Lorsque je feuillette mes vieux albums photos argentiques, que je regarde mes anciennes voitures… je me souviens des attitudes, réactions et commentaires des gens à leur sujet… en une fraction de seconde je me mets à haïr le monde entier… Je ne sais si c’est une généralité, mais les gens me paraissent si peu informés, si peu “raisonneurs“, si stupides dans leurs croyances imposées, si crédules de tout et n’importe quoi, qu’à force, j’ai envie de partir sur une ile déserte après avoir planqué mes vieilles voitures… Je reviendrai dans quelques années, quand ça vaudra le quadruple, plus encore si “Les Protocoles des Sages de Sion” continuent d’être appliqués, que l’Iran est atomisé et que le pétrole vaut la lune… Les gens sont toujours en retard d’une guerre et n’ont plus aucun sens des choses…
Mourir, c’est sans doute être délivré du carcan de la bêtise humaine, il faudra donc que je pense à mourir plus tard pour en être délivré… Notez qu’en attente, j’ai bien l’envie de continuer à m’amuser de tout cela… A la fois être désabusé des gens et y trouver matière à rire… Bon… Bref….
1950
Les hommes des années 50 sont fascinés par la vitesse, il faut toujours aller plus vite. Sur un vélo à la manière de Federico Bahamontes qui remportera le Tour de France en 59, ou, la même année sur un char, comme Ben Hur interprété par Charlton Heston…, mais ça, c’est pour la fin des années cinquante…, commençons par le début !
Antoine a reçu sa VW Coccinelle… elle est verte et c’est une Split-Window avec un intérieur en tissu rugeux à carreaux et “polochons” assortis.
On place Patrice dans le “bac” derrière le siège arrière, il voit les arbres défiler par les deux demi-lunes de la fenêtre arrière… et à bien chaud, car il est installé ainsi juste à coté du moteur…
Quel que soit le moyen de locomotion, le monde va devenir un gigantesque circuit où tout va s’accélérer. L’amour ne va pas attendre non plus le nombre des années, Alain Delon et Romy Schneider vont se fiancer. Mais Gérard Philippe va simultanément quitter la scène à 37 ans ! Dans les airs, la pilote d’essai Jacqueline Auriol va porter le record de vitesse à 1.849 km/h sur un Mirage III…, mais sur terre, un homme va devenir le maître absolu de la vitesse.
Il habite Modène en Italie, ses admirateurs l’appellent Il Commendatore. Enzo Ferrari porte des lunettes noires du matin au soir, son caractère brutal et taciturne fait de lui un chef d’entreprise respecté par ses ouvriers et craint de ses pilotes. Ses colères et ses jugements à l’emporte-pièce donnent une image pittoresque et héroïque de la course automobile…, et pourtant tous les enfants du monde ne vont rêver que d’une seule chose : pouvoir conduire un jour sa “dernière” production !
Ce n’est pourtant pas une des voitures de ce loustic qui va créer l’évènement en 1950, mais le rêve d’un génial revendeur de radios… : Muntz…, qui crèe une automobile totalement farfelue qui deviendra de nombreuses années plus tard un véritable mythe : Earl “Madman” Muntz & Franck Kurtis…
1951
Le 15 février c’est l’ouverture à Paris de la conférence sur la Communauté européenne de défense (CED). Peu après, en avril, on signe leTraité de Paris, c’est la création de la CECA : la Communauté européenne du charbon et de l’acier, établie entre la Belgique, la République fédérale d’Allemagne, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas, pour sceller les bases d’un marché commun dans ces deux secteurs. Le traité entrera en vigueur le 25 juillet 1952.
Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni mettent fin à l’état de guerre avec l’Allemagne…, l’occupation n’a que trop duré et tous les scientifiques nazis sont depuis longtemps soit aux USA, soit en Russie pour oeuvrer au bien être atomique du monde ! Le 11 juillet : Abdication du roi des Belges Léopold III. Le 17 juillet : Baudouin devient roi des Belges. 28 juillet : Signature à Genève de la Convention relative au statut des réfugiés et des apatrides (dont on se demande maintenant, en 2009, à quoi cela a servi) !!! Le 25 octobre : Victoire des conservateurs aux législatives au Royaume-Uni…, c’est le début du ministère conservateur de Sir Winston Churchill, Premier ministre du Royaume-Uni (fin en 1955). Au pouvoir jusqu’en 1964, ils cherchera à réguler directement la consommation et le plein emploi en écartant tout dérapage inflationniste qui aurait mis la monnaie Britannique en danger…, une politique qui provoque l’alternance de phases d’expansion (1952-1955, 1958-1960, 1962-1964) et de contraction (1955-1958 et 1961-1962), une quantité hallucinante de stop-&-go. Le prix Nobel de la paix est attribué au Français Léon Jouhaux. C’est aussi l’année de la fin du fameux Jeepster, un véhicule bizarre autant qu’étrange et même pas 4×4… Sa vie n’aura duré que 3 années, mais c’est assez pour devenir une légende, tellement forte qu’il sera remis en fabrication dans les années soixante, jusqu’en 1973… : 1948-1973 Jeepster…
1952
C’est l’année de la fin du rationnement en Espagne et celle de la Convention de Bonn : les accords germano-alliés entre la France, l’Allemagne, les États-Unis et le Royaume-Uni qui mettent fin au statut d’occupation de la République fédérale d’Allemagne (RFA) qui retrouve sa souveraineté extérieure.
