Voitures électriques
Une semaine en Renault Zoé et Nissan Leaf… Une heure en BMW i3…
Par Marcel PIROTTE
Les voitures électriques sont un incroyable paradoxe…, on n’arrête pas d’en parler…, de nombreux constructeurs et pas des moindres proposent des solutions assez innovantes…, mais les ventes mondiales ne représentent même pas 0,5 % du marché !
Dans ce contexte, le groupe franco-japonais Renault-Nissan, véritable pionnier en termes de Zéro émission, vient d’annoncer avoir déjà vendu depuis 2010, plus de 100.000 voitures électriques à travers le monde…, un chiffre prometteur, mais pour cela, l’Alliance a investi quelque quatre milliards d’Euros dans ce programme tout en y affectant 2.000 ingénieurs…
Oubliez la rentabilité…, mais, contre vents et marées, le PDG, Carlos Ghosn, y croit dur comme fer, affirmant même qu’en 2020, 10 % des voitures vendues à travers le monde seront électriques…, une prévision démentie de manière assez cinglante par le groupe Bosch, le premier équipementier de la planète…
Selon en effet ce spécialiste allemand, il se vendrait en 2020 quelque 113 millions de nouvelles voitures à travers le monde, les nouveaux marchés chinois et indiens, faisant littéralement exploser la demande…, pour le premier fournisseur au monde de composants automobiles… et il sait de quoi il parle : 5.000 ingénieurs étant occupés dans les différents centres de recherches à travers le monde…, 90 % de ces nouvelles voitures seraient toujours entraînées par le bon vieux moteur thermique essence ou diesel…, les modèles hybrides pourraient constituer 8 % de ce parc dont 3 % en rechargeables, alors que seulement 2 % feraient appel à la traction 100 % électrique, ce qui représente tout de même 2 millions de véhicules.
Mais en 2020, il faudra se partager le gâteau, car à coté de Renault-Nissan, les autres grands constructeurs ne restent pas les bras croisés : BMW, le groupe VW, Ford, Mercedes, General Motors…, sont sur les rangs sans oublier des fabricants chinois comme le spécialiste BYD …
En 2020, la commission européenne a décidé que la moyenne des émissions de CO2 des nouvelles voitures fabriquées par les constructeurs et vendues sur le Vieux Continent ne pouvait dépasser 95 g/km de CO2 sous peine de lourdes sanctions financières… et 2020, c’est après demain !
Pour les moteurs diesel, aucun problème, ils pourront presque tous satisfaire à cette norme !
Pour les blocs essence de faible et moyenne cylindrée, ce ne sera pas aussi facile, mais avec une hybridation douce (moteur thermique + électrique), les constructeurs vont y arriver !
Reste évidemment le cas des gros moteurs et des voitures très puissantes…, la Chancelière allemande est d’ailleurs montée au créneau en demandant de reporter cette mesure, s’affichant dès lors comme la protectrice d’une industrie automobile allemande à la pointe du progrès…, pas facile en effet pour les puissantes Audi, BMW, Mercedes et Porsche de satisfaire à cette norme…, à moins d’avoir là aussi recours à l’hybridation mais avec des gros moteurs électriques …
Pas étonnant dès lors de constater que la toute grande majorité des constructeurs proposent de plus en plus de voitures électriques…, ils vous affirmeront la main sur le cœur que c’est pour protéger l’environnement et pour que nos enfants puissent respirer un air plus sain…, on applaudit des deux mains, fermez le ban !
Mais la véritable raison, c’est que poussé dans le dos par la Commission européenne, il faut en effet satisfaire à cette fichue norme de 2020…, du coup, un modèle électrique , c’est zéro émission de C02, du moins en roulant… et dans la gamme, ça fait sérieusement chuter la moyenne des émissions rejetées…
Certes, on vous dira qu’une voiture électrique, c’est l’avenir : pas de bruit, pas de pollution, une incroyable facilité de conduite, la compagne idéale pour la ville ou les déplacements périurbains… oui, c’est vrai…, n’empêche que la voiture électrique est chère à l’achat, beaucoup trop chère, les fabricants de batteries Lithium-ion s’en mettent plein les poches : comptez entre 10.000 et 15.000 € par jeu de batteries alors qu’un moteur électrique, ce n’est pas cher du tout, c’est simple à fabriquer, pas d’entretien, pas de boîte de vitesses non plus !
