Un vert de Rod ?
Savoir s’émerveiller devant des choses simples…, se rappeler que l’on peut se perdre dans les mèches ondulées d’une chevelure et sur les galbes d’une paire de gros seins pendouillant…, que l’on peut s’envoler au milieu des papillons du petit matin (et des liasses de billets de 500 euros)…, alors que le soleil levant dessine mille choses dans le ciel…
Se savoir écouté, lu, commenté par des initiés de choses communes ou de choses nouvelles, découvrir d’autres perspectives, sans devoir être convaincu par l’autre, mais juste en échangeant des opinions, avec ou sans hache et/ou clé anglaise…
De mes voyages en Absurdie, il reste quand même beaucoup de fêtes et de divertissements à défaut de jouissances… et c’est aussi le but…, mais en fin de compte, beaucoup de surprises : celle de la complexité des relations humaines, de la découverte d’univers divers, de cultures historiques remontant aux barbares et surtout inhumaines, d’un savoir non-vivre…, à vrai dire, je n’aurais jamais pu écrire mes diverses chroniques sans vivre de temps à autre en Absurdie.
Je ne réussirai probablement plus très longtemps à supporter la vie absurde des idiots, quoique le cynisme nécessaire à ma survie s’est enfin accompagné de la reconnaissance du beau, de l’esthétisme naturel et/ou humain…., à vrai dire/écrire, c’est peut être cela que l’on appelle, fugacement, en un mot comme une syllabe : “la vie”…, celle de la connaissance de l’autre dans la connaissance de soi…
Les Carbo’s, c’est le péché mignon de mon Blacky…, il adore les pâtes… et ça tombe bien puisque moi aussi…, ce plat c’est notre gourmandise, notre petite faiblesse, avec le pot-au-feu, les tripes, la langue de veau, la tête de veau, l’onglet à l’échalote, la côte de bœuf, l’osso-buco, la sole meunière et environ 371 autres recettes de la gastronomie…
Les carbo’s, ça nous rend dingo…, donc, direction la cuisine, j’ai toujours quelques pâtes sous le coude, mais l’autre jour, il me manquait de quoi concocter une bonne carbo…, pas d’oignon, pas de crème, pas d’œuf et pas de lardons…, dans ce cas-là, il faut improviser grââââve, c’est là que le cuisinier en moi se révèle, c’est dans la difficulté que le chef surnage…, d’autant que “mon” Blacky s’est assis pour me regarder faire, la langue pendante et des yeux d’amour…
Pour les oignons j’ai mis du navet , c’est kif kif bourricot, c’est la même couleur, le navet n’a pas de goût, sauf s’il s’agit d’un film de clavier, donc ça peut pas nuire…, le navet a fait parfaitement fait oublier l’oignon puisque j’ai chialé ma race d’un bout à l’autre de la dégustation des Carbo’s.
Pour la crème, j’ai mis un verre de Châteauneuf blanc, c’est un peu la même consistance…, pour l’œuf, j’ai mis un bouillon de poule, je me suis dit qu’à défaut de ses déjections ovales, la poule ferait bien l’affaire…, pour les lardons, j’ai ouvert une barquette qui trainait au frigo…, le couvercle n’était pas trop gonflé, mais ça avait un goût de semelle…, au goût, j’avais quelque chose qui ressemblait un peu aux Carbonaras, je me suis régalé, Blacky aussi…, la sapidité si désagréable des lardons était ici onctueuse.
C’est deux heures plus tard que nos estomacs respectifs se sont vengés, une heure de crampes, Blacky immobilisé sur la terrasse et moi aux chiottes…, terrassés tous les deux par un tord-boyaux de tous les diables, une heure de souffrances terribles, que même le diner de la veille, presque parfait, avec le Parmentier de patate, brûlé, après avoir merdé l’entrée, un magnifique flan au camembert avec de la confiture de fraises, plus liquide qu’un soiffard en fin de soirée.., n’avait pas atténué…., malade comme des chiens…, j’avais la langue qui gonflait à vue d’œil, elle avait la même forme que mon pied, j’avais donc mon pied dans la gueule, et c’est pas super agréable.