Le 27 mai : Signature du traité de Paris instituant la Communauté européenne de défense (CED) par les six pays de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Dans la foulée, la création d’une armée européenne intégrée, sous commandement supranational, rend possible le réarmement de la RFA sans reconstitution d’une armée autonome. 30 juin : Fin du Plan Marshall. 10 septembre : Première séance de l’Assemblée commune de la Communauté européenne du charbon et de l’acier » (CECA) à Strasbourg.
Si un véhicule a influencé le design d’après-guerre, c’est bien le légendaire pick-up Chevy-GMC “Advance Design“. Pour ceux qui n’en ont jamais vu, il s’agit d’un des véhicules qui ont marqué l’histoire de Chevrolet et de GMC. Compte tenu de l’esthétique du Pick-Up “Advance Design” et de sa popularité auprès des collectionneurs d’automobiles, ce Pick-up a influencé le bureau de style de la Général-Motors qui a créé (re-créé) en 2000, le Chevy SSR.
Dans les années ’50, les “craquants” Pick-Up Chevy et GMC symbolisaient la légendaire “rock’n’roll attitude” :
1953
En 1953, les gens en ont marre. Ils ont besoin de prendre des vacances, de partir très loin, de se reposer dans un petit hôtel en bord de mer, de faire des réussites sur une terrasse un verre d’anisette à portée de la main. Le Colonel Hunt qui vient de gravir l’Everest, est complètement crevé, il est à bout de souffle, il échangerait bien les neiges de l’Himalaya pour quelques grains de sable fin d’une plage des Caraïbes. Et que dire de la jeune Elisabeth II dont le couronnement a fait la Une des actualités télévisées…, les courbettes, le protocole, les interviews, elle n’en peut plus. Le Prince Charles, âgé de cinq ans, semble lui aussi épuisé, il scrute ce spectacle d’un regard désolé, le poing sous le menton et la tête ailleurs, les mondanités l’ennuient prodigieusement.
Patrice à quasi le même âge que Charles, mais leurs destinées ne seront pas identiques, même si le magasin Le Tailleur Antoine tourne à plein rendement…
Oui, décidément, il faut partir, quitter son pays et dormir des heures et des heures. Louison Bobet qui a remporté le Tour de France a les jambes en coton, le derrière en feu et un bronzage zébré, il ne peut plus pédaler, il n’en a plus la force. Yvette Horner a laissé son accordéon au vestiaire, c’est qu’il pèse un âne mort cet instrument de malheur. Pour faire bonne figure, elle a quand même gardé son chapeau de paille et son écharpe publicitaire qui vante les vertus médicinales de la Suze. Au cinéma, Audrey Hepburn a décroché l’oscar de la meilleure actrice pour sa participation dans Vacances romaines…, elle a tout compris cette jeune belge…, se promener dans les rues de Rome avec Grégory Peck comme chevalier servant, c’est quand même plus agréable que de se coltiner Les vacances de Monsieur Hulot où Jacques Tati multiplie les gaffes et les maladresses.
Dans la presse, ça bouge aussi, il faut se mettre à l’heure américaine. Les longs éditos, les reportages de plusieurs milliers de signes, sont les marques d’une presse dépassée. JJSS et Françoise Giroud créent l’Express qui va se charger, chaque semaine, de digérer l’actualité. Plus de photos, moins de textes, une nouvelle forme de journalisme où les connivences et les soumissions n’ont malheureusement pas disparu. Avant l’automne 1953, la presse magazine avait bien quelques titres prestigieux Time et Newsweek aux Etats-Unis, Stern en Allemagne, Paris-Match en France. A vrai dire, des publications sans grand intérêt dont le contenu divergeait peu des quotidiens. Les mêmes rubriques reconditionnées dans un format plus facile à prendre en main et égayées de quelques photos reportage. Une habile opération de packaging.
Il a fallu réellement attendre le mois de novembre 1953 pour que sorte à 50.000 exemplaires le premier numéro de Playboy qui faillit s’appeler au départ Stag Party (soirée entre hommes). Ce concept de génie est inventé par Hugh Hefner, un journaliste de 27 ans qui fume la pipe, porte des socquettes blanches et se présente avec l’assurance d’un jeune puceau. Comment ce bonhomme d’une banalité affligeante dans l’Amérique des années 50 est-il à l’origine d’une révolution journalistique ?
