1966 Ford GT40 MkI Street version
Moteur V-8 289ci Hi-Po – Carburateurs Weber – Boîte de vitesses manuelle ZF à 5 rapports – Pompe à huile haute pression – Jantes à rayons Borrani. Waouww ! C’est une des 30 GT40 de route originales produites. Elle n’a parcouru que 13.442 miles et n’a jamais subi d’accident ou de dommages mécaniques. Un seul propriétaire après Carroll Shelby jusqu’à son décès : Umberto Maglioli, pilote d’usine Porsche et Ferrari et triple vainqueur de la Targa Florio et des 12 Heures de Sebring… Dossier historique réalisé par l’expert Ronnie Spain comprenant les documents originaux de construction….
La Ford GT40 est une des voitures de course parmi les plus emblématiques de l’histoire de l’automobile. Mecum Auctions présente cette GT40 lors de sa vente aux enchères 2024 à Kissimmee, en Floride, du 2 au 14 janvier. Il s’agit d’une des 30 rarissimes versions routières de la Ford GT40 Mark 1 qui avaient une carrosserie plus lisse et pure que les itérations allongées ultérieures, notamment en ayant supprimé les prises d’air supplémentaires sur le toit et en n’ayant pas les écopes latérales supérieures derrière les vitres latérales. La carrosserie est peinte en Gulf Blue comme la FordGT40 de course emblématique.
Cette voiture est RHD mais le levier de vitesses se trouve du côté droit du conducteur, entre le siège et la porte, plutôt que d’être au centre. Le tachymètre se trouve directement derrière le volant, ce qui est logique pour une machine de compétition. La légende de la Ford GT40 s’est construite sur les pistes de course, mais les rarissimes 30 exemplaires “Street Version Première Série” sans l’allongement du cul pour un coffre, bravant les embouteillages aux heures de pointe, ont apporté une contribution non négligeable à la légende. Qui conduit une Ford GT40 “Street version” sur la voie publique, doit être prêt à tout…
Surtout à ce que tout le monde s’arrête et regarde… Que les passagers des voitures à proximité prennent des photos… Que les conducteurs de chaudasses sportives déboulent aux feux de circulation et fassent vrombir leur moteur de manière a encourager un départ arrêté infernal… L’intrépide et talentueux conducteur d’une GT40 “Street version” doit également être conscient que, le manque de hauteur de la voiture est tel, quelle n’apparait pas dans le rétroviseur des gens… Être trop directement derrière toute automobile est en GT40 générateur de stress, de problèmes et d’accidents potentiels…
Particulièrement avec les voitures avec remorque, les camionnettes, camions et autobus… Les autres conducteurs peuvent certes entendre le vacarme des échappements de la GT40, mais ils ne peuvent pas vous voir. L’expérience de conduire une GT40 fusse-t-elle “Street version” n’est donc pas à entreprendre pour les âmes sensibles. Point barre… Mais outre que je suis dingue, politiquement incorrect et pirate à mes heures, j’avais souscrit une assurance en rapport aux risques potentiels compte-tenu que la bête vaut plusieurs millions de Dollars, ou d’Euros, ou de Yens, ou de Roubles ou de Cryptos-monnaies aléatoires…
Donc, avec cette “couverture” dûment contresignée pour éviter les crapuleries qu’AXA me fait subir depuis plus de 10 ans avec le vol de ma LéaFrancis, réalisé sous la supervision des faux documents créés et utilisés par Alexandre Moretus et la SA Jean Verheyen, Agent Général AXA pour la Belgique, par les soins de l’organisateur du show de Groote Bigarden : Hans Stevens, sous les conseils des Maîtres avocats Delphine Mallien et Yann Cuypers, et un scénario créé par l’ex-Procureur du Roi, lobbyiste, Jean-Marc Meilleur (qui ayant volé le dossier pénal et diverses preuves, ainsi que menacé mes avocats a été démissionné par le Président Jean de Codt de la Cour de Cassation), tout ce beau monde œuvrant en bande criminelle organisée, avec le but calculé qu’elle soit exfiltrée vers Israël au profit d’une famille œuvrant dans les techniques d’armement du Gouvernement Netanyaou… Bref, outre que je pense en faire un roman et une série Netflix, donc, après avoir vécu tout cela, j’estimais que je pouvais prendre le risque de cette balade, ce qui était une très bonne raison pour laquelle j’étais souriant dans l’étouffement des 70 degrés de l’habitacle (surchauffé) au milieu du trafic d’une ville américaine…
Il aurait fallu que cet “essai” se déroule dans les villes Britanniques ou furent construites les GT40 “Street version” dans les années 1960 et 70 : Betjeman et Brent étant alors (années ’60) au cœur du sport automobile, Lola, Surtees, Frank Williams et Winkelmann Racing y étaient tous basés. L’histoire raconte que Jochen Rindt sortait de la M4 à la jonction sept et glissait régulièrement sur la bretelle d’accès à 270º… C’était donc en Angleterre que Ford Advanced Vehicles à construit cette GT40 châssis 1059 en novembre 1966. Elle a été expédiée aux États-Unis le 23 décembre avec six autres GT40 “Street versions”.
