…, d’où la mise en chantier d’une formule un coupé mais avec deux places de front.
AMG a eu la bonne idée de gâter 275 clients et de leur soutirer au passage pas mal d’argent, 2,3 millions d’euros sans les taxes pour un bolide qui emprunte le bloc 1.600 turbo hybride de la Formule-1 Mercedes-Petronas (c’est le nom du pétrolier malais) mais avec quatre moteurs électriques en renfort, d’où un maximum de 1035 chevaux, le tout associé à une boîte robotisée 8 rapports entraînant les quatre roues.
Ces heureux élus ou plutôt ces « fêlés » qui devront certainement réapprendre à conduire, vont s’apercevoir que cette Formule-1 avec deux places, accélère de 0 à 100 km/h en 2,5 secondes et atteint 200 km/h en 6 secondes à peine pour une vitesse maxi de 350 km/h…, ils vont devoir dès lors encaisser quelques G…, un peu à la manière des pilotes de chasse…
Les 275 exemplaires sont déjà tous vendus, AMG va se faire un pognon bête et ainsi rentabiliser sa saison de Formule-1.
Autant profiter de la richesse de certains parvenus, Mercedes aurait tort de s’en priver…
AMG, c’est bien, très bien même, mais il y sans doute encore un peu mieux…, que diriez-vous d’une petite visite chez un autre préparateur fétiche de Mercedes, Brabus ?
Et ça tombe bien puisqu’il fête ses 40 ans avec un cabriolet 2+2 qui ne manque pas d’allure ni de puissance et qui en dit long avec un nom pareil : le cabriolet Rocket 900 développé à partir de la classe S cabrio.
Sous le capot, le V12 double turbo retravaillé par les ingénieurs Brabus…, d’où une puissance de 900 chevaux pour un couple de 1500 Nm, de quoi garantir une vitesse maxi de 350 km/h.
A cette allure-là, ça décoiffe bien évidemment, c’est d’ailleurs intenable avec la capote ouverte, d’autant que les accélérations sont du même tonneau : 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes, jantes de 21 pouces, propulsion via une boîte automatique 7 rapports.
Comptez sur un peu plus de 500.000 €.
En parlant de prix, Brabus ne connait pas la crise, son département Classic tourne aussi à plein rendement avec des modèles Mercedes refaits à l’identique, mieux que les originaux.
Deux exemples, une Mercedes 300 SL Gullwing de 1956, affichée 1.890.000 € (il y a dix ans, elle se négociait à partir de 300.000 €) et une SL Pagode 280 de 1968 pour 298.000 €.
Là au moins, on peut parler d’une véritable plus value…
Stuttgart, c’est bien, mais il y a également ces Bavarois de Munich… et là, chez BMW, on ne fait pas non plus dans la dentelle avec pas mal de vraies premières mondiales, neuf au total, un véritable feu d’artifice.
Avec tout d’bord ce « concept car » Z4 qui l’année prochaine devrait donner naissance au nouveau roadster Z4 étudié en partenariat avec Toyota qui la déclinera en coupé supra (à voir et lire en détail en un click ICI).
Ce roadster deux places qui renoue enfin avec une capote en toile est de toute beauté…, il offre le choix entre des quatre et six cylindres essence ainsi qu’une version hybride tout en étant fabriqué en Autriche chez Magna Steyr.
Remarquable également cette BMW 6 Gran Turismo, elle succède à la 5 GT pas très populaire, mais il y a sans doute encore mieux avec la série 8 concept coupé.
Des courbes ô combien séduisantes, une véritable gueule de requin, la série 8 va renouer avec le très haut de gamme pour certainement donner naissance à une version M et pourquoi pas un cabriolet 4 places.
Dans la foulée, BMW, l’un des pionniers du SUV « Premium », vient de revoir son modèle fétiche de milieu de gamme, le nouveau X3 est encore plus polyvalent tout en annonçant une version XXL, le X7, qui devrait culminer à plus de 5 m…, de quoi venir titiller les Audi Q7, Porsche Cayenne et se positionner encore plus haut, de quoi faire plaisir aux acheteurs chinois et américains qui adorent tout ce qui est « big ».
