Aston Martin Valkyrie AMR Pro /5.000.000$
Entrant dans son deuxième siècle d’existence durant lesquels de nombreux propriétaires se sont succédés alors que la firme était perpétuellement en difficultés financières, Aston Martin claironne être “LA” marque, plus réellement l’une des marques, parmi les plus légendaires et les plus évocatrices de l’histoire de l’automobile, ayant gagné sa place dans l’histoire sur les écrans, dans les expositions et sur les circuits. L’entreprise a connu un retour à ses racines du sport automobile de haut niveau sous la garde de Lawrence Stroll, tandis que son portefeuille de voitures de route est plus sobre que jamais.
À cheval sur les deux mondes se trouve une hypercar en édition limitée officiellement axée sur la piste pour se prémunir des tracasseries qui résume la nouvelle ère d’Aston Martin : la Valkyrie AMR Pro. Une version de compétition de l’hypercar Aston Martin Valkyrie faisait partie d’un plan de retour. Avec Red Bull Advanced Technologies et son directeur technique, le concepteur de F1 Adrian Newey ainsi que son partenaire d’ingénierie Multimatic, Aston développait ce qui allait devenir la voiture de course Valkyrie AMR Pro dès 2016…
Les hypercars faisaient partie du plan des courses de voitures de sport professionnelles. En 2018, les principales instances dirigeantes avaient annoncé que “Le Mans Hypercar” (LMH) remplacerait “Le Mans Prototype” (LMP) en tant que catégorie reine des courses “à roues fermées”. (les autres, telles F1 sont des roues ouvertes), LMH étant selon promesses façon arracheurs de dents (de dentiers vu l’âge moyen général), la dernière initiative de réduction des coûts et de convergence des séries pour rendre les courses accessibles à un plus grand nombre de constructeurs.
Il s’agit des 24 Heures du Mans, du Championnat du Monde d’Endurance FIA et du Championnat IMSA WeatherTech SportsCar, Aston Martin étant l’un des constructeurs qui ont signé “leur soumission” aux diktats LMH…. Mais ainsi, alors que la liste des règles se compliquait et augmentait, les destins s’alignaient pour voir Aston se diriger vers la Formule Un… La Valkyrie AMR Pro s’est ainsi retrouvée du mauvais côté de la grille et Aston s’est retiré de la participation à LMH, sa voiture devenant inadaptée aux diktats de performances…
Ces diktats établissaient un appui maximal et une traînée minimale, un plafond de puissance inférieure minimale (671cv), un verrouillage d’homologation de cinq ans et d’autres formules LMH assez complexes… Un entrepreneur milliardaire aurait dit que tout ce Barnum le faisait chier grââââve… Avec raison et tempérance. Tout ces muscles issus de couteux développements, toutes ces heures en soufflerie, tous ces morceaux de fibre de carbone finement formés. Il serait dommage de voir tout cela gaspillé.
Que faire alors, mais quoi donc faire de l’Aston Martin Valkyrie AMR Pro une hypercar devenue sans règles, réservée aux propriétaires privés ? (Ford avait fait quelque chose de similaire avec sa Ford GT)… L’Aston Martin AMR Pro est donc devenue un produit commercial (on dit consumériste si branché) à vendre près de 5 millions d’Euros/Dollars/Livres Sterling, discussions secrètes possibles… Elle a été repensée plus longue, plus large et plus légère que la Valkyrie standard, avec la transmission hybride-électrique retirée et la puissance du V12, 6L5 de 1.000cv avec 546 livres-pied de couple.
Ce moteur atmosphérique, similaire au V12 de la Valkyrie “normale”, tourne à 11.000 tr/min, moment auquel il déchire l’air et tout ce qui est alentours. Il serait facile de supposer que l’AMR Pro est simplement une Valkyrie avec une aérodynamique plus agressive, mais cette machine spéciale est bien plus que cela. Sous sa carrosserie spectaculaire, l’AMR Pro est construite sur une version unique du châssis Valkyrie avec un empattement allongé de 380 millimètres et 96 millimètres plus large à l’avant et 115 millimètres plus large à l’arrière.
