Top Shit…
Comme vous le savez toutes et tous, vous ne pouvez pas choisir votre famille, mais vous pouvez tenter de choisir vos amis s’il existe une vraie réciprocité… Je m’y efforce moi-même, quoiqu’il m’est arrivé quelques fois de me faire voler. La pire arnaque dont j’ai été victime étant lorsque les organisateurs/prétendus amis, d’une exposition d’anciennes automobiles, m’ont baratiné pour obtenir que je leur confie ma LéaFrancis qui, selon eux, étant une rareté car seulement construite en 5 exemplaires en aluminium façonné “à-la_main”, allait attirer de nombreux visiteurs payants, ce qui allait aider financièrement mes prétendus amis/organisateurs et, aussi inciter ces visiteurs à acheter et lire mes magazines et s’abonner à mes web-sites…. Ce fut une arnaque réalisée avec la complicité du Groupe AXA et la corruption de rien que moins que le Procureur Général qui a volé le dossier d’instruction, détruit des preuves m’innocentant dont un enregistrement entre les organisateurs inquiets, preuve irréfutable de leur implication et a menacé mes avocats de briser leur carrière s’ils persévéraient… S’ajoutent des faits de corruption… Plus de 13 ans ont passé et la plainte pour escroquerie (au jugement) suit son long cours… Interminable…
J’ai d’autres amis qui ne sont pas escrocs. L’un d’eux est le directeur général d’un complexe de luxe doté de bungalows sur pilotis dans les Caraïbes. Chaque année, je lui rends visite pendant deux semaines avec Valérie. Lorsque nous prenons une douche, nous avons droit à une vue sur les fonds marins à travers le sol en verre. Le prix officiel du séjour de quatorze jours dans notre catégorie est de 49 820 €. Le dernier jour de nos vacances, je sors ma carte de crédit. Pro forma. Mon ami me tape toujours sur l’épaule avec un clin d’œil : “Patrice, allons, tu es fou ? Pour toi c’est gratuit”… Un autre de mes amis dirige un temple gastronomique dans ma zone Paca. Deux fois par mois, parfois trois fois, je dîne chez lui. Avec Valérie et notre Cocker Blacky, bien sûr. J’apprécie particulièrement la table d’hôte en sept services (exemple le plus récent : moules de bouchot au maïs sucré, omble chevalier à l’orange sanguine, canard sauvage au noyer noir, etc.) qui coute aux manants 410 € par têtes de pifs. Sans compter la bouteille de Pétrus 1949, l’année de ma naissance. Après le dessert, je demande toujours l’addition. Mais c’est invariablement Pro forma.
Mon ami, un derviche tourneur vêtu d’un costume en cachemire sur mesure, se précipite alors à notre table, serre doucement mon avant-bras, secoue la tête et dit : “Pas question, Patrice ! Allons, reprends-toi, reprends ta Black Centurion Card AMEX (American Express), ne te fais pas remarquer vis à vis des autres clients”... Certains disent que l’argent peut mettre fin à une amitié. Je ne suis pas d’accord. Pour moi, c’est exactement là que commencent mes amitiés. Malgré mon caractère pourri, j’ai un nombre étonnamment élevé d’amis qui le sont également. De l’un d’eux, j’aimerais dire qu’il est mon meilleur ami automobile qui est un Docteur émérite, Alors je l’appelle “Mon cher Lectorat” et lui m’appelle “Maître”... Il est taquin… Et cela m’amène enfin au début de l’histoire que j’avais envie de vous tapoter sur mon Ordinateur ce samedi 25 mai 2024. Il se fait que “Mon Cher Lectorat et néanmoins Docteur” est l’une des 112 personnes au monde à posséder une Lamborghini Countach LPI 800-4, une réinterprétation exaltante, exclusive, limite abusive… et à un prix totalement exorbitant du plus célèbre de tous les taureaux de Sant’Agata à la sauce indigeste du consumérisme…
Cette chose, ne me satisfait nullement, car je préfère les Hot Rods et les Bentley’s ainsi que les Jeep’s, et ma Smart Brabus #10 acquise entre les mains de Nikolas Hayek décédé en juillet 2010, un lundi, d’une crise cardiaque à l’âge de 82 ans (Il laisse derrière lui un patrimoine immense. Parti de rien, cet entrepreneur helvète d’origine libanaise révolutionna le monde moribond de l’horlogerie suisse, créant le “luxe abordable” à travers la mythique montre en plastique. Un concept qu’il a appliqué à l’automobile avec la Swatchmobile renommée Smart)… Concernant la Lamborghini, j’ai aimé et j’ai été possédé par toute une série de Lambo’s, dont le génial LM002… Mon Docteur/Lectorat faisant fi de mon avis s’est payé la nouvelle Countach 4X4construite sur la plateforme Aventador pour célèbre le cinquantième anniversaire de son ancêtre : V12 atmosphérique de 6,5 litres, 803cv (dont 34 fournis par un moteur électrique), vitesse de pointe de 355 km/h, sept rapports. Le groupe motopropulseur hybride a été adopté à partir du Sian. La transmission intégrale, bien sûr. Cependant, on ne peut pas conduire cette 800-4 uniquement à l’énergie électrique.