En revanche, l’autonomie dépasse rarement les 130-150 km à moins de l’équiper d’un prolongateur d’autonomie, ce qui fait encore grimper le prix… et de plus, les bornes de recharge ne sont pas légion, quelques unes sont déjà en Belgique,tandis que la France promet d’en installer 21.000 d’ici 2020.
En outre, certains gouvernements européens ne se sentent vraiment pas du tout concernés par la voiture électrique, c’est le cas en Belgique où les incitants fiscaux ont disparu au niveau fédéral, les politiciens refilant la patate chaude aux régions (il y en a trois au niveau du Royaume)…, conclusion, une véritable cacophonie, la Wallonie octroie un bonus de 2.500 € à l’achat d’une voiture électrique…, tandis qu’en Flandre ainsi qu’à Bruxelles, pas un cent de ristourne…, pas étonnant que les ventes électriques sont tombées à leur niveau le plus bas, un peu plus de 120 unités en six mois… peanuts !
En France, le gouvernement socialiste semble beaucoup aimer les voitures électriques (en fait, il faut impérativement soutenir Renault et PSA).. et offre 7.000 € de bonus, ce qui met la dernière Renault Zoé électrique au niveau de prix d’une Clio diesel…, là, ça devient intéressant, mais prière pour son propriétaire de la conserver au minimum deux ans avant de penser à la revendre à des amis belges par exemple !
Au Luxembourg, 5.000 € de bonus…, pas la moindre taxe aux Pays-Bas… et des exemptions colossales d’impôts…, tandis qu’en Norvège, c’est le paradis de la voiture électrique…, pas de TVA, pas de taxe d’importation, parking et recharge gratuite, ces voitures reconnaissables à leur plaque commençant par EL peuvent emprunter la bande des bus et des taxis, pas de péage urbain ni même sur les ponts et les ferries qui relient les différentes îles…, cela explique que la Nissan Leaf est de loin la voiture électrique préférée des Norvégiens et que ces derniers ont une vision claire de leur avenir énergétique …
Tous ces éléments permettent de se faire une petite idée de la complexité du problème et pour essayer d’y voir un peu plus clair, nous avons essayé durant une semaine les deux vedettes du groupe Renault-Nissan, la petite Zoé, citadine par excellence ainsi que la berline Leaf, revue et corrigée depuis son assemblage en Ecosse.
Nous avons découvert mais de manière statique la dernière BMW i3, (toujours visible à Knokke jusque la fin du mois d’aout, derrière le casino, sur la plage du Beach Club BMW…) , également une citadine que le constructeur bavarois présente comme la première compacte premium électrique, le contraire eut été étonnant !
En route avec la petite Zoé…
Quatrième rejeton de la famille Renault Zéro émission, la citadine Zoé , 4 m de long, 4 portes, 4 places avec coffre modulable d’un volume de 338 à 1225 litres, se présente tout d’abord avec un design aguichant ainsi qu’une bouille plutôt sympa.
Le premier round semble déjà gagné en faveur de la petite française qui reprend bon nombre d’éléments mécaniques de Clio et de Mégane, elle est d’ailleurs assemblée dans l’usine de Flins à l’ouest de Paris sur les mêmes chaînes que ses cousines Clio III et IV.
A l’intérieur, c’est plutôt dépouillé mais fonctionnel, l’essentiel, un point c’est tout, comme ce petit levier de changement de vitesses (une seule marche avant, un moteur électrique ne l’oublions pas), une banquette arrière peu confortable, une finition un peu cheap (du bon marché), inacceptable avec une voiture de ce prix, la version de base dépasse et de loin les 20.000 €, elle démarre à 21.550 € et selon les versions, cela peut grimper jusque 23.550 € !
