Shelby Focus ST, jusqu’à l’écœurement…
Une fois que le vieux dinosaure s’est rendu compte que des centaines d’opportunistes copiaient sans vergogne “ses” AC Cobra, il s’est remis à la tache…
Il a d’abord tenté d’interdire que quiconque réplique “ses” autos, puis comme il n’avait pas gain de cause partout, il a vendu ses droits contre des royalties et, en finale, à soi-disant retrouvé des châssis d’époque intacts sous une couche de poussière en dessous de son lit…
Finalement, après avoir recommencé, il n’a plus arrêté, c’était plus fort que lui…, comme un boulimique qui avale tout, surtout des aliments gras et sucrés qu’il mange jusqu’à l’écœurement…, il a englouti les premières bouchées des millions de dollars récoltés, avec facilité, regrettant d’avoir craqué si tard…, sans honte de son comportement.
Après avoir créé d’authentiques fausses Cobra et s’être vendu à Ford pour lancer les “nouvelles” Mustang Shelby déclinées inlassablement sous de multiples versions, toutes plus consuméristes les unes que les autres, le vieux est mort dans des circonstances émouvantes liées à des pratiques sexuelles assez limites… (une histoire de gros seins plutôt que de gros sous)… et l’affaire des authentiques faux et des utilisations des labels Shelby et Cobra est allé crescendo…
Trop c’est trop, déjà que 50% des Ford Mustang survivantes sont décorées façon Shelby…, que les “nouvelles” Mustang sont poussées jusqu’à l’absurde de décorations Shelby…, que des petits futés transforment des Mustang basiques en fausses Shelby plus “vraies” et “belles” que les rares authentiques… et que les kit-cars Cobra continuent de pulluler, polluant de plastique tout le mythe…, voilà-t-y pas que Ford pousse le bouchon bien profond dans le fondement des beaufs (le viol anal des crétins n’est pas attaquable juridiquement puisqu’il est librement consenti), en sortant une Shelby Focus ST, décorée comme un arbre de Noël à Pâques…, c’est écœurant !
Carroll Shelby est six pieds sous terre…, mais sous prétexte que son esprit anime encore et toujours la passion de la performance chez les artisans (sic !) de ce petit constructeur localisé à Las Vegas…, fidèle à la tradition établie par son fondateur (re-sic !), Shelby American entend non seulement marquer l’histoire mais aussi répéter les exploits de son passé (gag !).
C’est ainsi que ces commerçants voudraient que l’histoire se répète rien qu’avec le dévoilement au Salon de l’Auto de Détroit 2013, de la “nouvelle” Shelby American Focus ST qui évoque la Shelby GLH que Carroll Shelby avait développé chez Dodge au cours des années ’80 (pour se renflouer financièrement) !!!
À la base, il s’agit d’une Focus ST à laquelle on a greffé un ensemble d’options assez comiques qui coûte 14.995 dollars américains en plus de la Focus ST…, seulement (sic !) 500 exemplaires de ce modèle “spécial” seront construits par année…
Chez Shelby, on en vient à racler les bas-fonds pour faire de l’argent, quitte à massacrer l’image…, notez, qu’au point ou elle en est, l’image…, la signature visuelle distinctive, celle qui doit faire vendre…, est assurée par des inserts plaqués carbone à l’avant comme à l’arrière, ainsi que par trois ensembles graphiques de très mauvais goût et qui datent…
Le moteur 4 cylindres turbocompressé de 2,0 litres de 252 chevaux est celui de la Focus, inchangé, par contre, les suspensions, jantes et pneus ont fait l’objet de quelques modifications, histoire de justifier le prix et laisser croire qu’on a voulu extraire le maximum du potentiel de performance de la petite bombe de chez Ford !
En physique, le grand postulat de base, c’est que toute action entraîne une réaction (comme dans les très mauvais films de Steven Segall, Bruce Willis, Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger et l’inénarrable Jean-Claude Van Damme)…, visiblement, cela s’applique aussi aux automobiles créées par des épiciers pour les crétins…
Ainsi, avec la présentation de la “nouvelle” Focus Shelby, cette “création” d’une bande de vieux thrashers sur le retour, pas mal de critiques se rejoignent : trop con, production débile, décorations des carrosseries trop vieillottes, aspect général manquant de gnaque…
Vous croyiez que des Shelbystes pur jus allaient supporter qu’on remette en cause leur virilité sans broncher ? Ah là c’est sûr, on va voir ce qu’on va voir (pour ceux qui n’ont pas été définitivement aveuglés, pour le moins), parce que ces gars sont pas content et qu’ils ont l’air bien décidé à montrer ce qui se passe quand on les chauffe un peu trop.
Cette radicalisation semble porter ses fruits, la vue d’une Focus Shelby dans les clubs d’authentiques Shelby rend l’atmosphère lourde et malsaine, les mecs n’admettent pas que Ford prétende avoir ainsi retrouvé la paire de burnes bien texanes de Carroll Shelby égarées dans son cercueil…, derrière lui, les historiens sont au taquet, ce qui les rend furieux et particulièrement intenses dans leurs commentaires.