En fait, le moteur électrique n’est là que pour optimiser les performances. Pourquoi la production a-t-elle été limitée à 112 voitures ? Pour rappel, la désignation interne du projet de la première Countach : LP 112. Prix vignette : 2,4 M€. Je ne cesse de dire à mon ami que c’est une folie mais rien n’y fait… Il voudrait maintenant acquérir l’ancienne Countach, heureusement en version “Périscope”, la plus rare… En 2021, la Lamborghini Countach a fêté ses 50 ans, un anniversaire que l’éleveur de taureaux italien a célébré avec le remake du prototype original et avec une nouvelle interprétation de la supercar légendaire. Ce remake moderne repose sur les fondements techniques de la Sian FKP 37, qui utilise elle-même l’Aventador comme base. Ces soucis d’économies internes ne me conviennent pas… Sant’Agata Bolognese a limité l’édition de cette Lamborghini Countach LPI-800 à 112 exemplaires, et nous avons maintenant un aperçu du profil de ces acheteurs. Il n’est pas surprenant que ces acheteurs soient riches. Après tout, chaque Lamborghini Countach LPI-800 a un prix d’au moins 2,4 millions € plus les taxes, frais divers, assurances, emmerdements fiscaux et autres joyeusetés !
Mais ce sont aussi de vrais amateurs de Lambo, car la plupart d’entre eux ont une Countach classique dans leur garage (Mon Docteur/Lectorat fait l’inverse, mais son parcours mérite reconnaissance. Les acquéreurs de la nouvelle Countach ne se sont donc pas laissés influencer par les commentaires négatifs de Marcello Gandini, le designer de la Countach originale. La configuration de leur nouvelle voiture s’adaptait à leur ancienne supercar en sus de se piéger comme on prend goût au chocolat, quitte à y perdre sa santé. La production de la LPI-800 a commencé en 2022 sur la ligne où étaient assemblés les derniers exemplaires de l’Aventador. À la fin de l’été dernier, mon Docteur/Lectorat et moi, avons réalisé un long trajet dans sa Miura. Après deux heures de poursuite de toutes sortes de nouveaux venus rebelles (Mercedes AMG, Ferrari et autres McLaren), nous avons donné au vieux guerrier sa liqueur préférée (V-Power 100), nous nous sommes installés sur quelques tabourets de bar à l’intérieur d’une station-service, et encore une fois nous sommes demandés si le tonnerre époustouflant d’un moteur douze cylindres qui tournait à plein régime valait sa douce exultation extatico-financière…
En effet, il recherche le point ou le vertigineux l’habite de ses plus chers points culminants de l’union physique que lui procure d’en avoir le plus grand plaisir possible dans son existence terrestre. Encore une fois, nous n’avons pas pu trouver de réponse définitive. Mais quand mon deuxième meilleur ami a dit avec un air pensif sur le visage : “Eh bien, si je devais choisir”,.. je l’ai arrêté là…. Parce que je pouvais deviner comment il allait mettre fin à cette pensée et je voulais sauver son mariage vraiment très heureux. (Parce qu’une fois que quelque chose est dit, je l’écris sans pitié, il n’y a pas d’officieux chez moi, c’est des trucs de maternelle !) “Arrête là connard”… que je l’ai arrêté, stupéfait… “Tu n’es pas obligé de dire n’importe quoi, je sais ce que tu ressens”... Il a hoché la tête avec soulagement. Puis je lui ai demandé avec désinvolture : “Alors, quand prends-tu livraison de cette merde ?”… Un sourire heureux est apparu sur ses lèvres : “Très bientôt”… Deux mois plus tard, il m’a appelé : “Elle est ici, elle vous attend, Maître. Venez jouer avec elle et écrivez quelque chose de gentil à son sujet”… J’ai tout laissé tomber et j’ai pris l’hélicoptère de Bernard (mon voisin) pour foncer chez mon ami Lamborghinophile.