Dans un autre registre, les BMW électriques gagnent en puissance, I3s avec 184 chevaux, la future I5 dévoilée sous la forme d’un prototype iVision Dynamics, pas très élégant, devrait renouer avec le style d’une berline familiale très proche d’une série 5…, prévue pour 2021 avec 600 km d’autonomie et 4 secondes pour atteindre 100 km/h.
Chez Mini, appartenant à BMW, présence dans ce même domaine d’une version électrique qui devrait voir le jour en 2019.
Alors que chez Mini, on s’est rappelé au bon souvenir de John Cooper avec ce proto un peu fou, reposant sur des jantes de 19 pouces décoré de l’Union Jack ainsi que du chiffre 59, année de naissance de la Mini originale.
Une version route de cette bombinette avant tout conçue pour la piste pourrait voir je jour.
J’adore lorsque les Anglais se libèrent, capables de tout, du pire au meilleur…
Je ne résiste pas au plaisir de vous donner quelques précisions à propos de la nouvelle BMW berline M5 : de la dynamite.
Quatre roues motrices, V8 4,4 l biturbo, 600 chevaux et 750 Nm de couple, ça déménage effectivement, de 0 à 100 km/h en 3,4 secondes, 0 à 22 km/h en 11 secondes, vitesse maxi de 250 km/h pouvant être portée à 305 km/h.
Elle peut être configurée en « propulsion », de quoi faire plaisir aux adeptes des « mises-en-travers »…
Sa cousine bavaroise d’Alpina n’est pas non plus en reste, elle avait d’ailleurs été présentée à Genève.
Livrable en berline ou break Touring, son V8 4,4 l biturbo associé à une transmission intégrale fait cependant un peu mieux en termes de puissance, 608 chevaux et 800 Nm, question de goût…, de quoi venir « titiller » les ingénieurs du département M de BMW.
En revanche, Alpina présente à l’IAA la berline diesel de série (tout comme le break) la plus rapide du monde : trois litres, double turbo…, les ingénieurs Alpina sont parvenus à en sortir 388 chevaux ainsi que 800 Nm de couple, le tout avec quatre roues motrices.
Ce diesel accélère comme un avion, de 0 à 100 km/h en 4,4 secondes pour une vitesse de pointe de 286 km/h tout en se contentant en moyenne de 9 l/100 km.
On croit rêver, le diesel n’a pas encore dit son dernier mot…
Le groupe VW ainsi que ses 8 marques automobiles ne pouvait manquer à l’appel…, avec tout d’abord une info « spectaculaire » de la part de Bugatti qui exposait son modèle Chiron de 1500 chevaux avec lequel le pilote Pablo Montoya a réussi un exploit tout à fait particulier qui devrait figurer dans les livres d’histoire automobile (sic !).
Sur la piste d’essais VW d’Ehra Lessien en Allemagne, il a accéléré jusque 400 km/h pour ensuite grimper sur les freins et redescendre à zéro km/h, le tout en seulement 42 secondes !
Avouez qu’il n’y a pas de quoi être « épaté, enthousiasmé » par ce nouveau record du monde, c’est une connerie qui ne porte pas son nom.
Résultat des courses, il a fallu certainement changer les quatre pneus ainsi que les plaquettes des freins carbone-céramique, comptez au bas mot sur un peu plus de 100.000 € de frais pour 42 petites secondes de bonheur ou d’absurdité…, à vous de voir !
Ou comment jeter un tas de pognon par les fenêtres. (à voir et lire en détail en un click ICI)
Heureusement que chez Porsche, c’est nettement plus sérieux…, avec pas mal de nouveautés à se mettre sous le pied, à commencer par la Cayenne de la troisième génération.
Ce SUV a sauvé Porsche de la faillite au début de ce siècle, le troisème opus poursuit dans la même foulée.
