“Ci-gît Paul Newman car ses yeux sont devenus marrons”…
C’est ce qu’a dit et imaginé Paul Newman comme épitaphe sur sa tombe,
un acteur qui ne manquait pas d’humour ni de générosité !
Non, le plus beau vieux du cinéma a su garder son beau regard azur jusque dans ses derniers films, encore une des dernières vraies stars est partie rejoindre le panthéon de quelques acteurs uniques.
Il y en a qui préfèrent Newman et d’autres qui ne supportaient pas la testostérone de Brando…, la puissance de jeu était différente ( souvent un peu de sur-fait dans certains rôles ) ainsi que des tempérament différents !
Sa beauté alliant avec sa gentillesse crevait l’écran..
Sa personnalité, son pouvoir de séduction, son intelligence des ambiguïtés, il les cultive, en bon adepte de Stanislawski, mais les intériorise… il est à l’opposé d’un chien fou charmeur et noceur comme Errol Flynn ou d’un compliqué comme Marlon Brando..
J’ai aimé l’acteur dans beaucoup de films, et particulièrement dans “Le Grand Saut” des frères Coen où il incarne un homme d’affaire cynique et cruel et dans “Luke la main froide”, l’insoumis qui ne veut terminer “entres hommes”…
L’homme en dehors des plateaux cinéma devait être attachant, 52 ans de mariage avec la même épouse dans le cinéma, c’est plutôt rare…
Comme le dit tous les médias, il a été considéré longtemps comme les plus beaux yeux bleus de Hollywood, nez parfait, bouche sensuelle, corps musclé et mince, une nuque à faire craquer “presque” toutes les femmes, telle une statue grecque parfois un peu trop lisse…
Mais son vrai talent éclatera dans quelques films dans la même veine que “Lucke la main froide” pour lui donner un côté plus complexe et plus fou..
Un extrait du film, mais cellui-là, un peu plus pour les mecs…
Paul Léonard Newman était né le 26 janvier 1925, à Cleveland dans l’Ohio, de père juif allemand et de mère hongroise catlholique, sa vie ne commenca pas sur les plateaux de cinéma mais dans le Pacifique, sous l’uniforme, pendant la seconde guerre mondiale, face aux Japonais…
Après avoir été blessé, il décide de faire du théatre, Paul Newman, intègre le célèbre Actors studio de l’école Strasberg et son premiers succès, il le remporte sur les planches, à Broadway, avec la pièce “Picnic” en 1953.
Le calice d’argent est son premier film, il s’y trouve mauvais et le fait savoir à son public par le biais d’une page de publicité dans la presse !
Son premier vrai succès au cinéma, il le rencontre deux ans plus tard en interprétant un boxeur paumé, Rocky Graziano dans “Marqué par la haine”, de Robert Wise avec un certain Steve Mc Queen…
Un rôle qui était destiné à James Dean..
Paul Newman va se marier deux fois, il aura élevé 6 enfants, dont un fils unique, Scott, né d’un premier mariage et mort à 28 ans (suicide) d’une overdose de drogue et d’alcool, très affecté, il va fonder “Le Centre Scott Newman” destiné à souligner les dangers de la drogue et de l’alcool chez les jeunes.
Une des rares photo de son fils Scott, en 1972
Il épousera en seconde noce Joanne Woodward, une actrice talentueuse avec qui il restera pendant cinquante ans..
Ils se retrouveront devant les caméras et se donneront la réplique entre autre dans “La Toile D’araignée”, de Stuart Rosenberg en 1962, ainsi que “Du Haut de la Terrasse“, autre film que j’ai beaucoup aimé…
Suivont dans le désordre… les succès, dont certains vont devenir des classiques : “Le Rideau déchiré “ d’Hithcock, le hors la loi dans ” Le Gaucher” d’Arthur Pen, pour ma part l’un des plus brillant réalisateur de son époque..
Mais, c’est en jouant dans le film de Richard Brooks, “La Chatte sur un toit brûlant”, avec l’incandescante Liz Taylor, que Paul Newman accède au statut de “sex-symbol” et de star internationale..
Paul Newman ne tarde pas à se lancer dans la mise en scène et réalise “Rachel Rachel”, en 1968, puis “Le clan des irréductibles”, en 1970 ainsi que le très remarqué “De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites”, en 1972.