A ce tarif-là, il y a encore des options et de plus, prière de passer à la caisse chaque mois afin de régler le prix de la location des batteries, à partir de 79 €/mois sans oublier qu’il faut impérativement y ajouter le montage d’une prise spéciale Wall-Box, à près de 1.150 €…, Zoé n’acceptant pas d’être chargée sur une simple prise domestique, voilà de quoi refroidir sérieusement les futurs acheteurs, surtout s’il s’agit de particuliers !
Et c’est d’autant plus regrettable que Renault présente Zoé comme la citadine idéale pour effectuer les trajets domicile- bureau et retour…, à se demander comment les 2000 ingénieurs de Renault affectés au développement du programme électrique n’ont pas pensé à ce détail tellement important !
Aux dernières nouvelles, il semblerait qu’une solution soit en passe d’être trouvée, mais comment aussi expliquer que les quatre véhicules électriques (Fluence, Kangoo, Twizy, Zoé) du constructeur français soient livrés avec des systèmes de recharge totalement différents, incompatibles entre eux… et dire qu’on nous parle d’économies d’échelle…, franchement, il y a de quoi se poser des questions !
Selon Renault, Zoé est le véhicule zéro émission le plus abouti…, c’est vrai que son moteur à rotor bobiné propose 88 chevaux et 220 Nm dès le démarrage, que le chauffage et la climatisation font appel à une pompe à chaleur moins gourmande en énergie surtout par temps froid, que les pneus à faible résistance au roulement contribuent à augmenter l’autonomie alors que le freinage “by wire” assez innovant et géré par électronique permet de récupérer beaucoup d’énergie lors des décélérations, de quoi apporter près de 20 km d’autonomie supplémentaire, surtout en ville !
Mais on s’étonne tout de même que Zoé soit aussi lourde, plus de 1500 kg, dont 290 kg rien que pour les batteries disposées en-dessous du plancher au centre de la voiture…, de quoi réduire le centre de gravité !
Contact… il ne se passe rien, sinon que des tas de loupiottes indiquent que la voiture est “ready”, prête à rouler !
Avec un poids aussi élevé, on pourrait croire que Zoé se traine un peu…, mais pas du tout, c’est la championne des départs au feu vert, de 0 à 50 km/h en 4 secondes, après, ça s’essouffle un peu mais ce n’est pas le but de faire des chronos !
De 0 à 100 km/h en moins de 13 secondes, vitesse maxi de plus de 135 km/h… mais à cette allure-là, l’autonomie fond comme neige au soleil… 80 km au grand maximum…, en revanche, sur route, en suivant le flux de circulation et en ne chômant pas, on dépasse facilement 130 km alors qu’en ville, un conducteur un peu attentif peut atteindre 160 à 170 km !
Pas mal me direz-vous…, oui, c’est vrai mais on a toujours le réflexe d’avoir les yeux rivés sur l’indicateur d’autonomie qui ne ment pas !
Ouf, un souci en moins, sauf qu’il faut absolument trouver des bornes de recharge… et là ce n’est pas gagné, il y en aurait entre 500 et 1000 en Belgique mais sont-elles privées ou publiques, nul ne le sait… et quel tarif appliquent-elles ? Encore un autre point d’interrogation !
Dans mon cas, j’ai rechargé ma Zoé chez un concessionnaire Renault situé à 3 km de mon domicile, cela prenait entre 30 et 45 minutes pour une recharge à 100 % mais ne me demandez pas combien ça coute, aucune idée, la carte était offerte par Renault !
N’empêche qu’au bout d’une semaine, Zoé m’est apparue comme une voiture électrique avec beaucoup de potentiel : vive, maniable, facile à garer en ville, assez amusante à conduite, plutôt confortable, son comportement étant du genre serein à défaut d’être très dynamique !