Quand je suis arrivé devant le garage où il garde toutes ses voitures, j’ai été accueilli par le feu infernal flamboyant du soleil lui-même. Je pensais avoir des hallucinations ! Le pilote de l’hélicoptère se sentait également un peu mal à l’aise. Il a coupé le moteur et a crié avec perplexité : “C’est quoi ce moche truc multicolore !? Est-ce que je suis en train de rêver ? Que quelqu’un me pince, Monseigneur !”… Mon deuxième meilleur ami et néanmoins Docteur, ne m’avait pas avoué la couleur de sa Countach 2024. C’était censé être une surprise. Cette teinte multicolore ne faisait qu’empirer les choses ! Cela a augmenté le degré d’alarme qui s’empare de vous dès que le nerf optique a enregistré le monstre et le transmet au cerveau. Mon organe pensant m’a immédiatement rappelé les dernières lignes d’un poème d’Alfred Henschke, un écrivain allemand plus connu sous son pseudonyme “Klabund”. J’espérais que ce ne soit pas un mauvais présage : “Volez entre les lunes, entre les étoiles, vers le trône du soleil, le lointain ; volez vers le dieu flamboyant de la douleur et brûle son cœur !”... L’instant d’après, cependant, l’insondable cerveau humain a connu un déclin spectaculaire de sa sophistication…
Il a produit dans ma tête une de ces blagues simplistes à la Chuck Norris : “Chuck Norris peut se tenir debout plus vite que vous ne pouvez courir”... Et pour m’assurer que cela ait du sens plus tard, en quelques millisecondes, mon cerveau s’est ramolli, j’ai dit : “Superbe teinte que ta Countach, je suis infiniment désolé ! Mon cerveau, souvent soumis à de fortes forces centrifuges, me met dans l’embarras maximum. Je vais me rattraper ! Deux semaines devraient suffire, j’écrirai pendant ce temps quelque chose de très joli concernant cette abomination, avec des salutations et des bisous, je reviens à ta Countach et plus un mot sur son affreux look”…. Parce que sa nouvelle Countach était bien plus que l’ancienne Countach à ses yeux, j’ai été faux-jeton et lui ai dit : “La LPI 800-4 est un cocktail extrêmement enivrant avec un shot de Diablo et une bonne dose de Murciélago, qui me rend ivre de joie, non, très ivre de fausse joie, rien qu’en la regardant, comme une Tequila Sunrise… Et quand elle étire son renflement l’arrière vers moi, il faut me contrôler suffisamment pour ne pas me ridiculiser en ayant une érection”… J’avais honte, je me devais d’expliquer tout cela de manière officielle afin de ne pas perdre mon crédit de confiance de mes (autres) lecteurs et lectrices… Un dilemme !