A première vue, on jurerait que la carrosserie n’a pas été modifiée surtout de l’avant, mais le Cayenne est un rien plus bas, plus large, plus habitable également, tout en tutoyant les 5 m., plus élégant, moins pataud avec un design nettement plus avantageux.
Avec sa nouvelle plate-forme, pas de demi-mesure, rien que des moteurs essence (du moins pour l’instant, la Cayenne diesel de l’ancienne génération étant interdite de vente en Suisse), six cylindres 3 l de 340 chevaux, V6 2,9 l biturbo de 440 chevaux alors qu’au sommet, le V8 biturbo de 4L livre 550 chevaux ainsi que 770 Nm, de 0 à 100 km/h en 3,9 secondes, vitesse de pointe de 286 km/h, elle pourrait presque tutoyer une 911…
La gamme 911 se diversifie également avec un coupé GT3 de 500 chevaux nettement plus civilisé alors que la GT2 RS fait le chemin inverse, une bête de compétition « pure et dure » : 700 chevaux soit le plus puissant flat six monté dans une 911 de série, 3,8l, double turbo, transmission aux seules roues arrière, 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes, son vrai terrain de jeu, c’est la piste… pas pour les mauviettes…
Chez Audi, la grande berline A8 se veut entièrement nouvelle, nouvelle plate-forme, transmission intégrale et quatre roues directrices, 5,17 m ou 5,3 m de long en version L et rien que des moteurs en V : V6 trois diesel de 286 chevaux, essence de 340 chevaux, deux V8 4 l aussi au programme, 435 chevaux en diesel, 460 chevaux en essence, un W12 est aussi prévu sans oublier une alimentation en 48 V de quoi en faire des « mild hybrides », une version rechargeable avec V6 trois litres essence et bloc électrique fournit 449 chevaux et 700 Nm de couple.
L’A8 devient aussi de plus en plus autonome et connectée, intelligente pourrait-on ajouter, mais je me demande si les acheteurs européens vont comprendre, comme les Chinois, la nouvelle dénomination de puissance caractérisée par deux chiffres, 50 ou 55.
Ca ne veut rien dire du tout sinon induire les acheteurs qui n‘y comprennent vraiment plus rien : en erreur…
Si l’Audi A8 devient de plus en plus autonome et un peu « électrique », des versions du futur 100 % électriques trônaient également sur le stand, comme le coupé 2+2 autonome Aicon de 5,44 m sans pédale ni volant, 700 km d’autonomie pour les 4 moteurs électriques totalisant 354 chevaux et 700 Nm de couple.
Quant au concept Elaine basé sur un modèle e-Tron dont le niveau d’autonomie lui permet de se garer tout seul dans les parkings, son bloc électrique livre 500 chevaux pour 500 km, des chiffres ronds pour ce concept qui devrait être fabriqué à Bruxelles à l’usine de Forest !
L’électrique, n’est pas vraiment ma tasse de thé, la motorisation hybride c’est nettement mieux, mais le bon vieux moteur thermique n’a pas encore dit son dernier mot, Audi l’a bien compris avec le coupé et spyder R8 uniquement à propulsion, 1500 kg de muscle, 540 chevaux pour le V10 5,2 l, train arrière mieux contrôlé pour la dérive…
Nettement plus abordable, la RS4 Avant, quatre roues motrices, V 6 biturbo de 2,9 l, 450 chevaux, 600 m, boîte auto Tiptronic 8 rapports, de 0 à 100 km/h en 4 secondes, vitesse maxi de 250 km/h ou de 280 km/h en version débridée, tout cela avec un break compact, chaud, chaud devant…
Avis de naissances chez VW avec de multiples variantes électriques qui seront livrées en série dès 2025 alors que la nouvelle Polo ainsi que sa cousine espagnole Seat Ibiza vont devoir affronter pas mal de concurrents dans ce secteur.
Naissances, là aussi parmi les SUV’S du groupe à commencer par le VW T-Roc au design typé « baroudeur » ainsi qu’au Skoda Karoq, deux cousins du Seat Ateca qui s’offre un petit frère en deux roues motrices, l’Arosa.