Comme seconde voiture, elle peut à la limite se justifier afin d’effectuer des sauts de puces mais ne comptez pas sur elle pour descendre en famille à la Côte-d’Azur, elle n’a pas été pensée pour cela !
N’empêche que pour un particulier, ce dernier doit avoir une fibre particulièrement écologique pour dépenser autant d’argent !
Elle ne peut faire le poids vis-à-vis d’une Clio diesel et même essence avec son moteur de 900 cm3, toutes deux nettement moins chères…, Zoé reste donc nettement plus onéreuse qu’une polyvalente traditionnelle…, en outre, dans cinq ans ou plus, quelle sera sa valeur de revente ?
Nissan Leaf : seconde session…
Depuis la fin 2010, la Nissan Leaf a déjà été fabriquée à près de 70.000 exemplaires, soit la voiture électrique la plus vendue à travers le monde.
Jusqu’à présent, elle était uniquement produite au Japon, mais comme Nissan a décelé un immense réservoir de futurs clients, elle est désormais assemblée aux Etats-Unis mais également en Europe, à Sunderland au milieu des modèles Qashqai.
Cela a permis d’en diminuer le prix de l’ordre de 3.000 € et de proposer une Leaf en version de base Visia à moins de 24.000 €, auxquels il faut ajouter la location de la batterie (à partir de 80 € par mois), ou un peu plus en fonction du kilométrage annuel : près de 30.000 € sans location de batterie garantie alors cinq ans ou 100.000 km.
La version Acenta de milieu de gamme avec un supplément de 3.000 € semble mieux fournie et donc est plus intéressante à l’achat.., mais c’est encore beaucoup de sous pour une voiture électrique du segment C…, 4,45 m de long, 4 portes avec hayon, 4/5 places et coffre modulable de belle capacité, à partir de 370 litres.
Bref, une familiale plutôt aboutie, déjà bien connue mais qui a fait l’objet de quelques retouches esthétiques alors que l’intérieur s’avère nettement plus attrayant que les premières versions, la finition ayant bien progressé.
Quant au design extérieur, c’est un peu baroque, du passe-partout, Leaf étant avant tout une machine à rouler et non un merveilleux objet de désir ou de convoitises !
En revanche, la fiche de la New Leaf nous apprend qu’une centaine d’améliorations techniques ont été apportées : comme le recalibrage des suspensions afin d’encore mieux aborder les différents réseaux européens, une direction électrique, bien évidemment, un rien plus précise ainsi qu’un freinage mieux dosé, permettant de récupérer davantage d’énergie cinétique, donc d’augmenter l’autonomie à partir de 3 km/h…, mais ce n’est pas aussi probant que le système de Zoé.
En revanche, Leaf II adopte elle aussi une pompe à chaleur pour le chauffage et la climatisation, alors qu’un chargeur intégré de 6,6 kW déplacé vers l’avant, en série dès Acenta, permet de se connecter aux bornes de recharge publiques ou domestiques de 32 ampères, la batterie à plat pouvant être rechargée en 4 heures seulement.
A noter que la Leaf est aussi livrée de série avec une autre recharge pouvant être banchée sur une prise domestique classique, le temps de recharge étant nettement plus long ( 8 heures ) mais au tarif de nuit, cette prise de 220 V permet d’effectuer 100 km moyennant 2 € !
Contact, petite musique de circonstance, l’arbre de noël s’allume, il suffit de manier le petit stick comme sur un airbus afin de sélectionner la marche avant ou arrière, le mode “éco” ou “B” synonyme de performances non bridées mais également d’une meilleure récupération au freinage, donc davantage d’autonomie.
Jusque 100 km/h, ça pousse tout le temps…, en ville, il faut être attentif à la lecture du tachymètre sinon, on se retrouve très vite en infraction…
Le moteur synchrone à courant alternatif intègre de nouveaux éléments mais il conserve toujours sa puissance de 88 kW ou 109 chevaux avec un couple intéressant de 280 Nm dès le démarrage, de quoi profiter également d’excellentes accélérations au feu vert, nettement plus vite que Zoé, de 0 à 100 km/h en un, peu plus de 11 secondes, plus de 140 km/h également en pointe…, alors que la voiture pèse plus de 1500 kg !