Je lui ai aussi dit : “Ta Countach 2024 me donne envie de m”allonger nu, le sexe à l’air, tout en griffant mes ongles dans l’asphalte, de désespoir et en maudissant la vie parce que, pour une raison quelconque, tu es un des 112 élus”… À ce moment-là, mon ami est devenu “le propriétaire de la Countach”. Son visage devenant soudain solennellement sérieux. Ses yeux sombres m’ont littéralement transpercé de leur regard. Il a eu un mot aimable : “Il n’y a que trois personnes dans ce monde”, a-t-il commencé, “à qui je confierais cette voiture. Mais ils sont morts. Et toi. Tu n’es pas mort et tu as le temps comme le Père Noël. Plus personne ne vient me voir depuis longtemps. Je n’ai que toi comme ami”… Il me narguait, bien sûr. Alors mon deuxième meilleur ami m’a donné la clé de la chose. J’ai ouvert la porte à ciseaux et j’ai pénétré la belle… Je me sentais en quelque sorte agacé par sa propreté clinique, elle me paraissait trop propre comme une prostituée de luxe entre deux passes, cela me donnait aussi l’impression d’être dans la salle d’attente de mon dentiste outrageusement cher, mais sans la réceptionniste avec la coiffure d’Emma Peel et le trouble de ses paroles. (La pauvre chose dit toujours “hyène buccale” au lieu “d’hygiène buccale”, mais on ne peut pas se moquer…
“La luminosité de cette chose”, ai-je dit à mon deuxième meilleur ami , “rend toutes les surfaces encore plus lisses qu’elles ne le sont déjà, trop lisses”... Il m’a alors rétorqué : “Je voulais que ce soit ainsi”, très sèchement. Ce à quoi j’ai répondu : “Eh bien, je ne sais pas, je préfère avoir un intérieur rouge”… Ce qu’il a dit ensuite avait sûrement pour but de m’humilier. Par pudeur je n’en écrit rien de compromettant… Désireux toutefois de riposter, je l’ai confronté avec quelques mots que j’avais lus sur un forum en ligne quelque part deux jours plus tôt, où un individu plutôt arrogant avait écrit : “Combien de clous italiens faut-il avoir dans le crâne pour acheter une voiture appelée Countach pour plus de deux millions et demi d’euros plus taxes, qui est faite sur la base d’une Aventador de onze ans ?”… Qu’en a-t-il pensé ? Il a juste souri d’un sourire suffisant et m’a rétorqué : “Tout d’abord, je m’en fous de l’argent. J’achète des symboles de statut hors de prix par principe, juste pour exaspérer les perpétuels perdants envieux et surtout mes voisins ainsi que le Président de l’Ordre des médecins. Cela fonctionne plutôt bien, à mon avis. Deuxièmement, Dieu merci, la base est un véhicule éprouvé comme l’Aventador. De cette façon, je peux être sûr que la voiture fonctionnera de manière fiable”…
J’ai répondu que s’il s’agissait d’un développement complètement nouveau, il tomberait constamment en panne, comme cela arrive régulièrement avec d’autres hypercars à faible volume de construction, qui sont d’ailleurs beaucoup plus chères. “Mais deux millions et demi, c’est insensé. Je peux obtenir un manoir pour ça”… Encore une fois, il n’a pas lâché prise. “Bien sûr, d’un point de vue technique, la voiture n’en vaut pas la peine. Une voiture de luxe ne l’est jamais. Mais la Countach est magnifique, et rien que pour cela, elle vaut chaque centime. Et n’oublions pas : l’exclusivité joue toujours un rôle important. Alors, cher écrivain, on prend enfin la route ?”... Nous avons donc enfin pris la route… Avant de la prendre et avant que les choses ne commencent à devenir bestiales, quelques mots de réflexion me sont venus en tête : Que ferais-je sans toutes ces histoires ? Que ferait mon deuxième meilleur ami si les autoroutes allemandes ne spermettaient pas d’y rouler à donf ? Quel paradis sur terre que le Spreewald dans le Brandebourg et les cascades de Triberg en Forêt-Noire ainsi que la région des lacs du Mecklembourg. L’Allemagne n’est devenue la véritable terre promise que grâce à une décision du Bundestag du 19 décembre 1952…
