2003 Ferrari Enzo White #133023
Cette Ferrari Enzo blanche est “offerte” sans réserve en enchères sur Internet par RM-Sotheby’s.
N° de châssis complet : #ZFFCZ56B000133023.
Document officiel : Fahrzeugbrief allemand.
Historique :
09 05 2003 Mise en fabrication
22 05 2003 Construction terminée
07 07 2003 Vente à Luitpold von Finck, Munich, Big-Boss de Movenpick via Ferrari Central Europe à Wiesbaden
11 08 2003 Test privé sur piste Monza SHRT/Kuno Schär
17 08 2003 Test privé de pilotage par Luitpold von Finck à Monza
20 12 2003 Mise en entrepôt privé – Location à www.mobile.de pour photos de mode et autres
04 04 2005 Test piste Monza SHRT/Kuno Schär par Luitpold von Finck
05 07 2005 Fin de la garantie usine. Mise en dépot/vente chez Hanisch Automobiles e.k à Starnberg Allemagne
20 12 2006 Mise en dépôt/vente chez Alain Exclusive & Sport Motors au Caire, Egypte
20 12 2007 Mise en dépôt/vente chez Autogalerie Reiner Kux à Monheim am Rhein, Allemagne
04 11 2008 Maintenance, entretien et mise en dépôt/vente chez Mille Miglia Motors à Starnberg, Allemagne
06 12 2009 Vente à “X” à Hong-Kong (sous réserve) Pas de réimmatriculassions
17 03 2022 Mise en vente privée “Off-Shore”, sans réserve, par Sotheby’s. Emplacement inconnu. Vendeur “X”.
01 06 2022 Acquéreur “X” sous réserve d’une réalité. Chape de plomb : “Il n’y a plus rien à voir”…
Tout ça c’est ce qu’on nomme l’historique officiel “Marcel Massini” de la Ferrari Enzo Berlinetta 2003 #133023, un gars qui a le mérite de pouvoir recopier la compilation des interventions et hauts faits d’armes de chaque Ferrari officielle, moyennant une rétribution tarifée. Il ne reste qu’à décrypter ! En ce cas Luitpold von Finck, le BigBoss propriétaire multimilliardaire de Mövenpick Hotels & Resorts, une chaîne hôtelière internationale créée en 1948 par Ueli Prager dont le siège est à Baar, en Suisse, qui exploite plus de 80 établissements à travers 23 pays plus une vingtaine d’autres qui sont en cours de planification ou de construction, groupe Accor, avec une ribambelle de filiales (Thana Resort Co., Ltd., Dar es Salaam Serena Hotel, Mövenpick Hotel Casablanca), s’est payé une Ferrari Enzo blanche neuve sur commande VIP, pour ne l’utiliser qu’à se faire peur 3 fois sur des circuits Ferrari…
Un caprice de milliardaire pareil que l’amateur de Majorette’s (les p’tits autos jouets d’enfants, pas les jolies adolescentes prisées par certains milliardaires nostalgiques et vicieux d’une époque passée, qui rêve de jeunettes en jupettes, aux cuissettes dénudées, qui lancent un bâton en tête des fanfares)… Entre ces “épreuves”, rien ! Et au vu du faible kilométrage, la Ferrari n’a pas été utilisée pour des balades-bouffes-baises-sauteries entres potes-Ferraristes…
-C’est une auto “clean” qui n’est pas passée dans les mains de divers sordides marchands magouilleurs à destination de la faune caractéristique des “ceusses” qui ont l’argent facile et des mœurs particulières… Bref, l’auto est “purifiée”, voire bénie.
-C’est une occasion unique d’acquérir une part de la soi-disant “légende – légendaire” (sic !) ! Mais elle est blanche, une “pureté” qui est un “moins-tragique” pour le rouge quasi obligatoire que doit arborer toute Ferrari…
-C’est une Ferrari issue repositionnée avec le génie du marketing de RM-Sotheby’s, qui va opérer en utilisant un défaut pour en faire une qualité… Comme pour une femme à 3 seins qui du coup devient une rareté phénoménale. C’est donc OFFICIELLEMENT pour toujours, L’ENZO BLANCHE, le seul exemple de ce type 100% Maranello, qui n’est pas dans l’ombre époustouflante des autres. Une machine presque mythique à la limite des royaumes de la légende, rarement vue depuis sa vente initiale à un milliardaire germano-suisse très privé, #133023 ayant été largement cachée à la vue du public pendant plus d’une décennie. Sans doute l’exemple le plus spécial du modèle “halo” révolutionnaire construit en l’honneur du fondateur de l’entreprise, Enzo Ferrari; le cheval cabré le plus rapide jamais construit au moment du lancement et la dernière Supercar V-12 à aspiration naturelle construite par Ferrari..
