Tesla, coup de bluff ou coup de génie ?
La société a été fondée en 2003 par Martin Eberhard, Marc Tarpenning, Ian Wright, Elon Musk et JB Straubel…; le nom de l’entreprise prétend rendre hommage au scientifique d’origine serbe Nikola Tesla, en réalité c’est de l’opportunisme et un calcul visant à tromper le public.La production de série du premier véhicule, le Roadster Tesla utilise le châssis et la carrosserie de la Lotus Elise.
Les ventes se font par l’intermédiaire du site internet de la société et des différentes concessions présentes dans le monde.
Ce site est appelé Star Gate et a enregistré la vente des 220 premiers modèles du Roadster en quatre mois.
Le cours de l’action de cette start-up a plus que décuplé en quatre ans à peine…, la production 2008 et 2009, représentant environ 1 000 véhicules, a été réservée d’avance par une clientèle américaine, premier marché ouvert par la marque.
Lors de son premier salon en Europe à Monaco, du 25 au 29 avril 2008, la marque Tesla a basé sa publicité sur l’effet “Vedettariat” prétendant que la Tesla suscitait l’intérêt de célébrités comme le Prince Albert, l’ancien champion du monde de Formule 1 Damon Hill, ainsi que Bono, chanteur du groupe U2.
Les ventes du Roadster en Europe, sous le nom “Signature Edition”, ont commencé en 2009 pour une première série limitée à 250 exemplaires…, simultanément la société Tesla Motors a créé une division, TEG pour Tesla Energy Group, chargée de la conception et production des systèmes de stockage énergétiques (Energy Storage System ou ESS) équipant les véhicules Tesla, mais aussi de la commercialisation de cette technologie à des partenaires tels que Daimler ou Toyota.
Le 30 avril 2015, Tesla se diversifie : Elon Musk annonce le Powerwall, une batterie design destinée aux habitations, en deux versions de 7 et 10 kWh6…, une version de 100 kWh est prévue pour les entreprises.
Au deuxième trimestre 2015, la société, malgré des ventes records (11.507 voitures électriques ont été vendues sur la même période, soit une hausse de 52 %) est déficitaire, sa perte nette a chuté et atteint 184 millions de dollars.
En septembre 2015, Tesla acquiert pour un montant inconnu, Riviera Tool, une entreprise américaine qui compte 100 employés et qui est spécialisée dans l’outillage de découpe d’aluminium… et en avril 2016, après la présentation de Tesla Model 3, le fabriquant enregistre plus de 375.000 commandes dont les premières livraisons sont prévues pour 2017.
La fameuse firme californienne de voitures électriques à hautes performances a encore augmenté son capital de 1,46 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros), en plaçant 6,8 millions d’actions nouvelles, a annoncé Thomson Reuters…, le constructeur de véhicules “high tech” a levé au total plus de 4,5 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros) par des placements d’actions ou d’obligations ces six dernières années.
Sur le Nasdaq, l’action Tesla affiche un gain de 1,9% à 215,2 dollars, valorisant le groupe à 28,8 milliards de dollars (25 milliards d’euros) en 2015…, soit 2,5 fois la capitalisation de PSA, qui produit 60 fois plus de véhicules !
Le titre est toutefois en baisse de 10,3% depuis le début de l’année, après avoir atteint en juillet 2015 un plus haut historique.
But de ces sommes : financer la hausse de ses capacités de production pour les porter à 500.000 véhicules électriques par an d’ici à 2018 en vue de la fabrication vers la fin 2017 de la Model 3, la célèbre concurrente de la BMW 3 ou de l’Audi A4.
Tesla revendique près de 400.000 commandes pour ce véhicule, depuis sa présentation le 31 mars 2016…, pour la réserver, il faut déposer un acompte de 1.000 dollars ou euros, ce qui n’assure pas un prix de vente (celui-ci peut évoluer), ni un délai de livraison.
“La gamme” Tesla compte pour l’instant seulement deux modèles huppés, la limousine haut de gamme Model S et le “SUV” Model X…, le succès du Model 3, dont le prix se situera autour de 35.000 dollars aux Etats-Unis, est vital pour Tesla, qui va trouver toutefois sur sa route la Bolt de GM et la Ford de moyenne gamme électrique susceptible de parcourir 200 miles (320 kilomètres) sur une seule charge…, à peu près comme la berline californienne.
Le magazine américain Consumer Reports, réputé pour l’évaluation des produits, énumère une série de défauts :
– les portes arrière à ouverture papillon (de bas en haut) ne se referment pas correctement…
– le pare-brise ultra moderne, les phares et les feux arrière présentent un défaut qui fausse les distances de sécurité, il arrive aussi que le conducteur “voit double”…
– l’Autopilot, le système informatique et électronique d’aide à la conduite permettant aux voitures Tesla d’effectuer des manœuvres ou se conduire de façon autonome, rencontre aussi des soucis…
Sur le premier trimestre, Tesla a produit 15.510 voitures, en hausse de 10% sur le trimestre précédent…, sur ce total, 12.851 étaient des Model S, le plus ancien, et 2.659 des Model X…, ce niveau est un peu inférieur aux 16.000 unités promises auparavant.
Les dirigeants de Tesla ont souligné que : “la production du Model X est insuffisante pour atteindre nos objectifs”…, le lancement de ce dernier a d’ailleurs été marqué par des retards et rappels qui ont pesé sur l’image de qualité de la société.
Tesla, qui n’a produit que 50.000 véhicules l’an dernier, envisage de monter à 80.000 ou 90.000 voitures cette année…, le hic, c’est que, malgré l’engouement (téléguidé financièrement par de savantes “approches” destinées à “rassurer” le public et créer un effet de mode lié au vedettariat du show business américain pour ses voitures), la société fondée par Elon Musk est toujours en perte.
Elle a annoncé début mai un déficit net de 282 millions de dollars au premier trimestre (250 millions d’euros) et expliqué qu’elle devait réaliser d’importantes réductions de ses coûts.
Pas si simple : le syndicat automobile américain UAW veut notamment inciter les employés du constructeur à se syndiquer, a annoncé jeudi son président Dennis Williams…, l’usine de Fremont emploie environ 1.000 personnes, selon le syndicaliste…, lancé en 2003, Tesla n’a jamais dégagé un seul profit à ce jour…, hors exceptionnels, la perte atteint 57 cents (50 centimes d’euros) par action.
Heureusement, Elon Musk a d’énormes contrats avec la Nasa qui lui permettent de financer ses activités spatiales Space X…, l’activité automobile, elle, est jusqu’ici uniquement alimentée par la confiance… des marchés financiers !
Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Elon_Musk
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