T’as-pas-vu monter Carlo ?
Cet article est la suite de : Les folles enchères Monégasques et Cannoises…
Non, j’ai vu monter personne !
Mais là n’est pas la question.
Ce qu’il sied de savoir, me concernant, c’est que j’ai toujours été comme ça : un humour à froid très pince-sans-rire…, un penchant maladif pour les plaisanteries grinçantes, impénétrables, quasi douteuses, une prédisposition pour les folies déjantées et le caustique.
Alors évidemment, ça passe ou ça passe pas.
Mais qu’est-ce que vous voulez…, l’expérience de la vie rend désabusé des gens, tandis que la solitude engendre l’ennui, l’ennui engendre l’aigreur et l’aigreur la licence.
En même temps c’est pas toujours marrant non plus, faut comprendre, plusieurs dizaines d’années dans l’édition de magazines, ça donne une image lucide du monde, ça montre les gens tels qu’en eux-mêmes, géniaux ou pitoyables, affairés ou désœuvrés…, mais qui cherchent à attirer l’attention des autres, juste pour qu’on s’occupe d’eux, qu’on voie qu’un mince filet de vie continue de circuler dans leurs artères bleutées sous leurs peaux parcheminées ; qu’on entende qu’ils ont besoin d’un peu de temps en rab pour s’habituer au goût de racine des pissenlits.
J’ai quitté tout cela, mais j’y suis revenu par le web…
Pour mieux repartir et malgré-tout… revenir !
Je suis un grand amateur de conneries, j’en fait moi-même assez souvent, pour rester en forme, quitte parfois à partir en vrille…, à merder.
J’aime beaucoup l’humour donc : j’aime tout ce qui est drôle, les conneries aussi…
Je suis parti, survolant la face des eaux, lumières éteintes sous les vents solaires, dégazant mon kérosène en flux tendu et plein de rêves anthropomorphes… et puis ça m’a pris comme une envie de pisser, je me suis dit : “tiens j’en ai une bien bonne qui va les faire flipper un max on va bien s’fend’ la gueule, pis ça va les faire chier”, et je me suis tapé les cuisses en franchissant des nébuleuses d’antimatière sous un déluge d’ondes ultracourtes.
Et puis quand ça a été trop loin, il était déjà trop tard !
Une voix numérisée, un peu détraquée, m’indique qu’il est 10 heures du matin et l’autoroute est hypnotique de lumière et d’antiparticules…, il règne un calme sidéral.
Prochain arrêt ? : Monaco…
Le but ? : Incertain…
Le pourquoi ? : Une vente aux enchères ou j’espère vendre ma Thunderbird…
Voyage agréable, mais je garde une certaine nostalgie pour les trains de banlieue de ma jeunesse, sales, lourds, les sièges craquelés, les roues rivées au sol et tagués.
On dit qu’il reste des trains comme ça, des trains de suie et de métal qui roulent à terre sur des lignes à haute tension.
On s’habitue à tout finalement, c’est étrange…, aux desquamations, au détournement des connaissances, des moyens de communication et à l’affinement des techniques oppressives, à la radioactivité, au retrait régulier de son espèce, aux défoliants biochimiques, aux anéantissements précis évitant les infrastructures et aux relèvements successifs qui font suite ; car c’est de cette farine qu’est fait l’homme, tant il est con, programmé d’instinct : le sel des larmes bien vite ne prend plus, il compte ses morts et reprend courage.
Il s’adapte…
A force de naviguer dans des eaux troubles, de discuter avec des gens, de m’arrêter devant des vitrines et commencer à regarder le bling-bling sociétal, je commence à laisser tomber le high-tech, le titane inusable, étanche, préférant une bonne vieille caisse en sapin cousu main avec doublures en dentelles et plaque de phonolithe…, du conçu pour durer, du travail de charpentier pure-laine que c’est pas du made in Taiwan tant pis…, y mettre le prix…, faut pas être regardant en la matière…, c’est bien d’y songer, c’est des choses qu’il faut prévoir…, je me prendrais bien une petite pilule là, maintenant…
Un versant vertigineux !
Je conduis vers le grand sud… et pourtant, en double, je suis assis dans un grand fauteuil en cuir capitonné qui bascule mollement sur des tubes de chrome.
Design industriel et allemand.
Bauhaus.
Dehors : des sirènes et des gyrophares.
En face, dans le double de mes pensées : un vieillard, chenu, la soixantaine sonnée, m’observe de derrière ses bio-lentilles qui lui donnent des expressions vaguement ichtyoïdes, le cheveu frisé et la barbe soignée.
Une pipe en fibre de verre traité fume calmement dans le cendrier d’une chaleur délayée à côté d’une pendule holographique.
Une lampe ancienne vraisemblablement art-déco éclaire le vaste bureau ; intérieur clair, moderne, ça sent le pin bleu et l’ambiance austère rappelle celle d’un cabinet de cancérologue.
Un drone-vidéo miniature flotte dans l’air, se déplace lentement et filme.
Vrombissement imperceptible mais régulier occasionné par le refroidissement des circuits à forte impédance.
Un œilleton rouge s’allume et l’obturation du diaphragme se modifie.
– Désolé mais c’est la loi…, la loi exige que toute pratique sexuelle soit filmée et archivée pendant deux années.
Oui bien sûr c’est normal, il serait intéressant de visionner les bandes…
Il me précise que la diffusion et l’utilisation commerciale des images sans l’accord des personnes intéressées sont évidemment prohibées.
J’attendais ce rendez-vous avec une certaine inquiétude.
Je me suis renseigné avant de venir, relu les Drei Abhandlungen zur Sexualtheorie et Die Traumdeutung de Freud, histoire de pas dire trop de conneries, de faire un peu le point.
Je suis curieux !