-C’est une Ferrari entièrement certifiée via le programme “Ferrari Classiche” de Maranello ; fournie comme neuve, complète, avec “Red Book” détaillant l’état des numéros de correspondance.
-C’est une Ferrari à peine conduite (relevé du compteur kilométrique d’environ 9.600 km au moment du catalogage). La belle bête a fait l’objet d’un service annuel récent en mars 2022, par le très officiel “Ferrari Blackbird Concessionaires”…
-C’est une Ferrari étonnamment belle, incroyablement rare, et prête à servir de joyau dans la couronne de toute collection leader de chefs-d’œuvre Ferrari modernes.
-C’est une œuvre d’art, tout simplement la meilleure des meilleures Ferrari ! (Addenda : Veuillez noter que ce lot fait l’objet d’une importation temporaire au Canada et qu’il est originaire de Hong Kong. Les acheteurs sont informés des droits d’importation potentiels qui pourraient s’appliquer si vous devenez l’adjudicataire).
Ne reste qu’à tapoter le texte ci-après comme on fabrique tous les discours politiques à débiter aux gnous, une sorte de diatribe amplement diffusée par les merdias grassement subventionnés et aux mains d’amis multi-milliardaires qui, au vu de ce que les pays libres peuvent faire à la Russie honnie (la honte), s’abstiendront d’y changer ne fusse qu’une virgule de place !
-Cette Ferrari, à un pedigree exceptionnel, depuis ses débuts à la tête des titans du Grand Prix de l’écurie Alfa Romeo jusqu’à la dernière Supercar révolutionnaire lancée peu avant sa mort, Enzo Ferrari s’était résolument engagé tout au long de sa vie à créer des machines qui battent le monde. Qu’elles soient assises au sommet du sport automobile ou dans les pages des plis centraux des magazines, les voitures qui portent le cheval cabré représentent toujours la pointe de la technologie et du style. Il est donc logique que la voiture construite en son honneur, la Ferrari Enzo, illustre tout ce qui avait vu la marque Maranello passer d’un producteur de courses sportives à l’un des badges les plus convoités et les plus désirables de l’histoire de l’automobile.
-Cette Ferrari, tout comme les grands modèles “Halo” qui l’ont précédée, cette Enzo, a été créée pour repousser les limites de la performance des voitures de route, en utilisant une technologie dérivée du haut vol du sport automobile et un style d’un autre monde (sic !), du partenaire de longue date Pininfarina. Construite à partir de fibre de carbone légère et d’aluminium véritable, béni par le Saint-Siège, le châssis avancé de l’Enzo a été revêtu d’une carrosserie composite stylisée par Ken Okuyama, façonnée par des essais en soufflerie. Influencé par les principales voitures de Grand Prix de la firme, le nez râteau a frappé une tonalité reportée sur le reste de la carrosserie, avec une aérodynamique subtile à effet de sol et un petit aileron actif à la place de l’aileron arrière scandaleux de la F50.
-Au cœur de l’Enzo se trouve un moteur mythique, V-12 de 5.998 cc monté au milieu, capable de produire une puissance stupéfiante de 651 chevaux, supérieure à la puissance de n’importe laquelle de ses rivales mécréantes. Mais ce n’est pas seulement le chiffre de puissance qui impressionne, mais la façon dont il est délivré, avec une combinaison addictive de couple bas, le claquement agressif de l’accélération à chaque changement de palettes et le hurlement vertigineux à l’approche de la ligne rouge de 8200 tr/min !
-Le divinatoire est en elle. Comme ses prédécesseurs haut de gamme, l’Enzo a établi une nouvelle référence en matière de performances et de design et, grâce à une production ne comptant que 400 exemplaires, est depuis devenue l’une des voitures de collection prééminentes de l’ère moderne. Toute Ferrari Enzo est un bijou rare digne de toute collection de Supercars sérieuse, mais le châssis 133023 est une machinerie encore plus spéciale.
