Dictatucratie… Le livre qu’on veut interdire !
L’intégrale du livre “Dictatucratie”, en exclusivité sur le Web ! C’est la première mouture du livre “Les Protocoles de Sion“, autodafé au Parlement Européen, vilipendé par la Ministre de la Justice, sujet à de multiples pressions de groupes extrémistes religieux Juifs…, délibérément ignoré par les médias dont ils dépendent, mis en examen par l’Ocam anti-terroriste, par la Sûreté de l’Etat et la Police Fédérale…, mais que personne n’a réussi à interdire !
Cette histoire possède trois versions…, la mienne…, la vôtre…, et la vérité…!
Patrice De Bruyne
Dictatucratie…
Réalisé en août 2005 en réaction aux manipulations inhumaines des humains
Publié en exclusivité sur : www.LesProtocolesDeSion.com & www.GatsbyOnline.com
Chapitre 1
Ubi bene, ibi patria….
Dans l’avenue d’Ostende, j’évite les touristes qui viennent contempler l’entrée du casino sans oser y entrer et je gare ma Cobra devant un bâtiment Belle Epoque, style nouille, beau, surfait, kitch et imposant, suintant l’argent et l’or. J’avance pour entrer, un garde habillé façon amiral s’interpose, dédaigneux de ma tenue.
“Je suis Patrice De Bruyne… Georges m’attend…”.
Il me regarde stupéfait, ma tenue de baroudeur déjanté doit y être pour beaucoup, T-shirt, pantalon à poches, montre U-Boat avec bracelet style camouflage… Je m’amuse de la connerie humaine. Il décroche un téléphone et y éructe quelques phrases. Ensuite, devenu obséquieux, il m’accompagne dans un ascenseur à clefs. Nous traversons d’immenses couloirs au style oriental, trop propres, trop bien cirés, avant d’atteindre le bureau de l’administrateur délégué de la Républica-Bank. Plus qu’une filiale Monégasque du prestigieux établissement financier britannique d’outre-mer, c’est la Mecque de la haute banque privée ou accourent les grosses fortunes de la terre entière. Blazer sombre, chemise bleue ciel à col blanc noué d’une cravate club, chaussures qui grincent fièrement à chaque pas, Georges m’accueille, sourire accroché au visage. Ce gentleman Suisse passe pour le banquier-mentor de célébrités sportives ; pilotes de Formule 1, joueuses de tennis, golfeurs, etc… Le “sport” est affaire d’Etat dans la Principauté qui accueille plusieurs organisations internationales. Cette banque est aussi le principal sponsor du tournoi d’off-Shore et du Grand-Prix international.
“Vous déposez ou vous emportez ?“.
“Je prends un peu d’argent de poche”.
Je lui tend un papier sur lequel est écrit un chiffre, il grimace, décroche son téléphone et donne ses instructions.
“Cet endroit attire de plus en plus d’hommes d’affaires, en majorité des self-made-man qui ont vendu leurs entreprises et font prospérer leurs avoirs ici.
J’ai appris que vous aviez vendu quelques voitures en mai lors de la vente aux enchères.
La Corvette 1964, la bleue, cabriolet, c’est le meilleur ami du Prince qui l’a achetée, vous le saviez ?“.
“Il me l’a dit….
Il m’a invité dans son penthouse, oui, je sais, nous avons beaucoup parlé. J’ai rencontré quelques-uns de ses amis d’affaire, pour en faire…, et il m’a obtenu un rendez-vous avec le conseiller du Prince”.
Les hommes d’affaires ne crient pas “Monaco-Monaco” étouffés par l’émotion, comme les immigrants célébrés par Elia Kazan, en foulant le sol du pays de la seconde chance. Non, ces résidents arrivent au compte-goutte, en business-class à l’aéroport de Nice d’ou ils gagnent le Rocher en hélicoptère. Sept minutes à effleurer la mer avant l’éblouissement garanti sur catalogue de luxe, et l’arrivée dans le nouveau quartier de Fontvieille ou s’est déroulée la vente aux enchères Coys en mai. La Rolls, la Bentley ou la Maybach avec les chauffeurs qui les attendent ne les amènent pas à l’Hôtel Hermitage ou à l’Hôtel de Paris, mais dans leurs luxueux pied-à-terre, avenue Princesse Grâce ou à Monte-Carlo, avec vue sur le port ou sont ancrés les yachts qui les mèneront en Italie ou vers Saint-Tropez pour un week-end nonchalant.
“La façade superficielle, glamour, de Monaco est trompeuse. Les banquiers ne sont pas ici pour rire. Les banques sont adultes, bien réglementées et tout tourne rond. La sécurité prime tout. Monaco dispose d’un réseau de caméras de surveillance capables de reconnaître une personne dont la photo a été introduite, même des mois auparavant, dans l’ordinateur qui les régit. Le système est capable de lire les plaques d’immatriculation en fraction de secondes et de définir si la voiture est assurée, si elle est clean ou volée et si des amendes non payées restent en suspens…“.
“Sécurité, sécurité, oui. Trop de sécurité tue les libertés. A Londres on vient de faire exploser le Métro pour que le peuple accepte qu’on installe le même système de sécurité qu’ici. On renforce la sécurité et la sécurité ne renforce pas les libertés, elle abêtit les gens et maintient les dirigeants politiques en place”.
“Soyez prudent, Monsieur De Bruyne, n’oubliez pas que la sécurité est nécessaire aux affaires“.
“A Monaco, les riches retraités de jadis ont fait place progressivement à de jeunes loups d’affaires, des prédateurs peu scrupuleux des autres. La sécurité…?
Protéger les loups de la révolte des brebis…? Protéger les prédateurs des gnous…? Le monde tourne fou. Les gens lambda sont tellement préoccupés de gagner misérablement de quoi survivre, qu’ils ne se rendent compte de rien. De toute manière, la sécurité les enferme dans une manière de penser…
La population américaine a avalé sans broncher les pires imbécillités concernant les attentats contre les tours du World Trade Center…”.
“New-York est New-York, Londres est Londres, et c’est pour cela que Monaco est Monaco, un havre de paix. Ici, les banques étudient les vrais besoins de nos clients. Ils nous confient des capitaux qu’ils veulent voir augmenter, mais avant tout voir protéger. Le soleil, la criminalité presque inconnue, le savoir-faire des financiers, c’est cela Monaco. Ici l’argent est honoré sans états d’âme. Il n’est jamais connoté négativement comme c’est le cas trop souvent dans les pays d’Europe, surtout la France. Nos Yacht-people sont attirés par le secret bancaire et l’absence d’impôt sur le revenu. C’est vrai que pour être reçu comme un Prince il faut montrer patte fortunée, multimillionnaire en euros mobilisables. Vous n’avez pas à vous en plaindre, vous faîtes partie du Sérail“.
“Un avis de tempête a soufflé sur la Principauté en 2002, le Juge Français Charles Duchaine a accusé le Rocher de recyclage d’argent sale, de complicités bancaires et immobilières, ainsi que de connections mafieuses….”.
“Oui, mortifié par les révélations de son livre-brûlot, le gouvernement de notre Rocher a fait appel à une agence de relations publiques Londonienne chargée de redorer son blason. Ce fut une tâche redoutable car, malgré le renforcement des procédures anti-blanchiment, notre place Off-Shore à la prospérité sans égale a été épinglée à deux reprises pour son refus de coopérer avec l’Organisation de coopération et de développement économique dans la lutte contre l’évasion fiscale“.
“Vous me parlez de l’OCDE ?”.
“Oui. La Loi a été revue rapidement pour inclure le produit d’activités criminelles et le terrorisme. Les banques sont maintenant passibles de poursuites pénales et non pas seulement administratives en cas de non-respect de leurs obligations. L’unité d’information financière Monégasque a également conclu de nombreux accords bilatéraux avec des homologues Européens. Mais le secret bancaire reste une vertu“.
“Ce paradis ne sait toujours pas expliquer que l’on mélange torchons et serviettes, évasion et fraude fiscales, investissement douteux. A Monaco les pratiques changent mais on n’y a pas tout à fait tiré un trait sur certaines pratiques. Monaco est un futur Hongkong Européen. L’Europe tient à garder à portée de main un coffre-fort si bien rempli et… si bien gardé…”
“Il est possible de lutter contre le blanchiment et contre le terrorisme. La quadrature du cercle n’est pas un cas de figure insoluble. Mais nous parlons, nous parlons et entre temps votre argent de poche a été préparé. Monsieur De Bruyne, bon séjour… Prenez garde à vous…“.
Le laquais de Georges m’attend derrière la porte insonorisée, il m’accompagne jusqu’à un bureau ou une épaisse enveloppe m’attend en échange d’un reçu, puis il me guide jusqu’à l’entrée et termine par une courbette. Dehors, sacs à main Vuitton, mocassins Gucci, rangs de perles Cartier et cartes de crédits Platine déambulent au hasard de boutiques, surveillés par d’innombrables caméras camouflées. Nuits étoilées de diamants et bancos d’enfer. La légende n’est pas morte sur ce Rocher ou les tours ne tombent pas comme à New-York, mais font tomber avant l’heure le crépuscule sur les plages d’illusions perdues, ou non… New-York n’était pas une cible, mais un moyen. Monaco en tire profit, mine de rien, c’est la dernière cible des richissimes hommes d’affaires. Ubi Bene, ibi Patria…. Ou l’on est bien, là est la patrie…
Je sillonne les ruelles de Monte-Carlo. Derrière ma Cobra, Patrick Heinderickx, un ami venu spécialement de Belgique dans l’espoir de clôturer un de ses innombrables dossiers nébuleux, me suit dans une Bugatti de la Chapelle. Radio Riviera diffuse de la musique douce entrecoupée de brèves nouvelles sur les attentats de Londres. Le soleil ne brille pas dans le métro. Nous arrivons et plaçons nos voitures sur deux emplacements réservés. Le Cheikh est debout derrière la coupée. Son yacht se balance imperceptiblement. Pour nous en mettre plein la vue, il a placé une de ses extravagantes automobiles juste devant la passerelle d’accès… Dès qu’il me voit il m’adresse un grand geste amical. Deux gardes armés nous laissent passer et nous montons à bord.
“Monaco permet de joindre l’utile à l’agréable… Je vois que vous utilisez mon ancienne Clénet Continental”.
S’enfonçant dans un voluptueux canapé de cuir blanc, Cheikh Abdul Rahmani me rappelle une nième fois que c’est grâce à lui que j’ai pu acquérir “à vil prix” les deux Panther de Ville du Roi Fahd d’Arabie Saoudite…
“Une affaire, non ? Vous les avez revendues 5 fois plus“.
“Oui, vous avez reçu votre commission, mais merci encore”.
“J’ai acheté ici, un peu plus haut, un hôtel à l’abandon pour une poignée d’euros. J’en ai fait mon lupanar méditerranéen… Un club select sado-masochiste. Vous viendriez ce soir si je vous y invitais ?“.
“Oui, pourquoi pas, faut-il se déguiser ?”.
“Vous êtes déjà déguisé très cher, votre tenue déjantée vous est typique, ici le blazer Lagerfeld est plus de mise, mais vous vous moquez de tout, de tous et des convenances. Vous recevrez une tenue adéquate à l’entrée… Les amis et amies membres de mon club privé sont triés sur le volet. Seuls les milliardaires et quelques personnalités y ont accès. Vous me garantissez que…, votre ami…, quel est son nom ?…, sera…, à la hauteur ?“.
“Ne vous préoccupez-pas, Patrick est un ami. Il est ici concernant vos révélations et surtout parce que vous avez retrouvé “La Femme”…, il est très fébrile de la retrouver”.
“Elle meurt vous savez, à petit feu, son âme se liquéfie, son corps se consume, mais elle est extraordinaire. Elle n’aime que le pire. Et nous n’aimons que le pire. Je vous l’ai retrouvée. Elle était à Ibiza. Une trop petite île. Vous avez ma récompense ?“.
“Oui, je vous ai apporté votre cadeau”.
Je lui tend l’enveloppe, il se lève et va la déposer dans son coffre sans même en regarder le contenu, puis revient souriant.
“Soyez prudent mon ami. Maintenant vous allez quasiment tout savoir. Je me doute que pour vous, occidentaux, être informé que la destruction des tours du World Trade Center n’était pas ce qu’on a fait croire au monde, est un choc. Elle a gardé toutes les preuves. Elle va vous les donner. Demain, après notre séance de ce soir, elle y tient, j’y tiens, nous y tenons tous. C’est la vie, le sexe, oui, le sexe et l’argent, quoi d’autre est important ?“.
“Le pouvoir Cheikh Abdul Rahmani, le pouvoir…”.
“Oui, Inch’Allah amis, que Dieu soit miséricordieux envers vous, vous n’êtes que de sympathiques infidèles…“.
Et il s’éloigne dans un grand éclat de rire en disant ;
“Mes amitiés au Prince, je sais que c’est votre prochain rendez-vous…“.
Nous repartons. Impassibles et inlassables, des sentinelles paradent devant le monumental portail, entrée d’un Palais hétéroclite conservant l’aspect d’une forteresse. L’aspect général est sévère. Dans la petite salle d’attente, le vieux gardien, habillé comme un portier d’Hôtel devenu amiral d’opérette, la poitrine recouverte de décorations, attend au garde-à-vous. Dix exemplaires de Paris-Match traînent sur une petite table, on y voit l’amante noire du Prince, le Prince et leur enfant Togolais… Il y a quelques jours, sur TF1, le Prince a laissé sous-entendre qu’il y en avait d’autres. Le vieux père-Prince a du mourir de lassitude…, les tribulations de la famille ont dû l’user… Un coup de fil sur le téléphone de l’amiral des portes closes, et me voilà prié de monter à l’étage en empruntant un petit ascenseur d’un autre âge. A sa sortie, de longs couloirs avec vue sur la mer. A droite, comme dans un HLM, une porte couleur kaki et une sonnette. Le conseiller de Son Altesse Sérénissime m’accueille dans un bureau vieillot, décoré d’aquarelles marines et de portraits de la famille. Ça sent le renfermé et les tapis sont élimés. Mon interlocuteur ne se pousse pas du col, il n’en a nul besoin ayant été aux côtés du vieux Prince décédé pendant plusieurs décennies. Cet homme distingué et tranquille détient davantage de pouvoir et de puissance réelle que la plupart des fonctionnaires français qui font tourner la machine à fric du Rocher. Pourtant, même s’il continue de peser sur toutes les décisions du Prince, avec sa taille modeste, son visage long animé par un costume trop sage, il ne dégage pas un charisme flamboyant. Le Prince non plus. Il a toutefois l’œil bigrement attentif, la lippe décidée, son physique discret ne cache pas bien longtemps le flair d’un véritable homme de décision.
“Suite à l’intervention de votre ami, le Prince m’a demandé de vous rencontre. Tout comme son père, le Prince n’est pas conservateur, mais attentif et prudent. Monaco est une grande famille. Nous sommes un régime fondé sur le consensus. Nous ne sommes pas une culture de l’affrontement car Monaco est un petit pays. Le dynamisme économique reste la priorité du Prince. Il ne faut pas couper le moteur de la croissance. Comme en bicyclette, il faut continuer à pédaler, sinon on tombe. La place bancaire n’est qu’un élément de notre prospérité économique. Elle n’est pas génératrice d’importantes recettes budgétaires. Trois quart des revenus de l’Etat viennent de notre industrie, du commerce, de la TVA, de l’impôt sur les bénéfices des sociétés exportatrices.
Nous savons que vous savez…, pour les attentats. Nous sommes préoccupés de cette montée de ce que vous avez nommé la “dictatucratie”, mais Monaco, même si certains acteurs de ces attentats y transitent, n’est pas concerné. Dites au Cheikh Abdul Rahmani que “la femme” doit partir. Nous ne voulons pas en savoir plus… Nous ne voulons pas que la publication de ses révélations rejaillisse sur notre Principauté alors qu’elle serait encore ici. Par ailleurs je vous informe que votre site-web dans lequel vous publiez régulièrement les secrets interdits du monde vient d’être occulté… Nous n’osons imaginer un attentat, comprenez-vous ? “.
Un quart-d’heure. Monsieur le Conseiller se lève et tend la main. Il me raccompagne avec grande courtoisie jusqu’à l’ascenseur. Je sors du Palais en pensant que l’exercice du pouvoir dans un village méditerranéen est fascinant…
“On ne peut rien y semer car rien n’y pousse, mais il faut pourtant vivre“, m’avait dit le Prince la semaine dernière.
La famille a fait sienne ce proverbe Monégasque très ancien. Patrick m’attend…
“Et ?”
“Mon site-web Secrets interdits a été occulté. On cherche à ce que les révélations de cette femme ne soient jamais connues du grand-public”.
“Que comptes-tu faire ?“.
“Rien dans l’immédiat, mais plus tard je vais remettre ce site en fonction. Il m’a dit que “la femme”, ton amante, ton amour, doit partir demain…”
“Demain ? Mais on vient à peine de la retrouver grâce à ton ami le Cheikh Abdul Rahmani ! Ils vont la tuer, c’est impossible de la faire quitter la sécurité Monégasque !”
“Elle est déjà comme morte Patrick, c’est ainsi, son secret n’en est plus un, tu sais, je sais, ils savent… Allons à la soirée sado-maso du Cheikh Abdul Rahmani.
En finale, qui sait si elle n’en dira encore plus. J’ai fait ma part Patrick, je t’ai amené ici, je l’ai retrouvée grâce à mes relations, cela m’a coûté lourd, mais c’est le prix ici, tu dois le savoir. Tu ne me dois rien, c’est par amitié pour toi et parce que cette affaire de faux terrorisme va ébranler le monde”…
Chapitre 2
La suppliciée des sens…
Nuit étoilée, strass, paillettes et noirceur d’âmes perdues….
Deux cerbères gardent l’entrée du lupanar du Cheikh Abdul Rahmani, un ancien hôtel particulier qu’il a fait transformer à grands frais en temple BDSM ultra privé, situé sur les hauteurs de Monaco, Boulevard du Jardin Exotique.
“Vous allez en ressortir gavé de lubricités déviantes“, me dit un des cerbères.
“Oui, je connais…
Des jeux de grandes folies, des plaisirs aux jouissances, dans des désirs d’envies”.
Et ils nous laissent entrer.
Dans le hall, au pied d’un escalier monumental, deux jeunes femmes harnachées de cuir nous invitent, Patrick et moi, à nous rendre dans un vestiaire.
Elles nous remettent à chacun, avec un sourire mutin, un vêtement en cuir noir, ample, une sorte d’habit de moine qui doit se porter au dessus du corps entièrement dénudé.
Le Cheikh Abdul Rahmani a de l’humour…
Dans le donjon, chevalets et croix de St André envahissent visuellement l’espace.
En son centre, deux Maîtresses transsexuelles, deux Shemales sanglées de cuir et d’acier.
Déviances au sein des déviances ou sublimation des interdits et désirs fantasmés que tout un chacun cauchemarde d’inaccessible ?
Ou réalité des doutes ?
Pas de mots dans cet antre des maux, aucune identification de chacun, anonyme réalité.
Dans cet espace rouge sang, ou le corps craint, espérant s’embraser, l’œil embrasse une profusion d’objets, d’installations infernales, chaînes, pinces, fouets, godes, écarteurs…
Tous bords à bords.
Une mélopée macabre s’insinue dans les oreilles, tandis que les corps de deux soumises sont mis à nu.
Cette énergie sadique frappe l’abandon masochiste. Rappel impérieux du caractère éphémère de la vie, des corps aussi, torturés, écartelés, besognés d’appétences sexuelles.
Fascination de la décharge éjaculatoire, du plaisir au frisson ultime, indissociables de l’érotisme et de la liturgie BDSM, rendue ici plus perverse encore par la présence des deux Maîtresses, à la fois hommes dotés de seins, hypnotique sur-réalité, et en même temps femmes dotées de pénis turgescents.
Mélange de douceurs cruelles et de perversités exacerbées…
Voici à quoi nous allons être réduits à nous transformer de fantasmes.
Illusions et vanités reprennent leurs préséances dans le grand livre de compte des contes.
Tout est à prendre, mais rien n’est donné…
Attachés, corps en jouissances de mal et de mâles effets pervers, pervertis et amers d’amertumes sublimées par des sexes turgescents.
Eloges Sadiens de l’éphémère des corps et des jouissances jamais assouvies qui ne font qu’attirer l’attention les esprits, mêmes vagabonds, sur la futilité des choses et des corps recomposés.
Quand la flamme de l’esprit vacille, que les corps s’embrasent, que les interdits s’évanouissent dans d’obscurs secrets inavouables, alors, dans ces moments paroxystiques, ironiques, l’ère de la folie commence et jamais ne s’arrête jusqu’à la jouissance, puis ressurgissent les démons et le cycle recommence jusqu’à n’en plus finir…
23 heures sonnent…
C’est l’heure du réveil pour lui et il en est heureux, ce soir il va encore pouvoir démontrer ses capacités sexuelles, enfin être ce qu’il rêve toujours d’être, c’est-à-dire le personnage puissant et terrifiant qu’il enfouit le jour dans les tréfonds de son âme.
Il revêt avec plaisir sa tenue de cuir, coiffe ses longs cheveux noirs de jais parcourus par quelques fils d’argent et contemple avec satisfaction son regard dans un miroir.
Chaque soir est un soir de renaissance pour lui !
Lentement il ouvre la porte de son donjon lupanar qui est aussitôt envahi par les tambours d’une musique oppressante et syncopée.
Il avance dans un couloir entièrement rouge pour se retrouver dans une salle que les initiés surnomment “L’antichambre“, sans se douter de la véritable nature profonde de ce lieu réservé aux assouvissements fantasmés de membres de la Jet-set, d’industriels et de personnages puissants et fortunés.
Réservé surtout à leurs femmes, maîtresses et/ou soumises, pour les pervertir tous ensemble.
Toutes et tous s’abandonnent alors aux interdits, aux déviances, aux jeux quasi impossibles ailleurs, mais que Cheikh Abdul Rahmani rend réels.
Toutes et tous viennent s’y enivrer au rythme de la musique et des jeux de lumière agressifs.
L’alcool coule à flot, la drogue vide les esprits, aidant ceux et celles qui veulent, l’espace d’une soirée, oublier la médiocrité de leur vie sexuelle.
C’est ça le royaume des plaisirs interdits, un royaume où les hommes peuvent satisfaire leurs fantasmes sexuels et ou leurs femmes peuvent se prendre pour des déesses en se travestissant et en se comportant comme des Maîtresses ou des chiennes en chaleur et se libérer de la réalité à grands coups de psychotropes de toutes sortes.
Sans le savoir, ils et elles deviennent des proies parfaites pour le Maître des illusions, le prédateur d’un monde de secrets interdits, le Cheikh Abdul Rahmani…
Lentement il avance dans son fantastique terrain de chasse. Celles qui s’en étaient prises à lui sans réaliser à qui elles avaient à faire vont payer leurs crimes.
Il sait et elles savent qu’il est le seul homme qui peut ici faire tout ce que bon lui semble, alors que la nuit revêt la région de son sombre manteau.
Alors qu’il arrive au centre de la grande salle, une voix hurlant son nom le sort de ses pensées.
Patrick sursaute.
“C’est-elle, c’est sa voix“, bredouille t’il.
Ce n’est pas la seule femme à avoir reconnu le Cheikh sous le harnachement d’un Maître et sous son masque en fer.
Un murmure parcours l’assistance.
Une simple attitude d’ignorance suffirait à éconduire la plupart des gêneuses.
Les plus insistantes détournent le regard lorsqu’il plonge son regard ophidien dans leurs yeux.
Cette nuit est sa nuit, personne, pas même de pâles fantômes de sa vie de jour, ne doivent gâcher le plaisir que lui apporte sa renaissance nocturne, le plaisir d’user de ses pouvoirs enfin révélés.
Il scrute le groupe des femmes à la recherche de ses premières cobayes, tout en se demandant laquelle il va éprouver en premier.
Quelle femme choisir parmi celles qui sont présentes ?
La Princesse ?
“Hummmm, délectation suprême, mais pas ce soir, demain peut-être“, pense t’il en souriant de la voir se masturber…
“À quel jeu soumettre l’une ou l’autre de ces femmes d’industriels qui s’agitent comme des poupées en pensant s’amuser ?“.
Des poupées, oui c’est ce qu’elles sont et quoi de plus drôle que de manipuler une de ses femmes qui croient tenir le monde par le bout de leurs tétons érigés d’orgueil et d’excitation, tandis que leurs époux croient tenir le monde par le pouvoir financier qu’ils détiennent.
Mais c’est le Cheikh qui détient la force, le pouvoir.
En échange de leur participation à leurs propres fantasmes mis en scène, il obtient celui de satisfaire leurs avidités sexuelles.
Oui, ce soir il commencera par se jouer de ces créatures.
Il leur fera sentir combien son pouvoir est supérieur en les attirant dans ses filets pour ensuite les abandonner.
Les hommes sont fascinés, les femmes sont perdues et insatisfaites.
Déjà, il sait qui sera la première.
Il pose avec insistance son regard de reptile sur un corps à moitié dénudé qui s’agite de façon saccadée et gracieuse au rythme de la musique.
La femme ne tarde pas à ressentir l’intensité du regard de son observateur et commet l’erreur de plonger ses yeux dans ceux du Maître.
C’est “Elle”.
C’est la femme que Patrick cherche depuis des mois et pour laquelle j’ai donné une fortune au Cheikh Abdul Rahmani.
Il l’a retrouvée.
Mais plutôt que de nous la remettre, il joue de son pouvoir sur elle et sur nous.
Il la tient, elle est prisonnière.
Elle est sa prisonnière.
Elle est aussi prisonnière de son irrésistible puissance de fascination, elle est comme la proie paralysée face au cobra sans bien le comprendre.
Inexorablement elle est attirée et c’est sans vraiment y réfléchir qu’elle s’abandonne publiquement pour cet homme auquel elle ne peut résister.
Elle le suit, traversant toute l’énorme salle pour se rendre vers ce que toutes nomment le couloir des plaisirs, ce corridor qui donne accès à d’innombrables cellules où toutes et tous vont s’adonner aux plaisirs de la chair et des narcotiques les plus puissants.
Dans le grand corridor sombre résonnent des cris et des gémissements de plaisir venant des cellules de tortures, des plaisirs auxquels les participants et participantes, invités et invitées du Cheikh, se laissent aller sans pudeur, sans honte et surtout sans le moindre amour autre que celui d’eux-mêmes.
Ici l’égoïsme est roi, seule la recherche du plaisir personnel compte, peu importe de réduire l’autre à un objet qui s’achète, peu importe de détruire son propre corps avec les poisons les plus violents.
Pour “Elle” aussi, tourmentée, pervertie par tout ce qu’elle a pu faire d’horreurs… et elle attend cet homme fascinant à une porte en souriant, déjà presque débarrassée de ses quelques vêtements, prête à se donner à lui sans se poser de question. Il la saisit par les poignets, l’entraîne dans une cellule, lui fixe des bracelets de soumise, la saucissonne puis l’attache à un palan, écartelée d’envies…
Il la regarde et part à reculons.
Bien que se sentant humiliée de se retrouver ainsi victime d’un jeu dont elle croyait jouir, elle n’a pas la force de crier sa rage de ne pas pouvoir jouir et pleure de honte, tandis que deux femmes commencent à lui triturer le corps…
“Combien de morts“, murmure t’elle, “combien de morts dans les tours de New-York dois-je expier de mon corps rongé par un cancer sans issue. Mourir de jouissances, être torturée de même façon que mes actes ont torturé des corps, expier en soumise au fond d’un cachot sexuel après avoir joui en Maîtresse de basses œuvres, avoir aidé à ouvrir la boîte de Pandore, combien de morts?“… “Faites moi jouir…” Ces trois derniers mots, elle les a hurlé.
Alors les deux femmes s’en amusent, pillent son corps, entrent dans ses entrailles, devant, derrière.
Elle se cambre, elle est moite, humide, son corps n’est plus qu’une jouissance.
“Je vous vomis tous“, crie t’elle au paroxysme de son orgasme.
“Soyez maudits“… et elle laisse aller son corps dans d’étranges palpitations.
Cheikh Abdul Rahmani aime jouer à ce jeu cruel, humiliant celles qui se croient les reines de la Jet-set et/ou de la nuit et celles qui ne comblent leurs complexes d’infériorités qu’en dominant sexuellement d’autres femmes, d’autres hommes, à défaut de se faire dominer par leurs hommes ou par d’autres femmes. Rapidement Cheikh Abdul Rahmani n’est plus poussé par le désir d’affirmer sa supériorité, mais par un sentiment de joie en découvrant un nouveau jeu qui l’amuse.
Il ne retourne vers Patrick et moi et dit ; “Maintenant elle est à vous, mais pourrez-vous comprendre ? Pourrez-vous la comprendre ? Arriverez-vous à connaître ? Moi je sais, beaucoup ici savent et se rient de ses tourments. Elle a joué la vie, elle est devenue jouet de la mort. Prenez-là, baisez-là, écoutez-là, elle est déjà morte pour nous“…
Cependant parmi ceux et celles qui sont capables de comprendre les paroles du Cheikh, il en est au moins une que cela irrite alors que les autres restent indifférents.
Cette femme l’interpelle en arabe avec agressivité, s’en suit un échange dont personne ne connaîtra jamais la teneur tant la langue nous reste hermétique et tant leurs voix sont couvertes par le bruit issu des tambours.
À la vitesse de l’éclair, il saute à coté d’elle et en pétrifiant son interlocutrice du regard, il lui montre une grande cage montée sur un ring situé au milieu de la salle.
C’est là que les joutes se règlent ici et tout y est permis même ce que la plupart des personnes présentes auraient peine à imaginer.
Elle approuve la proposition d’un signe de la tête et c’est sous les cris de la foule des femmes qu’ils entrent dans la cage.
Sous les regards attentifs, elle fait tomber sa tunique, révélant des seins sculpturaux.
A la vue de ce corps, la foule, déjà excitée par la perspective de se délecter d’une violence sexuelle savoureusement réelle, hurle de contentement. Lui aussi dénude son torse qui est musclé mais souple.
La foule est, pendant quelques instants, muette de fascination.
Elle l’observe.
Il se redresse, totalement nu, en bandant son sexe.
L’air donne l’impression de se charger d’électricité et le visage du Cheikh change comme s’il entrait dans une transe profonde, comme s’il était devenu insensible à toute influence extérieure.
Et c’est avec une allure impassible qu’il se jette sur cette femme de toute la puissance de son corps.
Il lui prend les poignets, la met en croix contre les barreaux de la cage, et la force à s’agenouiller devant lui…
Elle prend son pénis turgescent dans sa bouche et le suce avec avidité…
En un éclair l’action est finie, il se fige pendant un instant qui semble une éternité, la foule qui n’a pas très bien compris est à nouveau silencieuse dans l’attente…
Un geyser de sperme gicle brusquement de son sexe, aspergeant le visage de la femme qui accueille le liquide en ouvrant en grand sa bouche.
Les spectatrices hurlent leur approbation.
Dans le fond tout cela leur importe peu pourvu que le plaisir soit là.
Dans la salle, quelques ombres lèvent leurs verres, poussent un hurlement inhumain ou laissent échapper un sourire complice, saluant à leur façon la fin de cette joute sexuelle….
Une amie du Cheikh Abdul Rahmani, une de ses amantes en fait, très fine avec de grandes mèches de cheveux noirs sur des yeux gris, me traîne de phrases en phrases en guettant dans mes yeux verts la moindre étincelle, le moindre aveu de désir.