Elles ont été affectées à Shelby America pour un programme promotionnel. Carroll Shelby a remplacé les réservoirs de carburant d’origine de type vessie par des vrais réservoirs en aluminium fabriqués par nul autre que l’ancien gourou de la JWA, John Horsman. Des propositions de transactions intéressantes ou un tas d’argent devait changer de mains ont été envisagées mais Shelby l’a conservé jusqu’à sa mort. Maintenant cette GT40 à l’air rien de moins qu’être sensationnelle. Ouvrez la porte, cependant, et vous êtes confronté au défi d’entrer… Si vous êtes grand et pesez 100kgs comme moi, ce n’est pas facile.
Il faut enjamber le seuil en plaçant le pied gauche sur le siège, puis il faut balancer la jambe droite vers l’intérieur en faisant attention au levier de vitesses, puis, en équilibre instable vous vous enfoncez directement sous le volant en même temps que vous faites glisser votre jambe gauche vers le bas, rattrapé par la droite et vous êtes en position. Reste à trouver les extrémités de ceintures de sécurité, de boucler et…. “Merde, j’ai oublié les clés”... Panique… Grâce à la position de conduite inclinée, vous obtenez la même sensation simplement en vous asseyant dans une capsule Apollo de fusée spatiale.
Actuellement dans les nouvelles bagnoles de course 2023 type “Le Mans”, le pilote est assis/couché en arrière comme dans un fauteuil d’accouchement, les couilles en avant pour absorber les chocs, de plus on est assis presque sur la route elle-même, on s’y sent immédiatement comme un pilote de course totalement crétin mais potentiellement milliardaire… C’est “cramped”, avec les réservoirs de carburant de chaque côté. Un accident et boum, une explosion de bonheur… Mais avant de partir en aller simple, on peut s’imaginer dans la peau de Chris Amon, discutant avec Bruce McLaren lors des essais du Mans.
Mais l’impression d’être dans un cercueil/cabine spatiale est renforcée à l’intérieur lorsque coincé dans le siège avec les ceintures de sécurité bouclées. On ne voit rien de l’arrière, quasi rien de coté, presque rien de l’avant…Le tableau de bord bas et large bouffe toute la place… Si un connard vient se parquer à coté de votre portière, vous vous sentez comme enterré vivant… Devant vous, le compte-tour avec zone rouge à 6.600 t/m est omni présent avec le kilométrique en Miles (200 mph)… Les autres instruments ainsi qu’une sélection d’interrupteurs à bascule non étiquetés sont au centre du milieu (sic !).