C’est un garçon bien sage, poli mais déterminé qui va mettre en couverture Marilyn Monroe avec cette accroche en Une : First time in any magazine, full color, the famous Marilyn Monroe nude. Personne n’avait pensé avant lui aux centres d’intérêts masculins. Il est donc le premier à marier tous les genres : la fiction, la politique, la culture, le sport et bien évidemment une fille dénudée qui expose l’intégralité de son anatomie en trois volets. Hefner a compris qu’il fallait décomplexer une Amérique puritaine. Le rapport Kinsey sur la sexualité va l’aider à bousculer les mentalités.
Mais Hugh est surtout un redoutable commercial, il connaît très bien les comportements des lecteurs : ils n’oseront jamais acheter un magazine de charme.
Il leur proposera alors le plus grand magazine d’actualités du monde avec des interviews de Fidel Castro, Malcom X, Miles Davis, Martin Luther King Jr., la Princesse Grace ou encore Frank Sinatra, des débats sur la guerre du Vietnam, des nouvelles de Ian Fleming, Henri Miller, Truman Capote ou Woody Allen.
Une playmate et du contenu, les deux sont indissociables dans le succès du magazine, l’un favorise l’acte d’achat, l’autre déculpabilise.
Devenu vieux il partageait la Mansion avec diverses écervelées blondes, la couleur qu’il a toujours affectionnée. Et comme c’est notre sort inéluctable à tous, il est décédé… Il faut pourtant se souvenir de lui comme le représentant d’un nouveau monde terriblement excitant, des bunnies aguicheuses, un DC-9 aux couleurs du Lapin, des soirées débridées et un grand vent de liberté.
Les jeunes sont une catégorie de la société qui prend peu à peu forme. Ils vénèrent une nouvelle égérie, la frêle Françoise Sagan qui a publié Bonjour Tristesse.
Mais pour profiter pleinement de sa liberté, il faut pouvoir se déplacer : les italiens possèdent la Vespa et les français le Vélosolex qui fait des mollets d’athlètes. Motobécane va inventer la mobylette. Son rapport qualité/prix est très attractif, elle est plutôt robuste, confortable et facile d’utilisation. Plus besoin de pédaler comme un damné pour avancer. En 1953 apparaît même une version évoluée avec un embrayage automatique qui change la vie des ouvriers qui abandonneront très vite leurs bicyclettes. Elle ne fonce pas aussi vite que le personnage Speedy Gonzales qui débarque sur les télés américaines, mais elle offre un parfum de liberté et de vacances avant l’heure.
Mais, l’engin qui va marquer les esprits et devenir un des plus grand mythe de l’automobile américaine, c’est la Corvette.
Pourtant, en 1953 elle n’était proposée qu’avec un 6 cylindres assez léthargique couplé à une boîte automatique à deux rapports…, plus la marche arrière !
1954
En 1954, la France s’embourbe dans la cuvette de Diên Biên Phu. Mendès est appelé à la rescousse. Les militaires n’avalent pas cette défaite, ils se vengeront en Algérie. Pourtant, cette Indochine avec ses provinces si poétiques que le Tonkin ou la Cochinchine, était une terre de mystère et de féérie. C’est l’époque où les fusiliers marins revenaient avec des histoires incroyables de bordels, de paradis artificiels et de fleurs odoriférantes. Les français aiment le voyage…, Ernest Hemingway qui vient d’obtenir le prix Nobel de littérature, leur donne à travers ses livres cette dose d’aventure et d’exotisme qui leur fait cruellement défaut. Sa vie remplie de chasses extraordinaires, de bars d’hôtels, de blessures de guerre, de conquêtes avortées et de pêches miraculeuses fascine.
Celui qu’on surnomme affectueusement “Papa” est une vieux bougon à la barbe poivre et sel dont l’immense notoriété lui a fait perdre le goût de vivre.
Les enfants américains préfèrent, pour l’instant, regarder les débuts de la chienne Lassie à la télévision que de lire ce grand auteur. Leurs frères aînés sont partis en Corée, Marilyn Monroe est venue les soutenir de sa voix sensuelle. Sa robe légère a soulevé l’espace d’un instant l’amertume de milliers de soldats.
Cette actrice est finalement aussi perdue que ces jeunes Gi’s. Si on se passionne pour les contrées lointaines, on apprécie également les drames ruraux.
L’affaire Dominici bat son plein et tient en haleine tout le pays. Alors coupable ou victime, ce bon vieux Gaston, terreur des Basses Alpes ?
On est également sensible à l’appel de l’Abbé Pierre, cet ancien député de la Meurthe-et-Moselle et fondateur des compagnons d’Emmaüs.
L’hiver 1954 est rude. La solidarité des français s’organise et ce n’est malheureusement qu’un triste début. On applaudit les exploits de Zatopek sur 5.000 mètres, 10.000 mètres, 20 km et marathon. Ce coureur tchèque rafle tout comme Bobet en cyclisme. Le rugby se joue sur le stade Yves-du-Manoir et acquiert ses lettres de noblesse dans la gadoue et le combat loyal, l’amateurisme garantit les valeurs de fraternité et d’engagement. La machine industrielle redémarre un peu partout en Europe. L’automobile est perçue comme un outil d’émancipation…, il faut motoriser les populations. Alors on fabrique des voitures économiques pour des budgets modestes : 2CV, Coccinelle, 4CV, etc… Mais, les riches n’ont pas disparu. Bien au contraire, les années de collaboration, le marché noir et la reconstruction d’une Europe en ruine ont permis à une poignée d’hommes d’amasser des fortunes considérables.
