Une nuit à Saint-Tropez…
Après les orgies démesurées des vacanciers soumis aux affres épidémiques sexuellement transmissibles, Saint-Tropez passe en même temps que l’abominable changement d’heure de la fin de l’automne, à un autre type d’infection aux effets tout aussi dévastateurs : le retour en force du Coronavirus, phase 2, contagion globale… et je vois déjà l’œil blasé des lecteurs et lectrices qui d’un regard torve vont reluquer mes texticules (petits textes) avec force compassion en se disant quelle misérable créature je dois être pour me livrer ainsi coup sur coup à un doublon épidémiologique ! Que nenni, si effectivement nous assistons à la propagation d’un bien redoutable fléau, non seulement sur un contexte historique mais également surréaliste, mon point de vue pourra vous sembler en dessous (et le terme n’est pas ici péjoratif) de la réalité que je vis en termes de violence et de scènes chocs, mais il comporte toutefois un grand nombre de morceaux d’anthologies, d’odes à la démesure et au grotesque de situation ! Comment résumer ? Cette petite chronique est pareille à celle d’un village du moyen âge à l’heure de la peste bubonique. Le phénomène de panique qui vient envahir les petites gens qui craignent de contracter ce redoutable virus m’oblige à faire preuve d’une grande ingéniosité et d’un talent de narrateur sans égal, car loin de vous servir le sempiternel baratin des infos “du 13 heures” façon apparition mystérieuse d’un redoutable mal, qui entraîne la plouquesque ahurie dans une histoire de complot à dimension politico-fantastique, incluant une conspiration planétaire en vase clos (sic !), un genre bien particulier !
Une histoire passionnante qui se laisse engloutir avec un appétit aussi véloce que la propagation de l’épidémie. Un article qui doit être lu avec le masque rempli de plantes aromatiques et désinfectantes, afin de repousser les miasmes et les risques de contaminations qui se dégagent de mes mots et phrases, un mélange de Gore et de sexe qui trouve sa catharsis dans des scènes où, par une savante alchimie, je parviens à décrire des situations ou l’immonde côtoie le grotesque avec suffisamment de recul pour donner une certaine lisibilité à toutes ces abominations. Entendez par là le talent nécessaire pour que, malgré la morbidité des situations, vous, lecteurs, lectrices, possédiez toujours cette même frénésie d’aller toujours plus en avant. Je dois avouer que dès le départ, mis à part le contexte glauque qui se détachait de l’ensemble, je me disais en mon fort intérieur que je devais ménager mes lecteurs et lectrices avec quelques petites scènes un peu Trash tout en restant dans une certaine réserve. Mais la montée progressive de l’horreur se fait toutefois ressentir et atteint son paroxysme dans les dernières lignes ! Un article rempli d’odeurs perceptibles, de couleurs où règnent certaines dominantes qui ne sont pas sans rappeler des illustrations de Jérôme Bosch, un article de fulgurances descriptives où bubons, furoncles, pustules et autres abcès pestilentiels abondent, une démesure qui trouve son apogée finale dans une débauche de situations à la hauteur de ma réputation…
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En boite à 71 ans, faut le faire ! Ce n’est pas encore ma boite cercueil, bande de vicieux, quoique je vais surement m’y sentir relax dans quelques temps ! Non, je vous cause d’une boite de nuit… Celles qu’on ferme actuellement de crainte du Coronavirus… Piting d’époque… Il y a encore un an on poursuivait les moukères voilées… maintenant faut qu’on soit toutes et tous masqué(e)s… Donc je sors en boite pour me sentir comme un poisson dans l’héro là-bas…. L’avantage c’est qu’en plus de respirer la classe et d’avoir dans le larfeuille de quoi vider toute la marchandise du bar, pas besoin de payer ou de faire la queue comme un naze, le proprio connaît ma face, même rongée par le temps qui passe. En fait, lui comme tous les vendeurs de quoique ce soit paniquent quand je ramène ma carcasse, de peur que je fasse un article critique… Du coup, on m’offre tout gratos, les boissons, la bouffe, quelques nanas, des balades en yachts, des diners… des apéros… Donc je sors de mon antre d’ours sauvage sans vous dire si je vais au Byblos ou au club 55 voire chez pire encore… à la rencontre de créatures improbables, de personnages falots qui agissent dans l’ombre, mais dont la soif de se faire du pognon sur le dos des autres (et du mien) est aussi grande qu’il faut qu’elle s’accomplisse dans la douleur et les larmes et qui viennent renforcer ma détermination à accomplir mon œuvre de dénonciation…
Ce putain de couloir rouge. Avancer là-dedans en étant complètement retourné me donne l’impression de foncer dans un vagin géant. Je tente de tenir en équilibre et déboule tant bien que mal. Et je ne sais pas vous mais quand je suis perché, la musique m’enveloppe comme jamais. Je ferme les yeux, et bouffe la puissance du son du mieux que je peux. Rester debout et raide comme un naze, c’est crétin, je cherche du regard des connaissances que je n’ai pas puisque j’emmerde la terre entière… ou quelques minettes à aborder… Et là, les dés jetés les premières secondes modifient le cours du temps…, voilà qu’Alice se distingue, belle, explosive. Impossible de la suivre vraiment dans sa danse. Elle change constamment de rythme, ralenti, repart de plus belle. Mais quel plaisir de subir son corps, son cul, remuer sans rythme linéaire. Elle se dérobe, se recroqueville et se frotte langoureusement contre moi pour repartir dans une simili transe du bas du corps. Mais il ne faut pas déconner, je n’ai strictement rien dans les mains pour sustenter à l’irritation de ma gorge. Direction le bar.
