Avatar… Positif…
Realisation: James Cameron
Impossible d’avoir échappé au buzz Avatar, le nouveau film de James Cameron, en phase de battre le record d’entrées de Titanic (du même auteur).
Il s’est d’abord illustré par un marketing malin et efficace.
Une jolie bande annonce suivie quelques semaines plus tard par une sélection de 15 minutes, diffusée en salles ; des affiches à chaque coin de rue ; un Cameron pas avare d’interviews vantant les mérites des nouvelles technologies utilisées et tentant de nous convaincre que son film était le fil rouge de sa vie…, on y aurait presque cru.
Terminator 1,2,3 , Rambo 2, The abyss…, cette filmographie remplie de succès commerciaux n’en est pas moins teintée de médiocrité scénaristique et la réalisation plutôt banale du Canadien cède souvent à la facilité.
On ne parlera même pas de Titanic, film naïf, qui nous dévoilait toute son exiguïté lorsqu’on le comparait au chef d’œuvre du même nom de Herbert Selpin sorti en 1943.
Pourtant avec Avatar, Cameron signe son meilleur film, c’est indéniable.
Dès les premières minutes on se retrouve bluffé par la planète Pandora, sa beauté se dévoile tout au long de l’aventure, à travers quelques scènes que l’on ne peut que contempler.
Les nouvelles technologies permettent aussi à Cameron de cacher la faiblesse de sa réalisation derrière un délire visuel somptueux.
La création de l’univers d’Avatar est sans aucun doute la plus grande réussite de ce film.
Cameron souhaitait créer un macrocosme de toutes pièces, comme Star Wars… et le résultat est impressionnant.
Si le monde d’avatar est moins riche que celui de Star Wars, il est surtout très cohérent et aucun détail n’est laissé au hasard ; l’immersion est totale face a ces Na’vi ayant leur propres rituels, leur gestuelle et leurs critères de beauté.
Ils nous font immédiatement penser à une quelconque tribu indigène aperçue dans de nombreux reportages télés.
Et lorsque l’on s’attarde sur l’histoire, le parallèle avec les Indiens d’Amérique est flagrant, grâce a son scénario inspiré de Danse avec les loups…, Pocahantas ou encore Dune.
En effet, le célèbre roman de Frank Herbert utilisait déjà ce principe : créer les bases d’un monde qui sera exploité dans divers films, livres, jeux vidéos ou tout autre support.
Au fond, c’est un peu le problème de cette œuvre, cette impression qu’on cherche à tout prix à nous vendre ce long métrage, un pur produit de la machine hollywoodienne.
Ce marketing omniprésent, ce but avoué de chercher à vendre, cette date de sortie située juste avant Noël mais surtout en pleine crise climatique, sont assez nauséabonds.
Je me permet de voir là une intention claire de Cameron ; derrière son excuse de la technologie, ne visait-il pas simplement le sommet de Copenhague ?
Il a affirmé que c’est en voyant le premier Seigneur des anneaux (2001) qu’il a compris que la technologie était suffisamment évoluée…, pourquoi avoir attendu 2007 pour commencer le tournage ?
Une sortie qui fait suite aux différents films européens sur l’écologie (Le syndrome du Titanic…, Home…, Nous resterons sur Terre…, etc…).
Son scénario emprunté et sa morale environnementaliste relativement pessimiste, ne seraient pas un problème si elles n’étaient pas si naïves et manichéennes.
Avatar correspond donc avant à toute la révolution visuelle annoncée.
Ce projet cher à Cameron lui a permis de se libérer dans la création de ce monde haut en couleur et au bestiaire varié.
Malheureusement l’œuvre est gâchée par le marketing trop prononcé, péché mignon de Cameron, qui nous privera des maigres surprises de la trame principale pour nous l’avoir dévoilée avant la sortie.
Notons que l’habituelle charge émotionelle chère à l’auteur, réussit à s’éclipser lors de quelques scènes qui permettent d’éviter de sombrer dans le sentimentalisme de Titanic.
Enfin la 3d, si elle apporte indéniablement un plus, n’est pas aussi poussée que dans d’autres film récents (Le drôle de Noël de Mr Scrooge, par exemple)…
Francis Perouse
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