C’est une marque allemande qui va leur donner l’occasion d’exposer aux yeux de tous leur réussite triomphante. Mercedes présente au salon de New-York sa nouvelle voiture de sport : la 300 SL à portes papillons. Elle est destinée prioritairement au marché américain grâce à l’influent importateur Max Hoffman. Mais quelques exemplaires circulent sur les routes européennes. Elle est puissante, légère et belle, elle incarne le rêve absolu de tous les conducteurs…, un engin qui défie les lois du temps et de la vitesse. Elle montre également à la face du monde que l’Europe a recommencé à vivre, à créer et à espérer des jours meilleurs. Plus fort que la 300SL qui reste une voiture empesée et fort peu agréable à conduire, surtout en cause de son aptitude à rôtir conducteur et passager…, un carrossier va dévoiler un triptyque d’automobiles aux lignes révolutionnaires… Des sculptures sur roues, voilà ce que sont les extravagantes voitures d’exposition B.A.T. des années ’53, ’54, ’55. Construites sur des châssis de série Alfa Romeo, le designer Scaglione de la Carrozzeria Bertone en Italie leur a donné un style si unique, que même les journalistes ne leur ont pas trouvé d’équivalents lors de leur apparition aux différents salons automobiles en 1953, 1954 et 1955…
1955
1955, c’est déjà un avant-goût de l’an 2000. Tout va plus vite, plus loin, plus fort. Et pourtant, la guerre n’est finie que depuis une petite dizaine d’années.
Les tickets de rationnement, le marché noir, les villes à reconstruire, la perte des êtres chers, sont des souvenirs encore très frais dans les mémoires. On croise les doigts pour que la génération qui vient de naître ne connaisse pas tant de souffrances. Alors, il faut faire du ménage, inventer une nouvelle façon de vivre, de s’amuser.
Aux Etats-Unis, le tube Rock around the clock de Bill Halley fait danser tout le pays et tourner la tête des jeunes américaines. La Caravelle effectue son premier vol à Toulouse, le transport aérien transforme les règles du commerce. Le monde est désormais à portée de main. Le formica devient le nouvel ami de la ménagère française, il recouvre tous les meubles de la maison et rend les intérieurs kitchs. Trente ans plus tard, on brûlera ces réalisations et on se passionnera pour le mobilier rustique que certains brocanteurs et antiquaires avisés ont jalousement conservé.
La station Europe 1 a repris officiellement la fréquence de Radio Paris qui a tant œuvré pour le rapprochement franco-allemand. Les enfants, se passionnent pour les aventures de Blake et Mortimer : Le mystère de la grande pyramide d’Edgar P Jacobs est un mélange d’aventure, de fantastique et de réalité.
Patrice préfère Le mystère de l’Espadon, la quantité incroyable d’engins volants bizarres et étonnant qui s’y trouvent dessinés, commence à modifier sa perception du monde ! La bande-dessinée explore de nouveaux espaces qui plaisent autant aux petits qu’aux grands. C’est sûr, une société nouvelle est sur le point d’émerger.
L’automobile vit des heures mouvementées. L’accident de Pierre Levegh aux 24 heures du Mans a choqué les français…, la Mercedes du pilote s’est envolée dans les tribunes et a provoqué un véritable carnage, un de ces traumatismes sanglants qui entache les sports mécaniques d’une part d’ombre.
James Dean trouve lui aussi la mort dans un accident à bord de sa Porsche 550 Spyder. Dans cette effervescence des années 50, Citroën décide de changer la donne. Il est temps de mettre la Traction Avant au rencart. On l’a assez vue entre les mains de la Milice ou des FFI. Elle véhicule trop de mauvais souvenirs, il faut rajeunir le haut de gamme de la marque. Citroën fait donc appel, une nouvelle fois, au duo célèbre composé d’André Lefèvre et de Flaminio Bertoni. Sous la verrière du Grand Palais, pour le traditionnel salon de l’auto, la DS dévoile sa ligne devant un parterre de spécialistes médusés.
Le premier octobre, jour de la présentation du modèle, le monde automobile s’est arrêté de respirer. Elle ne ressemble à rien d’autre d’existant sur la route, elle est fuselée, aérodynamique, incongrue, exotique, mais finalement assez bourgeoise. Difficile de dire si elle est longue ou courte, petite ou grosse…
Elle modifie notre perception de l’espace. Les qualificatifs les plus étonnants vont s’abattre sur elle : vaisseau spatial, navire amiral, soucoupe volante, futuriste, avant-gardiste. Cette DS est tellement singulière qu’elle séduit le plus grand nombre. Les commandes pleuvent, les clients veulent être les premiers à conduire cet engin si atypique. Car au-delà de son esthétique audacieuse, cette DS est un concentré de technologie au niveau du confort, du freinage et du comportement routier. Sa suspension hydropneumatique désarçonnera malgré tout les premiers acheteurs.