Blacky lui semblait ailleurs, j’ai du jeter 4 seaux d’eau brûlante avec 5 bouchons de Vigor dans chaque pour venir à bout de sa part de carbo “maison”… répandue sur la terrasse… qui a changé de couleur…
Au grand Meaulnes, les grandes recettes de grand-mère…, pour les canalisations, j’ai un truc, balancer le marc de café au lieu de le passer à la poubelle, un peu de vinaigre blanc, mélangé à un peu de bicarbonate de soude…, ça débouche parfaitement et ça désinfecte en même temps, c’est radical pour les canalisations en PVC, et pour mes intestins, c’est radical aussi, mais c’est douloureux, ça fait un mal de chien (ça marche aussi pour les poignées de porte, les chiottes, les vieilles casseroles et les vieilles peaux)…
Après une heure de pénitence, mes douleurs stomacales étaient passées pour de bon grâce à mon cocktail maison, le “mini-moi” qui vivait dans mes entrailles s’étant fait la malle…, j’étais clean comme un sou neuf, je pouvais me refaire à manger…, l’idée de re-manger comme un goret, opérer un nettoyage par le bide et remettre le couvert, m’a rendu jouissif !
En tout cas manger du carbo qui n’en est pas…, c’est pas terrible, faîtes-le pas, ou alors arrosez plus que de raison avec des vins puissants…. et, question de vins puissants…, ça faisait un moment que je me retenais de descendre au garage et à mon réduit à vins…, sachant qu’un ami venait assister à une séance photos du p’tit Rod que j’avais à disposition quelques jours pour en faire un reportage déjanté dans GatsbyOnline et sur Facebook…, ce p’tit Rod transitait donc là comme mes intestins….
On a sonné, c’était la nana-mannequin qui venait faire son show devant le p’tit Rod…, je lui ai expliqué quoi faire…, que ce qui m’intéressait au premier chef étant de réaliser une série de photos sortant de l’ordinaire…, elle m’a dit que c’était 500 euros pour une heure…, plus si affinités…
Moi, je sais tout de la vie, sauf ce qui me reste à en apprendre… et ce genre de petite surprise, je ne l’avais pas arrimée solide dans mon caisson…., j’ai ressenti un sentiment tout drôle dans lequel entrait un chouïa de déception…, cette ravissante môme, si pure, si sur son quant-à-soi… et la voilà contre mon moi profond en moins de rien…, la lenteur faisant partie de la cérémonie, je me penche dans un ralenti diabolique, perçois sa respiration haletante…., elle s’énerve, son souffle devient saccadé, alors j’y vais façon Grand-Viandeur…., gastronomique…., elle perd les pédales, se tortille, ne peut pas retenir un léger gémissement…, tout la porte à l’incandescence…, je lui lirais l’article de fond du Monde, qu’à cet instant, elle prendrait quand même un pied royal.
Si bien que nous voilà à cul d’œuvre dans ma luxueuse chambre…., rien de plus sensuelles que ces filles réservées au maintien impec…. et c’est le gros déchaînement, la bourrasque…., à mon avis, la maison, la vue mer… et le reste…, lui ont affûté le sensoriel comme une lame de rasoir… et puis la griserie du dépaysement, mine de rien, ça la surmène… et pour finir un mec de rêve (moi… ne vous inquiétez pas pour mes chevilles, je porte des bandes “velpeau” sous mes chaussettes) vient l’entreprendre, lui cause de ce qu’elle aime, c’est l’apothéose…, vins fins, champagne, fleurs exotiques, vue mer…, qui donc résisterait à cet enchantement ?
Il pleut des culottes, ma toute ! C’est la fête à Moncul ! La grosse kermesse du Radada ! On adopte des figures bizarres. On charivarise comme pas concevable. On ne sait plus qui est elle, qui est moi. On se repère aux poils pour récupérer nos jambes. On se consomme en entier, c’est tout bon… On vibruse, gapatouille, s’électronise…., ça gueule, ça plainte, ça râle….
Notez que je ne suis pas pour ce genre de pratique, mais si je veux aller au bout de mon propos, je dois en passer par là…, du sens dessus dessous permanent… et voilà qu’on tombe du plumard malgré qu’il soit grand comme le jardin des Tuileries…, comme quoi, au plus y en a, au plus qu’il en faut…, la séance s’éternise, elle veut tout (le pognon du coffre-fort), il lui en faut… et même verser des acomptes…, quand on a fini une première salve, on picole un verre de Petrus 1949… et on essuie notre noble sueur…., deux trois papouillettes et ça repart.