-C’est l’une des moins de 20 voitures “Extracampionario” finies dans une couleur non standard, un privilège réservé exclusivement aux clients les plus appréciés et les plus exigeants de Maranello ! Cette remarquable Enzo est le seul exemple de cette cohorte et même de la production complète, à être spécifié dans la nuance de Bianco Avus.
-Cette Ferrari Enzo unique a été achevée le 22 mai 2003, finie dans la combinaison frappante de l’intérieur en cuir Bianco Avus sur Nero, spécifié avec des instruments Rosso Corsa et des sièges baquets extra-larges en fibre de carbone avec de rares inserts en tissu noir 3D. La voiture a d’abord fait son chemin via Ferrari Central Europe à Wiesbaden, en Allemagne, jusqu’à Symbol Automobiles à Matran, en Suisse, où elle a été vendue à son premier propriétaire, un milliardaire germano-suisse très privé Big-Boss propriétaire de Mövenpick.
– Cette Ferrari a été utilisée au minimum au cours de ces premières années (pour la préserver des impurs), la voiture a passé une grande partie de son temps à attirer les foules tout en habillant la vitrine du concessionnaire fournisseur de boutique à Matran, avant d’être exportée à Hong Kong en 2011. Non immatriculée pendant son séjour à Hong Kong en raison de sa configuration de conduite à gauche, l’Enzo des dieux qu’elle est devenue, a servi de pierre angulaire à une importante collection Ferrari ces dernières années, et son compteur kilométrique ne s’élève qu’à 9.600 km réels et certifiés au moment du catalogage.
-Comme beaucoup des plus beaux exemples de cheval cabré, cette phénoménale Enzo est reconnue par Maranello avec la certification Ferrari Classiche décernée en novembre 2012. De plus, la voiture vient de recevoir un service annuel complet chez le concessionnaire agréé Ferrari de Hong Kong. Proposée exclusivement par RM Sotheby’s et mise à la disposition des clients les plus exigeants, cette offre représente une opportunité irremplaçable de s’approprier une légende : la seule et unique Enzo blanche.
C’est écrit comme seul Serge Bellu pouvait le faire, suivi par ses apôtres qui sévissent dans les magazines prestigieux destinés aux salles d’attente des dentistes ! La voiture ainsi proposée dans une vente privée, n’a aboutit à rien… Retirée, l’affaire est sous cloche, quelques messes (noires) ont été payées au Saint-Siège afin qu’un client suive les recommandations de paiement via une succession de comptes dans les paradis-fiscaux… On en est là ! Mais ce système perd ses atouts, le monde change, quoique… En temps que chercheur en humour computationnel déprimé, je me retrouve souvent embarqué dans des aventures débilitantes où je n’apprends strictement rien de neuf sur moi-même mais où mes sens sont mis en éveil… C’est dans ces conditions, précaires, que j’ai alors : le Sens de l’Humeur…
Il faisait trop blanc, l’Enzo était trop blanche, personne n’était toutefois blanc comme neige, mais je pouvais quand même palper l’ambiance. Je voyais flou. Toutes les rues étaient emplies de Ferrari Enzo blanches… Il fallait me concentrer. Je sentais comme une absurdité. J’étais en contact avec le fantôme d’Enzo, c’était télépathique, je le sentais là près de moi, j’ai bombé le torse, serré les fesses et présenté aux gardes-chiourmes postés à l’entrée, l’invitation Sotheby’s officielle que je tenais fermement de ma main gauche, un sourire écarlate… et je suis entré dans le temple des enchères. Je ne me souviens plus exactement du nom de la ville ni même du pays (mais ne le répétez à personne), mais j’y étais…, c’était le début d’un long week-end que je comptais consacrer à la Ferrari Enzo Blanche pour en faire un reportage non-officiel déjanté… Je pensais rédiger mon article sous le biais d’une thèse y mêlant subtilement les fumeuses métaheuristiques appliquées à la théorie du non-sens et ce, à usage du gratin mondial. C’était gigantesque, ça sentait bon la connerie, le ciel était même bleu!
