Salon de Genève 2015
Sous le signe d’un franc suisse “très fort”…
Par Marcel PIROTTE
1985 – 2015…, trente ans d’écart !
Au milieu des années 80, suite à une “votation” des habitants et contre l’avis du conseil fédéral, les Suisses adoptent la vignette autoroutière qui à l’époque coûte 30 CHF, soit l’équivalent de 18 €.
Aujourd’hui, il vous en coutera 40 CHF, sauf que depuis le début de cette année, le franc suisse a été réévalué de près de 20 %, adoptant pratiquement la même parité que l’Euro, soit 40 €.
Les entrepreneurs de la Confédération Helvétique parlent d’un véritable “tsunami monétaire”, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde…, c’est dans ce contexte un peu chahuté, que se tient le 85e salon de l’automobile de Genève qui a dévoilé pas moins de 130 nouveautés importantes.
La grande majorité des Suisses, les frontaliers, les importateurs de voitures et les concessionnaires se frottent les mains, de bonnes affaires en perspective avec un franc aussi fort…, on parle de remises de 10 à 15 % sur les voitures neuves, les acheteurs jubilent, tout comme d’ailleurs ceux qui font “leur plein” en France où le carburant est moins cher… et qui avec un tel taux de change permet également de gagner deux fois.
Les grandes surfaces françaises situées près de Genève font aussi le plein de clients helvètes toujours à l’affut de bonnes affaires.
Peut-on les blâmer ?
Tant pis si les produits manufacturés dans le Cantons seront plus chers à l’exportation, les montres, le chocolat, les armes… et si les hôtels vont bientôt devenir hors de prix pour les
étrangers, ils n’ont qu’à payer…, un point, c’est tout…
Raisonnement simpliste qui à terme pourrait se retourner contre cette économie où le taux de chômage dépasse à peine les 3 %…, d’autant que les étrangers vont devoir montrer patte blanche avant de pouvoir œuvrer dans cette terre promise que d’aucuns considèrent toujours comme un remarquable paradis fiscal superbement organisé où, la main sur le cœur, les banquiers vous assurent que la situation se régularise de jour en jour.
Ben voyons…
Après ce petit coup de gueule suite à ma note d’hôtel que je n’ai toujours pas digérée, coup de chapeau cependant aux organisateurs de ce traditionnel salon annuel de l’auto, rien à redire, c’est “nickel”, réglé comme une montre suisse, ça tourne comme une belle horloge…
Avant d’aborder les nombreuses nouveautés, une question lancinante préoccupe désormais bon nombre, de constructeurs automobiles qui ne jurent que par leur longue expérience du métier : ils se demandent simplement (mais en catimini seulement) s’ils ne vont pas être mangés tout cru par des géants comme Apple, Microsoft, Google…
Aujourd’hui, ils n’y connaissent sans doute rien en automobile, mais demain, ils pourraient donner le tempo, “les voitures autonomes”, retenez ce terme, on en reparlera…, ces nouveaux entrepreneurs ont tellement d’argent que les montagnes de dollars accumulés en très peu de temps donnent le tournis…
Voyez l’exemple de Tesla et de ses voitures électriques, une entreprise fondée par un Golden Boy d’origine sud-africaine, devenu Canadien, ensuite Américain : en 2014, Elon Musk pèse près de 8 milliards de dollars US.
Après cet intermède, place aux nouveautés de ce salon, de l’ordre de 130 avec une prédilection pour les voitures de rêve de plus en plus chères et de plus en plus puissantes mais également l’éclosion des SUV et autres Crossovers, qui relèguent la berline traditionnelle à des années lumière, alors que les voitures électriques ne font plus tellement rêver mais que les hybrides, surtout rechargeables, ont le vent
en poupe…
Elles permettent grâce à une formule abracadabrante, de diminuer en théorie et comme par enchantement les rejets polluants et surtout le CO2…, alors que dans la pratique, les chiffres de consommation annoncés par les fabricants (entre 3 et 5 l/100 km) sont tout simplement fantaisistes, impossibles à réaliser par le commun des mortels.., j’y revendrai dans un papier spécial consacré aux voitures hybrides.