Ca va faire bouillir la marmite…
Au sein du groupe VW, petit arrêt chez Lamborghini avec la version découvrable spyder de la Lamborghini S Aventador, les chiffres parlent d’eux-mêmes : V12 de 6,5 l, 740 chevaux, 690 Nm de couple, quatre roues motrices et directrices, 0 à 100 km/h en 3 secondes, vitesse de pointe de 350 km/h, peinte en bleu azur couleur de la mer en prime, c’est toute l’Italie qui vous accueille.
Lamborghini et Ferrari ne savaient pas se voir en peinture.
Depuis, les choses se sont calmées, Lambo est devenu de plus en plus allemand, Ferrari de plus en plus exclusif après son passage en bourse qui a littéralement boosté sa trésorerie.
A Francfort, il fallait bien que la marque au cheval cabré fête ses 70 ans de présence avec quelque chose qui rappelle ses racines italiennes.
Désormais, c’est le modèle Portofino, du nom d’un célèbre petit village de la Riviera Ligure qui remplace la California T, toujours en mode coupé/cabriolet avec le toit rétractable en dur et la formule 2+2…, c’est l’une des Ferrari les plus désirables mais aussi la moins chère de la gamme, seulement 196.000 €…, c’est (presque) donné.
Avec son éternel V8 turbo de 3,9 l qui chante à la moindre pression sur l’accélérateur et qui, renouvelé, développe 600 chevaux et 760 Nm garantissant le passage de 0 à 100 km/h en 3,5 secondes ainsi qu’une vitesse de pointe (en version fermée) de 320 km/h…, des performances au top…
Sur le stand en face, Maserati occupait une incroyable superficie mais ne pouvait offrir qu’une simple remise à niveau de la berline Ghibli avec deux nouvelles finitions : Granlusso et Gransport.
Les versions S et SQ4 s’accompagnent d’une puissance revue à la hausse : 430 chevaux pour un couple porté à 580 Nm, c’est toujours ça de gagné…
Après quinze ans de très bons et loyaux services et deux restylages, le coupé 2+2 Bentley Continental GT se veut entièrement nouveau.
Inspiré par le concept EXP 10 Speed 6 du belge Luc Donckerwolke, il se veut encore plus élégant, plus bas, plus large également, plus léger aussi de 85 kg avec une bien meilleure répartition des masses de 53/47 %.
Il concilie de manière sublime une modernité bien germanique ainsi qu’un écrin de luxe s’apparentant à un véritable salon anglais.
Sous le capot de cette belle auto qui en impose par sa classe, un W12 (en attendant un V8 ainsi qu’une version hybride), 6 l de cylindrée, douze cylindres dont la moitié peuvent se désactiver en mode « croisière », 635 chevaux, 900 Nm de couple, ces valeurs étant transmises aux quatre roues motrices en permanence via une nouvelle boîte automatique robotisée 8 rapports à double embrayage.
De quoi pointer à 333 km/h, accélérer de 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes, le tout sur un tapis roulant grâce à une suspension pneumatique adaptative.
A bord, très grand luxe évidemment avec écran tactile rotatif, on ne s’en lasse jamais…
En provenance également de Grande-Bretagne, le département SVO hautes performances de Jaguar s’est rappelé à notre bon souvenir avec une version hyperpuissante de la grande berline XJ le modèle 575, d’où 575 chevaux avec son bloc V8 suralimenté, châssis normal ou allongé, 700 Nm de couple, elle devrait atteindre près de 300 km/h en pointe tout en accélérant de 0 à 100 km/h en un peu plus de 4,4 secondes.
Les « lords » ne vont pas s’en remettre, appréciant au passage le retour du break XF qui peut se doter de quatre roues motrices tout comme d’ailleurs les « gentlemen farmer » qui avec le même moteur que la « Jag » mais un rien dégonflé à 525 chevaux et 650 Nm sont les rois du bitume avec leur Land Rover Discovery SVX 4X4, mais également en off road.