Il me faudrait peut-être l’embrasser à pleine bouche dans une pièce isolée, ou mieux, prétexter de l’accompagner dans une des chambres de torture, c’est ce qu’elle voudrait semble-t-il, et là pour le coup j’ai vraiment envie.
Elle me dit m’avoir vu plus que discuter avec deux de ses copines dans le yacht d’un banquier Yougoslave. Elle me dit qu’elle nous a “matés” et qu’elle s’est masturbée de nous voir.
Elle m’affirme qu’elle et moi on formerait un très beau couple, “le” couple parfait et sexuel.
Une fille rousse se joint à elle et me dit ensuite que je suis la personne la plus poétique qu’elle ait jamais rencontrée.
Je lui rétorque ;
“J’espère que vous ne vous attendiez pas à ce que je vous parle en vers…”.
Quand on est un peu désemparé et qu’on esquive des rencontres qui pourtant se chargent de vous, on démissionne des conversations, on se réfugie près des bibliothèques et on fait l’inventaire de la tranche des livres et de celle des disques…
Une troisième jeune femme s’approche de moi, elle a dans les mains un verre de Mojito et elle m’exhorte à en goûter, restant plantée devant moi, les seins nus…
“Il n’est pas de cocktail à base de rhum qui ne soit pas né à Cuba“, me dit-elle, “le plus connu, certainement le plus rafraîchissant, c’est indéniablement le Mojito. Un savant mélange à base de rhum blanc et d’eau minérale en glace pilée“…
“Je sais, Ernest Hemingway avait l’habitude d’en descendre un nombre impressionnant, tous les jours à La Bodeguita del Medio à La Havane”.
“Ici, chez le Cheikh Abdul Rahmani, on peut boire du Mojito qui peut rivaliser avec les meilleurs du genre. Même ceux servis à Cuba.
J’en sais quelque chose, je suis Cubaine”.
Ses seins sont fascinants.
Ils vibrent à chaque mot qu’elle prononce.
“On ne boit jamais seul un Mojito”
“10 feuilles de menthe fraîche, 2 cuillères de sucre de canne, 2 cuillères de sucre cristalisé, du jus de citon vert, du rhum Cubain blanc et de l’eau gazeuse glacée et pilée“.
“La préparation se fait directement” lui dis-je en fixant ses seins…
“Oui, après avoir lavé les feuilles de menthe toujours aux branches, les mettre dans le verre, ajouter le sucre, pilonner…., ajouter le jus… de citron vert, et remplir de glace pilée, on doit aussi remuer dans le verre avec une cuillère“, me répond t’elle en suçant son index et en fixant mon entre-jambe…
“Santé“, disent alors les deux autres femmes.
Une quatrième jeune femme, s’approche de mon visage et m’embrasse.
“Cadeau“, me susurre t’elle.
Charmant !
Elle me donne ensuite son numéro de téléphone.
Elle veut le marquer dans la paume de ma main, à l’encre violette, elle me dit que je peux l’appeler quand je veux à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.
“Hé! bien oui! Vous cherchez en moi les spermatozoïdes de l’éternité, les sentiments sexuels qui érectionnent”, lui dis-je. “Ne faites pas passer votre activité professionnelle avant les sentiments, comme dans le film Un monde sans pitié“.
Elle me rétorque qu’elle compte aller aux Etats-Unis…
“Quelque chose ne tourne pas rond dans cette galaxie“…, me dit-elle !
Je lui rétorque ; “C’est quoi le problème ?
J’ai l’impression qu’aujourd’hui les sentiments c’est démodé, l’engagement amoureux, la courtoisie, c’est démodé.
Au lieu de dire à une fille : Je t’aime, il vaudrait mieux lui dire : hé bien, écoute, je ne sais pas si on aura le temps de se voir cette semaine !
C’est vraiment la seule aventure encore valable, l’amour, c’est vraiment le dernier truc sur lequel on a encore un peu de liberté d’action…”
“Oui“, me répond t-elle, “c’est ce qui nous sauve dans nos voyages incessants d’un temps à l’autre de nos souvenirs.
C’est ce qui fait l’identité du moment et de nous-mêmes, c’est ce qui fait l’avenir, hors de toute emprise de la société, du temps, de la règle.”
“C’est comme chez Dostoïevski.
Il y a toujours un aller-retour entre l’absolu et l’intrigue, la pureté et le louvoiement ; souvent la candeur ou la vanité, l’ardeur ou l’intérêt sont des obstacles ou à l’inverse des liens entre ces deux pôles.
L’amour qui trouve sa plus haute incarnation en l’absolu n’est pourtant rendu possible que par l’intrigue.
L’amour est toujours vécu, envisagé par les personnages, comme une hypothèse, une île, une issue, et toujours relégué à plus tard par une succession d’empêchements et d’urgences, différé par l’orgueil, l’exploit, ou la conscience.
La tentation du happy-end est fourrée à la va-vite dans une poche et on la retrouve par surprise une bonne centaine de pages plus loin, toute chiffonnée, ainsi que dans la vie courante il nous arrive avec joie de retrouver un billet dans la poche d’un blouson ou d’un costume relégués au placard depuis deux saisons.
Le couple chez Dostoïevski se révèle, s’éclaire et s’impose dans le secret, toujours chahuté par la présence tempétueuse d’une troisième personne qui surgit comme au Boulevard ; le couple est sans cesse en proie à des interruptions, mais ses apartés, ses recueillements sont empreints d’un mystère et d’une vérité si touchantes, que l’idée de cet amour survit aux péripéties qui le broient.
Chez Duras c’est encore plus fort : il y a une impatience, tout le temps, de l’amour.
C’est à dire que face à la violence de la nécessité amoureuse, c’est le monde extérieur et ses péripéties qui sont réduits à des idées, tout peut brûler, la mémoire des corps qui se sont aimés est sauve”.
Elle me demande si j’aimerais qu’elle m’embrasse encore, je lui propose de faire un alcotest…
Elle rit et me prend à part pour me demander, avec perversité, si j’ai eu une érection en voyant le spectacle de tout à l’heure…
“Ce qui doit être terrible pour une fille”, lui dis-je, “c’est de se faire draguer par un type qui porte des chaussettes fantaisies, je veux dire des chaussettes avec Bugs Bunny, Tintin, Titi et Gros minet…”
“Face à ces deux chocs frontaux que sont l’intelligence et la beauté, le soleil n’est qu’un lampadaire“, me réponds-t-elle tout de go…
Il est quatre heures du matin, je me rends compte que nous ne sommes plus qu’une dizaine.
“Elles”, et “Elle”…, la femme pour laquelle j’ai payé une fortune… et moi.
Patrick a disparu.
Et au moment où je voudrais m’enfuir, comme lui, la femme rousse s’adresse à “Elle”, lui demande de venir à côté de nous.
D’un geste, elle la fait pivoter sur elle-même, nous l’exhibant totalement nue avec encore ses bracelets de soumise aux poignets, aux chevilles et à son cou.
Evoquant quelques folies sexuelles de cette soirée, elles me prient tout de go de les regarder faire l’amour, c’est un de leurs fantasmes, à condition que j’y inclue une donnée “artistique”.
Puis elles me prient de les aider à s’harnacher, nues avec des tenues de Pony-girls.
Donc je les harnache, nues, je fais quelques pas en arrière…
Et aussi anxieux et excité qu’un journaliste présentant un premier roman devant la commission d’avances sur recettes de sa maison d’édition, je les regarde…
Bdsm.
Pony-girls.
Dominations.
Soumissions.
Orgasmes.
Masturbations…
La jouissance c’est du bonheur qui ne pense pas…
Le chagrin c’est du bonheur qui pense…
La nuit se termine.
Plus d’orgies sexuelles….
Chapitre 3
Utopies…
Je dors maintenant avec “Elle”, dans un demi-sommeil, avec conscience que j’ai de sa respiration et de nos corps dont l’intuition demeure, plis écarlates qui ont l’intensité d’odeurs serpentines, les inclinaisons les pentes et les plissures du lit, montagne réduite entre deux doigts, et l’arrondi fragile des coudes que je tiens dans mes mains de peur qu’ils ne se brisent, la crainte se retrouve, les sursauts les dialectes inconnus de la nuit, que réserve demain ?
Elle se blottit contre moi ou je l’enserre de mes bras quitte à sentir l’invasion des fourmis et leur vie sociale jusqu’à ce qu’elle s’endorme ; les sourcils animés de vents légers, le front de rêves noueux, battements d’ailes, flipper mécanique…
J’aimerais beaucoup avoir sa capacité démente à laisser les choses se faire ; il y a l’ordonnance gondolée de sa place dans le lit ; le lit n’est pas grand mais les rangées subsistent, un désir réveillé de récréation ; depuis combien de temps je dors sur le côté, contre le mur je crois, qui me mange la tête, dévore les espaces qui s’étendent dans mes rêves ?
Les rêves c’est toujours ce film où on n’arrive jamais au bon moment dans la salle de projection, ou on a toujours la sensation cuisante d’avoir manqué la partie clé.
Je suis une ligne imaginaire de mes doigts le long de sa nuque, remontant patiemment l’océan de la nuit.
Des autos passent au loin.
Je relève la masse de ses cheveux pour poser mes lèvres sur sa peau, une onde intérieure, un frémissement, la nuit a trop d’immédiateté, le jour il est encore possible de contourner, de discuter les idées de débattre de la saison des fleurs.
Il est possible de voir des gens dont les soucis qu’ils exploitent, tels des maquereaux, finissent par vous dégoûter des vôtres, à moins que vous n’y trouviez un refuge de toute votre hauteur, protectrice mais filoute du point de vue des étoiles.
Mais la nuit non, la nuit c’est le passé enfuit qui s’invite à la noce, et tout ce que vous supposez de souffrance à rebours vous donne des envies de cri, que le manque de conséquences flagrantes change aussitôt en rire ou en spleen, le spleen ce serait une belle matière pour les chemises de nuit, légères et rugueuses à la fois, c’est l’héritage très dur des paysages que draine et dessine un lit ; nostalgie de moments passés, épuisés comme des gouttes d’eau qui n’ont pas su éviter de glisser sur la vitre, ça vous cueille quand le sommeil est le plus fort…
Je suis la sentinelle d’un château vide, la soie du corps, le parchemin des mots doux replié sur lui-même.
La plupart du temps je ne dors pas.
Deux habitudes se disputent mon corps et je donne raison à celle qui l’emporte, c’est le même poids la même absence.
Nuit agitée par l’amour et par les mauvais rêves.
Elle se réveille et même la faire jouir doucement ne suffit pas à la rendormir.
Des orages battent sous ses tempes.
Alors, les jambes lourdes, agitées nerveusement, elle supplique pour que je l’aide à trouver le sommeil.
Je calme de mes mains ses jambes et son front, pendant une heure qui lui parait une minute, et puis on s’endort encore.
Tout à l’heure elle me dira, peut-être, ses terribles secrets…
“Elle” dort encore.
C’est matin.
Je me lève et pars en quête d’un café.
Les longs couloirs rouges du lupanar/donjon BDSM du Cheikh Abdul Rahmani ont une beauté dépouillée, l’ambiance est toute autre que de nuit.
La porte menant à l’extérieur est gardée par deux cerbères, différents de ceux d’hier soir.
J’ère, monte l’escalier monumental, personne ne se propose à me guider.
Je découvre au hasard de ma visite, à l’étage, une immense pièce qui ressemble à un musée d’art moderne.
Au mur quelques toiles de Didier Becet, un peintre automobile délirant.
Au centre une œuvre monumentale de Jacob Hashimoto, un incroyable mobile fait d’une myriade de cerfs-volants en papier de riz blanc, un peu plus loin trône un arbre en bois blanc aux branches duquel sont accrochés une centaine de ballons, blancs.
Au travers des fenêtres, la méditerranée, bleue, étincelante sous un ciel bleu éblouissant.
Une jeune femme venue de je ne sais ou me tend un kimono noir en souriant de me voir nu et me demande si je veux déjeuner.
“Oui, café, lait, croissants confiture et un verre de jus de pamplemousse”.
“Ma capacité de rêver a toujours été accompagnée d’une bonne dose de ténacité“, tonne derrière moi la voix du Cheikh Abdul Rahmani. “Cela m’a beaucoup servi, j’aimais la qualité et l’originalité des choses.
Je rêvais beaucoup.
Si on veut réussir, il faut avoir une certaine vision du monde et des gens.
Il faut aussi avoir la constance.
Constance et rêves combinés à la connaissance des choses et à la psychologie des gens ne peuvent que mener vers le succès.
A l’époque de ma jeunesse, mon pays, l’Arabie Saoudite ne possédait pas encore 14% des Etats-Unis.
L’Europe était en plein boom économique, tout fonctionnait, tout croissait.
Un appel téléphonique, la mise en relation de deux personnes me rapportaient des millions de dollars.
Ici, sur le Rocher, le dimanche les gens s’habillaient de façon élégante, allaient suivre leur culte.
Allah aime les croyants, mort aux infidèles.
Les gens achetaient des gâteaux et passaient l’après-midi en famille, qui sur son yacht, qui dans sa villa.
Puis mon père, qu’Allah miséricordieux le bénisse, m’a envoyé aux Etats-Unis.
Là j’ai vu exactement le contraire d’ici, le dimanche les gens se relaxaient et mettaient des vêtements confortables.
Le style sportif urbain nonchalant est une façon d’être, ici, maintenant.
Au début ce fut difficile, inhabituel. Les préjugés….”.
“Oui, ou voulez-vous en venir ?”.
“On parle beaucoup de votre ami Patrick Heinderickx dans la presse.
Il est même passé plusieurs fois dans des émissions télévisées, Fogiel par exemple.
Il a écrit des livres.
Vous m’aviez caché cela hier après-midi sur mon yacht“.
“Oui, quelle importance ?”.
“Vous aussi, cher Patrice, on parle beaucoup de vous sur le web.
On vous voit également beaucoup dans quelques grandes manifestations, comme la vente aux enchères Coys en mai dernier“.
“Qu’avez-vous à me vendre ?
D’autres Panther de Ville ayant appartenu au Roi Fahd et à sa famille ?”
“Quelques raretés, oui, pour vous, je n’ai jamais eu à me plaindre de vos commissions“.
“Vous prenez votre hélicoptère ou votre avion personnel comme je prend une voiture.
Pour vos moments de détentes sexuelles vous vous êtes offert un hôtel particulier à Monaco.
Pour prendre l’air vous avez deux bateaux, l’un dans le port de Fontvieille, l’autre à Fort Lauderdale.
Par contre, vous avez raté un troisième yacht, “le Marlin”, l’ancien yacht des Kennedy, un mythe.
C’est Diego Della Valle qui a enchérit plus que vous”.
“Notre grand ami commun, Luca Cordero di Montezemolo, m’a parlé de vous…
Il a retrouvé plusieurs de vos magazines, ceux qui traitaient de la Ferrari 250 GTO “Favre”…
Enzo Ferrari en avait presque eu une attaque.
Vous aviez saboté ses manœuvres aux Etats-Unis lorsqu’il a évincé Luigi Chinetti en tant qu’importateur Ferrari pour le remplacer par son propre réseau.
Vous avez offert à Chinetti la 250GTO “Favre” sur un plateau au moment exact qu’il fallait, lorsque Ferrari allait lancer la 288GTO“.
“Si mes souvenirs sont exacts, vous m’avez acheté une 250GTO “Favre” jaune à cette époque, non ?”.
“Une jaune, oui, vous avez bonne mémoire, je l’ai toujours“.
“Ferrari et Fiat ont attaqué Favre pour faux et usage de faux. Il a été jeté en prison le temps que les 288GTO soient présentées.
Scandaleux.
Favre a finalement gagné son procès.
Ferrari et Fiat ont du lui payer plus d’un million de dollars.
Le plus curieux de cette affaire est qu’ensuite, Favre a été “suicidé” d’une balle dans le dos !
Curieuses mœurs.
A cette époque j’étais aussi tombé dans le piège des Ferrari, j’en avais trois, une BB512, une Dino 246GT et une 308 GTB caisse “plastique”…
Je me souviens avoir été déposer la 308 pour un simple entretien chez l’importateur belge.
Il m’a présenté une facture de l’équivalent de 4.000 euros de l’époque pour un simple entretien avec changement des filtres et bougies.
Devant ma stupéfaction il m’a rétorqué que si je n’avais pas les moyens de payer, j’étais indigne des Ferrari. Lamborghini a eu la même remarque qu’Enzo en personne.
C’est pour cela qu’il a créé sa marque de voiture”.
“Luca Cordero di Montezemolo, président à la fois de Ferrari, de Fiat et du patronat Italien, est très présent dans la vie publique du pays“.
“Je n’ai aucune intention de faire de la politique en Italie.
De plus la voiture Minari à moteur Alfa-Roméo que j’ai construite à une trentaine d’exemplaires n’a pas été de nature à faire vaciller l’empire de votre ami”.
“Il me disait qu’il était préoccupé par la perte, non seulement en Italie, mais aussi dans le monde entier, du sens éthique et de l’esprit social“.
“Je ne voudrais pas que vous pensiez que pour devenir entrepreneur d’affaires, j’ai été cynique et sans éthique, j’aime beaucoup votre sens de l’humour”.
“Le monde a changé depuis l’assassinat des Kennedy.
Avant il fallait suivre certaines règles…
Maintenant on peut quasiment tout faire et certains le font avec bonheur.
Mais nous parlons, nous parlons, je vais vous laisser déjeuner. Je vous allume la radio.
Les nouvelles du monde ne sont pas bonnes“.
La radio parle sans cesse des derniers attentats dans le métro de Londres.
Rebondissement…
On croirait vivre un climat insurrectionnel.
Un état de guerre.
“Le conseil des ministres italien vient d’adopter par décret, un “paquet” de mesures antiterroristes proposés il y a dix jours par le ministre de l’Intérieur mais qui n’étaient pas acceptées en raison de dissensions avec la Ligue du Nord.
Le décret comprend des dispositions réclamées par le parti populiste d’Umberto Bossi, comme le prélèvement d’empreintes ADN sur les suspects, l’allongement de la garde à vue de 12 à 24 heures, la possibilité d’expulser toute personne immigrée soutenant le terrorisme“.
Tout le monde est toujours suspect…
L’Italie glisse vers un Etat policier.
L’homme le plus riche d’Italie, selon Forbes, est Silvio Berlusconi, magnat des médias, chef du gouvernement et leader du centre droit.
Dans sa liste de milliardaires de la planète, la revue américaine place “Il Cavalière” en 25ième position avec un patrimoine de 12 milliards de dollars.
“La Chambre des représentants américaine a voté la pérennisation de la plupart des dispositions du projet de Loi antiterroriste, le “Patriot-Act.” qui venait à expiration fin de cette année.
Les autorités disposent du pouvoir de consulter les données personnelles et mener des écoutes visant une seule personne sur plusieurs lignes téléphoniques.
La police peut également fouiller les sacs et bagages de toutes personnes, même non suspectes de quoi que ce soit, et ce à l’entrée des stations, arrêts et gares de métro, trains, bus, ferry.
Ceux qui refuseraient cet examen au nom des libertés constitutionnelles devront rebrousser chemin, et pourront même être arrêtées.
L’organisation de défense des droits civiques s’est insurgée contre ces contrôles, estimant qu’ils vont à l’encontre des droits civiques et incitent à la discrimination raciale ou religieuse“.
L’Amérique est-elle encore une démocratie ?
“Londres plonge dans la psychose.
Des attaques terroristes ratées n’ont fait aucune victime. La police a arrêté deux hommes puis les a relâché.
Des appels à la délation sont lancés.
La police a tiré sur un kamikaze présumé….
Cinq balles ont tué cet homme de type sud-asiatique.
Il s’est avéré peu après qu’il était totalement étranger aux actes terroristes“.
Tout le monde est suspect.
“Ils l’ont plaqué au sol et alors qu’il ne savait même plus bouger et qu’il hurlait qu’il ne comprenait pas pourquoi on le plaquait au sol, la police a tiré cinq ou sept fois sur lui…, c’est un meurtre policier, a affirmé un témoin de la scène sur la BBC“.
C’est le retour du “shoot to kill“, tirer pour tuer.
Cette politique avait été interdite dans les années 70 à la suite de dérapages de l’armée et de la Royal Ulster Constabulary lors du conflit nord-irlandais.
“Sorry” ont dû murmurer les policiers lorsqu’il s’est avéré que le jeune homme n’était pas un kamikaze présumé…
“Les règlements policiers régissant l’utilisation des armes à feu ont été remisés.
Désormais, le bobby britannique, avec son uniforme et son casque typiques, bleu marine, “LE” symbole du Royaume-Uni, a le droit de dégainer et de tirer pour tuer. Voilà bien finie l’image traditionnelle du policier flegmatique, débonnaire et sans arme“.
Quand en 1819 Sir Robert Peel a créé la police métropolitaine de Londres, il lui avait fixé comme principale mission la prévention des délits.
Le Bobby devant être parfaitement intégré dans sa communauté, sorte d’îlotier rassurant et serviable connaissant tout le monde dans son quartier.
Bref, il était plus un travailleur social qu’un Cow-boy shérif !!!
Un style de maintien de l’ordre que le monde entier enviait, antithèse du “flic” belge et/ou français.
Exact opposé du “cop.” américain”.
Malgré une rapide montée du régime policier, malgré ce bouclier défendant la “dictatucratie” chères aux pays appartenant à “L’ordre mondial“, cet “ordre nouveau” prôné par Ronald Reagan et repris par tous les présidents américains derrière lui et maintenant aussi par les chefs des gouvernements des pays “alliés contre le terrorisme“, le public abreuvé d’informations destinées à lui faire peur, ne bronche pas.
“Les Britanniques ont applaudit la mort d’un des terroristes supposés“.
Même sans preuves, même sans jugement, même sans enquête.
“Pour les cambistes, les “deux jeudi noirs” des 7 et 20 juillet 2005) de Londres n’affectent pas l’excellente tenue de la livre sterling par rapport au dollar et à l’euro.
Le Royaume-Uni restera un bastion du capitalisme. Sa stabilité est assurée par le tandem Tony Blair / Gordon Brown et l’amitié avec les Etats-Unis…
Les cours des compagnies pétrolières, de matières premières, de téléphonie mobile et les compagnies de télévision montent en flèche“.
Terrorisme, terrorisme…
“Ils ont subi un lavage de cerveau“, c’est ainsi qu’on explique à la population comment des êtres humains apparemment normaux ont pu se faire exploser le 7 juillet 2005 dans le métro de Londres, tuant 52 personnes et en mutilant près de 100 innocents.
Cette explication “officielle”, est renforcée, de manière de plus en plus subtile, par de plus en plus d’experts “officiels”, le but étant simple, démontrer que tous les attentats terroristes sont l’œuvre de personnes qui voudraient détruire “notre” culture et “nos” valeurs….
Ceux qui passent à l’acte terroriste, obéissent à une dynamique subtile, née de la rencontre d’un sentiment personnel d’injustice, l’attachement à un groupe d’amis et la fascination trouble que dégage la mythologie d’une guerre sainte internationale.
Ce mythe qu’on enfonce dans les têtes se superpose à la mythologie qui justifie et explique l’action terroriste.
Ce qui est vital c’est de comprendre le processus psychologique par lequel un individu accomplit ses tout premiers pas dans la violence politique et/ou idéologique.
“On ne devient pas terroriste en un jour“, rappelle John Horgan, du centre d’étude du terrorisme et de la violence politique à l’université de St Andrew en Ecosse.
“La psychologie est devenue aujourd’hui, à plusieurs niveaux, l’une des meilleures armes du terrorisme et de l’anti-terrorisme. Il faut renforcer la résistance de la population aux actes terroristes“…
La revue britannique “Jane’s terrorism & security monitor”, prophétisant en quelque sorte les attentats de Londres, consacrait dans son édition de juillet 2005, un survol des programmes de recherches engagés en ce sens en Israël, en Russie, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni…
L’un de ces programmes, concerne le parcours des individus prêts à tomber dans les filets du recrutement. Ils ne sont pas atteints de maladie mentale et ne sont pas victime d’un désordre général de la personnalité.
“Si la thèse d’une quelconque psychose poussant au terrorisme semble être l’élément “rationnel” inculqué à la population, ce qui la rassure est contredit par les faits. Une équipe américaine travaille en ce sens à l’université du Maryland pour compte du Département de la sécurité intérieure“.
Tant dans les populations multicommunautaires que sur le théâtre de conflits armés, l’une des armes demeure la propagande avec pour objectif de créer une vue “officielle” simple à comprendre afin de maîtriser et diriger les gens.
“Dans cette mobilisation psychologique, les médias grand public ont un rôle à jouer. Quand la presse rend un fait, même anodin, en le présentant comme “sensationnel”, sa signification psychologique forcera la population à le croire“.
Et si c’était une manipulation !!!
Et si c’étaient nous, les gnous, qui étions manipulés !
Et si les terroristes étaient également manipulés !!!
Chercher à qui profite le crime.
Et à qui profite t-il ?
Qu’est-ce qu’un Ben-Laden avait à gagner en faisant exploser les tours du World Trade Center ?
Qu’avait-il à gagner en réalisant les attentats du métro à Madrid ?
Qu’avait-il à gagner avec les attentats de Londres ?
Rien.
Il avait tout à perdre et il a tout perdu…
Chapitre 4
Dictatucratie…
“Déjà réveillé“.
“Elle” est debout, dans l’encadrement de la porte.
“Oui, je ne dors jamais beaucoup, je déjeune et j’écoute les nouvelles à la radio, c’est la guerre, une guerre psychologique, on dirait qu’on nous prépare à quelque chose”.
“C’est tellement énorme que les gens ne voient rien“.
“Qu’est ce à dire ?”.
“Rien, laisse tomber“.
“Que voulais-tu dire hier soir concernant les morts dans les tours du World Trade Center ?
Qu’est ce que ce besoin d’expiation ?”
“Rien, laisse-moi en paix, ou est le café ?“.
“Viens, installe-toi, le Cheikh Abdul Rahmani sait recevoir”.
“Le terrorisme a permis aux services secrets d’obtenir des moyens énormes.
Réunir un million de dollars pour soudoyer quelqu’un n’est pas un problème.
Un tueur professionnel dont les méthodes s’inspirent de celles du célèbre terroriste international Carlos demande un à dix million de dollars pour un contrat selon le poids politique de la future victime.
Depuis le 11 septembre 2001, l’Amérique a encore accru ses moyens.
Des sommes pharaoniques sont dépensées dans des affaires qui permettent d’asseoir le pouvoir des USA.
Au 1er janvier 2003, le Département of Homeland Security, le département US de la sécurité intérieure, employait 180.000 fonctionnaires et disposait d’un budget de 32 milliards de dollars.
Les moyens de la NSA, la National Security Authority, dépassaient alors 7 milliards de dollars.
La NSA emploie les meilleurs cryptanalystes du monde pour percer les messages.
La NSA finance également des dizaines de stations d’écoute des télécommunications dans le monde avec des sites en Angleterre, en Nouvelle-Zélande, au Japon, en Australie…
Elle dispose des satellites Mercury, Mentor et Trompet, qui filtrent toutes les émissions de radio, de télévision, de téléphones mobiles partout dans le monde.
Ces systèmes d’écoute ultra performants ont un coût classé “Secret défense” en dizaine de milliards de dollars.
Pour payer tout cela et le reste il faut des montagnes d’or…”.
“Le coût de la guerre contre le terrorisme est incalculable dans tous les sens du terme.
Vertigineux et trop compliqué à estimer.
Il est question de centaines voire de milliers de milliards de dollars pour les seuls Etats-Unis, sans compter les myriades d’impacts militaires”.
“Créer l’angoisse n’a pas de prix“.
“Mais elle a des conséquences économiques !
Au lendemain du 11 septembre les instituts de conjoncture ont instantanément révisés à la baisse d’un demi point la croissance américaine pour 2001 et d’un point celle de 2002.
La somme représente 47 milliards de dollars, soit l’équivalent de la valeur des immeubles détruits ce même 11 septembre”.
“L’économie américaine a rapidement surmonté ce contrecoup conjoncturel comme en atteste son taux de croissance depuis lors.
Le problème est que les gens apprennent à vivre avec la peur.
De même que le risque d’accident, les amendes pour excès de vitesse et autres contraintes ne dissuadent pas longtemps les gens de prendre le volant.
Ni même les augmentations successives du prix des carburants.
C’est là que se trouve la clé du problème, la solution de l’énigme, la réponse à la question qui te taraude ; à qui profite le crime ?“.
“A qui profitent les attentats terroristes ?”.
“Aux industries pétrolières…
Aux industries d’armements, aux industries pharmaceutiques, aux industries de télécommunications, aux spéculateurs informés, aux industries de sécurité, aux banques, aux gouvernements…
Pas aux terroristes supposés…
Pas à Al Qaïda qui n’existe qu’en affabulations et manipulations de l’opinion publique.
Lorsque les gens finissent par contrôler leurs peurs et s’habituent, on fait exploser quelques bombes, on parle de sécurité à renforcer, d’augmentations diverses pour le bien de tous.
A qui paye t’on les carburants ?
Aux Etats qui y touchent en sus taxes et impôts colossaux et aux industries pétrolières.
En quelques attentats spectaculaires, les carburants ont plus que doublés.
Des impôts supplémentaires sont levés pour la sécurité.
Les polices sont renforcées.
Les Anglais se sont remis à faire du vélo de crainte de se faire exploser en métro, c’est y pas extraordinaire ?
On prétend que c’est grâce aux caméras de surveillance sophistiquées qu’on a retrouvé les terroristes.
On tire à vue sans sommation pour délit de “sale-gueule.
On vit un basculement.
En réalité “ils” sont un des bras exécutant du “Nouvel Ordre Mondial”, ils suivent “Les Protocoles des Sages de Sion” à la lettre !
La démocratie c’est fini“.
“En l’absence de piqûres de rappels, sous forme de nouveaux méga-attentats, l’impact psychologique n’a qu’un temps et les gens s’habituent.
Mais alors, serait-ce les gouvernements qui organiseraient les attentats ?”.
“Oui, contre leur peuple, Michael Moore l’a très bien compris et le dit à la fin de son film “Fahrenheit 9/11” sans pourtant en mesurer l’importance ; “Les Etats ne sont plus en guerre entre eux, ils sèment la terreur pour que perdure un certain mode de vie et pour y gagner des montagnes d’or”.
La guerre d’Afghanistan a coûté 15 milliards de dollars, la guerre d’Irak en a coûté 150…
Mais cela ne représente rien puisque grâce à ces guerres, les Etats-Unis sont devenus le plus grand producteur de pétrole au monde.
En même temps cela rassure les Saoudiens, les Koweïtiens, tous les pays producteurs“.
“J’ai lu que le comité économique du Congrès américain, chiffrait à 150 milliards de dollars par an la seule hausse des dépenses de sécurité publiques depuis le 11 septembre 2001”.
“Oui, cette somme va dans la poche des sociétés de sécurité. C’est un secteur rentable.
En Angleterre, des milliards vont être levés et dépensés pour installer partout les fameuses caméras de surveillances automatiques intelligentes capables de reconnaître une personne rien qu’après avoir introduit sa photo dans l’ordinateur qui les commande.
De même, les caméras reconnaissent et lisent les plaques d’immatriculation, elles indiquent si une voiture est en défaut d’assurance !
Une seule voiture équipée d’une de ces caméras peut vérifier 60 plaques d’immatriculation par minute, envoyer le tout simultanément à un ordinateur central qui vérifie immédiatement, à la seconde, si la plaque est valide, assurée et si les taxes sont payées…”
“Tout cela au départ de terroristes munis de cutters à 4 dollars pièce ?”
