Show et froid…….
Bon, faut pas m’embrouiller, là, c’est déjà suffisamment embrouillé comme ça…
Je ne sais plus ou j’en suis là, si vous m’obligez à être précis, quoique vous ne me demandez rien, mais je devine… je vais craquer !
Je m’embrouille de cet embrouillamini, c’est de votre faute, faut vous calmer, me laisser écrire paisiblement…
Oui… Bon… Nouvelle tentative… Donc… je continue envers et contre “tousses“… Ce que je veux dire, en l’écrivant, c’est que vous ne savez toujours pas quel est le but de tout ceci ! Donc…, je me suis dit que tout ce bastringue que nous supportons avec le Coronavirus… et bien c’est pareillement identiquement la même chose que les shows de voitures anciennes…
Ben oui, quoi… Imaginez ! Vous pensez, rêvez, espérez, croiyez, imaginez que vous allez bientôt pouvoir revisiter des shows d’automobiles sans plus devoir vous astreindre au confinement, espérant vivre une jouissance masturbatoire…
Je vous ferais grâce de la narration du temps pour y arriver, des heures de route, ce qui explique que les Popus de base, les Popus chics (de la haute) les Popus d’ailleurs (hello à vous tousses!) ne viennent quasi plus dans les shows consuméristes, que ce soient celui de la fête Parisienne des vieilleries automobiles Franchouilles (Rétromobile !)et celui de la fête franchouille des autos neuves (le Mondial) et aussi dans les shows périphériques locaux qui s’apparentent pour certains de plus en plus aux foires de bestiaux mécaniques, aux boudins et à la connerie généralisée…
J’avoue qu’avant les péripéties du Coronavirus je ne “swisse” pas allé qu’à Rétromobile, je suis allé un pneu partouze… et à chaque fois, plus où moins profond, j’ai eu le sentiment de me faire sodomiser… et en ces suites assez profondes, quel plaisir intense j’ai éprouvé à me rendre compte qu’il y avait vraiment plus con que moi sur terre…
En arrivant… PAF, c’est le choc, hallucinatoire… du prix du ticket d’entrée !
C’est comme le sentiment d’être pré-sodomisé… exactement ce que doivent ressentir les visiteurs et visiteuses de shows !
Sans même savoir si en retour il y aura jouissance !!!!
Je ne sais pas combien d’atteintes sadomasochistes aux bourses des client(e)s pénétrant dans ces cloaques peut-on comptabiliser en noir et blanc, toujours est-il qu’on le sent passer d’entrée de jeu ! Piting !!! Certains prennent un malin plaisir à faire tout pour rendre les gens cons… La connerie est une force, même Platon l’a reconnu !…
En effet, pour un plaisir masturbatoire solitaire, c’est déjà le prix d’une passe vite-faite…, mais en couple, ça double la mise… et pour les masochistes qui déboulent en famille nombreuse, c’est quasiment l’alloc de Grand-mère qui y passe !
