Steampunk-Rod 2…
À l’origine, le steampunk est un genre littéraire dont Jules Verne, Albert Robida ou H. G. Wells fournissent les caractéristiques et l’esthétique de l’univers d’expression à travers leurs romans ou les adaptations cinématographiques qui en ont été faites : “Vingt mille lieues sous les mers” de Richard Fleischer (1954), “L’Invention diabolique” (Vynález Zkázy) de Karel Zeman (1958) ou “La Machine à explorer le temps” de George Pal (1960).
Autre influence, “The Steam Man of the Prairies” (1868), une “dime novel” de l’écrivain américain Edward S. Ellis, qui constitue l’un des fleurons des “Edisonades”, de la proto-science-fiction mettant en scène des inventeurs sur le modèle du pionnier scientifique Thomas Edison…, l’univers des époques victorienne et édouardienne d’avant la Première Guerre mondiale reste l’un des décors favoris du genre.
Par extension sont assimilés au genre du steampunk les récits qui se déroulent soit dans le futur, soit dans un présent uchronique alternatif où apparaissent des personnages historiques ayant réellement existé…, quand leur décor rappelle le design de l’environnement industriel du XIXe siècle ou que la société qu’ils décrivent ressemble à celle de l’époque édouardienne, socialement très rigide et cloisonnée, comme dans “Les Chemins de l’espace” de Colin Greenland (1993).
Sous-genre de la SF, les œuvres steampunks relèvent aussi de l’aventure et du roman policier – voire du western comme “Wild Wild West”…, pour les distinguer du récit où interviennent des éléments relevant du fantastique, les critiques utilisent le terme de “Gaslamp fantasy”, genre dans lequel s’illustrent notamment Anne Rice et le Français Fabrice Bourland…, leur steampunk recoupe fréquemment d’autres genres référentiels de la SF comme le voyage temporel, l’uchronie (décalage temporel et histoire alternative) et les univers parallèles…, cet aspect uchronique canonique a valu aux œuvres de SFS (Science Fiction Steampunk) les labels de “chroniques du futur antérieur” ou de “rétrofutur” chez les fans du genre.
Une des principales différences entre le steampunk et la science-fiction des auteurs d’anticipation du XIXe siècle comme Albert Robida, qualifiée de proto-steampunk par les puristes, réside dans la présence d’éléments anachroniques plus tardifs comme les ordinateurs ou les manipulations génétiques qui n’existaient évidemment pas à l’époque…, le steampunk se distingue aussi par son humour, divers auteurs considérant le genre comme un jeu littéraire, tout en clins d’œil dédiés aux pères de la science-fiction, du roman fantastique et du roman d’aventures extraordinaires (pour reprendre le titre de la fabuleuse collection des œuvres de Jules Verne).
En un raccourci caricatural, on pourrait dire que le steampunk est un univers où les machines à vapeur auraient progressé au-delà de ce que nous connaissons et où l’humanité n’aurait pas éprouvé le besoin d’inventer les moteurs à combustion interne…, l’esthétique de cette civilisation uchronique est très différente de la nôtre, puisque l’absence de pétrole entraîne celle des matières plastiques ainsi qu’un retard dans le développement de l’électricité et de l’informatique, ou leur absence pure et simple…, tandis que le décor s’inspire de l’architecture industrielle de la fin du XIXe siècle.
L’industrie du charbon étant très développée, en parallèle avec celle de la métallurgie, le fer puddlé y tient lieu de matière première principale, de même, l’esthétique est souvent associée aux boiseries sombres et au laiton…, les engrenages complexes ou simplement décoratifs sont, eux aussi, souvent employés…. et en ce qui concerne l’allure vestimentaire, c’est un mélange du siècle victorien et d’accessoires divers incorporant des éléments d’avant et après les deux guerres mondiales (l’esthétique vestimentaire steampunk se rapproche de la mode gothique, elle aussi d’inspiration victorienne).