Combien de temps on fait durer le plaisir ? Impossible de vous le préciser ; heureusement que vous vous en f.., il y a trop d’intensités démentielles… et puis des plages de repos…, des moments où l’on tutoie le sommeil, mais sans y sombrer, il y en a toujours un des deux qui se ranime et rebranche l’autre…, mais tout de même, à force d’à force on finit par se disloquer complètement…, l’amour a ses limites…, nous nous abandonnons au flot bienheureux de l’épuisement… et il nous emporte, lentement, lentement…, vers les contrées fabuleuses du néant.
On a re-sonné, s’était mon ami… avec une cravate… et sa copine venue partouzer… j’ai regardé sa cravate, c’était une cravate Dingo…, je me suis demandé si un jour il était vraiment entré dans une boutique et qu’il avait dit : “Bonjour madame je voudrais une cravate Dingo parce que j’suis un vrai déglingo”.
Ça m’a fait rigoler de voir qu’il s’était “endimanché” un vendredi pour assister à un “shot” de photos débiles…, mais je crois qu’il a cru que sa cravate était cool et adéquate pour venir assister à une séance photo puis partouzer à 4 en regardant la mer…, alors, pour faire “son intéressant”…, il m’a demandé : “Do you speak English?”, j’ai répondu : “Yes”…, il a dit: “Which wine we drink?”…, j’ai répondu: “Yes”.
Puis il m’a demandé en français s’il pouvait (enfin) voir le p’tit Rod…, je lui ai dit qu’il suffisait d’aller le voir…, ce que nous avons fait…
On a descendu les 39 marches (comme le film), arrivé dans le garage, il est tombé en pâmoison devant la nana plus ou moins nue qui attendait qu’on la shoote…, pendant qu’il bandait je suis allé dans la cave à vins…, ouvert la porte, allumé la lumière, et j’ai dit à Blacky qui m’avait suivi (il me suis partouze) : “Quitte à nous en farcir une une, autant qu’elle soit bonne”…
J’ai fouillé, pris, remis, repris, re-remis et puis j’ai trouvé une petite Bordelaise orpheline qui ne demandait plus rien à personne…, j’ai pris le tire-bouchon et je l’ai dégoupillée…, tout un temps, mon ami a sorti de la mouise des jeunes femmes alcoolisées qui se mettaient en danger dans les bars à mecs relous…, certes, il a quitté le circuit il y a plusieurs années, qui plus est : indemne de corps et d’esprit…, et zou, une tisane et au lit…, y’a toujours quelques cheiks rois du pétrole pour traîner dans ce genre d’événement…
Il s’est assis dans le fauteuil que j’avais disposé face à la bagnole… j’ai empoigné mon appareil photo, la nana à fait son show, mon pote était sur-tétanisé…
Pour me faire croire qu’il était blasé, il m’a dit que la couleur du Rod était “à chier”…, j’ai répondu que je n’allais pas le garder, qu’il n’était que de passage, il a opiné de la tête et m’a demandé quels étaient mes vins préférés, j’ai hésité entre : Vosne-Romanée, Gevrey, Châteauneuf, Condrieu, Hermitage, Petrus et J’ai répondu: Bordeaux, Pauillac…
Il a mis son nez dans son verre, il m’a regardé, je l’ai regardé, il a fait : “C’est quoi ?”…, il n’avait pas l’air d’aimer, il à fait la grimace… et on est parti vomir…, bref, on avait bu une merde…
Voilà…, vu que c’était mal-barré pour les “plus si affinités”…, on a remballé la nana des photos qui avait de trop petits seins, j’ai éteint les lumières, dit “A pluche” à mon pote…, j’ai gardé sa copine pour un test sexuel inédit… et c’était bien tout ce qu’il fallait…, pas un mot de plus de ce que je n’ai pas écrit sur le Hot-Rod, ni sur les nanas, ça ne sert à rien de toute façon vous vous en f… et moi aussi…
@ Pluche et Wouahh wouahhh de la part de Blacky.