Ma secrétaire m’a indiqué l’adresse : un excellent thérapeute, y avait qu’à voir les diplômes accrochés partout aux murs… et très comme il faut avec ça, extrêmement laid mais beaucoup de charme, du goût très drôle, la phrase ponctuée d’hébreu parfois, ce qui ne manque pas de donner un certain lustre…
La plupart des patients sont cyniques et plus caustiques que la soude.
C’est une saine catharsis parfois…
Toutefois, le cynisme c’est le rire aux éclats du désespéré, c’est le buveur de poison qui à son tour paie sa tournée, c’est le pendu qui a la trique et surprend la mort en lui pinçant les fesses…
Je reste perplexe et m’interroge sur les capacités de mes fonctions sémiotiques.
M’excuse et lui dis que je suis un peu nerveux.
L’incident est clos.
D’un coup me revoici dans l’autre partie du double de mes pensées… et une jeune et jolie autostoppeuse se pointe ondulant du bassin et perchée sur des talons à forer des puits de pétrole.
Elle me demande si je suis disponible.
Je feins de m’arracher avec un certain regret de ma conduite et dis que oui, un brin inquiet quand même.
– Vous êtes spécialiste en automobiles anciennes ?
– Non pas vraiment mais… peut-être.
Elle croise et décroise les jambes et je la remercie de s’être donné la peine de naître, ce soir, il faudra que je pense à offrir mes holocaustes et mes sacrifices rémunératoires…, j’aurai mes yeux plongés dans les siens, tâchant de m’introduire au plus profond de ses rétines…
Je lui explique la voix brûlante comme les eaux du Gange le comment du pourquoi.
Elle baille.
Elle dit que c’est gentil d’être si patient, comme ça, que c’est vachement dur de conduire une si vieille auto jaunâtre, que j’explique bien.
– Non, non, ben, c’est normal…
Je la dévore et mes pupilles viennent lécher son intriguant décolleté, risquant fracture sur fracture de la cornée.
Elle se trouble ou imite bien.
Elle vient sûrement de fumer une cigarette ; elle a une mauvaise haleine de tabac froid, comme si elle venait de manger des tripes… et ça m’excite parce qu’on est très très près pour pas faire trop de bruit.
La créature joue les ingénues à présent, s’aventure plus trop à lever les yeux et lorsque par mégarde je capture son regard, elle rougit.
Elle est déjà nue, montre quelques signes d’impatience et me demande sans attendre de réponse si on y va, que ça fait déjà dix minutes qu’elle attend alors qu’on est censé avoir fini.
J’avise un Etap sur ma gauche, chambre à 32 euros…
Je prend la prochaine sortie.
Histoire censurée…
Le temps a passé vite.
Matin venu, je relâche ma proie en grommelant de façon inaudible qu’elle n’a qu’à se casser si elle est pressée…
Quitter Chalon, me diriger vers Lyon…, passer Lyon, passer Vienne, Orange, Montélimard, Aix-en-Provence, direction Cannes, Nice et enfin Monaco…
Pas la peine de narrer le réveil, le petit-déjeuner, le re-départ…
Longue montée, longue descente…
Puis, enfin, balade Monégasque.
Chaussées étroites et bâtiments en pierre de taille.
Je suis contraint de ralentir la marche en raison de l’encombrement du trafic sur les trottoirs.
Quelques vieilles dénudées, le cheveu bleu, conduisent nonchalamment des attelages mordorés de yorkshires, la main molle et gantée de beurre frais.
Le soleil luit, se cherche des reflets sophistiqués et tâche de faire face à la concurrence perfide du capot d’une Rolls au radiateur d’argent flanqué d’une vénus damasquinée comme une lame fine.
Les autochtones traînent du cor au pied devant les vitrines, tirant sur les rennes pour calmer la levrette qui piaffe d’impatience et s’étrangle.
On me bouscule et on ne me demande pas pardon.
On me menace d’une canne parce que j’ai manqué d’écraser la patte aux ongles faits d’une des chiennes.
Je sens une foultitude de regards aigres et septuagénaires braqués sur mes cervicales.
Une vague incertitude me gagne ; je me presse pour arriver sans tarder sur le port.
Je zieute avec délectation une blonde qui m’observe du haut du pont de son voilier “Cyclope“…, une Anglaise.., je continue mon chemin… et j’arrive devant le yatch d’Al Faraqui, ancien bédouin, maintenant multi-milliardaire en euros et pétro-dollars, accéssoirement Emir…
Je me faufile derrière un écossais en kilt qui promène un renard gris.
Le renard, le poil rare et peroxydé, s’arrête, me bloque la route, tandis que son maître kilté me toise de derrière une paire de bésicles Dior à carreaux épais.
– Oui c’est pour quoi ?
Un brin surpris par la question.
Très calme, je réponds : C’est pour baiser une copine qui squatte le yatch… et vous c’est pour quoi ?
L’écossais reste bouche bée d’abord, rassemble tout son mépris et déguerpit en vociférant :
– Quel culot !… Y a vraiment des malades ici ! Attendez que je prévienne l’Emir, z’allez voir !…
Il est 18 heures 13 et ça m’a l’air d’être là.
Je m’éloigne sous une pluie de noms d’oiseaux et grimpe à bord.
Je m’étonne de ne pas entendre de musique, j’écoute un peu…
Rien.
Pas de rires, nul éclat de voix, un début de soirée point trop rock’n’roll de toute évidence.
Personne…
Ben merde c’est pourtant bien là…
Des bruits de pas se font sentir enfin, se rapprochent.
Une porte s’entrouvre et une beauté africaine apparaît en peignoir une serviette roulée en turban sur la tête, succube languide aux yeux interrogateurs.
– Ben comment ça ?…
– Mais j’avais dit 21 heures 30.
– Ben nan, il est 18 heures 30 !
– Bon ben rentre maint’nant qu’t’es là.
Vaguement gêné.
Si je m’attendais.
– Tu m’excuses hein mais j’suis pas du tout prête… J’m’attendais pas à c’que t’arrives si tôt, insiste-t-elle en s’éloignant vers la salle de bains.