Celle qui sert tout l’alcool à la masse dansante, Virginie, je la connais. Tout le monde l’a déjà vu quelque part, mais impossible de remettre un nom dessus. Sûrement une ancienne figure de la Dance d’autrefois. On la sent retapée, liftée. Et malgré les traits tirés, la refonte presque totale de son ancien et si joli minois, elle reste attirante. Mais à peine ais-je ressenti l’envie de parler avec cette vieille peau magnifiquement remise au goût du jour, que Lucie débarque. Métissée au possible, ses origines brésiliennes me sautent à la gueule. Elle est simple, avenante, très pop. Le genre de visage qui vous revient sous la douche, ou qui vous parasite la tête en marchant dans la rue. Une fille accessible, mais pas facile, au sourire éclatant, semblant vouloir faire danser le monde entier avec ses déhanchés. En attendant, le mélange entre l’alcool et ce charme latin me vampirise la tête. Et comme toutes les latines, elle me rendrait presque dingue avec ses nichons énormes me donnant obligatoirement envie de m’approcher d’elle le nez dedans, pour suivre le mouvement de son anatomie.
D’un coin de l’œil, je surveille malgré tout Cécile je reste scotché sur cette fille, malgré la dose énorme de coke dans le pif. Résultat, je n’entends que des brides de zizique, le reste de mes sens étant monopolisé par cette déesse, qui pourrait mettre à genoux tous les clubbers ici présent. Je pense avoir flairé le bon poisson. Je remue difficilement mes bras devant une nana dansant sur un cube. Vanessa est l’archétype de la fille ultra maquillée, pétasse et bandante au possible, bougeant son corps comme une folle sur des rythmes dégueulasses et tapageur. Bizarrement on ne voit pas qu’elle est à moitié dévastée par l’alcool, se démenant au possible sur son simili-piédestal, déballant tout l’attirail le plus putassier qui soit pour attirer les regards de tous les connards de la boite. Mais dès que je tente une approche, elle se dérobe, se barre, me laissant en plan comme une merde en s’offusquant de ma tentative libidineuse. Bah dans 10 minutes elle est oubliée, il y a malheureusement trop de nanas de la sorte. Mon haleine d’alcoolique cadavérique n’a pas dû arranger le tout.
