Une Bugatti sauvée des eaux… #3
Suite des articles : Une Bugatti sauvée des eaux… #1 & Une Bugatti sauvée des eaux… #2
Les vrais dessous pourris de la Bugatti du lac…
Avec une épave de Bugatti Brescia, comment faire de l’argent au départ de rien, tout en faisant pleurer les foules ?
Des bruits courent et enflent en Suisse concernant les dessous véritables de l’histoire de la Bugatti du lac Majeur.
Une Bugatti Brescia abandonnée dans la vase depuis près (ou plus) de 70 ans, récupérée par des gens désintéressés, désireux de donner l’entièreté du produit de la vente à la “Fondazione Damiano Tamagni”, un jeune homme battu à mort il y a deux ans à Ascona, sur les rives du lac…
Toujours est-il que, grâce à “l’expertise” de Hans Tulli, collectionneur Suisse de Bugatti et grâce à un savant battage médiatique organisé d’avantage par des requins d’affaires que par de braves plongeurs de fond du lac Majeur, toujours perturbés par l’assassinat tragique de l’un d’eux…, cette épave auto-décrétée “oeuvre d’art”, a été adjugée au marteau 260.500 €uros (environ 300.000 €uros, frais de l’acquéreur + TVA inclus) par Bonhams…, non pas au multi-milliardaire Californien Peter Mullin comme indiqué, mais à Jaap Braam Ruben, un négociant Néerlandais en voitures anciennes, spécialisé en Bugatti, qui venait (déjà) de “rafler” la Malmerspach Collection avec Bruno Vendiesse, un négociant Français en voitures anciennes…
La collection Malmerspach (photos ci-dessous) et l’épave de la “Lago Maggiore roadster Bugatti Brescia” ont ensuite été envoyées “en express”, pour être exposées dans le musée Peter Mullin, mis en place quasi “expressement” à Oxnard en Californie…
Pourquoi tant de précipitation ?
Quasi irrécupérable pour une restauration, cette Bugatti est une sculpture-témoignage d’un autre temps pour les fanatiques des automobiles anciennes, alors qu’elle n’est qu’une épave rouillée anecdotique pour d’autres…
Mystère, rien ne filtre, ni de chez Bonhams, ni de chez Hans Matti, ni de chez Jaap Braam Ruben ni de chez Bruno Vendiesse, ni de chez Peter Mullin…
Les rumeurs les plus diverses sont distillées par ces gens sans que quoi que ce soit n’est “recoupable”…
En cette suite de scandales (à répétition), commentés dans la presse Tessinoise , j’avais assisté à la conférence de presse tenue à Ascona, par le groupe “Subaquei Ascona” (CSSA), le club de plongeurs qui a récupéré la Bugatti du lac sous la coordination de Jens Boerlin (ci-dessous assis à coté de Hans Matti)… et ce n’était pas à 100% ce qui était narré dans le Corriere del Ticino (copie en début de cet article)…
Pour ajouter l’abject à ce qui s’avère de plus en plus comme une abominable fausse vente à la charité réalisée avec la complicité de tous les “acteurs-Bugattistes” gravitant dans ce milieu aussi vaseux que le fond du lac Majeur…, il suffirait que, qui que ce soit de ces “acteurs-Bugattistes” soit responsable à n’importe quel degré, à la création de toute pièce d’une autre Bugatti Brescia portant le même numéro de châssis, vendue à un collectionneur Japonais… pour que définitivement un dégoût durable s’installe concernant ce monde de soi-disant collectionneurs intègres, si épris de pièces authentiquement authentiques et se la jouant snob au plus haut niveau et méprisant de tout ceux… et de tout ce… qui n’est pas issu de leurs entrejambes…, jusqu’à l’indigestion…
Ce qui est le cas…
La “vérité officielle” est un conte de fée !
Jens Boerlin ( Big-Boss de la société de renflouage “Boerlin Lavori Subacquei” ) aurait “illustré” et permis, avec émotion…, le “rêve” de Maurizio Tamagni de récupérer la Bugatti découverte au fond du lac, puis de la vendre via Bonhams et d’offrir l’entièreté du montant obtenu (un peu plus de 260.000 euros) à la “Fondazione Damiano Tamagni” présidée par Maurizio Tamagni, le père du jeune battu a mort il y a deux ans.