L’ensemble aérodynamique susmentionné ajoute 266 millimètres de longueur supplémentaire et génère deux fois plus d’appui disponible dans la Valkyrie homologuée pour la route. De plus, l’AMR Pro atteint une accélération latérale de plus de 3g. En cherchant à réduire encore plus le poids de l’AMR Pro, ses créateurs ont supprimé le système hybride électrique à batterie standard de la Valkyrie et ont utilisé davantage de matériaux ultra-légers, avec une carrosserie en fibre de carbone, des triangles de suspension en carbone, un pare-brise et des vitres latérales en plexiglas.
Sans de plus oublier toute une variété d’autres mesures d’économie de poids. L’effet cumulatif des changements a réduit d’environ 150 kilos le poids à vide … Associée au moteur Cosworth de l’Aston Martin, les performances sont selon les gens d’Aston-Martin “simplement super stupéfiantes”. Aston Martin a calculé que le monstre serait capable de compléter un tour du circuit des 24 Heures du Mans en seulement 3 minutes 20 secondes, ce qui signifie qu’il pourrait facilement suivre la classe Hypercar en cours lors de la célèbre course.
Tout simplement, c’est aussi proche que possible d’une Hypersportive de haut niveau et ce dans un véhicule disponible à l’achat pour un public sélectionné de multimillionnaires pesant moins de 100 kilos, d’1m85 maxi et encore capable de flexibilités physiques (et morales)… Aston Martin, pour “asseoir” le montant d’environ 5 millions, a déclaré que seulement 40 AMR Pros seraient construites, en plus de deux prototypes d’usine, beaucoup moins que les 150 coupés Valkyrie et que les 85 Valkyrie Spiders de route, ce qui devait en faire le choix de tout connaisseur et collectionneur souple et hyper fortuné…
Depuis la livraison de “SA” Valkyrie AMR Pro qui est la starlette de cet article, livraison datant de fin 2022, soit l’année dernière, son premier et unique propriétaire n’a conduit la voiture qu’une seule fois, lors du “Shakedown” assisté par l’usine et de l’équipe de livraison sur le circuit international de Bahreïn ou demeure l’exquis Royal propriétaire et elle n’a pas été utilisée depuis. Il a pris peur, s’est mélangé les pédales, a trouvé que le volant était moins pratique ce celui de ses Rolls, bref que l’impraticabilité au dedans et au dehors était inacceptable…
Sans dire mot de l’impossibilité de simples balades relaxantes incognito dans les étendues désertiques. L’Aston Martin acquise sur un coup de tête ne convenait donc pas à sa posture et son royal postérieur… En tant que tel, l’Aston-Martin est restée vierge, quasi intouchée, et en excellent état à l’intérieur et à l’extérieur, prête même à être sexuellement utilisée par quelques richissimes pervers… Dépourvue de son système hybride électrique lourd et complexe, cette AMR Pro est la plus concentrée et la plus engageante de toutes les Aston Martin Valkyries.
Plus légère et plus simple que les modèles routiers, l’AMR pro offre une expérience de conduite aussi proche du sport automobile professionnel que les simples mortels peuvent obtenir suite à un paiement de 5 millions, tandis qu’en tant que variante la plus rare et la plus extrême, l’AMR pro restera la version la plus désirable, la plus convoitée et la plus collectionnable de ce modèle historique… Ceci étant destiné aux lecteurs soucieux de faire fructifier leurs économies familiales…
En martelant ce point, la performance de la voiture lors de son Shakedown unique sur le circuit international de Bahreïn a clairement montré à tous à quel point la Valkyrie AMR Pro était aussi incroyable que son propriétaire, par rapport à n’importe quelle autre voiture de course ou de route existante. Aux 8 Heures de Bahreïn, une épreuve sanglante (dans les paddok’s) également organisées sur le circuit international de Bahreïn, la Valkyrie AMR Pro réalisait confortablement des temps au tour de 1:48…
Comparativement, la Toyota GR010 Hybrid victorieuse sur ce même circuit, a réalisé son meilleur tour en 1:50.125… La possibilité d’acquérir cet exemplaire qui est plus rapide que la Championne du monde et vient d’un Royal propriétaire unique, spermet à tout prochain dépositaire d’au moins 5 millions d’Euros plus une générosité… la possibilité de se glisser dans le siège du conducteur de l’hypercar de demain,/aujourd’hui… Bien… Venez maintenant avec moi faire une balade violente dans la Valkyrie AMR Pro, une voiture de course développée sans aucune règle ou règlement.
