SPYKER C8 LAVIOLETTE COUPE 2009 – VIN 2009 XL9BA11G39Z363223
Je garde un bon souvenir désabusé de la Spyker dont le design était un mélange de styles façon Steam-Punk avant-gardiste mélancolique, chaque Spyker était une folie pure, un monolithe magnifique, massif et dangereux qui impressionnait en aspirant toutes les influences, pour recracher une mélasse indescriptible…, mais pas grand-chose d’autre…
“Le tribunal, à la demande de l’administrateur, a converti le moratoire de paiement accordé à Spyker le 2 décembre, en faillite”, avait sobrement indiqué le groupe dans un communiqué, soulignant qu’un financement provisoire n’était pas arrivé à temps pour le sauver…, c’était la fin de l’aventure débutée avec l’association en 1999 de l’homme d’affaires Victor Muller et de l’ingénieur Martin De Bruijn, tous deux désireux de gagner un max en réutilisant le nom de la marque Spyker disparue en 1925 !
Après le départ de l’ingénieur De Bruijn en 2005 (il avait pressenti que l’affaire n’était pas vivable), Victor Muller avait tenté de renouer avec un imaginaire passé glorieux… en proposant des voitures dessinées par le carrossier italien Zagato et motorisées par Audi. L’annonce de la faillite fut ensuite le dernier rebondissement pour une entreprise qui avait brièvement détenu Saab avant de la vendre à une entreprise chinoise NEVS AB en 2012 (qui n’en a rien fait)…
Un tribunal américain avait toutefois rejeté la demande d’une indemnisation de 3 milliards de dollars de dommages et intérêts contre General Motors…, Spyker avait accusé GM de faire dérailler son plan de vente de Saab à un autre acheteur chinois de celui qui l’avait acheté par la suite. Plus récemment, la compagnie s’était concentrée sur des supercars comme la B6 Venator, mais avait des difficultés à payer le loyer de ses locaux et il n’y avait plus de clients…
“Au fil des ans, nous avons entrepris des projets audacieux qui ont laissé leurs marques sur l’entreprise”… avait déclaré Victor Muller, qui tentait de faire “bonne figure” en vue d’un rebond ailleurs…, il déclarait en ce sens : “Aucune des ambitions que nous avions quand nous avons créé Spyker il y a quinze ans ne disparaît avec la faillite de l’entreprise. Si un miracle se produit je poursuivrai mon but de fusionner avec un producteur d’avions électriques et je développerai des voitures électriques révolutionnaires”…
Il n’y a plus beaucoup de clients pour les pitreries qui sont depuis longtemps inutilisables au quotidien, qui coûtent des fortunes en entretiens complexes, qui servent d’indicateurs aux fiscards en chasse, qui s’avèrent des cauchemars à posséder, qui ne représentent plus rien que la vanité de leurs propriétaires, dont certains se perdent en les collectionnant comme des papillons épinglés dans des garages bunker…
Il est toutefois vrai que le design intérieur des premières Spyker étaient des putains de chef-d’œuvre, la richesse esthétique filait le vertige…, mais tout le reste donnait la frousse à en chialer de bonheur, seul, perdu à dériver dans une transe épileptique ! Depuis que l’aventure est finie depuis quelques années, certains continuent à planer, car ils croient que les fantômes d’un passé révolu chantent à l’horizon alors que les étoiles leurs foncent dans la gueule pendant que les anges les bercent d’illusions… et c’est putain de magnifique, c’est de la folie pure…
Mais le passage à tabac ne dure qu’un temps… et le silence se fait vide, ambiant, mortuaire, sublime…, sérieusement, ce bazar ahurissant, qui file les larmes aux yeux à n’importe quel cœur de pierre, c’est l’euthanasie infinie des masses après de longues années d’espoirs… entre prières mystiques et chutes dans le gouffre.
Dans le sud-est d’Amsterdam en 1880, deux frères, Jacobus et Hendrik Spijker, ont créé un atelier de carrosserie. Ils ont commencé par construire des carrosseries nouvelles et améliorées pour la Benz et leur travail a été largement salué comme étant supérieur à celui des Benz d’usine. Forts de leur succès, les frères Spijker vont entreprendre de construire leur propre voiture.
Les voitures ont été appelées “Spyker” pour ne pas confondre celles des marchés d’exportation non néerlandophones, et leurs voitures ont perpétué la tradition de la qualité et des performances respectables. Les frères ont également produit plusieurs modèles d’avions qui ont conservé le nom de famille d’origine.
Soixante-quinze ans après que la dernière voiture Spyker ait quitté l’usine, le nom a été relancé pour une toute nouvelle supercar à moteur central construite sur un châssis sur mesure et propulsée par un moteur V8 de 4,2 litres dérivé d’Audi.