“C’est la légende destinée aux gnous, la réalité est toute autre…
Je peux te l’avouer puisque mes jours sont comptés.
J’ai un cancer généralisé parce que mes employeurs ont placé de l’uranium dans l’assise du siège de ma voiture.
C’est pour me punir d’avoir informé mes concitoyens…
J’ai envoyé quelques fax à mes amis Israéliens pour qu’ils ne viennent pas travailler le 11 septembre 2001“.
“Quoi ?”.
“Oui, c’est moi qui a placé les balises radios dans les deux tours.
C’est le signal radio de ces balises qui a attiré les avions.
Les “terroristes” étaient simplement chargés de modifier la fréquence de réception pour que les avions volent droit vers les balises, après avoir neutralisés les pilotes.
C’était beaucoup plus simple que tout ce qu’on a raconté et écrit“.
“Elle” m’a dit tout cela comme un marivaudage en sirotant un café et en mordillant un croissant.
Puis elle se lève, et s’éclipse en me disant ; “A plus“…
La radio continue ses litanies de nouvelles.
“Des attentats avortés du 21 juillet 2005, le monde gardera en mémoire les photos des quatre terroristes prises par les caméras de télésurveillance des trois stations de métro et de l’autobus visés.
Y figurent des jeunes gens au teint basané en jeans et sacs à dos“.
J’ignorais que les célèbres “double-deck” londoniens disposaient de caméras de surveillance.
On vire vers “Big-Brother”…
“Un promeneur a découvert une bombe cachée dans un paquet suspect enfoui dans les buissons du parc de Wornwood Scrubs. Cette bombe qui ressemble aux quatre autres retrouvées dans le métro et le bus indique la présence d’un cinquième homme“.
Qu’est ce qu’il faisait dans les buissons pour soi-disant y découvrir une bombe dans un vieux paquet ?
On prend vraiment les gens pour des imbéciles…
“Les “Djihadistes kamikazes seraient d’origine Pakistanaise, les Kamikazes qui ont raté leurs explosions seraient quant à eux des immigrés africains pauvres…, il s’agit de deux cellules clandestines différentes dépendant d’un contrôle commun, comme l’atteste les numéros identiques appelés sur leurs portables, on craint qu’ils se cacheraient dans une planque à Londres ou ils pourraient se suicider ayant échoués dans leur mission, ce que prédit leur idéologie.”
C’est vraiment du bourrage de crâne.
“C’est l’union sacrée autour du Premier ministre Tony Blair, au plus haut de sa popularité depuis plusieurs années.
Selon un sondage publié le 26 juillet, 70% des personnes interrogées approuvent l’octroi de pouvoirs supplémentaires à la police.
90% sont favorables à l’extension indéfinie de la garde à vue actuellement limitée à quatorze jours au Royaume-Uni…“.
Le public hurle en cœur et salue la privation des libertés.
“Jean-Charles de Menezes, la prétendue victime de la fusillade du 22 juillet était un électricien de vingt-sept ans qui se rendait à son travail“.
Qu’est ce qu’une prétendue victime ?
C’est nouveau cela !
“Dans le sac à dos du terroriste de la station de métro “Oval” voisine de Stockwell, les policiers ont découvert des documents qui les ont menés à un HLM de Tulse Hill ou le Brésilien habitait.
Il est sorti de chez lui emmitouflé en plein été dans un large manteau.
Il n’a pas obtempéré aux policiers en civil, a enjambé le portillon d’accès, refusant d’obéir aux sommations.
Il a été tué de huit balles par les policiers“.
Tirer huit balles à bout portant dans le dos d’un homme parce qu’il porte un manteau en plein été…
“Charles Clarke, secrétaire au Home Office et Franco Frattini, vice-président de la Commission européenne voudraient que les Etats membres de la Communauté Européenne se rapprochent et renforcent leurs engagements au nom d’un droit de vivre et d’aller travailler du peuple.
Ils voudraient que les données sur les connexions Internet puissent être consultées à tous moment par la police et partagées avec la police des Etats membres.
La Commission européenne a soumis deux nouvelles propositions ; elle veut que les armes à feu, les explosifs, les matériels et les technologies servant à fabriquer des bombes soient entièrement contrôlés par un service de la C.E…“.
En cinquante ans, nous passons de la dictature à la “dictatucratie” après être passé par la “particratie“…
“En septembre 2001 nous étions tous New-Yorkais, l’année dernière nous étions tous Madrilènes, aujourd’hui nous sommes tous Londoniens.
Et Demain ?“.
Nous serons tous des cons…
“Le même étendard, les mêmes méthodes.
Les attentats des terroristes islamistes qui ensanglantent la planète cumulent les points communs.
Ils posent la question d’une organisation centralisée commanditaire et planificatrice.
Les filières du terrorisme international obéissent à un centre de commande regroupé.
Les cellules d’Al-Qaïda sont coordonnées dans leurs frappes.
La plupart des spécialistes écartent l’hypothèse d’une structure pyramidale qui centralise et coordonne.
Les liens sont principalement virtuels.
Le vecteur Internet serait la base des connexions de la terreur“.
Et si la tête de tout cela serait nos propres peurs, nos besoins sécuritaires, nos envies hégémoniques de survivre tels que nous sommes au mépris de tous les autres.
Si c’étaient nous les organisateurs des attentats terroristes ?
Nous, c’est à dire nos élus, même élus “particrates” imposés.
Un gouvernement fait exploser deux tours, dont l’une devait de toute façon être abattue car fragilisée quelques années plus tôt par l’explosion d’une camionnette bourrée d’explosifs dans ses sous-sols…, pour avoir le prétexte d’envahir un Etat, puis un autre et devenir une puissance pétrolière assurant son avenir énergétique et y tirant un profit pharaonique en créant un climat de terreur et de peur de manquer qui permet d’augmenter le prix des matières premières…
Un autre gouvernement ferait de même afin d’engager une lutte contre des séparatistes basques, mais ratant ses objectifs par manque de savoir-faire…
Un troisième utiliserait les mêmes méthodes pour asseoir son pouvoir sous prétexte de renforcer la sécurité tout en créant de juteux marchés qui y sont liés…
A qui profite le crime ?
A un Ben Laden perdu dans une grotte ?
A des Mollah Afghans ?
A un dictateur moustachu ?
Avant même d’y penser, ils savaient déjà qu’ils perdraient tout…
Non, assurément pas.
Le génie consiste à faire croire que les attentats sont l’œuvre de personnes précises, un groupe nébuleux, un personnage ambigu et secret, le tout nappé dans une religion hermétique.
Hermétiques aux seuls occidentaux…
Manipulation.
Barthelemy Courmont, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (l’IRIS) disait dernièrement qu’il n’y avait pas de liens tels qu’Al-Qaïda derrière les attentats terroristes, qu’aucune des revendications n’a jamais été crédible et que pour le dernier attentat, les armes utilisées dénotaient un amateurisme réel.
Il affirmait également que pour ce qui était de l’attentat de Charm El Cheikh en Egypte, il n’avait aucun lien avec ceux de New-York, Madrid et Londres…, que c’était un attentat Egyptien visant à renforcer le règne du président Hosni Moubarak alors qu’il s’apprêtait à tenir des élections “libres”…
Prétendre pour chaque Etat qu’il est victime du terrorisme d’Al Qaïda, est en effet une aubaine extraordinaire pour renforcer son pouvoir en créant la terreur et en proposant au peuple de renforcer la sécurité et la police.
Les peuples qui acceptent, ne se rendent pas compte qu’ils autorisent ainsi leurs gouvernements à leur ôter de plus en plus de liberté.
Quoi de plus simple pour des services spéciaux policiers et/ou militaires de manipuler des groupes qu’ils ont créés en faisant croire qu’ils sont les vengeurs, les défenseurs…
Ces groupes se galvanisent eux-mêmes des attaques d’autres groupes en un effet boule de neige abyssal.
Pour annihiler un groupe, quoi de plus simple de dévoiler qui sont ceux qui le composent, comme c’est actuellement le cas au Royaume-Uni !
Dans chaque attentat, c’est la sécurité publique qui est véritablement visée, et en retour, l’ennemi de l’occident, de “Nos valeurs“, est un ennemi lointain.
Quoi de plus lointain qu’Al Qaïda ?
Le mythe de Ben Laden vivant chichement dans une grotte avec un vieux tromblon comme arme…
Saddam Hussein tirant quelques coups de feu en l’air avec une vieille pétoire…
Ils avaient, nous dit-on, des armes de destruction massives !!!
Une fois la dynamique lancée, elle a son énergie propre.
Olivier Roy, chercheur au CNRS, Centre National de Recherches Scientifiques, prétend que la coordination des attentats au niveau mondial n’est pas l’œuvre d’un groupe opérationnel comme Al Qaïda, mais qu’il existe un système décentralisé manœuvrant des gens radicalisés.
Un concept, un label…, et des voyageurs de commerce qui font le lien avec des franchisés.
Une entreprise commerciale en somme.
Dans de nombreuses régions du globe, les attaques du 11 septembre 2005 ont permis et donc entraîné, un regain d’engouement pour la surveillance et les enfermements policiers ainsi qu’une extension des budgets militaires, ce qui, en temps de paix, est proprement ridicule.
A eux seuls, les Etats-Unis dépensent chaque année 500 milliards de dollars pour leur défense !
Quels sont les précédents historiques à ce cas de figure hallucinant ?
Quant aux citoyens américains, leur liberté d’expression est progressivement rognée.
L’appareil législatif du “Patriot.Act.” a permis au Département de la Justice de mettre au secret des suspects pendant six mois.
Quant au FBI, cet Etat dans l’Etat s’est livré à des perquisitions à domicile en se passant de l’avis des magistrats, pour rassembler des données personnelles sur des étudiants, des lecteurs de bibliothèques et des patients de centres de soins.
Bien que les amendements 4 et 5 de la Constitution américaine protègent l’anonymat des citoyens honnêtes contre les intrusions abusives de la police, la sécurité nationale autorise ces empiètements nouveaux.
Au nom du principe de prévention, des citoyens sont inscrits sur des listes de personnes interdites de vol, des “no-fly lists”, et, depuis le 31 octobre, lorsqu’on est mis en détention, il n’est plus possible de s’entretenir seul avec son avocat sans voir les conversations avec celui-ci enregistrées ou surveillées. Le “Patriot-Act.” a été voté quarante-cinq jours après le 11 septembre 2001 et quelques jours après l’affaire mystérieuse des lettres à l’anthrax, au terme de trois semaines de débats.
Beaucoup d’observateurs s’étaient accordés pour affirmer que ce texte indigeste avait été préparé à l’avance et que les représentants qui l’avaient entériné n’avaient pas eu le temps de le lire en détail !
Chapitre 5
Révélations secrètes…
Je descends me rhabiller, j’ai soudain envie de quitter l’Hôtel particulier du Cheikh Abdul Rahmani, de quitter Monaco, ces gens, ces histoires.
Au rez de chaussée, “Elle” est là, remise à neuf, presque pimpante.
“Tu as ouvert la boîte de Pandore, cette histoire hallucine.
Tu as placé des balises dans les tours du World Trade Center pour attirer les avions ?”.
“La technologie existait pour pirater les commandes d’avions en vol.
Dov Zakheim, membre du P.N.A.C. et nommé sous-secrétaire à la défense en février 2001 venait de diriger une société qui avait développé un système de contrôle simultané de huit avions à distance appelé “Flight Termination System”.
Mais ce n’est pas ce qui a été retenu pour cette opération“.
“Ce n’est donc pas un hasard si les premières nouvelles arrivant à la Maison Blanche parlaient de huit avions détournés le 11 septembre 2005, dont quatre venant de l’Océan Atlantique vers où certains auraient été dirigés”.
“Tu penses t’attaquer aux péchés capitaux du monde ? Je viens de te dire que cette solution de pilotage automatique avait été abandonnée.
C’était plus simple de tuer les pilotes, puis que les pirates de l’air introduisent dans le computer de bord la fréquence de la balise..
Pas besoin de savoir piloter, ou du moins juste assez pour cela.
Mais pour l’opinion publique, on a fait croire que les pirates avaient pilotés eux-mêmes…
Par contre l’avion sur le Pentagone, là c’est du bluff, il n’y a jamais eu d’avion gros porteur, mais un simple drone déguisé“.
“C’est de la manipulation par la peur”.
“Oui, mais elle vient d’une longue expérience de faits semblables…
A de nombreuses reprises, une attaque minime provoquée ou autorisée par les hauts responsables américains a fini par déclencher l’écrasement prévisible de pays sous armés.
L’attaque contre le navire Maine avait permis d’envahir les Philippines et Cuba.
L’attaque de Pearl Harbor qui n’avait fait “que” 2.575 morts, provoquée et attendue en haut lieu après qu’un message secret eût été décrypté, avait légitimé la guerre contre le Japon en 1941…
Les déclarations du général Mac Arthur et de Dean Acheson en 1949 et 1950 laissant croire à la Corée du Nord qu’elle pouvait attaquer la Corée du Sud sans encourir de représailles, entraîna l’escalade…
L’attaque provoquée contre le destroyer U.S.S. Maddox dans le Golfe du Tonkin a conduit au vote des crédits de guerre contre le Nord-Vietnam en août 1964.
Pour ce qui est de la guerre du Golfe de 1990, un feu vert à peine voilé avait été donné à une attaque de l’Irak contre le Koweït en août 1990.
En septembre 2001 le prétexte de l’invasion de l’Afghanistan puis de l’Irak fut l’écroulement des tours du World Trade Center“.
“L’Amérique a toujours eu besoin d’un prétexte pour entrer en guerre, et ce sont souvent des prétextes provoqués”.
“L’URSS s’est écroulée.
Depuis le monde jette un regard crispé sur la superpuissance de l’Amérique.
La personnalité polémique de Bush n’a pas apaisé les choses.
Mais ce n’est que la vision européenne de la situation. Aux USA Bush n’est pas l’incarnation de l’impérialisme ultra-libéral.
Il est perçu comme un président dynamique capable de redonner du tonus à l’économie et de défendre la place des Etats-Unis sur l’échiquier mondial“.
“Pourrait-on dire qu’il a eu le génie de prétendre que les USA étaient attaqués lâchement comme à Pearl Harbour afin de positionner militairement les Etats-Unis au Moyen-Orient ?”
“Pas que ce génie, il l’a fait orchestrer.
Et l’Etat d’Israël dont je suis citoyenne y avait à la fois l’expérience et des intérêts directs, d’ou un rôle primordial à y jouer.
D’abord supprimer Saddam Hussein et s’en venger parce qu’il avait osé tirer des missiles sur Jérusalem lors de la première guerre du Golfe…
Ensuite installer le principal allié d’Israël pas très loin de ses frontières.
Et quel allié, la plus grande puissance militaire et économique du monde.
Qui plus est, le pays dans lequel l’Arabie Saoudite, patrie de ton ami le Cheikh Abdul Rahmani, détient environ 14% de son économie en investissements.
Deux tours en échange et à peine plus de morts qu’à Pearl Harbor, c’est pas cher payé.
La documentation ne manque pas sur les plans qui annonçaient la politique américaine de l’après 11 septembre 2001.
Dès 1996, un rapport avait été rédigé à l’attention du gouvernement Israélien de M. Netanyahu par un groupe de l’I.A.S.P.S. comprenant notamment Richard Perle, Douglas J. Feith et David Wurmser.
Richard Perle est le conseiller belliciste pro-israélien au Pentagone et directeur de Hollinger Inc., le troisième groupe de presse au monde derrière ceux de Gannett et Murdoch, un groupe qui possède plus de quatre cents journaux dont le Daily Telegraph et le Jerusalem Post. Douglas J. Feith, est l’adjoint au secrétaire à la défense.
Quand à David Wurmser, c’est le conseiller de John Bolton aux Affaires Etrangères et sa femme dirige l’agence de propagande israélienne MEMRI.
Ce rapport de 1996, qui se nomme le “Clean Break : A New Strategy for Securing the World”, (Rupture décisive : une nouvelle stratégie pour sécuriser le monde), préconisait un remodelage du Moyen-Orient et un changement de pouvoir en Irak d’abord, puis en Syrie, puis en Iran, etc.“.
“C’est exactement la politique qui se profile en ce moment…”.
“Oui, c’est cela. Une guerre unilatérale contre l’Irak avait été explicitement réclamée en 1998 dans une lettre adressée au président Clinton par dix-huit membres d’une association d’affairistes, le “Project for a New American Century” (P.N.A.C.).
Parmi les signataires figuraient de futurs membres de l’administration Bush : Donald Rumsfeld le n°1 du Pentagone, Paul Wolfowitz le n°2 du Pentagone depuis l’an 2000, Richard Ermitage, John Bolton, Zalmay Khalilzad et Richard Perle.
En 1997, Zbigniew Brezinski estimait que pour garantir le contrôle de l’Asie Centrale et de ses vastes réserves de pétrole, un consensus devait être obtenu sur les questions extérieures, une chose difficile à obtenir sans “Une menace extérieure directe”.
Et l’ancien conseiller à la sécurité nationale rappelait que l’attaque de Pearl Harbor avait rendu possible la participation des Etats-Unis à la Seconde Guerre Mondiale…“.
“Tout cela fait frémir, nous sommes manipulés”.
“En l’an 2000, une faction de va-t-en-guerre du même P.N.A.C., Rumsfeld, Wolfowitz, Dick Cheney, Jeb Bush, Lewis Libby, Dov Zakheim, etc., non encore investis de leurs pouvoirs actuels, ont échafaudé un plan de prise de contrôle militaire du pétrole du Golfe Persique, un renversement des régimes Irakien, Syrien, Iranien, Libyen, Chinois et Nord-Coréen, et un plan de reconstruction des armées, le “Rebuilding America’s Defense”, dans lequel il était précisé à la page 51 que le processus de changement d’armement serait long sauf ; “S’il y avait une sorte d’événement catastrophique et catalyseur, comme un nouveau Pearl Harbor“.
“Peut-être n’avaient-ils pas encore prévu de permettre un attentat venu du ciel et n’avaient-ils pas conscience de laisser ainsi une trace patente permettant de comprendre leur logique”.
“Une référence à Pearl Harbor apparaît dans un rapport de la Commission Rumsfeld remis le 11 janvier 2001 au secrétariat à la Défense, il y est dit que la question qui se pose est de savoir si les Etats-Unis auront la sagesse d’agir de manière responsable et de réduire au plus vite leur vulnérabilité spatiale, ou bien si, comme cela a déjà été le cas par le passé, le seul événement capable de galvaniser les énergies de la Nation et de forcer le gouvernement des Etats-Unis à agir, doit être une attaque destructrice contre le pays et sa population, un “Pearl Harbor spatial”.
Il semble désormais assez clair qu’un attentat terroriste, qui plus est aérien, et non un simple attentat biologique, comme avec les lettres à l’anthrax, constituait pour certains hauts gradés et grands représentants de l’armement, une “divine surprise” qui leur donna plus de pouvoir et plus de crédits pour un bouclier de défense anti-aérienne.
De leur côté les Israéliens ont pu convaincre la Maison Blanche de l’urgence à redessiner le Moyen-Orient.
Quant aux businessmen qui accaparent les rênes du pouvoir, ils ont ainsi eu une excuse pour contrôler le prix du pétrole du Moyen-Orient.
Les néo-conservateurs qui dictent la politique de Bush sont hantés par l’histoire de l’Allemagne nazie et connaissent les bénéfices qu’Adolf Hitler tira de l’incendie du Reichstag“.
“Le capital sympathie des Etats-Unis fond à vue d’oeil”.
“Tant que l’union politique de l’Europe ne sera pas effective, Israël et les Etats-Unis n’ont pas de leçons à recevoir d’aucun des pays européens en matière de politique étrangère.
La France et aussi la Belgique ont joué les bouffons en affichant une surenchère pacifiste lors de l’invasion de l’Irak.
La Belgique a même interdit le survol de son petit pays aux avions américains.
C’était à la veille des élections belges.
Pitoyables les bouffonneries de Louis Michel et d’André Flahaut.
Ils ont flatté l’opinion publique avec leurs déclarations matamoresques“.
“Pourtant tout cela s’est dégonflé…”
“Oui, c’est aussi lorsqu’ils se sont dotés d’une législation qui permettait aux tribunaux belges de poursuivre des non-belges pour crimes contre l’humanité et que des musulmans extrémistes y sont venus déposer des plaintes contre Ariel Sharon et Georges Bush qu’on a décidé de réagir…
On leur a rappelé les tueurs du Brabant, cette opération qui avait aidé le gouvernement belge de l’époque à renforcer les services de police et les moyens financiers nécessaires à la protection des intérêts américains en Belgique.
Du grand art.
Les gens sont si manipulables“.
“L’administration Bush aurait donc cultivé le traumatisme de la destruction ?”.
“Pire, elle a utilisé la peur pour faire passer des décisions budgétaires en faveur des lobbyings de l’armement et pour envahir l’Afghanistan puis l’Irak afin de contrôler leurs sous-sols, uranium, pétrole…“.
“Le film de Michael Moore “Fahrenheit 9/11” est un réquisitoire au bazooka contre Bush, son administration et leur façon de manipuler la peur”.
“Malgré ce film et toutes les critiques, Bush a été réélu confortablement“.
“Vu d’Europe son bilan économique et social n’est pas brillant”.
“Les Américains sont très “People”, ils ne se souviennent pas de Clinton pour ses réalisations économiques mais de ce qu’il a fait avec Monica Lewinsky.
Avec Bush c’est pareil, ils gardent en tête le show Irakien, les missiles qui explosent pile au bon endroit et au bon moment, les V de victoire de leurs “Boys” et les pitreries télévisuelles du porte-parole de Saddam à la télévision.
Ils oublient le gouffre budgétaire que Bush a creusé, c’est à la fois une manipulation de l’opinion occidentale et une réponse simpliste à l’inconscient collectif de la population américaine.
C’est comme les films Hollywoodiens, capables de faire plaisir aux sentiments les plus primitifs avec un scénario fin comme une feuille de papier.
Dès 1958 la CIA a utilisé des drones capables d’influer sur la volonté des gens.
Contrôler le psychisme pour manipuler les individus…
Le lobby militaire américain est puissant jusqu’à l’absurde, il a étudié, par exemple, l’éventualité d’une catastrophe cosmique dans laquelle un astéroïde entrerait en collision avec la Terre, avec comme solution l’envoi de missiles disposant de multiples charges nucléaires, la guerre des étoiles“.
“Le monde entier est sur écoute…”.
“La politique américaine se résume à un mégashow, au même titre que la justice ou la guerre“.
“A l’avenir, le grand alibi du 11 septembre 2001 risque de servir de détonateur à une nouvelle guerre contre tout pays qui se mettrait à déplaire à la Maison Blanche”.
“La “Guerre contre le terrorisme” était un thème déjà utilisé par le président Ronald Reagan, conseillé par les mêmes gens que G. W. Bush aujourd’hui, même si elle était limitée à l’Amérique latine“.
“Ne cherche-t-on pas à enclencher une spirale de violence et de course à l’armement nucléaire qui permettra de recycler la menace d’une collusion avec “Al Qaïda” lorsqu’il sera question de renverser le pouvoir en Iran, en Syrie ?”
“C’est aux fins d’en dissimuler les vrais buts au monde des gnous : contrôler les régions les plus riches du monde.
Les attaques du 11 septembre ont fourni l’excuse principale aux Etats-Unis pour se retirer, le 11 décembre 2001, du traité anti-missiles balistiques ABM signé en 1972.
C’était une chose déjà discutée à la fin du mois d’août, un mois après que les Etats-Unis ait rejeté le protocole sur les armes bactériologiques le 25 juillet.
L’écroulement des tours, soi-disant par Al-Qaïda, a permis de faire voter au Congrès un crédit pour la lutte anti-terroriste de quarante milliards de dollars…, ainsi que des crédits destinés à mener des guerres programmées à l’avance contre l’Afghanistan et contre l’Irak“.
“Pourquoi ces pays qui ne menaçaient personne furent-ils bombardés ?”.
“Pour leur forte odeur de pétrole, de gaz et pour la puissance qui va avec elles.
Pour mettre la main sur le robinet du pétrole et devenir le maître du monde économique.
Pour remplir les caisses des vendeurs d’armes, des fabricants et exploiteurs de pipelines et de gazoducs ; Unocal, Halliburton, Enron.
Aussi pour enrichir les producteurs de pétrole grâce à l’augmentation de son prix, et sauver aussi à long terme l’hégémonie du pétro-dollar face à l’apparition du pétro-euro français via Total.
Rumfeld est d’ailleurs l’actionnaire d’Halliburton et Bush possède une compagnie de pétrole qui s’est infiltrée partout avec des capitaux Saoudiens…
Cela a également permis aux américains d’installer les premières bases US en Asie Centrale comme l’entendait Zbigniew Brezinski“.
“Renforcer la diplomatie de la canonnière envers les autres pays producteurs d’hydrocarbures ?”.
“Oui, et en même temps répondre au désir de l’élite israélienne de redessiner le Moyen-Orient.
Par exemple construire un pipeline de Kirkuk à Haïfa et créer à terme de petits colonies israéliennes tout autour“.
“Y a-t-il parmi toutes ces raisons une seule raison spirituelle ?”.
“Non, c’est du business“.
“Au-delà du coût humain de l’effondrement des tours jumelles, qui a été réévalué à la baisse, 2749 victimes aux dernières nouvelles, à peine plus qu’à Pearl Harbor, la disparition des tours pouvait paraître de peu d’importance pour des intérêts haut placés”.
“Elles n’abritaient que des entreprises secondaires, ou, dans de rares cas, des bureaux secondaires de grosses entreprises. Seuls deux organismes gouvernementaux disposaient de bureaux, le NY Metro Transportation Council, au 82 ième étage de la tour 1, et le NY State Department of Taxation, aux 86ième et 87ième étages de la tour 2.
Les bâtiments adjacents n’étaient pas non plus fréquentés par la haute société capitaliste.
Par ailleurs, depuis l’attentat à la camionnette, la bombe de 1993, les entreprises avaient migré leurs bases de données et centres de décision vers d’autres quartiers de Manhattan.
Les réunions de travail préparatoires se tenaient aux sièges des sociétés, hors des deux tours du centre et, ensuite seulement, vers dix heures, commençaient les travaux sérieux“.
“Les propriétaires du World Trade Center pouvaient s’attendre à être amplement remboursés…”.
“Depuis juillet 2001, les nouveaux propriétaires du complexe, Larry Silverstein et Westfield America, avaient obtenu un contrat où le paiement du crédit des tours n’était pas tenu pour obligatoire en cas d’attaque terroriste.
Il était clairement stipulé que les remboursements d’assurances se montaient à 3,2 milliards de dollars.
Le contrat venait d’être signé et le propriétaire n’avait donc pas eu à débourser grand-chose de cet “investissement” deux semaines avant les attaques !
Du grand art !
Il est à noter que Larry Silverstein, en 2003 a obtenu 8,2 milliards de dollars de réparations de la part des assurances Allianz, au lieu de 3,2 milliards que le World Trade Center ne lui a même pas coûté…
Les attentats contre le World Trade Center ont rapporté très gros…
Le comble est que l’Amérique est partie en guerre soi-disant pour venger ses tours et ses morts.“.
“Quelques spéculateurs avisés se sont donc enrichis au delà de l’imaginable grâce aux attentats du 11 septembre 2001…”.
“Le 6 août et la semaine précédent le 11 septembre, des achats d’options de ventes pour le 30 septembre, des “put-options”, furent effectués sur les compagnies aériennes AMR Corp. et UAL Corp. dans une proportion au moins six fois plus élevée que la normale.
Ces mouvements n’ont pas concerné d’autres compagnies aériennes.
Six jours avant les attentats, d’importantes options sur titre ont aussi concerné les actions de la compagnie Morgan Stanley.
Trois mille sept cents employés occupaient vingt-cinq étages dans l’une des deux tours jumelles et trois étages dans le building n°5 mitoyen.
Au même moment, plusieurs sociétés d’assurances firent également l’objet d’opérations similaires, pouvant rapporter des milliards de dollars !
Des bons du trésor, une valeur sûre, ont été achetés à hauteur de cinq milliards de dollars dans cette mouvance spéculative…
Ils valaient plus du double après les attentats !!!
On ne sait toujours pas qui a bénéficié de ces sommes colossales.
Le ministre de la Justice et la Commission de la Sécurité des Echanges, la S.E.C., le gendarme de la bourse, ont bloqué l’enquête en cours.
La commission Kean n’a pas non plus rouvert le dossier…. Bref, le silence règne“…
Chapitre 6
La stratégie de la peur…
“Elle” est là qui me débite tout cela, d’une voix rauque, insensible à toute la misère humaine.
Je ne sais si elle a jamais été humaine.
Mon téléphone portable sonne, petit moment de repli face à ce torrent d’aveux…
“Oui, Patrice De Bruyne, je vous écoute…”
“Votre interview sur France2, l’émission de Tony Orbisson, n’oubliez pas, c’est prévu demain après midi aux studios de Seine à 14 heures, ce sera un différé, il a peur d’un direct avec vous“.
“Oui j’y serai, je remonte sur Paris cet après-midi, je me trouve actuellement à Monaco”.
“Vous lui avez parlé ?” .
“A qui ?”.
“Mais…. à “Elle”, bien sur, vous avez reçu ses confidences ?“.
“Je n’ai rien à vous en dire”.
“Faites attention à vous Monsieur De Bruyne, certains Secrets interdits ne pardonnent pas“.
Click, il a raccroché.
Décidément, j’aurais mieux fait de partir à Pointe-à-Pitre, au soleil.
“Elle” me regarde, amusée…
“Tony Orbisson, celui qui réalise l’émission “Tout le monde y pense ?“.
“Oui, au départ c’était pour un dialogue badin, raconter des conneries autour d’une table avec d’autres invités, puis il a voulu que ce soit une émission spéciale.
Il a peur d’un direct malgré tout”.
“Tu as de quoi alimenter plusieurs émissions“.
“Sans doute, mais revenons-en à ton histoire…
L’arrogance des uns alimente l’extrémisme des autres et inversement, sans fin, ce mécanisme finissant par arranger les affaires des grandes puissances militaires qui y trouvent un prétexte à étendre leur puissance.
La vigilance ne pouvait qu’être de mise lorsque Benjamin Netanyahu s’était réjouit deux heures après “les attentats terroristes“, le 11 septembre 2001 de ce que le résultat des attentats serait très bon pour les relations israélo-américaines, ou lorsque Ehud Barak expliquait le même jour à la BBC qu’il était grandement temps de lancer une guerre concrète opérationnelle contre la terreur et de répondre aux menaces d’Etats voyous comme l’Iran, l’Irak et la Libye tout en agissant contre les pays qui abritent les terroristes”.
“Donald Rumsfeld a reconnu que le 11 septembre 2001 était une bénédiction déguisée.
Il a exploité le choc national en rappelant avoir prédit le matin du 11 septembre 2001 qu’il se produirait dans le monde, dans les deux, quatre, six, huit, dix, douze prochains mois, un événement suffisamment choquant qui rappellerait une nouvelle fois aux gens à quel point il importait d’avoir un ministère de la Défense fort et sain qui contribuerait et qui donnerait son soutien à la paix et à la stabilité dans notre monde…“.
“Les attentats de New York de février 1993, imputés à des islamistes, ont-ils été manipulés par le FBI ?”.
“L’agent du MI5 David Shayler, m’a dit, qu’en 1994 les services secrets Britanniques ont laissé se commettre les attentats contre l’ambassade d’Israël et les quartiers de la fédération Israélienne, lesquels furent imputés à deux Palestiniens.
