Studebaker Golden Hawk 1958…
J’admire sa nuque fragile, couverte de cheveux follets…, si je n’étais pas un mec qui a une éducation du tonnerre et qui sait se tenir, je lui collerais un mimi mouillé sur le cou qui la ferait vibrer comme une corde de violon…
Le mimi mouillé, c’est pour ainsi dire ma spécialité, mon talent de société…, il y a des gens qui séduisent les femmes en leur racontant qu’ils ont trois couilles et qu’on leur a greffé un manchon pour avoir un plus long pénis, comme les africains…, d’autres en leur faisant des malaxages de mamelles…, d’autres encore en leur récitant du Verlaine, du Proust, du Nietzche…, (certains copient Serge Bellu, mais seuls les pédérastes Mongoliens y sont sensibles)… eh bien, en ce qui me concerne, ce qui me les gagne toutes, indépendamment bien sûr de de mes manières civiles, c’est le mimi mouillé.
Ne comptez surtout pas que je vous initie à cette pratique galante, vous n’avez pas des têtes à comprendre… et puis, chacun se débrouille, chacun a des trucs…, pour d’autres détails, il faudra vous reporter aux prochains articles, car après cette profonde introduction (sic !) je vais m’employer à vous narrer des “trucs” couillus plus en rapports avec la Studebaker…, tâchez de ne pas être déçus, les lecteurs le sont toujours, que ce soit drôle ou triste, que ça finisse bien ou mal, c’est une fichue manie qu’ils ont de ne jamais être satisfaits.
Nous sommes, blafards, terreux, hépatiques ou cyans, tous autant que nous sommes au beau milieu du monde, sous le soleil qui crame à tour de rôle nos hémisphères et la vie… et, sauf exception rare, notre monde ne nous laissera pas d’autre sol à fouler, nous sommes condamnés à la gravité, aux piafs moqueurs et aux vacances sous terre.
La toile nous offre un substitut d’étoile “autre”, c’est comme les cieux qu’on zieute en commun d’un tropique à l’autre, malgré les satellites en embouteillages et les déchets par tonnes, les pluies acides et le trou de la couche d’ozone, la déforestation, le sida, la peste, le choléra, les kamikazes, la théorie du complot, les jeunes qu’on assassine, la peur des autres, la fin du monde…, c’est pourquoi, avec www.GatsbyOnline.com je vous offre, entre les coins de votre lucarne qu’est l’écran de votre ordinateur, un peu de fantaisie…, humour en sus pour le même prix.. et, pour y arriver, tout d’abord, je laisse mon esprit vagabonder…, je m’abandonne à toutes mes pensées, stupides et subtiles…, j’entretiens avec moi-même un rapport narcissique masochiste… en finale j’étudie chaque situation potentielle !
Je ne me soucie pas trop, du moins au début, de l’idée directrice de l’œuvre à écrire, ni des règles de sa construction, j’ai mes notes, regarder la bêtise humaine en action me donne de fameuses idées, je lis aussi le journal… et m’y attarde sur les articles glauques, sinon populaires, qui abreuvent les cas sociaux qui ne me préoccupent pas trop puisque je ne fréquente les gens qu’individuellement, j’ai en effet réussi à sortir de toutes les formes de la société humaine : entreprises, équipes, bandes, mais j’entretiens scrupuleusement toutes mes amitiés qui s’avèrent utiles pour écrire mes chroniques.
Sur l’amour, je sais d’expérience qu’il est préférable d’être célibataire…., par sa promesse de bonheur, son authenticité et son intuition très développée des enjeux de l’existence, la femme constitue le plus grand ennemi de l’écrivain, qui ne s’intéresse qu’aux malheurs et aux guerres, aux dilemmes moraux et à la toxicité des rapports humains…, toutefois, durant la préparation d’un roman, tomber “en amour”, spermet de souffrir du “désamour”…
L’enjeu du jour est de vous raconter “quelque chose” via une chronique qui s’habille des photos d’une jeune et jolie qui pose devant et dedans une Studebaker Golden Hawk… et pour ce, je suis (très) confortablement assis dans mon fauteuil de bureau Aeron Remastered de la collection Herman Miller, que j’ai acheté (via le web), 1.100 euros (HT) au lieu de 1.135 (HT), cette différence appréciable (gag !) étant consentie par une société venderesse de fauteuils de bureau pour que j’indique leurs coordonnées dans GatsbyOnline et dans Chromes&Flammes…, de plus, dans ce deal exceptionnel (sic!), j’ai réussi à négocier pour tous les lecteurs, un code promo (GATSBY) leur permettant de bénéficier d’un Aeron Remastered (la dernière génération) pour l’obtenir à 1.130 € HT au lieu de 1.135 € HT… et si cela ne rentre pas dans leur budget, ils peuvent aussi bénéficier d’un Hermann Miller Aeron reconditionné, garanti 1 an à 1.120 € HT (sans code promo pour le coup)…
Vivre ça à 70 ans, avec mon parcours pro que vous connaissez toutes et tous (Chromes & Flammes)…, en arriver à ce genre de deal misérabiliste (35 euros de remise, mais j’ai du payer 125 euros de transport, tandis que vous ne bénéficierez que de 5€ de remise, le prix du transport restant identique), est une sorte de gag (gaz) hilarant…, mais ayant besoin et envie de ce fauteuil pour mon “At Home Tropézien”, j’ai laissé courir…
Bref…, sans cigarette au bec (le premier cliché “type” de l’écrivain) car je ne fume pas… et ne dégageant pas une haleine d’alcool (le second cliché “type” de l’écrivain) et devant la page-web ouverte, j’ai hésité sur la première phrase à écrire, ce qui est tout à fait normal…
Avant d’arriver à un début scénique de sexe en entrée, j’ai pensé au chiffre 3…, parce qu’il est sacré pour ceusses qui y croient, parce qu’il donne le rythme, parce que le cerbère a trois têtes et qu’une chronique, tout comme un roman, ne sont qu’une description de l’enfer sur terre…, parce qu’on frappe trois coups au sol au théâtre…, parce que la dialectique se fait en trois étapes…, parce qu’une symphonie est en trois temps…, parce que la Trinité…, parce qu’un trio sexe c’est fun… et parce que : “C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar”…, à titre d’exemple.