Laquelle ? Mais la suppression de toutes les limitations de vitesse maximale. Une limitation de vitesse a toutefois été ensuite été réintroduite sur les routes rurales et sur les autoroutes pendant quelques mois lors de la crise pétrolière. Mais depuis soixante-dix ans, les Allemands peuvent conduire aussi vite qu’ils le souhaitent. Le 19 décembre est pour les Porschistes Nazis, une fête sainte et le seul jour de l’année où ils prient le retour du Troisième Reich d’Hitler. Ils remercient Dieu d’avoir permis aux politiciens allemands d’avoir voté une décision aussi sage et prient pour qu’elle le reste jusqu’à la fin des temps… J’ai enfoncé mon pied droit sur la pédale d’accélérateur de la Countach aussi profondément que Clint Eastwood enfonçait sa botte boueuse dans le ventre d’un desperado se tortillant au sol dans le Far West. En deuxième vitesse, la voiture rugissait toujours comme une beauté prise par devant et derrière, et cela résonnait dans l’habitacle comme un hallali… Mais cela ne me suffisait pas, alors je l’ai poussée en troisième vitesse et j’ai entendu un craquement que j’ai d’abord supposé être technique, mais qui était en fait le blocage de ma colonne cervicale libéré par la puissante secousse.
Je me suis alors dit, puisque je ressentais aussi une certaine tension dans ma région lombaire : “Allez mec, mets-toi en quatrième vitesse maintenant, ça n’a plus d’importance, ne t’en fais pas, la route n’est peut-être pas particulièrement large ici , mais alors, tu es à la quatrième place du classement des meilleurs pilotes de l’univers derrière Senna, Verstappen et ton deuxième meilleur ami, et ce serait vraiment génial si tu pouvais te casser la colonne vertébrale correctement afin de percevoir des indemnités mirobolantes”…. Mais je me suis retenu, cela ne me paraissait pas très judicieux et j’avais déjà l’impression qu’on allait à 400km/h de toute façon. Où est-ce que ça va ? Je ne peux pas conduire une Lamborghini comme une voiture normale, une Lamborghini me transforme en chauve-souris sortie de l’enfer. Je peux me dire autant de fois que je veux : “Il n’y a rien en jeu ici, détends-toi !”... Mais en réalité, cela n’aide pas du tout. La Countach est maléfique. Une dangereuse séductrice BDSM. Indisciplinée, perverse et grossière. Un incident survenu il y a des années à Kitzbühel en dit long : j’avais garé une Murciélago noir mat devant l’entrée de mon hôtel. Un garçon, bouche bée, a demandé à son père : “Papa, quel genre de voiture est-ce ?”…
Comme pour le protéger, le père posa ses mains sur les épaules de son fils : “Dans cette voiture”, dit-il alors d’un ton solennel, “monte le Prince des Ténèbres”. Cela me visait… Je ne suis certainement pas le prince des ténèbres. Cependant, dès que cette belle pute élève la voix avec colère, les mecs tombent sous son emprise et ils lui donnent tout, tout leur amour en sus de chèques en blanc. Seulement que cet amour ne s’exprime pas dans la tendresse, mais par mes coups-bas violents de pied dans les bijoux de famille… Mon deuxième meilleur ami m’a alors demandé : “Qu’en penses-tu ?”… J’ai répondu que c’était complètement terrifiant et totalement absurde !… J’ai crié ça en réponse. Il a souri en reconnaissance de cause et m’a demandé autre chose : “As-tu remarqué une différence par rapport à l’Aventador ? Après tout, c’est le même moteur quoiqu’un moteur électrique additionnel donne un coup de pouce supplémentaire lors des changements de vitesse jusqu’à 130 km/h”… J’ai été vache, j’ai hurlé que je n’avais rien remarqué de ça. Que j’avais conduit une Aventador Ultimae il y avait six mois et que c’était aussi pire et même pire… tout en faisant une grimace concentrée alors que je changeais de vitesse.