Stéphanie me colle avec son verre de vodka. Elle me flanque contre un mur pour se plaquer à moi franchement. Je ne regarde plus rien, je ferme les yeux, elle me susurre des mots brésiliens dans l’oreille, que j’ai aucune peine à entendre malgré le son énorme qui me donnerai presque l’envie de défoncer le mur. J’adore cette fille. Craquante tout en étant rentre dedans, pas riche mais intéressante, assez directe pour m’éviter de lui déblatérer des conneries entre deux relents de vomis. Les mélanges commencent à me casser le cerveau, il faut que j’aille m’asseoir dans un coin toujours réservé pour mon petit plaisir. Magalie s’y trouve. Elle m’a toujours cassé les couilles cette greluche. Un peu trop grande gueule pour moi. Peut-être que je n’ai jamais réussis à la faire taire pour lui caser ma main entre les cuisses. (Un exploit en soi) Mais aujourd’hui, la tête à l’envers, j’ai l’impression de lui déceler un certain charme. Entre ses deux conversations presque insupportables, elle laisse transparaître une certaine beauté mélodique, presque cristalline. “Magalie, prend un verre et ferme ta gueule, laisse-moi admirer ta plastique sans que tu aies besoin de toujours en placer une. Tu continues à me saouler avec tes histoires ineptes ? Ok !”…
Je vois Carole qui me fait de l’œil, peut être jalouse que je sois à côté d’un canon et fière de retenir mon attention pendant qu’elle déblatère en roulant des globes, loupant l’occaz de se faire sauter, je lâche l’affaire rapidos, pas d’importance, Marie-France, Sarah et Christelle débarquent autour de moi, comme d’habitude. “Alors mes belles, on se promène ?”… Une sorte de fan-club quoi, désespérant à chaque soirée de voir que je repars sans elles. Elles sont pourtant toutes trois vraiment attirantes, je pourrais à l’occasion en rapatrier une chez moi pour tester, pourquoi pas. Les deux premières sont clairement plus actives que Christelle, qui semble sortir de nulle part, rayonnante et planante, les bras grands ouverts. Perchée, assurément. Presque pas envie de la déranger. La bouteille de vodka vide semble bien piteuse sur la table dégeulassée par les mégots et autres mets non identifiés. Je me barre, le temps qu’une nouvelle liqueur arrive automatiquement dans mon carré réservé. Mais mon corps se paralyse presque à la vue de Laura. Cette fille est affolante. Elle danse comme une dingue, les bras en avant et le cul bombé, vrillant sur elle-même… Comme Alice, elle sait dompter ce rythme endiablé, escarpé comme les montagnes russes. A moins que ce soit la descente qui commence, me donnant l’impression que tout ralenti puis accélère au gré de mes divagations.
Quoi qu’il en soit, cette fille me rend fou, elle remue comme une diablesse. Je suis sous le charme, je l’approche. Je transpire sous ses mouvements, je bave littéralement sur son épaule. Elle me lèche la gueule, me regarde d’une façon magique, excitante comme jamais et empoigne de sa main mon pénis aussi dur et déterminé que son envie de me baiser. Elle me tient, je suis sa chose, je m’abandonne. L’affaire est pliée ! Cette petite incartade à quand même carrément sa place dans la soirée ! Je croise Julie. Comme les autres, charmeuse, aux courbes rondes, se fondant dans la masse sans pour autant réveiller une attirance incontrôlable. Le genre de fille intéressante en fin de soirée pour se ravir les yeux. Par contre, Aurelie est aussi morte que moi. Littéralement défoncée, elle part dans tous les sens. Un plaisir à voir sous les regards incrédules des habitués de la conformité. Un vrai trip à elle tout seule. C’est entre elle et moi une histoire d’amour d’un genre bien particulier, traversée de fulgurances d’un sadisme bien pesé, car son univers terne et glauque est habité de personnages douteux à la fois immondes mais extrêmement bien à leur place dans cet univers qui se veut hors du temps et pourtant pas si éloigné du notre : C’est ma grande force que de vous dépeindre ce monde horrible, il suffit de bien regarder autour de moi !
Il ne passe pas une soirée sans que Laetitia vienne me saluer. Elle aussi me dit quelque chose. Très dance, clinquante, avec des fringues brillantes de mille feux. Rien à foutre, elle est juste énorme. Sourire éclatant, et bonne humeur communicative, je serais charmé depuis longtemps si mon attirance pour les filles “biens” n’était pas proche de zéro… Ras le bol. Il faut juste que je croise Sophie. Le tempo se ralenti, je la repère au loin. Elle semble dompter cette ambiance plus grave plus aride. Elle se permet même de chantonner, alors que le rythme est en constante mutation. Impressionnante. Je scotcherais dessus si je n’avais pas mon verre devant les yeux. Marrant. Mais pas gênant. Direction vestiaire des habitués. Fanny en est la responsable. Bardée de tatouages tribaux, filant les fringues onéreuses avec un rythme endiablé. Pourtant Fanny est le genre à sublimer le style négligé. Débarrassée de toute fioriture, presque roots et tribale dans sa manière de communier avec ce qui l’entoure, elle ne laisse pourtant personne indifférent. On a qu’une envie, c’est de rentrer dans cette transe primitive avec elle, tout en restant béat sur les petits éclairs de modernité discrètement distillés sur ses fringues et son corps.