Tandis que l’ère de l’électronique tend vers la miniaturisation, l’élément esthétique fondamental du steampunk est son gigantisme, cette technique, délibérément bloquée au stade de la machine à vapeur, produit des constructions démesurées, complexes et extravagantes de tuyauteries actionnées par des leviers et des claviers aussi nombreux que compliqués…, les véhicules à vapeur semblent souvent lourds et difficilement maniables, nécessitant une forte dépense d’énergie pour un rendement mécanique faible…, le héros classique dans ce genre d’univers est le mécanicien de génie.
En ce cas concernant un Steampunk-Rod, le mécanicien “de génie” c’est Chris Miranda qui
travaille à West Coast Auto Craft à Cloverdale, en Californie, qui a été approché par un fana de Hot-Rods qui venait d’acheter un Hot-Rod de type ’33 chez Factory Five, carrosserie en aluminium, châssis tubulaire sophistiqué disposant de pièces de suspension performantes…, en tant que motard de compétition ayant accès à des pistes NorCal, telles que Laguna Seca et Infineon, Doug Clouse (le client) voulait que son Hot-Rod ait un look différent et le steampunk le branchait un max !
Le Steampunk-Rod ’33 dispose donc d’un châssis en tubes d’acier empattement de 112 pouces), le différentiel est Ford Truetrac de 8,8 pouces (3,55:1) récupéré d’une Mustang 2000 avec ses trains roulants et ses freins à disque de 11 pouces et c’est Wheelsmith qui a fabriqué les jantes 18-8 et 18-12, plaquées cuivre et chaussées de pneus Nitto NT555…, le V8 est un Chevy 460ci retravaillé à 510ci par Peters Racing à Lakeport, en Californie, la transmission à cinq vitesses est une TKO 600, équipée d’un embrayage à double disque Centerforce
Parmi les éléments qui différencient ce Hot-Rod des autres le principal est l’utilisation de placage de cuivre au lieu de chrome., c’est la firme Ogden Chrome a fait tout ce travail…, et pour l’intérieur, des sièges de type bombardier glissent dans un intérieur tout en aluminium faisant la part belle à l’utilisation libérale de rivets partout (en cuivre et en aluminium)… la touche finale étant la jauge unique créée par Classic Instruments comprenant un compteur de vitesse (noté de 0 à 11 pour représenter 0 à 110 mph), un tachomètre à 8.000 tours, plus pression d’huile, température d’eau, tension électrique, et niveau de carburant, le tout présenté dans une horloge style “grand-père”...
Ce Hot-Rod ’33 roadster n’est pas vraiment Steampunk…, je pense même qu’il ne l’est pas du tout…, il aurait fallu de la part du “génie” d’être beaucoup plus déjanté que de se contenter de ne placer que du laiton et du cuivre en lieu de pièces chromées…, mais faute de grives on se contente de bouffer des merdes…. euhhhhh, des merles…, waouwwww…, quoi que bon, c’est à peu près ça sans l’être vraiment…, l’appellation serait plus amusante en “Steam-pouet-pouet” !
En 1895, H.G. Wells a écrit son premier roman “The Time Machine”, quand il avait 29 ans, mais ce n’est que lorsque le film de 1960 basé sur le livre est sorti que n’importe qui a pu voir à quoi ressemblait réellement la machine…, c’était un “vrai” steampunk classique avec du laiton poli, des cristaux, de l’ivoire, des disques tourbillonnants et tournants, des lumières multicolores, le tout spécialement conçu pour passehttps://vimeo.com/361491902r d’un siècle à l’autre…, H.G. Wells serait certainement amusé par la création de Chris, et il s’empresserait d’exiger de tout refaire…, car un vrai SteamPunk-Rod ce n’est pas comme l’engin en vedette ci-dessus, mais comme l’Objet Roulant Non Identifiable ahurissant de la vidéo ci-après :