L’intérieur du yatch est coquet et ça m’a toujours un petit peu excité ce genre de gynécées pour jeunes filles à l’éducation navale anglaise.
Je lustre mes godasses contre le velours du canapé.
Elles se mettent à briller et je suis content.
– Tu peux v’nir me donner un coup d’main ? miaule-t-elle depuis la salle d’eau.
C’est là que mes ennuis ont commencé.
La porte est ouverte, la lumière crue.
J’arrive par derrière elle mais elle me voit et moi aussi je la vois grâce au miroir qui occupe le mur carrelé à blanc.
Les lèvres pincées et les mains dans le dos elle s’escrime contre la fine fermeture à glissière de sa petite robe qu’elle n’arrive pas à remonter.
Je m’approche et tâche de faire coulisser le zip doucement sans la pincer.
Effectivement il résiste.
Je change de position, grimace, fais glisser mes doigts sur son échine et soudain je renifle cette odeur de sexe un peu fauve qui s’échappe de ses cuisses et la traînée tiède qu’elle laisse au passage.
Elle se retourne et me perce de son regard vipérin.
Elle a les yeux quelque peu aquatiques, j’avais pas fait gaffe.
Des yeux de crocodile ou de poisson-chat.
Elle sent les algues et les détergents.
Elle me sourit.
Elle m’embrasse sur la bouche, me mord et me lèche en fermant les yeux.
Je garde les miens bien ouverts, pour être sûr…
Ses cheveux lavés et humides mouillent ma chemise.
Elle attrape mes mains sur ses hanches et les fait descendre sur ses fesses.
Elle colle son bassin au mien, engouffre sa langue entre mes lèvres, touche mon sexe.
Elle s’agenouille, dégrafe mon pantalon et suce.
Dans la salle de bains ça sent bon, un parfum de Fragonard, “Juste un baiser“…
Elle est accoudée au lavabo, une main accrochée à la tuyauterie, la robe retroussée, le cul à l’air.
Je pense à son appareil génital soigneusement épilé, tout rose…
Elle est rouge pendant que je la baise, elle suffoque et crie les traits tirés et on dirait qu’elle a mal.
J’enfonce un doigt dans son anus et elle hurle plus fort.
Je me dis qu’elle va rameuter tout le port.
Pour la punir je l’encule.
Je me fais mal…; puis j’éjacule.
– T’es de quel signe au fait ? s’enquiert-elle depuis les lieux d’aisance.
Astrologique veux-t-elle dire ?…
Je refais mes lacets…
– Ben ouais !
– Taureau…
– Oh c’est marrant moi mon signe chinois c’est tigre !
– Ouais, c’est super marrant…
Je me tire sur la pointe des pieds tandis qu’elle reste seule, soliloque.
Si j’avais su plus tôt…, j’aurais proposé une partouze !
Sur le pont, trois naïades semi-nues me présentent leur coté pile en signe d’au-revoir…
Sur le port, des ouvriers montent divers échaffaudages destinés à assurer les gradins pour le championnat de F1, devant un container aménagé en bureau s’échappe une forte fumée de morue en grillade…
– Tenez ! C’est lui ! C’est lui que j’vous disais le maniaque qu’est rentré dans le yatch de l’Emir ! J’viens pour heum heum… une jeune fille qui squatte ici qu’il disait ! Vous rendez compte ? Faut appeler la police il est peut-être armé…
Je suis mal barré…
– Dis-dôc qu’c’é qu’vôs zêtes vôs Môchieu ? fô pas dirre les chôches cômme cha que le gardien l’a failli avoirr um malèse ! Z’êtes pas dl’immôble faut d’gager tôt d’chouite dé là qué chinô j’ôppelle poliche va vôs cacher ta chale gueule à coups d’carrabine !
Pardon je m’suis trompé tout à l’heure, passé-je sans m’arrêter, c’est pour l’autre yatch que je venais, le trois mats…, Phocé-machin… pour heum heum une copine : Mouna…
Je marche en évitant les pattes de chiens…, spectres sans ombres aux odeurs surettes, tronqués de leurs époques et poursuivant une grève forcenée de la mort.
Impur, je décide demain de jeûner jusqu’au soir.
La déprime se pointe.
Celle des mauvais jours ou celle qui suit l’accouplement forcé des bêtes captives.
Une tristesse de jardin zoologique…
C’est en arrivant près de ma Thunderbird que je la vois…
Mouna !
Elle s’est assise dans la voiture, cachée derrière ses lunettes de soleil et me décoche un grand sourire…
– Ou étais-tu passé ?
– Rien, je te cherchais, avec les préparations du Grand-prix, ce n’est pas évident de stationner !
– Pas grave, allons à l’Hôtel de Paris, j’y ai une suite…
La suite est censurée pour raison d’Etat !
Un détaillant des plus recherchés ; chez lui, que du beau monde, on rentre en baskets mais pas sans liquide et la maison qui a désormais pignon sur rue n’accorde que de rares délais de paiement.
L’écossais est un des meilleurs dealers de weed de la région Paca.
Né à Nice d’une mère concierge et d’un père à la situation carcérale indécise, l’écossais en a soupé des braquages d’autoradios sans façade ; fini les ententes mesquines naguère conclues avec des fourgues à la petite semaine qui rapportent pas bézef si ce n’est la nuit aux frais de la princesse à se faire amollir le poil sur un radiateur dans une des suites palatines du commissariat.
Aujourd’hui les stupéfiants c’est l’avenir et l’écossais a décidé d’élargir ses horizons, de faire cavalier seul, d’adopter des méthodes modernes, high-tech, envisageant une croissance rapide de sa petite entreprise en tirant profit d’un esprit d’initiative aiguisé, d’une connaissance instinctive de la mécanique du secteur tertiaire et d’une fiscalité qui ne le concerne que très très partiellement.
Investissement et marketing de pointe sont les deux mamelles qui doivent nourrir sa réussite pour le mener rapidement à la transcendance de sa condition, à la vente en gros et pourquoi pas, un beau jour à l’import-export.