Avec une DS, vous ne roulez plus, vous flottez, vous voguez sur l’asphalte. Cette nouvelle façon de conduire passionnera les intellectuels qui feront de la DS un objet poétique, presque vivant. Les réalisateurs ne se priveront pas de l’utiliser dans leurs films…, la DS est un personnage à elle seule, elle remplace même avantageusement certains acteurs, c’est une comédienne née. Les chauffeurs de taxi, les ambulanciers ou encore les Présidents de la République n’envisagent plus de se déplacer sans elle. Si la DS semblait être en avance sur son temps, elle réussit le pari de réunir les français toutes origines sociales confondues autour d’elle.
L’amérique n’ose pas l’avant-gardisme “à-la-française“, elle oeuvre dans le classissisme des formes et la nonchalance des promenades sur les boulevards rectilignes avec un arrèt obligatoire dans un Mc-Donald… Révélée le 19 février 1954, la Thunderbird entre en production au mois de septembre.
Elle reçoit le tout nouveau V8 Ford supercarré de 292 ci (4785 cm3) à soupapes en tête, le Y Block qui doit son nom au positionnement très bas des cylindres dans le bloc, qui donne au vilebrequin une forme de Y : 1957 Ford Thunderbird… mais c’est une nouvelle marque obscure, la Gaylord, qui va marquer les esprits, comme étant le plus parfait “ratage” de toute l’industrie automobile…
Le projet fut initié par deux frères : James et Edward Gaylord dont le père était immensément riche après avoir inventé le “bobby-pin“…. Il souhaitaient construire et commercialiser leur interprétation d’une sportive haut de gamme, dans l’esprit des Duesenberg ou Stutz d’avant guerre après avoir vu les projets fous et farfelus de Virgil Exner et de Brook Stevens. Les frères Gaylord contactèrent diverses personnalités du milieu automobile, dont Andy Granatelli le plus grand préparateur de moteur Packard, Alex Trémulis l’ingénieur concepteur de la Tucker… et leur ami Ed Cole, le célèbre designer de Général Motors…, afin de leur proposer la réalisation de cette idée. Après avoir essuyé plusieurs refus, il décidèrent de s’adresser à Brooks Stevens, designer réputé ayant déjà travaillé pour Kaiser Frazer et Willys, qui avait créé l’Excalibur “J “, une petite voiture de sport sur base de la Kaiser Henry “J “…, qui évoluera ensuite vers les fameuses Excalibur SS, répliques des Mercedes SSK de 1927. Le cahier des charges relativement succinct suggérait une totale liberté en matière de design, quitte à déborder des standards de l’époque, il devait toutefois s’agir d’un cabriolet à deux places doté d’un toit amovible. Il en résultat un engin des plus surprenant, utilisant bien avant tout le monde des thèmes néo rétro : phares surdimensionnés, calandre verticale, long capot, ailes échancrées, etc…
C’est Paris qui eu les honneurs de la présentation en première mondiale de la Gaylord Gladiator au salon de 1955. Ce premier exemplaire, équipé d’une mécanique Chrysler Firepower, avait été assemblé chez le carrossier allemand Spohn de Ravensburg. Les tarifs annoncés étaient très élevés pour l’époque. Cela correspondait toutefois à un niveau d’équipement conséquent : direction assistée, roue de secours sur un plateau qui se manoeuvrait électriquement, instrumentation haut de gamme, etc… En plus du modèle exposé au salon de Paris, seulement deux autres voitures complètes furent construites. Peu satisfait du travail de Spohn, maladifs de perfectionisme, les frères Gaylord s’adressèrent à Luftschiffbau Zeppelin de Freiderichshavennchez pour continuer la production. Deux autres voitures y seront construites, ainsi qu’un 4ème châssis motorisé qui ne fut pas carrossé.
Un V8 Cadillac avait remplacé le moteur Chrysler du premier modèle. Faute de s’investir suffisamment dans le développement commercial de leur affaire, et donc de trouver des clients pour cet engin d’une autre planète, les frères Gaylord décidèrent d’arrêter les frais. Avec 3 voitures construites et un chassis motorisé, ils avaient réalisé la plus petite production automobile au monde tout en se faisant plaisir en créant l’auto de leurs rêves : 1955 Gaylord Gladiator…
1956
Les français sont indécis en 1956. Ils sont tentés par des désirs contradictoires, ils ne savent plus vraiment quelle direction prendre. Au cinéma, ils ont beaucoup aimé Sissi impératrice interprétée par une jeune actrice allemande si romantique et si tourmentée. Mais, leur meilleur souvenir reste l’apparition de Brigitte Bardot complètement nue dans Et dieu créa la femme. Entre la rigueur des châteaux de Bavière et la chaleur des plages tropéziennes, leur cœur balance. Pas facile de faire un choix.