J’étais très visible dans le décor sous mon camouflage burlesque de vieux baroudeur déjanté car j’étais le seul, oui le SEUL à ne pas porter de veste Ferrari, de casquette Ferrari et de porte-clés Ferrari (comme il faisait beau temps, personne n’avait de parapluie Ferrari)… Les filles étaient d’une beauté infernale, j’attendais déjà impatiemment la petite sauterie de ce soir, il devait sûrement y avoir ici des Ferraristes mignonnes, des “Tiffosies” studentes surchauffées à blanc. J’avais demandé des conseils vestimentaires à une jeune amie coiffeuse trendy tendance qui possédait une Ferrari 308GTB blanche…, je voulais quelque chose qui illustre la confusion propre à mon personnage déjanté saupoudré par un soupçon de plénitude propre aux adeptes de l’avant-gardisme mondain… J’en était arrivé à marier une veste Louis Vuitton élimée du plus bel effet, avec un pantalon Carhatt à poches multiples et un t-shirt noir, on m’aurait presque confondu avec Indiana-John-Jones-d’jeune….
Dans ce milieu pourri ou le fric est la norme, je me devais de défendre ma position de créatif rebelle, pour rester en accord avec moi-même… et surtout diffuser via quelques cartes de visite, le lien menant à mes articles publiés sur www.GatsbyOnline.com où je me laisse aller à donner mes poings de vue (la faute est voulue) sur les comportement douteux (mais c’est la norme)… On pourrait me reprocher, entre autres mesquineries, de vouloir, de la sorte, manipuler les cerveaux de la jeunesse qui se croit éternelle, malléable, souple, encore flexible aux nouvelles idées… et effectivement, cela n’a pas manqué de soulever une brûlante polémique… Mais, au fond, j’adore qu’on parle de moi… et puis, faire chier les cons et particulièrement les Tifosis et les Ferraristes, c’est mon loisir préféré… Tout était dans la démesure autour de moi, un service de sécurité sur le qui-vive, des structures postmodernes qui semblaient toucher les cieux. Les indigènes locaux étaient d’un autre monde, d’un meilleur des mondes, des types en combinaisons hi-tech rouges Ferrari, ça brillait, j’ai même cru apercevoir un pilote de F1 célèbre, folâtrant au détour d’une brunette. La haute élite des cimes était ici réunie pour une grande sauterie mondialisée. Je n’en croyais pas mes yeux.
Malgré ma réputation d’excentrique à l’humeur éternellement joviale, d’homme au sourire éternellement figé, au point que j’aurais sans doute pu être engagé comme doublure de Georges Cloney, il n’y avait pas l’ombre d’un doute, j’étais sur le point de participer à un évènement subliminal, la présentation du Graal blanc. La fête battait son plein, je m’étais empiffré de petits fours, de champagne et de vodka-melon. J’ai aussi pris quelques extasy avec d’autres illuminées, on se marrait comme des abrutis. J’ai rajouté un peu de kétamine dans ma portion de gâteau chocolaté. Certaines demoiselles avaient sorties leurs plus belles tenues, d’autres leurs seins. Au milieu de la foule trônait l’Enzo Blanche ! Un loustic ressemblant à un personnage connu comme étant le directeur des sévices, mimait formellement son personnage que personne ne regardait… Le spectacle était plus dans la foule, on pouvait y observer des choses formidables, les jeunettes contre les vieux, les philosophes journalistiques contre des mathématiciens, des Tiffosis dévisageant le croupion des filles, un magma social en ébullition, de la luxure Ferraresque, des tenues qui n’allaient être portées qu’une fois, de la bouffe destinée aux poubelles, du caviar à la louche pour les cochons payants… Quand un inconnu est venu m’accoster… Une truculente petite mélodie vagabondait dans la pièce, elle rythmait mon appétit exponentiellement grandissant. On a discuté rapidement de la théorie de Charles Gruner (La théorie de la Supériorité), en faisant de grands beaux gestes d’ornementation, étalant nos connaissances respectives :
– On peut poser trois propriétés fondamentales à la notion d’humour. Premièrement, chaque situation humoristique a un perdant et un gagnant, ensuite, deuxièmement, l’incongru, l’ironie, sont toujours présent dans une situation humoristique, en finale, troisièmement, l’humour requiert un élément de surprise… m’a-t-il dit en citant mes meilleurs articles.
