Vulgaire, sans style, cher et ringard !
À un des angles de rue de l’avenue des Champs-Elysées (rue de Ponthieu, rue de la Boëtie…, mais il y a une tournante, on voit les mêmes, aussi, plus tard, autour du Champs de Mars et au Trocadéro)…, un nouveau type de commerce qui mélange le business des putes de rue et des vendeurs de fausses montres de luxe, engrange des euros faciles…
Chaque matin vers les dix heures, il y a trois ou quatre voitures open-top-sport ultra-coûteuses, aux couleurs vives, qui font la retape : Lamborettis, Maserghinis ou quelque chose comme Ferrailleries…, avec l’inscription “Drive Me : 89€/20 minutes” en lettres géantes autocollantes sur les flancs et le cul…
Des rappeurs patibulaires, noirs ou basanés, rasés de la semaine d’avant, habillés aux puces façon Tom Ford et Gauthier, un téléphone portable en main, font salon de style autour d’elles, gesticulant dans leurs vêtements portant en grand et gras la marque publicitaire “Dream on Board”…
Pouvez-vous imaginer des slogans aussi crétins et beaufs que “Rêvez d’épater des cons à bord” et “Conduisez-moi pour 89€/20 minutes” ?
Quoi qu’il en soit, cela semble fonctionner, parce qu’il y a sans cesse une petite foule de touristes rassemblés autour des voitures pour prendre des photos d’eux-mêmes et leurs amis en face de ces totems criards d’ostentation abjecte… et parfois l’un d’eux débourse les 89 euros pour faire le tour du pâté de maison (étroitement supervisé, ce tour du bloc)…
Putain (c’est en rapport avec les nananas presque à poils qui arpentent les mêmes lieux en proposant le même tarif pour une fellation de même durée)… foutre (sic !) 100 balles dans un truc tout laid, griffé, sale et blingbling miteux (c’est un double sens à double pénétration interprétation)…, encore plus bourré de pub qu’un bus…, ça me dépasse !
Non mais…, c’est le summum du rêve pathétique.
Encore que ce serait sur circuit…, comme un massage “fellationnesque” dans une chambre du Georges V pour 89 euros…, passe encore…, ouaissss…
Mais pour faire un tour du bloc sur les Champs et dans les rues crades alentour, avec marqué en gros : “Un PIGEON me conduit pour 89€ les 20 minutes” sur les portières d’une Ferrari California ou d’une Lamborghini Gallardo, sans prendre de plaisir autre que paniquer de se faire accrocher par des abrutis, tout en se montrant à des inconnus qui n’en ont rien à cirer…, à coté d’un patibulaire à l’allure soupçonneuse, également douteuse, au nez crochu et sournois, chargé de vous surveiller des fois que vous auriez l’idée de vous casser au loin…, non mer(de)ci !
Chaque pigeon doit, avant de s’asseoir dans un des engins, signer qu’il a un permis de conduire en licence B… et reconnaître qu’en cas d’accident etc… etc…, patati, patata, caution, 15.000 euros…, poursuites, tribunaux de Paris… etc. etc… en caractères hyper micro, au cas ou…, il faut comprendre que quelque part quelqu’un a payé les bagnoles..;, toutefois, la Lamboretti avait l’air un peu bousculée avec beaucoup d’éraflures… et les deux voitures étaient assez sales…, est-ce une arnaque ?
Outre la tournante d’endroits ou retaper les gogos, les bagnoles changent également…, c’est plus d’une douzaine de différentes couleurs qui turbinent…, les mêmes étaient en face de la tour Eiffel le samedi… au Trocadéro le dimanche midi… et paf, paf, pouf… ils montaient et descendaient les Champs-Élysées le dimanche après-midi, bien à la vue des pigeons potentiels…
Je me demande ce que le catch est…, si, si… et si ce cirque a un jour obtenu l’autorisation de pratiquer la retape en rue, ce qui n’est pas un projet d’entreprise très valorisant…
Ce que vous prenez peut-être pour de la divagation revêche d’un grincheux xénophobe (je cause de mon texte), n’est pas qu’une pensée personnelle…, laissez-moi vous assurer que la plupart des Parisiens pensent de même !