Je n’ai réellement pas remarqué de différence et de plus je n’avais pas le courage de répéter l’exercice trente-six fois… Nous avons traversé quelques petites villes, mais nous n’avons pas suscité les réactions habituelles comme avec un Hot Rod, se tordre le cou et lever les pouces. Cette Lamborghini a dû paraître au début comme une vision fantasmagorique aux yeux des gens, car ce que leurs visages figés suggéraient était : “Je n’arrive pas à croire ce que je vois”... De temps à autre, il y avait des individus étranges qui ne prêtaient aucune attention à la Countach. Mon deuxième meilleur ami n’a pas du tout aimé ça, alors il m’a demandé : “Qu’est-ce qu’ils ont ces gens ?”... Ses paroles ne s’étaient pas encore éteintes que je pensais aux militants du climat qui ont récemment peinturluré de précieuses peintures dans les musées avec de la soupe aux tomates. Ces militants du climat sont vraiment fous de gâcher de la bonne soupe ^pur des croutes de peinturlurations ! Comment les œuvres d’art peuvent-elles être en cause ? Si j’étais un tel militant pour le climat, jamais de ma vie je ne verserais une bonne marmite de soupe sur un Van Gogh, mais sur une Countach, oui, là c’est “drolatique à donf”...Une pensée horrible. Je n’osais pas le dire à haute voix.
L’odeur de la flicaille des autoroutes flottait dans l’air. Nous dépassions les avions dans le ciel… Plus que quelques kilomètres pour en finir avec cet essai inutile.. Oui ! La Lambo Countach a plus d’adhérence que le Correlophus ciliatus, le gecko à crête de Nouvelle-Calédonie ou se déroulent des manifestations pour bouter la France colonialiste à la mer (de)… Cela m’épate ! Du coup notre président Macron n’ose plus moraliser Poutine… Nous avons atteint la barre des 300 km/h en un rien de temps. De 200 à 300, je n’ai même pas eu le temps de terminer le refrain de The Cat Come Back. J’ai essayé, mais je n’y suis pas parvenu : “Mais le chat est revenu, dès le lendemain / Le chat est revenu, ils ont cru qu’il était fichu”.... Mon deuxième meilleur ami a enfouit son visage dans ses mains. A 319 km/h, je lui ai expliqué en détail combien il était important pour moi, dans ma fonction de testeur de super voitures de sport, d’oser faire quelque chose de nouveau, comme chanter “The Cat Come Back” en passant de 200 à 300 km/h au lieu de crier. “Pouvoir illimité !”… Ce genre de clichés me donne du gaz. Mais mon copilote devenait de plus en plus silencieux. Il joignit les mains comme pour se retenir puis les laissa tomber sur ses genoux.
333 km/h ! Nous avons dépassé deux motards de la gendarmerie. J’aurais adoré voir leurs têtes. Mon deuxième meilleur ami était très silencieux. Et puis est arrivé le moment où le compteur a atteint 355 km/h. Plus rien ne serait plus comme avant, 15 km/h plus rapide qu’une Murciélago…. Mon nouveau record personnel. Mon deuxième meilleur ami a pris la parole : “Je te fais confiance. Mais si quelque chose ne va pas maintenant, je te tuerai”… J’ai maintenu le rythme et lui ai rétorqué : “C’est ce que tu m’as dit quand je conduisais ta De Tomaso Pantera… Si quelque chose ne va pas maintenant, cela sera apocalyptique, pire qu’un accident d’avion. De toute façon, tu ne seras plus de ce monde.” J’ai freiné pour ne pas rater l’aire de repos à cinq kilomètres, histoire qu’il prenne le volant concernant les flics qui devaient préparer un barrage, ou pire, autant que ce soit lui au volant, il prétextera une urgence médicale… Faut-il encore tapoter pour créer une fin à cette histoire ? Je fatigue…En tant que CEO d’un multimédia à fort impact adoptant une approche globale de bout en bout de l’édition, Gatsby est une expression absolument authentique de qualité, d’intégrité et d’excellence. Ses articles sont célébrés pour leur style non conventionnel….