C’est à croire que la connerie fait la force de certains amateurs de bagnoles, neuves et vieilles, plus on est de cons, plus c’est efficace…
Certains se rassurent toutefois dans le fait qu’il y a plus malheureux que soi !…
Par exemple : “Si j’avais les 2 jambes coupées et que je n’avais en plus pas trop le moral, il y aurait toujours un crétin pour me rappeler que ça pourrait être pire et que je pourrais, en plus, avoir les 2 bras coupés, ce qui me ferait une belle jambe (laquelle ?) de me dire que je pourrais être encore plus malheureux !…
En gros, cela revient à se réjouir du malheur des autres : restez malheureux en gros parce que vous nous faites du bien à être malheureux ! Rien que de le dactylographier, je serre les fesses…
Surtout, restez avec moi, ici, sur ce site, pour vous complaire du malheur des autres !… Visiter un show c’est avant tout un plaisir masochiste… et on est toujours servi dès l’entrée, le plat de résistance étant gratiné…
A peine entré, on voit de suite que l’espoir en une vie meilleure pour les gros, moyens et petits commerçants fait des victimes…
C’est certain qu’avec la récupération en clientèle de tout ces gens, psychanalystes, psychiatres et psychologues dégotteraient une vraie mine d’or… comme dit ma psychiatre : Avec vous je ne comprends plus les mystères de la vie…
Le malheur est finalement utile car régulateur et fort vecteur de stress… si vous n’avez pas de problèmes, vous n’êtes pas marchand pour notre société…
Au fond, les politiciens ont tout intérêt à entretenir le malheur de façon subtile car c’est leur fond de commerce que de tenir des promesses qu’ils ne pourront jamais tenir…
Bref, tout cela pour dire que le malheur est utile ainsi que les emmerdeurs (surtout les journaleux qui crèvent de la déglingue de la presse) qui viennent juste dire 3 conneries sans rien démontrer et qui s’en vont…, ainsi va la société, plus l’ambiance générale est pourrie, plus les gens ont du stress et sont productifs et faciles à manipuler…
Je ne vais pas changer mon fusil d’épaule, je vais juste changer mon pénis de coté dans mon slip…
Alors je répète, vivent les emmerdements et vive le suicide anal via les enculades généralisées…
A force de mentir aux gens, les politiciens, tout comme les grands criminels du commerce devraient développer de graves pathologies comme des cancers etc… mais, au lieu de cela, ils ne développent rien du tout car, tout ce “beau” monde ne culpabilise pas parce que, totalement inconscient de ce qu’ils sont en train de faire et dire… mentir est chose grave, on ment toujours aux autres, parfois à soi même… les jeux sont de toute façon, faits…
Donc…, à peine entré, dans un show (et c’est pire pour Rétromobile qui est le summum du foutage de gueule), on voit que l’espoir en une vie meilleure pour les petits commerçants fait des victimes qui ne se rendent pas compte qu’ils sont en train de vivre une apocalypse de façon sournoise…
Les perdants ont toutefois déjà perdus, le suspense est nul…
Des enculés et enculées, il y en a des masses, il n’y a que ça d’ailleurs… il y a aussi des voitures… des vieilles et des moins vieilles…
Rien pour faire tâche… sauf les pique-assiettes, quelques journaleux-zamis en quète d’un parapluie-cadeau et les éternels “hommagés” qui pérorent entre-eux en niaisant la foule des gnous sodomisés dès l’entrée (c’est la zone la plus innervée, donc celle qui procure le plus de sensations…
Quand on compte, tout prend une profondeur saisissante en matière de sodomisation !
J’écris cela à destination des exposants qui doivent payer des montants ahurissants d’euros pour exposer et qui se demandent comment et pourquoi les gens font la gueule et marchent en serrant les fesses…
Pour les shows de bagnoles neuves, j’y reviens plus loin en fin d’article, mais pour les shows de bagnoles anciennes, ben… c’est d’abord parce que le prix d’entrée leur fait se rendre compte qu’on les prend pour des pigeons car ne sont exposés que des commerçants en bagnoles anciennes ainsi que les “ceusses” qui savent plus quoi faire de celles qu’ils ont acheté lorsqu’il n’y avait pas de crise et pas le baril des sens à plus de 100 dollars…, des dindons qui payent un max au malin organisateur… qui a compris que les vendeurs sont prêts à toutes les manipulations anales pour avoir l’occasion de “vendre” (boum-boum-pouêt-pouêt)…, en leur faisant miroiter succès et médiatisation… c’est ensuite parce que les vieilleries exposées affichent des prix surréalistes qui contribuent au “toute-vapeur” du train-fou, des prix stratosphériques qu’on justifie par ceux atteints en ventes aux enchères, qui ne sont que des arnaques spéculatives basées sur la bêtise des gnous, comme pour les peinturlurations qui au départ ne valent qu’un peu de couleur sur une toile soit moins de 50 euros et qu’on propulse au firmament des valeurs sous prétexte que c’est de l’art pour les cochons…, je m’étais disputé avec mes profs d’histoire de l’art lorsque j’étudiais l’architecture en demandant pourquoi VanGogh était mort crasseux et que ses toiles dont personne ne voulait et qui ne valaient même pas un kilo de bidoche avariée pour chiens galeux, s’achètent à des centaines de millions !