Un collègue de M. Shayler m’a même dit que j’en étais l’auteur, ou l’autrice, peut-on dire les deux, parfois je m’y perd avec votre foutue langue française…
Il savait que ces “attentats” avaient été arrangés par les services secrets Israéliens afin que la sécurité des lieux soit renforcée. Malin ce garçon !”
“Après 2001, les coups tordus se sont multipliés”.
“C’est arrivé par vagues.
En Europe, les nouvelles pistes d’enquêtes sur les attentats de Madrid du 11 mars 2004, s’orientent maintenant de plus en plus vers des membres manipulés de la police ayant manipulé à leur insu ou avec de l’argent de petits trafiquants.
La peur, on fait peur partout dans le monde, c’est mon job, je suis une spécialiste de la peur et de la terreur…“.
“C’est l’horreur, comment as-tu pu faire tout cela, et pourquoi me le dire ?”.
“Je ne crains rien, mes jours sont comptés, je suis déjà morte à leurs yeux.
Je meurs à petit feu, totalement irradiée.
Ils ont placé un produit radioactif dans le siège de ma voiture parce que j’ai prévenu des amies Israéliennes qu’elles ne devaient pas venir travailler dans les tours du World Trade Center le 11 septembre 2001.
Elles l’ont dit à d’autres et cela a donné une mauvaise impression sur ce qui s’est passé.
Une mort rapide pour moi aurait été préférable, mais ils ont préféré jouer avec moi, sachant que de toute façon personne ne me croirait.
Même ici, personne ne me croirait, de plus je sais que le Prince t’as fait dire que je devais partir“.
“Oui, j’aurais dû te laisser ou le Cheikh Abdul Rahmani t’a retrouvée.”
“J’étais à Ibiza, je pensais m’y amuser et y mourir tranquille.
Maintenant tu sais.
Tu as payé pour savoir“.
“Non, j’ai payé pour compte d’un ami, Patrick, qui m’a dit t’avoir connue, il m’a affirmé qu’il était amoureux de toi, qu’il voulait te sauver.
En fait peut-on sauver les gens d’eux-mêmes ?”.
“Patrick t’a manipulé, je ne le connais pas vraiment, juste une baise rapide.
Il est informé de beaucoup de choses.
Je crois qu’il sait pour les tueurs du Brabant-Wallon, ce fut une de mes premières missions.
Je crois qu’il cherche à se positionner en me faisant auditionner tant que cette affaire n’est pas prescrite“.
“Et tout ces coupables des attentats ?
Tout ces kamikazes, que vont-ils expier ?”.
“Aucun n’a été condamné dans le cadre des attaques du 11 septembre 2001, on prétend que les vrais auteurs du crime ont péri dans les avions et n’avaient pas de complices.
Mais la mort de suspects idéaux n’est pas non plus une preuve de leur intention de devenir martyrs.
Il peut être extrêmement facile de faire passer un musulman pour un auteur d’attentat suicide.
On lui dit d’embarquer dans un avion, de se tenir debout prêt d’une voiture piégée, explosion…
Boum !
Puis on envoie une revendication islamiste fabriquée sur Internet, une information immédiatement reprise en chœur par les médias de masse.
En réalité, combien de personnes musulmanes seraient vraiment prêtes à se suicider pour leur cause, surtout si cela implique de tuer d’autres musulmans ou des touristes plutôt que des militaires ?“.
“Y a-t-il une raison obscure au fait que les Etats-Unis n’ont toujours pas arrêté leur ennemi public numéro un, Ben Laden ?”.
“Si les Etats-Unis ne l’ont arrêté ni au Soudan en 1998, ni à Dubaï en 2001, ni en Afghanistan, s’ils ont laissé filer le mollah Omar, et s’ils prétendaient toujours, en septembre 2004 qu’un quart des dirigeants d’Al-Qaïda étaient toujours vivants, c’est que la croyance que ces personnes étaient en liberté a servi et continue de servir indirectement leurs intérêts économiques.
Cela leur permet de mener sans fin une prétendue guerre contre le terrorisme, prétexte commode pour les vrais maîtres du monde pour prendre la planète pour leur chasse gardée.
Il est par ailleurs tout à fait possible que Ben Laden, malgré ce qu’on croit être sa réapparition en octobre 2004, soit mort au mois de décembre 2001 environ un mois après le début du siège des montagnes de Tora Bora le 16 novembre 2001, lorsque furent testées des bombes thermobariques.
Des gens se demandent toutefois s’il se cachait vraiment dans ces caves construites de 1969 à 1986 à la fois par son père, par les services pakistanais et saoudiens avec l’aide de la CIA, laquelle devait bien en avoir conservé les plans.
Mais peut-être a-t-il disparu de la circulation au cours des offensives suivantes, en janvier 2002 à Zhawar Kili.
Cela n’a d’ailleurs aucune importance.
Officiellement il vit toujours et vivra virtuellement tant que cela servira les intérêts américains.
Il faut souligner la façon dont les Américains ont géré toutes ces opérations en confiant les manœuvres à des Afghans, en négligeant des informations, et en bombardant sans encercler la zone“.
“On voit là les méandres des débats qui ont trait aux alliances et aux oppositions politiques”.
“N’oublie pas que les détenteurs du pouvoir médiatique et politique ne paraissent se distinguer des militaires que par cette tendance : plus ils sont nombreux à appartenir à un corps, plus ils avancent à pas Les feutrés…
C’est à se demander si en matière de politique, la différence entre l’amateur épris d’idéal et le professionnel de la communication publique n’est pas la même qu’entre l’amante et la prostituée.
Sur ce je veux m’en aller.
Je te laisse mon numéro de portable.
Parle-en à ton ami le Cheikh Abdul Rahmani, cet immonde Master pervers…
Je vais retourner à Ibiza“.
Chapitre 7
Le suicidaire qui ne veut pas mourir…
Je n’ai rien dit au Cheikh Abdul Rahmani, je ne lui ai pas laissé de message.
Pas de note, rien.
Je n’ai pas téléphoné à Patrick, ni à quiconque.
J’ai laissé la Cobra au parking de mon pied à terre de Cap d’Ail, et je suis parti vers Paris avec ma bonne vieille Jeep.
La radio égrène les nouvelles.
“Après les arrestations le 29 juillet, à Londres et à Rome, de trois des poseurs de bombe présumés des tentatives d’attentat du 21 juillet, les suspects de la deuxième vague de terreur visant le réseau de transport de la capitale britannique semblent désormais tous sous les verrous.
Un certain Mohamed est le suspect numéro un.
La police a lancé six grenades incapacitantes dans son appartement situé dans un HLM, puis des policiers encagoulés du “SO13” lourdement armés se sont précipités à l’intérieur, l’en on extrait, puis l’on emmené vers le commissariat de haute sécurité de Paddington Green.
Le suspect numéro deux, un certain Mouktar Sad Ibrahim, 27 ans, a également été interpellé lors d’un raid similaire un peu plus tôt dans un autre HLM de ce quartier de l’ouest londonien. Il s’agit, tout comme le dénommé Mohamed, d’un réfugié venu d’Afrique de l’Est, naturalisé britannique malgré une condamnation à la prison pour agression armée.
C’est lui qui a tenté de faire exploser le bus 26 à Hackney.
Osman Hussain est le suspect numéro trois, un britannique de 27 ans d’origine somalienne qui vivait à Stocwell au sud de Londres.
Il a été arrêté dans un magasin de la banlieue de Rome au cours d’un raid des services antiterroristes italien aux environs de 18 heures.
C’est lui qui serait responsable de la bombe sur la rame de métro de Shepherd’s Bush.
Suspect numéro quatre, Yasin Hassan Omar a été interpellé mercredi au cours d’une opération de police à Birmingham.
Parallèlement, deux femmes ont été arrêtées à la gare de Liverpool Street par des bobbies de la police des transports.
Quand ces derniers leur ont demandé d’ouvrir leurs sacs, elles se sont enfuies en hurlant, poursuivies puis rattrapés par les bobbies.
Quoique leur sac ne contenait que des provisions achetées dans un supermarché local, leur attitude suspecte a dicté aux policiers de les maintenir en garde à vue prolongée.
Un cinquième poseur de bombe serait en fuite.
Il a caché une bombe dans un sac poubelle qu’il a camouflé au fond d’un buisson du parc de Little Wormwood Scubs, à quelques encablures des HLM ou se cachaient les deux premiers suspects.
La police a re-visionné plus de 15.000 cassettes enregistrées par les caméras de vidéosurveillance, en particulier des stations de métro et analysé les dépositions de 1.800 témoins ou rescapés des attentats ainsi que les 5.000 appels reçus sur une ligne rouge spécialement ouverte pour les besoins de l’enquête“.
Ils ont été balancés, jamais on ne va retrouver qui leur a ordonné d’agir.
C’est un système étanche, bien cloisonné.
Les suspects sont certainement convaincus d’avoir agi au nom d’Allah.
Il a bon dos Allah.
Quand aux deux femmes qui s’enfuient en hurlant avec leur sac de provisions alimentaires, c’est tragi-comique…
“Le roi Fahd d’Arabie Saoudite est décédé, nous vous donneront plus d’informations dans le cours de la journée“.
Je possèderais encore les deux Panther de Ville du roi Fahd, qui sait si elles n’auraient pas gagné en valeur maintenant…
Ma Grand-mère paternelle qui vivait d’antiquités mobilières ne voulait jamais vendre parce que, disait-elle, tout vaudra encore plus dans quelques temps…
Je téléphonerai au Cheikh Abdul Rahmani tout à l’heure pour lui présenter mes condoléances.
“Le ministre de l’Intérieur italien, Giuseppe Pisanu est très satisfait de l’arrestation à Rome de l’un des quatre présumés terroristes des attentats ratés de Londres du 21 juillet.
Il a déclaré qu’il s’agissait d’un signal positif justement le jour ou le Sénat a adopté presque à l’unanimité le décret antiterroriste.
Il a ajouté que cette arrestation confirmait la validité de système de sécurité et l’efficacité de la collaboration internationale“.
C’est l’Europe policière qui se met en place.
Bientôt la collaboration s’étendra aux délits mineurs de circulation et un peu plus tard il y aura une collaboration fiscale.
“C’est la police Britannique qui a localisé le présumé terroriste, d’abord à Londres mercredi, puis à Paris, à Milan, et enfin à Rome, grâce à son téléphone portable.
Le décret antiterroriste va être accepté par la Chambre Italienne ce qui le transformera en loi.
Ce décret du gouvernement Italien avait été décidé au lendemain des attentats de Londres du 7 juillet, alors que les menaces contre l’Italie se multipliaient.
Lorsque six touristes italiens ont péri quinze jours plus tard dans les attentats de Charm el-Cheikh, l’Italie toute entière a plongé dans la psychose du terrorisme.
Mercredi dernier, les Romains ont même cru que l’eau de la capitale avait été empoisonnée par des terroristes. Tous les magasins vendant de l’eau en bouteille ont été pris d’assaut.
La nouvelle loi antiterroriste contestée uniquement par la gauche la plus radicale, prévoit le prolongement de la garde à vue, l’accélération des procédures d’expulsion de suspects, le prélèvement d’ADN de toute personne suspecte, la pénalisation du recrutement de terroristes, l’archivage systématique des numéros de téléphones lors de toutes communications, et l’interdiction du port en public de tchadors, burqas et autres voiles.
En sus, l’armée et la police qui sont maintenant chargés de surveiller les objectifs stratégiques comme les aqueducs, les centrales électriques et les centres de télécommunication, pourront procéder à des perquisitions et arrestations de suspects en attendant la police judiciaire et l’intervention de la justice.
Selon les services secrets italiens, information relayée par les services secrets Israéliens, les indices d’attentats seraient dus à cause de l’augmentation spectaculaire de l’immigration en provenance de la très musulmane Corne d’Afrique, la Somalie, et une prolifération de mosquées, de centres culturels et d’écoles coraniques dans toute l’Italie.
Sylvio Berlusconi a dit qu’une attaque contre l’Italie était imminente.
Certains hommes politiques de la ligue du nord voudraient faire fermer immédiatement les mosquées et les écoles coraniques“.
Bigre, on en revient aux méthodes fascistes de l’époque de Mussolini, délations comprises…
L’Italie a été placée en état d’alerte intense malgré qu’il n’y a pas d’éléments précis et irréfutables, seulement des circonstances convergentes…
On est en plein climat insurrectionnel.
Il ne va pas faire “bon” en Italie, et même au Royaume-Uni, de dépasser les limitations de vitesse au volant d’une voiture pourrie et cabossée, pour un “Mohamed” quelconque qui aurait une tête de “Mustapha”…
“Le roi Fahd d’Arabie saoudite est mort ce lundi à l’âge de 84 ans, après avoir régné pendant plus de deux décennies sur le premier pays producteur et exportateur mondial de pétrole.
Son frère Abdallah ben Abdel Aziz lui succédera.
Fahd, dont le nom signifie léopard en Arabe, avait accédé en 1982 au trône de l’Arabie saoudite, pays qui détient les réserves de pétrole les plus importantes du monde.
Le prince héritier Abdallah ben Abdel Aziz, 82 ans, a succédé au roi, a annoncé la télévision officielle saoudienne, indiquant que le ministre de la Défense, Sultan ben Abdel Aziz est devenu prince héritier.
Le roi Fahd, malade depuis plusieurs années, était hospitalisé depuis le 27 mai.
Sa santé s’était détériorée à partir de 1995 à la suite d’une embolie cérébrale, ce qui l’avait amené à abandonner le pouvoir à son demi-frère, le prince Abdallah, qui dirigeait de facto le royaume depuis lors. Selon des sources médicales au King Faysal Specialist Hospital, le décès du souverain saoudien est intervenu lundi à l’aube.
Les quatre chaînes de la télévision saoudienne officielle, dont une en langue anglaise, ont interrompu leurs programmes pour diffuser des versets du Coran avant d’annoncer le décès du roi.
Des prières à la mémoire de Fahd seront faites mardi après-midi à la mosquée de l’Imam Turki ben Abdallah à Ryad, toujours selon la télévision qui n’a pas précisé quand le roi sera inhumé.
Les membres de la famille royale ont prêté allégeance au nouveau roi Abdallah, a encore indiqué la télévision ajoutant que ce dernier a choisi Sultan ben Abdel Aziz comme prince héritier“.
Bon, évidemment, un Mustapha avec une tête de Mohamed roulant en Rolls-Royce, ce ne serait pas pareil.
Je vais téléphoner au Cheikh Abdul Rahmani…
“Allo, Cheikh Abdul Rahmani, Patrice De Bruyne à l’appareil, bonjour, je ne vous dérange pas ?”.
“Non mon ami, vous ne me dérangez jamais, qu’Allah le miséricordieux vous protège, et il sait que vous en aurez besoin“.
“Sincères condoléances, je sais que vous étiez très proche du roi Fahd et de sa famille”.
“Merci mon ami, il est au paradis aux cotés d’Allah“.
“Je crois me souvenir qu’avant d’être roi, le prince Sultan Fahd, né en 1928, fut placé à la tête du ministère de la Défense et de l’Aviation en 1963 ce qui lui a donné tous pouvoirs dans les aspects militaires et policiers en Arabie Saoudite.
De cette époque et particulièrement lorsqu’il est devenu roi, il n’a cessé d’entretenir des relations étroites avec les Etats-Unis, même si celles-ci ont été mises à rude épreuve par les attentats terroristes du 11 septembre 2001, dont 15 des 19 auteurs étaient des Saoudiens.
De plus, je sais que l’Arabie Saoudite à investi des milliards de dollars dans l’économie américaine dont elle détient environ 14%.
C’est pharaonique. Georges W Bush, père et fils, sont associés avec quelques membres de la famille royale d’Arabie Saoudite dans des compagnies pétrolières.
Depuis que les Etats-Unis ont envahi l’Irak et gèrent les ressources pétrolières de ce pays, ils sont devenus, alliés à l’Arabie Saoudite, la plus grande puissance pétrolière au monde”.
“Malgré son alliance avec Washington, l’Arabie Saoudite a pris ses distances par rapport à certains aspects de la diplomatie américaine.
Ils étaient impopulaires dans le monde arabe au cours des dernières années de la vie du roi Fahd.
Depuis deux ans, le roi a déclenché une lutte sans merci contre les partisans d’Al-Qaïda qui sont les auteurs d’une série d’attentats meurtriers, d’autant qu’ils s’en prennent directement au régime Saoudien, et plus seulement aux étrangers qui vivent dans notre royaume béni de Dieu.
En dépit des efforts des néo-conservateurs américains qui continuent à alimenter une campagne anti-saoudienne aux Etats-Unis, le prince Abdallah a toujours entretenu des rapports directs avec le président George W. Bush.
Sa récente visite en avril au ranch texan du président Bush et l’accueil qui lui a été réservé par le président américain, illustré par les images des deux hommes marchant main dans la main, sont venus attester de leurs excellentes relations personnelles, mais surtout de l’amélioration des relations bilatérales depuis le 11 septembre.
Je puis vous confirmer, mon ami, et je suis bien placé pour cela, que mon pays va continuer à assurer l’approvisionnement nécessaire du marché pétrolier mondial.
Ne suis-je pas l’ami sincère qui vous a dévoilé la réalité des attentats terroristes et a retrouvé “La Femme” qui en fut co-responsable ?“.
“Oui, Cheikh Abdul Rahmani, oui, je sais et je devine…”.
“Le roi était, comme les trois souverains qui l’ont précédé, fils du roi Abdel Aziz, fondateur de la dynastie des Saoud et du royaume.
La dynastie a donné son nom au pays.
Le prince héritier Abdallah, demi-frère du souverain, succédera à celui-ci et va nommer son demi-frère Sultan, actuel ministre de la Défense, prince héritier.
Le prince héritier devient automatiquement roi lors du décès ou de l’abdication du souverain, bien que Fahd ait introduit en 1992 une loi fondamentale qui ouvre théoriquement la succession non seulement aux fils d’Abdel Aziz, mais aussi à ses petits-fils.
L’origine de la famille royale saoudienne remonte au 18e siècle, lorsqu’un seigneur du désert, Mohammad ibn Saoud, a décidé en 1745 de consolider son pouvoir en s’alliant à un religieux prêchant par le sabre le retour à un islam pur et dur, Mohammad ibn Abdel Wahab.
En 1818, les descendants de Mohammad ibn Saoud ont été défaits par les Turcs et leurs vassaux égyptiens, mais six ans plus tard, la famille Saoud a repris le contrôle de Ryad.
Les années suivantes seront marquées par des querelles familiales sur la succession.
En 1902, Abdel Aziz a chassé de Ryad le clan rival des Rachidi et a entrepris de consolider graduellement son pouvoir en unifiant la péninsule au fil de l’épée.
Il a pris ainsi le contrôle en 1913 de la côte le long du Golfe, puis en 1925 des villes saintes de la Mecque et Médine, près de la mer Rouge.
En 1932, il a établi le royaume d’Arabie saoudite et s’est proclamé roi.
Pour asseoir son autorité, il a multiplié les mariages avec les filles de ses chefs de tribus.
Il eut ainsi au total 45 fils, dont 25 sont toujours en vie. La famille royale compte environ 25.000 membres, dont 200 princes exercent une influence politique“.
“La véritable année charnière dans l’histoire de l’Arabie saoudite sera 1938, date où du pétrole est découvert dans le royaume, en faisant l’un des pays les plus riches du monde”.
“C’est vrai, mon ami, qu’Allah vous bénisse, que l’Arabie saoudite possède les réserves les plus importantes de la planète.
A la mort du roi Abdel Aziz, le 9 novembre 1953, son fils Saoud, qu’il avait désigné prince héritier, lui a succèdé. Accusé de mauvaise gestion et de corruption, Saoud fut destitué en 1964 par le Conseil des émirs, regroupant les principaux membres de la famille royale.
Son demi-frère Fayçal, prince héritier, l’a alors remplacé.
Cet architecte de la politique de modernisation du royaume fut misérablement assassiné par un de ses neveux, présenté comme un déséquilibré.
En mars 1975, son demi-frère Khaled lui a succédé et règnera jusqu’à sa mort, en 1982.
Le prince héritier Fahd fut alors désigné roi et a désigné Abdallah, de deux ans son cadet, prince héritier.
C’est le prince Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Al Saud qui vous a vendu, par mon intermédiaire, les deux Panther du roi, un coupé et un cabriolet.
J’espère que vous en avez fait bon usage et bon profit en les vendant à un mécréant qui ne les a sans doute pas apprécié à leur royale valeur.
Je dois vous laisser mon ami. Allah vous protège, et moi aussi.
Je prend soin de “la Femme”, elle est sur mon yacht, je vais la faire déposer à Ibiza dès que je reviendrai d’Arabie Saoudite ou je pars tout à l’heure pleurer la mort de mon roi“.
“Toujours égal à lui même ce Cheik Abdul Rahmani, une précieuse relation…”.
La vie c’est quoi ?
Lentement crever, avec douceur, sans arrogance ni credo ?
Qu’est ce que je fais ici, comme un con, à rouler à tombeau ouvert en direction de Paris pour participer à une émission télévisée qui ne me rapportera rien que des emmerdes…
Je ne suis qu’un avorton esseulé dont les territoires mêlaient Buck Danny, Blake & Mortimer, Tintin, Spirou, Milou.
Avant, petit, jeune et innocent, j’étais le capitaine Haddock et forcément mes pirates en fer blanc pas encore plastique cuvaient leur vin avec le chien des Baskerville, jolis joujoux, petit chou, cailloux, lorsque a commencé à sonner l’âge hostile où les corps se cognent, où le désir suinte et sue.
Les seins de ma voisine sous le corsage comme des abricots croquants sur lesquels j’ai giclé et gémis en place des crachins solitaires dans la cuvette des waters.
Je ne suis que l’enfant bâtard de Bob Dylan et des Rolling-Stones, de Sergio Leone et Joan Beez, de Dirty Harry et Orange mécanique.
Suis-je looser ou winner ?
Je ne sais, je ne le saurais que mort, et mort on ne sait rien savoir.
Ne serais-je dès-lors qu’un suicidaire qui ne veut pas mourir…
Je suis né il y a trop longtemps, taureau ascendant gémeaux, dans une ville de province à l’ombre d’une trop grande cathédrale.
Un matin de mai, pondu complet en un pays plombé de crucifix où filles-mères et catins mettaient au monde.
Il est des vagins que la société isole mais que la miséricorde accueille.
Je suis le fils, l’éponge absorbant les turbulences divines.
Entre Paraclet et putains, foutre et foudre, Sainte Rita rayonne, Sœur catin pleure.
Je suis l’enfant aux yeux verts ais-je pleuré, le lendemain, la Vierge remontait des égouts.
Je garde l’hostilité revancharde de ceux à qui la vie accorde un statut intermédiaire, une hostilité de classe, l’esprit de vengeance qui fait les ordures, les parvenus ou les désespérés.
La haine.
Une haine qui n’est pas des zones suburbaines où le salopard se plaint et s’affiche en soupapes teutonnes, qui n’est pas le sanglot long et dégénéré des consanguinités déconfites de l’aristocrate plaisanterie de la vie, qui n’est pas la fanfaronnade fin de siècle de la pénible progéniture polytechnico-scribouillarde de la bourgeoisie civilisée, non plus le dédain cynique ou caritatif des élites.
Je suis le glaviot sanglant dérivant solo, selon mon origine, mécréant, nain et géant, ivre de vie à en cuver la mort, sublime et parfois médiocre, une morve mauve, morne et engourdie, dont les soliloques autodidactes ne renient rien mais guettent l’issue à travers l’effort.
Je suis le sagouin cerné, je suis un humain déshumanisé.
Définitivement extra et ordinaire.
Je mate les mélos et les larmes me montent.
Time takes a cigarette, puts it in your mouth.
Retour au Rock’n’roll, et aux mélopées de chanteurs de salle de bain, Capri c’est fini, idem, trémolos identiques, les connes dansent toujours et j’attends le quart d’heure américain, je n’aime pas l’éternité des hit-parades.
Les chansons populaires sont les requiems de nos rêves, synthétiques slows et modernes fados, métriques mélancoliques où j’abîme mes fantômes, et marche d’émotion.
Les mots bleus, dans le cœur des macaques.
Puis, avec Brel, chanter être une heure, une heure seulement, beau et con à la fois…, ou se réfugier à l’intérieur d’un bistroquet cosmopolite où s’excitent, sous les néons frénétiques, de rutilants exotiques, occupés à parier, jouer, crier, tandis qu’une blondasse demi-pute cassée fripée claque du talon, virevolte et danse, sur les rythmes suaves et poisseux dégueulés d’un antique juke-box, chantant à tue-tête de coulants couplets d’Enrico Macias.
Ordinaire.
Anti-dandy, no-wave, j’emmerde les minorités éthiques, sexuelles ou esthétiques, et autres préséances de clan, rites, tics, tocs, sécuritaires tribus et séminaires où l’individu est sommé de se situer, de se soumettre.
Je n’appartiens pas.
Moi, et ma propre définition du crime.
Sous les postures, sous les postiches, apparaissent les profondeurs empoisonnées, la crasse des cycliques cénacles de cloportes : ravers, babos, anti-mondialistes, gothiques, rasta, trotskistes, liste non-exhaustive de personnes à pousser vers les falaises.
Ni peuple, ni patrie, je suis le gadjo à la dérive dans les villes, l’air terriblement normal.
Lire L’Équipe dans un P.M.U., admirer les dribbles de Diouf, et partager avec Céline cette sentence : “Ils nous entendent et comprennent rien…, la terre veut pas d’hommes, veut que des hominiens…, l’homme est un dégénéré un monstre parmi cela, qui heureusement se reproduit de plus en plus rarement…” ; ou ces mots du Messie : “Je hais, je méprise vos fêtes et je ne puis sentir vos réunions solennelles“.
Me voilà, misanthrope balbutiant sa névrose et son dégoût, ver solitaire, ténia qui se prend pour un tueur, je suis un enfant de la classe moyenne, parfois possédé par la possibilité du meurtre…
Human-Bomb, Baader, sortilèges sordides et héroïques pour sage petit bourgeois, branleur, bref un brin con naviguant au gré des alambics.
Pendant ce temps, l’air du temps, ou l’art d’accommoder les restes dans les paradis high-tech…, les dieux retournent leur veste et la croissance se calte, en catimini ; entre Technikart et Les Echos, les boss font faillite.
Las, le grand Mickey peut raccrocher son chapeau-claque, sa perruque et sa bite, le cycle de la déraison des corps s’achève, de source officielle, ce n’est plus tendance.
“Non à l’intox X“, les mœurs sont fonction des indicateurs économiques, la trique et le CAC, les parvenus de Miss Partouze retournent à leur progéniture, adultérant classiquement, comme au bon vieux temps des courbes du chômage, safe-sex et cold-wave, les corbacs rechaussent leurs circuits, cadavres et bile, retour au Dieu saigneur de l’Ancien Testament.
De Dutroux à Nihoul, de Saint-Laurent aux noires collections, réseaux et récessions, Outraux la honte, exit les années fric bis, croisons la crise !…
Éloge du conformiste, quiet et inquiet, autoportrait, au-dessus des sphères, silencieux, fébrile, fleur bleue, susceptible, orgueilleux, secret, isolé volontaire un peu mégalo, pessimiste et forcené, énigmatique, banalement sain d’esprit.
On commence par rêver au surhomme et on finit par étaler sa merde sur les murs…
Paris, connerie, me voici !
Chapitre 8
Tout le monde y pense…
Tony Orbisson : Bienvenue Mesdames et Messieurs sur le plateau de l’émission “Tout le monde y pense“, avec ce soir comme invité, les personnages les plus en vue de l’hexagone… Et maintenant…
(Fond musical avec la chanson “It’s a wonderfull day de Ray Charles“.
Le public oscille en rythme en levant les bras.)
Tony Orbisson : Voiciiiiiiii Patrice De Bruyne, Pierre Deydet, Patrick Lebastien, Manuelle bélart… qui seront rejoint tout à l’heure, Mesdames et Messieurs par Ric Larant, Yvan Claremer et Patrick Heinderickx qui vient d’être victime d’une tentative d’attentat, c’est du moins ce qu’on vient de m’annoncer par téléphone. Sachez aussi que ce soir j’officierai seul puisque notre fidèle Lara Bouffie termine la mise en boîte de son prochain film…
(J’entre sur le plateau, avec les autres invités, en descendant quelques marches, le tout sur fond musical de tambours. Je serre les mains des invités, on se dit tous bonsoir, bonsoir, bonsoir, bonsoir, avant d’aller nous asseoir sur des sortes de fauteuils-tabourets.
Le public est debout et applaudit.)
Tony Orbisson : Bon, je commence avec le personnage le plus sulfureux de cette émission, Patrice De Bruyne, bonsoir, vous êtes né en 1949, vous avez cinquante-six ans, vous êtes une sorte d’antiquaire en voiture de collection et hors normes, vous avez été l’éditeur des magazines Chromes & Flammes qui étaient publiés dans le monde entier à 500.000 exemplaires mensuels, vous avez également publié des magazines de décoration et d’architecture, des journaux et des romans, vous avez été responsable de clientèle dans une agence de publicité américaine et en plus de vos occupations automobiles vous êtes Quelqu’un sur le Web ou vous écrivez divers articles dans des sites que vous avez créé, un de ceux-ci qui comportait 50.000 membres et qui recevait 10.000 visiteurs par jour, vient d’être fermé ce matin même sans qu’on vous donne aucune explication, c’est sans doute en relation avec ce que vous y dévoiliez jour après jour sous le titre Les Secrets Interdits, dont un de ces secrets est le témoignage d’une femme, agent secret du Mossad israélien qui vous a dévoilé qu’elle était la personne qui a placé des balises dans les tours du World Trade Center le 11 septembre 2001.
Des balises, Mesdames et Messieurs, sont des émetteurs radio qui guident les avions.
Voilà, bienvenue à Tout le monde y pense…
Pierre Deydet : Eh oui, c’est un personnage ce mec, tu connasses, oui ? Pitinggggg !
Patrice De Bruyne : Merci de m’avoir invité sur votre plateau.
Tony Orbisson : Vous avez donc recueilli le témoignage de…
Patrice De Bruyne : Mm-mm…
Tony Orbisson : …enfin d’une femme que vous nommez “La Femme” parce qu’elle est agent secret du Mossad. Voilà. Vous venez ce soir pour témoigner à votre tour de ce que cette femme vous a avoué et de votre intention de relancer votre site-Web ; www.SecretsInterdits.com dans lequel vous allez publier la totalité des terribles secrets du monde.
Patrice De Bruyne : Je compte également en faire un roman en collaboration d’écriture avec mon ami Patrick Heinderickx qui a lui même été confronté à divers éléments majeurs concernant cette histoire, et ce dans le cadre de quelques voyages qu’il a effectué aux USA. Ce roman devait se nommer “Pétroland“, compte tenu des révélations qu’on nous a fait, il s’appellera “Les Protocoles de Sion“… Mais pour ma part je termine actuellement un roman sur des points plus généraux de cette affaire, roman qui va se nommer “Dictatucratie“…
C’est la dérive de nos démocraties vers la dictatucratie après avoir été contaminées par la particratie.
