CHAOS “Zéro-Gravity” : V10 5000cc 3107cv 550km/h
Supercars, Hypercars, Mégacars, Ultracars ! On pensait que nul ne surpasserait Ferrari et Bugatti en termes de démesures vaniteuses, stupides, ridicules et inutiles. Erreur ! Plus fortiche encore de Ferrari, Bugatti qui a été recréé par VolksWagen (La voiture du peuple rêvée par Adolf Hitler) dans le cadre d’un calcul fiscal d’envergure planétaire, qui à finalement débouché sur la création d’une “nouvelle ère subliminale” avec la Chiron lancée en 2005, un engin “spatial” inutilisable destinée aux milliardaires vaniteux. Alors que les modèles les plus puissants de la terre étaient alors regroupés dans une catégorie nommée “Supercar”, la Bugatti W16 affichait une puissance de 1.001 chevaux, un tarif d’un million d’euros et une vitesse de pointe de 400 km/h. Ainsi était née la première “Hypercar”.
Puis, en 2014, Koenigsegg a présenté la One:1, premier modèle de série à dépasser 1.360 chevaux. Le constructeur suédois s’est alors proclamé créateur de la première “Mégacar”. Aujourd’hui, c’est encore une nouvelle catégorie que la nouvelle marque grecque SP Automotive estime avoir inventée avec sa Chaos “Zéro-Gravity” : celle des “Ultracars”. Dans ce concours de vanités, il n’y a qu’un leitmotiv : Toujours plus de puissance, de vitesse et des prix stratosphériques pour attirer des Super-riches, des Hyper-riches, des Méga-riches et des Ultra-riches clients à la recherche des modèles les plus extravagants imaginables.
Une “p’tit dernière nouveauté” à déboulé dernièrement de chez les Grecs… La Grèce a une contribution totalement NULLE dans l’histoire de l’industrie automobile, pourtant la nouvelle marque “SP Automotive” basée à Acharnes dans la banlieue d’Athènes, entend arriver par le haut comme on pourrait imaginer Zeus déboulant sur terre ! Zeus (en grec ancien Ζεύς/Zeús) est le dieu suprême dans la mythologie grecque. Fils du titan Cronos et de la titanide Rhéa, marié à sa sœur Héra, il a engendré, avec cette déesse (et avec d’autres, c’était un obsédé sexuel), plusieurs dieux et déesses, et, avec des mortelles, de nombreux héros, comme le conte la théogonie d’Hésiode (VIIIe siècle av. J.-C.) que je vous invite à lire afin de devenir plus instruit que vous prétendez l’être !
Zeus est fréquemment représenté par des artistes grecs dans l’une des deux poses suivantes : 1° Debout, s’avançant avec un foudre dans sa main droite levée, et 2° Assis en majesté. Ses premiers gestes d’adulte furent d’évincer le titan cruel qui l’avait engendré : Cronos, un géant monstrueux et primitif comme Ouranos, avide de pouvoir sans partage, le père provoquant des avortements à coups de pied et le fils engloutissant à son repas ses nouveau-nés ! Si Ouranos fut neutralisé par son propre fils qui l’émascula au moment d’une étreinte avec Gaïa, Zeus entrepris à son tour d’abattre la puissance de son père, Cronos. Courtisant la Titanide Métis, qui devait devenir sa première épouse, il la persuada de faire absorber à son père une boisson émétique. Cronos régurgita ainsi tous les enfants qu’il avait “englouti”. Tout cela ne donne aucune confiance à quelconque “Grecquitude” et aide à comprendre l’expression “Va te faire enculer chez les Grecs” et autres traits d’humour en vogue en Turquie !
Le modèle haut-de-gamme de SP Automotive qui a été dénommé Chaos présente une fiche technique destinée à ridiculiser la Bugatti Chiron, au moment ou VW vient de vendre Bugatti à une firme (Rimac) des ex-pays Soviétiques ! Spyros Panopoulos, fondateur de SP Automotive, revendique l’invention du moteur disposant de la meilleure “densité énergétique” au monde, grâce à l’extrapolation “Cybernético-densimétrico-spatiale” d’une préparation sur base de Mitsubishi Lancer Evo X (une plaisanterie non-élucidée à ce jour), qui lui aurait permis de battre un record mondial d’accélération sur 400 mètres ! Cette fois, le moteur est 100 % virtuellement “maison” (donc Grec) et fait très largement appel à l’impression 3D pour le dessin de la plupart de ses composants !