– Dans cette théorie, ai-je répondu, je prend comme hypothèse que l’humour est une forme de compétition, le rire étant l’expression d’une gloire soudaine et éphémère…
– D’autres que vous ont dressé une théorie de l’humour d’après les conceptions Freudiennes, l’humour servant alors à relâcher une tension psychique…
Nous hypnotisions l’assistance… Cet inconnu m’a dit qu’il était très sérieux étant jeune, j’ai eu du mal à l’imaginer sérieux. Il avait étudié la bioéthique, mais rapidement il en avait eu marre, il trouvait que ce n’était qu’un cas isolé d’un plus vaste problème. Il a commencé à étudier le posthumanisme, puis il a eu sa période scientologue, il a alors commencé à étudier la physique quantique et la théorie de l’information. Il a pour cela, troqué ses ouvrages de Kant contre des traités de mathématique. Après, je ne sais plus quel dédale de connaissance il a traversé, mais il s’est retrouvé à programmer des intelligences artificielles qui généraient des équations et c’est l’une d’entre-elle qui avait généré l’Enzo…
– Mais quel est le pourquoi du comment de cette affaire…, lui ai-je rétorqué, certain que je tenais là le personnage inconnu de toutes et tous et qui risquait de rester dans l’ombre de Maranello… Grand homme que voilà, légèrement sur le déclin, mais malgré tout attachant d’avoir été le générateur du Graal Ferraresque absolu…
– La Ferrari Enzo est le fleuron de Ferrari. Elle est pourvue d’un moteur V12 de 660 chevaux, et en tant que son géniteur, je me suis inspiré de l’univers de la Formule 1 pour cibler un maximum de Tiffosis hyper richissimes sensibles à acquérir à prix d’or une Ferrari portant le nom d’Enzo…
– Ahhhhh, fichtre… ais-je rétorqué, mais c’est une arnaque planétaire, un coup génial qu’aurait aimé Enzo en personne, lui qui n’avait pas son pareil pour entartiner jusqu’à ses plus proches amis…
– Ouiiiiii, un coup fabuleux, et rentable…, le prix de presque 700.000 euros hors taxes n’a pas été calculé en fonction d’un coût et d’une marge bénéficiaire logique, mais en fonction de ce que les méga-riches pouvaient accepter payer pour avoir “Enzo”…, y compris sa photo dans un cadre… Cette affaire devait quand même être capable d’une vitesse maximum de presque 400 km/h….
– Vous avez du jouir en le mettant en fabrication ?
– Sans arrèt, tout le monde était hilare…, la production est prévue à 349 exemplaires officiellement, mais comme pour la F-40, nous n’avons aucune limite, c’est une série limitée-illimitée, au départ on va la vendre 675.000 euros hors taxes pour appâter tout le monde, puis quelques amis journalistes vont faire des comparaisons avec la Bugatti Veyron, affirmant que ce n’est quand même qu’une Volkswagen de luxe…, qu’elle chauffe du cul et vaut 1 million d’euros… A ce moment, nous sortirons une évolution à 1 million d’euros, suivie d’une version exclusive à 1,500.000 millions d’euros, pourquoi se priver…
– En plus elle est en plastique, elle doit pas vous coûter des masses d’euros !
– Pourquoi se priverait-on d’un bénéfice de 700.000 euros par voitures vendues ? Il s’agit pour nous d’entretenir la rareté de ce modèle, pour lui conférer une exclusivité appréciée à ce niveau de gamme et lui conserver une demande élevée en occasion. Par exemple le prix de ce véhicule sur le marché de l’occasion sera d’environ 750.000 € contre 675.000 € neuf au départ…, hors taxes, toujours !
– C’est génial, un coup fourré de première classe, mais comment ferez-vous ?
– Facile, nous ne vendrons les Enzo qu’avec un contrat qui interdit à nos clients acheteurs de revendre cette voiture directement…, ils ne pourront la revendre que par notre intermédiaire, et nous avons déjà fixé les prix…
– Je suis sans voix, là…!
– Ferrari propose régulièrement aux amateurs fortunés des voitures qui sont censées rassembler en un seul modèle toutes les dernières connaissances techniques et technologiques de la marque. La Enzo, dessinée par Pininfarina, est une synthèse entre la technologie et le design directement déclinés des F1 de la scuderia Ferrari…. tel est le slogan officiel !
– Ca va être un succès planétaire !
– Ouiiiiii !