Tony Orbisson : Il devait nous rejoindre, il a pour l’instant été retardé parce qu’on aurait voulu le tuer alors qu’il se rendait à cette émission. Mais sans réelles nouvelles, il est à craindre qu’il ne sache pas se présenter. Votre roman s’appellera donc “Dictatucratie”. Il sortira dans quelques semaines et traitera donc de la vérité cachée sur les réels commanditaires des attentats terroristes. Ceux du 11 septembre 2001, mais aussi ceux de Madrid, de Londres, ainsi que ce qu’on a appelé en Belgique ; les tueurs du Brabant Wallon. Vous nous dites des mots nouveaux…, particratie, dictatucratie…, donnez-nous quelques explications.
Patrice De Bruyne : Le véritable pouvoir dans toute démocratie, c’est la bureaucratie. La nature a horreur du vide et ceux qui sont les mieux armés pour l’occuper en ce qui concerne notre nature démocratique, ce sont les fonctionnaires qui n’ont de cesse de bureaucratiser. C’est un pouvoir par défaut, par inertie. Tous les hommes politiques sont entourés de bureaucrates, de fonctionnaires qui sont seuls à même de comprendre le fonctionnement de l’Etat. Ce sont eux qui concoctent les lois et ce sont les lois qui régentent un pays. Les bureaucrates sont des fonctionnaires et ce sont des gens qui veillent à leur bien-être avant celui des autres. Ils font donc partie d’un parti qui est censé les représenter au mieux, tout comme ils représentent leur parti. Le développement du syndicalisme a donné de la puissance à divers partis et ceux-ci ont donc tout naturellement donné des directives, des voies à suivre. Au fil du temps, la bureaucratie fonctionnarisée a comme fusionné avec l’idéologie des partis, toujours partisane, et la démocratie a évolué vers la particratie.
Tony Orbisson : Ce sont donc les partis qui dirigent la politique, c’est-y pas le propre des partis politiques ?
Patrice De Bruyne : Lors d’un vote, de l’acceptation d’une Loi concoctée par des fonctionnaires particrates…, les partis font la loi en donnant des directives de votes aux politiciens de leur bord. Ce n’est donc plus vraiment une démocratie ou les hommes politiques, les élus, votent en fonction de leur véritable rôle. Maintenant, nous sommes entrés dans la dictatucratie, une évolution. C’est soit une dictature démocratique comme aux Etats-Unis, ou une démocratie dictatoriale comme de plus en plus en Europe.
Tony Orbisson : Ce n’est pas la même chose ?
Patrice De Bruyne : Non, il y a des nuances. Depuis le coup d’Etat de l’assassinat de Kennedy, l’Amérique est devenue une dictature démocratique. Ce sont les forces économiques, les industries qui dirigent. Le dictateur est élu démocratiquement, du moins est-ce l’image donnée au public. En Europe, le cancer qui a miné la démocratie, ce sont les syndicats représentés par des partis qui donnent des ordres, des instructions non discutables à “leurs” hommes politiques. Ils ne visent pas le bien-être de leur pays, mais le bien-être de leur idéologie. Tous se rejoignent pourtant dans le pouvoir. Pour garder le pouvoir, les USA se servent de la stratégie de la peur engendrée par la terreur. Cela marche tellement bien, que tous les gouvernements s’en servent…
Tony Orbisson : Bon, nous allons donc approfondir tout cela. Vous savez comment on fait ? Attention ! Un, deux, trois…
(Un thème musical publicitaire des années soixante-dix “Aaa-dou-dou-dou-dou-dou-dou” envahit tout l’espace. Les gens agitent leurs mains selon le rituel institué par Tony Orbisson qui montre la maquette quadrichromie du roman “Dictatucratie” à la caméra).
Pierre Deydet : Si vous me laissez placer un mot, je vous dirai que…
Tony Orbisson : Alors, oui, c’est très fort, ce sera un roman explosif, le témoignage d’une femme agent secret du Mossad qui est atteinte d’un cancer parce que ses supérieurs ont placé des produits radioactifs dans le siège de sa voiture.
Pierre Deydet : Ouais, dites la marque de la bagnole que je n’achète pas la même.
Tony Orbisson : Vous dites que ce sont les américains qui sont les réels commanditaires des attentats terroristes.
Patrice De Bruyne : Oui, pas seulement le gouvernement américain mais aussi les autres gouvernements qui sont alliés actifs des américains. En fait ce sont les services secrets qui ont tiré les enseignements de plusieurs dizaines d’années. En résumé c’est créer la terreur pour engendrer la peur. Et la peur suscitée dans les populations permet de faire passer des augmentations de budgets pour renforcer la sécurité. En réalité, les sommes colossales engagées pour la sécurité permettent de renforcer les moyens policiers et militaires. C’est au détriment de toutes les libertés individuelles. Les gens apeurés par ce qu’ils voient et entendent acceptent ces renforcements sans broncher sans se rendre compte qu’ils perdent peu à peu leurs libertés.
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Moi je pense que… En fait je crois qu’il a raison parce que il y a… Enfin, pour moi, ce qu’il dit concernant le gouvernement américain et Bush, c’est la vraie fusion entre un fou furieux et un manipulateur, le manipulateur Bush sait très bien ce qu’il fait en permanence, donc il instrumentalise des mensonges… et l’illuminé Bush, le même, ben, il y croit et il y va. Pitingggggg c’est clair, non ?
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : C’est à dire que quand Bush a dit au monde que c’était Saddam Hussein qui avait des armes de destruction massive et qu’il finançait Al Qaïda, il était vraiment convaincu. J’ai vu ce qu’il disait sur les gravats des tours effondrées à coté d’un pompier. Il était vraiment convaincu de ce qu’il disait et c’est peut-être ce qu’il y a de plus effrayant sachant que c’est lui et son gouvernement qui ont fait écrouler les tours. J’ai même pleuré à ce moment, pitinggggg !
Tony Orbisson : Alors, bon, Georges Bush n’est pas là ce soir pour vous répondre. De toute façon, je crois…
Pierre Deydet : Mmmmmm.
Tony Orbisson : …qu’il ne va pas faire de livre en réponse…
Pierre Deydet : Ouais, j’en… je crois, ouais (sourire).
Patrick Lebastien : Tony !
Tony Orbisson : Oui…
Patrick Lebastien : Est-ce que ça veut dire que dans…, oui, en fait j’ai regardé aussi Georges Bush, est-ce que ça veut dire que tout est faux ?
Tony Orbisson : Ben, on va en parler, hein… Magnéto, Louis !
(Court intermède musical puissant pour annoncer la séquence “Tout le monde y pense profondément“)
Tony Orbisson : Alors beaucoup de gens ont été abusés par Georges Bush et les Etats-Unis…
Manuelle Bélart : C’est grave tout ça, non ? Lorsque j’étais à Cannes, vous savez, pour le festival ou on monte les marches, et bien, il n’y avait pas de menace terroriste mais on y pensait, surtout les gens de la sécurité. Tout le trajet des 500 mètres entre l’Hôtel et le palais des festivals, j’en parlais avec Benoît vous savez le comique, Benoît Levoorde… Bon, bien, mais il ne s’est rien passé, on a monté les marches, c’est tout. Mais les attentats c’est grave… Non ?
Tony Orbisson : Oui c’est grave parce qu’en plus les autres attentats terroristes sont également commandités par les américains…
Pierre Deydet : Mm-mm… Ras le bol du franglais et de l’invasion culturelle de l’empire américain ! Ras le bol des conneries hollywoodiennes ! Ras le bol du protectionnisme criminel américain ! Ras le bol du gangstérisme commercial des Etats-Unis !
Tony Orbisson : Donc beaucoup de gens ont été abusés par lui et que s’est-il passé ? Comment ce type qui était crédible, d’un seul coup, a pu se mettre à raconter n’importe quoi ?
Patrice De Bruyne : Les Etats-Unis ont toujours eu besoin d’un prétexte pour entrer en guerre, comme à Pearl Harbor par exemple. Le président Roosevelt savait que les Japonais allaient attaquer leur base du Pacifique et ils n’ont rien fait pour pouvoir apparaître comme des victimes… Mais bon, pas stupides ils ont malgré-tout déplacé leurs porte-avions. Il n’y avait aucun porte-avions à Pearl harbor le jour de l’attaque Japonaise, ils avaient reçu instruction d’aller faire comme une promenade en mer… (Rires)… Bref, il n’y a pas que cet exemple, toutes les guerres américaines ont commencé parce que les Etats-Unis avaient été attaqués, même si cette attaque était peu importante. Le nombre de personnes tuées à Pearl Harbor est quasi le même que ceux des tours du World Trade Center, entre 2.500 et 2.800. Ces exemples et les réactions mondiales ont démontré au gouvernement américain que pour envahir l’Irak, il fallait avoir été attaqué par l’Irak
Pierre Deydet : Je ne sais pas ce qui l’a conduit finalement à aller là. Ce qui est certain, c’est que… Je crois que, contrairement à ce qu’on pensait, lui et d’autres, parce que, finalement, on a découvert qu’il n’était pas seul, en quelque sorte, ce n’était pas des gens qui étaient, comme ils le prétendent, des amoureux de la vérité, de la transparence…ces américains je veux dire, vous me suivez-là ? Oui ?
Tony Orbisson : Mm-mm…
Patrice De Bruyne : Comme l’Irak n’a pas attaqué les Etats-Unis, il fallait un prétexte indirect. D’abord on a laissé croire à Saddam Hussein qu’il pouvait attaquer l’Iran. Saddam s’y est cassé les dents, a dépensé des fortunes en bazars militaires, a perdu des dizaines de milliers d’hommes. Les américains ne lui ont jamais payé un dollar comme ils lui avaient promis. Au contraire ils se sont réjouis que cela affaiblissait les moyens militaires et financiers de l’Iran et de l’Irak… Ensuite Saddam qui l’a trouvé mauvaise, a attaqué le Koweït pour prendre possession de ses puits de pétrole en paiement de ce qu’il n’avait pas reçu des américains. Les Saoudiens qui possèdent 14% de l’économie US ont alors poussé les américains à venir jouer aux gendarmes, ce qui remettrait Saddam à sa place. C’était-là le moyen qu’avaient les américains pour envahir l’Irak en retour, mais l’opinion mondiale n’était pas encore préparée à cela… Les Américains se sont donc arrêtés à la frontière Irakienne. Saddam devenu fou de rage a alors consolidé son pouvoir en organisant quelques massacres internes contre ses dissidents, ce qui arrangeait à la fois les Turcs, les Russes et les Américains… Les Israéliens toutefois n’avalaient pas que Saddam leur avait envoyé des missiles sur Jérusalem…
Pierre Deydet : Les Israéliens, ce sont des gens qui font commerce, qui vivent en étant persuadés qu’ils sont entourés de complots. Alors je pense qu’on pourrait en parler longuement parce que, aux Etats-Unis, c’est quelque chose de très connu… oui que les Israéliens… Quoi, pitinggggg, vous me coupez la parole ?
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Ben, les Etats-Unis seraient sacrés et intouchables parce qu’ils nous auraient délivrés du fascisme et du racisme hitlériens. Bof ! Rappelons que le peuple des Etats-Unis ne voulait absolument pas faire la guerre à Hitler dont les idéaux fascistes et racistes étaient soutenus par l’immense majorité des Américains, et qu’il a fallu la manœuvre de Pearl Harbor concoctée par Churchill et Roosevelt, avec l’aide incontestable de la stupidité japonaise, pour le faire changer d’avis. Rappelons surtout qu’ils sont venus pour nous annexer purement et simplement avec l’accord de leurs amis anglais et en aucun cas pour nous libérer, qu’ils ont débarqué en Normandie en ayant déjà frappé une monnaie française d’occupation, et que, bizarrement, nous n’avons dû notre salut qu’à l’ogre Staline qui ne voulait pas d’une France occupée par l’armée américaine….
Tony Orbisson : Ouais…
Patrick Lebastien : Des informations, vous en avez ? Parce que si oui, je vous invite à mon émission, prenez, voici ma carte…
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Ouais, ok, je viendrais, pitinggg, j’espère que c’est pour faire la fête. Bon… Autre exemple : l’amitié entre nos deux peuples remonterait à Lafayette et à la mythique guerre d’indépendance des Etats-Unis. J’affirme que les frais engagés pour cette énième guerre contre la tyrannie des mers de l’Angleterre ont mené Louis XVI et Marie-Antoinette à la guillotine et provoqué une sanglante révolution européenne à la faveur de laquelle nos chers alliés Américains, dixit Marie-Antoinette, se sont emparés de nos possessions, doublant ainsi les leurs. Les territoires qu’ils nous ont volés sont les treize états qui vont de la Louisiane au Canada, soit une surface grande comme quatre fois la France métropolitaine. Ils ont dissimulé ce vol gigantesque sous une aumône de quinze millions de dollars. Dans toute notre histoire, aucun ennemi ne nous a jamais volé autant. Nous ne demandons qu’à leur rendre les deux pennies qu’ils ont si cyniquement donnés à Napoléon en guise de justification de leur coup fourré pour qu’ils nous restituent la partie centrale de l’Amérique du Nord dont la population, que nous n’avons pu faire autrement que de l’abandonner à son triste sort, ne voulait absolument pas cesser d’être française. C’est clair, non ?
Tony Orbisson : Donc on va reprendre point par point les allégations de…
Pierre Deydet : Mm-mm… Je suis pas ici pour me laisser emmerder, surtout par Bush. Quand on me donne la parole, je la garde, OK ? Autre exemple : l’article de la charte de l’ONU qui veut que le français soit la langue officielle des Nations-désunies de façon à éviter une totale domination américaine, le siège de l’organisation étant à New York, cet article n’a jamais été respecté.
Tony Orbisson : Ouais, je vous rappelle que notre invité est Patrice De Bruyne qui…
Patrick Lebastien : Ca me ferait plaisir de vous avoir lors d’une de mes émissions, contactez-moi…
Patrice De Bruyne : Bref, les américains avaient depuis longtemps préparé une attaque contre eux-même. Certains disent que…
Pierre Deydet : La guerre d’Irak et son interminable embargo sont uniquement dus au fait que les Etats-Unis n’ont jamais donné à Saddam Hussein un seul liard de tous les milliards de dollars qu’ils lui avaient promis pour l’amener à faire la guerre contre l’Iran. C’est connu non Pitinggg il y en a qui m’écoutent ici ?
Patrice De Bruyne : Ils disent que…
Pierre Deydet : Plus personne n’ignore que les génocides d’Amérique Latine, principalement du Chili et d’Argentine, ont été en réalité commis par les Etats-Unis. Si des seconds couteaux comme Augusto Pinochet et quelques généraux argentins ont fait l’objet de timides poursuites, aucune action n’a jamais été engagée contre de plus grands criminels contre l’humanité comme Henry Kissinger et les responsables de la CIA des présidents Bush père et fils.
Tony Orbisson : Ouais, faudrait aussi dire que…
Patrice De Bruyne : … qu’une des tours avait été déstabilisée suite au précédent attentat et qu’on pensait l’abattre, ce qui aurait coûté un paquet d’argent… On a donc monté une opération financière avec un milliardaire Australien, 3,2 milliards de dollars pour acheter les 2 tours, mais pas de remboursement en cas d’attaque terroriste. Cela a été signé deux mois avant les attaques contre les tours. Le financier a touché plus de 8,5 milliards de dollars des assurances alors qu’il n’a pas payé un cent pour les acheter et pour les démolir, c’est du net avec la bénédiction du gouvernement américain.
Tony Orbisson : Fantastique, un scoop planétaire…
Pierre Deydet : Personne n’ignore non plus que les terroristes islamiques sont royalement financés depuis des décennies par les Etats-Unis via leurs amis Saoudiens. Que l’esclave se retourne contre le maître, quoi de plus naturel ? Mais devons-nous pour autant continuer de payer les pots cassés de la politique aventureuse et sanglante d’annexion planétaire des Etats-Unis d’Amérique ?
Patrice De Bruyne : Pour ce qui est de la méthode de destruction des 2 tours du World Trade Center, je dispose du témoignage d’une femme, agent secret israélien qui a placé les deux balises dans les tours pour attirer les avions. Les pirates de l’air, les terroristes, qui croyaient agir pour l’Islam, n’ont eu qu’à tuer les pilotes et modifier le code de réception du signal. Les pilotes automatiques des avions ont alors tout simplement orienté les avions vers leur nouvelle destination. C’était simple. Pas besoin de savoir piloter. D’ailleurs, comment ces gens pouvaient-ils piloter des gros porteurs alors qu’ils apprenaient péniblement sur un Cessna monomoteur. Nous avons été bluffés…
Tony Orbisson : Oui, c’est limpide, c’est clair…
Pierre Deydet : Il est inconcevable de ranger les Etats-Unis d’Amérique dans le camp des démocraties puisqu’il s’agit d’un régime militaire ploutocratique et criminel contre les droits de l’homme. Seuls les militaires et les gens les plus riches y ont un pouvoir de décision. La justice y est un trafic immonde où les avocats exigent des millions de dollars d’honoraires et dépouillent sans merci ceux qu’ils sont censés assister. Les fouilles à corps et le régime des prisons américaines sont ignobles. Il s’y pratique des procédures judiciaires révoltantes comme celle où le condamné à mort est contraint de plaider lui-même, sans avocat, pour tenter de sauver sa peau in extremis devant de soi-disant juges à l’application de la peine de mort.
Tony Orbisson : Muuuuhhhhh
Pierre Deydet : Ca suffit ! Pitingggg ! Nous n’allons plus nous laisser faire, nous ne pouvons être éternellement des pigeons. Les Etats-Unis sont une nation intrinsèquement criminelle contre l’humanité formée par un peuple de gangsters, ils jouent volontairement avec le feu et n’ont aucune parole. Ils doivent être mis au ban des nations et cesser d’être reconnus en tant qu’Etat pour être finalement démantelés, et pour que nos territoires d’Amérique volés avec traîtrise sous Napoléon nous soient restitués. Ils ont commis et continuent de commettre d’innombrables crimes contre l’humanité, ils n’ont jamais honoré une seule de leurs signatures depuis qu’ils existent, ils ont toujours fait fi de leurs engagements nationaux et internationaux sous d’innombrables prétextes, le reniement du traité de Kyoto étant leur dernier crachat au reste du monde.
Tony Orbisson : Vous croyez cela possible, mummmm…
Patrice De Bruyne : Avec le prétexte de l’attentat terroriste contre les tours du World Trade Center, l’Amérique a pu envahir l’Afghanistan qui allait être une sorte de porte-avion en plein cœur des régions pétrolières, pays ou devait passer des pipe-lines transportant le pétrole… De là à trouver un autre prétexte pour envahir l’Irak, affirmant que Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive, c’était facile, même si la France a vu clair dans ce jeu de dupes…et a tenté de freiner cette invasion. Mais la France a aussi Total et ses soucis, alors la France a plus ou moins boudé du bout des lèvres. La Belgique aussi, ils ont même presque déclaré la guerre aux USA si leurs avions survolaient la Belgique… Surréaliste ! Les Américains et les Israéliens ont alors rappelé au gouvernement belge qu’ils les avaient aidés à se muscler, à renforcer leurs moyens policiers avec les faux attentats des tueurs fous du brabant wallon, et tout est rentré dans l’ordre…
Tony Orbisson : Alors plusieurs questions : pourquoi les pirates de l’air avaient des armes blanches alors qu’on peut embarquer des pistolets en plastique indétectable, hein ?
Patrice De Bruyne : Il y a des pistolets indétectables…
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : …dans des matières synthétiques… De toute façon on s’en f…
Pierre Deydet : C’est peut-être pour faire croire que c’étaient des musulmans, pitingggggg ça marche à tout les coups, même que près de chez moi il y a un Mustapha qui…
Patrice De Bruyne : Oui, parce que c’est le mythe du musulman qui égorge ! Vous savez, on passe d’un mythe à un autre. Avant on avait le communiste, le couteau entre les dents……
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : …maintenant, on a l’islamiste le couteau à la main !
Tony Orbisson : Alors vous dites aussi que la manœuvre qui consiste à piloter les avions pour venir exactement s’encastrer au bon endroit dans les tours, c’est déjà difficile pour des pilotes chevronnés et c’est impossible pour des amateurs s’il n’y a pas des balises dans les tours pour guider les avions.
Patrice De Bruyne : C’est une manœuvre extrêmement compliquée, Thierry Messan qui a écrit “L’effroyable imposture” a très bien expliqué cela, il a écrit que même des pilotes de chasse lui ont dit qu’en fait si on devait faire une opération pareille, certainement on enverrait plusieurs avions parce qu’on est pas du tout sûr d’y arriver…
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : Ben oui, il y aurait tout un tas d’essais et d’erreurs. Alors que si on met une balise… Hop ! C’est simple. C’est ce que m’a avoué cette femme des services secrets Israéliens.
Tony Orbisson : Mmmmm…
Patrice De Bruyne : Si on place l’avion sur un système de pilotage automatique, il va directement sur sa cible.
Tony Orbisson : Ouais… C’est vrai.
Patrice De Bruyne : Et il se trouve qu’on a enregistré l’écho de balises, il en fallait deux, une par tour, deux pour ce type de chose, une par tour et par avion, on a un écho, on a enregistré l’écho d’une des balises. Et le fait d’avoir cet écho suffit à montrer que le mode opératoire n’est pas celui que les américains nous ont raconté.
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : Les balises ont été mises en place par cette femme, elles ont été activées deux heures avant, elles ont été détectées tout de suite parce qu’elles créaient une interférence sur les ondes de télévision qui étaient émises du sommet des tours.
Tony Orbisson : Et puis les radioamateurs aussi se sont plaints de brouillages, je me souviens de cela.
Patrice De Bruyne : Oui, voilà…
Tony Orbisson : Ouais… Et ensuite, qu’en est-il de l’attentat contre le troisième immeuble, c’est-à-dire l’immeuble numéro 7, qui s’effondre alors qu’il n’a pas pris d’avion. Celui-là il était un petit peu plus petit. Les fondations ont été touchées. On a dit que c’était la chaleur de l’incendie. C’est pas possible qu’un immeuble comme ça s’effondre tout seul, en fait, uniquement à cause du choc.
Patrick Labastien : Un immeuble voisin des tours du World Trade Center ?
Patrice De Bruyne : Oui, alors il y a…
Tony Orbisson : On dit qu’il y avait des explosifs, en fait, qu’il a été descendu, démoli avec des explosifs ?
Patrice De Bruyne : Dans son livre, Thierry Messan écrit qu’il y a eu un rapport qui est sorti le jeudi et qui indiquait qu’il y aurait eu un feu dans l’immeuble numéro 7, la troisième tour qui s’est effondrée, dû à des réserves de fuel qui servaient au chauffage. Bon. Mais ça n’explique pas l’effondrement de l’immeuble. Il se trouve que les pompiers de New York témoignent qu’ils ont vu des explosions à la base de ces immeubles.
Tony Orbisson : Mm-mmm.
Patrice De Bruyne : Messan a écrit que les pompiers de New York contestaient la théorie officielle de l’effondrement des deux premières tours par la fragilisation des structures métalliques suite à la combustion des avions. Les pompiers lui ont dit que quand ils ont fait fait leurs calculs, ça pouvait se faire mais certainement pas dans ces délais, qu’il y avait eu autre chose. Donc eux ont vu et entendu des explosions à la base des tours. Ils ont cherché, de manière très technique, se disant : voilà, il y a peut-être des substances explosives qui étaient là. Pour la sécurité des buildings, d’une manière générale, on doit faire la lumière sur ce qui s’est passé, on ne l’a pas trouvé.
Tony Orbisson : Ouais, ouais…
Patrice De Bruyne : Donc s’il n’y avait aucune substance explosive contenue dans les tours, d’où proviennent ces explosions ?
Tony Orbisson : Ouais… Alors ce qu’il ne faut pas oublier aussi, c’est que cet immeuble numéro 7, c’était une antenne de la CIA.
Patrice De Bruyne : Alors, ça c’était un énorme secret…
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : Messan affirme dans son livre qu’il y avait dans cette tour, de manière tout à fait illégale au regard de la loi américaine, la deuxième base de la CIA dans le monde qui était entièrement consacrée à l’espionnage économique, c’était même le premier centre mondial d’espionnage économique. Alors, ce devait être l’objet d’un conflit extrêmement dur à l’intérieur de l’appareil d’Etat américain puisque Bill Clinton, sous son deuxième mandat, avait transféré l’essentiel des services de renseignement américain d’objectifs militaires vers des objectifs de renseignement économique. Et ça, évidemment, le lobby militaire ne l’admettait pas. Donc cette base était l’objet d’un très lourd contentieux entre eux…
Tony Orbisson : Mmmmm.
Patrice De Bruyne : Elle a été entièrement détruite. Et cet objectif qui était donc un objectif militaire, se trouvait à l’intérieur du World Trade Center. Donc si on voulait paraphraser certaines phrases de militaires américains en d’autres circonstances, on dirait qu’on a utilisé une population comme bouclier humain…
Tony Orbisson : Il ne fait aucun doute qu’il y a eu, dans l’affaire du 11septembre 2001, une volonté de camoufler des choses à l’opinion américaine et à la communauté internationale.
Patrice De Bruyne : Le gouvernement américain a montré très tôt qu’il n’avait que faire de dévoiler la vérité et a bloqué les enquêtes pour des raisons politiques ou financières et consacré tous ses efforts à assouvir ses ambitions mercantiles en exacerbant les désirs de vengeance de ses concitoyens. Les pièces manquantes au puzzle du 11 septembre et les tentatives délibérées du pouvoir en place ou de certains fonctionnaires de l’administration aérienne (F.A.A.) d’éliminer des preuves matérielles cruciales pour mieux faire régner l’opacité, sont trop nombreuses pour être le fruit du hasard.
Pierre Deydet : Comment expliquer par ailleurs que personne n’a été renvoyé ? Moi quand je fais des conneries, hop, on me vire. Pas ces gens !
Tony Orbisson : Tout le monde a-t-il été affreusement incompétent, et tout le monde protège-t-il tout le monde ?
Patrice De Bruyne : Cela paraît court car seul un certain degré de complicité encore non élucidé permettrait de comprendre comment des équipes terroristes, si elles ont joué le moindre rôle, ont pu pénétrer dans des cockpits sans que les membres de l’équipage ou les pilotes n’aient eu ni les moyens de se défendre, ni le temps d’actionner le moindre signal de détresse. Les pirates n’ayant pas pu paralyser à eux seuls les systèmes de défense, une trahison haut placée est la meilleurs explication au fait que trois avions ont pu parfaitement atteindre leur cible sans avoir été ni interceptés ni abattus selon les procédures en vigueur. A moins que ces avions n’étaient pas ceux dont on nous a parlé, que leurs trajectoires si incongrues n’étaient pas celles qu’on nous a dessinées, et qu’il s’agissait d’autres avions venus d’on ne sait où. On sait grâce aux données d’archives du B.T.S. et de la F.A.A. qu’il n’est pas sûr que les avions désignés dans le scénario officiel aient été détruits le jour même et que certains d’entre eux aient décollé avec des passagers. Il est par ailleurs des phénomènes radar, des déclarations de contrôleurs, et des dépêches de presse qui incitent à croire qu’ils ont été dirigés vers le sol avant d’atteindre leurs cibles prétendues. Il semble donc plutôt que l’opération a été organisée de manière à ce que nul ne puisse être capable de l’empêcher, grâce, notamment, à des substitutions d’avions à la manière du projet de l’opération Northwoods, et/ou grâce à des leurres envoyés dans le ciel et sur des écrans radars dans le cadre de simulations ou d’exercices militaires (wargames).
Tony Ordisson : Mais, dans ce cadre, renvoyer des gens les aurait fait parler. Les révoqués auraient relevé les traces d’une possible transformation ou substitution d’avions ou souligné la diversion qu’avait constituée tel ou tel exercice.
Patrice De Bruyne : Le débat entamé sur ce qui a endommagé le Pentagone a certes permis de réveiller l’opinion mais a fini par s’embourber à cause du manque d’informations délivrées par les autorités, du caractère délibérément tordu de l’attaque ou de pistes douteuses probablement lancées par le pouvoir américain lui-même. Hani Hanjour, le pilote désigné comme ayant piloté l’avion dit du Pentagone, était incapable de conduire un avion monomoteur biplace en août 2001, et cela est affirmé par son instructeur. Il n’aurait donc pas pu effectuer au dessus de Washington, la descente parfaite consistant en en un virage de 330°, puis en faufilant le Boeing à basse altitude entre des bâtiments et des antennes avant d’atteindre la partie du Pentagone qui était la moins peuplée du complexe! Quoi qu’il en soit, il serait dommage que notre attention soit détournée d’autres failles abyssales d’un scénario officiel de plus en plus incroyable
• Aucun pilote n’a eu le temps de donner l’alerte au sujet d’un détournement, par appel radio ou en activant un code sur le transpondeur.
• Il y a une absence invraisemblable de données fournies par les deux seules boîtes noires retrouvées. Le fait que les autres boîtes auraient disparu ou auraient fondu est une chose incroyable qui commence à être contestée par deux secouristes, et cela d’autant qu’on aurait retrouvé la carte d’identité absolument intacte d’Atta, le chef des pilotes désigné comme les terroristes. Intacte alors que plus rien ne subsiste ni des avions, ni des tours, ni des gens !
• Un certain Kevin Delaney, a totalement effacé, détruit, la totalité des enregistrements de conversations entre les tours de contrôle et les pilotes ou kamikazes supposés.
• Les images filmées autour du Pentagone par les caméras de l’hôtel Sheraton, du Virginia Department of Transportation, et de la station essence CITGO de Jose Velasquez, ont été emportées par le FBI, dans ce dernier cas, dans les minutes qui ont suivi le crash de 9h38, mais n’ont plus jamais été retrouvées.
• Les batteries de missile qui défendent le Pentagone et la Maison Blanche ne sont pas entrées en action.
• L’absence simultanée, à leur poste, de MM. Rumsfeld, Eberhart, Winfield et Myers n’a jamais été expliquée.
• Il y a eu un retard inexplicable dans l’évacuation générale de la Maison Blanche (9h45), du Capitole (9h47), et du département d’Etat au du Pentagone, alors même que le vice président Dick Cheney et la conseillère pour la Sécurité Nationale Condoleezza Rice avaient été conduits en lieux sûrs au sous-sol de la Maison Blanche à 9h03, heure du second crash à New York, et alors que l’Administration Fédérale de l’Aviation (F.A.A.) avait prévenu de l’approche d’un avion à 9h24.
• L’échec pitoyable des forces de défense aériennes pour intercepter des avions qui se seraient écartés de leur trajectoire vingt à quarante minutes avant leur crash supposé fait frémir. La dernière excuse avancée pour en rendre compte était que les premiers avions de chasse furent envoyés de bases éloignées au lieu de bases plus proches comme McGuire, Pomona et Andrews, mais même cette excuse semble supposer des vitesses de vol incroyablement lentes.
• Les descriptions et explications de plus en plus curieuses de l’incompétence des contrôleurs aériens posent plus de questions que n’apportent de réponses.
• La trajectoire fort étrange des avions reste une énigme. Le fait que les vols 93 et 175 descendirent près de l’aéroport Stewart International et le fait que l’UA 93 s’était approché de Cleveland et y aurait même atterri selon WCPO démolit les explications officielles.
• Le seul avion qui ne menaçait personne dans l’immédiat, le vol UA 93, qui aurait pu être repris par les passagers, avec les pirates capturés, a été abattu par un jet militaire alors qu’on a prétendu qu’il s’était crashé tout seul.
• Il y a des doutes sur l’identité réelle des pirates, par ailleurs souvent surveillés sous leurs probables noms d’emprunt et formés dans des centres de l’US Air Force et des écoles d’aviation liées à la CIA.
• Il y a également des doutes sur l’identité réelle de certains passagers.