Quand ce cycle est passé (que les patibulaires ont changé de coin pour chasser les pigeons), je n’ai pu m’empêcher de crier, en grinçant des dents (un peu comme Clint Eastwood dans le film Gran Torino) : “C’est seulement des voitures de merde”…, avant de continuer mon chemin en murmurant sotto voce, quelques interjections pathétiques dans la direction des touristes ébahis, qui, m’entendaient…, me regardant de biais dans une confusion psychologique totale.
Dans cette dérive générale, je ne puis m’empêcher de rire…, car, voyez-vous, le “rêve à bord”, pour moi n’est pas de parader bêtement dans une bricole qui pue la vanité sur les Champs-Elysées…, c’est vulgaire, sans style, cher et ringard…, mais les Champs Elysées sont devenus de même…
Dimanche après-midi, me rendant à une vente aux enchères de bagnoles de collection chez Artcurial, j’ai repéré une longue file de gens sur le trottoir, attendant de pouvoir entrer dans un Hôtel particulier assez élégant, du début du 19ème siècle, près de l’avenue Montaigne… Ahahahahaha, ai-je pensé…, c’est peut-être une nouvelle galerie d’art…, ou alors un riche philanthrope a ouvert sa maison pour aider à l’élévation des masses…
Mais non, cet hôtel particulier a été acquis par une entreprise américaine bien connue pour ses vêtements de confections “d’jeun’s”… et depuis ce jour les files d’attente d’acheteurs (certains d’entre eux, bizarrement, sont américains) s’étirent sur le tour du bloc…
A l’entrée et en vitrine, des greeters (des garçons narcissiques), mal payés pour se pavaner et poser torse nu dans une forme d’art corporel pompier… tanguent lascivement devant de jeunes touristes-femelles (le terme est spécifiquement choisi) de Colombie ou de Taiwan, toutes en pâmoison sexuelle !
Comprenez que les Champs Elysées sont vraiment devenus l’avenue des activités “putassières” de luxe, chaque commerce cherchant l’exploitation via une “retape” pile-poil dans les recoins intimes pour générer un acte sexuel d’achat !
La plupart des Parisiens et Parisiennes ne vont plus aux Champs-Elysées (sauf peut-être à Noël pour voir les lumières)…, ils savent que l’avenue est devenue un repaire de gangsters, qu’elle est noire (de monde), stressante, trop chère…, bref un endroit où les gens qui ne sont pas de la ville viennent contempler un Paris imaginaire qui n’existe pas !
Il y a trente ans, quand Jacques Chirac était maire, tout cela a commencé à changer, les milliardaires Arabes du Golfe ont commencé à acheter les propriétés, les prix au M² en vente ou en location ont explosé, les flâneurs sont partis arpenter d’autres trottoirs… maintenant la face visible est de plus en plus blingbling, la face cachée de plus en plus insalubre.
Je déplore la perte des anciens Champs Elysées où les Parisiens venaient flâner sous les platanes, prendre un café, rencontrer des amis, lécher les vitrines des magasins de luxe.
La rue de Ponthieu par exemple, cette petite rue qui part de l’avenue et qui, malgré les origines que son nom romantique puise dans un duché du nord de la France qui était jadis l’apanage des rois médiévaux d’Angleterre, abrite aujourd’hui une rangée de boîtes de nuit fréquentées par des footballeurs en quête de putes, des banlieusards qui ont fait fortune dans la drogue en quête de footballeurs… et des escort-girls qu’on confond avec les “pipeleuses” pour faux peoples à 89 € la passe !