Un démarreur électrique amovible fait rouler l’AMR Pro à 17 milles à l’heure avant que le V12 ne prenne vie ; une boîte de vitesses séquentielle Ricardo à sept rapports gère les changements de vitesse d’une manière opportune et autoritaire digne du sport automobile et un kit aérodynamique agressif induit une portance négative massive. En effet, l’engin a tous les éléments d’un monstre de piste effrayant. Si elle est légale car homologuée pour circuler dans les rues du monde, elle est en fait inconduisible sur ces mêmes routes…
En regardant la collection byzantine de lignes de surface, de canaux, d’ailes et de triangles, sans parler d’une paire de rétroviseurs extérieurs qui remplacent les caméras standard de la Valkyrie, il est clair que l’AMR Pro est conçue comme une voiture de course. La bête combine les courbes de carrosserie standard de la Valkyrie (écrites par une équipe dirigée par Marek Reichman, directeur de la création d’Aston Martin) incluant la baignoire/habitacle en fibre de carbone et la canalisation du soubassement avec un ensemble aérodynamique non actif.
Cet ensemble, avec son séparateur avant élaboré, ses plans de plongée et ses évents d’ailes, ainsi que son diffuseur arrière, son aileron de queue et son aile de guidon-moustache, fournit plus d’une tonne d’appui en plus du poids de la voiture. Le total général s’élève à 4.630 livres à 211 miles/heure. Contrairement à l’ensemble aérodynamique actif de la Valkyrie standard, l’AMR Pro ne peut pas perdre d’appui excessif lorsqu’elle passe le sommet d’un virage pour obtenir une sortie plus rapide, mais c’est quelque chose qu’on doit surmonter lorsqu’on prend la piste.
Naturellement, l’AMR Pro est sur des slicks, et la quantité totale d’adhérence mécanique est au-delà de la croyance des entrailles… Une voiture comme celle-ci doit être vue et surtout entendue pour l’apprécier pleinement, alors que pour la piloter il m’a fallu me transformer en Muppet-Kamikaze pendant ce qui vont être les tours les plus brutaux que j’ai jamais connus. J’ai mis en place un enregistreur pour mes commentaires en direct dans la voiture, mais tout s’est avéré complètement noyé par le bruit infernal du moteur. Ce qui honnêtement, est probablement pour le mieux.
Profitez de mes talents d’écriture, en lisant la suite après avoir repris votre souffle. La glisse électrique silencieuse sous-marine de mise en marche jusque 50 km/h depuis la voie des stands est interrompue par le V12 qui soudain semble exploser. Alors que je tourne relax pour terminer un tour d’échauffement, j’atteins déjà mes limites de surcharges sensorielles. Un moteur douze cylindres à plein régime (11/000t/m) est un son rare de nos jours, et l’AMR Pro fait un bruit parmi les plus héroïques qui soient.
Les claquements et les détonations de l’accélérateur, le gémissement de la boîte de vitesses, le crissement des pneus fournissent une réponse que je qualifie de “contrapuntique indéfinissable”. Cela sonne mieux depuis le bord de la piste, car à l’intérieur c’est réellement infernal… J’ai direct compris que le Royal propriétaire a trouvé cela insupportable. L’AMR Pro dispose de cinq réglages de puissance, commençant à 600cv et allant jusqu’à des incréments de 100 cv à 1.000 cv, chaque réglage ajustant le contrôle de traction et l’ABS à des niveaux proportionnels à la puissance de sortie.
