Présentation du Terrafugia “Transition“…
Terrafugia est une entreprise américaine fondée par des élèves du MIT (Massachussets Institute of Technology).
Leur bébé est cet “autavion“, le Terrafugia, baptisé “Transition“, qui peut déplacer 2 passagers sur 800 kms (de vol) à une vitesse moyenne de 120 km/h.
Il est déjà possible de réserver cet avion à 4 roues, bien différent du Honda-Jet (même si une certaine prudence s’impose), contre le dépot de 5%, soit 7.400 dollars (un peu plus de 6.000 euros).
Son tarif est de 130.000 euros (un peu moins de 200.000 US$), ce qui n’en fait pas un avion très coûteux. Pour une voiture, ça ne l’est pas non plus, puisque pour cette somme, on obtient une Audi A8 W12, une BMW M6 ou une Mercedes ML 63 AMG.
Et même s’il est possible de les faire s’envoler en forçant un peu…, rien ne garanti qu’on puisse renouveler l’expérience plusieurs fois…, au contraire du Terrafugia “Transition” dont les ailes se replient à l’aide d’un simple bouton dans le cockpit afin de pouvoir circuler sur la route ou le ranger dans un garage entre une Cadillac Escalade et un Lincoln Navigator (dixit Terrafugia).
Seul le système d’embrayage change.
Son moteur de 100 cv est celui utilisé sur terre comme dans les airs.
Mais au grand désespoir de tous ceux qui vécurent la grande utopie de la voiture volante maintes fois déclinée dans les concept-cars des années ’50, le Terrafugia Transition ne peut s’envoler que d’un aéroport.
Certes, même en disposant d’une ligne droite sacrément déserte de plusieurs kilomètres, il serait impossible de décoller tous les matins pour aller bosser en évitant les bouchons.
En effet, ce genre d’engin n’est (et ne sera) autorisé à s’envoyer en l’air, que sur des aéroports conçus pour ça, ce qui laisse penser qu’un hélicoptère est mille fois plus pratique !
N’empêche que l’objectif de produire des voitures volantes n’est pas nouveau et que certains poursuivent encore ce rêve.
C’est le cas de ces 5 créateurs (diplômés du MIT) du Terrafugia “Transition“, qui ont réussis à quitter le bitume et à monter au septième ciel…
Le Terrafugia “Transition” est un biplace hybride qui passe du statut de voiture à celui d’avion en 30 secondes.
Le premier vol ressemblait plus au saut des Frères Wright qu’à du Charles Lindberg…, mais ce fut un premier pas que vous pouvez découvrir en vidéo ci-dessous.
On a donc besoin de 2 permis : un “de conduire“, l’autre “de vol” pour utiliser l’engin.
On ne dira plus conduire comme un manche mais conduire avec un manche !
Fébrilement, mais sans tâtonner, il mit le circuit électrique en tension.
La grande inconnue se situait au niveau du vol !
Le sifflement aigu des centrales le rassura.
La pompe électrique sur “on“, un cliquetis bienveillant confirma le flux du carburant.
Il n’avait pas refermé la porte tant l’odeur d’essence envahissait l’habitacle.
Il avait les pupilles dilatées autant par la nuit que par la peur de l’inconnu.
Le rythme du cliquetis se ralentit et annonça la fin du gavage.
Quelques injections, un poil de gaz et son index pressa la touche du démarreur.
Allait-il démarrer ?
Ces gestes-là, il les avait fait des milliers de fois dans la cabine de peinture.
Par ailleurs, il totalisait plusieurs milliers d’heures de vol sur le simulateur de son PC.
Malgré tout, il continuait à nourrir sa passion en survolant virtuellement le monde.
Il avait mémorisé plusieurs plans de fuite en fonction des “événements” à venir.
Un plan vers le nord, un plan vers l’est, un autre vers le sud et un autre vers l’ouest…
Compte-tenu de la géopolitique du moment, c’était vers cette destination qu’il souhaitait partir.
Avant la “grande crise“, il avait eu l’occasion de peaufiner cette machine, mi-avion, mi-automobile, qui, réunis, affichait tous les avantages d’un fer à repasser et les inconvénients d’un avion en papier plié…
Tchouf, tchouf, tchouf.
L’hélice commença à brasser par saccades l’air chaud de la nuit.
Tchouf, tchouf, tchouf.
Le moteur ne démarrait toujours pas.
Au bout de 45 secondes, il cessa d’appuyer sur le démarreur.
Des gouttes de sueur perlaient sur le front du concepteur-pilote au fur et à mesure qu’il actionnait fébrilement la commande de gaz pour forcer le précieux liquide à gaver les cylindres.
