Un Curtiss P-40 Kittyhawk retrouvé en Egypte…
L’épave d’un avion de chasse britannique disparu en pleine seconde guerre mondiale, en juin 1942, vient d’être découverte très bien conservée au milieu des roches et des sables d’un désert de l’ouest de l’Egypte.
Des recherches doivent désormais être entreprises pour tenter de retrouver le corps du pilote, un sergent âgé de 24 ans, qui a vraisemblablement trouvé la mort en cherchant en vain de l’aide dans cette région inhabitée.
L’avion de la Royal Air Force (RAF), un P-40 Kittyhawk de fabrication américaine, a été récemment découvert lors d’une mission d’exploration minière.
Soixante-dix ans plus tard, l’appareil est “pratiquement intact, et dans un état de conservation étonnant”, a indiqué samedi à l’AFP l’attaché militaire de l’ambassade britannique au Caire, le capitaine Paul Collins, sans préciser sa localisation exacte.
“L’avion a peut-être été victime d’une avarie ou d’une panne de carburant qui l’a contraint à un atterrissage de fortune, visiblement effectué dans des conditions “impeccables”, a-t-il ajouté.
Son pilote, le sergent Dennis Copping, a quitté l’appareil en emportant la radio, probablement dans une tentative désespérée de trouver du secours dans cette région isolée, située à plusieurs centaines de kilomètres du premier village.
Des démarches ont été faites auprès de l’armée égyptienne pour qu’une mission soit envoyée à la recherche du corps dans cette zone rendue aujourd’hui dangereuse par des trafics avec la Libye et le Soudan voisins.
“Le pilote avait 24 ans, il était en bonne forme, il a pu marcher loin mais se serait perdu”, estime le capitaine Collins, qui estime que l’accident a sans doute eu lieu dans l’après-midi, aux alentours de 16H00.
“On ne saura peut-être jamais ce qui s’est passé, mais il a probablement de la famille quelque part et il faut chercher à résoudre cette question”, a-t-il ajouté.
Des démarches vont également être entreprises pour sortir l’épave du désert, et la rapatrier en Grande-Bretagne.
“Nous devons maintenant comment transporter l’avion”, affirme le capitaine Collins.
Selon David Keen, un historien du musée de la RAF à Hendon, près de Londres : “pratiquement tous les avions qui se sont écrasés durant le seconde guerre mondiale –et il y a en eu des dizaines de milliers– se sont brisés de telle manière que l’on n’en retrouve que des morceaux, souvent dispersés sur de grandes étendues”.
“Ce qui fait la particularité de cette épave, c’est qu’elle semble complète, et qu’elle soit restée à la surface du désert si longtemps, comme préservée du temps”, a-t-il déclaré à la BBC.
L’avion faisait partie des forces britanniques du général Montgomery, mobilisées pour combattre l’Afrika Korps de l’Allemand Rommel en lui barrant notamment la route d’Alexandrie, ainsi que celle, plus à l’est, du stratégique canal de Suez.
La côte entre la Libye et l’Egypte, jalonnée de sites et de cimetières militaires, a connu des batailles parmi les plus décisives de la seconde guerre mondiale, notamment à Tobrouk (Libye) et el-Alamein (Egypte).
Il traîne une réputation d’avoir été un avion de chasse dépassé et surclassé par ses adversaires, ce qui provoqua même une enquête après la Seconde Guerre mondiale, visant à déterminer pourquoi il avait été maintenu envers et malgré tout en production.
Le Curtiss P-40 Warhawk fut le troisième avion de chasse des États-Unis par la production, il était le dernier développement de la série des chasseurs Curtiss Hawk, et vola pour la première fois en 1938.
Il semble plutôt avec le recul que ses pilotes eurent à combattre dans des conditions difficiles qui ne permirent pas à l’avion de briller comme certains modèles postérieurs.
Il eut une importance certaine dans les opérations du milieu de la Seconde Guerre mondiale, pour la simple raison que :
– le P-39 Airacobra, son concurrent le plus direct, déçut cruellement les espoirs mis en lui ;
– le P-47 Thunderbolt ne fut disponible, et en petit nombre pour commencer (partagé de plus entre l’Europe, la Méditerranée et le Pacifique !) qu’au printemps 1943… et qu’il montra vite qu’en chasseur pur il laissait à désirer ;
– le P-51 Mustang ne fut pas disponible comme chasseur avant décembre 1943 (il l’était en petit nombre depuis le printemps pour la reconnaissance et l’appui en tant que F-6 et A-36).