Pour l’heure, l’écossais ratisse dans les hautes sphères Monégasques, certain que l’arrivée massive de supers-friqués venus en yacht de luxe à l’occasion du Grand Prix de Formule 1 (et des courses de voitures anciennes la semaine précédente), va lui permettre d’élargir son cercle, d’autant que pour y parvenir il fournit quantités de nanas pour toutes sortes de sévices services extrêmement coûteux…
Pour l’heure, il finit de s’installer dans une maisonnette située dans les hauteurs de Beaulieu, pas loin d’Eze et de St-Jean Cap-Ferrat, à quelques centaines de mètres d’un château avec vue sur mer.
Son intérieur est plutôt chaleureux, il agrafe quelques affiches de films de kung-fu sur les lézardes murales de son Mas éreinté par les douze précédents locataires et des numéros aux pages collées de Nunchaku Magazine sont à disposition de la clientèle sur une table en carton.
Il est entendu que l’écossais a soif de reconnaissance, d’économie de marché, d’honorabilité et qu’il fait son travail consciencieusement, regrettant simplement que leur part ne soit pas donnée aux Lévites dans le pays, si ce n’est certains quartier pour y demeurer, avec leurs bestiaux et autres biens qu’ils possèdent.
Quoiqu’il en soit, l’écossais reste un adepte des filtres marocains et ne saurait faire oublier sa gueule couturée, ses mauvaises manières, sa langue épaisse et sa dégaine, un crâne tondu maintenu à distance respectable de deux pieds nus dans des claquettes par un bas de survêt blanc et un torse engoncé sous un peignoir en soie à motifs dragon.
Sa tenue de soirée…, sa tenue publique étant, curieusement, un accoutrement écossais typique…, ne manque que la cornemuse, à moins que ce ne soit ses attributs sexuels.
Il s’agit de rester prudent avec l’écossais qui a la mauvaise habitude de cogner sans frapper, il peut être utile de bien mesurer chacun de ses gestes, d’être attentif ; c’est une précision qui mérite d’être relevée.
Ahhhhhhh, oui, j’oubliais…, son nom actuel est “Carlo“…, le mot de passe : “T’as pas vu monter Carlo ?“…, tout un programme.
On n’est guère trop nombreux : il y a une Lolita, le fumeux Rocky (que ceux et celles qui ont déjà lu la série “Le café du cirque” connaissent), l’écossais, la black que j’ai baisée violemment sur le yacht de l’Emir, une certaine Cécilia entre deux âges… et bien sûr moi-même.
Je n’ai jamais bien compris pourquoi on appelait ce “Carlo” : l’écossais, si ce n’est sa tenue “kiltée“…
L’écossais et pas le Portugais, le Bengali ou le Samoan, qualificatifs qui siéraient à peu près tout autant à sa physionomie improbable.
L’écossais est un distributeur extrêmement compétent, pas trop cher, généralement que du bon matos et toujours un petit cadeau pour fidéliser un cheptel d’herbivores placides et déjà psychiquement maniables.
Il convient enfin de signaler que, pour des raisons que j’ignore, il nourrit une tendresse particulière à mon égard.
Sans doute une telle bienveillance procède-t-elle de ce qu’il tient pour acquis que nous partageons une réelle communauté de visées, savoir partir de rien pour arriver à pas grand-chose mais à tout le moins échapper aux cages d’escaliers magnétiques qui sentent l’urine et se payer un aller-simple en vol régulier vers le caviar iranien, les mocassins bicolores Fratelli Rossetti et les filles gratuites ou presque, légères, pleines de santé, soigneusement abreuvées d’intarissables margaritas-light et détenues dans des bars à la mode par des eunuques babyloniens, aux yeux sauriens, en bombers.
On peut donc imaginer que c’est en vertu d’une connivence de bon aloi que que me retrouve au coeur des “affaires” typiques de la région…
Pour l’instant je n’ai jamais eu à me plaindre de ce qu’on m’ait tiré dessus au 6.35, mais qui sait ce que l’avenir me réserve ?
Il est assis à ma droite et, quoiqu’il ait la délicatesse d’éviter toute pantomime ou plaisanterie sur le foutre en vogue dans le milieu, je le sens un peu fébrile lorsqu’il m’adresse la parole.
Du coup je préfère discuter avec Cécilia, prof d’économie entre deux âges encore bien roulée et laissant apparaître une culotte relative sous une jupe quantique.
Elle est là ce soir pour acheter son ordinaire, mais aussi à mon avis en quête d’atmosphères vivifiantes sur ses vieux jours et ne présentant cependant pas trop de danger quant à l’éventualité d’un viol collectif.
Et de fait, l’ambiance est plutôt détendue et la weed combustible facilite la conversation qui emprunte des traverses inexpliquées quoique reposantes.
– Ah ça c’est pareil que du temps où mes maris étaient riches ou bien artistes !… me dit Cécilia…, et de se lamenter ensuite l’œil rieur et avançant la mâchoire au rythme de la version techno d’une chanson israélienne vainqueur de l’Eurovision 1979.
On savoure un verre de vodka au sirop de caramel et… piting…, j’ai jamais bu un truc aussi bon tandis que l’écossais nous montre sa collection de tableaux figuratifs et abstraits qu’ont bien la classe, certains le représentant d’ailleurs lui-même, bustes ou portraits.
Cécilia me semble soudain délicieuce et drôle ; on passe dans la chambre à coucher de l’écossais…
Jamais vu de chambre aussi spacieuse, à part peut-être la mienne, mais qui n’est pas exactement comparable, celle-ci servant par ailleurs et par commodité de salon-salle de bains-cuisine-bureau.
J’hésite un instant à lui demander combien de pipes coûte le mètre carré dans le coin, mais je me ravise parce que je ne tiens pas à insulter cette brave Madame pour le moment.