Tournez la clé, poussez le démarreur vers le bas dans le tunnel central et, d’une simple pression sur l’accélérateur, le V8 s’anime juste derrière vos épaules dans un vacarme apocalyptique. La boîte de vitesses à cinq rapports est dotée d’un dogleg, avec un verrouillage pour la marche arrière juste au-dessus. Relâchez le lourd embrayage et la GT40 s’éloigne d’elle-même du monde civilisé, grondant dans la circulation. Après seulement quelques centaines de mètres, vous vous rendez compte que vous commencez à avoir très chaud, ce qui n’est pas une grande surprise lorsqu’on s’approche de l’enfer…
Tout ce que vous pouvez vraiment voir dans le rétroviseur, ce sont les huit trompettes d’admission. Les versions routières ont gagné des tapis et d’autres garnitures, mais ont conservé la sensation des coureurs grâce à des touches telles que le levier de vitesses droit. La première vitesse est bonne pour la meilleure partie des premiers 60 mph, et même dans les soi-disantes spécifications routières, ses manières sont indéniablement celles d’une pute. Comme on pouvait s’y attendre, la conduite est ferme, la direction directe et aucun retour d’information n’est émoussé le moins du monde.
Les sièges ventilés de la voiture de course ont cependant disparu et la batterie a été déplacée de l’habitacle vers le compartiment moteur. Il serait irrationnel de décrire la GT40 Street version comme étant la voiture de tourisme idéale, mais cela ne signifie pas qu’il y a pénurie de preneurs. En 1968, Rodney Lyons, qui dirigeait toujours l’Epping Motor Company, a acheté les GT40 châssis 1025, 1030 et 1035 destinés à l’origine à Shelby aux États-Unis, les bêtes avaient été renvoyées au Royaume-Uni, converties en spécifications “semi-route” après utilisation par Shell pour un film promotionnel.
Quelqu’un dans le Yorkshire en a acheté une en location-vente. Il l’a prise un vendredi, l’a pilotée le samedi et a du refaire l’embrayage le dimanche, puis le lundi il a rappelé Rodney Lyons en disant qu’il ne pouvait pas vraiment pas se permettre une bagnole aussi couteuse d’entretiens, et Lyons a fini par reprendre la voiture qu’il a ensuite confié à un jeune journaliste d’Autosport du nom de Simon Taylor pour une publicité s’inspirant d’un titre de journal qui avait été utilisé à l’origine en relation avec les Rolling Stones, le groupe était photographié en train de recevoir une contravention de stationnement…
Un slogan indiquait : “Laisseriez-vous votre fille épouser un propriétaire de Ford ?”... Moi j’aurais dis OUI, direct, l’idée d’avoir Mick Jagger épousant ma fille étant gage d’immortalité financière… Le président de l’Essex Motor Club s’est, par contre, presque suicidé d’en avoir acheté une. Je ne peux pas répéter ce qu’il a dit, mais ce qu’il a fait… Il a tenté d’étrangler Rodney Lyons à 125 mph sur le mouillé. Michael Hipperson a voulu agir de même en 1971, suite à son achat de la N° 1005, qui avait été pilotée au Mans en 1965 par la Scuderia Filipinetti. Contrairement aux trois voitures dont disposait Lyons, il n’y avait pas eu de tentative d’édulcorer la N° 1005 dans les années qui ont suivi la GT40 était comme elle avait été en course. Terrifiante, gagneuse, très pute… Waouwww !
C’étaient même les pneus de course et les échappements du Mans qui équipaient encore la N° 1005 historique ! Vous ne pouvez pas l’envisager aujourd’hui… Michael Hipperson a avoué au juge concernant la tentative d’assassinat envers le vendeur de cette GT40 : “Quand j’ai ramené la GT40 chez moi, ma femme qui était apparue à la fenêtre avait un air très dubitatif. Je l’ai emmené faire une balade sur la route et après cinq miles, elle transpirait comme une cochonne en route vers l’abattoir. Elle m’a regardé et m’a dit que c’était terminé entre nous. Divorce… C’était épouvantable sur la route, mais j’ai parcouru 4.000 milles en trois ans”.