Mais en même temps, ces chiffres font la joie des constructeurs qui du coup redoutent de moins en moins les 95 g/km de CO2 de 2021 pour l’ensemble de leur gamme au sein de la communauté européenne.
En outre, de pareils chiffres donnent bonne conscience… et de plus dans certains pays (comme la France par exemple), ils donnent droit à un bonus qui peut atteindre 4.000 € pour un maximum de 40 à 50 km d’autonomie électrique.
Sans doute une étape intermédiaire avant que la voiture à hydrogène zéro émission ne soit commercialisée.
Ce sera déjà le cas fin de l’année pour la berline Toyota Mirai, une berline à pile à combustible qui utilise de l’hydrogène comme carburant afin de produire de l’électricité.
Elle sera vendue dès septembre 2015 au Danemark, au Royaume Uni ainsi qu’en Allemagne moyennant une somme de 78.600 €.
Pesant plus de 1850 kg, cette berline familiale traction avant de 4,89 m de long animée par un bloc électrique de 156 ch et 335 Nm de couple, peut faire le plein d’hydrogène (5 kg) en moins de trois minutes seulement, suffisant pour effectuer des étapes de 500 kg sans émettre le moindre rejet polluant.
Seule ombre au tableau (et de taille), l’absence des points ravitaillement…, une station hydrogène revient à près de un million d’euros.
Mais on y arrivera, c’est sûr, pour autant que pétroliers se sentent enfin concernés.
En plus de cette Mirai, la Honda FCV à la ligne futuriste de 135 ch devrait être commercialisée au Japon ainsi qu’aux Etats-Unis dès 2016, le constructeur coréen Hyundai étant aussi sur les rangs avec son SUV ix35 Fuel Cell…
Et si l’on rêvait ?
A commencer tout d’abord par les super cars, les italiennes tout d’abord…
Ferrari, la marque incontournable.
Afin de diminuer les chiffres de consommation, la firme de Maranello se tourne vers le turbo, une technique vieille comme l’automobile et déjà appliquée sur le coupé/roadster California T.
Désormais, le V8 3,9 l du coupé 488 GTB se voit gavé par deux turbos, de quoi développer 670 ch, soit 100 de plus que la 458 Italia…, de 0 à 100 km :h en 3 secondes, ça décoiffe, assurément…
Au sein du groupe FCA (Fiat Chrysler Automobiles° dont le patron, Sergio Marchionne a touché en 2014 une rémunération qui bat tous les records, plus de 30 millions d’Euros… oui, vous avez bien lu…, Maserati semblait un peu à court d’inspiration !
Alfa sauve les meubles avec la version roadster du coupé 4C, alors que la firme de San Agata Bolognese, Lamborghini, faisant partie du groupe VW, présentait une Aventador SV encore plus radicale, 750 ch pour le V12, de 0 à 100 km/h en 2,7 s, vitesse maxi de 350 km/h, prix, de l’ordre de 320.000 €…, une paille …
Mais à mon avis, la plus belle sportive du salon, c’était bien la Ferrai F12 revue par le carrossier Touring, la Berlinetta Lusso habillée d’une carrosserie ô combien classique et dont les lignes moins tapageuses que celles des Ferrari actuelles devraient plaire à une clientèle nettement plus sélective.
Toujours dessinée par le jeune belge De Fabribeckers, chef designer chez Touring (dont la majorité des actions seraient entre les mains d’un important homme d’affaires belge, un bagnolard dans l’âme, il a vraiment bon goût), ce coupé habillé d’aluminium est toujours entrainé par le V12 6,3 l de 740 ch placé en position centrale avant.
Cinq exemplaires devraient être fabriqués, les prix n’ont pas été dévoilés mais comptez entre 400.000 et 500.000 €.
Petit tour de l’autre côté du Channel, avec un constructeur de voitures radicales, qui en l’espace de quelques années a véritablement su s’imposer, tout en faisant peur à la concurrence : McLaren.