Une sorte de boudoir est aménagé au fond de la pièce, composé d’une table basse, d’une causeuse et de deux fauteuils 1920 au cuir éculé, confortable.
C’est là que l’on s’installe lorsque Cécilia me sussure de me mettre à l’aise…
Un joint fume déjà dans le cendrier que j’attire vers moi en chantonnant.
Je tire une latte et finis d’un trait ma vodka pendant que Cécilia fait ses préparatifs.
Ouais c’est sympa.
Deux longues lignes farineuses sont disposées sur le verre de la table et Cécilia me tend un fin tube d’or en vantant les qualités de cette colombienne vierge de toute souillure exogène.
Je suis un peu réticent.
C’est un dépucelage c’est ça ?…
– Tu n’as pas à te sentir obligé tu sais c’est normal d’avoir peur roule-toi plutôt un autre joint si tu préfères…
Je retire le tube des doigts de Cécilia, l’enfonce loin sous les ailes de mon nez, me ramasse sur moi-même au-dessus de la table et m’enfile les deux lignes à la suite…
Corps projeté arrière tube tombe sous roule moquette douleur foudroie fosses mes nasales rapidement cerveau insupportable avis pisse sang narines Cécilia rigole pas au loin t’es malade ça d’un coup tout pas l’habitude pourrait t’tuer préviens si malade tu fous dehors moi…
M’ennuie permis de tuer en faux-cils pas l’moment tomber préfèrerais pommes sinus dévastés m’en vais loin décorporé déjà parallèle univers pure énergie sens extraordinairement éveil langue touche entendent yeux tympans goûtent observent les doigts mélanges les drogues coalescences s’organisent dynamique alcaloïdes soudaine équilibre assis en suspens entre espace et le temps comme une mouche iridescentes élytres à facettes oculaires les murs englués aux pattes…
Longtemps.
Sonne un téléphone.
Brouillard.
Se dissipe mollement.
Ouvre les yeux et identifie les moulures d’un plafond blanc, les souillures d’un bas-fond plan, les bouillures d’un pas bon flan…
Sous mes doigts du satin buddleia.
Je sors du lit en caleçon, un genre de nappe bizarrement accrochée autour du cou… et décroche le combiné.
Une bouffée d’angoisse m’avale quand je comprends où je suis et ce qui a bien pu à mon corps défendant se passer.
Allô.
– C’est Mouna, ça va tu viens de t’lever mon lapin ?
– Ça va… heu… ouais.
– C’était bien, ensemble l’autre jour à l’Hôtel de Paris…
– Quelle heure il est ?
– Kèkchose comme 11 heures…
– Merde…, je me suis laissé aller hier soir !
– Quoi ? demande Mouna dans un rire cristallin. Eh ben rien de bien grave, j’espère que c’était plutôt distrayant, viens à l’Héliport me prendre vendredi en début de soirée… pour 18h00…, je pars maintenant pour un aller-retour rapide en Arabie-Saoudite, je te laisse libre jusqu’à mon retour…
Je traîne lentement mes pieds froids sur les lames du parquet en chêne clair, le fond de l’œil qui sent le poisson, je fais bien attention comme si j’avais peur de perdre un segment lépreux.
Je marche plutôt droit c’est bon signe.
Pauvre con, je me dis, tout cela est stupide, j’aurais pu perdre Mouna si elle apprenait tout, quoique de son coté, c’est pas non plus très….
D’abord, quelles garanties puis-je avoir que Mouna ne me ment pas comme un député-maire en campagne ?
Qu’est-ce qu’on peux faire confiance à une multi-milliardaire ?…
Et puis surtout le problème n’est pas là.
Il y a plus.
La vérité éclate devant mes yeux en lettres de feu sur un suaire de Turin ; en vérité en vérité je vous le dis je viens tout simplement de découvrir comme un doute comme un vague soupçon que peut-être bon c’est pas sûr et pis y a pas d’quoi fouetter une veuve mais peut-être je serais heum heum disons enfin un peu…
Un putain de dieu, dit-on, vivrait là-haut, son doigt de feu a entrouvert mes lèvres après que j’ai retrouvé sa trace bien planqué qu’il était derrière le compost végétal des berges folles de la mer méditéranée, se sachant traqué et désireux d’échapper à la fission des noyaux d’uranium 235.
Le soleil brille très haut dans le ciel, mais d’une luminosité éteinte par des poussières de métal en suspension qui dévorent la planète.
Il est midi et je contrôle manuellement ma libido…
Afin de diluer un peu le poison et d’atténuer les tensions, l’angoisse maladive pendue à l’arbre du jardin, je me rince la bouche à petits coups de Mojito ; j’en renverse un peu partout et c’est interdit mais je vais quand même pas conduire la gorge sèche.
Sur le réseau mobile des champs électromagnétiques, la race humaine se propage et respire mal d’un horizon à l’autre en avalant des couleuvres.
Je n’ai pas de bagages à enregistrer, je n’ai rien à déclarer excepté une tendance ponctuelle à la schizophrénie et le fait que je risque vraisemblablement de mourir de vomissements à force d’écouter les conneries qu’on me débite…
Je tuerais pour quelques grammes de novocaïne là maintenant tout de suite juste de quoi me détendre un peu patienter sans danser des sabbats sur mon siège du début à la fin.
Je n’étais qu’à mes premiers jours en terre Paca, me fallait encore attendre quelque nuits avant le retour de Mouna et la vente aux enchères Bonhams…
Dieu et Jésus étant à mes cotés (c’est fou le nombre d’apparitions suscitées par l’abus de Mojitos et autres substances étranges), j’ai rencontré, même découvert, une jeune et charmante érrante que j’ai recceuilli…
On s’était connu je ne sais plus trop comment-où, c’était hier ou avant-hier, sur le port de Monaco ou dans le mas de “Carlo“, l’écossais…
Je ne sais plus….
J’étais bien avec cette fille, à l’aise et décontracté, je me rappelle de tout.
Je ne la connaissais pas, elle m’empêchait de dormir.