Donc, c’est le pourquoi du comment, le pourquoi je ne joue plus aux escroqueries des voitures de collection, j’ai assez donné, à l’époque ou je ne comprenais pas tout… vous l’avez lu à maintes reprises…, vers la fin, les gens d’Artcurial et de Coys (entre autres)… ils s’y mettaient à 4 mains pour me racler l’intestin… c’est le pourquoi, donc, que “ceusses” qui vont dans ces fourbis, ne voient plus ma tête et mes bagnoles illuminées par mon génie méconnu parce que je ne voulais plus payer pour exposer ce que les enculés qui payent leur entrée viennent voir… ni participer à ces foires d’arnaques consuméristes ! Où donc les artistes doivent-ils payer pour donner leur spectacle ?… J’en reviens dès-lors aux fantomatiques acheteurs potentiels (les gnous, les cons-payeurs) qui traînassent dans les travées…
Faut savoir “ce que c’est qui” reste comme acheteurs fantomatiques…, beaucoup de croulants qui approchent les 70 ans (je les dépasse depuis le 16 mai 2020 ou je fête mes 71 printemps) : hippies en 1970, punks en 1980, disco en 1990, new-âge en 2000… et depuis 2010, ils sentent qu’ils commencent à se faire vieux : ils restent toutefois convaincus que les ventes des autres (pas les leurs, parce qu’ils vendent aussi), se cassent la gueule… et ces vieux babas aux abois veulent jouer les Busards et Hyènes… en cherchant “LE” coup pour assurer leur retraite, sur le dos des autres, bien sur… Et ils ne trouvent rien de mieux que de venir proposer la moitié de ce que tout vendeur demande… ce qui entraine les jeunes loups à faire de même !
On peut faire boum-boum-pouêt-pouêt tant qu’on veut mais il y a des limites à ne pas dépasser.
ATTENTION, le paragraphe qui suit est particulièrement “HOT” et très “Osé”, prenez toutes dispositions pour que les âmes sensibles ne puissent pas le lire…
Si vous craignez d’être incommodés, passez au paragraphe suivant… GatsbyOnline décline toute responsabilité !
– Combien ?
– 25.000, elle était à 30.000, mais je peux vous la faire à un peu plus que 20 parce qu’on vient de me faire une offre à 20.000… Vous savez ce que ça vaut, hein… Bon, faites-moi une offre???
– 10.000
– Quoi ?
– 10.000
– Je viens de vous dire que…
– Oui, 10.000
– Pourquoi ?
– 10.000
– C’est beaucoup moins que ce qu’elle m’a coûté aux USA, en plus j’ai payé 10% de taxes hors CEE, plus 21% de TVA, plus les transports, l’assurance, le temps passé, la mise au point, les formalités…
– C’est pas mon problème, 10.000
– C’est pas possible, faites un effort…
– 10.000, c’est déjà un effort, en fait je rachète votre problème…
– Quel problème ?
– Si vous saviez la vendre 20.000, fallait la vendre…
– Mais 20.000 c’est déjà trop bas !
– Oui mais mes 10.000 c’est du vrai !
– Vous payez comment ?
– Je vous donne 100 euros d’acompte, c’est tout ce que j’ai sur moi, le solde plus tard…
– Allez au diable…
– 10.000
– Faites gaffe, je tape fort, là…
J’ai suivi ce client, amusé…, c’est que le beauf (et s’en était un) désigne généralement une personne aux idées étroites, aux manières vulgaires, aux goûts douteux, nourrie de préjugés et peu tolérante…, la caricature d’un beauf le veut, en plus, empreint d’une certaine autosatisfaction….
