Charlot, figure mythique et universelle !
Charlie Chaplin (1889–1977) est considéré comme l’un des plus grands génie que le cinéma a porté en son sein.
Associée à tout jamais au cinéma muet, sa carrière ne comprend “que” onze longs-métrages…
Biographie sommaire
Charlie Chaplin est né à Londres en 1889.
Dès son enfance, il participe à des comédies musicales, son enfance est d’ailleurs difficile, pauvreté et précarité étant son quotidien.
En 1912, à 23 ans, il s’installe aux Etats-Unis.
1914 est une année clé, elle voit naître le personnage de Charlot avec le court métrage :“Charlot est content de lui” (Kid Auto Races at Venice).
Chaplin s’approprie définitivement le personnage de Charlot en devenant réalisateur.
Charlot sera le héros de plus de 70 films en tout.
A noter que le personnage évoluera, prenant avec les années plus de profondeur et de complexité.
En 1918, Chaplin crée son propre studio.
En 1919, il fonde avec D.W. Griffith, Douglas Fairbanks et Mary Pickford la société de production United Artists Corporation, qui finança ses plus grands films.
Le cinéma de Chaplin prit peu à peu une dimension sociale et politique : “Les temps modernes” (1936) fait figure de tournant à cet égard..
Chaplin démontre avec ce film comme avec les autres qu’il est au cœur des préoccupations de son temps, qu’il est un cinéaste social, d’une générosité sans égal !
Le fordisme vu par Chaplin, cela donne une comédie acerbe mais drôlissime…
Celà commence par un plan extraordinaire et audacieux.
Un troupeau de moutons (dont un est noir..) sort du souterrain d’une ligne de métro et laisse place en fondu à une foule d’asservis…
Charlot est le mouton noir !
Celui qui n’arrive pas à rentrer dans le moule.
Il y a ces scènes délicieuses ou il fume dans les toilettes de l’usine avant que Big Brothers n’apparaissent sur l’écran pour le sermoner, celles ou il est sur sa chaîne, en retard à serrer dans le sens inverse des boulons qui ne servent à rien, celle ou on lui fait essayer une machine destinée à écourté les temps de ” flânerie “ des employés dans un objectif évident de rentabilité…
Et la machine qui ” dérape “.., la scène ou Charlot est pris dans l’engrenage etc etc…
” Les temps modernes “ est un film muet…
Chaplin ne voulait pas se conformer er faire comme tout le monde du cinéma parlant.
D’autres grand artistes muet, Buster Keaton le premier mais pas seulement, n’ont su s’adapter à cette évolution technique majeur et bouleversante.
Chaplin, malin comme personne, parce qu’il a promis un film parlé, livre une séquence grandiose, en toute fin, où il se met à improviser une chanson dans une langue inconnue.
Absolument magique !
La chanson est par ailleurs une des plus belle jamais composée (par Chaplin d’ailleurs !) pour le cinéma.
Et il y a ce sourire, probablement le plus beau de l’histoire du cinéma, de Paulette Goddard, (avec celui aussi de Marylin ) pour l’ultime plan du film. Un sourire en guise d’espoir…
A partir de la fin des années 1940, Chaplin fut soupçonné puis publiquement accusé de sympathie communiste…
L’Amérique de la “Chasse aux sorcières” et de “l’American way of life” ne lui pardonne rien, et les biens-pensants finissent par boycotter ses films.
“Monsieur Verdoux” (1947) fut un échec commercial aux Etats-Unis, tout comme le sublime : “Les Feux de la rampe” (1952).
“Un Roi à New York”, tourné en Angleterre, fit lui carrément scandale.
Ni la presse ni le public américains n’épargnèrent celui qu’ils avaient autrefois adulé…
En 1952, Chaplin retourna en Europe puis s’installa en Suisse.
Il ne revint qu’une seule fois aux Etats-Unis, afin de recevoir un oscar d’honneur, son permis de séjour était valable pour… deux mois.
Chaplin mourut en 1977 en Suisse, à Corsier-sur-Vevey à l’âge de 88 ans.
Chaplin, un cinéma intemporel !
Chaplin est éternellement associé au cinéma muet et au personnage de Charlot.
Charlot, avec son pantalon trop large, ses chaussures trop grandes, son chapeau poussiéreux et sa canne en bambou, est un personnage qui, encore aujourd’hui, est même devenu un mythe.