• Il y a une incongruité manifeste dans maints récits de passagers.
• Il y a une totale impossibilité matérielle que tant d’appels téléphoniques aient pu être donnés depuis les avions à la hauteur où ils sont supposés avoir volé et durant la durée qui est rapportée, à moins que les avions aient atterri avant leurs crashs supposés.
• La coïncidence exceptionnelle contenue dans les archives en ligne dites Airline On-Time Statistics Searchable Database du Bureau of Transportation (B.T.S.) voulant que deux des avions du scénario officiel, les vols AA 11 et AA 77, n’étaient pas programmés au départ ce jour-là pose problème. Le fait que cette information n’apparaisse plus sur cette base depuis septembre/octobre 2004, mais qu’il reste néanmoins indiqué qu’ils n’ont pas réellement décollé, aucune heure de décollage n’y étant inscrite. Ces avions ont-ils donc décollé sans passagers, peut-être dans le cadre d’un exercice militaire ?
• Ces deux avions n’ont été déclarés détruits à l’administration aérienne (F.A.A.) qu’en janvier 2002, ce qui est en contradiction avec les procédures habituelles. Ont-ils été détruits après le 11 septembre 2001 ? La compagnie American Airlines a-t-elle fait une fausse déclaration à la F.A.A. ?
• Il y a impossibilité de retrouver dans les statistiques archivées du http://bts.gov, un précédent vol du Boeing supposé s’être écrasé au Pentagone, et dont le numéro d’enregistrement aurait été N644AA…
(selon http://www.N.T.S.B..gov, http://airdisaster.com, ou www.airliners.net/search/photo.search?regsearch=N644AA&distinc_entry). Du reste, aucun avion n’est arrivé à l’aéroport de Washington Dulles avec ce numéro d’enregistrement les jours précédant le 11 septembre, alors qu’il est possible de retracer l’arrivée des trois autres avions dits impliqués, à l’aéroport d’où ils seraient partis le 11 septembre (Boston et Newark).
• Les numéros d’enregistrement (registration number, tail number ou N number) ayant appartenu à deux des avions prétendument détruits sont toujours valides comme si ces avions existaient toujours ! (Faites une recherche sur le site de la F.A.A. aircraft registry inquiry avec les N numbers 591UA pour UA 93, et 612UA pour UA 175).
• Il n’existe aucun rapport du National Transportation Safety Board (N.T.S.B.) au sujet des quatre crash, alors qu’il existe un rapport de trente-cinq pages de cet organisme réputé sérieux sur un accident de jet survenu en octobre 1999 avec à son bord une demi-douzaine de passagers dont le golfeur Payne Stewart. Pour expliquer la chose, de manière étonnamment lapidaire, le site http://N.T.S.B..gov n’invoque pas l’absence de boîtes noires, puisqu’il est au moins resté l’enregistreur de voix du cockpit du vol UA 93, comme lors du crash avec Payne Stewart, mais le fait que le FBI enquête encore. En fait, des avocats ont découvert que le FBI, le Département de la Justice et même le Congrès empêchaient le N.T.S.B. d’examiner les données des boîtes, malgré les souhaits des familles. Cela a même atteint des proportions politiques étonnantes…
• Les récits conventionnels qui tentaient de voir un accident dans l’effondrement de la tour n°7 du World Trade Center, près de sept heures après l’effondrement des deux premières tours, restent étranges. La déclaration d’un des propriétaires du complexe entier du WTC, Larry Silverstein, prononçant le mot “pull“, peu médiatisée, semble toutefois être une reconnaissance discrète de la démolition contrôlée de cette tour.
• Il reste de nombreux mystères sur ce qui a provoqué l’effondrement des tours jumelles, et l’absence de plans détaillés de ces tours.
• Aucunes explications claires aux explosions secondaires qui se sont produites à New York et au Pentagone, dont certaines furent enregistrées par des relevés sismiques n’ont jamais été données.
• L’évacuation des débris en acier des tours vers des pays lointains avant qu’une enquête véritable n’ait pu être menée et la mise au secret des débris de ce qui a frappé le Pentagone est un non-sens judiciaire ! N’est-ce pas précisément ce à quoi l’on s’attendrait de la part d’autorités qui auraient l’intention de dissimuler la trace de l’utilisation d’explosifs à New York et de faire obstacle à l’identification possible des engins impliqués dans les attaques ?
Tony Orbisson : Tout cela est vrai. Le FBI dans son enquête a trouvé des traces, mais enfin qui sont un peu pitoyables. Par exemple, ils ont trouvé à côté d’un aéroport, dans une voiture, un livre J’apprends à piloter un Boeing qui euh… Ouais !
Pierre Deydet : Pitinggggg ! (il pouffe de rire)
Tony Orbisson : C’est vrai !
Patrice De Bruyne : Alors ils ont trouvé un manuel de vol pour Boeing, en plus ils l’ont trouvé en arabe. C’est totalement ridicule, ça fait rire tout le monde. Les manuels de pilotage ne sont jamais traduits en arabe parce qu’en arabe, y’a pas les mots techniques du pilotage… Les pilotes arabes parlent anglais !
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : Où est-ce qu’on peut trouver ce genre de chose ? Et puis le manuel de pilotage d’un 757, c’est pas un petit livret comme ça, c’est un manuel de pilotage comportant de très nombreuses fardes toutes épaisses d’au moins 20 cm, il faut deux armoires pour les ranger, c’est une collection de livres. Enfin, c’est inconcevable !
Pierre Deydet : La vache ! C’est de plus en plus con! Même avec 4 ans de décalage, je ris encore. Si vous parlez de la carte d’identité de Mohamed Atta, intacte alors qu’on a rien retrouvé ni des avions ni des tours, alors, pitingggg, je deviens fou, là, bon !
Manuelle Bélart : C’est hyper angoissant comme histoire…
Tony Orbisson : Ouais, et en plus c’est vrai que le passeport de Mohamed Atta a été retrouvé en très bon état…
Pierre Deydet : Je deviens fou, là !
Tony Orbisson : …dans les ruines du World Trade Center.
Pierre Deydet : Voilà !
Manuelle Bélart : Alors ça je dis que c’est quand même incroyable ce que vous racontez parce que là, l’exemple…
Tony Ordisson : Ouais…
Manuelle Bélart : ..alors là, c’est l’exemple le plus euh…
Pierre Deydet : frappant.
Manuelle Bélart : ..qui illustre le mieux, le plus frappant quoi… Ce petit fascicule, quoi ! C’est vraiment un plan ! Mais c’est un gamin qui monte un piège pareil, quoi !
Tony Orbisson : Ben oui, mais remarquez…
Manuelle Bélart : Oui mais, c’est ça que j’arrive pas à comprendre…
Tony Orbisson : Ben d’accord mais…
Manuelle Bélart : Les types, là ?
Patrice De Bruyne : Mais attendez…
Manuelle Bélart : ..ce que ça implique là…
Patrice De Bruyne : Premièrement aux Etats-Unis, ça fonctionne comme…
Pierre Deydet : Des blaireaux qui font ça. C’est ça qui m’étonne.
Patrice De Bruyne : Premièrement, aux Etats-Unis, ça fonctionne, et ici, qui est-ce qui ne l’a pas répété ?
Manuelle Bélart : c’est vrai c’est vrai, mais maintenant…
Patrice De Bruyne : Donc regardez…
Pierre Deydet : Ca souffre pas l’analyse… Pitinggggggg les cons !
Patrick Lebastien : Non mais… si vous voulez tous qu’on en fasse une petite émission chez moi, c’est possible, je vous donne ma carte…
Pierre Deydet : Dès que vous analysez : boum ! ça y’est, ça tombe
Tony Orbisson : Non mais, attendez…
Manuelle Bélart : Ca souffre pas l’analyse.
Patrick Lebastien : C’est vrai qu’on a retrouvé le passeport de Mohamed Atta en bon état dans les ruines du World Trade Center ?
Patrice De Bruyne : On nous raconte que deux avions sont entièrement carbonisés, que les tours s’effondrent, que tout le monde est mort, que c’est la catastrophe générale, et on retrouve intact le passeport de Mohamed Atta.
Pierre Deydet : C’est… pitingggggg…
Tony Orbisson : C’est merveilleux quand même ! (éclat de rire de Manuelle Bélart).
Pierre Deydet : Non, non, je le dis pas c’est merveilleux, pitingggggg les cons !
Tony Orbisson : Il doit être ignifugé celui-là… C’est vrai que c’est troublant.
Manuelle Bélart : C’est vrai que c’est troublant, hein ?
Tony Orbisson : Par exemple, ils ont donné le…, le FBI a donné des listes de terroristes… euh ! arabes. Et, en fait, on s’est aperçu après qu’il y en avait un certain nombre qui étaient bien vivants.
Patrice De Bruyne : Il y en a 6, au moins, qui sont bien vivants…
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : En tout cas, ils sont forts, ces Américains, hein ! (rire de Manuelle Bélart).
Tony Orbisson : Ben ouais. Ben, pas tellement (rire). Ce qui est extraordinaire, en plus…
Pierre Deydet : Je fais ça pour détendre un peu parce que j’en peux plus.
Tony Orbisson : Bon. Donc nous disions qu’on a montré les terroristes, ces gens, et ils sont vivants, ils se montrent, et le FBI continue sur son site Internet, actuellement, à donner la même liste, comme si ces témoins ne s’étaient pas présentés. Enfin, c’est totalement absurde !
Pierre Deydet (avec mimique et accent pleurnichards de quelqu’un qui se fait gronder) : Ne m’engueulez pas en même temps, hein, parce que… (rire de Manuelle Bélart, suivi d’un rire général).
Tony Orbisson (en riant) : Je vous a déjà sapé le moral…
Manuelle Bélart : C’est fascinant ce que vous racontez.
Tony Orbisson : Bon en fait, l’histoire, d’après vous, l’histoire c’est que tout ça, c’est fait pour éloigner l’enquête d’une piste, en fait, intérieure. Vous parlez d’un complot, d’un groupe présent au sein de l’appareil d’Etat américain, en fait pour dicter sa politique au président Bush. C’est pour ça qu’on a parlé un moment de menaces sur la Maison Blanche. C’est vrai que le 11 septembre, on a parlé de menaces sur la Maison Blanche.
Patrice De Bruyne : Alors il y a tout un tas de choses qui ont été oubliées, hein. D’abord l’annexe de la Maison Blanche a brûlé le 11 septembre. Personne n’en a parlé. Mais pourtant la télévision américaine a montré en direct l’incendie dans l’annexe de la Maison Blanche. C’était quand même un truc intéressant. D’après le secrétaire général de la Maison Blanche et d’après le porte-parole de la Maison Blanche, qui se sont exprimés dans les jours qui ont suivi le 11 septembre, et qui se sont rétractés 18 jours plus tard, ils ont expliqué en détail comment, aux environs de 10 heures, le service de protection des hautes personnalités, le secret service on dit là-bas, avait reçu un appel des assaillants…
Tony Orbisson : Ouais… C’est délirant !
Patrice De Bruyne : …contenant manifestement quelque chose à négocier. Hein, vous n’appelez pas comme ça, bon. Et qui, pour authentifier cet appel avait donné les codes secrets d’authentification et de transmission d’Air Force One, l’avion présidentiel, et de la Maison Blanche.
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : Donc d’abord pour disposer de ces codes secrets, il n’y a que quelques dizaines de personnes qui ont ça… Donc ça ne peut être que des gens vraiment au sommet de l’appareil d’Etat américain qui ont organisé ça. Ensuite quand le président Bush est informé de cette chose-là, il a une réaction immédiate. Il est à ce moment-là en route, en avion vers Washington. On lui apprend que les codes de transmission et d’authentification de l’avion dans lequel il se trouve ont été volés.
Pierre Deydet : Mmmmm. Il a du avoir une diarrhée!
Patrice De Bruyne : Donc ça veut dire que n’importe qui pouvait usurper son identité, par exemple pour déclencher une guerre nucléaire.
Tony Orbisson : Mmmmm.
Patrice De Bruyne : Déclencher le feu nucléaire, c’est la troisième guerre mondiale et qui veut déclencher le feu nucléaire ?
Tony Orbisson : Hallucinant !.
Patrice De Bruyne : Comment peut-on savoir ce qui est vrai, ce qui est faux puisque les codes ont été volés ? Donc il n’a qu’une solution, il se précipite dans la base stratégique la plus proche… qui est le centre nerveux de la force de frappe nucléaire américaine. Et là, par sa présence physique, il peut authentifier ce qui est vrai et ce qui est faux.
Tony Orbisson : Il est allé se réfugier dans un bunker ?
Patrice De Bruyne : Et une fois qu’il était dans ce bunker, il a organisé une vidéo-conférence avec ses conseillers qui étaient à la Maison Blanche, Kandice Alwrice, Dick Cheney, etc. Et, alors nous ne savons pas du tout ce qui se passe pendant cette vidéo-conférence, mais ce qui est clair, c’est qu’on y a discuté du message qui avait été téléphoné par les assaillants et qu’à la fin de cette vidéo-conférence, il est dit qu’il n’y avait plus de problème.
Tony Orbisson : Mmmmmmm.
Patrice De Bruyne : Donc, logiquement, c’est qu’on a bien négocié quelque chose pendant ce moment-là.
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Y’a pas un moment où il arrive James Bond ? Oh, je vous en prie ! (sourires de tout le monde).
Tony Orbisson : Ce que vous dites en gros, finalement, c’est que tout ça a été fait pour obliger le président américain à faire une autre politique. C’est un coup d’Etat.
Patrice De Bruyne : C’est un coup de palais.
Tony Orbisson : Alors le lobby pétrolier, évidemment, lui, y trouve son intérêt puisque maintenant il n’y a plus de talibans en Afghanistan. Y’a Hamid Karzai qui est un ex-migrant aux USA. C’est un ami de Kasey, l’ancien directeur de la CIA. Donc le lobby pétrolier n’aura aucune difficulté à faire passer leur pipe-line en Afghanistan.
Patrice De Bruyne : Et puis il était lui-même premier ministre afghan et préalablement il était l’employé de la firme locale qui a ce projet de pipe-line dans ses tiroirs et qui est en train de le réaliser. Donc directement on met ses employés au pouvoir.
Tony Orbisson : C’est encore plus simple ! Y’a le lobby militaire aussi qui désormais voit récompenser ses espoirs les plus fous puisqu’ils reprennent la guerre des étoiles, etc…
Patrice De Bruyne : Alors c’est même beaucoup plus que la guerre des étoiles. Déjà, du temps de Reagan, ça paraissait un jeu de science-fiction absolument incroyable. Là, le projet qui est mené c’est que l’armée américaine va se doter d’une quatrième arme. Vous avez l’armée de terre, la marine, l’air force, il y aura une quatrième arme : l’arme spatiale.
Tony Orbisson : Ah oui !
Pierre Deydet : Donc là, cette arme spatiale ça va être… c’est pas seulement le bouclier antimissile dont on a parlé, c’est réellement une armée spécialisée dans l’espace ?
Tony Orbisson : Ah oui !
Patrice De Bruyne : Et à partir de ce moment-là, la guerre devient tellement asymétrique, puisqu’ils seront les seuls à disposer de cette armée, que, disent-ils, ces les généraux américains qui s’expriment comme ça, ils disent que la domination de l’empire américain sera définitive et totale.
Pierre Deydey : Beuh ! (éclat de rire de Manuelle Bélart).
Tony Orbisson : C’est le docteur Folamour.
Manuelle Bélart : Ah mais totalement !
Pierre Deydet : Non, non, non, mais c’est exactement le scénario de Kubrick, mais ! mais ! Pitinggggg !
Patrice De Bruyne : Non seulement ça, mais le Los Angeles Times a révélé l’existence d’une étude au Pentagone d’usage de la force nucléaire contre huit Etats qui pourraient être rayés de la carte. Donc Cuba, l’Irak, la Corée du Nord, etc.
Pierre Deydet : Toulouse? Y’a pas Toulouse dedans ? (rires). Parce que je vis à Toulouse, moi (rire général). Non mais riez pas parce que si ça m’arrive, heu…
Manuelle Bélart : Si ça arrive, moi je retourne à Cannes. J’aime bien monter les marches du Festival, en plus on reçoit plein de cadeaux.
Patrick Lebastien : Alors la question qu’on peut se poser, sérieusement maintenant, c’est qui gouverne en Amérique ? Parce que c’est vrai que le 11 septembre, si c’est une tentative putschiste, on peut se demander… d’ailleurs le Washington Post, là d’un seul coup… c’est quand même… Il est est inquiet parce qu’un cabinet fantôme qui a été créé aux Etats-Unis, une centaine de personne, extérieures à Washington et qui est censé…
Patrice De Bruyne : Donc ils sont dans un bunker. Il y a officiellement un deuxième gouvernement parallèle, en arrière du premier et qui ne peut pas être contrôlé par le congrès des Etats-Unis. Donc vous appelez ça comme vous voulez mais ça paraît quand même assez loin d’une démocratie. C’est la dictatucratie !
Tony Orbisson : Le pouvoir a changé de mains aux Etats-Unis.
Pierre Deydet : Totalement.
Intermède musical. Moue grave et inquiète de Tony Orbisson. Intermède musical de la séquence suivante intitulée La réponse qui tue. Noir complet avec juste un halo de lumière sur le visage de chacun des interlocuteurs.
Tony Orbisson : Patrice De Bruyne… est-ce que vous croyez vraiment que ce que vous racontez est vrai ?
Patrice De Bruyne : Je crois que ce que nous a raconté le gouvernement américain est faux…
Tony Orbisson : On rallume !
Tony Orbisson : Et maintenant dans notre deuxième partie d’émission, (on entend la chanson de Jacques Dutronc “On nous cache tout, on nous dit rien” ) voiciiiiii Ric Larant…
(Entrée de Ric Larant sous les applaudissements. Fond musical. Ric Larant va s’asseoir parmi les invités sans saluer personne.)
Tony Orbisson : Ric Larant, bonsoir.
Ric Larant : Bonsoir.
Tony Orbisson : Vous êtes journaliste, spécialiste de politique étrangère, auteur de La guerre du sable, le dossier caché, en collaboration avec Peter Solingé, auteur de Tempête dans un verre d’eau et de L’histoire des Bush. Vous y affirmez que Bush père a commercé avec les nazis, et que les Bush faisaient du business avec Ben Laden.
Pierre Deydet : Je ne comprends pas le lien entre la tempête dans un verre d’eau et l’histoire des Bush, surtout qu’on sait que Bush Junior buvait comme un Polonais (il rit tout seul).
Ric Larant : Il a rencontré Dieu dans un verre de bourbon, depuis il ne boit plus.
Pierre Deydet : Il ne boit plus publiquement ?
Tony Orbisson : Alors votre nouveau livre s’appelle L’univers interdit de Bush.
(Gros plan sur un clavier de synthétiseur. Un doigt appuie sur une touche où est inscrit “Promo“. Fond musical de trompettes. Zoom avant sur le livre L’univers interdit de Bush, installé dans un luxueux présentoir.)
Tony Orbisson : Alors, la question que vous posez dans ce livre, Ric Larant, intéresse tout le monde, la question c’est : qui gouverne réellement les Etats-Unis ? Ouais, hein ? Alors ça commence avec l’élection de Debeliou Bush, une élection contestée avec trois cent trente-sept mille cinq cent soixante-seize votes de moins que le perdant.
Ric Larant : Cette élection était bizarre, j’ai découvert que deux juges de la cour suprême ont fait basculer le vote en faveur de Debeliou Bush. C’étaient des amis de la famille…
Tony Orbisson : Ouais… Donc élection contestable et contestée. Et ce que vous racontez dans votre livre de plus grave, c’est que le jeune Debeliou Bush a vaincu son complexe par rapport à son père et sa dépendance à l’alcool grâce à la bible. C’est un illuminé, quoi ! Jésus, dit-il, est son penseur préféré, sa mère le prend pour Moïse, c’est très inquiétant quand on lit votre livre, hein ?
Ric Larent : Le vrai problème c’est que le seul livre, le premier livre que Debeliou Bush a lu de la première à la dernière ligne, c’est, à l’âge de trente-neuf ans, la bible.
Tony Orbisson : Ouais !
Ric Larent : Il traversait une crise personnelle grave, il buvait, son ménage battait de l’aile, et donc il y avait un de ses amis qui traversait également de grandes difficultés, un texan comme lui, et qui…
Tony Orbisson: Evans, ouais…
Ric Larent : …est aujourd’hui son ministre du commerce.
Tony Orbisson : Ouais, ouais…
Ric Larant : Ce sont deux hommes qui aujourd’hui, ont des postes clefs alors qu’ils sont encore immergés dans la lecture attentive de la bible d’où Bush est ressorti transfiguré…
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Y’a beaucoup d’illuminés autour de lui, hein ? Pitingggg ! Beaucoup qui croient au retour de l’antéchrist, au retour du messie, c’est le délire absolu, là.
Ric Larent : Oui, ce sont des personnages extrêmement inquiétants, qui croient que nous sommes à la veille de la fin du monde. Alors on pourrait penser que ce sont des marginaux, mais ils sont entre quinze et dix-huit millions d’électeurs qui soutiennent Debeliou Bush, des chrétiens fanatiques opposés, mais absolument opposés, à tout ce qui est en effet libéralisation des mœurs…
Tony Orbisson : Ouais…
Ric Larent : lls ont une haine farouche pour les faibles en plus ils ont une fascination pour Israël parce qu’ils pensent que c’est là la terre du jugement dernier…
Tony Orbisson : Mmmm…
Ric Larant : …parce qu’ils pensent que nous sommes à la veille de la nouvelle Armaguédon, et que l’antéchrist est déjà sur terre.
Tony Orbisson : Ouais ouais…
Ric Larant : C’est-à-dire que, par exemple, vous avez donc des déclarations qui ont été faites par le vice-président américain Dick Cheney. Et Dick Cheney avant de devenir vice-président était le P.-D.G. de la plus grande société de services pétroliers au monde, qui s’appelle Halliburton. Et Halliburton, sa société, alors qu’il en était le président a violé l’embargo sur l’Irak pour vendre du matériel pétrolier à Saddam Hussein. Il y a aussi l’exemple extraordinaire du ministre de la défense, Rumsfeld qui a été au conseil d’administration d’un énorme groupe qui s’appelle ABB, qui est un groupe à la fois suisse et suédois, qui a, en l’an 2000, approuvé la vente par ce groupe à la Corée du Nord, de deux centrales nucléaires. Deux centrales nucléaires, vous vous rendez compte !
Patrice De Bruyne : Ce que vous venez de dire est crucial pour comprendre pourquoi les américains ont détruit les tours du World Trade Center et envoyé un drone équipé d’un missile contre un mur du Pentagone. Ils avaient besoin d’un prétexte pour envahir l’Afghanistan puis l’Irak afin de s’en approprier les ressources pétrolières. Le climat de terreur et de peur qui s’est propagé à permis aux compagnies pétrolières d’augmenter considérablement le prix du pétrole qui va dans leurs poches… Or qui était le PDG d’Halliburton et en détient des parts considérables ? C’est Dick Cheney !
Tony Orbisson : Ouais, ouais… Alors, est-ce que vous ne prenez pas le risque d’alimenter la théorie du grand complot mondial ?
Ric Larant : Ah certainement pas ! Je m’en voudrais. Bien entendu, non. Non, non, il n’en est pas question.
Tony Orbisson : Vous dites quand même dans votre livre que dans le clan des faucons, les pro-israéliens, le onze septembre 2001 a été une opportunité…
Ric Larant : Ce fut une opportunité magnifique.
Patrice De Bruyne : La guerre d’Irak n’est qu’un premier pas en fait, par rapport à un remodelage du Moyen-Orient.
Ric Larant : Regardez la polémique qui s’est développée sur les armes de destruction massive…
Tony Orbisson : Ouais… Il n’y a jamais eu d’armes de destruction massive…
Ric Larant : Bush et sa suite ont sciemment menti au monde entier et certains des faucons le reconnaissent ouvertement aujourd’hui avec une espèce de cynisme tranquille…
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Ils ont dit que…, je veux dire en fait que…, oui, en effet on a choisi la solution qui pouvait rallier la plus large opinion… C’est quand même tout à fait étonnant ! On a menti au peuple américain, on a menti au monde entier, on m’a menti à moi, pitingggg…
Patrice De Bruyne : Oui, la guerre a été décidée à l’aide de faux rapports. C’est ce qu’on voit à Londres actuellement avec les attentats terroristes qui ne sont pas l’œuvre d’Al Qaïda mais servent les intérêts de Tony Blair pour faire passer des augmentations de budgets pharaoniques qui ne servent qu’à renforcer les moyens policiers pour mieux tenir le peuple en main. C’est cela la dictatucratie…
Ric Larant : Oui, exactement. On a menti au peuple américain, on a même menti à l’opinion internationale mais, aujourd’hui, c’est quand même extraordinaire, la mise en condition à travers la presse, justement donc, et à travers un certain nombre de télévisions, notamment la chaîne du magnat multimilliardaire Rupert Murdoch qui est très proche de Bush, est telle que quarante-trois pour cent des Américains sont persuadés qu’on a quand même trouvé les armes de destruction massive à l’intérieur du territoire irakien…
Pierre Deydet : C’est très grave, je vous l’ai dit, on ne peut pas faire confiance aux américains !
Tony Orbisson : Paul Wolfovitz qui est un faucon, qui est un néo-conservateur, a déclaré l’année passée dans Vanity-Fair que les armes de destruction massive étaient en fait une raison bureaucratique, que c’était en fait une invention complète. Même lui le dit dans un journal qui est certes réservé à l’élite américaine mais qui est quand même publié…
Ric Larant : Oui, oui. Mais bien sûr.
Manuelle Bélart : Quel cynisme !
Pierre Deydet : Mais quel cynisme, oui ! On s’est foutu de notre gueule, je vous le dit.
Tony Orbisson : Ça fout le frisson, non ?
Manuelle Bélart : Ah non mais ! Ça fait flipper, hein ?
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : Franchement, j’ai plus envie, je sors plus de chez moi, j’ai la rage ! Le peuple américain, le peuple américain, pitingggg, il est désinformé. Oui, oui, bien sûr. C’est ça qui file le bourdon et le frisson. Pitinggggggg !
Patrice De Bruyne : Ils informent en déformant et en désinformant.
Tony Orbisson : Ouais…
Ric Larant : C’est tout à fait étonnant. C’est une vision absolument totalitaire…
Tony Orbisson : C’est fou quand on pense l’idée que nous avons de l’Amérique. Moi, l’Amérique, mes parents m’ont expliqué, quand ils sont arrivés en 44, qu’ils nous ont libérés. Et, aujourd’hui, être obligé de se coller dans le cigare qu’ils sont devenus carrément, d’après ce que vous dites, enfin pas tous, certes, mais…
Ric Larant : Non, pas tous, non.
Tony Orbisson : En tous les cas, ces mecs-là, des quasi-hitlériens, c’est terrible à imaginer ! Alors, est-ce qu’on peut dire que l’Amérique, finalement, est passée de la démocratie à l’empire ?
Ric Larant : Oui, bien sûr. Et cette vision impérialiste s’accompagne d’une vision arrogante, par exemple, envers la France.
Tony Orbisson : Ouais…
Patrice De Bruyne : C’est cela la dictatucratie !
Ric Larant : La manière dont nous nous sommes mis en travers du chemin des décisions américaines a été quelque chose qui a été totalement brocardé.
Tony Orbisson : Alors, est-ce qu’on peut dire que le 11 septembre a permis un coup d’Etat néo-conservateur aux Etats-Unis ?
Pierre Deydet : On peut pas dire ça, non. C’est-à-dire que George Bush était le président avant le 11 septembre 2001 et il l’était toujours après le 11 septembre… Il est même toujours président en 2005 ! Il n’y a pas eu de coup d’Etat aux Etats-Unis…
Tony Orbisson : Oui mais, enfin…
Patrice De Bruyne : Je vais essayer d’expliquer un petit peu ce qui guide le pays le plus puissant du monde. On pourrait résumer ça dans la pax americana. En gros, c’est que pour que la démocratie soit en sécurité, il faut qu’elle s’étende à l’ensemble de la planète, voilà, quitte pour cela à utiliser la force, et c’est vrai que les Etats-Unis ont aujourd’hui une armée qui est mondialement invincible, quitte pour cela, donc, à déclencher la quatrième guerre mondiale, puisque la troisième c’était la guerre froide. La théorie c’est d’imposer la démocratie dans le monde entier, enfin la démocratie version américaine dans le monde entier, même par la force, c’est la dictatucratie, il faut résister à la résistance par la force et si on élimine un dictateur, c’est pour promouvoir la démocratie. Mais dans la réalité ce système remplace un dictateur par un dictateur démocratique, il remplace la particratie par la dictatucratie.
Pierre Deydet : Alors, en fait, aujourd’hui, ce qui va arriver au monde, c’est de voir l’Amérique réussir sa mission universelle ? On pense à l’Irak, on pense même à l’Arabie Saoudite…
Tony Orbisson : Ouais…
Pierre Deydet : C’est ce qui c’est passé avec les Indiens du Far West, finalement, les américains leur ont apporté la démocratie, mais ils les ont tous tués quand même, non ? (Longs applaudissements du public, Pierre Deydet se lève et salue, la foule redouble d’applaudissements).
Patrice De Bruyne : Il y a eu des injustices terribles commises contre les Indiens d’Amérique, de même contre les noirs des Etats-Unis. C’est de l’hégémonie bienveillante. Un peu comme le serf au moyen-âge acceptait l’hégémonie bienveillante de son seigneur… Ce n’est pas une avancée !
Pierre Deydet : Pitinggggg de pitingggggg, je spermate, là, c’est dingue, non ?
Tony Orbisson : Nous, les Français, on a déjà essayé d’exporter la démocratie, on a déjà essayé d’exporter l’esprit des Lumières, les principes de 89. On l’a fait, ça s’appelait la colonisation. On est parti dans tous les pays du monde pour leur expliquer que ça marcherait très bien s’ils étaient démocrates. Ça n’a pas marché. Ils nous ont virés au nom des principes qu’on leur avait enseignés d’ailleurs souvent. L’Amérique se prédispose au même refus en exportant ses valeurs de force dans le monde entier. Pour nous, Français, les Etats-Unis qu’on a considérés un peu comme notre grand-frère, les gens qui sont venus nous sauver deux fois la mise, hein, contre les Allemands, deux fois, est-ce que vous comprenez qu’aujourd’hui on a peur de…, qu’on a l’impression qu’à la tête des USA il y a un type qui est prêt à faire à peu près n’importe quoi ? On a peur.
Patrice De Bruyne : C’est fait pour…. La stratégie de la peur, même de la peur de Bush, la peur des musulmans, la peur de manquer de pétrole, de manquer de travail, c’est cela qui alimente les fausses envies sécuritaires, et ce sont les mêmes qui nous les imposent, qui nous les vendent… Ils parviennent à augmenter de presque 100% le prix du litre d’essence, ils s’en mettent plein les poches, et nous on paye et on crève à petit feu…
Pierre Deydet : Ils prennent tout le pétrole de la planète au passage, et nos pépètes aussi, le flouze quoi, le pognon pour ceux qui n’auraient pas compris.
Tony Orbisson : Au passage, oui… (quelques applaudissements du public).
Ric Larant : Oui. Il y a tout de même une chose troublante. Il y avait quand même un ordre international. Il existe en effet un organisme de concertation qui est l’ONU. Il n’y avait aucune urgence à déclencher un conflit en Irak si c’était pour rétablir une démocratie.