Ce gugusse avait l’habitude de sortir la GT40 le dimanche matin pour aller chercher le journal et Roger Douglas-Hughes qui possédait la N° 1002 vivait à proximité et ils se retrouvaient pour s’amuser. en célibataires car leurs femmes les avaient plantés. Il l’a aussi utilisée dans des sprints, mais seulement à Duxford parce qu’il n’y avait rien à frapper si la GT40 partait en tête-à-queue : “Les freins étaient inutiles jusqu’à ce qu’ils soient chauds, j’avais l’habitude de faire les 10 premiers miles de n’importe quel voyage avec mon pied gauche sur la pédale pour les amener à la température. C’était bruyant”…
“On était assis entre les réservoirs d’essence et il fallait faire très attention aux lignes blanches à cause des pneus de course et il n’y avait pas de pièces de rechange non plus. Il a eu une crevaison à Thetford et je me suis retrouvé coincé, il n’y avait même pas de cric, il n’y avait de toute façon rien pour positionner un cric. Finalement j’ai du admettre que c’était une Shit-Car, une merde, à utiliser… J’ai voulu la vendre, personne n’en voulait”... Au fil des ans, Hipperson a possédé de nombreuses machines exotiques, même s’il l’a vendue en 1975 pour l’équivalent d’une Ford Escort d’occasion.
Il admet que c’est surtout parce qu’elle était tellement scandaleuse, plutôt que parce qu’elle était géniale à conduire. Il avait l’impression qu’il venait tout droit du Mans. Et c’est ce que j’ai ressenti dans les embouteillages aux heures de pointe. Bien… Je me dois de continuer à vous décrire les réalités… John Wyer avait été nommé responsable du programme GT40, mais à partir de ’65, ce programme de course “usine” a été confié à l’équipe américaine de Carroll Shelby. Lais Slough était toujours responsable de la construction des voitures, ainsi que de la production des “Street versions”.
Le prototype de voiture de route, châssis 1013, est apparu en janvier 1966 et a été utilisé par Ford comme “démonstrateur de presse” portant le numéro d’immatriculation OVX 355D. Ford s’est retiré de la course en 1967 après la deuxième victoire de la GT40 au Mans (les deux avaient été remportées par la MkII de 7 litres développée aux États-Unis). Cela aurait pu être une fin glorieuse, mais après l’élimination progressive d’Advanced Vehicles à la fin de 66, Wyer était resté à Banbury Avenue et s’était associé à John Willment pour former JW Automotive Engineering Ltd avec le soutien de Gulf.
La firme indépendante a continué à construire, entretenir et faire courir des GT40. Cela a porté ses fruits en 1968, lorsque la MkII, ainsi que le très couteux développement GT40 de JWA, la Mirage ’67, ont été interdits à la suite de l’imposition d’une limite de 3 litres pour le groupe 6 suite aux manœuvres d’Enzo Ferrari qui pouvait être une vraie crapule. L’ancienne GT40 MkI a donc bénéficié d’une nouvelle vie dans le Groupe 4. JWA a reconverti ses Mirage’s et, au cours des deux saisons suivantes, l’équipe de Slough a donné à la voiture un chant du cygne glorieux.
“Cette période, jusqu’en 1970, a été la seule fois dans la carrière de Wyer où il a pu se concentrer à 100 % sur ce qu’il faisait de mieux : diriger une équipe de course”, a expliqué Maitland Cook, qui a commencé à Banbury Avenue en 67, ajoutant “Il n’était pas son propre maître de 1963 à 66. C’est Ford qui a pris les décisions. Plus tard, il n’a pas vécu la terrible politique dictatoriale de Ford, et l’équipe était petite, efficace et concentrée. Tous ses héros étaient comme des militaires, et il disait toujours que l’équipe de course idéale était comme une unité de commando, où tout le monde savait exactement ce qu’il devait faire. Avec Gulf, il y avait une compréhension claire et une définition claire des rôles. Il avait des lieutenants très compétents en la personne de Horsman et de David Yorke. Wyer était évidemment le maréchal, mais Horsman était en charge de l’ingénierie. Il a tout sacrifié et travaillé de longues heures, annulant ses vacances en famille, ce genre de choses, pour les couilles du pape-Ford. L’aspect technique était super en 1968, il n’y avait pas de réels problèmes avec la GT40, et Horsman était un rouage essentiel à cet égard. Cette année-là, nous étions en compétition pour le championnat, donc c’était un travail très difficile avec de longues heures. Mais l’ambiance était bonne. Il y a cette légende selon laquelle Wyer était impossible. C’était un chef de corvée coriace, oui, mais il était plus dur avec lui-même que quiconque. Et parce qu’il était si engagé, il attendait la même chose de nous. S’il savait que vous vous donneriez à 100 %, il ferait la même chose pour vous et ferait tout ce qu’il pouvait pour vous aider”...