Quant à la future Jaguar de 2040 (c’est loin), elle aura beau être autonome et électrique, j’ai rarement vu quelque chose d’aussi moche…, heureusement que ce n’était qu’un prototype virtuel.
En revanche, bravo pour la petite sœur du SUV F-Pace, la E-Pace un rien plus courte mais qui avec son look et ses quatre cylindres essence et diesel devrait faire un « tabac » et mettre à mal la concurrence.
Puisque nous sommes en Grande-Bretagne (sic !), je n’ai pas rêvé, ce n’était pas un mirage, le stand McLaren (du moins lors de la journée de presse) était bel et bien à l’extérieur, exposé à tout vent !
Du jamais vu… et rien pour protéger ces belles autos, sinon une simple bâche.
Cela m’étonnerait beaucoup que McLaren n’ait pas assez de budget pour se payer un stand intérieur, n‘empêche qu’on se pose des tas de questions à propos de cette stratégie.
De mon côté, je m’en pose également car l’importateur feint ne pas me connaître, feint également ne pas connaître non plus (ou n’apprécie pas) GatsbyOnline (qui s’en tamponne totalement) et reste sourd à mes appels du pied.
C’est évidemment son droit le plus strict de ne pas m’envoyer de communiqués de presse et de ne pas me faire essayer ces voitures de sport qui se veulent selon certains « journalistes sérieux » au-dessus de la mêlée.
Moi, je n’en sais rien… mais cela contribuerait certainement à enrichir ma culture forte de plus de 50 ans de chronique automobile.
La balle est dans son camp ou plutôt dans celui de la jeune attachée de presse que je connais pourtant bien pour l’avoir appréciée durant des années chez BMW Belgium en tant qu’assistante presse…, ce serait tout de même dommage que j’en arrive à la conclusion que cette attachée de presse fasse mal son boulot vis-à-vis de son patron mais également des deux marques qu’elle représente en Belgique, McLaren et Rolls-Royce.
Revenons à l’Allemagne avec deux autres marques, Opel rachetée tout récemment par PSA ainsi que Ford, la branche allemande du constructeur de Detroit.
Depuis sa reprise par le groupe français et l’arrivée de deux nouveaux modèles dérivés de modèles Peugeot 2008 et 3008, à savoir Crossland X et Grandland X (X n’ayant rien à voir avec une quelconque traction intégrale) et l’arrivée de la nouvelle Opel Insignia Sport superbement dessinée, allégée, confortable, tenant convenablement le parquet, bien motorisée, surtout avec la version Insignia GSI (quelle époque !) 2 l turbo de 260 chevaux avec traction intégrale et boîte automatique 8 rapports, cette Opel 4 cylindres pourrait en remontrer à des versions nettement plus huppées, plus chères également.
Mais ce que je ne parviens toujours pas à comprendre c’est qu’avec des modèles comme la petite Corsa et l’Astra, concurrente de la VW Golf, Opel perd toujours de l’argent !
Pour le dernier trimestre, les pertes dépassent les 210 millions d’euros, soit quatre millions par jour de production.
Là, il va falloir qu’on m’explique et que Carlos Tavares, le nouveau boss, se retrousse les manches !
Quant à Ford, la petite Fiesta a été remise au goût du jour, mais c’est vers des modèles américains que se porte notre regard…, avec tout d’abord la Mustang qui fait un véritable malheur au niveau des ventes, plus de 400.000 exemplaires depuis 2015 dont près de 100.000 à l’exportation.
Un incroyable succès qui devrait donner des idées à GM pour sa Chevrolet Camaro, mais à première vue, rien ne bouge du moins en Europe.
Pour 2018, la Mustang se remet au goût du jour avec sa GT qui désormais développe 450 chevaux grâce au gros V8 aspiré de 5 l, alors que le petit quatre cylindres Ecoboost turbo 2,3 l perd un peu de chevaux, il descend de 313 à 290 chevaux afin de satisfaire aux dernières normes anti-pollution, du moins, c’est la version officielle.