J’étais assis dans un flot enchanteur de soleil, loin de l’hystérie de ce sommet de l’humour. Tous les goûts se mélangeaient dans ma bouche, je voulais tout goûter, j’avais l’air d’un affamé, pendant ce temps, les drogues faisaient leur petit besogne rituelle, rapidement, j’étais dans un autre monde, sur le toit du monde, c’est à ce moment précis que je suis tombé au pied de Carla Surli que j’avais rencontré lors d’une autre de les aventures Ferraresques…, elle était toujours aussi appétissante. Le sol était recouvert par une fine couche de gazon artificiel, parfois des fissures laissaient entrevoir le vide abyssal de la connerie humaine, l’usine ou se déroulait se foutoir gigantesque, était un bâtiment privilégiant une non-esthétique à une non-fonctionnalité, je le trouvais intéressant conceptuellement, mais pas assez chaleureux dans sa mise en œuvre. A ma droite, un jeune homme mal rasé fumait d’un air concentré, le regard vitreux, à ma gauche : Carla Surli. Je lui ai demandé comment allait Nikolaï Sarkovitch et comment est-ce qu’elle était apparue en chair et en os à mes cotés alors qu’elle n’était pour moi qu’une érection il y a encore à peine quelques minutes. Son silence m’a convaincu de la futilité de la question. Elle fixait l’horizon, son horizon, qui devait être l’immeuble d’en face, miroir du sien…, puis elle s’est mise à me parler de l’activisme au 21 ième siècle, ou plutôt m’a récité une conversation qu’elle avait sans doute déjà eue avec d’autres gens, mais je n’étais pas dupe.
Ses mots – les marginaux du système dégagent de l’énergie… génèrent plus d’informations que le citoyen consommateur passif… contribuent à la normalisation de la rébellion… peuvent être considérés comme des activistes du système qu’ils combattent… regardez ce pauvre Kurt Cobain…, volaient dans l’air…, les fréquences de sa voix faisaient vibrer mes tympans et ça s’arrêtait là en fait, les signaux se perdaient quelque part dans mes os pour ne jamais subir une quelconque interprétation de mes réseaux neuronaux. Je fixais sa tenue très hype et ses cheveux faussement décoiffés brillants, ses seins aussi… C’était une fausse-branchée qui devait passer un temps incroyable à calculer son look, en s’informant sans cesse des dernières modes…, sa façon d’aborder la science était d’ailleurs identique ; elle ne me parlait que du dernier article de la dernière théorie à la mode, ses péroraisons n’étaient qu’un collage grossier des tendances nouvelles qu’elle défendait avec une attitude trahissant un peu son obsession d’être toujours à la pointe, son obsession de la jeunesse éternelle, elle n’arrêtait pas de se moquer des vieux, disant qu’ils piquaient l’argent des jeunes avec leur pension, mais que bientôt, grâce aux progrès de la science, et à Nikolaï Sarkovitch, on les ferait travailler jusqu’au dernier souffle, ces sales profiteurs, ces sales vieux…
Plutôt interloqué, Carla Surli et moi on s’est rapproché…
– Et oui, ces gens qui paraissent heureux mais qui au fond d’eux sont si tristes… dit Carla Surli d’un air calme.
J’ai levé un sourcil et j’ai enchaîné : Maintenant faisons attention de ne pas mourir à notre tour.
La tâche s’annonçait plus ardue que prévue, la structure du temps qui passe se disloquait maintenant dans l’espace, en rythme, sur une symphonie spectrale stochastique. Sans comprendre je me suis retrouvé dans sa voiture… Oui, le temps se disloquait. Carla Surli conduisait à toute vitesse dans les petites rues, on pouvait mourir à n’importe quel instant, ça m’excitait…, la douce musique de “Quelqu’un m’a dit…” rendait la scène particulièrement décalée. J’étais affalé, sans ma ceinture, sur le siège arrière d’une Lancia, légèrement assez drogué. On a terminé chez elle. On a rigolé grassement, on s’est moqué de la Ferrari Enzo blanche qu’elle trouvait grotesque, puis on a décidé de faire l’amour. Elle s’est injectée par le nez son PT141, j’ai gobé mon Viagra. Elle n’en pouvait plus, au niveau du clitoris, l’afflux sanguin augmentait inexorablement, les glandes s’activaient plus que jamais, sa vulve se gorgeait de sang, elle se lubrifiait, ses organes génitaux étaient maintenant un volcan en pleine éruption, son désir était maximal, elle allait m’avaler tout entier, elle me sollicitait de toute part, ses tétons pointaient en ma direction.
