Une vie de chien #2…
Il se murmure dans les rues du village, que mon Maître, mon pôpa est un peu spécial : il aime le calme…, fuit les foules…, les ahuri(e)s…, les idiot(e)s…, les “zimbéciles”…, les cons et connes…, mais il est très triste d’entendre les couinements stridents des cochon(ne)s-payant(e)s que le Gouvernement mène à l’abattoir des charges…
Au lever du soleil, quand les gens partent au turbin pour une journée de labeur, il s’offre le luxe de sourire, petit plaisir, comme un frisson de liberté avant d’aller batailler pour vivre au calme…, un comble !
Je l’aide au mieux en l’emmenant promener, c’est mon obsession, ne pas perdre les pédales dans notre duo chien-homme…, même quand on déambule !
Mon fief est ici, je suis tombé sous le charme de cet éden en bord de Méditerranée : une petite colonie de paix, mon terrain de jeu, sûr, douillet, secret, l’air y est pur.., à peine quelques autres chiens et chats et leurs gardes du corps dont 40% de résidents étrangers qui ne font généralement pas de vagues…, un condensé de l’oligarchie canine du cru, plus ou moins fréquentables…, c’est un lieu où la fureur du monde paraît irréelle, où le temps semble s’être arrêté, ne manquent que des femmes à ombrelles, de vieux aristocrates avec leurs aquarelles et leur chevalet, je ne connais pas d’endroit plus enchanteur, il y règne un silence absolu…
Mon Maître, mon Pôpa, est utopiste, libertaire, anarchiste, amoureux de l’écriture, mais il me dit que les imbéciles ne lisent pas, préférant les sous-titres et les légendes photos…, il me dit aussi que nous vivons dans une époque de plus en plus mercantile et que “la révolution” s’est transformée en Club Méditerranée.
Je ne suis qu’un chien, certes, mais c’est vrai que mon Maître, mon Pôpa à moi, est toujours à l’aise dans les Palaces et restaurants ou il m’impose : “Jamais sans mon Blacky, bande de beaufs” qu’il dit…, ben…, il assume !
Il m’a murmuré hier avec son goût de l’autodérision : “J’aurais bien voulu détruire ce monde consumériste, or c’est ce qui me paie. Je suis foutu”…
Moi je m’en f…, surtout que depuis fin septembre j’ai droit à la piscine et aux tennis, mais je dois m’occuper du courrier et des émails des lecteurs et lectrices de Chromes & Flammes, son nouveau magazine…, une vie de chien…
Wouah Wouah…
Ce fut assez difficile pour moi de me conformer aux exigences de mon Pôpa qui m’avait dit que je devais rester dans le fil conducteur de ce magazine Chromes&Flammes N°2 : Steve McQueen… et là, une question m’a taraudé l’esprit : Steve McQueen avait-il un compagnon à quatre pattes comme moi ?
Et la réponse est OUI…, son toutou se nommait Mike, un Malamute, vous ne serez pas étonné d’apprendre que c’est en Alaska que cette race a vu le jour, en effet, la tribu esquimau des Mahlemiuts, à l’Ouest de l’Alaska, les a sélectionnés et élevés pour tirer de lourdes charges sur de longues distances dans les immensités glacées, tout au long de l’année, le Malamute d’Alaska tirait des traîneaux en hiver et des barges depuis les rives des fleuves en été.
La ruée vers l’or a fait venir de nombreux occidentaux dans ces contrées inhospitalières, ces derniers ont vite compris qu’ils ne s’en sortiraient pas sans les Malamutes !
On compte trois lignées de Malamutes aujourd’hui : les traditionnels Kotzebue, les grands M’Loot et les Hinman-Irwin…, il y a beaucoup de mélanges entre lignées aujourd’hui…, mais, désormais, les motoneiges ont remplacé les Malamutes d’Alaska qui sont le plus souvent des chiens de compagnie très appréciés pour leurs nombreuses qualités à travers le monde entier.
Blacky