Voici ce qu’en a écrit l’expert-collectionneur-Bugatti Hans Tullin : “Lors du carnaval de Locarno, le 1er février 2008, Damiano Tamagni, un jeune étudiant, fut sauvagement agressé par trois jeunes hooligans et battu si violemment, qu’il en est décédé. Lui et son père étaient membres des sociétés de sauvetage et de plongée d’Ascona (Centro Sport Subacquei Salvataggio Ascona, CSSS). Après cette tragédie, sa famille et ses amis ont décidé de créer une fondation dans le but de prévenir la violence juvénile en proposant des activités utiles et variées aux jeunes désœuvrés (Fondazione Damiano Tamagni, www.damianotamagni.ch ). Pour aider à financer cette fondation, il a été décidé de récupérer la Bugatti du fond du lac et de la vendre ultérieurement. Jens Boerlin qui possède une entreprise de travaux subaquatiques (lavori subacquei) a pris en charge, ensemble avec les plongeurs et autres membres du sauvetage, les travaux de récupération de la Bugatti qui gisait depuis plus de septante ans par 53 mètres au fond du lac, embourbée dans la vase”…
Sortez les violons…, c’est une œuvre de charité, un conte de fée, la renaissance de Maurizio, la béatification laïque de Damiano…, il est clairement expliqué que la Bugatti va être récupérée pour être ensuite vendue au profit de la fondation Damiano Tamagni… et que Jens Boerlin va prendre cette récupération en charge…
La “vérité vraie” est une affaire limpide comme l’eau du lac…
Avec cette histoire, inventée de toute pièce, relayée à grand fracas par Bonhams et par divers experts (dont surtout Hans Matti (ci-dessus dans sa Bugatti Brescia rouge)… dans toute la presse mondiale…, tout le monde a pleuré de joie…
La vérité toute simple est totalement différente… et j’en ai été témoin !
Jens Boerlin, le big-boss de la société “Boerlin Lavori Subacquei” www.boerlin.com, lors de la conférence de presse que je cite en début de mon article…, n’a donné a Maurizio Tamagni qu’un chèque virtuel de 100.000 Frs ( 67.000 Euros)… en tout et pour tout….
Très ému et surtout très étonné de ne pas avoir reçu les 260.000 et quelques Euros générés par la vente de la Bugatti du lac, ce qui avait été claironné dans tous les médias, en ce compris sur le site de “Boerlin Lavori Subasquei”… et par Hans Matti…, Maurizio Tamagni a toutefois remercié toute l’assemblée…
Il l’a fait parce qu’il ne savait pas quoi faire d’autre…
Pour justifier le paiement de ce don en forme d’aumône médiatisée, selon Jens Boerlin, le coût de l’opération de renflouage de la Bugatti, a été de 630.000 Frs (420.000 euros) !!!!
Les chiffres de la honte…
Comme la Bugatti a été vendue par Bonhams pour 350.000 Frs (260.000 Euros) brut, mais comme Bonhams n’a pas fait de cadeau et a décompté ses 15% de commission, les frais, les expertises et les transports (Bonhams aurait pu faire un geste pour la fondation)…, le prix net (les frais enlevés), qui a été transféré à Jens Boerlin n’était plus que de 300.000 Frs. (200.000 Euros).
Vous avez bien lu…, les fonds ont été transférés à la société de Jens Boerlin : “Boerlin Lavori Subacquei”… et pas du tout, comme tout le monde le croit, comme les médias l’ont affirmé et comme Bonhams l’a écrit dans ses documents, à la fondation DamianoTamagni…
Qui plus est, il avait été claironné partout “Una Bugatti per Damiano”…, que Jens Boerlin prenait le renflouage à sa charge…
Donc 630.000 Frs de coût pour le renflouage, plus 100.000 Frs de cadeau/don à Maurizio Tamagni = 730.000 Frs (486.000 Euros), comptabilisés en dépenses par Jens Boerlin…
Le slogan raccoleur : “Une Bugatti pour Damiano”… est un leurre, un mensonge !
Montant net reçu de Bonhams pour la vente de la Bugatti = 300.000 Frs (200.000 Euros).
Solde de l’opération : 730.000 Frs de coût moins 300.000 Frs pour la vente = 430.000 Frs (286.000 Euros) de perte déclaré par Jens Boerlin !!!
