Cette chatte a des griffes…
À travers le regard d’une Cougar : la voie vers la libération sexuelle !
“Ma vie est devenue un terrain de jeu, et c’est exactement ce que je voulais”, écrit la photographe Liz Earls dans l’introduction de ce livre qui relate la manière dont la directrice des ressources humaines enrobée et plus vraiment jeune qu’elle était s’est transformée en aventurière du sexe, autoportraitiste et Cougar décomplexée.
Le précieux dictionnaire néologique en ligne Urban Dictionary définit la Cougar comme “une femelle de plus de 35 ans en quête active d’un mâle beaucoup plus jeune, plein d’énergie et prêt à tout”.
Pour Liz Earls, ce “tout” signifie qu’ils acceptent de l’aider à saisir la passion humaine dans sa crudité authentique.
À 40 ans, elle a perdu une cinquantaine de kilos, a démissionné et s’est lancée dans une nouvelle carrière de photographe érotique; depuis, Liz a conservé la trace de ses expériences sexuelles avec des dizaines d’hommes.
Son travail a été décrit comme une version “mûre” des Digital Diaries de Natacha Merritt, intensément personnelle, et sexuellement sans bornes.
Liz Earls a le sentiment qu’une femme qui consacre autant de temps qu’elle au sexe (quatre à six “séances” par jour, avec des partenaires multiples), crée autour d’elle une aura qui attire de nouveaux partenaires…, une sorte de cercle vertueux du sexe.
Les faits lui donnent d’ailleurs raison : les 250 photos de Days of the Cougar montrent Liz Earls en train de séduire des hommes âgés de 19 à 32 ans.
Lorsqu’elle a décidé de consacrer la deuxième moitié de sa vie au plaisir, elle a réalisé la chose suivante : “Si je me contentais de prendre des photos depuis les coulisses, de l’extérieur, je m’ennuierais. Il fallait que je ressente aussi les choses, pour y mettre tout ce que j’avais appris récemment sur ma sexualité”… Elle ne dévie jamais de ce principe, et explore tous les aspects de son désir pour les hommes jeunes dans des photos en noir et blanc ou en couleur, très graphiques, accompagnées d’extraits de son journal, ainsi que d’e-mails et de messages instantanés échangés avec ses jeunes proies.
Sexy, choquant, et étonnamment tendre, Days of the Cougar remet en perspective notre conception de l’âge et de l’attirance… et enthousiasmera ceux qui se sentent piégés par les attentes et les exigences de la société.
À propos de la photographe:
Liz Earls est née en 1961; elle a grandi à Alameda (Californie), en Nouvelle-Zélande et en Australie.
Après un mariage précoce et deux enfants, elle a occupé différents postes administratifs avant de s’embarquer dans une nouvelle vie faite de luxure et de photo érotique en 2005.
Elle habite actuellement à Los Angeles, où elle rend compte de ses aventures sur son site Internet : www.fantasycapture.com.
À propos de l’éditrice:
Dian Hanson est née à Seattle en 1951 ; pendant 25 ans, elle a dirigé différents magazines masculins parmi lesquels Puritan, Juggs et Leg Show, avant de prendre la tête de la collection sexy de TASCHEN en 2001.
Parmi les nombreux ouvrages qu’elle a signés pour TASCHEN, citons Vanessa del Rio: Fifty Years of Slightly Slutty Behavior, Tom of Finland XXL et le Big Butt Book.
Elle vit à Los Angeles.
C’est l’histoire d’une renaissance, résumée dans un livre au titre un peu agressif : Days of the cougar, le journal intime et visuel d’une aventurière du sexe, publié aux éditions Taschen.
Dans ce recueil de photos “sur le vif”, on voit une femme âgée que des hommes, souvent jeunes, enlacent avec tendresse et fureur…
Elle a le corps abîmé mais le visage triomphant.
Les photos sont accompagnées d’un texte dense qui donne chaud au coeur, à lire comme une thérapie : oui mesdames, à n’importe quel âge, quelle que soit votre situation, il est possible de s’attirer les ardeurs d’hommes aimants…, de trouver dans le sexe une forme d’épanouissement telle que vous en sortez transformées.
L’histoire est vraie.
C’est celle de Liz Earls, une Américaine de la classe moyenne.
Elle s’était mariée à un homme qu’elle n’aimait pas, parce qu’elle était enceinte.
C’était ce qui se faisait, ce qu’il fallait faire, ce qu’il y avait de plus raisonnable.
Il arrive souvent qu’on croit être raisonnable en détruisant sa vie.