De la même manière, la fraîcheur échappe également à nos tentatives de la saisir. Un flou fondamental entoure ce fascinant phénomène de nostalgie et de désir. Nous sommes fascinés par l’irrationnel, l’incompréhensible, l’incroyable. C’est pourquoi nous aimons aussi enfreindre les règles. Nous vivons des contradictions, comme l’expliquent si sèchement neuroscientifiques et psychologues. Notre irrationalité, nous dicte la recherche sur l’innovation, c’est le secret de notre créativité et de notre longévité. Et c’est notre irrationalité qui insiste sur le fait que ce n’est pas nous qui devons nous adapter au monde, mais que c’est le monde qui doit s’adapter à nous. C’est une autre raison pour laquelle tout progrès dépend dans une large mesure de notre irrationalité : “Si les gens ne faisaient jamais de bêtises, rien d’intelligent ne serait jamais fait” », a si bien dit le philosophe Ludwig Wittgenstein. Le physicien Richard Feynman nous ouvre les yeux sur un autre aspect à cet égard : “L’édition est comme le sexe. Bien sûr, cela peut donner des résultats pratiques, mais ce n’est pas pour cela que nous le faisons… Et c’est à peu près ce qui s’est passé ici”…
La Lamborghini Countach est devenue une super voiture classique de collection au fil des ans, en particulier la carrosserie étroite LP400 d’origine qui est un modèle très recherché de nos jours … en bon état elle demande un investissement sérieux pour acquérir, en fait à l’époque plusieurs ont été convertis en looks S … Aujourd’hui, elles sont remises aux spécifications d’origine d’usine car la Countach LP400 étroite a plus de valeur. Plus tard, Lamborghini a sorti la Countach LP400S après que le célèbre patron de l’équipe de F1, Walter Wolf, ait demandé une série de Countach modifiées avec de grandes jantes, un aileron arrière réglable massif et des extensions de passage de roue pour couvrir les larges pneus Pirelli P7 sur des Campagnola coûteuses… Une augmentation de la cylindrée du moteur à 5 litres a créé la Countach LP500S tandis que la Quattrovalvole est devenue la Countach ultime au milieu des années quatre-vingt… Pour célébrer le 25e anniversaire de la fondation d’Automobili Lamborghini SpA, une évolution aérodynamique plus raffinée est devenue la Countach 25th Anniversary ou la Celebrations Countach en 1988.
L’achat d’une LP400 ou d’une Quattrovalvole/25th Anniversary nécessitera un compte bancaire substantiel… ou alors vous optez pour une réplique à la place… Au fil des ans, plusieurs sosies plutôt décents ont été présents, Euroworks était l’un des meilleurs fournisseurs de répliques avec Prova, en fait, vous pouviez commander un kit Prova Lamborghini Countach complet avec un châssis tubulaire correct à l’époque… Alors quand ce propriétaire a voulu faire quelque chose de spécial, il s’est procuré une Prova Countach originale et a commencé à la transformer en sa très spéciale ProStreet Lamborghini.
À l’origine, la voiture était rouge vif, roulant sur des jantes très “profondes” et dotée d’un grand aileron arrière… Mais quelque chose n’allait pas : il y avait le magnifique periscopa dans le toit avec un capot moteur Quattrovalvole… Ces deux-là n’ont jamais été disponibles sur la même Countach, le Periscopa était présent sur la LP400 d’origine et était le rétroviseur intérieur… Certaines LP400S très anciennes ont également montré cette encoche dans le toit, mais plus tard, le toit a été lissé bien avant l’arrivée de la QV dans les années’80.
Alors, qu’a-t-il fait pour créer une Lamborghini ProStreet unique en son genre ? D’une part, il a installé un énorme moteur V8 Big Block 454ci Chevrolet… mais ce n’était pas encore suffisant… Il a donc installé un Blower 8-71, des têtes en aluminium Dart, des soupapes en acier inoxydable Manley, un embiellage spécial, des tiges en H aigle avec boulons L19, des pistons forgés 7,5 à 1, 2 carburateurs Holley 850 Double Pumper et un total de 3 radiateurs pour refroidir ce monstre à gros bloc (un gros à l’avant et 1 radiateur en aluminium dans chaque panneau de custode arrière).