Les “années Newman“, sont pourtant loin d’être terminées.
Il enchaîne les succès, dont certains vont devenir des classiques : “Butch Cassidy et Le Kid”
Ou encore avec “L’arnaque” et l’avocat au bout du rouleau dans “Le Verdict” de Sydney Lumet, le célèbre “Exodus” d’Otto Primiger ou il est Ari Ben Canaan, le capitaine du navire, décidé à sauver 600 juifs rescapés des camps et les emmener en Israël…
Parallèlement, Newman, se découvre une passion pour la course automobile à l’occasion du tournage de “Winning” (“Virages”, en français) dans lequel il joue le rôle d’un pilote aux 500 miles d’Indianapolis.
Icône du cinéma, Paul Newman a décidé de se lancer dans la course automobile à l’âge où la plupart des participants envisagent la retraite.
Malgré ses débuts tardifs il a su s’imposer comme un véritable pilote.
On retiendra entre autres sa deuxième place aux 24 Heures du Mans en 1979 sur une Porsche 935.
En 1977 il avait déjà décroché la troisième place aux 24 heures de Daytona et avait aussi raflé 4 titres de champion dans des courses nationales.
Véritable passionné il concrétise le culte qu’il voue à la course auto en créant en 1978 l’écurie Can-Am.
Le livre de Matt Stone retrace avec émotion la vie de ce fan qui a vécu sa passion jusqu’aux derniers instants de sa vie..
Il parviendra même à décrocher la deuxième place aux 24 heures du Mans, en 1979, au volant d’une Porsche 935 avec comme coéquipiers, Rolf Stommelen et Dick Barbour.
Il finira par créer sa propre écurie, la “Newman/Haas racing“, à laquelle collaboreront des pilotes renommés tels que Nigel Mansell ou Mario Andretti.
En 2005, à plus de 75 ans, il reprendra même le volant lors des 24 heures de Daytona, en compagnie de ses pilotes, le Français Sébastien Bourdais et Bruno Joqueira.
A partir des années 1980, Paul Newman tourne beaucoup moins.
Il rafle malgré tout l’Oscar du meilleur acteur en 1986 (après huit nominations infructueuses ) pour son rôle dans “La couleur de l’argent”, de Martin Scorsese.
Un film qui passera ce dimanche soir sur France 2.
On l’a revu dernièrement aux côtés de Tom Hanks dans “Les sentiers de la perdition”, en 2002.
Il a annoncé la fin de sa carrière au cinéma, en mai 2007.
C’était un “autre” amateur-passionné de “voitures rouges“…
Homme de cinéma, certainement, mais homme de coeur aussi, Paul Newman a fait des dons à hauteur de 120 millions de dollars, en 2005 et 2006, à diverses associations grâce à sa fondation, la “Newman’s Own Foundation Inc“.
Le couple Newman a également offert, sur sa fortune personnelle, près de 9 millions de dollars, en faveur des victimes de l’ouragan Katrina et pour le financement de l’obtention de bourses éducatives et artistiques à de jeunes enfants défavorisés.
Il avait lancé dans les années 1980 une ligne de produits alimentaires, incluant biscuits, vinaigrettes et sauces spaghetti à son effigie.
Ces bénéfices lui avaient permis de financer des organisations caritatives, notamment un camp de vacances pour enfants atteints du cancer.
Quelques très beaux films parmi beaucoup d’autres et l’excellent film des frères Coen en 1994, “Le Grand Saut” film cynique satyrique sur le monde de la bourse, des affaires et des grandes entreprises…
Pour “La Couleur de l’argent” de Martin Scorsese (1986) avec Tom Cruise, il avait reçu l’Oscar du meilleur acteur, un an après avoir été récompensé d’une statuette pour l’ensemble de sa carrière. En 1994, l’Académie des Oscars lui avait remis une nouvelle récompense au titre de ses activités humanitaires. Acteur engagé, il avait joué également un rôle important dans le Mouvement pour les droits civiques, participé à certaines campagnes du Parti démocrate et pris part à des conférences pour le désarmement nucléaire.
Une petite vidéo de “Butch kassidy et le Kid“…?
Derrière un grand monsieur, il y a toujours une femme formidable…