En musique, c’est la même chose, on pleure la disparition de Mistinguett ou les adieux à la scène de Joséphine Baker, mais au même moment on danse sur une musique venue des Etats-Unis. Les stars du moment s’appellent Elvis Presley, Bill Haley, Louis Prima et Gene Vincent.
En politique intérieure, Pierre Poujade obtient cinquante députés à l’assemblée nationale. La troisième semaine de congés payés est adoptée. La IVème République et sa valse de présidents du conseil animent la vie politique française. Ce serait presque oublier l’extrême tension qui secoue le monde.
En Algérie, le conflit s’enflamme. 50.000 réservistes sont rappelés. Nasser nationalise le canal de Suez. A Budapest, les étudiants tentent de faire barrage aux chars russes. Heureusement, il y a quelques événements heureux comme le mariage de Grace et de Rainier sur le rocher de Monaco…, lui, petit, moustachu, joufflu, encombré par ses gestes malhabiles et elle, altière, aventurière, sortie d’un roman de Scott Fitzgerald. L’alliage est surprenant, l’opération de communication sensationnelle. Ce petit morceau de côte d’Azur va devenir un endroit à la mode où les riches du monde entier se sentiront bientôt comme dans un jardin d’enfant protecteur.
En sport, c’est le changement d’une génération. Jacques Anquetil pulvérise le record du monde de l’heure : 46,15976 km ! Fausto Coppi a trouvé son successeur. Dans le monde automobile, Renault cherche de nouvelles idées, le constructeur capitalise sur le succès de la 4 CV, la reine de la gamme.
Mais entre ce modèle économique qui devient la première voiture d’une grande majorité de ménages français et la grosse Frégate dédiée à une catégorie plus aisée, les dirigeants du losange inventent une délicieuse intermédiaire : vendue 554.000 francs, la Dauphine s’intercale entre les deux extrémités de la production. Les journalistes vont d’abord l’essayer sur les routes corses et puis le grand public la découvrira au Palais de Chaillot, Porte…Dauphine. Elle séduit par sa ligne qualifiée à l’époque d’aérodynamique. Sa bouille sympathique est à croquer, on dirait un sucre d’orge brillant. Avec ses rondeurs câlines, ses phares expressifs, son air aguicheur, elle incarne un peu l’esprit français : désinvolte et pragmatique.
Ce n’est pourtant pas une Dauphine qui va illustrer, ici, l’année 1956, mais une extraordinaire micro-voiture, cinquante ans en avance sur la Smart Roadster…
Les succès de Saab en sport automobile durant les années ’50, incitent un certain Rolf Mellde, employé chez Saab et spécialiste des rallyes et des courses d’endurance, à entreprendre la conception d’une petite voiture sport deux places destinée à la compétition. Quoique hésitante, la direction de Saab donne le feu vert à Mellde, à condition qu’il se serve d’éléments existants. C’est à Sixten Sason que revient la tâche de dessiner le petit cabriolet doté d’un châssis en aluminium ne pesant que 70 kg et habillé d’une carrosserie en fibre de verre. Emprunté à la Saab 93, le moteur 3 cylindres deux temps est porté à 58 chevaux et monté derrière les roues avant, en position centrale, question de mieux répartir le poids du groupe motopropulseur sur les trains avant et arrière.
Sans toit et dotée d’un équipement minimaliste, la Saab Sonett Super Sport est dévoilée en mars 1956 au Salon de Stockholm. Surnommée plus tard la Sonett I, elle ne pèse que 500 kg et autorise des performances remarquables pour une cylindrée de 750 cc. Les commandes affluent, les études de faisabilité sont favorables et Saab envisage une série limitée de l’ordre de 2 000 voitures. Mais malheureusement, la Sonett de production ne voit jamais le jour à cause du changement inattendu apporté aux règlements sportifs pour la saison 1958, changement qui ne justifie plus l’engagement des sommes importantes pour la mise en production de ce modèle. Seulement six Sonett seront construites !
1957
En 1957, toute la société est tournée vers la famille. L’Europe politique et économique se constitue autour d’un noyau dur composé de six états membres.
La signature du Traité de Rome est la première pierre d’un édifice très peu stable. Cette grande famille ne cessera de s’agrandir au fil des années et de se chamailler sur des sujets aussi stratégiques que l’interdiction du lait cru dans la fabrication du fromage ou l’appellation chocolat sur des produits contenant plus de matières grasses végétales que de cacao…, les gourmets sont à la diète.