Il a recommencé le même manège un peu plus loin…
Puis encore et encore…Je me suis retourné et j’ai pris part à leur conversation…
Plus tard, occupé à dévorer une saucisse brûlée dans un petit pain dur, ce client (prétendument potentiel), est venu s’asseoir derrière moi et s’est mis à rire avec sa compagne, décorée comme un arbre de Noël à Pâques… : “Je m’amuse de la connerie des marchands qui croyaient vraiment que j’allais acheter pour 10.000…, ils sont tous malades…“…
Pire que des beaufs, c’étaient des kékés, mari et femme, venus en Jaguar XJR cabriolet violet métal, full op’…, le kéké mâle m’a montré la photo de sa voiture : – Le proprio en demandait 50.000, après 4 mois, il a accepté mes 20.000“…
Le Kéké aime avoir autour du cou une grosse chaine en or…
Le KéKé aime les voitures sport bien ringardes…
Le Kéké est avant tout un blaireau…
Le Kéké c’est un blaireau !….
Le KéKé finit toujours par redevenir un beauf…
Le Kéké est marié à une pétasse qui se dandine, avec de gros seins et un petit cul gros comme celui d’une vache sauvage délurée !
Le KéKé, ahhhhhhhhh, j’aime ce mot, ce nom, cet adverbe, cette locution…, cet astéroïde, cet anachronisme… bref, cette belle grosse merde!
Je me suis levé, j’ai laissé tomber le reste (immangeable) de sa saucisse brûlée avec sa sauce tomatée ainsi que la moitié du Coca-Cola (tiède) sur sa veste immaculée… en lui disant : “10.000“…
C’est l’avantage de 100kgs et d’1m93 (je sais c’est 7 kgs de trop… et alors… !!!)…
J’avais fait le tour de ce show…
Il faudrait une rédemption, une renaissance pour assainir ce panier de crabes…
Le grand retour du Grand Gredin Odin est un signe majeur, la résurrection/réincarnation de ce dieu légendaire est un signe…
Les populations Scandinaves contemporaines qui roulent en Saab et Volvo sont déjà au courant…
Gredin Odin père de son fils Thor…, chef des Walkyries, dieu de sorciers, des musiciens, des guerriers, roi du Royaume d’Asgard, toujours entouré de ses 2 loups et ses 2 corbeaux…
Bien sur, je pourrai me la couler douce derrière un certain conformisme moral qui fait tant honneur dans notre société civilisée, mais voilà, je suis né pour emmerder le monde et les idées reçues, enfin, je veux plutôt dire les idées que l’on a voulu me faire avaler…
Dans la bonne vieille tradition, on dit “non” par devant mais, on tend la main par derrière…
Je sais…, je sais…, c’est un comportement humain…
L’humanité a eu cette chance qui est que le ridicule n’a finalement jamais tué sinon elle n’aurait perduré que très peu de temps… !
Voire même jamais existé !
Bref, comme d’habitude, je vous ai décrit un méli-mélo des folies que j’ai vécu…
Bien sur, comme beaucoup vous pourrez dire de moi : “Il est fou, c’est normal mais, on va le lire pour rigoler un coup !“…
Et bien… on verra (truie) qui rira le dernier !
Annulé en octobre 2020 pour cause de pandémie, le prochain Mondial de l’auto parisien devait se tenir en 2022… la “mise en sommeil” d’AMC Promotion, son organisateur, prélude en réalité à ladisparition du plus vieux salon auto du monde… parce que “ça ne marche plus” !