Il sentit la sueur se glacer sous la combinaison… et pour la première fois, il se mit à douter de son entreprise.
Une longue modulation rauque déchira la nuit et souligna le côté tragique de la situation.
Une voiture prit le virage à la corde et manqua percuter l’avion.
Des invectives fusèrent, mais furent couvertes par l’avertisseur sonore.
Il fallait partir absolument.
Il essaya la procédure “moteur noyé” : plein gaz, mixture sur étouffoir.
Une faible clarté annonçait l’aube et découpait les bâtiments.
Les silhouettes mouvantes se faisaient plus précises.
Démarreur.
L’hélice reprit son moulinet hésitant et le moteur hoquetât.
Une fois, puis deux, puis commença à prendre vie sur deux ou trois cylindres.
Le tableau de bord et la verrière entrouverte vibraient sous les coups de boutoirs des pistons asynchrones. Vite, il fallait rouler, tant pis pour les checks…
Il me cria : “Allez Patrice, monte, on va au septième ciel“…
Je montais alors à bord, certain de participer à un moment unique de l’histoire…
En se frayant un chemin à travers les rues, il réussit à initialiser le GPS.
A la vue du Terrafugia “Transition“, la panique s’emparait des habitants, des gamins se disputaient des vêtements de protection chimique, des femmes couraient, un masque à gaz maladroitement plaqué d’une main sur le visage et tenant de l’autre des enfants hagards.
Psychose, volonté de se protéger, de ne pas mourir.
Un automobiliste descendit de sa Corvette avec une barre de fer prolongeant son bras.
Un motard nerveux ne put canaliser la puissance de sa machine et partit en glissade contre une voiture arrivant en sens inverse.
Il sembla au pilote avoir déjà vu ces images des dizaines de fois.
Les reportages TV sur la guerre, peut-être ?
A la masse et aux conditions du jour, le manuel de vol indiquait 280 mètres de distance de roulement et 535 mètres au passage des 15 mètres.
Il disposait de 300 mètres avant le premier passage-piétons surélevé qui barrait le “boulevard-piste“.
Au-delà la distance était suffisante pour prendre de la hauteur.
L’aiguille de température d’huile avait décroché du bas du cadran et il décida de ne pas attendre plus longtemps.
Une voiture de police arrivait à toute vitesse dans notre direction.
Un délateur de quartier avait sans doute fait son office.
L’histoire est un éternel recommencement.
Plein gaz, plein petit pas, plein riche.
Il vérifia les tours et la pression d’admission.
Il manquait quelques “pouces de mercure” pour assurer les 100 chevaux d’origine.
L’essence, sans doute.
Freins lâchés, l’autovion s’ébroua puis accéléra progressivement.
Il lui sembla que le temps s’était arrêté.
Dans sa vision périphérique il aperçut les acteurs de la rue figés dans leur position au passage de l’engin. Le badin flirtait avec les 80 km/h, il fallait attendre pour la rotation, éviter le sur-régime.
Le passage piéton surélevé approchait et l’autovion Terrafugia “Transition“, ne pouvait plus l’éviter.
Il osa un truc fou : il poussa instinctivement à fond sur le manche pour comprimer les amortisseurs avant et il profita de leur détente pour franchir l’obstacle en tirant promptement sur le manche.
Les souvenirs de motard tout-terrain du concepteur-pilote qui s’escrimait avec le volant et avec le manche, lui revinrent en mémoire.
Les roues avant décollèrent.
L’avertisseur de décrochage couina longtemps.
L’autovion parcouru encore une bonne distance sous l’effet de sol, puis péniblement pris un peu de hauteur.
A 150 pieds à l’altisonde, le pilote rétablit l’appareil en palier et commuta le pilote automatique en mode “maintien d’altitude“.
Penché, il essayait de deviner les immeubles et les arbres.
Il parvint à les éviter en effectuant des corrections de cap à la pinnule, sans toucher au manche.
Il lui était impossible de monter plus haut, l’autovion ne pouvait plus grimper…
Il lui fallait récupérer l’autoroute menant vers l’ouest.
Le survol parallèle de cet axe était moins dangereux, car il avait mémorisé tous les pylônes et lignes à haute tension en autant de way-points lors de reconnaissances en voiture.
Un oeil sur le GPS, un autre sur l’alti-sonde, il s’éloignait d’un danger dont il ignorait réellement la nature. Furtivement, il osa un regard en biais.
Des milliers de voitures zigzaguaient à notre poursuite sans jamais pouvoir se doubler.
En sens inverse, des gyrophares bleus et rouge fonçaient vers un désastre inconnu.