En 1968, JWA a remporté Le Mans avec la MkI de Pedro Rodríguez et Lucien Bianchi, ce que Cook rappelle avec ironie : “Une fois que l’accord a été conclu pour remettre des pièces de rechange et autres, il n’y a eu aucun contact avec Ford jusqu’à ce que nous commencions à gagner. Au Mans, Walter Hayes est soudainement apparu tôt le dimanche matin. Il était très ami avec Wyer, mais les remarques de Wyer n’étaient pas entièrement élogieuses ! En 69, l’équipe a récidivé, et avec la même voiture, entre les mains de Jacky Ickx, que Cook considère comme le meilleur pilote de la JWA, et Jackie Oliver, le châssis 1075 a devancé la Porsche 908 de Hans Herrmann/Gérard Larrousse. En 1970, cependant, les Ford avaient disparu de Banbury Avenue. JWA s’était mis à courir avec des Porsche et une autre légende du sport commençait tout juste à naître : celle des Gulf Porsche 917. Le batiment numéro 715 est aujourd’hui occupé par l’entreprise de traitement de films Cinelab, et tout le monde ici connaît le passé du bâtiment”…
Le gourou de la GT40, Ronnie Spain, cite le nombre réel de châssis construits, y compris les différents prototypes, à 134 : “Il y avait 87 MkI, MkII et MkIV de production, au total, les MkI apparaissant à la fois en version route et en version course. La MkIII, cependant, était une bête légèrement différente. Seulement sept exemplaires ont été fabriqués, le premier ayant été achevé à Slough à la fin de 1966. SPP 604D était un prototype à conduite à droite qui a ensuite appartenu à John Wyer. La première MkIII à conduite à gauche, quant à elle, a fait ses débuts publics en avril 67 au Salon de l’auto de New York”.
Destinée à être une voiture de route GT40 plus civilisée, la MkIII était dotée d’un V8 289ci, de deux phares, d’ailes avant surélevées, de fenêtres qui s’ouvrent (même en version route, la MkI se contentait d’un panneau en plexiglas) et d’un arrière/coffre allongé. Il y avait un habitacle plus cossu avec un levier de vitesses central et un frein à main. En 1968, la GT40 était l’une des plus grandes voitures de course d’endurance au monde, avec encore deux victoires au Mans à venir. Tout ça finalement, lorsqu’on se trouve entre la vie et la mort au volant d’une Ford GT40 “Street Version”, c’est surréaliste
Surtout après avoir fait le clown contorsionniste à s’y installer, la vie prend ainsi un autre sens, l’envie alors vous submerge de foutre le camp pour aller s’installer dans une ile déserte… Bien.. Il s’est mis à pleuvoir, en fait en quelques minutes il pleuvait à verse, je suis parti mais je suis tombé en panne d’essence 100 mètres plus loin. Pas de problème, les gens de Mecum Auction sont arrivés, ont versé deux jerrycan’s et c’est reparti… Avec l’essuie-glace unique dansant sur l’écran brumeux et les camions qui se dressaient au-dessus de moi, je n’en menais pas large, les gens se tenaient immobiles et regardaient bouche bée.