Bien que peu performant en altitude, du fait de son moteur, il servit très honorablement pendant la plus grande partie du conflit, grâce à son faible coût, sa grande facilité de maintenance et sa grande robustesse.
Tout cela fit que le P-40 resta donc par la force des choses jusqu’à l’automne 1943 le seul chasseur valable et disponible en grand nombre de l’aviation américaine (qui ne l’engagea jamais sur le front d’Europe du Nord, alors qu’elle fit un essai catastrophique avec le P-39).
Pour les Britanniques et les autres nations du Commonwealth, il fut connu successivement comme Tomahawk, puis Kittyhawk.
Il reste célèbre pour avoir été l’avion des Tigres volants de la future 14th USAAF engagés en Chine et il fut aussi l’appareil de nombreux as de plusieurs pays.
Les derniers exemplaires à servir dans une force aérienne furent brésiliens, ils ne furent mis à la retraite qu’en 1958.
La RAF a reçu ses premiers Tomahawk I, en septembre 1940.
L’avion fut rapidement considéré comme impropre au combat, du fait du manque de blindages et de réservoirs auto-obturants, mais vu l’urgence de la situation, en pleine bataille d’Angleterre, les appareils seront malgré tout versés, provisoirement, au sein des unités de combat mais ne seront pas engagés.
La menace écartée, l’avion sera alors rendu à des tâches d’entraînement avancé.
Les Britanniques commanderont par la suite 110 Tomahawk IIA, puis ils achèteront 930 Tomahawk IIB, livrés en quatre lots.
Avec l’entrée en guerre de l’Union soviétique, le gouvernement britannique, va décidé de lui fournir 23 Tomahawk IIA et 195 Tomahawk IIB, à la fois directement à partir des États-Unis et en puisant dans sa réserve constituée en Angleterre en prévision d’un éventuel débarquement allemand.
6 IIB, sont aussi fournis à l’Armée de l’air égyptienne et un certain nombre du même modèle à la Turquie pour favoriser sa neutralité.
100 Tomahawk IIB, constitueront les premiers avions des Tigres volants, en Chine.
De plus, un Tomahawk IIA, sera affecté au Canada, pour l’entraînement, et 31 B seront perdus en mer lors de leur transit.
Avec l’arrivée des Tomahawk II, le nombre d’unités qui emploient le chasseur américain va augmenter, les escadrilles 2, 26, 73, 112, 136, 168, 239, 241, 250, 403, 414, 430 et 616 de la RAF emploieront alors l’avion.
Les forces des autres pays du Commonwealth, commenceront aussi à utiliser l’avion : la Royal Australian Air Force au sein de ses 3e et 450e escadrilles et la South African Air Force, dans ses 2e et 4e.
La plupart de ces unités étaient déployées en Égypte et au Moyen-Orient.
La première utilisation au combat, aura lieu, lors de la révolte irakienne, du 2 mai 1941, le 250e squadron fournissant, 2 Tomahawk d’escorte aux bombardiers attaquant la base aérienne de Palmyre, où étaient parqués les avions allemands qui transitaien par le Liban.
L’engagement suivant aura lieu, lors de la campagne contre le Liban vichyste, pendant laquelle, le 3e squadron sud-africain, détruira plusieurs Dewoitine D.520, le 8 juin, puis deux Ju-88, opérant de la Crète, le 12 juin.
L’intervention de cette escadrille donnera l’avantage à la RAF sur ce front, tant par la supériorité en combat aérien du P-40 sur le D-520 français que par son emploi dans les mitraillages au sol, que les chasseurs français ne pratiquaient pas.
Pendant ce temps, le 250e squadron en Égypte, s’adjugera un avion de reconnaissance italien, et au cours de l’été il sera renforcé par le squadron 112 avec des Tomahawk II, pour remplacer ses Gloster Gladiator perdus en Crète.
C’est cette unité qui aura l’idée de peindre les premières gueules de requin sur l’avion, décoration qui sera reprise plus tard par les Tigres volants.
Au combat, le Tomahawk II se révèlera supérieur au Messerschmitt Bf 109 lors des combats à basse altitude, mais au-dessus de 5000 mètres son compresseur le pénalisait trop.
Sur le front africain, par contre il était de plus opposé surtout à des Fiat CR.42 Falco et Fiat G.50 Freccia nettement inférieurs, si bien que certains pilotes, comme Neville Duke, obtiendront de jolis palmarès.
L’Australien, Clive Caldwell par exemple, obtiendra 20 victoires sur le Curtiss P-40 Kittyhawk…
Philou
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