De mon côte, j’étais en érection impériale, le genre que je n’arrive plus à avoir naturellement depuis que j’ai réalisé tous mes fantasmes. La chimie était en marche. Les rythmes électroniques coulissaient dans l’espace air-climatisé, rebondissaient contre les chaises synthétiques, le cuir synthétique, les imitations de peintures célèbres, l’ordinateur branché sur une simulation de vie, les restes de ces bonbons aux édulcorants de kiwi, je prenais mon pied, je manipulais mon plaisir dans ce monde artificiel, heureux de ma condition… Que les bombes les plus atomiques déferlaient dans le désert, que de quintuples tsunamis éradiquaient toutes les îles, que la famine s’abattait dans toutes les campagnes et que 349 gogos particulièrement cons et pédants allaient acheter chacun une Enzo en plastique…, je m’en foutais, il me fallait me laisser consommer mon plaisir, maintenant, mon plaisir immédiat, à court terme, mon moment de gloire personnel que j’écrirai sur mon site, mais elle ne le savait pas encore ! Sa peau était douce, mes doigts électriques. Tout cela n’était-il que subjectivité ?
– Vous devenez philosophe ? m’a t’elle dit après l’amour…c’est bien de philosopher, ça aide à philosopher…
Le temps se disloquait…
– Je suis philosophe lorsque j’ai du temps à perdre, ce qui me fait philosopher sur le temps qui n’est donc pas perdu…, alors que je le cherche… et que j’en ai à perdre !
– Mais s’il n’est pas perdu et que vous le cherchez quand même, c’est que vous perdez votre temps à chercher le temps non perdu pendant que je perd du temps….
– Me faudrait-il ne plus perdre du temps à en chercher puisqu’il n’est pas perdu ?
– Le pire, c’est qu’en cherchant plus de temps, on en perd, alors qu’en en cherchant pas on n’en trouve pas, mais on n’en perd pas à en chercher…
– Beaucoup de gens demandent qu’on leur laisse plus de temps… mais lorsqu’on leur en donne, ils ne savent pas quoi en faire et donc perdent leur temps et également celui qu’on leur a donné. Or ce temps doit venir de quelque part…
– Serait-ce pour cela que certains finissent par prendre leur temps, qui est à eux, ce qui donc absurde, et à force de prendre leur temps, simultanément, ils font perdre le temps des autres… Et qui le ramasse ?
– L’univers est rempli de temps perdu que personne ne prend le temps de prendre pour l’offrir à ceux qui n’ont plus le temps… De plus le temps passe et on ne fait que passer dans le temps…, sans oublier qu’il y a le temps d’avant et le temps présent…, certais disent aussi qu’il y a un temps futur, mais c’est sans nul doute le temps composé d’une conjugaison de facteurs intemporels… Ce qui m’amène dans le temps à considérer l’intemporalité du temps qui passe !
– J’en conclus qu’une perte de temps présent est possible mais pas une perte de temps futur, ce serait du temps passé pour rien que d’en rechercher un temps fort…
– Bon, le temps change, le temps se déglingue, je n’ai plus le temps d’en chercher, le temps est venu de chercher un autre temps…., le temps est pourri ici mais il fait beau temps ailleurs…
– Si j’ai le temps je dois m’acheter des comprimés pour les maux de tête…
– Il est temps d’en finir, le temps passe et je ne vois plus le temps ou je pourrais recommencer à philosopher du temps perdu… J’ai pris un peu de votre temps, je vais essayer de ne pas le perdre en monnayant le temps que je passe à en chercher, le temps est venu de ne plus en perdre…
– Je n’ai plus le temps moi-même, mais je ne sais comment gagner du temps en le faisant perdre aux autres…
– A temps partiel ou à temps plein, pour supprimer les temps creux, dans l’air du temps… qui ne fait que passer ?… Merci de prendre le temps de me répondre quand vous aurez le temps…
Je suis parti, une lente remontée du temps passé… L’Enzo blanche est d’un autre temps, le temps des conneries…, il était temps de passer à autre chose !