Des chauffeurs routiers se sont penchés de leur cabine et m’ont proposé d’échanger, des écoliers ont sauté en l’air en poussant des cris. Je me suis senti assez courageux pour pousser l’accélérateur à long débattement un peu plus loin. La boîte ZF à cinq vitesses était conçue pour 60 mph en bas et 95 en seconde. Sur cette route grasse, j’ai découvert qu’avec des pneus de course à l’avant et à l’arrière, l’adhérence était rare. La GT40 glissait en tous sens, les gens de Mecum paniquaient et faisaient des appels de phares… Je n’étais absolument pas heureux d’être là pour évaluer cette machine infernale…
Mais, en m’efforçant d’inclure quelques détails techniques, j’ai noté qu’au-dessus du vacarme de l’échappement, on pouvait clairement entendre le cliquetis des étriers de frein flottants et le gloussement des pompes à carburant. Et j’ai commenté aux gens de Mecum la consommation de carburant estimée à 100 litres aux 100kms… À ce stade de ma vie, c’était de loin la voiture la plus dramatique que j’aie jamais conduite avec les Ferrari’s… C’est en pareil cas que ma Bentley Turbo R m’est apparue formidable… et que ma Smart Brabus s’est soudain sur-classifiée largement au dessus du lot, question fun et praticabilité…
Pourquoi n’est-elle plus fabriquée (la Smart) est un mystère, c’est ce qui m’a poussé à mépriser Mercedes qui avait racheté l’invention de Nicolas Hayeck (montres Swatch) avant de la bazarder à des Chinois… Voilà, vous ne savez peut-être pas tout, mais suffisamment pour comprendre que tout dans notre vie n’est que duperie, mensonges, baratins ignobles et saloperies diverses. Je suis le premier étonné de pouvoir encore écrire et éditer mes aventures automobiles et autres, je ne sais pourquoi, j’en viens à regretter de ne pas avoir continué avec mes diplômes d’architecte, à mes débuts j’avais créé le magazine Home… C’était vachement plus ludique et “classe”… C’est maintenant (74 ans) un peu tard…
J’ai toutefois décidé en mon âme et conscience de publier en extrème finale les photos de l’intérieur d’une Rolls Royce bien “Bourge” avec son intérieur hyper Bordel de luxe, franchement, je commence à préférer ce genre. C’est même 10 fois mons cher que la vraie GT40 de cet article… Donc, tous comptes faits, je pense que… Finalement il est certain que… et même plus, après mure réflexion, il est d’évidence que… Je crois que la gent féminine qui me lit comprendra cela, les photos sont éloquentes… Je vais d’ailleurs en publier un article…
2010 Rolls-Royce Phantom EWB – Gatsby Online
2 commentaires
Maître, votre article est excellent et remarquablement documenté ! Votre prestige et votre érudition rehaussent l’expérience de vos lecteurs, les honorant tout autant que vous-même. Tout comme un magicien qui choisit de dévoiler le secret d’un tour, votre article explique de manière accessible le marketing expérientiel : la recherche d’expériences significatives plutôt que de simples produits, l’influence des expériences de marque sur les réponses émotionnelles des consommateurs, la planification séquentielle des expériences pour renforcer satisfaction et engagement (l’incident de la conduite de la femme semble avoir soulagé le propriétaire après seulement quelques miles). Tout cela, tel une représentation théâtrale, contribue à créer des environnements captivants qui plongent les consommateurs dans une histoire. Par ici la monnaie.
Je suis sans voix et sans plume… Je reprend donc l’article qui vient d’être publié en sciences Universitaires de Berkeley (bien évidement traduit)…
Philosophie
Patrice De Bruyne, conduite adroite… Par Jean-Charles de Froissac pour Académia Premium
Dans ses écrits publiés sur http://www.GatsbyOnline.com, ce filousophe Tropézien analyse comment nos comportements sont déterminés par des interactions constantes entre notre conscience et notre environnement.
Dès que sont évoquées les «valeurs», «nos valeurs», les «valeurs républicaines», l’«attachement aux valeurs», on ne sait plus trop quoi dire. C’est qu’une valeur, si elle est telle, ne peut que valoir absolument, et n’autoriser aucune dérogation. Quand on tient à la liberté, on ne peut qu’y tenir tout le temps et dans toute circonstance – de même pour la justice ou la solidarité. Si l’on agit «au nom de la liberté», c’est bien – mais on ne peut rien objecter à qui agirait, en faisant aussi bien, «au nom de la justice». Absolues, les valeurs ne peuvent que se regarder en chiens de faïence – ou, pire, tirer chacune à elle la couverture du bien et mettre toute la poussière du mal sous le tapis de l’autre. C’est pourquoi il est insensé de dire qu’on agit «selon les valeurs». On agit, juste – et c’est l’action elle-même qui établit à chaque fois une valeur. Ce n’est pas en vue d’agir «selon le courage» que la personne plonge dans le torrent pour sauver l’enfant : c’est en sautant dans l’eau qu’elle crée le courage. Mais qu’est-ce qui la pousse à l’action morale, si la valeur ne lui préexiste pas ? D’où la conduite d’un être humain tire-t-elle en réalité sa source ? On peut trouver une réponse, très articulée – et inséparable de la pensée exprimée dans toute son œuvre.