Telles sont les conséquences des maux de la cocaïne, de la violence et de la musique électronique à fond la caisse…, la jeune femme que j’ai vu uriner dans le caniveau à 7h du matin dimanche dernier, entre une Rolls Royce Phantom et une Pagani Zonda, aurait probablement été sélectionnée par les uns et les autres…
Tout ça n’est pas vraiment marrant car ça dévalorise l’avenue des Champs Elysées qui vire à la foire aux bestiaux dans des déflagrations émo-pop-electronicapocalyptiques…, une expérience traumatisante qui devrait provoquer l’ire populaire, au vu de cette science de la destruction pleine d’affection aux sévices des autres…
En ce moment, à me lire, vous avez sûrement envie de vous jeter contre les murs en hurlant, car vous compatissez à cette douleur…, ben oui…, mais bordel, putain, c’est pachydermique, c’est presque la fin du monde, le règne des morts, la marche funèbre des robots géants qui écrabouillent les chelous et détruisent tout ce qui bouge dans un vacarme de barrissements d’éléphants androïdes…, ça en fera chialer plus d’un, car on touche au sublime avec ces divagations consuméristes belles à faire dresser les cheveux !
L’autodestruction n’est pas loin, se faire violer l’âme, c’est complètement dingue, c’est très rapidement épique, affolant, puis tout s’éteint, plus rien, plus d’énergie, on se laisse attirer, étouffé par le basique qui n’en finit plus de se démultiplier !
Cela donne envie d’en savoir beaucoup plus, en convulsant comme un malade mental dans un délire hypnotique foutrement jouissif au final.
Sinon c’est magnifique, c’est bourrin comme jamais, c’est la charge finale, héroïque, avec soldats tombants sous les balles en hurlant leurs mères…, imaginez en effet que toute ces affaires n’e sont qu’une qui a été montée avec un capital social insuffisant pour acquérir la moindre des automobiles de luxe…, capital déposé dans une société à responsabilité limitée, qui n’a généré que 1.900 €uros de bénéfice pour un chiffre d’affaire de 178.400 €uros…
Vous verrez qu’en finale, le boss affirmera qu’il a reçu toutes ses voitures d’un Quatari multi-milliardaire qui passe son temps à distribuer ses précieuses automobiles de luxe à des pauvres hères (il y a des similitudes)…, qui n’ont rien trouvé de mieux que de les louer 89 euros par tranche de 20 minutes (sans chauffeur, sinon ça tombe dans une catégorie plus contraignante)…
La société Dream On Board est située au 16 Avenue Gambetta 94700 Maisons-Alfort…., elle a été créée le 05/07/2011 et enregistrée au Greffe du Tribunal de Commerce de Créteil sous le numéro 532906302…, il s’agit d’une société dont la forme juridique est : Société À Responsabilité Limitée, dont le capital social est de 10.000 euros. L’activité principale de Dream On Board est la location de courte durée de voitures et de véhicules automobiles légers, la location et la location-bail de courte durée de voitures particulières et autres véhicules automobiles légers sans chauffeur (3,5 tonnes ou moins) mais ne comprend pas la location ou la location-bail de courte durée de voitures ou de véhicules automobiles légers avec chauffeur (cf49.39A et 49.39B).
La société Dream On Board est dirigée par Morais Francisco né le 25.09.1977, qui occupe le poste de Gérant…, le principal établissement est son siège social enregistré sous le numéro siret 53290630200015 à l’adresse 16 Avenue Gambetta, 94700 Maisons-Alfort, France en Île-de-France (Val-de-Marne)…, la société Dream On Board à déposé une annonce dans le BODACC A n°20110135 du 13 juillet 2011, annonce n° 2054 catégorie “Créations”.
Le chiffre d’affaire pour 2012 est de : 178.400 €…, le profit déclaré est de : 1.900 €
Mr Morais Francisco est également Administrateur de la société Shiro située au 49 Rue du Faubourg St-Antoine 75011 Paris…, elle a été créée le 23/01/1958 et enregistré au Greffe du Tribunal de Commerce de PARIS sous le numéro 582010716…, il s’agit d’une Société Anonyme dont le capital social est de 40.000 euros.
L’activité principale de Shiro est la restauration traditionnelle, connue sous le nom commercial de Le Sanz Sans. Shiro peut être contacté par téléphone au : 01 44 75 85 24 ou par télécopie au : 01 53 17 04 85 .