Connaissez-vous la synchronicité ? Ce curieux et incroyable pouvoir vous permettant de donner vie à vos fantasmes les plus sordides et de vous projeter dans un univers parallèle où seuls les travers les plus abjects et les plus repoussants sont de mise. C’est celui d’Anasthasia musicienne en herbe qui ne cesse de parcourir les endroits les plus sordides à la recherche d’un je ne sais quoi lui permettant de composer des odes que seules des oreilles d’un autre monde seraient en mesure de comprendre… cette quête perpétuelle va la conduire dans une histoire singulière qui a été marquée par le rouge du sang de ses propres viscères lorsqu’elle a rencontré des créatures issues de ses cauchemars les plus abominables. Je vous raconterai cela plus tard dans le temps qui me reste. De statut de financièrement morte dans des conditions qu’il m’est impossible ici de vous décrire en raison de la violence de la chose, elle a basculé à celui de vengeresse impitoyable, une sorte d’Ushabti, au service d’une occulte association politique dont le seul but est de sauver le monde et de lui éviter une nouvelle fois de plonger dans le chaos. En véritable chasseresse d’abominations aux singulières particularités,,équipée de tout un attirail mystique lui permettant de faire face aux hordes infernales lâchées sur notre monde fragile, la belle ne voit pas d’un œil amical la façon dont elle a été ruinée et encore moins la façon dont sa tante fut retrouvée méconnaissable, éparpillée en petit morceau façon puzzle, dans sa cuisine en cause de son voisin qui venait de recevoir sa feuille d’imposition… On vit dans un monde épouvantable ! Bref… Il est temps que je me casse… Je sors !
La rue… Ce connard de voiturier a laissé ma Rolls-Royce cramer… Un groupe d’anti-Gatsby sans doute… Je lui casse la tête en hurlant à la mort. Je ne distingue plus grand-chose de toute façon, excepté son nez à écraser. Je n’entends même pas les videurs me sauter dessus pour me rouer de coup et me jeter au loin dans les ordures. Le nez dans le caniveau, je prends la résolution de ne plus jamais foutre mes pieds dans cet endroit. Je me dis aussi que malgré la soirée la plus pourrie qui soit, l’ambiance sonore était juste géniale. Elle pourrait dynamiter n’importe quelle veillée, enflammer n’importe quel Dancefloor. Des putains de génies sur ce coup-là. Marre de tous ces groupes qui déversent leur rage sur les ondes. On entend ça à la télé, à la radio, il suffit de tourner la tête pour se sentir agressé. On me dit que je ne suis plus tout jeune, que je suis vieux jeu, que j’ai fait mon temps en dépassant les 70 ans. Vieux débris moi ? Mais Bordel, avant, le rock, ce n’était pas une bande de jeunes aux cheveux hirsutes qui gueulaient dans un micro, en tapant sur des guitares non branchées. Il est loin le temps où l’on dansait le sourire aux lèvres, en tentant de draguer la jolie blonde du fond de salle, à faire le tour de la ville pour trouver LE blouson en cuir, pour trouver LE vinyle de Rockabilly, la musique la plus dansante et furieuse du monde, celle qui incarnait le Swing, la transgression, loin des tentatives immondes d’aujourd’hui où le matraquage a remplacé le talent et les acrobaties sur guitare…
Laissez-moi vous donner un témoignage de l’évolution du Rock’n’roll. Laissez les vinyles et les vieux cons finir leur vie en paix, bordel ! Pourtant, parfois, le sentiment de me téléporter dans ma jeunesse est assez incroyable. Dingue de pouvoir écouter quelque chose dans ma voiture, alors que tout jeune, il me fallait ruser pour poser les vinyles sur la platine de mes parents, pour qui cette musique représentait le diable en personne, scandalisés par les déhanchés de mecs comme Elvis. Il faut le savoir, dans le Rock des années 50, le Saxo était l’instrument le plus mis en avant. Bien plus que la guitare en elle-même, qui servait plus d’accompagnement. On se demande pourquoi la musique d’aujourd’hui a laissé tomber cet instrument des dieux pour un truc aussi agressif que la guitare, mais passons… “Rock’n’roll Radio”, de Joe Boot (1957) je ne m’en souviens même pas. J’avais quoi ? 8 ans, bordel ! 8 ans…Mais c’était ça la vraie musique. Hey, je ne parle pas de pop vaseuse pour midinettes mais de Rock hein ? Ne serait-ce que d’entendre ces petits craquements de vinyle m’emplit de joie. Mais c’est avec un morceau de Gene Vincent, “Crazy Beat” que les étoiles envahissent ma tête. Vous devez le connaître malgré vos têtes d’andouilles… Bandes de connards dégénérés… Il a chanté le fameux “Be-bop-A-lula”… Merde, ça c’était le groove ! Ces claquements de doigts, cette contrebasse façon pizzicato, cette guitare sautillante. Everybody snap their fingers.