La marque parle d’un procédé de conception dénommé “Anadiaplasi”, qui permet de concevoir des pièces les plus légères possibles (le poids annoncé est de 1.272 kg quoiqu’en réalité strictement rien de réel n’existe), en fonction des contraintes qui leur sont appliquées (lesquelles ?). C’est valable pour le bloc moteur (imprimé en 3D en magnésium), les bielles et les pistons, mais également la quasi-totalité des éléments de la Chaos, comme la planche de bord ou encore les jantes à branches creuses. Ce serait une nouvelle méthode de fabrication adaptée à des petites séries très haut-de-gamme, également partagée avec une concurrente, la Czinger 21C présentée elle aussi virtuellement sur le Web, juste avant l’annulation du Salon de Genève 2020 (qui est donc “tombé” à point nommé pour ne rien présenter). Officiellement on a affirmé qu’elle n’avait pas pu bénéficier d’une grande couverture médiatique suite à l’annulation de l’événement. Réellement c’est une automobile virtuelle ! Cette hypercar d’un nouveau genre, est annoncée comme : “Allant être construite dans un certain futur encore indéfini grâce à l’intelligence artificielle et à une fabrication additive”...
Le V10 de 3.956 cm3 de la Chaos (qui n’existe pas) serait également fabriqué virtuellement dans un avenir incertain, permettant que ses 3107 chevaux (sic !) disposent d’un couple de 1.984 Nm, pour un régime maximal de 12.000 tr/min permettant une vitesse de pointe supérieure à 550 km/h et des accélérations démentes, tel un 0 à 100 km/h en 1,2 secondes et 7,1 secondes pour passer de 0 à 550 km/h ! Tant qu’à inventer des performances ronflantes, autant y aller carrément, bien profond ! Pour le reste, la conception apparaît un peu trop classique pour une soucoupe roulante du futur, avec une transmission intégrale et une boîte bêtement automatique à double embrayage (étrange, non ?)…
Pour limiter le poids au maximum, le châssis monocoque fera appel à du Zylon (pas du ZyclonB, ne pas confondre), une fibre synthétique qui aurait un temps, remplacé le kevlar dans les gilets pare-balles de la police américaine (sans plus de précision). Les sièges seront directement moulés dedans du même produit, là encore pour gagner en légèreté (sic !). La masse limitée de la Chaos qui n’existe pas réellement, affiche toutefois des dimensions imposantes : longue de 5,05 m et large de 2,07 m, soit une empreinte au sol digne d’un BMW X5, avec une hauteur nettement inférieure puisque limitée à 1,12 m !
Tout aussi délirante que soit la fiche technique de la SP Automotive Chaos, elle pourrait ne pas rester longtemps la voiture virtuelle la plus puissante du monde. Certains se rappelleront peut-être de la Devel Sixteen, un projet d’Hypercar dévoilé au Salon de Dubai en 2013 sous forme de maquette, puis de prototype “roulable à basse vitesse) quatre ans plus tard et qui annonçait pas moins de 5.000 chevaux inexistants ! En 2015, une vidéo certifiait lors d’un test que le V16 quadriturbo de la Devel développait à minima 4.515 chevaux !
Si le tarif de 2,2 millions de dollars était presque low-cost par rapport à celui de la SP Automotive Chaos, la fiche technique était encore plus dingue avec une vitesse de pointe annoncée de 560 km/h, qu’aucun pneu sur la planète n’était alors et n’est toujours aujourd’hui, capable de supporter! La Chaos entend toutefois faire suffisamment de bruit sur le Web pour asseoir la notoriété de SP Automotive ET de son inventeur Spyros Panopoulos qui n’entend pas s’arrêter en si bon chemin et annonce déjà deux autres modèles (également virtuels) présentés ci-dessous.
1°-La Cubicle, une petite citadine électrique biplace aux formes cubiques, dont le gabarit est équivalent à celui d’une Smart Fortwo avec une longueur de 2,58 m. et des performances “généreusement virtuellement optimistes” : autonomie de 1.000 km, puissance de 460 chevaux et accélération de 0 à 100 km/h en 6,4 secondes !
2°-La Zion, une grande berline “sportive” de cinq places et 5,03 m “animée” par une pile à combustible qui la place directement dans les roues de la Hopium Machina (sic !). Mais les performances sont supérieures à celle de la française avec une puissance annoncée de 1.750 chevaux et une vitesse de pointe de 350 km/h. Problème de crédibilité encore : aucune pile à combustible n’est aujourd’hui capable de développer une telle cavalerie, puisque les applications automobiles actuelles se limitent à 160 chevaux environ. Cela signifie que la Zion est une fumisterie accouplée à une arnaque intoxicante ! Pour l’instant, elle n’existe qu’à l’état d’images de synthèse, tout comme la Cubicle et la Chaos. Enfin, un dernier modèle, l’Apeiron, n’a été dévoilé que sous la forme d’une silhouette d’un coupé à l’avant extrêmement profilé.