AMC Promotion, l’organisateur du Mondial de l’auto parisien, a annoncé sa “mise en sommeil”… tout en licenciant son personnel (une dizaine de personnes)… une suspension qui signifie la disparition du plus vieux salon auto du monde. C’est l’annulation du prochain Mondial, annoncée fin mars 2020, pour cause de coronavirus, qui a sonné le glas dAMC Promotion. Rebaptisé Paris Motion Festival, le 121 ème salon de l’auto tricolore devait se tenir les 29 et 30 septembre 2020 pour les professionnels, avec une ouverture publique du 1er au 11 octobre. Avec l’annulation, il était prévu une prochaine édition en… 2022, le salon parisien se tenant en alternance avec celui de Francfort! En fait il n’y aura plus rien du tout… Ca ne marche plus, le jouet est cassé…
Le fameux Mondial, qui a appartenu entre 1991 et fin 2017 à 80% au CCFA (Comité des constructeurs français) et à 20% à la FIEV (Fédération des équipementiers), avait été repris par la PFA (Plate-forme française automobile), un organisme parallèle… qui regroupe aussi constructeurs et équipementiers, par un de ces doublons administratifs comme la France les aime ! La PFA l’a ensuite cédé partiellement en 2019 à Hopscotch. Le groupe d’événements proposait d’accompagner le salon proprement dit de manifestations festives éclatées en région parisienne qui n’ont rien à voir avec la voiture, “Vélo” place de Concorde les 3 et 4 octobre, “Surf and Skate” sur les bords de la Seine, randonnée en rollers dans l’Est, “Street Art”, Championnat de VTT….
Le mauvais état financier de la PFA et les conditions de cette cession avaient valu un article sanglant du Canard enchaîné le 15 janvier 2020. L’hebdomadaire satyrique évoquait “une mise en concurrence… sans concurrents” et des liens familiaux entre Luc Chatel, patron de la PFA, et le directeur général d’Hopscotch.. Jean-Claude Girot, directeur du dernier Mondial 2018, avait d’ailleurs quitté ses fonctions l’an passé, en conflit ouvert avec Luc Chatel. C’est dire si l’ambiance était déjà plombée!
Le salon de Paris, qui a accueilli 1.068.184 visiteurs lors de sa dernière édition en 2018, était déjà mal en point. BMW, Ford, Volvo, la marque Volkswagen, Audi, Seat, avaient déclaré forfait pour 2020, indépendamment de l’épidémie de coronavirus (Covid 19). FCA (Fiat Chrysler Automobiles) hésitait encore puis ont annoncé leur “ras-le-bol”… En octobre 2018, lors de la précédente édition, Volkswagen n’avait déjà pas participé, pas plus que FCA, Ford, Opel (groupe PSA), Nissan, Mitsubishi, Volvo, Mazda.
Un salon coûte très cher, la pub dans les magazines (qui se vendent de moins en moins) également… et les constructeurs estiment qu’avec internet, le jeu n’en vaut plus forcément la chandelle. La presse se casse la gueule et les shows également… et avec la pandémie, les ventes aux enchères n’existent physiquement plus et elles aussi s’activent à des ventes aux cochonneries sur le web… tout devient virtuel… numérique… robotisé… Dans cet état d’esprit ne reste qu’à franchir un dernier pas, vendre les bagnoles virtuelles virtuellement à des robots… De toutes façons, pour quoi en faire ? Les stocker dans des garages de collection ? Faire vroum-vroum en vidéos Facebook ? Pitreries !
Pour le dernier Mondial de l’auto, il fallait compter 3 millions d’euros pour 2.000 mètres carrés, 5 millions pour 4.000, stand construit, électricité et prestations de bouche comprises, m’a expliqué un constructeur…. l’avenir général des salons est dès lors problématique, pareil pour les magazines et les quotidiens, on est arrivé (enfin) au bout du bout de la duperie… pour un certain temps !
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PRESSTALIS.
