2002 Mercedes CLK GTR Roadster /10.235.000 $
Qui sont les zouaves derrière ces automobiles dites de rêves qui ne font bander que les ceusses qui n’ont que les moyens d’en acheter des miniatures et d’en enregistrer des photos dans divers web-sites sans contribuer à quelconques oboles, si ce n’est occasionnellement d’acheter, emprunter voire voler des magazines ? La génération actuelle des révolutionnaires sur canapés, avachis de recopies et de courtes légendes, va en paire avec les besogneux qui considèrent l’éthos artisanal comme un obstacle à éliminer. On lui préfère de loin l’exemple du consultant en gestion, vibrionnant d’une tâche à l’autre et fier de ne posséder aucune expertise spécifique. Tout comme le consommateur idéal, le consultant en gestion projette une image de liberté triomphante au regard de laquelle les métiers manuels passent volontiers pour misérables et étriqués. Imaginez le garagiste accroupi, la raie des fesses à l’air cherchant l’origine d’une panne électronique. Bourru, mal payé, écrasé par ses emprunts et se suicidant à l’accumulation de dettes, au bout de quelques temps, déprimé, il s’égare en auto-construction de répliques tout en maudissant “le système” qui interdit les modifications, les Kustoms, les Kit-cars et les Hot-Rods… Les Van’s étant enterrés depuis longtemps de même que les Tuning’s….
Pour quoi faire ? Une reconversion professionnelle ? A force de complications, le sens et la valeur du travail artisanal se perd dès l’instant où les créations ne se vendent plus à la famille et aux proches… Résultat, l’ouvrier déprime et s’imagine finissant comme les Palestiniens dans leur Terre, exclus, asservis, bombardés, vilipendés, emprisonnés… Ce qui maintient notre bateau à flot, sont les aides sociales et l’illégalité de petits riens…,Ma réflexion n’est toutefois que philosophie et sociologie inutiles dans l’inutilité générale. Le travail complexe de l’électronique embarquée, glorifié des ouvriers dont on nous rebat les oreilles depuis des temps immémoriaux (car c’est une des clés du pouvoir), se révèle pauvre et déresponsabilisant. Restituer l’expérience de ceux qui s’emploient à fabriquer et réparer des objets qui en valent encore la peine et l’argent, ce qu’on ne fait plus guère dans un monde où l’on ne sait plus rien faire d’autre qu’acheter, jeter et remplacer, démontre que le travail manuel peut se révéler beaucoup plus captivant d’un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l’économie du savoir… Mais malheureusement pas générateur de richesses nécessaires à posséder une Ferrari, une Rolls, un Yacht de 30 mètres et un domaine vue mer dans un parc gardé jour et nuits, façon Bernard Arnaut et Patrick Drahi qui comptent en milliards…
Retour aux fondamentaux, donc. Le carter moteur est fêlé, il est temps de le démonter et de mettre les mains dans le cambouis ?.. La génération actuelle de révolutionnaires du management considère l’éthos artisanal comme un obstacle à éliminer. On lui préfère l’exemple du consultant en gestion, vibrionnant d’une tâche à l’autre et fier de ne posséder aucune expertise spécifique. Tout comme le consommateur idéal, le consultant en gestion projette une image de liberté triomphante au regard de laquelle les métiers manuels passent volontiers pour misérables et étriqués. Quid dès lors de la manière de vous présenter une automobile de 12 millions d’euros (version Roadster) et bien plus sans vous papoter de ce qui est publié en “avant-propos”... Ma tâche est gigantesque. Il y a même un coté absurde dans la description de la Mercedes-Benz CLK GTR Roadster… Pour la version coupé, ce fut plus facile de délirer pour démontrer à quel point cette voiture est absurde… Et ici, avec la version “ouverte” nécessitant une homologation spéciale dont l’itération de compétition a certes permis à Mercedes d’obtenir deux championnats consécutifs de pilotes et de constructeur, la tâche s’avère plus stupide que complexe… je crains la répétitivité… la démonstration trop franche de l’inutilité utile à ceux qui possèdent trop…
Mercedes-Benz a certes laissé une empreinte plus importante sur l’histoire du sport automobile que tout autre fabricant. Les premiers succès des entreprises de pré-fusion Daimler et Benz, au record de l’interréfaction suralimentée dénommée “Silver Arrows” de l’équipe d’usine parrainée (et payée par l’État Allemand), à la domination de la série W196 de la Formule 1 et de la 300 SLR. Il n’a donc pas été surprenant qu’après des décennies d’abstention relative de la concurrence, le constructeur automobile de Stuttgart soit devenu un vainqueur… En effet, commandant la série allemande DTM (Deutsche Tourenwagen Meisterschaft) dans les années 1990 avec ses puissantes voitures de course de classe C, les 190 variantes E E. Ces voitures étaient si imbattables entre 1994 et 1996 que la compétition a été littéralement forcée de s’en aller, avec Opel et Alfa Romeo se retirant de la série. En raison du nouveau succès de l’entreprise, les dirigeants de Mercedes-Benz voulaient poursuivre ses activités de course, mais courir contre lui-même était trop absurde, de plus le lieu approprié restait une question sans réponse possible, si ce n’est sous la forme d’une nouvelle série de courses sponsorisée par la FIA pour 1997 : le championnat FIA GT.