On reste en couple avec quelqu’un qui ne vous satisfait pas, par exemple…
Quand sa fille naît, Liz a pris 45 kilos.
Elle est si malheureuse qu’elle se dédie totalement à l’enfant.
J’ai adoré être une mère à plein temps, dit-elle, mais mon corps en est ressorti dévasté. Au milieu de ma deuxième grossesse, j’ai compris que je ne pouvais pas continuer à mentir à mon mari. Je me sentais terriblement coupable, mais même sans argent, sans boulot et nulle part où aller, j’ai dû partir. Quand j’ai finalement trouvé un endroit, j’ai fait un chèque en bois pour le décrocher.
Pour gagner sa vie, Liz garde des enfants chez elle et demande l’aide sociale.
Les bons alimentaires furent une bénédiction.
Elle accouche de sa deuxième fille puis commence, comme photographe de presse, à travailler pour un journal local à raison de 20 dollars par photo avant de s’inscrire dans une agence d’interim et de décrocher un poste de DRH.
La voilà embauchée dans une entreprise dont le patron (un beau jeune homme nommé Keith) lui fait un effet boeuf !
C’était la façon qu’il avait de me sourire, comme si je n’étais plus invisible, alors que je pesais toujours plus de 80 kilos. J’avais envie de lui faire plaisir.
S’investissant à fond dans son travail, Liz met les bouchées double et gagne vite du galon : 80 000 dollars par an.
Très vite aussi, elle décide de changer d’apparence.
J’avais 39 ans et je me suis dit : “Je ne veux plus être grosse. Je ne veux plus être grosse et avoir 40 ans”.
Elle entame un régime et s’inscrit à un club de gymnastique.
En huit mois, j’ai perdu 34 kilogs.
Elle est tombée amoureuse de son patron marié, mais qu’importe.
Keith aussi est amoureux.
Ils font des heures supplémentaires, passent des samedis entiers au bureau à se caresser et s’embrasser sans fin…, sans jamais sauter le pas.
Keith n’aime pas sa femme mais veut lui rester fidèle.
Pensant qu’il reste chaste à cause de leur relation de travail, Liz démissionne.
Elle marque le coup en allant voir un chirurgien esthétique.
A cause de ma perte de poids, ma peau et mes seins étaient horriblement détendus. Je faisais une heure de gymnastique chaque jour mais aucun séance de musculation ne pouvait faire disparaître l’excès de peau. J’étais très belle habillée, nue je ne ressemblais à rien.
Le chirurgien lui donne de nouveaux seins et lui aplatit le ventre.
J’ai convaincu ma mère de payer les 14.000 dollars de l’intervention et j’ai été opérée pendant que Keith était en voyage d’affaire.
A son retour, il en tombe par terre.
Liz se sent tellement mieux dans son corps qu’elle semble n’être plus elle-même !
Je marchais différemment, je bougeais différemment.
Keith cependant résiste.
Il m’avait toujours dit qu’il ne quitterait pas sa femme à cause de leur fils.
Alors elle lui dit adieu.
C’était douloureux, mais au moins j’avais mon nouveau corps, ma nouvelle vie.
Pour signer sa renaissance, Liz sort avec un amant qui l’emmène dans des soirées bizarres, où des corps aux formes multiples se dénudent et se livrent avec une euphorie contagieuse.
Tous les êtres semblent beaux lorsqu’ils partagent la même fièvre.
Ce que Liz décrit avec une joie libératrice…
Un soir, elle fait l’amour avec son amant devant des dizaines de voyeurs qui se masturbent en la caressant…
Des mains la frôlent, elle se sent portée par l’énergie qui monte de ces queues dressées en hommage et au moment où elle jouit les hommes déchargent comme en choeur : dans un immense orgasme simultané. Avant cette soirée, je n’avais jamais entendu le mot “vanille” associé au sexe ; mais elle a marqué la fin de mes années vanille.
Le sexe vanille, c’est le sexe “de base”: la pénétration vaginale, l’étreinte la plus usitée entre les hétéros.
A partir de ses 40 ans, Liz se laisse tenter par d’autres pratiques : elle se lance dans le sexe à plusieurs, les scénarios SM, le fétichisme, le bondage, l’ondinisme, le travestissement, les gode-ceintures, le fist, la bisexualité, etc.