Ca me rappelle le temps des danses enflammées, des sorties cheveux au vent sur ma moto rutilante. Le bon temps, où des voitures ressemblaient encore à de vraies voitures à essence, où la vraie transgression était de faire la bringue entre potes et non de se dynamiter avec de la drogue, où l’on pouvait baiser à tout va sans risquer de chopper le Sida (à la rigueur une bonne chaude pisse pour les malchanceux). Même constat pour les morceaux de The Rebs ou Hipbone Slim. Et comment ne pas avoir des fourmis dans les pieds en écoutant “I Want Candy” des Strangeloves ou “Wampus Cat” de Johnny Burnette ? Excepté si l’on a les oreilles encrassées par la merde que l’on vous sert aujourd’hui évidemment. Le rockabilly… Comment peut-on trouver ça dépassé aujourd’hui ? Ringard ? Il n’y avait pas plus entraînant, plus fou à l’époque que ces guitares lâchées à toute vitesse. Le sourire merde. On avait tous le sourire en écoutant ça ! Je n’ai plus vraiment la force et la possibilité de gigoter debout, mais me passer une ou deux galettes au hasard, entre deux verres d’alcool, le soir, me fait réellement le plus grand bien. En ruminant sur de belles années qui disparaissent peu à peu de ma mémoire. Ceci écrit, Beethoven et Wagner ont de bons cotés aussi… J’avoue me relaxer avec des chants Grégoriens.
Mais bon, des chants Grégoriens ça va un peu, pas trop, alors je change de registre avec “Jungle Fever” de Charlie Feather, qui met à mal 99% des groupes créatifs actuels. Ce genre de truc me rendait fou. Changements de rythmes à tout va, chœurs impromptus, brusque rupture au milieu du morceau pour balancer une guitare endiablée. Avec ce bon gros Charlie qui s’amusait à chanter comme s’il était possédé, changeant de ton comme de chemise, passant d’une voix claire à celle d’un petit vieux, de crooner ou d’ingénue. Mais je ne m’arrête pas que sur le Rockabilly, puisqu’il balaie 50 ans de musique. Je me dois obligatoirement de passer sur le Rock un peu plus psyché de ces tarés d’anglais, qui, s’ils ne savent toujours pas faire la bouffe, arrivaient à accoucher de groupes bien sympathiques, avec les drôlement incontournables T Rex. On savait encore utiliser une guitare à l’époque, en s’en servant comme élément percussif et entraînant, et non comme simulateur de vomis… Tant qu’à tirer dans le Rock de fin 1960 début 70, faut prendre une composition des Aphrodite’s Child. Dommage. C’est là que les choses me déplaisent. A partir des années 1980, le rock devient plus dur, plus hargneux, plus violent. Il perd son esprit de fête et de joie qui transpirait des compositions. Et il faut dire qu’en me lançant dans l’édition dans les années ’70 que j’avais autre chose à foutre que d’aller encore sauter de la donzelle dans des concerts.
La jeunesse de vos années bandes de jeunes connards, ne s’amuse plus comme nous le faisions, nous les vieux cons. Le Rock actuel devient presque morbide, purulent de dégoût et de relents en tout genre. Des voix geignardes de dégénérés mentaux qui tapent sur des guitares taillées au barbelés, quand ce n’est pas virer dans la dépression totale. La tristesse et la vision négative des groupes actuels portent le rock vers de nouveaux horizons, plus proche de la génération désabusée actuelle qui erre entre les immeubles sales. Violent, rentre dedans, avec des gueulards chanteurs qui se permettent de nous hurler dessus sans aucune musicalité, et vulgaire de surcroît. Le tout déballant des textes qui implorent un besoin urgent de drogue. Atterrant. Pas étonnant que les jeunes d’aujourd’hui bloquent leurs facs, vu comment leur cerveau doit être liquéfié par ce genre de merde. Pourtant, cette jeunesse issue de coïts hasardeux ne peut s’en passer : “Bad Music For Bad People” ! Une vraie tuerie. Je me demande ce que j’ai fait à ce dieu de bordel de pute de borgne pour mériter ça. Les voies du Marketing sont impénétrables… Bien… J’arrive au bout, je vous ai narré ma jeunesse pour vous faire découvrir ce que c’est que le vrai Rock, celui qui Swingue, celui qui décimait ma génération à coup de hernies dans les hanches, à force de remuer. La vraie musique, celle qui change des conneries à vous pourrir les esgourdes en moins de deux. Non je ne suis pas un vieux con, je suis réaliste bande de nullards.