La fille était brésilienne ou quelque chose du genre : un pays exotique où les gens dansent.
Elle savait bien l’anglais, devait venir d’Amérique, parlait d’y retourner.
Elle aimait l’Amérique, où vivait sa sœur, où les rêves, disait-elle, se baladent en liberté.
Extérieurement elle était belle, mais sans excès, c’était selon, je n’arrivais pas à trancher, mes poumons étaient sains, je me savais incurable.
On avait parlé peu.
Elle était très brune, avec des cheveux noirs, presque pas de vêtements, bien faite, assez grande pour sa taille, probablement péruvienne.
J’allais bien, juste un peu envie de crever.
Elle avait refusé, décliné l’invitation, ce n’était pas une bonne idée.
La fille était métisse, amérindienne, pas trop maigre, un peu belle ; on voyait tout de suite qu’elle savait bien s’occuper des hommes et faire cuire des choses.
Je trouvais aussi que ce n’était pas une si bonne idée ; j’avais seulement demandé par politesse, besoin de me calmer, ne pas rentrer tout seul succomber dans mon lit sans personne à qui hurler.
On avait discuté un peu, bu un verre, et puis soudain j’étais dans une chambre derrière elle à quatre pattes sur la moquette et puis soudain…, on s’était pris une bonne cuite !
Le soir elle sonnait à ma porte et moi j’ouvrais et manifestement elle faisait comme chez elle et il fallait tout de suite que l’on couchât ensemble.
Elle ne prenait pas le temps d’ôter son string : elle sonnait, j’ouvrais la porte et hop on couchait ensemble.
La fille voulait tout le temps que l’on couchât ensemble.
Je transpirais beaucoup, j’étais fatigué.
Je dégoulinais, sur les reins, suais comme une gouttière, le visage rincé de transpiration.
La fille voulait tout le temps que l’on couchât ensemble, on passait la vie à faire de l’exercice, on s’arrêtait juste pour dîner, après on remettait la table.
J’avais beau la monter sans selle comme un gaucho, elle avait beau vivre nue sous ses frusques hors saison la plupart du temps, elle priait des idoles aux yeux graves et écartelés, elle me disait amère que je ne valais rien, pas un clou, pas mon poids de galets, la corde pour me pendre, qu’elle était amoureuse de moi peut-être.
J’avais du mal à comprendre ce qu’elle racontait, il eût fallu que je me concentre perpétuellement, c’était fatigant.
La fille et moi, nous n’étions pas réellement dans un agir communicationnel idéal.
Elle laissait traîner ses culottes brésiliennes, laissait sa brosse à dents envahir mon verre à dents sur le pourtour du lavabo, elle volait mon eau de dentifrice, dérangeait de leur vraie place les objets.
En fait je ne sais plus, je ne me rappelle de rien, ma mémoire défectueuse me défend de me livrer à ce genre d’exercices.
La fille déplaçait mes habitudes, voulait sans arrêt que l’on couchât ensemble, puis que l’on dormît ensemble.
La fille était éreintante, je me tapais des suées, étouffais de chaleur sous une chaleur à faire tourner l’eau de javel.
De plus la fille n’avait aucune retenue, aucune confiance en moi, restait sur ses gardes : elle me suspectait de plastiquages compliqués d’enlèvements, de meurtres, d’antérieures expériences carcérales.
Elle voyait bien comme quoi j’évitais soigneusement postes et préfectures de police ; elle devinait que je devais trafiquer les armes sans témoins, muni d’une lessiveuse à billets.
La fille soutenait que c’était pas possible une gueule pareille quand on n’a rien de pénal à se reprocher, quand on n’est pas recherché par l’antigang.
Elle n’avait de cesse d’admirer mes traits peu communs, vides, implacables, urgents, de martyr, de terroriste russe, d’ex-tôlard déicide.
Pour un peu la fille m’aurait vendu aux stups.
La fille était éprise d’exactitude, aimait les chiffres, se perdait tout le temps en cris et en calculs : il était prévu qu’elle rentrât bientôt dans son pays tropical, elle disait qu’elle croyait bien être amoureuse de moi, que c’était sûr, elle eût préféré me savoir mort sodomisé dans un parloir plutôt que de me perdre.
La fille aurait voulu m’amender, absoudre ma facticité à force de sentiments élevés, justifier en droit mon existence tiède et moite, administrer à coups de reins la preuve de mon évidence dans l’ordre naturel.
Elle m’embrassait en anglais.
Je trouvais pénible qu’elle vécusse comme ça dans ma maison et j’eusse aimé que cela ne durât plus trop…, Mouna revenait vendredi soir !
Je ne connaissais pas bien le vénézuélien ni ne savais danser la samba et elle passait son temps à m’embrasser dans la bouche à m’en gercer les lèvres.
Ma consommation de crèmes labiales à base de baleine augmentait, mais la fille était calme, mangeait peu, ne posait pas de questions, et j’adorais la violer.
Je la violais le matin, le soir, dès qu’elle avait un moment, elle gémissait en anglais, jamais un mot de travers.
Je la violais du matin au soir, avant qu’elle partît, après qu’elle était rentrée ; j’étais en nage et me disais qu’elle allait finir par me briser les lombes, me provoquer une attaque.
Quelquefois la fille se fâchait.
Elle était hystérique, griffait au sang mes mains mon dos ma figure, elle disait dans une langue ou une autre qu’elle avait l’impression que notre relation n’était fondée sur rien, uniquement sur son consentement à mes agressions sexuelles.
Je riais ensanglanté devant tant de perspicacité ; pour la peine on couchait ensemble et je lui faisais mal en français tandis qu’elle hurlait en anglais.
On ne parlait pas beaucoup, la barrière de la langue aidait.
J’étais bien avec cette fille.
Je ne me souviens pas trop, mais de toute manière je faisais ce que bon me semblait de cette fille.
J’étais bien avec elle et ne lui passais rien, d’une intransigeance totale, ne tolérais pas le moindre écart.