Antoine et Marie-Louise sont tout heureux, Patrice à maintenant un petit frère, son prénom : Pascal… Chez les stars et les têtes couronnées, il y aussi eu un fort besoin de procréer ! Un véritable baby-boom s’est emparé des plateaux de télévision : Gina Lollobrigida et Elisabeth Taylor donnent naissance à des bambins, Charlie Chaplin est encore une fois papa et la Princesse Grace pose pour les photographes de Paris-Match avec Caroline en layette. L’arrivée d’un enfant non désiré peut pourtant provoquer beaucoup de peines et de déboires. L’association Maternité heureuse qui deviendra plus tard le Planning Familial se bat contre la loi de 1920 qui interdit toutes formes de contraception. Pour transporter tous ces nouveau-nés, une berline classique n’est plus adaptée.
Citroën a déjà présenté sa DS Familiale en 1955 et Renault sa Domaine, Peugeot dévoile alors au salon de l’auto fin 1956 sa 403 Familiale. Avec son empattement allongé, elle peut accueillir jusqu’à huit personnes. Petits et grands se sentent protégés dans ce break très spacieux. Les familles préfèrent penser aux prochaines vacances en 403 qu’aux événements d’Algérie…, ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerranée est, parait-il, terrible. Les rumeurs qui parviennent jusqu’à la métropole glacent le sang des mères de famille qui ont peur de voir partir leur petit dernier sous le soleil de l’Afrique du Nord.
Loin de toutes ces préoccupations franchouillardes, aux USA sort la plus flashy des Chevrolet Bel-Air, la ’57 qui termine en beauté une sorte de triptyque automobile qui continuera de faire rêver les jeunes américains et d’ailleurs qui les utiliseront pour en faire des Street-machines alliant la nostalgie et des moteurs ultra-modernes et puissants… :
1958
En 1958, un seul mot d’ordre : faire du neuf avec du vieux. De Gaulle revient au pouvoir avec une constitution rafistolée à son image de sauveur déchu.
La Vème République démarre sur un malentendu…, le message adressé aux français d’Algérie laissera des traces dans les mémoires, certains mots font mal.
La politique est décidément allergique à la transparence.
Un jeune Oranais de 22 ans présente sa première collection de haute couture. Ce Yves Saint Laurent est prometteur pourtant avec ses costumes cintrés et ses lunettes noires, il ressemble à un ingénieur des ponts et chaussées égaré dans un salon d’essayage. On l’imagine plus facilement travailler sur une table de calcul qu’une aiguille à la main.
Les enfants s’amusent avec le hula-hoop, un vulgaire cerceau qui est censé tournoyer autour de la taille. Les plus habiles réalisent des figures assez spectaculaires…, comme quoi, avec trois fois rien, les jeunes s’amusent.
Louis Malle réalise Ascenseur pour l’échafaud, il utilise les bonnes vieilles recettes du suspense haletant grâce au trompettiste Mille Davis qui électrifie l’atmosphère.
L’assurance automobile est désormais obligatoire pour tous les conducteurs de France. Juan Manuel Fangio doit rigoler, en 1958, il n’a même pas son permis de conduire et il est pourtant le plus grand pilote de tous les temps…, ses trajectoires sont si pures, si naturelles, que personne n’arrive à le copier. Il enfile les virages faisant corps avec sa monoplace, sa renommée mondiale est telle que les révolutionnaires castristes décident de le séquestrer quelques heures pendant le Grand Prix de la Havane. Les rebelles n’osent pas le maltraiter, ils sont presque intimidés par l’aura mystérieuse du champion.
Sa nonchalance mystique est déroutante.
Boris Pasternak aura moins de chance, il obtient le prix Nobel de littérature pour Docteur Jivago mais le refuse sous la pression des autorités russes.
Le constructeur Volkswagen est confronté au même dilemme que ce docteur russe tiraillé entre une épouse légitime et une maîtresse désirable. Il faudrait redonner un peu de couleur à la Coccinelle, l’habiller de façon plus gracieuse. Et si elle était carrossée par un italien… ? L’alliance entre le savoir-faire industriel allemand et l’élégance transalpine. Un mariage de raison qui va donner la Karmann-Ghia un coupé en 1955 et une version cabriolet en 1958.
Les américains seront les premiers séduits, ils raffolent de découvrables faciles à vivre. Les publicités de l’époque vantent sa puissance accrue et sa boîte de vitesses entièrement synchronisée. Cette coccinelle qui a revêtu l’habit de lumière est une promesse d’un monde meilleur.
1959
L’actualité est brulante en 1959. Les hostilités ont été lancées à Cuba. Une bande de Barbudos menée par Fidel Castro et Ernesto Guevara de la Serna ont décidé de déloger Batista de l’île. Les américains ne sont pas contents, ils aimaient bien se détendre dans les bordels cubains. Ce bon vieux dictateur Fulgencio avait façonné l’île à son image, corrompue et souillée. La prostitution et le jeu avaient pignon sur rue. Alcools de contrebande, voitures américaines et jolies pépés à tous les carrefours. C’est l’heure des révoltes un peu partout dans le monde. Les moines tibétains s’insurgent contre le pouvoir chinois. Patrice Lumumba, le Katangais, fait trembler le roi des Belges. François Mitterrand saute dans un bosquet pour échapper à un attentat, rue de l’Observatoire. Sa Peugeot 403 immatriculée 9 ET 75 est criblée de balles. Les versions contradictoires et successives de cette affaire écornent la carrière du sénateur de la Nièvre. Ce ne sont pas les journalistes Lazareff, Desgraupes, Dumayet, Barrière et Victor qui vont s’en plaindre. Leur émission Cinq colonnes à la Une diffusée sur l’ORTF est un véritable succès. La télévision française a une mission pédagogique et didactique. Antoine Blondin qui vient de publier Un singe en hiver pleure la démolition du Vel d’Hiv, l’enfer des Six jours s’éteint, le cyclisme était une grande fête populaire, on pédalait comme des damnés au son de l’accordéon et de la Môme Piaf.