« SI ON VOULAIT ACHEVER LE RÉSEAU, ON NE S’Y PRENDRAIT PAS AUTREMENT », DÉNONCE GUILLAUME DUMOULIN, DÉLÉGUÉ SYNDICAL DE LA SAD, MEMBRE DU BUREAU DU SGLCE-CGT
– Presstalis est passé devant le tribunal de commerce, vendredi 15 juin 2020. La messagerie poursuit son activité, mais en sacrifiant sa filiale, la SAD, et ses 512 salariés. Est-ce que vous avez eu connaissance, avant l’audience du mardi 12 mai au tribunal de commerce, de cette idée de brader 512 emplois sur les 900 que compte Presstalis ?
– Guillaume Dumoulin : Ça nous a pris par surprise. Très vite, entre décembre et février, les projets de la direction ont muté vers l’idée d’un redressement judiciaire du groupe. On savait qu’il y aurait moins d’emplois à la clé, mais nous nous attendions à ce qu’ils soient discutés, comme d’habitude. Ce qui nous a surpris, c’est l’absence d’accord, y compris dans la dernière ligne droite, alors que cela faisait huit mois que les coopératives de magazines, d’un côté, et de quotidiens, de l’autre, discutaient entre patrons. Nous avons négocié jusqu’au dimanche 10 mai. Et le lundi 11 mai, la direction nous a annoncé un redressement judiciaire pour Presstalis, mais une liquidation pour toute la province. C’est un peu le coup de massue.
– Comment les journaux sont-ils distribués en province, sans relais ?
-Guillaume Dumoulin : Il n’y a pas de plan B. Le problème, c’est que tous les savoir-faire qui étaient dans la maison sont partis. Michèle Benbunan (à la direction de Presstalis de 2017 à 2019) a fait du mal. Le groupage des quotidiens, la messagerie s’appuient ensuite sur des dépositaires, en province. Elle a vendu du rêve aux éditeurs, en prétendant qu’on pouvait livrer directement chez le diffuseur, sans intermédiaire. Sauf que ça n’existe pas dans la vraie vie, ou ça reviendrait encore plus cher. En bref, elle a cassé la cohérence du système. Et, surtout, elle a été l’instigatrice de la modification de la loi Bichet, qui de notre point de vue crée une situation assez problématique. Parce que la loi Bichet obligeait les éditeurs à faire du commun, du collectif. Or, maintenant, ils n’ont plus cette obligation. Travailler ensemble, alors qu’ils se détestent, ce n’était déjà pas facile quand c’était obligatoire. Maintenant que ça ne l’est plus, c’est chacun pour soi. C’est donc tout le système de péréquation qui est mis en danger. Et on le voit aujourd’hui avec les magazines et les quotidiens, qui se tapent dessus en se reprochant d’être celui qui coûte cher. Et l’existant, la maison, est en train de tomber. C’est illusoire de croire que les ouvriers du livre vont se laisser faire. C’est notre métier, on ne veut pas le perdre, et on ne lâchera pas.
– Mais, du coup, c’est toute la chaîne d’emplois qui est impactée ? Vos emplois, mais aussi ceux des diffuseurs, des marchands de journaux et, in fine, l’existence même des journaux ?
– Guillaume Dumoulin : Je pense que le gouvernement est le plus irresponsable qui soit. Il n’a pas joué la sécurité. Toutes ces dernières années, même quand c’était difficile (compte tenu de la situation de crise de la presse écrite, Presstalis a subi déjà deux crises très importantes depuis dix ans . Alors oui, on peut dire : « L’État paie et ça coûte. » Mais, quand on regarde, on parle de la démocratie dans la 7e puissance du monde. Et on n’est pas sur des sommes si folles, alors que nous livrons tout le territoire national en presse tous les jours, que nous avons un des réseaux les plus performants au monde, et le nombre de magazines le plus important qui existe dans les pays développés. C’est le gouvernement qui laisse tomber : quand l’État décide de ne pas soutenir les SAF, c’est qu’il a une volonté de laisser tomber la province, avec à mon avis une méconnaissance du dossier, puisqu’ils pensent qu’ils vont pouvoir trouver des solutions de repli pour pouvoir continuer à distribuer. Mais il n’y a pas que les flux physiques : il y a tout le flux informationnel, la remontée d’argent. En bref, tout ce qui était fait par les dépositaires est aujourd’hui à l’arrêt.