Qui peut donc dire et écrire que cette affaire a été “UN SUCCES” ?
Vu sous l’angle officiel de Jens Boerlin : personne !
Donc, au yeux de la région du lac, Jens Boerlin est un héros, un mécène, un bienfaiteur !
Mais vu sous un autre angle, moins officiel…, c’est différent…
Partout ailleurs dans le monde, personne ne connaît l’histoire véritable…
Personne ne sait que c’est Jess Boerlin qui a pris les commandes de cette affaire en même temps que celles de la grue géante et divers…
Et qu’en réalité toute l’histoire façon conte de fée aquatique…, est fausse !!!!
En Suisse, un don, se déduit 100% des impôts !
En réalité, la fondation “Damiano Tamagni” n’a reçu qu’un “cadeau” de 67.000 euros !!!
La différence est restée entre les mains de la société de Jens Boerlin “Boerlin Lavori Subacquei”…, soit 133.000 Euros…, qui plus est, il a déclaré sans doute au fisc le “manque à gagner” d’un renflouage de 420.000 Euros !!!
Car, si il n’y a pas une malversation là derrière, pourquoi donner 100.000 Frs (67.000 Euros) à la fondation Damiano Tamagni si l’affaire était déjà en perte ?
Pour se donner bonne conscience et éviter que, comme moi, les gens se mettent à calculer ?
Si c’était vraiment honnête et désintéressé, il suffisait que Jens Boerlin donne 100.000 Frs (67.000 Euro) à la fondation et laisse dormir la Bugatti au fond du lac !
Nous aurait-on menti ? Y aurait-il une arnaque là-dessous ?
Ou alors qu’il renfloue l’épave et crée un musée à Ascona à la gloire du club de plongeurs ou la Bugatti aurait, en attirant du monde, rapporté bien plus que le net de la vente…, quitte à la vendre en finale pour 300.000 Euros, le même montant que le prix de vente incluant le pourcentage ajouté pour l’acquéreur…
Pourquoi, en effet, passer par toute cette masse d’intermédiaires et de profiteurs, alors qu’avec le journaliste Renato de Lorenzi et Hans Tulli, l’expert multi-millionaire, spécialiste des Bugatti, propriétaire éclairé d’une multitude de Bugatti et connaissant tous les Bugattistes de par le monde, il était si simple d’intéresser un Bugattiste fortuné ?
C’est d’ailleurs l’un d’eux, Jaap Braam Ruben, ami de Renato de Lorenzi et Hans Tulli, qui a acheté la Bugatti du lac…, preuve que passer par Bonhams n’a servi qu’à faire perdre une fortune à la fondation Damiano Tamagni…
Qu’y-a-t-il de crédible et de désintéressé de passer par cette bande… en prétendant faire œuvre de charité pour la “Fondation Damiano Tamagni”… pour en finale, oser dire au père de Damiano qu’en fait…, le renflouage a coûté 630.000 Frs (420.000 Euros) mais qu’on lui fait quand même l’aumône de 100.000 Frs (67.000 Euros)…
Qui plus est… entre amis !!!!
La société de Jens Boerlin : “Boerlin Lavori Subacquei”, a ainsi officiellement épargné 430.000 Frs (286.000 Euros) de “perte”… grâce aux libéralités fiscales Suisses !
Il y a quelque chose de pourri à Ascona !
Il y a quelque chose qui ne marche pas là-dedans…
Nous aurait-on menti ?
Y aurait-il une arnaque là-dessous ?
Personne ne va rien contrôler, les médias ont beaucoup parlé de l’évènement convaincu et convainquant le monde entier que la “Fondazione Damiano Tamagni” a reçu la totalité de l’argent de la Bugatti (les fondations caritatives ne sont pas taxées en Suisse).
Et tout le monde le croit…
En réalité, c’est faux !
A titre de comparaison…
Pour récupérer un bateau à moteur coulé dans le milieu du lac (obligatoire par la loi à cause de la pollution), à 1 kilomètre des berges et à 150 mètres de fond, avec les pompiers, un mini sous-marin et une équipe de plongeurs, ainsi qu’une grue géante et une plateforme, ça ne coûte qu’entre 5.000 Frs et 12.000 Frs (3.200 et 8.000 Euros).