650 ch pour la 650S, ce n’était sans doute pas suffisant pour mettre la concurrence à genoux…, place dès lors au coupé 675 LT, pour Long Tail (longue queue), 675 ch pour le V6 3,8l turbo encore plus boosté, seulement 1230 kg, de 0 à 100 km /h en moins de 3 s, 500 exemplaires prévus : 360.000 €.
“Pas assez cher, mon fils”…, aucun problème, la firme anglaise de Woking propose une version piste de la P1, la GTR hybride 1000 ch.
Ce coupé n’a reçu aucune homologation, ni pour la route, ni pour se mêler à des compétitions : résultat des courses, ce sont quelques privilégiés particulièrement bien antis qui au volant de ces versions très exclusives vont pourvoir s’amuser entre eux et se battre comme des chiffonniers sur des circuits recommandés par McLaren.
Mais avant de pouvoir de se défoncer face au chrono et d’acquérir cette P1 GTR, prière d’être l’heureux propriétaire d’une P1 de route.
Ce qui n’a pas rebuté un Belge passionné “bien dans ses papiers”…, d’acquérir sur le stand non moins de trois McLaren !
Prix de la transaction : pas loin de trois millions d’euros.
A noter qu’avec ces versions piste, McLaren n’est pas le seul constructeur à proposer une telle formule…, les Ferrari FXX K ainsi que l’Aston Martin Vulcan sont uniquement vendues à des amateurs de courses entre gentlemen possédant les mêmes voitures.
Elles génèrent des bénéfices faramineux pour les constructeurs : d’abord, ces voitures coutent les yeux de la tête à l’achat, 2,5 millions d’euros pour la Vulcan, sans compter la logistique pour les transporter d’un circuit à l’autre, les entretenir et surtout les réparer, car les propriétaires n’ont en général pas le même coup de volant qu’un Lewis Hamilton.
Du coup, les sorties de route sont plutôt nombreuses mais rarement filmées et comme la réparation de ces bolides coûte le prix d’un mini porte-avions, autant dire que les comptables de ces entreprises se frottent les mains.
Mais les constructeurs ont raison, s’il existe des “passionnés” prêts à claquer autant de pognon, pourquoi les priver de se faire plaisir ?
Restons en Angleterre avec deux artisans, Morgan et Lotus.
Dans le premier cas, le roadster Aero nous revient avec de nouveaux dessous, d’un coffre inversé afin de mieux ranger la capote… et d’un nouveau châssis en aluminium.
Pour entraîner cette propulsion pure et dure, BMW fournit toujours le bloc V8 de 4,8 l livrant 367 ch ainsi que 490 nm de couple, de quoi accélérer de 0 à 100 km/h en 4,5 s, le tout au volant d’un roadster à la ligne délicieusement rétro.
Mais progrès oblige, possibilité d’obtenir un écran tactile, un régulateur de vitesse et même des sièges avec coque en fibre de carbone.
Commercialisation, fin de l’année 2015.
Quant à Lotus, il serait grand temps de procéder à une refonte complète du réseau de distribution en Europe continentale, on ne s’y retrouve pas très bien.
Sans doute afin de faire patienter une clientèle assez fidèle, l’Evora devient nettement plus puissante, la version 400 animée par le V6 Lexus de 3,5 l grimpe à 400 ch pour 410 Nm de couple, de quoi avaler le 100 km/h en 4,2 s.
Quelques petites retouches esthétiques au programme et toujours la possibilité d’obtenir deux petits sièges d’appoint à l’intérieur…, un ensemble présenté comme : “une familiale sportive”, l’ancien patron de Lotus, Colin Chapman doit se retourner dans sa tombe.
En revanche, chez Aston Martin, présence d’un concept plutôt surprenant, le DBX, à la croisée des chemins entre un Crossover ainsi qu’un coupé sport.
Sous le capot, pas de V8 ni de V12 (un accord serait conclu avec AMG), mais bien quatre moteurs électriques, un par roue.
On n’en sait pas plus, bel exercice de style ou “one shoot”, l’avenir nous le dira…, en revanche, Aston renoue avec la berline de prestige sous le nom de Lagonda Tarf.