Patrice De Bruyne : Les Nations Unies ont simplement regardé des gens se faire tuer aux Balkans, au Rwanda. Les Nations Unies, peut-être sont une idée noble mais ils ne savent pas sauver des vies.
Tony Orbisson : Merci beaucoup, merci. C’est très courageux d’être venu en France et à Tout le monde y pense.
(Applaudissements du public. Sortie de Ric Larant sur fond de musique militaire avec chœur entonnant en dérision :”George Bush, c’est l’Amérique, le symbole de la liberté. Il est né sur les bords du fleuve Mississipi. George Bush, c’est pour nous tous un ami“.
Le public salue militairement.)
Tony Orbisson : Et maintenant dans notre troisième partie d’émission, (on entend la chanson de Michel Sardou “Si les Ricains n’étaient pas là” ) voiciiiiii Yvan Claremer…
(Entrée de Yvan Claremer sous les applaudissements. Fond musical. Il va s’asseoir parmi les invités après avoir salué les participants.)
Tony Orbisson : Yvan Claremer, bonsoir. Bienvenue sur le plateau de Tout le monde y pense.
Yvan Claremer : Bonsoir à vous.
Tony Orbisson : Une page de la construction européenne s’est tournée avec le tandem Kohl-Mitterand. Vous écrivez dans votre roman”La quadrature de l’Europe” que l’Europe manque de leadership.
Yvan Claremer : Un étonnant vide de pouvoir règne dans les plus hautes strates de l’Union Européenne.
Tony Orbisson : Votre livre est riche de votre longue expérience journalistique. Vous suivez la construction européenne depuis plus de 15 ans pour le journal “L’aberration“, pourquoi ce titre ?
Yvan Claremer : C’est ironique. J’ai voulu montrer qu’au sommet européen de fin 2000, à Nice, les chefs d’Etats se sont rendus compte qu’ils n’étaient plus capables de diriger l’Europe et de faire ce pour quoi ils avaient été élus. Ils ont alors choisi sous la présidence belge d’abandonner leurs responsabilités à la Convention chargée notamment de mettre en place les mécanismes nécessaires au fonctionnement de l’Europe élargie.
Patrice De Bruyne : C’est un aveu d’impuissance totale à jouer le rôle de dirigeants européens puisque telle est l’expression consacrée.
Pierre Deydet : Pitinggg de pitinggg, le Conseil européen était ainsi bien incapable de sortir de la panade.
Tony Orbisson : Voilà qui rabaisse le rôle du Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, un faux grand européen, un opportuniste raté.
Pierre Deydet : Pitingggg, les belges font capoter l’europe. On aurait du faire l’Europe Française à Strasbourg.
Yvan Claremer : Verhofstadt est un homme d’une autre génération qui prend le vent européen d’ou il vient. Il a d’abord eu des velléités de le prendre du coté britannique. Puis il s’est rendu compte que cela ne marchait finalement qu’avec le couple franco-allemand. Comme il est pragmatique et malin, il sait très bien que pour faire fonctionner la machine il faut prendre le bon vent. Malheureusement il n’a pas l’instinct de ceux qui sentent la direction à donner à la construction européenne.
Tony Orbisson : Comment expliquer qu’à un moment donné les chefs d’Etats européens n’ont plus pu assumer leur rôle de capitaines ?
Yvan Claremer : Une phase de la construction européenne s’est terminée avec la fin du couple Mitterand-Kohl et l’arrivée au pouvoir de Jacques Chirac et de Gerhard Schröder. C’est un moment essentiel car ces dirigeants n’ont pas connu la seconde guerre mondiale. Ces deux hommes n’ont donc pas cette volonté innée de compromis. Nice a été le point le plus haut de l’incompréhension entre les dirigeants européens.
Tony Orbisson : Aujourd’hui, un personnage émerge. Tony Blair semble lancer une OPA sur l’Union Européenne ?
Yvan Claremer : Blair n’incarne pas un quelconque renouveau européen, mais l’ordre nouveau prêché outre-atlantique.
Patrice De Bruyne : Blair s’en prend à la politique agricole commune européenne au nom de la recherche scientifique, mais c’est la présidence britannique qui a coupé le budget de la recherche dans le budget 2006… Quand à l’euro qui est une condition essentielle pour faire partie du cœur de l’Europe, Blair n’a pas programmé l’introduction de l’euro en remplacement de la Livre Sterling dans son pays…
Tony Orbisson : Le terrorisme ?
Yvan Claremer : Les dirigeants européens ont eu depuis septembre 2001 une chance fantastique de faire avancer les choses. Les attentats de Madrid, mais surtout les attentats de Londres vont permettre de renforcer l’union, les échanges d’information, la sécurité via une augmentation du pouvoir de la police et de la justice.
Patrice De Bruyne : L’europe, sous la présidence britannique de Tony Blair va entrer dans la dictatucratie selon le modèle américain. Les gouvernements ont bien appris la leçon des américains.
Pierre Deydet : L’impérialisme culturel, l’ultra libéralisme, les Etats-Unis sont entrés dans une dictature soft menée par une extrême droite déguisée. Dans ce genre de société, le libre arbitre est beaucoup plus difficile à exercer. Et comme tous les travers américains nous arrivent en Europe quelques années plus tard, c’est très inquiétant.
Patrice de Bruyne : On est entré dans la globalisation. C’est le vent de l’histoire. On ne lutte pas contre le vent, on fait avec le vent. Quand on veut le remonter, on louvoie.
Yvan Claremer : Les attaques terroristes resserrent les liens sociaux. Ils rendent la société plus solidaire. C’est l’esprit du Blitz comme durant la campagne de bombardements nazis durant la seconde guerre mondiale. Chacun agit comme si son comportement faisait la différence.
Patrice De Bruyne : Les Américains sont irritants d’hypocrisie. Ils placent des bateaux prison au large de leurs côtes et peuvent ainsi prétendre que sur leur territoire on ne torture pas. Ce qui est révoltant c’est que de grandes sociétés peuvent polluer et faire ce qu’elles veulent grâce à leur puissance judiciaire.
Tony Orbisson : Les Etats-Unis c’est aussi un mythe littéraire et artistique.
Patrice De Bruyne : C’est le mal qui gagne dans le dernier épisode de la guerre des étoiles. Avant, il y a quinze ans au moins, la guerre des étoiles, c’était positif. Les bons gagnaient à la fin et on faisait une grande fête. Dans le dernier épisode, on assiste à la transformation du bon en incarnation du mal qui triomphe après avoir tué tout ses amis et compagnons. Ma fille a pleuré en voyant ce destin. Avant on ne pleurait pas en regardant la guerre des étoiles. Avant du temps de Kennedy on posait le drapeau américain sur la lune et le monde entier en était heureux. Maintenant on envoie une sorte de vieille lessiveuse géante sur une comète pour la faire exploser sans raison. Tout cela reflète l’évolution des Etats-Unis vers une vision manichéenne du monde ou ils sont les plus forts et ou les autres n’ont rien à dire.
Tony Orbisson : Vous venez de connaître ça, non ? Avec votre site ?
Patrice De Bruyne : Oui, j’avais créé une communauté sur un site MSN dépendant de Microsoft, Secrets interdits. En Cinq ans elle regroupait presque 50.000 personnes. Certains jours ce site enregistrait 10.000 visiteurs. C’était la plus importante communauté mondiale du système MSN. Et le 21 juillet 2005… Paf ! MSN a effacé la communauté sans donner de raison. Malgré une vingtaine d’émails, ou je demandais poliment pourquoi, pas de réponse logique, seulement des messages stéréotypés par des robots. J’ai alors contacté téléphoniquement la direction européenne de MSN ou j’ai plusieurs fois et longuement exposé mes doléances… Peine perdue. Le “Boss” m’a répondu qu’il m’écoutait par politesse mais qu’il ne m’aiderait pas, parce que je devais suivre “leur système” c’est à dire envoyer un émail a une adresse impersonnelle qui répond de manière automatique… Ce jour-là j’ai senti le mépris et l’arrogance. C’est comme si je devais encore être content de pouvoir lécher leur fond de poubelle. Les américains estiment avoir tous les droits.
Pierre Deydet : Le premier ennemi des USA n’est pas Al-Qaeda ou Saddam Hussein, c’est le gouvernement américain.
Tony Orbisson : Mummmm.
Patrice De Bruyne : Oui, c’est le gouvernement américain qui fait tout pour restreindre les libertés de leur peuple et étendre leurs pouvoirs, leurs budgets. Bush disait le 12 septembre 2001: “Nous ne permettrons pas à nos ennemis de gagner cette guerre en nous forçant à changer notre manière de vivre ou en limitant nos libertés”. Et il a fait tout le contraire depuis.
Tony Orbisson : Ouais… Commençons par mentionner le budget militaire des Etats-Unis.
Patrice De Bruyne : 400 milliards de dollars. Trente-six pour cent des dépenses militaires mondiales. En augmentation de plus de 10% en une seule année, soit plus de 40 milliards en 2002. Le terrorisme a ses bons côtés pour les fournisseurs du Pentagone !
Yvan Claremer : Par ailleurs, les agences de sécurité intérieure ont été regroupées dans un seul ministère de la Sécurité intérieure, avec une enveloppe de 30 milliards de dollars en plus. Ne pas oublier non plus la fonctionnarisation du personnel de surveillance des bagages aux aéroports, avec ses exactions quotidiennes, et la multiplication des sky marshall, chargés de protéger les vols intérieurs dans les avions mêmes, corps autrefois d’élite totalement déstructuré par une croissance des effectifs non suivie de formations.
Tony Orbisson : Bush a donc fait reculer le marché de son pays en embauchant à peu près 40.000 fonctionnaires d’un coup, les luggage screeners, ce qui n’a par ailleurs en rien amélioré la sécurité dans les aéroports.
Patrice De Bruyne : Il y a eu aussi le USA Patriot-Act, un si joli nom pour un texte aux relents Orwelliens : droit d’écouter des conversations sans mandat, de lire les emails, etc. Et puis aussi un retour sur le droit de chacun à pratiquer un culte, puisque désormais des policiers pourront “monitorer” les activités religieuses de tout groupe sur de simples soupçons. La police a aussi le droit d’entrer chez les gens sans mandat pour peu qu’ils fassent partie d’un groupe terroriste dont la liste est écrite par le président lui-même !!! Il n’y a pas eu d’attaques plus grandes contre la liberté que celle-là aux États-Unis.
Tony Orbisson : La liberté n’existe plus, c’est devenu un Etat policier !
Patrice De Bruyne : Depuis le 11 septembre, il y a aussi eu les détentions arbitraires, sans charges, sans preuves, sans procès, sans avocats, sans jurys… Où est le due process ? Où est la court of law, ou est la cour de justice ? Tout a volé en éclat quand il est devenu évident qu’il serait impossible de réunir des preuves formelles contre les terroristes talibans enfermés à Guantanamo.
Pierre Dydet : Comment réunir des preuves contre des gens alors que ce sont les accusateurs américains qui sont les commanditaires des attentats. Ils les balancent, c’est tout. Maintenant on condamne sans preuves, juste pour avoir été capable de le faire, c’est nazi ça, non ?
Patrice De Bruyne : Dès lors, pour les garder en détention, il n’y avait qu’une seule solution: leur nier tout droit en créant ex-nihil un statut de combattant ennemi. Comme dans le cas des groupes terroristes, c’est le président et lui seul qui décide qui en fait partie.
Yvan Claremer : Encore mieux, un Américain, arrêté sur le sol américain par des policiers américains, a été remis aux autorités militaires et déclaré combattant ennemi. C’était un fait inconnu dans l’histoire des États-Unis. Jamais les autorités policières n’avaient donné un suspect aux militaires sans passer par des tribunaux. À partir de ce moment-là, peut-on imaginer qu’il existe aussi des tribunaux d’exception, secrets, sans débats publics, ni assistance juridique à l’accusé ? So long le système judiciaire américain, il n’existe plus depuis le 11 septembre 2001.
Tony Orbisson : J’ai cependant gardé le meilleur pour la fin. Les États-Unis ont deux lois permettant à l’exécutif de prendre totalement en charge le pays, sans considération des pouvoirs législatifs et judiciaires. Oui, je parle bien de loi martiale.
Yvan Claremer : Il y a d’abord l’Executive Order #12919, signé par Clinton en 1994, qui rassemble des décrets divers d’autres présidents. L’un d’eux permet de révoquer le droit d’émettre de toute station télé ou radio. Un autre permet de saisir tout matériel, service ou personne en cas d’urgence. Un autre permet de mettre tout stock de nourriture sous contrôle fédéral… Je continue ?
Pierre Deydet : Oui, disé disé…
Manuelle Bélart : C’est dingue ! Vous croyez que ça pourrait être comme ça à Cannes l’année prochaine ?
Tony Orbisson : Ouais…
Yvan Claremer : Avec ces mêmes Executive Order, un président peut utiliser l’usage de la force militaire contre les citoyens du pays, il a déjà été utilisé à Waco où des hélicoptères de combat et des chars d’assaut ont participé au massacre. Et puis ceux qui ont vu les commandos retirant le petit Elian des bras de son oncle savent aussi que la puissance des forces de police se rapproche dangereusement de la force militaire.
Manuelle Bélart : Je me souviens de cette scène, c’était dans une salle de classe, non ?
Yvan Claremer : Vous pensez en avoir assez ?
Pierre Deydet : Non non, continuez…
Yvan Claremer : Allez, juste une petite dernière. Après l’histoire des lettres à l’anthrax, le Center for Disease Control a préparé un modèle de loi pour les États.
Cette loi, en cas d’urgence de santé publique, permet à peu près les mêmes exactions que l’Executive Order de Clinton. Sans contrôle judiciaire aucun. Sur un simple trait de plume d’un gouverneur ou du président. Avec tout ça, certains vont me prendre pour un taré d’extrême-droite apocalyptique. Pourtant, je me borne ici à constater des faits passés. Il y a des tas de sources pour corroborer mes dires. Cherchez dans le New York Times, dans le Washington Post. Lisez les lois directement sur le site du Congrès. Tout est là. Tout existe déjà.
Patrice De Bruyne : Les USA sont prêts. Prêts pour devenir la prochaine grande dictature, maintenant qu’ils sont un empire.
Tony Orbisson : C’était Tout le monde y pense, Mesdames et Messieurs, bonsoir…
Chapitre 9
L’enfer, c’est les autres…
A quoi bon ?
Oui à quoi bon avoir participé à cette émission ?
Tête vidée, besoin de tout et rien, de corps et de vide de sens.
Mon téléphone portable sonne…
“Oui ?”.
“Patrice ? C’est Anamary. Tu es à Paris ? Je viens de te voir à la télévision dans l’émission de Tony Orbisson ! Waouwww !Viens ! J’organise une petite soirée sur ma péniche des bords de Seine. Tu nous raconteras tes dernières aventures…“.
Ce soir la grande prêtresse des nuits reçoit.
Pour un type comme moi qui ne boit pas une goutte d’alcool mais quelques gouttes…, il y a des invitations à sortir qui présentent un minimum d’intérêt.
On devrait pouvoir en dire de même, pour certaines femmes.
Mais quand c’est Anamary qui invite, c’est toujours la fiesta dans son “Bââââteau”, sa péniche “relookée”, son nouveau jouet coûteux mais qui la positionne en star parisienne. Bateau d’O…
Je bois un thé au gingembre qu’Anamary a rapporté de Tokyo.
Elle y a passé de nombreux mois.
Elle y était “Tellement autre” qu’elle a décidé de s’habiller d’un kimono.
Elle m’affirme que c’est temporaire.
Elle me parle des corbeaux qui un matin sont venus d’on ne sait où, du continent peut-être, et qui ont chassé les pigeons de Tokyo.
Ils ont envahit les places, les parcs, chassant les pigeons et les canards, devenant progressivement la nuisance numéro un.
Elle me dit que je devrais partir au Japon, que je ferais un malheur là-bas, pas en tant que corbeau, mais en tant que renard.
Elle s’inquiète de mes yeux, elle affirme que lorsqu’on a les yeux verts comme moi, la vue devient meilleure en vieillissant, mais que je deviens de plus en plus désabusé des gens…
Je lui réponds que parfois j’ai l’impression de faire du mal aux gens qui sont autour de moi, pas vraiment du mal, mais de les contaminer dans l’absurdité déjantée.
Dehors la tour Eiffel est une goutte d’eau dans la grisaille.
Anamary veut faire l’amour dans une ambiance de lounge music.
Je désire simplement jouir dans une ambiance où il y aurait quelque chose de comestible… dans l’air et dans mes bras….
“C’est le genre de soirées où ça commence au vin rouge, ça se poursuit au whisky, et les plus désœuvrés se finissent au Ricard car, très vite, il ne reste plus d’autres solutions à boire“.
On m’a répété avec insistance le goût des femmes perverses pour les jeux du cirque…
Les femmes sont souvent plus hargneuses quand elles croient se reconnaître que lorsqu’elles sont citées nommément.
Jolie rousse que sa copine…
Dès qu’elle m’a vu, elle est venu m’embrasser…
Elle grignote du chili-con-carne dans un bol et raconte ses impressions sur les conséquences du Tsunami en Thaïlande.
Je lui parle d’une émission télé sur le déplacement des plaques tectoniques, je lui dis qu’elle est bien terre-à-terre….
En réponse elle me dévoile ses seins m’affirmant qu’elle affectionne les associations surréalistes.
Comme souvent à Paris, les seules idées qui valent la peine d’être approfondies portent des robes.
L’abus de thé au gingembre me barbouille l’estomac, me donne des hauts le cœur, je n’ai rien avalé depuis midi, je picore sans conviction des chips paprika en regardant les seins de cette femme qui me raconte qu’elle a changé d’avis sur la fellation depuis qu’elle a mis la main sur un stock de préservatifs au gingembre.
Elle demande où sont les toilettes, je lui réponds: “Au Cap Horn”.
Elle me prend la main et m’entraîne avec elle “Pour réchauffer la glace“…
Chaud, mais bref, on joui en quelques minutes.
De retour dans le salon, Anamary et une autre femme sont en discussion littéraire, elles parlent de “la saveur” de Rimbaud, je leur rétorque qu’elles sont terriblement obscures.
Anamary me regarde, courroucée, puis en me regardant droit dans les yeux enlève son kimono.
Elle le fait comme une strip-teaseuse de talent…, puis diminue les lumières…
Il y a sur un bras de divan une compilation de Tracey Chapman.
“C’est quoi un best-of de Tracey Chapman ?”.
“C’est douze fois le même titre“.
Anamary suce maintenant les seins de la jeune femme. Je trouve qu’elle fait un bon choix car, dans ce domaine la surenchère n’apporte que du bon.
Nietzsche qui a écrit: “Tout ce qui est profond avance masqué“, ne supposait probablement pas que vienne un jour à exister ce titre de la Compagnie Créole qui a maintenant et accidentellement remplacé le Tracey Chapman sur la platine CD.
Anamary caresse maintenant les jambes de la jeune femme en lui faisant tout un topo sur Nietzsche.
Elle commet l’imprudence de me demander si j’ai de l’estime pour le grand malade des alpages, moi qui suis hypnotisé par tous ces seins qui s’agitent…, je réponds que j’observe toujours avec beaucoup de commisération, chez les personnes qui sont condamnées à prendre des “râteaux” avec les nanas, une propension à se réfugier dans une prose incompréhensible et un charabia poético-verbeux….
Elle en profite pour faire de l’humour, qu’elle juge irrésistible, en déclarant que mon meilleur tract c’est ma gueule.
“Je vais faire mine de ne pas sourire ni de bailler pour ne pas dépasser le cadre d’impression“.
Excitée et excitante, mais du participe passé à la forme féminine du participe présent il n’y a souvent qu’un pas que l’on emboîte allègrement, à moins qu’en avisant la bibliothèque la découverte des “Mémoires d’une jeune fille rangée” de Simone de Beauvoir ne coupe tous les effets.
Alors Anamary ouvre un hublot en grand, aère quelques instants durant lesquels elle vide les cendriers dans un sac poubelle, puis ferme les rideaux dans toutes les pièces.
C’est drôle il fait nuit et c’est comme si je ne m’en apercevais que maintenant.
Dans la chambre il y a un jouet surréaliste, la figurine gonflable du personnage du cri d’Edvard Munch.
Comme elle remarque que je considère la poupée avec à la fois dégoût et insistance elle m’enserre de ses bras et me souffle par dessus l’épaule:
“C’est pour dédramatiser“.
“Je comprends”, dis-je.
Elle éteint la lumière à l’exception d’une petite lampe rouge, de chevet.
Elle se déshabille, ôte son peu de vêtements.
La fatigue tombe toutefois sous ses yeux et au toucher de ses bras nus.
La jeune femme débarque alors dans la chambre, une bouteille de crème de menthe à la main, et déclare :
“Vous n’allez quand même pas faire l’amour sans moi“.
J’aime beaucoup mes escapades à Paris…
Elle est serpent de ses méandres…
Elle est étendue sur le lit, ivre d’envies, engloutie dans un vertige qu’elle ne reconnaît pas, amassée de nerfs, vibrant dans un demi-sommeil, un drap sur ses jambes, un gode à côté de ses bras.
A force de dire qu’elle veut jouir, abattre le néant, le détrousser dans un grand moment de gloire, elle a fini par en faire des habitudes, des moments d’auréole, un rituel qui déménage dans les confins du lubrique.
Elle connaît des empires de débauche et de plainte, accessoires de désordre dans son corps qu’elle harangue inlassablement devant le miroir sans cadre. Les commissures aux lèvres lui apprennent alors dans ses rêves mâtinés de malentendus grotesques, d’arbres sur le bord de son chemin, porteurs de fruits immenses, déglutissant d’un rouge amer la semence absurde, l’impossible mémoire de son esprit.
L’aube est blanche, d’un blanc crémeux, qui suinte par la fenêtre et se déguise en dentelles lourdes sur les murs vitrifiés par la crasse.
Je suis là, debout, inlassable et décomposé, mal rangé dans mon dedans, médiocre et assouvi par l’envie, délabré du dehors, défiguré par cet instant de la voir, de me voir la regardant, de savoir qu’elle se noie doucement dans le temps qu’elle a choisi ; de survivre encore pour mieux m’épouvanter, d’écrire sous mes yeux sa lente décomposition, son amertume profonde, ses seins lourds et sa bouche, surtout, qui me glisse des phrases inutiles, des mots narquois, des flèches acérées qui me transpercent, en manque d’elle, de ses rumeurs de femme, de son sexe béant, en démangeaisons multiples, de ses yeux qui quémandent l’absolue jouissance ; à dénigrer les paysages trop mièvres à son goût, de mes jambes, de mes bras, de mon corps immobile, condamné à la voir se surseoir à chaque instant, s’étriper la cervelle dans des lueurs fauves, s’agglutiner en masse rougeâtre par terre, les genoux ramassés par terre, rocher de plaine singeant les naines, ses longs cheveux noirs en guise d’épouvantail.
Au-dehors, les trottoirs lubrifiés par les semelles des passants, se chargent peu à peu d’eux, de leurs visages fermés de pesanteur lourde, d’âpres signaux qu’ils font, guidés par la volonté farouche de sauver l’essentiel, de transmettre le jour et la lumière vers des bureaux aphones, des commerces dégorgeant d’atomes en guise d’être, et de jouir de leurs murs épais gercés de fenêtres, de ces devantures qu’ils vont décorer à grands frissons d’odeurs, de laine et de sandwiches frais.
Le silence au-dedans, laisse vibrer la plainte d’une ampoule nue, décorant l’ombre de sa lumière, estivante passagère d’une mer imaginée.
Je me berce, un instant, de ce filament de tungstène, hallucinant des moments de préhistoire, à l’orée des corps blottis autour du feu, des langues de chaleur, de l’odeur forte de ces troupeaux d’hommes ramassés sur leurs muscles lourds, de ces femmes enceintes apeurées de savoir, guidé par un chef bêlant des fragments d’étoiles.
Ils sont, invisible mémoire, le reflet de mes peurs, l’attente dérisoire d’un dieu, le paysage de l’absolu défiguré par la vie, la symétrie de toutes les haines, l’essor de la conscience, d’éternuer les guerres et la cruauté qui s’y montre en tourbillons de folie.
Je sens qu’elle rôde à présent dans la chambre, qu’elle cherche déjà ses appâts de nonchalance feinte.
Nous ne nous parlons pas, sachant l’autre dans les effluves du stupre, traquant seulement nos ventres et nos odeurs.
Elle est femelle de ses mains à m’agripper parfois, au détour d’une raison, d’être à me regarder, seul paysage vivant dans sa chambre.
Les lassitudes qui l’entourent, peuplent l’air d’un brouillard sec, hanté par d’anciennes couleurs du ciel en parure.
Elle se souvient en m’approchant, quémandant un café en souvenir d’un rêve secret.
Elle a des gerçures aux lèvres d’éreinter les mots qu’elle me sert, en monologue astucieux, d’apprivoiser l’air en vastes voyelles, son cul plongé dans la rigueur du manque, ses bras vivants seuls, automate déguisé cherchant dans les pourboires de l’absolu la trace d’elle ; dans ces méandres veineux que sont les rues d’ailleurs qu’elle ira revisiter cent fois pour trouver chez un pourvoyeur maussade la poudre d’amour, masquant, pour la millième fois, ses rancœurs et sa haine.
Je suis le vent qui l’entoure, sifflant autour de ses branches la nature même de son espace, indissociable, éternisés dans le même tableau, d’âcre blancheur, de givre ruisselant sur l’écorce, de neige glacée autour de ses racines, du froid surtout qui la tenaille, parfum d’un ventre abruti par la bataille.
Les squelettes de sa mémoire vivent autour, immenses diamants qu’elle a délaissés.
Un string traîne sur le fauteuil, dentelle qui joue au chat, laissant vibrer dans sa transparence le souvenir d’une fesse, et qui tressaille encore de mes mains, quand, lascive guerrière, elle a pris ma foi.
Mon espoir d’être sa rupture, au-delà de tout, de mes nerfs tendus vers sa forme, le sentiment impérissable du premier contact, quand les doigts se cherchent, ivres de bonheur, suintant l’or du miroir dans toutes les terminaisons du corps.
Je la vois, buvant son café maintenant froid, dévier sans cesse vers un cauchemar immense qui délabre peu à peu son corps, sa peau, uniforme des damnés, dernier naufrage en forme de créneaux, d’une forteresse qu’ils se construisent, délaissant les vivants pour la gloire de combattre, seul à seul, le tyran gigantesque qu’ils abritent en eux.
Le ciel est peuplé de nuages, ramenant de l’Ouest la pluie qui se dandine en fines gouttelettes, pluie froide et basse à courber les passants, territoire qu’elle promène dans le sillage des voitures.
Je suis là, en face d’elle, rien ne nous sépare, elle est inondée par une fausse lumière qu’elle enrage à me transmettre, accaparée par ses envies lubriques, dénudant ses yeux jusqu’à l’extrême, à scintiller de cette joie se ressassant d’elle-même.
Je m’enlève de cette fausse vertu, m’enlève en décrochant ma veste, m’extirpe de son monde blafard, de son goutte à goutte de conscience, et marche presque en courant vers la porte miraculeuse qui me délivrera pour un temps de cette monstrueuse obscénité.
Dans le couloir se vautrent des bruits de coursive, une radio déversant une fanfare sirupeuse, un robinet qui se ferme.
Me retrouver dehors, enfin dehors, égaré dans la multitude affairée.
Je marche, mon corps en mouvement, délié des genoux, des jambes, des bras, qui fonctionnent, s’étirent, se convertissent à une nouvelle pensée, d’être la nature en mouvement, théâtre magnifique d’os et d’eau concentrée, de nerfs, muscles, de peau sentant l’air la lécher.
Je suis cet homme qui marche, milliards de cellules, portée de vie qui jappe, effleure les senteurs de la rue, le parfum gris des passants.
La vibration, synonyme du verbe, qu’ils cherchent et se transmettent, la vibration énorme, époustouflante, d’une intensité à faire pâlir toutes les consciences du monde, la vibration de tout, entièrement tout, ultime projet en mouvement, d’où, piètre connaissance, les hommes se croient issus.
La vibration est en nous, sur nous, totalement nous et nouée à l’orée du savoir des savants grêles et courtois, l’alchimie n’a de cesse d’être le parcours idolâtre de soi-même.
Chaque particule est un univers en mouvement, totalement libre.
La conscience m’égare, figée dans l’histoire, à croire qu’un soleil luit, qu’un monde s’épanouit, qu’une délivrance est possible dans le grand dédale du temps, piège que l’histoire fabrique à chaque instant, miroir aux alouettes mortes, rôties dans la grande bassine du temps.
Je m’assieds dans un bar, neuf heures du matin, la pluie cesse son vagabondage, je tremble d’être, parcouru par la vie, traversé par l’épaisseur, les mille bruits d’une ville à l’assaut d’elle-même.
Des yeux me guettent, éparse compagnie clignant sur les journaux du matin, rumeur de la vie, mille vertiges qui sillonnent le papier, nouvelles de mots, d’âpres luttes, de gais vainqueurs, nouvelles d’ici et d’ailleurs, s’imbriquent à former un carcan d’images, film de la vie qui explique en mots graves et pesés l’éditorial du jour.
Je suis vide, coquille sans œuf, marivaudage de l’âme devant la senteur d’un café chaud, traversé par de vagues riens, qui sont autant de méfaits dans l’illusoire mécanique, le ronflement sourd de la ville qui ronronne, s’appliquant sans désordre à l’éphémère bercement, le tourbillon tranquille de la machine.
Maquillé par ma chair, endolori d’exister, neuf dans la salle du café, je dérobe un silence, une voix qui n’existe pas, un secret de l’âme qui divulguerai l’absence.
Et je ne retrouve qu’elle, affalée dans ma conscience, me meurtrissant d’exister, d’être, de tirailler des pensées élastiques dans le grand naufrage, l’interminable descente aux enfers, aux portes innombrables, entrebâillées.
Derrière chaque planche montée sur ses gonds, une agonie céleste, un hymne à la cruauté d’être, perclus de soi, envahi par les fantômes d’un projet terrible, d’un dieu extatique, grommelant l’aube à chaque jour, mâchant la vie, à se moucher avec les morts, dédaignant tous les sacrifices, pour n’être en bout du monde, que le reflet saumâtre d’une terrifiante nature.
Le seul décor est la matière qui m’envenime, me désastre, m’exaspère de n’être que cela
Bout de chair à peine chrysalide de ce que sera mon tombeau, flottant alors, je le sens, dans l’incroyable torpeur du renouvellement, de l’extase des demeurés, parfaitement sage d’être le passage, le frottement entre deux mondes, la nécessaire renaissance.
Je suis enfant de haut vertige, d’acclamer au pic de ma vision, la belle industrie des atomes se multipliant sans cesse dans un chant de cris, parcouru de clameur et frayant avec l’aube, chaque jour enfante un nouveau visage.
Je suis de mille formes à enfanter des sourires d’eau usée, des vasques d’où bondissent mille regards, mille étreintes de bras immenses et morts, de mille visages méconnaissables, d’où surgit la même frayeur, la même question, écho de mille nuits de lumière envahi par les autres, scrutateur infini des races semblables, de ces rares indiens d’Amérique qui nous réveillent la nuit et nous demandent, leurs poignards posés sur leurs genoux, de voir l’autre côté du miroir.
Je regarde, presqu’île de connivence à l’autre bout de la ville, celle que les autres ne regardent pas, ville de rencontre hâtive, multipliant ses excès jusqu’à les rythmer dans une convenable décence, de pus mêlé à l’encre, de striures mornes sur le parvis des temples, d’âcres odeurs de conscience volée, par les trépidations incessantes d’une course muette, d’un saut splendide vers un autre demain, crapaud de mégapole entretenu par de terribles espoirs.