En revanche, la boîte 6 automatique est avantageusement remplacée par une boîte automatique 10 rapports qui selon Ford avantage la conduite sportive tout en diminuant la consommation…, on ne demande qu’à essayer.
A bord, toujours cette impression de « plastique » bon marché, mais ça s’améliore un peu.., présence de phares LED, mais également d’un bien meilleur guidage de la suspension arrière.
Quelques remaniements stylistiques embellissent également ces deux modèles livrables en coupé Fastback ou convertible.
La Ford GT, une voiture de course en tenue de ville qui selon Ford devrait être aussi à l’aise sur la route que sur un circuit et qui invite à de grandes balades.
Oui, sans doute mais 1,11 m de haut, accès difficile et grandes tailles s’abstenir, mieux vaut avoir la taille Jockey et au préalable signer un chèque de 500.000 € tout en étant dans les bonnes grâces de Ford, sinon, nada : Un demi-million pour une telle voiture, est-ce bien raisonnable ?
Stricte deux places, pas de coffre, pas d’espace de rangement, avouez que pour les grands voyages, il faudra repasser d’autant que pour l’équipement surtout sécuritaire, c’est un peu riquiqui…
En revanche, le V6 3,5 l turbo a du répondant, 647 chevaux, 745 Nm, boîte auto 7 rapports, ceux qui ont eu la chance de l’essayer sont plutôt partagés, pas de couple en-dessous de 3.000 tr/min et temps de réponse du turbo beaucoup trop long ça ne cadre pas avec une sportive de haut vol.
En revanche, 350 km/h en pointe ainsi qu’un comportement de sangsue (ça colle à la route ou plutôt à la piste), mais un demi-million d’euros pour une belle machine de sport inutilisable au quotidien, c’est cher payé…, d’autant qu’il y a nettement mieux pour moins cher ! (à voir et lire en détail en un click ICI)
Borgward, c’est sans doute le plus allemand des constructeurs chinois.
Près de 55 ans après la disparition de ce groupe emblématique du Nord de l’Allemagne (Borgward, Hansa, Goliath et Lloyd), Borgward avait fait son grand retour à l’IAA de 2015 avec à sa tête un management allemand mais des capitaux chinois pour une production dans l’empire du Milieu.
Et d’annoncer en 2015 des chiffres de production qui aujourd’hui font un peu sourire, je l’avais fait remarquer à l’époque : 500.000 voitures en 2018, 800.000 en 2020 !
En un an, Borgward a fabriqué un peu plus de 70.000 unités vendues en Chine ainsi qu’au Moyen Orient.
En 2019 mais pas avant, Borgward devrait revenir en Europe avec notamment une assemble d’assemblage à Brême dans sa ville de naissance avec une production de 10.000 exemplaires par an.
A côté des modèles SUV’S BX5 et BX7 incorporant notamment des versions hybrides et full électriques, Borgward a dévoilé à Francfort un très beau concept Isabella, sorte de berline coupé 4 portes aux lignes étirées et plutôt séduisantes.
Sous cette belle carrosserie, on y retrouve la technologie du BX7i, à savoir deux moteurs électriques, l’un à l’avant, l’autre à l’arrière livrant ensemble 300 chevaux et 450 Nm de couple, de quoi autoriser une autonomie de 500 km…, 80 % de cette autonomie étant fournie sur une recharge rapide en quelque 30 minutes.
A suivre …
A Francfort et pour cause de désertion, les constructeurs français n’étaient pas en nombre !
Citroën n’avait qu’à offrir un petit SUV, i3 Aircross, cousin de l’Opel Crossland X alors que Dacia (appartenant à 100 % à Renault) mettait en avant son modèle SUV Duster complètement revu de fond en comble…, pas une seule pièce de carrosserie reprise de l’ancien mais bien les motorisations ainsi que les transmissions, deux ou quatre roues motrices.
A moins de 20.000 € superbement équipé en 4X4, c’estune affaire presque en or.