Avec une formule très détendue, cette série en deux classes permettait aux voitures GT1 de ne nécessiter qu’une homologation minimale de 25 exemples, et leur construction se montrerait de plus et ainsi très proche des voitures de course prototypes auxquelles les Mercedes devaient affronter dans les 24 Heures du Mans. Daimler-Benz a atteint cette tâche avec un programme de développement rapide qui a idéologiquement connecté la nouvelle voiture à celles de classe C DTM, même si les deux modèles étaient significativement différents. Conçue à partir du sol, la CLK GTR a été construite avec un châssis aluminium en nid d’abeille monté avec des panneaux de carrosserie en fibre de carbone pour obtenir une véritable architecture monocoque. Ce châssis à moteur central/arrière était équipé d’une évolution du M120 V-12 six litres de Mercedes, précédemment utilisé dans les voitures de route de classe S et SL, mais ici équipé de bielles en titane et réaménagé pour une compression accrue de 12,0:1. Dans cette spécification, le moteur développait 592 chevaux et 516 livres-pieds de couple, capables de lancer la voiture à 60 mph à partir d’un arrêt en seulement 3,8 secondes, avec une vitesse de pointe impressionnante de 205 mph. Conquérir l’inutile… Pfffffffff !
L’énergie a été acheminée à travers un axe transversal séquentiel à six vitesses, et le châssis comportait une suspension à double “ossosité” avant et arrière avec des ressorts à spires à tige de traction, des amortisseurs réglables et des freins à six pistons avec d’énormes rotors carbonés. Bien que la GTR CLK ait été clairement nommée comme une extension des exemples de DTM de classe C, la nouvelle voiture ne partageait presque rien avec la CLK produite en série, à l’exception des phares, des feux arrière et de la calandre. La CLK GTR a remporté six des 11 épreuves de la série, qui se sont déroulées généralement sous la forme de courses de trois ou quatre heures. Accumlant 13 podiums au total tout au long de la saison, la CLK GTR a dominé et collectionné les points, ce qui a amené Mercedes au championnat des pilotes et des constructeurs en 1997 tout en surmontant la Porsche 911 GT1 et la McLaren F1 GTR. Pour 1998, le TR de la CLK a fait campagne en usine pour les deux premiers événements de la saison avant d’être supplanté par un successeur plus développé, culminant avec un 2ième Driver’s Constructors’ Championship. Entre-temps, une version routière baptisée “Stra-enversion”, a été dévoilée au Salon de l’Automobile de Francfort en 1997.
Deux prototypes ont été construits, après quoi un court trajet en production de 20 voitures supplémentaires a été confié aux divisions de sport automobile de l’entreprise, AMG et HWA (ce dernier étant créé en tant que “mésociation” indépendante par le fondateur d’AMG, Hans-Werner Aufrecht). Pour cette itération, le moteur a été développé avec une cylindrée accrue à 6,9 litres, ce qui a amélioré la puissance à 622 chevaux et 539 livres-pieds de couple. En dehors de cette amélioration, les “Stra-enversions” étaient mécaniquement presque identiques aux voitures de course bien que, pour s’y attendre, elles étaient bien mieux nommées que leurs frères et sœurs faisant l’objet d’une carrière, étant équipés d’un système de freinage antiblocage et offertes avec la climatisation, un système audio et trois options de garniture. Le résultat obtenu avec le projet d’un Roadster s’est avéré si séduisant que cinq autres exemples ont finalement été projetés en plein essor pour la production sur le châssis CLK GTR de rechange après la fin de la production des coupés. HWA a de nouveau reçu un contrat pour la construction du roadster, qui a nécessité un certain nombre de modifications. Avec l’enlèvement du toit et son entrée d’air unique, les admissions du moteur ont été repositionnées sur les côtés.
D’autres révisions comprenaient des rétroviseurs montés sur les portes, des tringles-roues intégrés derrière les sièges, et une nouvelle grille avant et une aile arrière. En tant que version ouverte extrêmement rare de la Supercar de la marque FIA GT Championship de la fin des années 1990, la CLK GTR Roadster peut être considérée comme le sommet de la production du modèle, cimentant le statut de la voiture en tant qu’apogée de la conception de voitures de sport du XXe siècle. Cette CLK GTR Roadster magnifiquement entretenue bénéficie d’une très minimale utilisation et d’entretiens sans limites par des techniciens Mercedes certifiés. La voiture vedette de cet article est la troisième des six Roadsters construits, et est finie en argent sur un intérieur en cuir noir et gris. Au début des années 2010, la voiture avait été importée aux États-Unis et a été fédéralisée pour être conforme aux normes d’émission des États-Unis (autres que l’État de Californie qui a refusé). Il convient de noter que les soumissionnaires américains devront réenregistrer la voiture auprès du ministère des Transports des États-Unis en tant que véhicule d’exposition uniquement. Ce qui est frustrant et démontre la totale inutilité du bestiau qui ne sera plus qu’une sculpture…
En août 2011, la Mercedes-Benz a été vendue à un collectionneur situé dans le Wisconsin, elle ne présentait encore que 25 kilomètres au compteur.. En mars 2013, ce propriétaire a vendu la CLK GTR à un distributeur de voitures de sport dans l’Arkansas, qui a payé deux techniciens Mercedes-Benz de SPS Automotive Performance à Willsbach, en Allemagne, pour voler jusqu’aux aux États-Unis et assurer un service approprié, même si le roadster n’avait accumulé que 108 kilomètres… Peu de temps après, la voiture a été achetée par un autre concessionnaire basé en Caroline du Nord et elle y est restée jusqu’en avril 2015, date à laquelle elle a été vendue à un collectionneur basé au Royaume-Uni. Elle n’affichait que seulement 170 kilomètres… Tout CLK GTR Roadster sur le marché reflète le consumérisme capitaliste. Dans le cas de cet exemple particulier, il l’est encore plus, compte tenu de son histoire absurde et de son kilométrage quasi nul.