La société Shiro est dirigée par : Mr De Figueiredo Morais Philippe né le 28.10.1959, qui occupe le poste de Président du conseil d’administration, Mr Bonnefont Thierry qui occupe le poste d’administrateur et de Mr Morais Francisco qui occupe le poste d’administrateur…., pas de bilan connu.
Mr Morais Francisco est aussi Administrateur de la SCI Villa Pasteur située au 16 Avenue Gambetta 94700 Maisons-Alfort…, elle a été créée le 12/03/2012 et enregistré au Greffe du Tribunal de Commerce de Créteil sous le numéro D 750 209 702…., il s’agit d’une S.C.I. dont le capital social est de 1.000 euros…, pas de bilan connu.
Donc, laissons de côté la portée éventuellement symbolique en pleine crise… et quelques dérapages qui n’en valent pas la peine… et oublions les polémiques qui n’en sont pas (des pigeons qui larmoient puis qui balancent, puis qui s’expliquent), négligeons les cancans à répétition, les pipes piques putes à n’en plus finir, les allégations et justifications à tour de rôle par médias interposés…
Il y a eu, sans doute, un peu trop d’emballement et d’unanimité, une sorte de malentendu autour de cette affaire, étrangement plébiscitée par une certaine presse.
Il faut également faire fi de tout et aller à l’essentiel : c’est une affaire exclusivement consumériste qui se sert de la bêtise et de la vanité des gens… puis qui ne parvient plus à tenir la distance, se ramassant tout à coup de façon maladroite, gâchant tout le crédit, tout le souffle romanesque de l’entreprise via un auto-sabotage : une balle dans le pied.
À la rigueur, utiliser des rabatteurs moins caricaturaux aurait peut-être permis un meilleur enchaînement des enjeux en cours plutôt que de les concasser à la va-vite…, de fait, l’intensité de l’idée se transforme en pitrerie, puis en exaspération de ceux qui subissent.
Rien de nouveau dans les choses de la vie et les comportements humains, mais le coté “retape” à tout prix, sans aucune subtilité, sacrifie la grâce, le rêve s’efface devant une réalité qui n’intéresse plus, qui agace même, sans plus de séduction (celle d’avant quand on sentait son cœur battre), ça devient lourd, ça devient gnangnan, pas subtil, convenu et pénible.
On s’accroche, on décroche, car l’affaire est aussi éculée qu’un vieux boulevard arpenté par des putes, dont les harangues sont des dialogues ringards, proférés dans un pis-aller expéditif…
Et puis le temps est censé avoir passé, l’ellipse temporelle voulue est grossière, artificiellement fabriquée, réduite à des détails matériels qui gênent !
Tout ça, tandis que les disparités du cadre social sont surlignées par la gestuelle des rappeurs débilitants qui ne connaissent rien à l’automobile, s’adressant à des touristes en perdition ou à des beaufs égarés qui regardent Questions pour un champion le soir en bouffant des crasses à table…, instant charnière loupé en beauté.
Je suis tout heureux de vous avoir offert une immersion totale dans cet univers brutal, déchaîné et quasi primaire de la vanité inhumaine dans l’analyse descriptive de la chasse aux pigeons, privilégiant avant tout l’épreuve et les sensations (l’éventuel discours écologique sur la dilapidation et le gaspillage de nos ressources naturelles a été ramené au second plan).
Monstre issu du chaos primitif, chimère colossale à la forme imprécise, gigantesque serpent de mer, démon de l’enfer, ou encore bête de l’Apocalypse, la vanité est un moyen parmi cela… et tout à la fois… pour générer de l’argent facile.
Cet entrechoc a sans nul doute bouleversé vos repères, car cette folie accentue celle de ces forçats de la retape qui, dans leurs gestes répétés, cette fatigue lourde, cet harassant labeur, semblent n’avoir plus conscience de leur condition et du déclin de leur environnement…, vision de cauchemar d’un monde régit soudain par des ténèbres en furie.