Bien cachée à l’abri de tous les regards, cette grande berline reposant sur le châssis de la Rapide S est animée par un V12 de 5,9 l dont la puissance sera fixée à la demande du client avec un maximum de 600 ch, tout comme d’ailleurs la finition ainsi que la présentation de l’habitacle.
Il n’y a sans doute pas plus bel écrin pour transporter rapidement et confortablement quatre personnes, plus british que cela, tu meurs.
Chez Bentley, pas de SUV Bentayga visible sur le stand, mais une autre et belle surprise, une svelte petite Bentley dont le design n’est pas sans rappeler celui des coupés Aston, la EXP 10 Speed 6.
De quoi venir concurrencer les Porsche 911 et les Jaguar F-Type, dont les modèles de haut de gamme s’offrent une transmission intégrale permanente.
Une Bentley toute en finesse, élégante, ça nous change des coupés et cabrio Continental GT toujours aussi imposants.
Et puisque nous parlons de Bentley, fleuron du groupe VW, la transition est plutôt facile.
Pour tout d’abord nous rendre chez Audi avec la nouvelle R8, moins bestiale, toute en courbes.
Pas de V8 (du moins provisoirement) pour ce coupé à moteur V10 de 540 ou 610 ch, à moins d’opter pour la version électrique autorisant 450 km d’autonomie.
Non loin de là, Porsche n’arrête pas d’accroître le nombre de modèles disponibles, 911 et Cayman n’échappent pas à cette déferlante.
Avec tout d’abord la 911 GT3 RS : nouveau six cylindres de 4 l, 500 ch tout ronds, de 0 à 100 km :h en 3,3 s pour ce coupé de feu, il est à vous moyennant 150.000 €.
Un peu moins cher, de l’ordre de 90.000 €, le petit crocodile, le coupé Cayman, voudrait bien manger sa grande sœur, mais ça semble difficile.
Qu’à cela ne tienne, le 3,8 l de 385 ch fait l’affaire, tout comme la boîte manuelle 6 vitesses, de quoi accrocher le 100 km/h en 4,5 s pour près de 300 km /h en pointe.
Freins carbone céramique en option, à Zuffenhausen, il y en a vraiment pour tous les goûts, le client est roi, un mot, un geste, Porsche fait le reste…
Encore un peu de patience pour voir débarquer le coupé Honda NSX, ce sera pour l’année prochaine.
Un merveilleux concentré de technologie…, trois ans déjà que l’on connaît cette NSX mais toujours présentée sous la forme d’un proto, cette fois, le design est très proche de celui du modèle de série.
Une hybride animée par un V6 3,5 l disposé en position centrale arrière et aidé par trois moteurs électriques…, une version “intégrale” qui devrait développer quelque 550 ch…, vivement 2016…
Ce sera aussi l’année de la commercialisation de la Ford GT en provenance des States, “LaFord” comme on l’appelle, un fameux pied de nez à “LaFerrari”…
On la croirait encore au stade de concept car, on jurerait qu’il s’agit d’une Lamborghini échappée d’Italie…, mais non, c’est bien la nouvelle réinterprétation du coupé GT40 des années soixante.
Mais cette fois avec un design de rêve, une structure en fibre de carbone ainsi qu’un V6 biturbo de près de 600 ch associé à une boîte robotisée à 7 rapports.
Pas question ici d’hybridation mais bien d’une muscle car bien américaine, tout comme d’ailleurs la Chevrolet Corvette Z06 entraînée par un V8 6,2 l à compresseur…, d’où 660 ch, 881 Nm de couple, les Ferrari F12 et Porsche turbo peuvent aller se rhabiller…, d’autant que cette super car se négocie à prix d’ami, moins de 100.000 €, c’est donné !
Ce n’est pas le cas chez Koenigsseg, petit constructeur suédois de voitures d’exception, il a juré de mettre tous les autres constructeurs à genoux, son arme, sa folie, le coupé Regera.