Tout s’est enchainé comme par magie, pendant cette période, des éléments épars se sont agglomérés pour façonner une aventure merveilleuse, inimaginable. Cela a commencé à la fête de Noël de la Chambre de Commerce. Je portais une robe rouge moulante. Nick, un jeune homme propriétaire d’une grande multinationale, est venu à ma table pour se présenter. Nous avons bu et dansé, puis nous sommes allés à son appartement, où nous sommes restés enfermés pendant quatre jours, ne sortant que pour dépenser 500 dollars en godes. Il me cuisinait à déjeuner et à dîner, me réveillait avec café et cunilingus.
Pendant cette centaine d’heures au cours de laquelle ils se laissent aller au fil de leurs envies à se faire jouir, se masturber devant des pornos et se filmer dans toutes les positions, le jeune entrepreneur explique à Liz qu’elle peut gagner beaucoup d’argent avec ses deux passions : la photo et le sexe.
Fais des photos érotiques, lui dit-il, mais attends la fin de la séance pour baiser avec tes clients.
Liz le remercie pour ses bons conseils.
Elle dépose une annonce sur internet comme photographe érotique et, dans la journée même, une femme lui donne rendez-vous, puis un homme, puis des dizaines d’autres, qui se passent le mot…
En quelques mois, Liz devient célèbre.
Elle prend en photo des gens lors de séances qui demandent une dose extrême d’intimité.
Pour mettre en scène ces corps et ces désirs, Liz met la main… à la pâte.
Lorsqu’elle fait appel à des modèles professionnelles, les séances restent froides.
Moi je voulais saisir la passion physique en train de se jouer, réelle, interactive.
Liz ne peut pas se contenter de shooter en voyeuse, ni en observatrice.
Elle photographie “de l’intérieur” et c’est pourquoi les visages des hommes qui se penchent vers son objectif ont cet air presque angélique.
Ils la fixent du regard, ils la pénètrent, ils l’embrassent, ils la serrent, ils l’empoignent, ils s’offrent et ils se donnent à ce qu’il semble un nombre incalculable de fois.
Liz, elle, mène la danse.
Son corps est flétri, son visage fané, mais elle dégage une puissance sexuelle à laquelle presque personne ne résiste : sa libido l’illumine, source d’énergie presqu’inépuisable.
Je sais que je ne suis pas éternelle, dit-elle, et je compte bien ne laisser échapper aucune danse, aucun verre, aucun jeune homme, ni aucune jeune femme, qui me sourira en retour. Je ne suis plus invisible. Je considère que cette vie est ma récompense.
Transmettant sa passion en mots et en images, Liz Earls a envie à un point qui donne envie…
Son cas n’est pas isolé.
Certains clubs échangistes à Paris offrent l’entrée gratuite aux femmes lors de ce qu’on appelle pudiquement des “après-midi trio”.
Entendez par là que les célibataires sont acceptés.
Les célibataires y sont en tel nombre d’ailleurs que ces clubs ressemblent parfois plus à des backrooms gays qu’à des clubs hétéros : quand une femme y entre, la voilà tout à coup entourée de mâles qui bourdonnent, véritable essaim aux mains enjôleuses et aux regards lourds, qui la suivent et attendent le moindre signe d’elle pour se succéder dans son corps.
Il y a des dames à qui ce genre de rencontres fait l’effet d’une cure.
Certaines deviennent, le temps de renaître, des habituées du club, idôlatrées par quantité de garçons vigoureux qui reviennent exprès pour les voir dans ce cadre anonyme.
L’une d’entre elles m’avait raconté : J’ai épousé un dentiste dont j’étais la secrétaire pendant trente ans sans que mon travail ne soit jamais déclaré. Nous avons eu des enfants et je les ai élevés. Puis un jour, mon mari m’a quittée pour une femme plus jeune et je me suis retrouvée sans rien. J’ai failli me suicider. Puis je suis venue dans ce club et tout à coup, miracle : moi, la vieille, la moche, chaque fois que je viens ici, je retrouve mes amants. A leurs yeux, je suis désirable. Et à mes propres yeux, je suis redevenue une personne qui avait de la valeur. Ça m’a beaucoup aidé à refaire ma vie.
Il semblerait que plus on fasse l’amour, plus on attire l’amour dans cet univers des pôles magnétiques.
C’est la logique du cercle, selon Ionesco : Caressez un cercle, il deviendra vicieux.
Liz Earls, Days of the Cougar
TASCHEN, Dian Hanson (ED.)
Relié, 16.5 x 22.3 cm (6.5 x 8.8 in.), 320 pages
€ 29.99
ISBN: 978-3-8365-1979-3
Edition multilingue: Allemand, Anglais, Français