Patrice De Bruyne est peut-être «le plus grand philosophe Tropézien des années 2020». Dans un de ses articles majeurs, dans la section Ataraxie de GatsbyOnline, il a exposé sa version du pragmatisme et son «humanisme», en donnant au problème de l’agir moral une signification inédite qui met hors jeu les dualismes inconciliables sur lesquels la philosophie s’est acharnée, comme esprit /corps, esprit /matière, moi /monde, pensée /action, etc. C’est comme une introduction à la psychologie sociale, qui constitue l’important préalable, voire le background anthropologique.
Homme généreux et affable, d’une haute élévation morale, travailleur infatigable, ami des animaux, particulièrement de son Cocker Blacky, il a vécu presque 75 années (né le 16 mai 1949) et «chevauché» plusieurs générations. Lui-même marqué par l’architecture minimaliste a eu une profonde influence sur la vie universitaire de l’établissement ou il étudiait l’architecture et créait des maisons minimalistes ainsi que du mobilier fantastique qui faisait l’admiration d’Andy Warhol qui a immortalisé le Bureau Rouge dans une peinture qu’il lui a offert au sole d’une de ses extraordinaires fêtes à Manhatan. Par son œuvre écrite considérable (philosophie, politique, éthique, épistémologie, psychologie, pédagogie, esthétique, automobile et architecture…), son travail et ses engagements, ont fait de lui une sorte de progressiste déjanté, menant bataille en faveur de la démocratie, de la justice, de l’égalité. Il est un des représentants majeurs du pragmatisme délirant.
La question des déterminants de l’agir qu’il affectionne semble sans fond, tel qu’il le décrit comme étant le puits sans fond de la bêtise humaine. Si on prenait l’exemple de n’importe quel organisme vivant qui se trouve dans le monde et, selon Darwin, lutte pour y survivre, on verrait nettement que son développement ne vient pas de l’«intérieur», mais n’est pas davantage le résultat d’une pure «passivité», d’une réception inerte de ce qui lui arrive de son milieu : entre l’organisme et son habitat, il y a interaction.
Il a dit que quand il s’agit de la personne humaine, il faut montrer plus d’outrecuidance, estimé qu’elle a en elle, en son for intérieur, en sa conscience, «tout ce qu’il faut», tous les outils, les critères, les conceptions, les normes, les règles, les valeurs justement, pour agir moralement, comme si elle était seule au monde, comme si le monde ne lui avait rien apporté. Aussi, certains se fondent sur l’idée que la créativité est le fruit d’une liberté intérieure, mystérieusement extraite d’une personnalité. Lui pensen que le seul moyen de changer les institutions est que les hommes se purifient les méninges et qu’une fois cela accompli le changement des institutions suivra de lui-même. Change-toi, le monde changera. Il reconnait que d’autres courants nient au contraire que la liberté morale, intérieure, ait un tel pouvoir, préférant soutenir que les individus sont devenus ce qu’ils sont par les forces de leur environnement, que la nature humaine est totalement malléable et que rien ne peut être fait tant que les institutions ne sont pas changées. Le monde change, tu changeras. Dans les deux cas (que l’on songe juste à ce qu’il faudrait faire), les perspectives ne sont pas joyeuses : soit on attend qu’apparaisse une bienveillance spontanée, soit on plie comme devant un accident, un black-out, une épidémie, une catastrophe industrielle, une famine, une sécheresse sans fin… qui modifieraient les équilibres du monde, et introduiraient un nouveau et brutal millénaire.