– Ce qui va mettre les éditeurs dans la difficulté très vite, non ?
– Guillaume Dumoulin : D’autant qu’ils ne s’entendent pas. Or, même pour faire un plan de secours, il faut s’entendre. Ça laisse 512 emplois sur le carreau d’emblée. Et les diffuseurs sur la paille, alors qu’ils sortent tout juste du confinement. Beaucoup sont restés fermés. Les Relay, par exemple, devaient tout juste rouvrir. Et les courtines, soit toute la presse hippique, étaient en arrêt complet. Ils ont rouvert lundi dernier. Et dès mardi, avec la liquidation de la SAD, le journal est resté bloqué… Si on voulait achever le réseau, on ne s’y prendrait pas autrement. Dans le système, en 1995, il y avait 700 relais sur le territoire, et 61 début 2017… C’est une vraie hémorragie ! Nous étions alors 7 000 salariés dans le groupe, nous sommes 900. Et avec le projet en cours, il ne restera plus que 265 personnes. Les directions de Presstalis ont toujours fait payer l’emploi. Après, les volumes baissant, il est normal qu’il y ait moins de monde. Mais là, ils vont beaucoup plus vite.
– Dans le système, en 1995, il y avait 700 relais sur le territoire, et 61 début 2017… C’est une vraie hémorragie ! Le SGLCE-CGT a fait appel de la décision du tribunal. Comment ça va se passer pour vous ?
– Guillaume Dumoulin : On se retrouve au chômage, avec nos indemnités payées par les AGS. Ça veut dire que c’est la collectivité qui va payer le passif social des gros éditeurs. Alors qu’ils auraient les moyens de le faire. Mais nous n’en sommes même pas là. Notre travail, il ne disparaît pas ! On a un président-directeur général, Cédric Dugardin, qui veut nous prendre notre boulot et le donner à d’autres. Et nous, nous envoyer au chômage. Mais ça, on ne l’acceptera jamais. Et c’est illusoire de croire que les ouvriers du livre vont se laisser faire. Ça va mettre le réseau à feu et à sang, parce que les gars n’ont plus rien à perdre. D’ailleurs, les actions se multiplient partout.
– À qui Cédric Dugardin veut-il donner votre boulot ?
– Guillaume Dumoulin : La messagerie a une obligation de distribution sur tout le territoire. Elle s’appuie sur des réseaux de dépositaires, les fameux 61 dépôts que vous citiez tout à l’heure. Parmi eux, une partie est à 100 % de Presstalis. Ce sont les dépôts SAD et Soprocom, qui sont sacrifiés. Et tout le reste, ce sont des indépendants. Des patrons lambda. On est de la sous-traitance. La seule différence, c’est que nous, notre capital est possédé par la maison mère.
– Mais du coup, c’est illusoire de penser que des indépendants vont revenir moins cher ?
Guillaume Dumoulin : Les zones à couvrir étant de plus en plus grandes, le transport coûtera toujours autant, si ce n’est plus. Après, sincèrement, je pense qu’ils veulent « se taper » les ouvriers du livre. Ils se débarrassent de la CGT en même temps. Ils font d’une pierre deux coups.
– Vous continuez à faire grève et vous appelez les salariés du secteur, y compris ceux qui ne sont pas dans la distribution, à vous soutenir ?