Les publicités Cinzano, Byrrh ou Ovomaltine vont disparaitre de notre mémoire. L’esprit titi parisien va être balayé. Seuls quelques nostalgiques, Michel Audiard ou André Pousse feront revivre l’atmosphère de ces courses acharnées dans leur conversation si savoureuse. Deux idoles de l’Après-guerre disparaissent coup sur coup, Boris Vian et Gérard Philippe n’avaient même pas quarante ans. L’ancien monde s’écroule. La couleur remplace le noir et blanc.
Et les jeunes écoutent Salut les copains sur Europe 1. Brigitte Bardot se marie avec l’acteur Jacques Charrier. Justement, BB incarne une France décomplexée et privilégiée qui a envie de tourner la page de la Seconde Guerre Mondiale. L’insouciance, la légèreté, le bonheur remplacent les tickets de rationnement et la peur au ventre. Dans leurs chambres, les gamins rêvent tous de devenir les vedettes de demain, de partir sur un coup de tête à Saint-Tropez et d’échapper à la trop lourde autorité parentale. Les constructeurs automobiles ont compris qu’il fallait mettre un peu de passion, de fougue, d’aventure dans leurs productions. Au lendemain de la guerre, ils avaient une seule idée en tête : motoriser les ménages français. Ils y sont parvenus avec la 2 CV, puis la 4 CV et maintenant la Dauphine. Mais ce n’est pas suffisant. Les américains et les italiens éveillent les sens avec des carrosseries toujours plus spectaculaires et aguicheuses. Renault décide donc de faire appel à Pietro Frua pour égayer la gamme. Sur la base de la Dauphine, il réalise un joli cabriolet appelé Floride.
L’opération de séduction fonctionne, les starlettes de l’époque s’entichent de ce cabriolet aux couleurs pimpantes, elle fait la Une des magazines, le cinéma la fait tourner, on ne voit qu’elle, dans Cléo de cinq à sept, Le corniaud ou encore Mélodie en sous-sol. La Floride, c’est un rayon de soleil à l’aube des années 60, un petit morceau de rêve américain.
Mais ce n’est pas vraiment la Floride qui fait rêver, malgré la publicité et l’apport des vedettes de cinéma, c’est la Facel-Véga qui fait vibrer… Depuis 1955, Jean Daninos avait réussi le pari fou de s’imposer sur le marché du très haut de gamme avec des autos 100% françaises, sauf sous le capot ou il faisait appel à des V8 “made in America“. En 1959, avec la Facellia, il va avoir recours à un moteur 100% français pour son nouveau modèle…
La suite sera malheureuse, lisez-là ici : Facel Véga Facellia F2B…
Fin des années cinquante, après une décennie d’efforts, Enzo va présenter “sa ” 250 GT SWB Berlinetta. Construite à seulement 158 exemplaires entre 1959 et 1963, ce coupé d’exception représente la quintessence du savoir et de l’expérience Ferrari. Presque cinquante ans après avoir été dévoilé au salon de Paris, les amateurs d’automobiles de sport la considèrent comme un graal, un objet de fantasme et de plaisir. Le pilote britannique Stirling Moss parle de ce modèle comme d’une réussite totale : Sans aucun doute, c’est la meilleure Ferrari de route, peut-être la meilleure voiture de tous les temps. Avec elle, vous pouvez vous engager en compétition, courir, remporter la course et revenir à son volant à votre domicile. L’hommage venant d’un pilote de légende est un signe qui ne trompe pas. La presse anglaise la surnomme sobrement The Greatest. Cette Ferrari 250 GT procure des sensations mécaniques qui annihilent toute concurrence. Elle réussit à marier deux éléments très rares dans la production automobile : la beauté des lignes et l’efficacité sur route. Le style et le comportement ne font plus qu’un, l’osmose parfaite. Le cœur de cette machine est animé par le moteur V12 que l’on doit à l’ingénieur Colombo.
Juste sa musique suffit à ensorceler les plus farouches adversaires de la chose automobile. Cette œuvre d’art a malheureusement un prix.
Inabordable pour le commun des mortels…, de plus… elle n’a aucune fiabilité, rouille comme un vieux tanker et coûte une fortune en frais d’entretien…, choses que personne n’ose dire ou écrire de peur de ne plus savoir s’en défaire !
A suivre…