Les nouveaux patrons Victor Muller et Maarten de Bruijn ont beaucoup emprunté à l’héritage aéronautique de Spyker pour détailler la nouvelle voiture élégante, avec des entrées d’air NACA, des badges à motif d’hélice et même un volant inspiré de l’hélice pour le marché domestique. Le style de la carrosserie était très attrayant et ne ressemblait à rien d’autre sur la route.
La qualité de construction et l’excellence de l’ingénierie se classaient haut chez Spyker et les voitures étaient magnifiquement construites. Spyker s’est même aventuré dans la Formule 1 et les courses d’endurance, comme un moyen de solidifier la marque en tant que véritable constructeur de supercars avec un vrai pedigree.
Seulement 58 exemplaires Laviolette du modèle Spyker C8 auraient été achevés au cours de la production 2001-2009, dont seulement quatre ont été finies dans la couleur extérieure orange amande brûlée comme on le voit sur cette voiture. La Spyker C8 Laviolette avait été dévoilée par Spyker au Salon international de l’automobile d’Amsterdam 2001 en tant que pendant coupé fermé de la C8 Spider, le nom Laviolette faisant référence à l’ingénieur belge Joseph Valentin Laviolette, qui avait contribué au développement de plusieurs voitures de course Spyker à succès au début des années 1900.
Cette C8 Laviolette a été livrée neuve sur le marché américain, où elle semble avoir résidé neuve en Floride chez un marchand inconscient, jusqu’à ce qu’elle soit acquise en 2015 par un important collectionneur de voitures exceptionnelles basé dans le Nord-Est des USA, avec moins de 500 miles au compteur. Le rare Spyker a depuis été entretenu dans un environnement climatisé et a été soigneusement entretenu par Rosso Service de Forest Hill, MD en 2019.
La magnifique peinture Orange Amande Brûlée est accentuée par un alliage poli sur les rétroviseurs, des découpes de phares antibrouillard et des prises d’air latérales de la carrosserie “tourelles de canon”. Le simple fait d’ouvrir la porte de la Spyker C8 est spectaculaire grâce à son mécanisme “aile de cygne” oscillant vers le haut.
Le style général de la C8 Laviolette est agressif et sportif, mais l’ensemble est assez finement fini et magnifiquement détaillé. L’intérieur est magnifiquement fini en cuir noir matelassé au diamant avec un point de couture orange assorti à l’extérieur sur les sièges sport à dossier haut, les panneaux de porte, et les seuils. Le matériau est de la plus haute qualité et fini à un haut niveau, ne montrant presque aucun signe d’utilisation.
Le tableau de bord spectaculaire comprend un carénage en alliage abritant une gamme d’instruments à face crème et une série d’interrupteurs à bascule chromés, répétant à nouveau le thème de l’avion vintage. Une signature de la C8 est l’élégant mécanisme de levier de vitesses finement usiné et poli miroir avec sa tige de changement de vitesse et son support exposés. C’est beau à regarder et une joie d’opérer.
Derrière ces magnifiques sièges sport repose le V8 Audi de 4,2 litres éprouvé et une boîte-pont Getrag manuelle à six vitesses. Le moteur de 400 chevaux apparaît “fraisé c’est-à-dire peu utilisé dans un compartiment moteur pratiquement impeccable, et il émet un magnifique vacarme à travers l’échappement. La puissance de freinage est fournie par d’énormes freins à disque aux quatre roues AP Racing équipés d’un ABS.
Moins de 300 Spyker C8 ont été produites, dont environ 58 du modèle Laviolette Coupé. Ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas d’une voiture de divers composants assemblée à la hâte ; la Spyker C8 est soigneusement conçue. C’est aussi un plaisir absolu de la conduire, grâce à la maniabilité équilibrée et au moteur V8 (hurlant) qui vous précipite vers l’horizon comme un warbird vintage.
Avec moins de 700 miles enregistrés au compteur et un état général “bien conservé” à l’intérieur et à l’extérieur, elle doit être l’un des meilleurs exemples disponibles de sa race rare… Montant epéré : 250.000 US$
2 commentaires
Moins de 700 miles… c’est un peu comme un type qui aurait épousé une super baiseuse à 20 ans et aurait pris garde de ne pas y toucher pour que celui qui la récupère au divorce des 45 ans puisse en profiter ?
Je dois réfléchir pour répondre à votre remarque… Toutefois, les 700 miles indiquent que la baise a eu lieu… Qu’en est-il ressorti après ces quelques usages amenant à vouloir s’en séparer ? Compte tenu de ceux-ci, un rapprochement avec “la Belle au bois dormant” dont le titre français quelque peu alambiqué laisse supposer qu’une seule baiserie n’a pas suffi à ce que le Prince persévère à besogner la belle qui devait avoir quelques difficultés à se réveiller et donc lui apporter des satisfactions grandioses… la belle dormante du bois n’était sans doute qu’éphémère… et l’érectabilité de son propriétaire moins sujet à des baiseries vicieuses puisque la belle n’a aucun des atours nécéssaires. Il a dû envisager une beauté plus exhubérante, plus trash…
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