Au feu vert, la tête des propriétaires de voitures nettement plus puissantes vaut parfois la peine d’être filmée, ils ne comprennent pas ce qui leur arrive …
Autre résultat des courses, toutes les améliorations techniques ont permis d’abaisser le poids de quelque 30 kg et de porter l’autonomie théorique de 175 à 199 km…, mais en théorie seulement, car là aussi, tout dépend du tracé utilisé !
Comme la Zoé, la Leaf n’aime pas l’autoroute, sa batterie Lithium-Ion fabriquée chez Nissan se décharge après 80 km…, sur route, difficile de dépasser 120 km… et en ville, 130 à 150 km dans le meilleur des cas…, les progrès sont évidents par rapport à la première génération !
La Leaf est aussi devenue nettement plus agile et dynamique, plus confortable, incroyablement silencieuse et surtout plus confortable tout en profitant de liaisons un sol sérieusement revues pour les versions européennes.
Bravo également pour cette grande douceur de fonctionnement mais en Belgique où près de 200 premières versions auraient déjà été vendues, la New Leaf doit, elle aussi, composer avec cette absence d’incitants fiscaux sur les voitures électriques.
Même constat que pour Zoé, elle reste très chère, beaucoup trop chère, du moins pour un particulier.
Mais gros avantage, elle peut cependant se recharger “à la maison” et durant cette opération, un verrou électromécanique empêche que l’on puisse voler le câble !
Dans l’absolu, seules quelques entreprises animées par cette volonté écologique et surtout par le fait qu’elles peuvent amortir à 120 % son achat et son utilisation, pourraient être tentées par l’aventure électrique !
Mais en l’absence de volonté gouvernementale, c’est peine perdue, les ventes vont rester confidentielles.
Dommage car la New Leaf s’avère particulièrement intéressante à découvrir tout en distillant une toute autre manière de conduite et de vivre au quotidien …
BMW i3 : premium compacte électrique…
Contrairement à la Zoé et à la Leaf que l’ai pu essayer assez longuement, BMW a dévoilé son I3 de manière statique à la mer du Nord, précisément à Knokke/Belgique où elle est toujours exposée jusqu’à la fin du mois d’aout, derrière le casino au Beach club de BMW, sur la plage, un endroit rêvé et surtout pas anodin pour présenter celle que BMW décrit comme la première citadine premium électrique !
On n’en attendait pas moins de la part de constructeur bavarois qui affirme également que dès le lancement de la i3, à partir du mois de novembre (il ne précise cependant pas combien il va en vendre), la firme devrait déjà gagner de l’argent !
Evidemment avec un prix de départ de 35.500 € sans la moindre option + 5.000 € pour un prolongateur d’autonomie pouvant alors atteindre 300 km (c’est BMW qui l’affirme, il faudra vérifier…), les comptables peuvent voir venir !
Pour ce faire, BMW est parti d’une feuille blanche, redéfinissant ainsi de A à Z , le concept d’une citadine haut de gamme qui ne fait pas de bruit mais qui devrait conserver le plaisir de conduire typique et cher (dans tous les sens du terme) à BMW !
Sur 4 m de long, les designers BMW proposent un mélange des genres, sorte de boîte pas vilaine du tout ou si vous préférez un cross over de 4 m de long, assez haut sur pattes, campé de sur de tous petits pneus , très étroits et hauts, du moins à l’avant, 155/70-19 (des jantes de 20 pouces seront cependant proposées en option).
Avec son museau de Bulldog, mais également ses naseaux traditionnels, cette citadine 4 places se démarque également par ses portes arrière antagonistes sans montant central, autorisant un accès aisé aux places arrière…, mais attention, ces dernières accueillent de préférence des occupants à la taille de Jockey.