1500 ch avec notamment trois moteurs électriques…, la Bugatti Veyron est dans les cordes, elle ne peut faire aussi bien, seulement 1200 ch, bof…
La dernière d’une série de 450 exemplaires a d’ailleurs été produite, “LaFinale”, c’est son nom, près de deux millions d’Euros par exemplaire…, Bugatti doit avoir gagné pas mal d’argent…
Détrompez-vous, un célèbre cabinet d’analyse financière, Bernstein Research, a calculé que chaque Veyron produite faisait perdre à l’entreprise quelque 4,6 millions d’Euros…, soit un total de plus de 1,7 milliard d’Euros partis en fumée pour le Groupe VW…, une paille…
Ce qui n’est pas le cas du constructeur espagnol Spania.
Un coupé GT de rêve, que la Spano GTA : V10 de 8 l, 925 ch, 1220 Nm, boite robotisée, 7 rapports, 370 km /h, de 0 à 100 km/h en moins de 3 s, pour ce coupé reposant sur un châssis monocoque en aluminium.
Le prix est inconnu !
En revanche, celui du coupé danois Zenvo ST1 revu pour 2015 est connu : 800.000 €.
Pour un coupé hautes performances animé par un V8 6,8 l livrant la bagatelle de 1104 ch et 1400 nm de couple, de quoi assurer des performances assez ahurissantes, 375 km/h sur piste, 2,6 s pour atteindre 100 km/h.
Présence d’une nouvelle boîte robotisée 7 rapports et d’un habitacle repensé tout comme d’ailleurs les nombreux paramètres gérant les aides à la conduite…, ça aide…
Revenons sur terre pour découvrir une petite sportive très abordable, le nouveau roadster MX-5, la quatrième génération est avancée mais toujours des recettes bien japonaises, comme une compacité encore revue, 3,91 m de long, un poids contenu, un tout nouveau châssis ainsi qu’un choix de moteurs essence 1,5 l et 2 l, de quoi susciter l’envie de posséder ce roadster fabriqué depuis 1989 à près d’un million d’exemplaires.
On en reparlera, c’est sûr…
Rendez-vous dans le courant de l’été pour un essai détaillé.
Le groupe FCA a également annoncé que le futur roadster développé avec l’aide Mazda, portera le nom de Fiat 124 sport.
Toute une époque…
Les familiales sportives ne sont pas en reste.
A commencer par la Cadillac coupé ATS-V qui avec son V6 biturbo voudrait venir chatouiller les Audi RS, BMW M et autres Mercedes AMG.
Avec son 6 l de 461 ch et 603 Nm, le tout accouplé à une boîte mécanique 6 rapports, ou automatique 8 vitesses…, ce coupé en a les moyens (0 à 100 km :h en moins de 5 s), mais pour que la marque redécolle en Europe, il faudrait tout d’abord mettre en place un service après-vente digne de ce nom.
Avec en prime des prix très compétitifs, cela vaut sans doute la peine de s’y atteler.
Dans ce même état d’esprit, la berline Lexus GS F n’a plus rien à voir avec les versons hybrides.
Place à un bon V8 atmosphérique 5 l un rien dégonflé apr rapport à celui du coupé, mais qui livre ici 473 ch et 577 Nm de couple, toutes ces valeurs étant transmises aux roues arrière via une boîte auto 8 rapports et un châssis renforcé mais également d’un différentiel pouvant être réglé suivant trois modes de conduite.
Parmi les modèles plus compacts mais tout aussi affutés, on retiendra que l’Audi RS3 va mener la vie dure à sa concurrente, une certaine Mercedes A 45 AMG.
Pour ce faire, Ingolstadt installe son cinq cylindres turbo de 367 ch et 465 nm de couple avec bien évidemment la transmission intégrale Quattro et sa boîte robotisée 7 rapports, capables d’envoyer toute la sauce vers l’arrière, alors que des freins en carbone sont disponibles en option.
Pour ceux qui veulent se défouler sur circuit, c’est tout simplement indispensable.