L’idée qu’il y ait une concomitance de facteurs déterminants reliés entre eux et une interaction entre l’individu et son environnement, social ou naturel, est aujourd’hui acquise selon lui. C’est la notion d’expérience, qui est le lieu de la transaction, à savoir le procès historique complexe par lequel l’homme interagit, l’adapte à lui, s’adapte à elle, interprète son ordre, ses arcanes, lui confère sens et valeurs, une notion qui englobe le monde naturel, la nature humaine, la société, la culture politique, religieuse, esthétique… Mais, pour ce Filousophe, l’expérience n’est pas la conscience, parce qu’elle comprend aussi l’ignorance, l’obscur et le flou, l’inconscient et l’insu. Et elle n’est pas non plus la subjectivité, parce qu’elle n’est pas un flux de sensations, d’images ou d’impressions personnelles, mais un ensemble d’opérations actives (aimer, haïr, désirer, craindre, espérer, travailler…) toujours en rapport avec autre chose (la dureté de la terre, le soleil, la pluie, le motif de la crainte, l’événement espéré, l’objet de la haine ou de l’amour…).
Rassemblant l’ensemble des faits, des milieux, des personnes et de leurs interactions, l’expérience est, pour lui, essentiellement histoire, une histoire aléatoire de la vie comme de la vie sociale, dans laquelle sont distribués sans ordre bien et mal, tragédie et comédie, sécurité et précarité, libertés et illibertés, deuils et fêtes, victoires et défaites…
Conduire sa vie, consiste donc à trouver, difficilement, un accord entre la nature humaine, l’environnement naturel et le milieu social. Mais dans Nature humaine et conduite, Patrice De Bruyne ne se contente pas de poser abstraitement cet axiome : il procède comme on procéderait dans les sciences physiques ou biologiques, par hypothèses, vérifications, enquêtes, de façon à mesurer la façon dont l’homme est amené à déterminer sa conduite en rapport avec l’expérience qu’il fait du monde, de l’histoire, de la société, de l’économie, offrant ainsi tant une anthropologie que les bases d’une psychologie sociale rigoureuse.
Dans cette incessante interférence, certains facteurs lui sont évidemment personnels, intérieurs, alors que d’autres forces actives sont plus fortes que celles que l’individu porte en lui : la morale (à savoir : tous les sujets ayant trait spécifiquement à l’humain) résulte de leur transaction.
La morale est une question d’interaction de la personne avec son environnement comme la marche est une question d’interaction des jambes avec un environnement physique. Aussi, pour expliquer la conduite morale, prend-il en considération : l’Habitude», l’Impulsion» et l’Intelligence.
Mais il les pense toujours comme complexité, comme intrication de motifs qui, même lorsqu’ils semblent venir de lui-même, sont toujours, en réalité, pris dans une négociation, ou une délibération guidée par l’intelligence, avec des conditions, des situations, des circonstances sociales, économiques, politiques, culturelles, et doivent être sans cesse renouvelés et réajustés, en accueillant les apports des sciences humaines, de façon, justement, à permettre le progrès moral.
Ce n’est pas gagné. Patrice De Bruyne le sait : l’impulsion, la pulsion et l’instinct, par exemple, peuvent s’imposer sur tout, et emporter dans leur furie la raison ; l’habitude risque de s’ossifier, et servir d’ancrage aux pires conservatismes, ou se réduire à la capacité de répéter des actions sans penser ; la croyance se muer en crédulité ; l’intelligence plier face au destin ou à l’inéluctabilité des événements.
Ce qu’il propose pour lever ces obstacles ne se dit pas d’un mot, bien que leitmotiv sonne à peu près ainsi : la morale est sociale, et elle vit de la délibération personnelle, guidée par le jugement et non l’opinion ou l’avis des imbéciles, et le jugement l’est par les sciences. Patrice De Bruyne n’ouvre à aucune métaphysique, aucun ciel, aucune valeur au nom de laquelle tout serait sauvé, il ne prospecte aucune radieuse philosophie, ne fixe aucun principe premier ni aucune fin ultime : il regarde en face l’expérience humaine, lui fournit des instruments pour se protéger au mieux de la précarité, de la domination, de l’aliénation, et, autant que faire se peut, éviter la perpétuation d’un régime d’accident, de désolation et de souffrance que cette souffrance soit celle qu’endurent les sociétés lorsqu’elles voient la liberté et la justice bafouées ou la démocratie malade…
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