Et la Bugatti n’était qu’à 54 mètres de profondeur et à 75 mètres de la berge…
Comment se fait-il que Jens Boerlin dit que ça aurait coûté 420.000 euros, alors que récupérer cette Bugatti était beaucoup plus facile et plus simple qu’un bateau à moteur de même taille situé dans un endroit beaucoup plus lointain et profond, pour lequel la facture n’est que de 8.000 Euros !!!!
La Bugatti vendue 260.000 Euros et quelques par Bonhams, qui n’a été payée que 200.000 euros… elle a coûté combien à l’acquéreur ?
Et ce n’est pas tout…
260.000 Euros + 15% et TVA (40.000 Euros) = 300.000 Euros !!!
La Bugatti qui a coûté net 300.000 Euros à l’acquéreur (plus les frais de transports jusqu’en Californie), a rapporté 100.000 Euros brut à Bonhams…, 133.000 Euros brut à la société de Jens Boerlin : “Boerlin Lavori Subacquei”… et seulement 67.000 Euros à la “Fondazione Damiano Tamagni” (Maurizio Tamagni).
Jens Boerlin de son coté à comptabilisé 420.000 Euros de coût (à déduire de ses profits déclarés) + 67.000 Euros de don (à déduire en intégralité) pour une rentrée de 200.000 Euros…
Cerise sur les “gâteux”, une autre Bugatti porte le même numéro de châssis…
Une Bugatti Brescia qui porte le même numéro de châssis est la propriété d’un riche collectionneur Japonais… et elle a été vendue également par Bonhams…
Voici ce qu’en dit Hans Tulli : “Quelques experts Bugatti ont vite remarqué qu’une autre Bugatti Brescia porte déjà, depuis longtemps, le numéro 2461. Cette voiture réside aujourd’hui au Japon chez Minoru Kawamoto, mais c’était autrefois une voiture Suisse, propriété de F. Hintermüller de Zürich pendant les années soixante. Cette voiture a le numéro du moteur 1168 et elle figure dans le registre W3 de Hugh Conway sen. ainsi que dans le registre japonais (non publié) de Shotaro Kobayashi. Elle y figure toujours avec le numéro du chassis 2461 et le numéro du moteur 1168. Toutefois au moteur 1168 correspond le numéro de chassis 2761 selon les archives de l’usine Bugatti. 2761 fut importé en Suisse, le 10 octobre 1927 et y est resté jusqu’au jour où F. Hintermüller l’a vendu à l’étranger dans les années septante. Donc la vraie Bugatti 2461 est bien celle du lac majeur sans le moindre des doutes possibles, l’autre est une magouille, le vendeur tripatouilleur n’imaginait pas que l’authentique Bugatti ferait surface“…
Ferait surface, le terme est fort bien choisi avec humour…, pas possible de camoufler tout cela puisque c’est officiel…, mais peut-on se satisfaire de cette simple description ?
Hans Tulli énumère ces choses sans ciller, alors que manifestement c’est une escroquerie qui implique nombre de gens soi-disant honorables, qui salit le monde de l’automobile ancienne et décrie celui des Bugattistes !
Quel crédit apporter aux expertises et experts ?
Car cette affaire de “doublette” est bien plus fréquente qu’on ne pense !
Qui a donc pu créer cette fausse Bugatti et quels sont ceux qui en ont tiré profit ?
Quelle est donc la réaction du collectionneur Japonais qui se retrouve avec une simple réplica sans grande valeur ?
Que penser des attitudes d’un snobisme outrancier des “acteurs” du monde de la “voiture de collection”, qui méprisent tout ceux et tout ce qui n’est pas de leur sphère ?
Tout cela ne serait-il qu’un grand cirque ou quelques riches prédateurs ne vivent qu’en cherchant inlassablement des pigeons à plumer, qui meurent après s’être ruinés pour rien…, à moins qu’ils sont simplement décédés d’overdose égocentrique…
Leurs collections, re-découvertes (alors que les prédateurs ont toujours su ou elles se trouvent) sont alors re-proposées en vente aux enchères et autres systèmes… et ainsi de suite… avec une grande complicité médiatique, car tout cela ce n’est que du commerce…
Traduction : Quelqu’un 14/02/2010
RAF, votre ami Suisse !
Libre de publication, mentionnez simplement la source : www.GatsbyOnline.com
www.boerlin.com
www.damianotamagni.ch
http://www.mullinautomotivemuseum.com