Notre trajectoire croisa celle d’un hélicoptère qui ébaucha un demi-tour pour nous poursuivre.
Il sembla hésiter… et repartit en sens inverse.
Après cinq minutes de saute-mouton dans la campagne, la conjonction de l’horizon et du ciel matérialisa l’immensité de l’absurdité de cet engin.
Le ciel bleu qui apparaissait par intermittence finit par laisser la place à une couche supérieure.
Il essayait de me rassurer en me disant que son pilotage ne pourrait pas être pris en défaut.
Le pilote naviguait au mieux entre deux couches, guidé par le GPS et le pilote automatique.
Les instruments étaient plus fiables que lui et il fallait leur faire confiance.
Cela faisait un quart d’heure qu’il volait ainsi en aveugle dans la ouate.
Il savait se situer géographiquement grâce à la carte déroulante, mais l’appareil était la proie à de perpétuelles corrections d’assiettes ordonnées par le pilote automatique.
Cramponné de la main gauche à la casquette, il essayait de la main droite de maintenir une assiette convenable.
L’autovion Terrafugia “Transition“, était la proie de terribles embardées…, telles qu’il ne pouvait déchiffrer l’aiguille du variomètre coincé dans l’extrémité de la graduation positive.
L’autovion montait inexorablement malgré l’assiette à piquer.
Le pilote réduisit le moteur et s’évertua à conserver les ailes à l’horizontale.
Il sentait le poids de son corps se plaquer sur le siège et commença à éprouver une peur communicative.
Jusqu’où cette ascension pouvait-elle nous mener ?
Au bout de quelques longues minutes, je sentis mon cœur se soulever.
L’aiguille du variomètre décrivit un mouvement inverse et l’altimètre déclina les altitudes précédemment atteintes.
Le concepteur-pilote remit les gaz et le moteur commença à ratatouiller et la pression d’admission s’écroula.
La loi des ennuis maximum se justifiait ici.
Le conservateur de cap, la bille aiguille, l’horizon électrique étaient inutilisables et seul le HSI du GPS alimenté par les piles donnaient la référence minimale.
En proie à un stress intense, il peinait à tenir l’autovion Terrafugia “Transition“, en ligne de vol.
Le moteur hoquetait toujours et on comprit soudain tous les deux que le réservoir était quasiment vide.
L’hélice brassait l’air, uniquement mue par la vitesse relative de l’avion.
L’altisonde ponctua par des bips répétés le passage des 500 pieds.
Le moteur ne redémarrait toujours pas et le sol approchait.
Une turbulence mal maîtrisée donna une incidence positive à l’appareil.
A 150 pieds du sol, le pilote et moi comprimes que nos vies allaient finir bètement.
Le souffle court, le cœur battant, le pilote se préparait à l’écrasement sur le sol invisible… et moi aussi…
Je revoyais ma vie en accéléré…
Le pilote eut alors le réflexe de réduire son taux de chute à trois cents pieds minute.
Il pensait que c’était le meilleur compromis entre la vitesse verticale et horizontale.
Mais à quel facteur de charge cette connerie de machine résisterait-elle à un écrasement mortel ?
Il ajusta la ceinture ventrale et s’arc-bouta entre le siège et la casquette du tableau de bord, guettant l’impact, lorsque l’aiguille de l’altisonde fit un bond fantastique de mille pieds en hauteur.
Les deux altimètres et le variomètre confirmaient la descente inexorable de l’appareil et ne cadraient pas avec la soudaine générosité de l’altisonde.
L’autovion Terrafugia “Transition” perça la base des nuages et le pilote découvrit qu’il survolait maintenant l’aérodrome d’ou nous étions partis…
Il ne put s’empêcher de réprimer un cri de joie et obliqua en suivant le lit du fleuve.
“Vous avez vu, Patrice, on est sauvé !”
Une faible modulation lugubre de ma gorge répondit à son exaltation…
L’hélice reprit une rotation normale instantanément et il dut trimer l’avion pour maintenir une trajectoire horizontale.
Il se ressaisit : pompe électrique en marche… plein riche…plein petit pas… et actionna le démarreur.
Il exultait et rendait grâce à la providence.
Il contourna la ville à distance respectable afin de ne pas attirer l’attention et suivit le ruban de bitume.
Au bout de quelques minutes, il distingua un bloc de trois maisons.
Parmi elles, se détachait nettement l’auvent caractéristique d’une station-service.
L’endroit semblait désert, hormis un troupeau de chèvres qui broutaient en bordure de route.
Le vent calme et la chaussée suffisamment droite et large conféraient une piste acceptable.