Coup de génie pour faire parler de lui ou arnaque aux gogos ? Coup de bluff ou crise de folie ? Les Chaos promises en une série limitée de 100 exemplaires (20 par continent), seraient exclusivement vendues aux enchères en tant qu’œuvres-d’art par Sotheby’s (qui, questionné, dit ne rien savoir de cette plaisanterie) ! Les autres modèles plus ambitieux en termes de volume de production sont un tout autre défi psychologique en limite. Bref, la réalisation technique d’une Hypercar et autres auto-plaisanteries par une marque inconnue créée dans un imaginaire virtuel par magie, est toutefois de l’ordre du possible, il suffit d’y croire puisqu’on a réussi à créer Jésus et d’autres dieux.
Trouver une centaine de clients est un autre défi, toutefois pas réellement plus compliqué qu’embrigader divers apôtres. Lancer une véritable production industrielle à moyenne échelle tient par contre de la gageure façon multiplication de petits-pains au chocolat… de vin-en eau… et de poissons d’avril en janvier ! La SP Automotive Chaos rejoindra peut-être la Namco Pony, avatar hellénique de la Citroën Méhari au Panthéon de l’automobile grecque. La suite est bien moins certaine… Fin !
2 commentaires
Je crois me souvenir que les grecs n’ont pas produit que des images de synthèse et une belle mythologie mais l’Attica 200 et une citadine électrique, l’Enfield à l’histoire intéressante, commercialisée en Grande Bretagne et construite sur Syros.
L’Attica 200 était une Fuldamobil construite entre 1962 et 1971 sous licence, en Grèce, par Bioplastic SA une société athénienne spécialisée dans la fibre de verre : 2 places / 3 roues / Empattement : 2100 mm / Longueur : 3150 mm / Largeur : 1450 mm / Hauteur : 1350 mm / Poids : 320 kg / Moteur monocylindre 4 temps Heinkel de 198 cm3 / Boîte de vitesse manuelle quatre rapports + marche arrière / Vitesse maximale : 85 km/h… Fuldamobil est le nom d’une série de petites voitures produites en partenariat par Elektromaschinenbau Fulda GmbH située à Fulda en Allemagne et par Nordwestdeutscher Fahrzeugbau situé à Wilhelmshaven également en Allemagne entre 1950 et 1969.
Enfield Automotive était un constructeur de voitures électriques fondé au Royaume-Uni dans les années 1960, propriété du millionnaire grec Giannis Goulandris. La production a été déplacée vers l’île grecque de Syros pendant la crise pétrolière de 1973, les voitures étaient entièrement construites sur l’ile de Syros et envoyées en Grande-Bretagne pour l’installation des batteries. L’Enfield 465 était une petite voiture électrique 2+2 places construite uniquement sous forme de 3 prototypes en 1969. Elle était équipée d’un moteur électrique 48 V, 4,65 ch (3 kW) et avait une carrosserie en plastique sans châssis métallique. L’essieu arrière provenait d’une Bond Bug avec le moteur parallèle.
L’Enfield 8000 (également connue sous le nom d’E8000 ECC ou “Electric City Car”) était similaire à la 465, mais avec un moteur de 8 ch (6 kW) et une carrosserie en aluminium. 120 Enfield 8000 ont été construites sur l’ile de Syros au milieu des années 1970, dont 65 ont été utilisés par l’Electricity Council et les offices d’électricité du sud de l’Angleterre.
La E8000 ECC avait passé tous les tests nécessaires pour la production au Royaume-Uni et était en passe d’être produite aux États-Unis et le gouverneur de Californie Ronald Reagan a envoyé spécialement un avion cargo pour ramener en Californie trois E8000ECC à l’appui de sa législation sur la qualité de l’air. Cependant, le E8000ECC n’a jamais été produite aux États-Unis. L’aérodynamisme unique de la E8000 ECC n’était pas basée sur les principes et les idées traditionnelles de l’industrie mais sur des conceptions réalisées par Konstantine Adraktas, président et directeur technique général d’Enfield. La voiture a finalement été produite en Grèce après que la société a été incorporée à Neorion (également détenue par M. Goulandris) et rebaptisée Enfield-Neorion…
Voilà ! Vous conviendrez que ces voitures “semi-Grecques” n’ont rien de quelcoques “Hypercars” ou “Supercars” mais sont plutôt des “Babacars”…
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