Les phrases se sont mises ensuite à couler, façon Titanic…, j’ai commencé par des choses triviales, simples : le verbiage d’un séducteur de 70 ans concernant le “mimi mouillé” (Beeeerkkkk!), j’ai pensé y ajouter la logorrhée d’un faux ivrogne, les bavardages d’une concierge (en l’occurrence ceux de ma “femme de ménage”), mais ce n’était pas le bon ton qu’il fallait, il faut garder les magnificences de l’âme pour la fin qui est toujours proche)…, puis j’ai vidé d’un trait un flacon de Chivas Régal, me disant qu’une chronique, un article, un roman, ne sont que la démonstration désespérée de l’inutilité des mots…
“Écrire, c’est passer à côté de la vie”… a dit Louis Calaferte…, se gardant bien de l’écrire…, nul doute que comme lui, je peine à rendre compte ici ou là de mes états d’âme, à définir les personnages de chair et de sang qui se meuvent dans mes écritures, bien que je ne résiste jamais aux sirènes de la vraie vie, brute, magnifique de cohérence et de logique, le seul spectacle finalement qui vaille la peine d’être vu, lu, interprété, senti, écouté…., seulement voilà : il faut écrire…, il faut faire ce pas de côté et transformer l’essence des choses en mots…, j’ignore les raisons de cette nécessité, mais c’est ainsi.
Bref…, pour construire un personnage, il existe de nombreuses méthodes…, lisez comment Kundera fait naître son Thomas dans “L’Insoutenable”…, l’écrivain tchèque voit les personnages comme des possibilités existentielles incarnées (la froideur théorique du grand Est) !
On peut aussi, à la manière d’un Houellebecq, construire les personnages comme l’expression de grandes variations sociologiques et culturelles (méthode particulièrement efficace dans les Particules Elémentaires)…, ce qui revient toujours à “concurrencer l’état civil”, selon le vœu de Balzac, c’est à dire ajouter des informations autres que la taille, la date et le lieu de naissance… et qu’à la mention “signe particulier”, l’auteur jamais n’appose “NÉANT”.
Malgré son odeur de soufre, la physiognomonie, vieille science du XIXème qui établit des liens entre la forme du crâne la morphologie du visage et le caractère de l’individu, s’avère très utile dans la construction de personnages de comédie d’essence caricaturale…, sans parler de la psychanalyse qui permet de construire l’histoire comme une révélation progressive des motivations inconscientes d’un personnage vu comme cas clinique, dans une atmosphère de film noir des années ’50…
Plus lacanienne, l’onomastique (science des noms) permet de guider les personnages dans l’antre des mots…, leur nom est leur destinée : Madame Bovary n’est-t-elle pas condamnée à la Normandie bovine, mammifère à l’œil vide ? Cette chère Emma (qui appelle aussi “émoi”,”aime-moi”)… n’est-t-elle pas avant tout celle qui “aima”, magnifique passé simple, intransitif, et qui montre si bien la fatalité de ses amours?
Tout est bon à prendre : la caractérologie, les peintres de la Renaissance, les magazines people, les noms de rue, les couleurs primaires, les attributs vestimentaires, les portraits chinois, le questionnaire de Marcel Proust…, quoiqu’il vient un moment où ce n’est plus l’auteur qui crée le personnage, mais le personnage qui, en quelque sorte, qui l’habite…
Petit hommage à Edouard Levé, Eliot Smith, Yukio Mishima, Guy Debord, Gilles Deleuze, Ernest Hemingway, Gérard de Nerval, Ian Curtis, Stefan Zweig, Henry de Montherlant, René Crevel, Virginia Woolf…. et aux anonymes, privés de gloire posthume.
Écrire : c’est miser sur la misère.