On note également un hayon tout en verre alors que la cellule en fibre de carbone collée sur un châssis en aluminium du type sandwich a permis d’accroitre sérieusement la rigidité de l’ensemble tout en diminuant le pods, la i3 ne pèse en effet avec ses batteries de 230 kg que 1.195 kg…, ce n’est pas beaucoup, à peine plus qu’une berline classique de ce gabarit mais nettement moins que la Zoé ou la Leaf !
A l’intérieur, dépouillement à l’extrême, mais c’est assez flatteur avec notamment une finition assez soignée ainsi qu’un petit écran numérique devant le conducteur affichant les infos concernant la voiture.
Au milieu de la planche de bord, un très grand écran permet de piloter un flux important d’informations alors qu’à droite du volant, le conducteur dispose d’une commande permettant de sélectionner la marche avant ou arrière ou la position parking.
L’habillage de la planche de bord fait appel à du bois classique ainsi qu’à des matériaux recyclés sans oublier des sièges très minces.
A l’inverse de la Zoé ou de la Leaf, la i3 est une propulsion, le moteur étant disposé à l’arrière sous le plancher, ce qui permet d’obtenir un coffre d’un volume honnête mais sans plus.
Côté moteur, BMW propose un bloc électrique assez sophistiqué, synchrone hybride à aimants permanents, très compact, il ne pèse que 50 kg tout en délivrant 170 chevaux et 250 Nm de couple.
De quoi revendiquer de 0 à 100 km/h en un peu plus de 7 secondes !
A côté de ce bloc, BMW a prévu un emplacement afin d’y installer un prolongateur d’autonomie, en fait un bicylindre de moto, BMW bien évidemment, 650 cm3, 34 chevaux, qui fait office de générateur…, de quoi porter l’autonomie de 150 à 300 km…, mais cette unité supplémentaire est aussi facturée au prix fort, pas loin de 5.000 €…, très cher pour un simple moteur de moto !
Quant à la batterie Lithium-ion de 22 kWh, elle a été répartie sur tout le plancher de la voiture.
En mode Eco +, sans climatisation et vitesse limitée, BMW annonce 200 km d’autonomie… mais prière de ne pas dépasser 90 km/h.
Côté batterie, la i3 accepte d’être rechargée à une prise domestique, cela prend 8 heures…, une installation Wall box permet alors de descendre à 6 heures mais prière de mettre la main au portefeuille, comptez sur 1.000 € .
En série, cette électrique dispose du BMW Connect Drive, remanié pour la circonstance avec système de navigation et d’autres connections via un Smartphone…, enfin, le pack 360° Electric, offre un très large éventail de possibilités de recharge mais également un véhicule de remplacement classique si le propriétaire veut par exemple partir en W-E ou bien profiter de vacances en famille.
En cas de panne de batteries, le BMW Mobile Service viendra aider les distraits qui n’auraient pas rechargés à temps ou suffisamment…., il faut tout prévoir, BMW, constructeur premium ne pouvait faire autrement…, mais à un tarif premium lui aussi.
Prochaine étape électrique pour BMW, le coupé 2+2 hybride i8 qui sera dévoilé en septembre prochain au salon de Francfort : moteur trois cylindres thermique 1,5 litres de 231 chevaux et 320 Nm implanté à l’arrière et entraînant les roues postérieures via une boîte auto 6 vitesses… sans oublier un bloc électrique de 131 chevaux et 250 Nm se chargeant des roues antérieures.
Résultat des courses, 250 km/h en pointe, 0 à 100 km/h en 4,5 secondes, 2,5 l/100 km, 59 g/km de CO2 avec une autonomie totale de près de 500 km, la batterie pouvant se recharger sur une prise domestique ou sur une borne.
Reste à connaître le prix ?
Une estimation, de l’ordre de 125.000 € !
Prière de ne pas rire jaune…
Marcel Pirotte, pour www.GatsbyOnline.com