Au final, la Countach déploie environ 900cv sur les larges jantes arrière, qui ont été remplacées par des répliques 25e anniversaire… Gardez à l’esprit que la Countach Quattrovalvole originale avec moteur V12 ne délivrait que 455cv … Cette Lamborghini ProStreet double ce chiffre… Toute cette puissance doit pouvoir atteindre les larges roues arrière, donc une transmission TH425 Switch a été installée. Aller vite est une chose, être capable d’arrêter ces 900cv en toute sécurité dépend d’un ensemble de freins à disque à 4 pistons de 11,75 pouces dérivés d’une Corvette… La suspension utilise les amortisseurs Koni.
Je ne sais pas s’ils sont uniquement destinés au spectacle, mais sur une piste d’accélération, je suis sûr que les impressionnantes barres de wheelie à l’arrière peuvent être une bonne idée… et juste au cas où les freins à disque auraient du mal à arrêter cette voiture, il y a aussi un parachute monté sur le carénage arrière entre les feux… Ce n’est donc pas une vraie Lamborghini Countach… mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas intéressant de voir ce que l’on peut faire avec un peu d’imagination… Pensez-y : mettre deux compresseurs sur le moteur V12 … Oh oui, cela a déjà été fait auparavant…
Voilà, j’en ai terminé… Pour les amateurs inconditionnels, cette Lamborghini Countach traine pour l’instant depuis quelques jours devant chez Senequier sur le port de Saint-Tropez, affichée à 100.000 euros…
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2 commentaires
Mon bien cher maître,
Je n’aurai jamais assez de mots pour décrire le plaisir immense que m’a procuré la lecture de cet article. Votre talent, la profondeur de vos réflexions et votre plume ont su captiver mon attention du début à la fin.
À tel point que, à ma grande surprise et satisfaction, Lamborghini m’a contacté suite à la diffusion de cet article. Ils ont été tellement impressionnés par l’impact de vos écrits qu’ils m’ont offert une commission en tant qu’apporteur d’affaires. C’est une reconnaissance non seulement de mon engagement, mais surtout du pouvoir de votre plume et de l’influence de votre travail.
Cependant, après mûre réflexion, j’ai décidé de refuser cette offre. S’ils étaient prêts à me donner un million d’euros, c’est que j’aurais probablement pu en gagner dix fois plus en engageant un procès. Cette situation m’a permis de réaliser la valeur réelle de l’impact de vos écrits et de la force de persuasion qu’ils peuvent avoir. Il m’a semblé plus juste de ne pas accepter une somme dérisoire par rapport à ce que cette opportunité pouvait réellement valoir.
Je tenais à vous exprimer toute ma gratitude et mon admiration. Vous avez une fois de plus démontré que la passion et l’excellence peuvent ouvrir des portes insoupçonnées. Merci infiniment pour cette expérience enrichissante et ce succès partagé.
Avec toute ma considération et mon respect,
Votre lectorat.
Je suis ému et heureux d’avoir ainsi pu vous apporter la démonstration (un brin pathétique, je vous l’avoue) que nous ne sommes pas seuls dans l’univers qu’est la connerie humaine, que je croyais auparavant circonscrite à un trou noir aspirant toutes les débilités que nous devons subir… Ne rien vous en dire me spermettait de savoir si vous lisiez mes articles… J’avoue un bref instant de solitude ne voyant aucune érection apparaitre, mais je me trompais car votre érection lyrique expliquant l’inexplicable en matière noire, me conforte dans l’inutilité d’éventuellement stresser du temps qui passe… Je suppose que vous êtes occupé à revendre cotre collection de Countach pour ne collectionner que mes écrits avec la dévotion qui s’impose. Soyez béni…