Le pilote réduisit les gaz, sortit les volets et décrivit une PTU magistrale pour se stabiliser en finale à 300 pieds.
La lumière du soleil le gênait et il lui était difficile d’apprécier l’état de la route.
Il ressentait néanmoins une certaine exaltation à vivre cet instant, il sentait qu’il vivait là une aventure inespérée… et moi aussi !
L’avertisseur de décrochage grinçait par intermitence et la machine refusait obstinément le sol.
Un homme était assis près de la pompe à essence.
Il se leva comme un diable lorsqu’il aperçut l’autovion Terrafugia “Transition” en approche.
Ses hurlements et ses gesticulations firent sortirent un nombre insoupçonné de personnes qui se massèrent en spectateurs.
Le pilote comprit que la distance nécessaire au ralentissement était réduite.
Il freina énergiquement et le tableau de bord fut animé de trépidations inquiétantes.
Le Terrafugia “Transition” parvint à terminer sa course…
Nous étions sauvés !
Il hésita à la refermer et se mettre en route, mais comprit qu’il n’en avait plus le temps.
Le pilote coupa tout de suite le moteur et ouvrit sa porte, ce qui sembla donner le signal d’assaut à la populace.
Encore sanglé dans l’avion, hébété de fatigue, je ne savais comment réagir face à cette horde déchaînée qui fonçait vers l’autovion Terrafugia “Transition” en hurlant !
Un adolescent édenté fut le premier à atteindre l’avion.
Je ne comprenais pas ce qu’il disait, mais le gamin semblait très heureux de notre retour.
Force était de constater que les démonstrations bruyantes n’avaient rien de belliqueuses.
J’étais submergé de mains qui me tapotaient sur l’épaule, un peu à la manière des spectateurs encourageant les coureurs cyclistes à la “belle époque“… ou comme Charles Lindberg après avoir traversé l’Atlantique !
Conclusion de l’aventure…
Le Terrafugia “Transition“, est un biplace sous motorisé qui monte plus par l’opération du Saint-Esprit que par l’effet de la portance de ses ailes.
Il dispose d’une charge utile si réduite que l’on se demande si les concepteurs on vraiment eu l’idée que des pilotes pouvaient embarquer avec de l’essence…
Doté d’un empennage étrange, il sort aussi difficilement d’une vrille qu’il a tendance à y entrer tant le nez se met à glisser à gauche quand on est proche de l’incidence de décrochage.
Heureusement pour lui que ses quatre roues absorbent les erreurs d’arrondi des pauvres hères qui le pilotent, surtout si en plus, ils oublient de décraber suffisamment tôt.
Avec son CX à faire pâlir un mur de brique et des accélérations dignes d’une limace déshydratée, il ne dispense aucun plaisir de vol, si ce n’est la satisfaction d’avoir réussi à décoller.
C’est toutefois ce qui se fait de mieux pour s’entraîner à faire une entrée atmosphérique comme sur la navette spatiale.
Un encadrement à bord de cette machine ressemble à une chute plus qu’à un vol plané.
La finesse est proche de 1, ce qui n’est pas glorieux quand on sait que c’est à peine mieux que celle de mon fer à repasser quand il tombe de ma table.
Par miracle le responsable de l’ergonomie n’était pas aussi manchot que ses collègues et a pensé à établir une répartition logique des instrument et des contacts que l’on rencontre rarement chez les autres machines.
Des ailerons ridiculement petits et pourtant sans doute conçus pour être manœuvrés à l’aide de systèmes hydrauliques industriels.
Il faut aimer le gars qui vole avec vous car on dirait que les concepteurs aimaient la promiscuité.
Coéquipier à l’hygiène douteuse s’abstenir.
Ce défaut devient une qualité quand vous embarquez une personne du sexe opposé dont vous aimeriez vous rapprocher.
Et puis on l’aime cette verrière à vision presque totale sous laquelle on cuit comme un oeuf à la coq dans une cocotte.
Les lignes de commandes réagissent un peu comme certaines administrations.
En gros on bouge le manche télescopique-repliable qui téléphone aux câbles de se bouger, ceux ci envoient un fax aux poulies qui préviennent les surfaces de commande via un mémo qu’il va peut-être falloir se bouger les tôles.
C’est gros, sous-motorisé, une ergonomie à la semeur de blé.
Ca dérape de tous les côtés à tel point que l’on a l’impression de piloter un planeur très bruyant…
C’est simple, je suis sûr qu’il existe des ULM pendulaires capables de le griller à la course.
Le gars qui s’est chargé de l’ergonomie était un très grand malade mental.
Voilà les petits !
On aime les choses pour leurs qualités et on les adore pour leurs défauts…
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