Opel propose une Mini Corsa OPC, 1,6 l turbo, 207 ch, freins Brembo, différentiel autobloquant mécanique (la Peugeot 208 GTI est carrément dans la ligne de mire), le 1,6 l turbo étant accouplé à une boîte robotisée dont la rapidité de passage des rapports aurait été améliorée.
Les quatre roues motrices, voilà bien une technologie que retient la nouvelle sportive de la gamme Ford Focus, la RS qui partage son moteur 2,3 avec celui de la Mustang (!) devrait revendiquer 310 ch.
C’est aussi la même puissance délivrée par le bloc 2 l turbo de la Honda Civic R qui du coup devient la traction avant la plus puissante du marché, de quoi affoler les chronos, de 0 à 100 km/h en moins de 6 s, vitesse maxi de 270 km/h.
Et pour couronner le tout, 400 nm de couple, boîte 6 vitesses : 35.000€, pas cher payé pour se faire plaisir.
Avant de passer au chapitre des familiales du type Crossovers, breaks et autres SUV, place au rêve.
Avec notamment quelques prototypes plutôt intéressants, comme l’Audi Prologue, sorte de grand break de plus de 5 m de long, de toute beauté.
Il devrait donner le ton mais également venir se positionner comme un concurrent direct des Mercedes CLS Shooting Brake.
A mon avis, l’une des plus belles réalisations du salon, tout comme d’ailleurs la VW Sport coupé GTE concept qui devrait remplacer la VW Passat CC tout en englobant les dernières réalisations en date de la gamme Passat qui vient d’ailleurs d’être sacrée “Voiture de l’année 2015″…, un titre qui consacre une familiale classique livrable en berline, break, traction avant, quatre roues motrices, motorisations essence, diesel et même en hybridé rechargeable.
Saluons le retour de la Mercedes Maybach pullman de 6,5 m de long proposée à partir de 500.000 €.
Sans doute une belle réalisation mais à notre avis manquant de finesse et surtout de prestige…, Mercedes n’a jamais réussi à refaire une 600 Pullman avec autant de classe que celle des années soixante.
Dommage que tout cet ensemble manque de finesse alors qu’à quelques mètres de là, trône une autre icône du très grand luxe automobile, la Rolls Serenity.
Basée sur le châssis de la Phantom…, avec tout d’abord une décoration extérieure la plus chère réalisée par Rolls, incluant des éléments naturels comme des fleurs ou des arbres “noyés” dans la carrosserie, utilisant pour ce faire la technologie nipponne de la “peinture inconsciente”…
Mais ce n’est encore rien à côté de l’habitacle dont le toit se voit tapissé de soie Made in china, cet exemplaire unique ayant été vendu à un couple particulièrement bien nanti originaire de Malaisie.
Une véritable ouvre d’art.
Je n’en dirai pas autant des nombreuses réalisations signées Mansory…, 60 à 80 voitures sont ainsi transformées chaque année et pas toujours de manière très heureuse par ce préparateur allemand installé en Suisse.
Avec une clientèle russe et celle du Moyen-Orient qui bien souvent ne jure que par le bling bling, Mansory est prêt à satisfaire tous leurs caprices les plus fous, comme cette Mercedes G bariolée à la militaire.
Comme camouflage dans le désert, ça semble plutôt efficace…
En revanche, le préparateur allemand Brabus, spécialiste Mercedes, ne fait pas dans la dentelle…, avec notamment la rocket, version bestiale de la 65 AMG : jantes de 22 pouces, 900 ch, 1500 nm de couple, 0 à 100 km/h en moins de 4 s, une véritable fusée sur quatre roues moyennant un chèque de 350.000 €.
Mais ce n’est encore rien à côté des réalisations Brabus du département Classic.
Là, on refait des SL mythiques “dans leur jus”, mais nettement mieux que les versions originales.
La preuve avec un roadster 300 SL matching number, de toute beauté, entièrement démontée et refaite de A à Z, son prix : 1.890.000 €, fermez le ban…
Genève 2015, cette édition aura été marquée par la déferlante d’une nouvelle race de familiales, les Crossovers, SUV et autres breaks.