Avec cet article, j’espère augmenter la pression d’encore un cran dans la foulée avec quelques commentaires particulièrement lourds aux allures de rouleau compresseur, expédiés à vitesse supersonique.
Le hic avec cette Ford Focus Shelby ST, c’est que se référer à Shelby qui était le symbole des Pony-cars, ça bourrine, bourrine et rebourrine, jusqu’à l’écœurement…, car, à la voir sous ses différentes couleurs avec des décorations toutes particulièrement hideuses, il n’y a rien qui soit chargé en adrénaline à se mettre sous la dent…, ça surnage dans un océan de médiocrité… et même à l’intérieur on s’emmerde assez fermement…, c’est une grosse déception…, pire, Ford et Shelby finissent par agacer à force de vouloir faire du fric…
Le style particulièrement neuneu n’aide pas non plus : en gros, on ne demande pas à un constructeur de bagnole de livrer des pensées philosophiques profondes, mais tout de même, de là à sombrer autant dans la caricature…
Shelby, en 2013, ressemble à un long calvaire où le groupe compense son manque d’idées par une agressivité débordante mais sans aucun réel but autre que de faire un max de pognon le plus vite possible.., quel dommage, parce que bordel…, les Shelby des années ’60, c’était quand même pas rien…
Le constructeur automobile Ford semble résolu à prendre d’assaut le marché nord-américain en l’inondant de modèles que les consommateurs ne peuvent tout simplement pas ignorer : d’abord les Ford re-lookées Shelby…, la Mustang depuis plusieurs années…, maintenant la Focus ST…, mais aussi un Pick-Up Shelby, le bon vieux F-150 SVT Raptor re-badgé…, en attente de la Taurus EcoBoost Shelby…, de la Fusion Shelby…, de l’Escape Shelby…, de la Fiesta Shelby… et en finale de la Ka Shelby…, jusqu’à l’écœurement !
Le châssis de la Ford Focus ST Shelby 2013 est identique à celui de la Focus de base et de plusieurs autres modèles, dont le nouvel Escape et la future C-MAX…, compact, il n’en demeure pas moins assez flexible (sic) pour qu’on l’apprécie moyennement dans la vie de tous les jours.
La Focus Shelby est équipée d’un dispositif de compensation de l’effet de couple et d’un système de contrôle de la stabilité qui gère la distribution du couple, particulièrement dans les courbes, on peut le désactiver complètement en mode Normal ou Sport.
L’assistance de direction est électronique, tout comme un max de fonctions qui auraient du rester simples…, on s’éloigne de plus en plus des réparations faciles et pas trop couteuses effectuées par des petits garagistes sympas…, à basse vitesse, le diamètre de braquage déçoit beaucoup…, tout ceci est jumelé à une suspension sport exclusive qui abaisse le châssis de 10 millimètres (ahahahahahahah) !
Les routes de campagne sinueuses sur lesquelles j’ai pu essayer cette voiture, m’invitaient à attaquer…, du bonbon…, s’abreuvant d’essence super, ce moteur génère une puissance de 252 chevaux, faisant passer la voiture de 0 à 100 km/h en 6,5 secondes avant d’atteindre une vitesse de pointe de 250 km/h.
Les choses sont devenues plus intéressantes avec la fonction de surpression qui, à la manière d’un bouton turbo-boost dans un jeu vidéo de course, autorise une poussée supplémentaire pendant 15 secondes…, pour y accéder, il suffit d’écraser et de maintenir l’accélérateur au plancher…, la poussée en question se fait sentir quelque part entre 3.000 et 4.500 tours/minute…, le moteur EcoBoost de la Focus ST s’adjoint d’une solide boîte manuelle à six rapports qui aime être manipulée avec conviction…, tandis que le positionnement des pédales s’avère correct pour le talon-pointe.
La Shelby Focus ST se montre rapide à défaut d’être électrisante, une chose est sûre : elle fait toujours sourire…, sa distribution de puissance me rappelle celle de la Volkswagen Golf R…, dans sa plage de régime optimale, la voiture fonce avec aplomb sans trop donner l’impression qu’elle s’emballe ou désobéit aux commandes…
En tant que hatchback compact à cinq portes (incongru pour une Shelby), elle paraît aussi bien que Kim Kardashian en bikini…, elle est grotesque…, on remarque surtout ses jantes de 18 pouces, ses pare-chocs accentués, son aileron arrière, ses jupes latérales et bien sûr son tuyau d’échappement central.
À l’intérieur, les sièges Recaro et l’épais volant rehaussent l’environnement de conduite qui, autrement, ressemble de très près à celui de la Focus ST ordinaire…, sans oublier le système qui canalise le son du moteur jusque dans l’habitacle…, amusant quoique peu utile et franchement débile.
À 45.000 $…, soit 30.000 $ pour la Focus ST + 14.995 $ pour les décalcomanies Shelby…, la Ford Focus ST Shelby 2013 affiche un prix sidérant…, pourtant, la production a déjà débuté et les premiers exemplaires arrivent chez les concessionnaires américains depuis la fin août….