A travers Charlot, c’est toute l’inventivité comique de Chaplin qui s’exprime.
Chaplin était réellement un génie du rire.
Pour les séquences comiques de ses longs métrages, Chaplin avait seulement un canevas, pour le reste il improvisait en laissant la caméra tourner.
Il “écrivait avec la caméra”.
A noter que la dernière séquence comique de Chaplin nous fut donnée par “Les Feux de la rampe”, dans laquelle Chaplin et Buster Keaton, maintes fois comparés, sont enfin réunis pour un moment d’anthologie.
Mais Charlot ne fut pas que cela, il ne fut pas qu’un “bouffon” destiné à faire rire les gens.
Dans “The Kid”, il recueille un enfant abandonné, dans “Le Cirque” il se sacrifiera pour la fille qu’il aime, dans “Les Lumières de la ville” il aidera une fleuriste atteinte de cécité à retrouver la vue, dans “Les Temps modernes” il portera secours à une orpheline.
A travers Charlot, Chaplin pointe du doigt de manière ô combien drôle et poétique à quel point les hommes peuvent se montrer arrogants, égoïstes et ingrats…
Charlot, enfin, est un être profondément complexe, beaucoup de ses gestes participent d’un réflexe de survie…
Autre dimension fondamentale, la dimension sociale : Charlot est un être esseulé dont l’une des aspirations profonde est de s’intégrer à la société.
“Les temps modernes” marque un tournant dans la carrière de Chaplin.
Pas seulement parce que le film marque la dernière apparition de Charlot, mais aussi parce que le cinéaste aborde pour la première fois de manière directe des enjeux sociaux voire politiques d’importance.
En guise d’effort de guerre, Chaplin tournera “Le Dictateur”, qui tourne en dérision le personnage d’Adolf Hitler.
“Monsieur Verdoux” et “Un Roi à New York”, sont les films les plus directs et les plus engagés de Chaplin ; la société américaine dans son ensemble y est attaquée.
Un Chaplin plus militant, donc, qui substitue aux belles histoires des messages à portée sociale et politique.
A la fin de sa carrière, Chaplin se laissera totalement submergé par son aigreur vis-à-vis des Etats-Unis.
Il tentera d’expulser cette aigreur dans ses derniers films à travers de longues tirades à moitié philosophiques.
On le sent complètement désabusé, mais ce passage progressif de la comédie burlesque au pamphlet politico-social contribue au final à faire de la carrière de Chaplin quelque chose d’unique !
“Unique”, c’est le mot qui vient à l’esprit quand on évoque Chaplin !
Réalisateur très en avance sur son temps, comédien de génie, scénariste d’exception, et compositeur de tous les thèmes musicaux de ses films, Chaplin était un auteur, un vrai, c’est-à-dire qu’il contrôlait tout de son film du début à la fin.
“Unique”, c’est aussi le ressenti que l’on a quand on regarde un film de Chaplin.
“Unique”, c’est également le meilleur mot pour qualifier l’intensité de son œuvre.
Le cinéma de Chaplin avait ceci de génial qu’il s’adressait à tout le monde, cinéphiles avertis comme simples amateurs de belles histoires, enfants comme adultes, européens comme africains.
Tous les longs métrages de Chaplin, de “The Kid” aux “Temps modernes”, sont des bijoux universels et intemporels !
En toute subjectivité, on peut essayer de dégager trois films de la filmographie de Chaplin.
Tout d’abord “The Kid”, car c’est son premier long métrage, et qu’il annonce avec panache le ton des prochains films.
Ensuite “Les Lumières de la ville”, car c’est probablement le film le plus abouti de Chaplin.
Enfin “Les Feux de la rampe”, qui résonne comme le film testament de Charlie Chaplin…
Ils ont dit :
Jean-Luc Godard :
“Il est au-dessus de tout éloge, puisque c’est lui le plus grand. Le seul cinéaste en tout cas qui peut supporter le qualificatif si fourvoyé d’humain”.
François Truffaut
“Charlie Chaplin, abandonné par son père alcoolique, a vécu ses premières années dans l’angoisse de voir sa mère emmenée à l’asile, puis lorsqu’on l’y emmenait effectivement, dans celle de se faire rafler par la police, c’est un petit clochard de neuf ans qui rasait les murs de Kensington Road. Si Chaplin n’est pas le seul cinéaste avoir décrit la faim, il est le seul à l’avoir connue, et c’est ce que ressentent les spectateurs du monde entier”.