La voiture est réglée sur 800cv, pas le grand complet. (Aston Martin a conçu la Valkyrie AMR Pro pour faire un tour autour des 8,5 miles du Circuit de la Sarthe au Mans en 3 minutes 20 secondes, soit environ 10 secondes de plus que les participants homologués Le Mans Hypercar, et dans le royaume des voitures LMP des années passées)… Pour une balade civile, 800cv offrent beaucoup de drame physique. En arrondissant le premier virage du premier tour et passant la vitesse supérieure et l’AMR Pro a pris le virage entier presque dans les gravillons…
À la fin de la première ligne droite, je plonge dans la zone de freinage. Le sentiment est ce que j’imagine que c’est comme dans un F/A-18C Hornet lorsque le crochet de queue attrape le fil d’arrêt de l’USS Enterprise (J’ai vu le film N°2 avec Tom Cruise). C’est l’un de ces moments où vous réalisez que vous auriez dû faire plus d’exercices de base. Je jure que je suis devenu aveugle pendant une seconde, mais j’ai probablement fermé les yeux sur une impulsion… Alors que je relâche le frein, je me trouve dans un virage à rayon décroissant avec des forces de virage qui se développent.
Regardant à travers le pare-brise en plexiglas, les rayures de bord de piste clignotent comme des mini stroboscopes. Le physique requis pour rouler, sans parler de conduire une voiture comme celle-ci, pas même un relais de plusieurs heures au Mans, est brutalement clair, c’est casse-gueule et inutilisable sur routes ouvertes… Ensuite, retour sur l’accélérateur, et youpppsss, prochaine zone de freinage, où le crochet de queue se produit à nouveau, et je dois appuyer fort mon cou dans l’appuie-tête pour l’empêcher de s’effondrer vers l’avant.
C’est une leçon sur la violence des sports mécaniques de compétition de haut niveau, même à sept dixièmes de la limite, et quand tout va bien. Voilà… Terminé… Je fais un tour de recharge et retourne aux stands. Je récupère et je fais l’inventaire de mes extrémités. Si vous recherchez l’expérience authentique de conduire une Valkyrie AMR Pro, vous devez vous payer en plus une équipe de course pour la faire fonctionner, y compris un camion “de course” adapté pour la transporter, la réparer, la préserver…
Là , alors, vous pouvez acheter cette Valkyrie AMR Pro 5 millions et payer la même somme en plus à Aston Martin, qui prévoit d’organiser des expériences de piste client sur les circuits de la FIA du monde entier, avec le soutien de l’équipe Aston Martin Valkyrie Instructor. Pourtant, vous devrez également apprendre à conduire cette folie à appui aérodynamique et faire 3 heures de fitness journalier afin que dans un an ou deux, vous puissiez gérer vos forces sans vous liquéfier, comme moi..
Mis à part l’argent (car je suppose que vous avez au moins 10 millions à claquer dans cette aventure qui est, croyez moi ou non, totalement stupide, sachez que ce n’est pas un jouet de piste pour “Joey Capital Gains” à jouer le week-end. C’est un engagement sado masochiste, et le diable punira ceux qui le traitent autrement. Si vous voulez faire l’expérience, vous devez y aller à fond… Pour vous faire une idée des châtiments potentiels, je vous recommande très chaudement la section SecretsInterdits et les histoires d’Anamary del MiguelSaavedra (une Espagnole au sang chaud)…
Concernant mes frais pour cet essai, le voyage A/R, les frais locaux, les dîners, l’hébergement royal Palace à 17.500 euros la nuit, les repas et deux putes (princières), un don d’au moins 100 euros par lecteurs/lectrices internautes me permettra de survivre à la réalisation de cet essai inédit qui a couté environ 60.000 euros… (un panneau DON se trouve en page d’accueil. Soyez remerciés d’avance… Les essais Hot Rods, certes moins prestigieux sont infiniment moins couteux, mais vous pouvez également verser votre obole à mes œuvres. Merci !