Je suis tellement “fan” de la Smart (celle inventée par Nicolas Hayek peu après ses montres Swatch) qu’en 1998 j’en ai acheté une neuve, rouge et noire, quasiment lors de sa première présentation, c’était le temps des tours de verre ou elles s’exposaient… de plus visitant le concessionnaire pour jauger l’avenir d’un tel achat, j’ai été agréablement surpris de voir qu’une jeune femme faisait partie des mécaniciens… Elle va rapidement devenir cheffe d’atelier puis sera nommée directrice Smart en Australie… Waouwww ! Magnifique ! Je ne l’ai plus jamais revue, je n’en ai plus jamais entendu parler…
Je suis toutefois resté Smart, toujours la même, toujours le même amour, elle ne m’a jamais trompée, n’a jamais connu de panne, elle a maintenant bien plus que 100.000 kms et est toujours aussi pimpante… entre cette Smart et moi, c’est une histoire d’amour. Mais, quoique je vais la garder “toujours”, j’ai eu l’occasion de flirter avec la toute dernière… et elle m’a beaucoup plu… Je suis tellement “fan” des Smart que je serais capable d’en vendre une au meilleur des vendeurs Smart, mais là, j’avais le pari d’en acheter une de même façon ! Comme partie de mes voitures “de collection” me pèsent, que je ne sais rien en faire de pratique, style en utiliser une pour descendre dans le sud (l’enfer) ou pour aller au resto (l’enfer) voire draguer (l’enfer) ou tout simplement “faire une p’tit balade” (l’enfer), j’ai proposé un “deal” à Houssam Gourar, sympathique “chargé des ventes-Consultant” du garage Smart-Jeep-Mercedes à Puget-Roquebrune sur Argens du style : “voici la liste de mes bricoles, choisissez-en une en fonction de son potentiel de revente chez un marchand qui va vous ‘couvrir’ et je suis intéressé de vous acquérir le tout dernier modèle 2 places coupé full-option”…
Houssam m’a dit chercher… et m’a invité à une soirée Smart branchée…
Je m’y suis rendu à l’appui d’une lettre d’amour : “Après une dure journée de travail ou pour prolonger une belle journée ensoleillée, votre concession INTERNATIONAL GARAGE et moi-même avons le plaisir de vous inviter à un apéro dinatoire branché et convivial ce mercredi 29 juillet. Venez avec votre conjoint, votre ami(e), ou votre collègue de travail, passer un moment agréable à partir de 19h30 à la plage “Club-44” située 125 Avenue du Croiseur léger “Le Malin”. Comptant sur votre honorable présence, je vous souhaite une belle journée”… Les photos parlent d’elles-mêmes, ce fut une soirée “hyper-sympa” avec une grande quantité de Smartophiles…
Les très jeunes se sont épris de Blacky, mon nouveau p’tit Cocker Spaniel (tout noir) de 3 mois et demi…, c’est vrai qu’il était craquant… Moi, bof, quelques femmes sont venues caresser Blacky… pas moi… l’une d’elle me disant quand même que j’étais “craquant” avec mon p’tit Cocker, mais qu’elle était là avec son “mec” qui la suivait “partouze”… une autre pareil… une troisième aussi… Le temps passe et j’en viens à considérer les femmes de 50/60 ans comme des jeunes femmes… j’ose même pas trop regarder celles de 30/40 ans au risque de passer pour un pervers narcissique obsédé sexuel… ni celles de 20 ans question de risquer des poursuites judiciaires et familiales (leurs famille, car la mienne s’en f… d’autant plus qu’il ne reste que ma fille et mon frère)… Autre époque…
Il fut un temps, pas si lointain dans ma tête, où les prémisses de la conquête amoureuse au prétexte de soirées comme celle-ci, constituaient le charmant préalable d’avancées plus assurées et de victoires plus éclatantes. Les pratiques étaient variées, multiples, parfois originales…, elles exigeaient de la
persévérance, de l’imagination, de la ruse et souvent une longue patience…, on parlait alors de cour, de marivaudage, de flirt, de béguin. Les temps étaient durs…, le téléphone était réservé à quelques privilégiés, Internet n’avait pas encore germé dans le cerveau des génies de la communication et les contacts étaient soumis aux aléas des rencontres dominicales, à l’esprit de tolérance de la famille, à la confiance faite aux messagers d’occasion, aux entremetteurs et… au qu’en-dira-t-on des villes de province !
Bref faire sa cour était une entreprise à risque, d’autant que, la loi du silence aidant, le soupirant n’était jamais certain que la place était encore libre… Aujourd’hui, le célibataire ne peut être qu’un misogyne ou un misanthrope tant les réseaux sociaux et les sites de rencontres offrent de véritables catalogues qui donnent l’embarras du choix et dispensent des préalables amoureux et des engagements définitifs… Autres temps, autres mœurs… la vieille barbe que je suis ne se donnera pas le ridicule de parler de “mon temps”… Quoique, sans vouloir établir un rapport avec ce qui précède, je me suis aperçu que mon jeune chien Blacky, avait une capacité étonnante à deviner mes gestes et mes intentions dès que sonnait l’heure de la pâtée (les femmes aussi) !
Ce temps de la conquête, était un temps fécond pour l’imagination, la débrouillardise, la malice et l’intelligence.. il se trouvait que les moins doués se mettaient à écrire des vers, que les moins soigneux s’habillaient comme des princes ou des princesses. Dans cette période délicieuse et incertaine les jeux amoureux offraient des battements de cœur exquis, des rêves d’utopie et des émotions si belles que ceux qui en furent les acteurs s’en souviennent encore aux premières notes d’un “Only You”…
Ces marivaudages sont-ils désuets ? Je crois qu’ils recèlent un charme certain bien qu’indéfinissable et se démarquent de façon radicale de la drague ou de la séduction auxquelles on veut parfois les assimiler. Il y a dans le marivaudage, une élégance et une nécessaire légèreté d’esprit qui lui interdit les lourdeurs et la vulgarité de ses faux synonymes…, le marivaudage peut être ce que n’est jamais la drague ; c’est un jeu de l’esprit qui se partage, se nuance, se prolonge, se goûte pour ce qu’il est et non pour ce qu’il attend. On le trouve dans les poésies et les romans courtois…, la drague ne se lit que dans les textes érotiques. Le premier (marivaudage) met en appétit…, le second (drague) donne souvent la nausée. Le premier se nourrit de patience et d’émotion…, le second, d’immédiat et d’aventure sans lendemain. Le premier brille par l’esprit…, le second, par les formes et par les muscles. Aussi, je crois que les pratiques consuméristes privent leurs adeptes de beaux moments d’échanges et d’enrichissement et que le marivaudage ou la cour, si on préfère, mériterait d’être réinventée…
Une certaine résistance à l’ennui contemplatif est sans nul doute requise pour supporter ce qui n’est, pour l’essentiel, qu’une enfilade de blablablas sans queue ni tête…, mais pour les authentiques déphasés, il n’est pas exclu d’y prendre un véritable plaisir…, vivent les vétérans qui ne raccrochent jamais ! Tout ça en attente de “ma” nouvelle Smart (je garde mon ancienne précieusement)… et d’autres “choses”…
Notez qu’avec un tel “papier”, avec une telle publicité, normalement la direction de International Garage devait m’offrir une Smart full-op… et bien non, je n’en ai rien obtenu, je garde donc précieusement ma Smart et Blacky l’apprécie !