De son côté Renault nous transportait dans le futur, celui de 2030 avec un concept autonome et forcément électrique : Symbioz.
Un nom pareil, ça cache quelque chose, sorte de symbiose entre une maison et la voiture, du partage également.
La voiture, c’est une pièce à elle toute seule, sorte de bureau connecté où l’on se rencontre à quatre autour d’un bon verre ou d’un bon cigare.
Symbioz ou concept Z33, peut aussi recevoir ou partager de l’énergie avec cette maison, de quoi s’adapter à l’habitation et inversement.
2030, c’est demain…
Mais comme nous sommes en 2017, Renault nous avait amené une belle friandise, sa Mégane RS.
Avec l bloc 1800 Turbo drivé de celui de l’alpine, cette berline quatre portes se la joue sportive, 280 chevaux, 390 Nm de coulpe à partir de 2400 tr/min, quatre roues directrices pour plus de précision en virages, quatre modes de conduite au choix pour cette berline élargie qui peut recevoir une boîte 6 vitesses, et est chaussée de jantes de 18 ou 19 pouces.
La fête des pères c’était en juin…, trop tard…, mais Noël est en décembre…, quel beau cadeau à offrir…
Honda n’a pas pensé à moi lorsque la nouvelle NSX, cette supercar a passé plus d’un mois en Belgique alors que je suis un supporter assidu de cette marque nipponne.
Du coup, j’en veux un peu à l’importateur qui a bien du mal à se réorganiser et à proposer certaines voitures à l’essai alors qu’à Francfort, une nouvelle version hybride du SUV CR-V était présentée.
Trois moteurs dont deux électriques, un thermique essence, plus de groupe diesel disponible, elle débarque l’a prochain…, tout comme la Jazz enfin renouvelée et son bloc essence 1,5 l de 130 chevaux alors qu’une bien jolie surprise nous attendait sur le stand, un adorable petit prototype de mini électrique conçu pour la ville : Urban EV… prévu en série dès 2019.
Sur une longueur de 3,9 m, cette Mini trois portes qui s’inspire à la fois d’une VW Golf de 1974 mais aussi d’une Peugeot 205 est 100 % électrique.
A l’intérieur, deux banquettes pour quatre personnes, un écran immense sur presque toute la largeur du tableau de bord et, petite coquetterie sympa, des messages peuvent s’afficher sur la calandre entre les deux phares.
Je pré-termine avec un proto asiatique (chinois) dévoilé par le groupe Great Wall auquel appartient le constructeur Chery…, le Tiggo est un SUV coupé hybride, plug-in ou entièrement électrique.., de quoi annoncer une gamme qui devrait être lancée en Europe dans les années à venir.
Chery, retenez ce nom, ses réalisations actuelles exposées également à Francfort ne manquent pas d’intérêt.
Et je termine avec l’Aspark (ça vous dit quelque chose ? probablement pas, à moi non plus d’ailleurs)…
Comme ce concept était imbriqué au sein du stand Mazda, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un produit fabriqué à Hiroshima, il n’en est rien.
Aspark, ce n’est pas non plus un constructeur automobile mais bien le nom d’une firme faisant dans « l’événementiel » voulant faire parler d’elle avec des ingénieurs automobiles de renom…, d’où ce coupé OWL deux places avec une carrosserie-châssis carbone du type Space frame et des roues en magnésium !
Plus bas qu’une Ford GT40, moins d’un mètre de haut, très large cependant, cette “chose” pèse moins de 900 kg (860 très exactement).
Deux moteurs électriques totalisant plus de 1000 chevaux (du moins, c’est ce que le constructeur prétend) entraîneraient les quatre roues motrices, permettant d’accélérer de 0 à 100 km en 2 secondes, le chrono d’une Formule-1…, de quoi encaisser pas mal de G à l’accélération, et à cette allure-là, l’autonomie n’atteint même pas 200 km.
Spectaculaire en effet, c’est le but recherché.
Marcel PIROTTE