Écrire : c’est parier et gagner à tous les coups (comme les joueurs invétérés du Grand Jeu).
Plusieurs cas de figure :
1°) Mon œuvre est lue, comprise, bien reçue, je connais la gloire et les fastes, mais il y a fort à parier pour que je tombe dans l’oubli dès après ma mort (voir Anatole France, Pierre Loti, pour ne citer qu’eux).
2°) Mon œuvre est ignorée, mal comprise, mal reçue, je passe le reste de ma vie dans un profond dénuement, mais au moment d’expirer j’espère (encore) toujours espérer que ma disparition jettera une lumière nouvelle sur ma vie et mon œuvre que le temps ne détruira pas, mais au contraire renforcera ; ne suis-je pas (comme on dit), en avance sur mon temps…, les exemples sur ce point sont nombreux (Baudelaire, Rimbaud, etc.).
3°) Mon œuvre reste ignorée, très mal comprise, épouvantablement mal reçue, etc.., mais c’est parce qu’elle est archi-mauvaise…, j’ai tout raté, que des sinistres dénouements à prévoir…, de plus, comme de nombreux écrivains ratés se sont suicidés pour attirer l’attention sur leur œuvre, voilà une manière de passer à la postérité.., mais dans ce dernier cas, mourir ne m’empêche pas d’imaginer, comme dans le cas de figure n°2, que je suis un grand maudit et que précisément comme le dit Nieztsche : “On peut mourir d’être immortel” (à l’instar de tous les grands maudits je connais Nietzsche par cœur…, écrire, écrire, écrire : il n’y a rien à perdre.., pari gagné à tous les coups).
La Studebaker Golden Hawk 1958 est une véritable survivante…, le manufacturier éprouvait alors de sérieux problèmes financiers et avait comme mission de relancer l’intérêt pour la marque, mais il fallait le faire à petit coût…, il s’est donc inspiré de nombreux autres modèles existants, notamment la Ford Thunderbird, la Lincoln Continental et des véhicules de la gamme Mercedes-Benz, pour créer cette version… et c’est le châssis d’une Studebaker Starliner 1953 qui servait de base…, tout, dans le design, a été fait pour diminuer les frais de construction…, par exemple, la vitre arrière devenue droite au lieu d’être inclinée coûtait des centaines de dollars de moins à mettre en place…, cela n’a pas empêché le designer Brook Stevens de mettre au point des éléments uniques, comme le tableau de bord rembourré (qui sera ensuite copié par Chrysler).
La Studebaker Golden Hawk 1958 offrait deux motorisations possibles : un V8 de 4,7 litres (289 pouces cubes), développant au choix 210 ou 225 chevaux…, une boîte automatique 4 vitesses était offerte en option, et la voiture arrivait de série avec une transmission manuelle 3 vitesses…, au final, la Studebaker Hawk ne sera fabriquée que quelques années : la production cessera à la fin de l’année 1963 (pour les modèles 1964)… et le fabricant fermera ses portes définitivement deux ans plus tard !
Cette bagnole est loin d’être un bolide…, à la voir les pégreleux lèvent les bras au ciel et cavalent sur les talus en nous voyant foncer, la Miss et moi…, nous nous ruons dans un univers enseveli sous une poussière ocre et âcre qui nous entre dans la gorge et nous brûle les poumons…, à cette allure-là, il n’y a pas un seul truc à quatre roues susceptible de faire pire, et c’est assez réconfortant…
Si vous voyiez cette petite fée au volant, les cheveux au vent, les lèvres serrées, les bras nus, la gorge pas trop empaquetée… vous ne penseriez plus à rien, et il faudrait au bout d’une heure de contemplation, qu’on vous réapprenne à lire et à faire des i et des o sur du papier quadrillé, tellement vous seriez commotionnés…, parole, les hommes sont des ballots, ils se montent le job à toute pompe, aucun n’échappe à la branlette déviante qui agit en soupape de sécurité ce qui diminue les viols non consentis…, ce piège qu’est la femme, aussi malin qu’il soit, aussi fortiche est un cul de sac (Hermes) qui coûte la peau des fesses…
Ce que la vie est crétine, c’est bien ma chance à moi : rencontrer une jeune et jolie qui me pige, que je pige, qui est plus sexy que toutes les Miss Univers collées à un bâton, sentir que nos deux palpitants battent sur le même rythme, avoir envie d’empoigner cette petite chose ravissante et de lui susurrer des phrases-bibelots… et n’avoir, en fin de compte, que le droit de la boucler et de soupirer parce que j’arrive au bout de cet article…, c’est plutôt moche…
Même pas un viol consenti ou pas, car il ne reste que 100 signes/lettres à tapoter…, sérieusement, j’en ai un coup dans l’aile, ce que j’éprouve ne ressemble pas à du vague à l’âme, c’est bien plus compliqué…, enfin, vous devinez ce que je n’écris pas tout… et si vous ne comprenez pas c’est que vous en tenez une plus drôle de couche que moi !