Demandait-elle que je lui passasse le sel : je la violais ; exigeait-elle que l’on sortît au cinéma : je la violais ; trouvait-elle une émission mauvaise (elle ne comprenait rien à rien faute de parler correctement le français) et requérait-elle poliment que l’on changeât de chaîne : je la violais ; voulait-elle que je lui accordasse la permission d’inviter une récente amie à dîner à la maison : je la violais…, je la violais et menaçais de m’occuper sérieusement de la copine en prime.
La fille était à moi, rien qu’à moi : en matière de meubles la possession vaut titre.
Je réclamais-revendiquais cette propriété active de tout son être, une manière de créance sur le temps.
Pour moi elle consentait à n’être que chair inerte aux yeux pâles modelée à ma convenance, dont je faisais plier les épaules sous mon poing et elle tendait les reins.
La fille était payée, cherchait à m’abattre, m’émasculer, attenter à ma peau, elle se mourait bruyamment de ses secrètes passions pour moi.
Elle était couchée contre mon flanc sur le canapé, elle était morte et pleurait doucement parce que sa mère et son pays lui manquaient.
Elle me suppliait de dire si oui ou non il fallait qu’elle se maintînt auprès de moi à mes pieds, si je ressentais quelque chose de pur pour elle, si elle devait tout abandonner pour vivre loin des siens dans mon ombre. Vraiment je ne savais pas.
Ensuite j’ai oublié.
Elle a rassemblé ses affaires, son avoir et tout son être, puis elle est disparue.
Je l’ai conduite à l’héliport et me suis senti bien, reposé, content d’être enfin tranquille un peu tout seul… et je me suis dit qu’à la rigueur j’aurais dû la violer plus…, optimiser.
J’ai eu du chagrin.
J’ai conçu que maintenant c’était terminé, que je ne pourrais plus la mettre à l’envi, la commander, qu’il allait falloir se réhabituer, donner du sens à ma vie Monégasque, m’efforcer, avoir envie, paraître.
J’ai été bouleversé.
J’allais aller mieux.
Me porter bien.
Me détendre.
J’ai réfléchi et j’allais de nouveau être heureux, satisfait, éperdu de calme bien-être, devoir faire l’amour avec le vent.
En somme j’ai bien pris la mesure des choses, la roue de mes pensées a roulé tumultueuse.
À terme, j’ai considéré que j’aurais tôt fait de remplacer jusqu’à l’inexistence de cette étrangère et j’ai été d’avis que c’était plutôt positif que j’allais avoir du temps pour moi avant de me jeter dans le vide, les orbites grand ouvertes, en perdant connaissance, sans plus d’espoir infiniment jamais aucun…
Pendant que la fille s’en retournait vers son Pérou, bon vent et vol…, Mouna revenait enfin dans les folies monégasques… elle ne m’a pas dit un mot sur mes frasques incessantes…, ni sur mes loufoqueries devant le château de Paul Allen (Microsoft) à St-Jean Cap-Ferrat ou Anjelina Jolie et Bradd Pitt s’y cachaient un temps révolu dans l’attente de leur prestation au festival de Cannes…
De joie, nous sommes allés boire quelques Mojitos…
J’ai alors eu une pensée Victorhughiène… : le soutien gorge est le seul instrument démocrate il sépare la droite de la gauche ,soulève les masses ,évite les dépassements et attire le peuple… Il sépare la droite de la gauche, empêche le ballottage, soulève les masses, évite les dépassements et attire le peuple…
Le soutien gorge est le seul instrument démocrate…
A suivre ici : Monaco Folies…
Reçu la nuit passée et ce matin…
Je présente toutes mes excuses aux membres de www.GatsbyOnline.com pour avoir caché ce que vous allez bientôt découvrir dans la presse people !
Car je ne cèderai pas à cet ignoble chantage…
—————————————————————
1——-Message original——- De : olivier_b Date : 18/05/2008 2:12:50 A : sw252640@swing.be Sujet : Vous et Mouna Ayoub à Monaco…
Je parie que sur la photo dans l’article “T’as-pas-vu monter Carlo ?” la femme, c’est la milliardaire Mouna Ayoub qui a racheté le voilier de Bernard Tapie, celle-là même qui defraye régulièrement les chroniques de la Jet-Set Cannoise et Monégasque !J’ai remarqué deux leitmotivs intriguants dans vos photos :- La femme agréablement photogénique qui se cache sous des lunettes de soleil très carastéristiques et s’affiche avec les vètements de sa nouvelle collection fétiche Armani…jusqu’a ce que je comprenne que c’était Mouna Ayoub- Je parie que c’est elle qui a fait les photos de vous devant le portail du château d’Angélina Jolie qu’elle connait parfaitement, car personne ne savait ou elle s’était réfugiée au Cap-Férrat.
—————————————————————
2——-Message original——- De : olivier_b Date : 18/05/2008 3:14:11 A : sw252640@swing.be Sujet : re Vous et Mouna Ayoub à Monaco…
Vous avez un goût remarquable pour choisir les femmes les plus jolies (à moins que vous n’osez écrire que la ressemblance ne soit le fruit que du pur hasard… ou de la faiblese de résolution de la photo, ce qui serait mesquin), mais je suis certain sur l’identification de la personne des photos, on la reconnait parfaitement derrière la vitre arrière de la Thunderbird devant son yatch et sur SON emplacement réservé au port de Monaco, elle est d’ailleurs membre du Yatching-club de Monaco et très grande amie du Prince Albert que vous connaissez également, vous en parlez dans vos livres “Dictatucratie” et “Les Protocoles de Sion” !Ah, tout de même, me voilà rassuré : vous faites honneur à votre réputation !Hormis que ce soit Mouna Ayoub et que votre escapade paparazesque soit par conséquent ultra confidentielle, je vous échange mon silence contre un montant financier conséquent.Vous vous doutez évidemment que si je vous propose celà c’est que ce n’est pas du tout ce que vous imaginez, sinon ce ne serait pas amusant.Et je précise que mes sources sont rigoureusement 100% exactes.