– Guillaume Dumoulin : Oui. On l’a vérifié sur Lyon. Les dépositaires traitent aussi des magazines locaux : Lyon Capital, Lyon Mag, la Tribune de Lyon… Ceux-là n’ont aucune solution de repli pour se faire distribuer. Ils n’en ont pas les moyens. Ça va être un massacre industriel et économique sur tout le secteur. Si des titres meurent, les industries de labeur vont moins imprimer. Il va y avoir une vraie casse de l’emploi. Nous livrons tout le territoire en presse tous les jours, nous avons un des réseaux les plus performants au monde, et le nombre de magazines le plus important de tous les pays développés.
– Mais quid de tout le discours autour du numérique ?
– Guillaume Dumoulin : Aujourd’hui, il y a des journaux, comme le Figaro ou le Monde, qui diffusent très bien sur le numérique. Mais ça ne paye pas. Les salles de rédaction ne sont pas payées par Internet. La publicité est vampirisée par les Gafa, ils sont dépendants. Aujourd’hui, 70 % à 75 % des revenus des journaux, même avec un tirage en baisse, c’est le papier. S’il n’y a plus de papier demain, les salles de rédaction seront vides. Des journalistes vont se retrouver au chômage. Toute la profession est concernée. Je pense qu’on n’a pas été suffisamment réactifs, collectivement, au moment de la modification de la loi Bichet. Nous, on a alerté, mais je pense que personne n’a mesuré, au-delà même de la profession, à quel point la démocratie était attaquée. Là, ce qui est en train de se passer, c’est qu’ils sont en train de tuer tous les petits, il ne va plus rester que les gros éditeurs… Comme ils auront du cash, ces derniers pourront négocier des tarifs, et les autres ne pourront pas suivre. Et ils disparaîtront. C’est une vraie attaque contre le pluralisme.
– Vous êtes très remontés…
– Guillaume Dumoulin : Parce que nous, on a travaillé, pendant le confinement. On nous a dit que la presse, c’est indispensable, qu’il n’y aurait aucune faillite. On a travaillé sans masque, les premières semaines, sans gel, sans rien. Et comme on avait une boîte au bord du dépôt de bilan, il n’y a pas grand monde qui voulait nous avancer des choses sans qu’on les paye cash. On a continué à travailler, pour assurer. On a même exercé la solidarité en distribuant les invendus dans les Ehpad et les éditeurs nous ont félicités pour cette action. C’était génial de voir la presse se mobiliser. Et à la fin, ils nous licencient comme des malpropres, comme des voyous.
Personne n’a mesuré, au-delà même de la profession, à quel point la démocratie était attaquée.
– Vous avez un mot d’ordre pour exercer cette solidarité concrètement ?
– Guillaume Dumoulin : Dès mardi soir dernier, il y a eu un appel syndical. Par solidarité, les imprimeries se sont arrêtées, et il y a eu des arrêts et des débrayages dans les sièges. On a eu aussi un arrêt de la distribution sur Paris, parce que, même s’ils sont en redressement judiciaire, ils savent que le tour d’après sera le leur, s’il ne se passe rien de plus. Maintenant, le syndicat a lancé une cagnotte, pour organiser la solidarité financière pour les salariés de la SAD, parce que la lutte va peut-être durer. Même si nous espérons que ça se règle avant, pour nous comme pour les titres. Plus le conflit va durer, plus ça va fragiliser les titres. Chaque jour, c’est un titre qui peut disparaître. Ils vont essayer de nous contourner. Donc, on va demander aux camarades de partout de refuser qu’on livre notre boulot à d’autres personnes. C’est notre métier, on ne veut pas le perdre, et on ne lâchera pas.
– Les éditeurs de quotidiens ne vont pas tenir tous seuls… Ils sont structurellement déficitaires…
– Guillaume Doumoulin : À un moment, les quotidiens arriveront à s’entendre avec les magazines. Ils peuvent d’ailleurs parfaitement s’entendre après nous avoir liquidés. Ils se seront débarrassés de 512 emplois. Et en plus, ils ne payent rien, c’est la collectivité qui prend le relais. Il fait rêver, leur monde d’après.
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