Charles Chaplin à propos de lui-même :
“Je n’ai pas eu besoin de lire des livres pour savoir que le grand thème de la vie, c’est la lutte et aussi la souffrance. Instinctivement, toutes mes clowneries s’appuyaient là-dessus “.
Charles Chaplin à propos de Charlot :
“Ce personnage a plusieurs facettes : c’est en même temps un vagabond, un gentleman, un poète, un rêveur, un type esseulé, épris de romanesque et d’aventure. Il voudrait vous faire croire qu’il est un savant, un musicien, un duc, un joueur de polo, mais il ne dédaigne pas ramasser des mégots ni chiper son sucre d’orge à un bébé”.
Si les films de Charlie Chaplin restent intemporels avec certaines histoires encore fortes d’actualités, l’humour tarte à la crème avec l’acteur loufoque nonmé Fields a bien vieilli et je ne peux croire que celui-ci me fasse encore rire ou pleurer, ou les deux en même temps (même s’il fait preuve de cruauté envers les enfants… ) comme un film avec “Charlot”…, que ce soit dans “Le Kid”, ” Les temps Modernes”, “Les lumières de la ville” ou encore “Les feux de la rampe” ( Limelight ), chef-d’oeuvre bouleversant ou l’on peut voir pour la première fois l’acteur dans l’agonie d’un vieil homme tout le long de cette magnifique histoire qui raconte la gloire et la déchéance d’un ex-grand clown veillissant qui ne fait plus rire personne et mourir en fin de son dernier spectacle sous des ultimes appaludissements de ce public qui n’est plus le sien…
Si je devrais placer un de ses meilleurs rôles et le plus attachant que j’ai vu au cinéma, il serait sans aucun doute dans le classement de mes films préférés tant il déborde d’humanité, on peut y appercevoir un non moins grand, tel Buster Keaton en un clin d’oeil symbolique, cruel comme le temps qui passe…et pour les connaisseurs, voir ses enfants au tout début du film.
Le jeu de Charlie Charplin et la musique est plus qu’émouvant, il vous arrache de vrais sanglots, même si vous ne voulez pas écouter les violons…
“Les Feux de la Rampe” est un poème touchant, qui déborde de tendresse et de romantisme.
Un poème que le plus commun des mortels se doit de connaître, car cette oeuvre ne ressemble pas du tout à tout ce que son auteur avait su si habilement concevoir jusqu’à sa disparition, seul point commun avec Fields, le jour de sa mort, un jour de Noël…
“J’ai pardonné des erreurs presque Impardonnables,
J’ai essayé de remplacer des personnes Irremplacables,
et oublier des personnes Inoubliables…
J’ai agi par impulsion,
J’ai été déçu par des gens que j’en croyais incapables,
mais j’ai déçu des gens aussi,
J’ai tenu quelqu’un dans mes bras pour le protéger,
J’ai ri quand il ne fallait pas,
Je me suis fait des amis éternels,
J’ai aimé et je l’ai été en retour,
Mais j’ai été aussi repoussé,
J’ai été aimé et je n’ai pas su aimer,
J’ai crié et sauté de tant de joies,
J’ai vécu d’amour,
Et fait des promesses éternelles,
Mais je me suis brisé le coeur tant de fois,
J’ai pleuré en écoutant de la musique, en regardant tant de photos,
J’ai téléphoné juste pour entendre une voix,
Je suis déjà tombé amoureux d’un sourire,
J’ai déjà cru mourir par tant de nostalgie et,
J’ai eu peur de perdre quelqu’un de très spécial,
que j’ai fini par perdre,
Mais j’ai survécu !
Et je vis encore !
Et la vie je ne m’en passe pas…
Et toi non plus tu ne devrais pas t’en passer. Vis !
Ce qui est vraiment bon, C’est de se battre avec persuasion,
Embrasser la vie et la vivre avec passion,
Perdre avec classe et vaincre en osant !
Parce que le monde appartient à celui qui ose !
Et la vie, c’est beaucoup trop
pour être insignifiante”
Charlie Chaplin