—————————————————————
3——-Message original——- De : sw252640@swing.be Date : 18/05/2008 8:14:11 A : olivier_b Sujet : re re Vous et Mouna Ayoub à Monaco…
Comment savez vous que c’était Mouna Ayoub ? J’avais pourtant tout fait (et elle aussi) pour que le secret soit bien gardé !Quels sont les détails qui vous ont mis sur la voie ?Vous êtes perspicace, je vous avais mésestimé, vous êtes fin-limier et avez le matériel pour agrandir les photos…Je vous prie de garder le secret, les conséquences pourraient être fâcheuses, son entourage a les moyens de se venger…
—————————————————————
4——-Message original——- De : olivier_b Date : 18/05/2008 13:43:11 A : sw252640@swing.be Sujet : re re re Vous et Mouna Ayoub à Monaco…
J’ai parié parce que c’était évident que ce soit la milliardaire Mouna Ayoub.
Les bruits circulent depuis quelques temps à Monaco concernant votre relation.
Moi aussi…, je vous avais mésestimé !
Vous êtes très fort, mais je sais lire.
Explications :
Dans vos deux articles “Monaco Folies…” et “T’as-pas-vu monter Carlo ?“, vous parlez de Monaco, de Paul Allen, d’une vente de voiture de collection et il y a des images de yachts.
Cela m’a rappelé qu’il y a tous ces éléments dans un autre de vos articles : “Une vie de milliardaire…”
Et cela dans la proportion suivante :
“(…) le Lady Moura (105 mètres) du Saoudien Nasser al-Rachid, ex-mari de Mouna Ayoub, (…) ou encore l’Octopus (126 mètres), propriété du cofondateur de Microsoft, Paul Allen” (…) “Etant à Monaco pour les ventes aux enchères d’automobiles de collection” (…)
Quant à Mouna Ayoub, elle a pu s’offrir en 1991 le Phocea pour 5,3 malheureux millions de dollars (…) C’est le cas de Mouna Ayoub, avec le Phocea (…) Je suis rentré à Monaco avec Mouna Ayoub (…) Mouna, pour me consoler, m’a dit que (..) vous redescendez à Monaco pour une vente : le scénario est identique à “Une vie de milliardaire…“, pourquoi donc ne passeriez-vous pas au minimum dire bonjour à la dame ?
Vu le nombre de fois où vous parlez d’elle dans cet article, pas besoin d’être extra-lucide ni Sherlockholmiste pour voir que la dame vous attire, le niveau d’attirance restant à définir.
Ou au moins faire une allusion à elle, ou à son yacht, dans votre texte.
Or rien de rien.
C’est louche…
Le retour à Monaco avec Mouna Ayoub qui vous console, c’était vrai et cette dernière fois vous aviez intérêt à ne PAS parler d’elle puisque vous êtes son amant !…
Et voilà qu’il y a une photo de Mouna Ayoub appuyée sur votre Cherokee ainsi que cachée dans la pénombre protectrice (que vous croyez…) de la Thunderbird.
Dans ce dernier cas, un petit coup de logiciel ad’hoc et HOP, comme par magie on voit assez bien la dame.
Une petite recherche d’images de Mouna Ayoub sur internet et on constate que la dame dans la Thunderbird EST Mouna Ayoub (surtout son sein droit, voir images jointes)… du coup, j’ai tenté une hypothèse sous forme quasiment d’une boutade et là vous avez commis l’erreur de relever le gant, d’où le bingo !
Donc c’est bien elle.
Je vous ai piégé !
En fait, si vous aviez lâché n’importe quelle identité bidon pour la dame (une amie quelconque, une pouffe américaine en goguette draguée sur le port…), vous me blousiez et gardiez votre secret.
Merci Sherlock Holmes, je vous ai démasqué !
Vous êtes de plus en couverture de Monte Carlo Style daté juin 2008, qui vient de sortir, vous ne pourrez plus nier votre relation !
Vos lecteurs de Gatsby verront ainsi qu’en réalité vous faites partie de la Jet-Set, que vous êtes multi-milliardaire et que vous tentez de faire croire que vous êtes un homme simple quoique déjanté pour attirer la sympathie, car, c’est écrit noir sur blanc dans ce magazine : c’est le boy’friend (VOUS) de Mouna Ayoub qui avez acheté la Bugatti 55 pour plus de 3 millions de dollars (2 millions d’euros).
La sortie de ce magazine anihile mon espoir que vous payez pour mon silence, mais je n’en ai pas terminé avec vous, Monsieur De Bruyne !
—————————————————————
5——-Message original——- De : sw252640@swing.be Date : 18/05/2008 19:13:18 A : olivier_b Sujet : re re re re Vous et Mouna Ayoub à Monaco…
Enfer et damnation…, je suis fait ! Suivez les flèches pour comprendre…Bien à vous….
—————————————————————
6——-Message original——- De : olivier_b Date : 18/05/2008 20:09:28 A : sw252640@swing.be Sujet : re re re re re Vous et Mouna Ayoub à Monaco…
En attendant, de plus en plus de magazines relatent votre histoire.
Allez-y, faites le fanfaron, comme à votre habitude !
Ce matin c’était Monte Carlo Style, cet après-midi, c’est True love !
C’est du joli !
Vous aviez coupé la photo ou elle était à vos cotés, heureusement qu’il existe encore des journalistes intègres qui osent publier la vérité sans couper les photos !
—————————————————————
7——-Message original——- De : sw252640@swing.be Date : 18/05/2008 20:14:34 A : olivier_b Sujet : re re re re re re Vous et Mouna Ayoub à Monaco…
Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleurs, là, piting !!!!
Je vous fais remarquer que la loi française me donne un droit sur mon image ainsi que la liberté dans ma vie privée !
—————————————————————
La suite sur : Monaco Folies…