Qui de plus en plus font appel à des motorisations hybrides rechargeables.
Comme le concept Mitsubishi XR qui, à terme, devrait remplacer l’an prochain le SUV ASX.
Avec en prime un design très osé, une partie arrière incluant un déflecteur, quatre places sur une longueur de 4,49 m, la traction avant ainsi qu’une motorisation hybride faisant appel à un bloc essence 1,1 l turbo ainsi qu’un moteur électrique, de quoi fournir au total quelque 163 ch, la transmission étant confiée à un ensemble de trains épicycloïdaux comme sur les Toyota Hybrides.
De l’hybridation, il en aussi question à propos du dernier Hyundai Tucson qui remplace ainsi l’IX35.
Le constructeur coréen revalorise ainsi ce nom mythique pour ce SUV compact qui du coup associe un diesel 1,7 l de 115 ch ainsi qu’un bloc électrique de 68 ch, de quoi se recharger en 2 ou 5 heures selon la prise et assurer une autonomie électrique de 50 km.
Bien évidemment, Tucson se décline également en versions purement thermiques avec un choix de moteurs essence de 132 et 175 ch ainsi que trois diesel de 115, 136 et 186 ch, une toute nouvelle boîte automatique robotisée 7 rapports figurant au programme.
Tout en restant plus classique, Renault a dévoilé son modèle Kadjar, cousin du Nissan Qashqai, partageant notamment ses dessous, les motorisation essence et diesel, de 110 et 130 ch, deux ou quatre roues motrices, boîte manuelle ou robotisé.
En revanche, le design s’avère légèrement différent, très élégant, beaucoup de place à bord pour 4/5 occupants, grand coffre modulable et finition soignée.
Kadjar impressionne, il devrait faire un tabac dès l’été, c’est de bon augure.
Tout comme d’ailleurs le Mazda CX 3 Crossover urbain de 4,28 m au style très musclé…, là aussi, deux ou quatre roues motrices au menu, diesel de 105 ch, essence de 120 et 150 ch, assurément, une valeur sûre.
Quant au futur concept Seat 20V20, il devrait arriver sur le marché dans le courant de l’année prochaine.
Un superbe Crossover qui reprend les dessous du VW Tiguan et la fameuse plate-forme MQB, mais avec un design bien catalan, tout en courbes, très bien conçu !
Attirant, il ne passe pas inaperçu.
Quant a VW Touran, renouvelé de fond en comble, il s’allonge de 13 cm pour culminer à 4,53 m et pouvoir ainsi accueillir 5 ou 7 occupants.
Coffre giga et motorisation essence et diesel de 110 à 190 ch, de quoi ratisser large.
C’est aussi le but avoué de Honda qui en 2015 déboule avec un très grand nombre de nouveautés, comme le Crossover urbain HR-V, la “Joy machine” est de retour, 4,30 m, bloc essence 1,5 l de 130 ou diesel 1,6 l de 120 ch.
Quant à la Jazz, ce petit monovolume compact de 3,92 m est un véritable champion de l’espace disponible, grâce à ces Magic seats arrière pouvant être repliés à l’envi.
Le nouveau moteur essence 1,3 l est accouplé à une boîte mécanique 6vitesses ou CVT.
Toujours en direct du Japon, le prototype Subaru Levorg devrait dans le courant de cette année venir remplacer le break Impreza…, avec en prime de nombreuses aides à la conduite.
Proto intéressant que celui dévoilé par Kia, le Sportspace concept de 4 ,85 m de long, un break “de chasse” plutôt agressif avec 250 ch sous le capot.
Chez BMW, la série 2 Active Tourer hérite d’une version allongée 5/7 places baptisée Grand Tourer alors que Mercedes avec la GLE copie tout simplement et sans la moindre vergogne le X6 de BMW ! L’Infiniti Q30 en profite elle aussi afin de reprendre les dessous et les moteurs de la Mercedes classe A, cela fait partie des accords signés avec le groupe Renault-Nissan.
Les chinois ont aussi débarqué à Genève, avec notamment le SUV Qoros, pas moche du tout, animé par un boc 1,6 l turbo essence.
Mais pas le moindre commentaire par rapport à sa commercialisation en Europe.
Afin de terminer avec les minis, petit coup d’œil chez Skoda avec la berline Superb.
Un seul mot “superbe”.
Basée sur la plate-forme MQB du groupe VW déjà mise à toutes les sauces, cette grande berline de 4,86 m gagne encore 8 cm au niveau de l’empattement tout en accueillant un coffre giga de 625 à 1760 litres, soit le plus vaste de sa catégorie.
Le design classique ne manque pas de classe mais sous le capot, uniquement des quatre cylindres, essence ou diesel, de 120 à 280 ch, traction avnt ou quatre roues motrices, boîte manuelle ou robotisée du style DSG.
A l’intérieur, ambiance résolument “Premium”, de la grande classe assurément.
Les minis, elles étaient aussi de la partie.
Avec tout d’abord, la petite sœur de la Corsa, on l’appelle Karl, du prénom d’un des frères de la grande fratrie Opel…, 3,68 m de long, 5 portes, une citadine par excellence surtout avec le bloc trois cylindres essence 1 l de 75 ch.
Opel et Suzuki ont filé le parfait amour pendant de très nombreuses années, le constructeur nippon veut désormais voler de ses propres ailes.
Avec deux prototypes de Minis, l’i-M4, petit 4X4 hybride qui pourrait succéder au Jimny ainsi que l’iK2 chargée de succéder à la Swift, avec sous le capot un tout nouveau moteur turbo de 1 l.
On en reparlera, c’est sûr…
Tout en restant au Japon, le proto Lexus SF-A s’avère un bel exercice de style mais aussi marque
l’arrivée prochaine de Lexus dans le segment des citadines.
Cette mini berline de 3,4 m à la ligne résolument futuriste peut tout de même accueillir 4 occupants, c’est pas mal…
Mais il y a encore mieux avec le prototype Nissan Sway, qui devrait succéder à une Micra toujours aussi fade.
Ici, le design explose, tout comme d’ailleurs ses lignes très effilées, 4 m de long, c’est diablement bien réussi, Nissan écrase la concurrence des citadines, le constructeur nippon serait bien capable de nous refaire le coup de l’immense succès des Qashqai et Juke, on croise les doigts.
Et de faire un tour par la Corée avec une réalisation signée Ssang Yong, marque désormais aux mains du fabricant indien Mahindra.
Tivoli, c’est son nom, on dirait une Skoda Fabia, elle inspire confiance pour cette réalisation 4 portes à chemin entre une berline ainsi qu’un SUV devant être animée par un bloc essence de 126 ch, un diesel serait également prévu.
Et pour terminer, oui c’est la fin, arrivée de deux nouvelles marques automobiles, ce n’est pas courant.
Avec DS automobiles, troisième entité du groupe PSA qui pour l’occasion présente une DS5 ornée de sa nouvelle calandre.
Et Borgward également de revenir, une marque allemande fondée en 1929 par Carl Borgward, un industriel de génie mais qui ne savait pas compter.
D’où sa disparition en 1961 dans laquelle Mercedes a joué un rôle important, mais qui avec l’aide de capitaux chinois et suisse va nous proposer dès septembre prochain une sorte SUV électrifié et connecté…, le nouveau siège social de l’entreprise devant être basé à Stuttgart.
Sur le stand, pas de trace de la nouvelle Borgward, ni même une maquette (c’est le petit fils Christian qui voudrait relancer la marque), mais bien le nouveau logo et surtout un très beau coupé Isabella TS des années cinquante.
Une superbe voiture qui m’a rappelé bien des souvenirs.
Ma “prof” de français à l’Ecole Moyenne de Bertrix dans les Ardennes, conduisait chaque jour ce superbe coupé.
J’étais à l’époque tombé amoureux des deux ; la “prof” et l’Isabella…, d’autant que cette “prof” très avenante portait un prénom tout aussi charmant : Isabelle…
Marcel PIROTTE