Mes rêves ont de la peau, mugissante, âpre et collée sur la peau moite et parfumée des passants.
Mes rêves sont dans mes yeux des langueurs qui s’affalent sur leurs dos.
Ils sont tous les autres, sauf moi, immobile et servant d’une méconnaissance, d’un reflet pâle et louvoyant, chaloupant sur des horizons morts.
Les mots me servent d’armure sur le rebord de la table marbrée, à peine occupée par la tasse vide et le sursaut de noir au fond, arôme de mes ténèbres que je regarde évasivement en pensant à elle.
Le silence se meurt d’un bruit, cuillère qui tombe, renversé par mon bras énervé, catalysé par de sombres remords, l’intouchable vérité qui surgit de la savoir, là-bas, dans la chambre verte, dodelinant sa frénésie vers de nouveaux arrivages, bateau de poudre blanche qu’elle précise en dilatant ses yeux.
Je regarde autour de moi, marmonnant de l’œil un recoin de l’ombre dans la salle, conservatoire de muets qui babillent d’étranges mélopées venant d’autres ciels et navires, de caves profondes et enivrées, jouant des bras parfois, à pourfendre les mots qu’ils se disent, armatures de leurs blessures, signant d’un geste la mélancolie sage de leurs désirs blessés.
Ils sont d’autres musiciens, portés par le vent, dégaine de sable aux yeux brûlés, nervures de leurs mains appâtées par les danses qu’ils ont connus, tournoyant dans leurs mères.
Le ciel est socle de ma mémoire, enfantant des remous d’anciens nuages, de grandes prières, de terribles naufrages. Il est ancré dans ma main, posé sur le rebord de la table ronde, atteignant le cercle sans jamais le déchirer, main de guerre ou d’enfant tambourinant à la face du soleil, des vertiges issus de mille lanières de nerfs.
Le siècle est posé là, décor de marchandage dans la grande salle du café, enivré de formica, de rumeurs exquises dans le havre somnolent, d’une mère aux portes vitrées.
Sortir au dehors, se sentir peau dressée, à l’affût des sens, des odeurs de légumes frais dans le cabas des ménagères, des voitures qui dressent un écheveau de lignes dans la rue droite et fascinante de couleurs éparpillées.
Je me dirige vers la Seine, berges de granit, veine qui coule lentement, charriant les souvenirs sous le pont, d’eau scintillante recouverte par endroits de cygnes affamés.
Un passant sous un pardessus bête leur donne à manger du pain, gloutonnant dans leurs longs cous de girafes aquatiques.
Ils sont, rangés de blanc, armés de leurs becs houspillant, des lumières qu’un peintre absent délivre d’une toile aux reflets changeants.
Des mots me viennent, armée de langage dérivant avec les nuages vers d’autres contrées, africaines ou villageoises, peu importe.
Des mots de traîne ou de rut, de mare ou viennent s’abreuver tous les rêves permis.
Des mots qui planent le long des gouttières, qui font semblant d’être des lianes, s’immisçant entre les pierres d’un château très ancien, aux murs recouverts d’or, mouillé par les baisers d’une femme.
Des mots enfin de tous les jours, avec un paquetage d’os et de chair liés.
Des mots recouvert d’arbres, herbe sifflante ou l’ingénue fait le verbe creux aux sauterelles ; des mots par milliers qui s’assemblent et forment, d’une matière nouvelle, le ciel égaré glissant des nombres vers d’étranges cités.
Je suis là, entouré du monde, ensemencé, à la proue d’un bateau de nulle part, traînant l’abîme aux pieds, guttural et raisonné, d’âpres servitudes, capitaine de papier aux nerfs élagués, déroutant mon navire vers d’autres ports, assoiffé d’ombre et de nuages, gaufrés de pluie, étincelles de néant coulant en froides ravines sur mon visage.
Un alphabet de connivence inscrit dans le monde… désarmé d’écrire, halluciné par le même voyage, la même envie de s’enfuir, de partir au loin d’être prisonnier de son corps, sa nonchalance feinte.
Elle est serpent de ses méandres, de ses bras allongés, araignée de haut vol, négligeant mon esprit pour s’inscrire dans mon corps, infusé son odeur au plus profond de moi, libérer son étreinte qui m’envahit peu à peu, descendant jusqu’aux pires remous…
Je repars…
Auto, radio, route, langueurs et folies…
“Ayman al-Zawahiri, considéré comme le numéro deux d’Al Qaïda, a renouvelé ses menaces contre Washington et Londres, dans une vidéo diffusée aujourd’hui. Le chef terroriste s’est adressé directement aux populations des Etats-Unis et de Grande-Bretagne et à leurs troupes en Irak et en Afghanistan, affirmant que si ils s’obstinaient dans cette politique, ils verraient des catastrophes pires que celles du Vietnam“.
Quel impact un tel discours peut-il avoir sur l’opinion publique ?
Le mythe de l’Amérique tient dans une Bible, un fusil et des dollars.
Il y a deux Amériques, celle du mythe culturel fort du cinéma et du rock’n’roll d’un coté, celle du génocide des Indiens et de la violence du Far West de l’autre. Toutefois, la paranoïa est devenue la clé du système de pensée américain.
Michael Moore l’a révélé de manière criante dans son film “Bowling for Columbine”.
L’Amérique profonde qui vote Bush, vit engoncée dans les valeurs anciennes qui lui ont permis de conquérir son territoire en éliminant ce et ceux qui la menaçaient de l’intérieur, les Indiens.
Rien n’a changé depuis la conquête de l’Ouest.
L’hostilité et la violence se sont simplement déplacées des Indiens sur ce et ceux qui sont susceptibles de menacer l’Eden Américain.
En même temps, ces habitants de l’Amérique profonde sont certains d’être les plus vaillants défenseurs de la démocratie dans le monde.
Dans leur conception, ce sont ceux qui se posent le moins de questions qui gagnent les batailles.
Ils sont certains du bien-fondé de leur système économique, militaire et politique.
Dieu est dans leur camp !
Cette vision naïve guide l’Amérique d’aujourd’hui. Herman Melville, l’auteur de “Moby Dick” avait prédit la domination des Etats-Unis dès le début du XIX ième siècle.
Mais si la planète entière fonctionne désormais au Coca-Cola, au Mc-Do et au cinéma d’action hollywoodien, le XXIème siècle pourrait bien être celui de l’Asie.
L’Europe, elle, s’est déjà suicidée dans les guerres du XX ième siècle.
Les Etats-Unis ne sont pas capables de résister à la sauvagerie du libéralisme asiatique.
Les Lois sociales sont beaucoup moins développées en Amérique qu’en Europe, mais en Chine, elles sont carrément inexistantes.
La guerre d’aujourd’hui ne se gagne plus avec une armée mais avec l’économie.
Plutôt que d’envahir un pays pour s’emparer de ses richesses, on achète ses sociétés pour prendre ses parts de marché.
C’est ce qu’on fait les Saoudiens en acquérant environ 14% de son économie.
Bush, son administration et ses industriels tentent actuellement de refaire un maximum de dollars pour acquérir le monde car jusqu’avant l’invasion de l’Irak, Bush avait tellement endetté l’Amérique qu’elle ne le pouvait plus…
Avec les robinets du pétrole Irakien ouverts en grand, les dollars affluent d’autant plus vite que la stratégie de la peur à permis de doubler le prix du pétrole !
Mais dans cette course de vitesse, les Japonais se sont payés les industries du disque et des studios de cinéma tandis que les Chinois ont mis la main sur la branche informatique grand public d’IBM et s’attaquent désormais aux compagnies pétrolières.
Pour se rendre compte du potentiel économique de la Chine, il faut se souvenir du développement extraordinaire de Hongkong et de Taiwan et l’extrapoler à un pays d’un milliard d’habitants…
La Chine devrait être la nouvelle superpuissance de la planète en 2050.
Et les Américains n’y peuvent rien faire.
La société américaine s’infantilise, tout le monde veut être jeune et beau, la chirurgie esthétique promet à chacun les mêmes mâchoires après avoir taillé les mêmes dents en touche de piano à toute la population fortunée…
C’est l’eugénisme en plein !
Je n’aime pas cette société du paraître qui fabrique des clones tout droit sortis des spots publicitaires et qui juge les gens au nombre de trous de leur terrain de golf.
La partie honteuse de la démocratie Romaine c’était l’esclavage, aujourd’hui l’esclavage est économique !
“A Londres, après les attentats de juillet, le moral de la communauté musulmane est au plus bas et l’animosité à son égard prend de l’ampleur.
On craint des incidents graves.
Le Premier ministre britannique Tony Blair a violemment réagi vendredi aux menaces révoltantes du numéro deux d’Al-Qaïda, déjà condamnées par le président américain George W. Bush. Tony Blair, qui a ces dernières semaines catégoriquement rejeté tout lien entre les attentats meurtriers du 7 juillet à Londres et la présence des troupes britanniques en Irak, a repoussé les arguments de l’adjoint de Ben Laden affirmant que ceux qui ont fait des déclarations sont aussi ceux qui sont d’accord pour tuer des innocents en Irak, des innocents en Afghanistan, et des innocents dans tous les pays démocratiques du monde.
Dans une vidéo diffusée jeudi par la chaîne arabe Al-Jazira, Ayman al-Zawahiri a réclamé le retrait des troupes étrangères d’Irak, en s’en prenant directement au Premier ministre britannique, après avoir menacé les Etats-Unis, affirmant que Blair a attiré la destruction jusqu’au centre de Londres et attirera davantage de destructions.
Il n’a toutefois pas revendiqué directement les attentats de Londres ou les explosions du 7 juillet ont fait 56 morts et 700 blessés“.
Deux jours plus tard, un groupe qui s’était auparavant attribué les attentats de Madrid et d’Istanbul, les “brigades Abou Hafs al-Masri-division-d’Europe“, s’était aussi déclaré responsable.
“Alors que plusieurs sondages montrent que la grande majorité des Britanniques pensent que le conflit irakien a contribué à radicaliser des jeunes musulmans, Tony Blair a tout juste concédé que les extrémistes se servent de l’Irak pour faire de nouvelles recrues.
Les déclarations de Tony Blair vont à contre-courant de l’opinion publique, mais aussi d’experts et de certains hommes politiques.
Le plus virulent, le maire de Londres Ken Livingstone, qui appartient au même parti travailliste que Tony Blair mais est un opposant farouche à la guerre, a jugé jeudi que protéger Londres de nouvelles attaques implique le retrait de l’Irak, tout cela étant lié.
Tony Blair a attendu sa conférence de presse mensuelle, consacrée entièrement aux moyens de lutter contre le terrorisme, pour répondre aux nouvelles menaces d’Al-Qaïda.
George Bush lui avait réagi dès jeudi, depuis son ranch texan de Crawford (sud des Etats-Unis), affirmant que les déclarations du numéro deux d’Al-Qaïda montraient clairement que l’Irak faisait partie de la guerre contre le terrorisme.
Alors que les troupes américaines viennent de subir de lourdes pertes en Irak, Ayman al-Zawahiri a menacé les Etats-Unis de catastrophes pires que celles qu’ils ont connues au Vietnam, s’ils persistant dans leur politique d’agression des musulmans“.
Le terrorisme est une pratique politique qui, si elle ne peut historiquement atteindre, seule, ses fins, n’en est pas moins un élément sur l’échiquier politique de la société qu’elle frappe.
A son action la société réagit d’une manière qu’il est intéressant d’examiner car elle est un révélateur de ce qu’elle est réellement.
“Dix Irakiens ont été tués dans différentes attaques vendredi à travers le pays.
Quatre soldats ont été tués et un autre a été blessé par des tirs d’inconnus contre leur patrouille à l’ouest de Samarra, à 125 km au nord de Bagdad.
Une femme et son enfant ont péri dans l’explosion d’un engin artisanal au passage de leur voiture sur la route entre Samarra et Al-Dour, à 150 km au nord de la capitale. Le père de famille a survécu à l’explosion qui visait un convoi militaire américano-iraquien“.
Les Etats ne sont évidemment pas neutres et sont les garants de la structure économique existante. Aujourd’hui c’est le système marchand fondé sur le salariat.
Il est donc dans la fonction des Etats de faire en sorte que ce système fonctionne.
Le problème c’est que ce système est essentiellement fondé sur l’instrumentalisation de l’individu, ce qui inévitablement crée une situation conflictuelle.
C’est cette situation conflictuelle que les Etats doivent gérer afin qu’elle ne soit en aucun cas un obstacle à ce qui constitue le fondement du salariat : la valorisation du capital.
Les Etats sont donc tiraillés entre deux attitudes : l’une qui consiste à favoriser la valorisation du capital, l’autre à gérer les conflits sociaux que cette action génère. C’est qu’on pourrait appeler la politique des Etats.
C’est cette double action qui évolue au fil des évènements, des rapports de forces, des nuances dans l’idéologie du personnel politique.
La tendance logique des Etats est de se donner des moyens politiques, juridiques, administratifs, idéologiques et de contrôler la situation afin que le système fonctionne avec le minimum d’accrocs et de conflits et ce d’autant plus que ses marges de manœuvres s’amenuisent et les contradictions s’accroissent.
La stratégie de la peur générée par les attentats terroristes parfaitement maîtrisés par les services secrets des Etats permet d’y arriver.
Une période de tension est propice au renforcement de la législation, de même qu’après une série de catastrophes, on renforce les mesures de protection.
Le maître mot est le consensus, mot magique qui fait rêver tous les dirigeants, mot qui matérialise leurs rêves les plus fous, celui d’une société où tous les conflits seraient aplanis, disparus, où la population ferait bloc avec ses dirigeants, bref, la société idéale.
Les Etats n’ont même plus à faire de gros efforts pour réaliser ce qui, en temps normal, leur était quasiment impossible de réaliser : l’union.
Chaque population fait bloc avec son Etat, lui demandant protection et détermination dans la lutte contre le nouveau fléau…
Le terrorisme jette aujourd’hui les citoyens dans les bras de l’Etat, comme au Moyen Age, la peste faisait se précipiter les fidèles dans les églises.
Les Etats qui maîtrisent cela parce qu’ils en sont à l’origine, vont alors répondre au besoin de protection au-delà de tous les espoirs ;
“Vous voulez, du contrôle ? Vous allez en avoir !”
La réponse au terrorisme nous est présentée comme essentiellement technique “Plus de... “.
Plus de contrôles, plus de fichages, plus de policiers… Ce “plus de…” est bien entendu une contrainte supplémentaire, financière et en terme de libertés, pour le citoyen qui non seulement ne peut pas s’y opposer, mais encore fini par l’accepter, se disant ; “il faut bien en passer par là, c’est une contrainte nécessaire, comment faire autrement ?“.
Cela entraîne ainsi, de manière générale, une soumission librement acceptée… ce qui encourage l’Etat à en rajouter.
Cette situation est tout bénéfice pour l’Etat qui bien entendu en profite pour étendre son contrôle, porter atteinte aux libertés publiques et individuelles, ficher, contrôler… car l’arsenal juridique, policier, administratif, mis en place “contre le terrorisme” est acquis une fois pour toute et pourra servir pour tout autre chose que la “chasse aux terroristes” : par exemple le fichage des militants, des syndicalistes, des opposants aux OGM,…
Car qui garanti les limites des dispositifs mis en place ?
L’Etat et lui seul.
Et l’Etat est terroriste de ses citoyens !
Ainsi la boucle est bouclée.
Dans ce véritable conditionnement des citoyens, les médias jouent un rôle fondamental, faisant, soit dit en passant, une publicité tout à fait conforme aux objectifs des auteurs de tels actes…, mais l’information est une marchandise et en tant que telle doit être servie bien emballée au consommateur.
De même que les feux de forêt, les tsunamis, le Tour de France ou les Jeux Olympiques sont d’extraordinaires points de fixation et d’abrutissement de l’opinion publique, les actes terroristes mobilisent cette même opinion au point de lui faire oublier sa situation.
Dit plus brutalement : Pendant les actes terroristes, les affaires continuent…
On continue à faire des profits, à privatiser, à licencier, à délocaliser, à porter atteinte aux acquis sociaux, à criminaliser les conflits sociaux, à exclure, à faire proliférer les OGM, à détruire la planète…
Mais ces actions passent au second plan, détrônées par la nouvelle qui “fait la une“, répétée jusqu’à plus soif pendant des jours et des semaines, supprimant toute autre information, faisant l’impasse sur les doutes et les craintes des dispositifs mis en place.
Comme pour les Jeux olympiques : “la nation est unanime ! “…
A la limite, toute restriction, contestation, voire critique est qualifiée au mieux d’irresponsable, au pire de “complicité avec les terroristes“…
Même pas besoin de censure, l’autocensure suffit.
L’information, dramatique en elle-même, est médiatiquement démultipliée au point de faire perdre à la majorité l’esprit critique, bref l’esprit citoyen pour se fondre dans une unanimité qui annihile toute réflexion, tout recul par rapport à l’évènement et qui fait prendre la rumeur pour vérité et le discours officiel pour certitude.
Exagération ?
On constate les succès médiatiques des dirigeants qui “ont eu” des actes terroristes alors qu’ils étaient au pouvoir, et alors qu’ils ont su gérer intelligemment la situation…
Le maire de New York et son président en particulier, le premier ministre britannique, ainsi que le président russe qui a parfaitement intégré le “terrorisme” dans sa stratégie de pouvoir et en fait la clef de voûte de sa gouvernance.
Rien de tel pour “ressouder” une société qui se délite…, un peu comme autrefois où l’on faisait une “bonne guerre” pour réaliser l’unité nationale.
Le terrorisme réussi ce qu’aucun Etat ne peut faire : détruire tout esprit critique avec l’accord volontaire du plus grand nombre et redonner du crédit au plus minable des dirigeants.
Dans terrorisme, il y a terreur, mais la terreur n’est pas le monopole des groupes non officiels, les Etats, surtout ceux qui se prétendent démocratiques et républicains, pratiquent ce genre d’action…, avec des modalités différentes, évidemment.
Comment qualifier les pratiques de la grande démocratie américaine qui a exterminé les Indiens d’Amérique ?
De l’armée française pendant la Bataille d’Alger ?
Le coup d’état militaire, et ce qui a suivi, de Pinochet soutenu par les USA au Chili en 1973 ?
Comment qualifier les pratiques de l’Etat russe en Tchétchénie ? de l’Etat d’Israël en Palestine ?…
Pour ne citer que ces quelques cas.
La seule différence avec le terrorisme classique c’est que ces Etats détiennent le pouvoir et l’utilisent comme instrument de la terreur.
Les Etats ont d’ailleurs une sélectivité particulière en ce qui concerne les terroristes : en France les terroristes de l’OAS ont eu globalement un destin différent de ceux d’Action Directe.
En Italie les terroristes d’extrême gauche ont été traités différemment que ceux d’extrême droite.
Idem en Espagne.
Les terroristes juifs d’avant l’Etat d’Israël sont devenus fréquentables une fois au pouvoir, de même pour le FLN algérien, sans parler des terroristes de la Résistance condamnés puis reconnus héros.
On ne peux donc pas ne pas se poser la question : y aurait-il des bons et des mauvais terrorismes ? On ne peux pas non plus ne pas se poser la question : où commence le terrorisme et où fini-t-il ?
C’est difficile à admettre, et pour cause, mais le terrorisme nous interroge sur nos certitudes.
Pas toujours sur nos valeurs, mais toujours sur la manière de les mettre en œuvre.
A moins de croire qu’il existe des terroristes-nés, ce qui est une absurdité, le terrorisme a des raisons qui plongent dans une situation politique, économique et sociale, autrement dit au cœur même de notre société.
Il est le produit de la société dans laquelle nous vivons.
Il pose des revendications, justifiées ou pas, avec des méthodes contestables et condamnables, pour lesquelles il n’y a aucun espace social pour les traiter.
Il est le produit d’une surdité politique généralisée.
Continuer à fonctionner comme nous le faisons, c’est à terme se cloîtrer dans un blockhaus sécurisé… belle perspective d’avenir !
“Un mois après, bien des interrogations demeurent sur les circonstances des attentats de Londres.
Qui était derrière les “Kamikazes” du 7 juillet 2005 ?“.
Ahhhhh! enfin un journaliste qui se pose une des bonnes questions
“La menace des attentats du 21 juillet qui n’ont fait aucune victime, n’était peut-être pas réelle, mais fabriquée.
Avec le recul, il apparaît que les auteurs présumés étaient des amateurs, des islamistes originaires de la Corne de l’Afrique, peu éduqués, vivant de la sécurité sociale.
Les trois fugitifs de Londres se sont rendus comme de simples malfrats, sans offrir de résistance, à l’inverse des terroristes de Madrid qui, en mars 2004, s’étaient fait sauter“.
Allez savoir si “ON” ne les a pas fait sauter afin d’éliminer les quelques preuves qui auraient pu subsister quant au réel commanditaire de ces boucheries…
“A l’évidence, l’enquête sur Hassid Hulsain, Mohamed Sidique Khan, Germaine Lindsay et Shehzad Tanweer piétine. Pourquoi ces quatre jeunes gens en jeans et sac à dos dont l’image a été saisie par les caméras de surveillance de la gare de Luton le jour des attentats à 7h21 avaient-ils achetés des billets aller/retour ?
La présence de leur voiture dans le parking et d’explosifs dans le coffre, est également intrigante.
La police n’a jamais reconnu explicitement qu’il s’agissait de kamikazes.
L’absence de cassettes expliquant leur geste est inexplicable. Il apparaîtrait qu’ils auraient été manipulés pour qu’ils périssent dans l’attentat afin de lui donner davantage de retentissement médiatique ou d’en garantit l’exécution“.
Un attentat mal préparé…
Tony Blair doit se mordre les doigts en imaginant que la réalité des commanditaires éclaterait au grand jour.
“Les Etats-Unis cherchent a faire capoter les nombreux achats de leurs industries par la Chine.
La société pétrolière américaine UNOCAL neuvième producteur pétrolier, était dans le collimateur de la China National Offshore Corporation pour 18,5 milliards de dollars alors que Chevron, ex-Chevron-Texaco avait proposé 17 milliards de dollars.
Le secrétaire américain au commerce Carlos Guttierrez a expliqué que l’offre Chinoise était repoussée pour des motifs de sécurité nationale.
Peu après, le Congrès américain a voté à une écrasante majorité une résolution demandant à l’administration Bush d’empécher l’opération pour des motifs politiques et géostratégiques“.
L’après Moyen-Orient se dessine déjà.
Cette affaire est représentative de la politisation de toutes les frictions économiques sino-américaines.
Lorsque les sociétés américaines ont commencé à se plaindre de la sous-évaluation du Yuan, la monnaie chinoise, qui apporte une forte compétitivité aux produits venus de l’Empire du milieu, ce sont les mêmes membres du Congrès qui se sont levés pour demander l’imposition d’une taxe de 27,5% sur toutes les importations chinoises.
Le gouvernement américain sait que la quasi-totalité des entreprises chinoises sont détenues ou dirigées par l’Etat Chinois, l’économie et le politique y sont liés dans une sorte de guerre économique pour laquelle la Chine a des moyens financiers colossaux. Les chefs d’entreprise américains rêvaient d’un monde ultra-libéral ou ils pourraient mettre la main sur tous leurs rivaux, ils n’imaginaient pas qu’ils allaient rencontrer plus coriaces et plus riches qu’eux…
“Dernière minute, le yacht du Cheikh Abdul Rahmani qui se rendait de Monaco à Ibiza vient d’exploser pour une raison inconnue.
Il n’y a aucun survivant.
Très proche du roi Fahd d’Arabie-Saoudite, Cheikh Abdul Rahmani était à la tête d’un holding réalisant 40 milliards de dollars de chiffre d’affaire annuel et qui emploie 20.000 salariés dans le monde.
Une des sociétés de ce holding fabrique pour l’industrie américaine du matériel aéronautique sophistiqué, notamment des systèmes de guidage automatiques pour avions de ligne, des drones téléguidés et du matériel d’interception permettant de prendre les commandes d’un avion à distance”…
Chapitre 10
Le pire et le meilleur du monde…
Allez, allez, faites comme chez vous, tout ce que vous voulez, je l’ai…
Cadillac, Buick, Chrysler, Excalibur, Panther, Iso, MG, Bugatti, Corvette, Packard aussi…, en partie, en morceau, repeinturé, rénové, je l’ai.
Je vends des voitures de collection, des automobiles extraordinaires…
J’ai un bon prix pour les rêves usagés.
L’univers sur quatre roues, le bonheur au rétroviseur, avec ou sans freins, avec ou sans air climatisé, les sièges arrières défoncés ou le tout rénové, tout ça, et bien plus encore.
Dites-moi vos plus grands vœux, je vous dirai combien ça fait pour vos illusions bidons.
Parce que, parce que la vie, ça ne peut pas être juste ça, glander les espaces pour finir enfermé dans un bureau de con dans un garage fermé d’ouvertures comme dans une boîte de conserve, regarder les nouvelles de la même manière qu’on regarde un plat se réchauffer dans un micro-onde, être en prison dans son fauteuil, bâillonné par les payements.
Entendre le tic tac monotone de la bombe fiscale qui finit toujours par exploser, attendre les jours vides, les jours répétés, calqués pour espérer ne pas mourir trop vite.
Attendre, attendre, avoir un ordinateur dans les yeux et un téléroman dans le nez, commander l’amour en appuyant sur une touche pour continuer, commander la mort en appuyant sur la détente pour arrêter.
Choisir de jouir dans un magazine porno et commander une poupée en latex parce qu’on ne peut pas tout avoir dans la vie qui ne doit pas être une mise en attente.
Le paradis ne doit pas être un fond de retraite, la liberté ne peut pas arriver à l’heure du cancer, l’espoir n’est pas un numéro chanceux nul si découvert.
Parce que l’amour ne devrait pas être un virus qu’on attrape en solitaire, parce que la tendresse ne devrait pas être en papier glacé, parce que les contacts humains ne devraient pas attendre pour garder leur priorité d’appel.
Parce que j’avais de plus en plus besoin de bouffer des rondelles de saucisson et de prendre des pilules pour dormir, comme un cocktail de con, avec olive multicolore et Martini, parce que je me levais plus fatigué que quand je m’étais couché, parce que je me réveillais déçu, toujours plus déçu que la vie n’ait aucun rapport avec les rêves, parce que je me réveillais vide, vide et seul.
Parce que personne n’est responsable des balles perdues et que les statistiques sont déjà hautes, plus haute que les ponts d’où on saute parfois, parce que ma haine de tout et tous ne pouvait pas être plus forte et que les pilules dans les contenants datés ne réussissaient plus à me sortir du lit, de la télé, de l’ordinateur, parce que j’avais peur d’affronter le petit déjeuner, parce que l’envie de faire un vol plané vers le pavé pour vivre quelque chose une fois pour toute dans les quelques secondes avant l’impact, négociait trop dur avec les raisons de faire semblant, parce que tout ça…
Je suis parti.
Je suis parti aussi de trop de secrets, les interdits et les autres.
Sens interdits…
J’avais beau me saouler tous les soirs, j’avais beau baiser les yeux fermés dans des lits naufragés, ça n’y était pas.
Je suis parti.
Plus de secrets, plus de Cheikh Abdul Rahmani, plus d’elle, yacht explosé en vue d’Ibiza.
Monaco, comme Capri, fini, Orbisson aussi.
J’ai rangé mes bagnoles pour mes vieux jours, j’ai fermé le garage…, j’ai vendu bottin de téléphone, rêve de piscine et idées de gazons, plan de paiement pré mâché et drogues fortes.
J’ai pris la Qvale, nom imprononçable d’auto trop folle, j’ai suivi l’autoroute, vers une raison de me lever le matin, avec rien d’autre qu’un rasoir et une valise de petits riens qui font tout dans le coffre de la machine qui allait me servir d’arche de Noé.
Le déluge se passe toujours derrière des yeux brouillés.
Je suis parti essayer de vivre, essayer de rencontrer la vie, parce que la vie ça ne pouvait pas être juste ça.
Et depuis, je roule, je poursuis la ligne au centre de l’autoroute qui m’amène où elle veut, la ligne jaune, parfois blanche, parfois droite, parfois double, parfois pointillée.
Ça me fait du bien, je fuis, je regarde les arbres aussi. Heureux celui dont les rêves sont assez forts pour colorer l’eau des piscines qui nous tiennent lieu de vie. Heureux celui qui ne voit pas, qui ne se pose pas de question, qui ne sait plus comment être touché par l’encre rouge des journaux, par les rayons ultra violent qui émanent des nouveaux téléviseurs et des nouvelles télévisées.
Heureux celui qui réussit à se sentir se réaliser.
J’ai des pilules qui font ce travail, parce que c’est le retour de l’ère glacière, le monde sera complètement gelé dans quelques années, les cerveaux des gens ont déjà commencé à l’être…
Alors, j’erre entre les aiguilles des différents cadrans du tableau de bord. La Qvale, requin bleu sur roues a l’aiguille du speedomètre dans l’œil du chauffeur.
La liberté n’est peut-être qu’un excès de vitesse comme une publicité pornographique du moteur de l’année.
J’erre en Qvale dans toutes les campagnes et dans les villes, chaudes, comme dans un road-movie où il ne se passe rien.
Depuis quelques jours déjà, combien ?
Je ne sais plus, mais mes yeux verts sont maintenant rouges amphétamines, et les cafés s’entassent, je ne dors pas, je cherche, je suis la ligne. Le pavé coupé en deux, l’illusion et la réalité, la nuit comme le jour, la ligne qui se pointille parfois, qui se dédouble à d’autres moments, qui devient jaune lorsqu’elle est blanche, simple, qui s’efface.
La ligne blanche comme la mémoire.
La mémoire, la ligne pointillée entre le rêve et le reste. La ligne que je poursuis pour basculer dans le monde du rêve quand je regarde les arbres peints en blancs sur le bord de la route, des arbres peint jusqu’à la taille comme une robe contre les insectes.
Je les regarde et j’imagine que ce sont des moulins à prière tibétains, je les fais tourner, les arbres comme je ferais tourner les moulins entourés de Tibétains courbés, en récitant le mantra le plus puissant que ce nouveau millénaire ait récupéré.
C’est pas d’hier que l’homme cherche, je regarde les arbres, je les fais tourner sur eux-mêmes en me disant “vroum vroum vroum“.
Je ne suis plus très sur de savoir où je suis, quelque part, sur une autoroute, je crois avoir croisé un panneau “Voie sans issue“, aujourd’hui, ou hier ?
Je ne sais plus, les idées me mélangent et mes nerfs chauffent et tirent, la peau de mon visage me semble trop courte à certains moments.
Voie sans issue, sur une autoroute, sur le coup, ça m’a semblé bizarre, puis, j’ai accepté…
La fin du monde est, elle aussi, une voie sans issue, elle n’est peut-être pas une chose à venir, une prophétie, c’est peut-être une date de l’histoire, une chose du passé, une balle de foin oublié au grenier, une balle perdue de plus, une photo qui rougit de honte par le temps.
Les animaux sont les taxidermistes de l’humanité. J’aime certains animaux, les chats et les tigres, premier constat de ma fuite, j’aime les animaux.
Puis, je l’ai vue, la voie sans issue, au moment où mes yeux se fermaient sur le volant, au bout de la ligne pointillée, la fin de l’autoroute, mes yeux se sont fermés.
Et pour me sauver la vie, mon moteur aussi s’est arrêté.
Mon auto s’est étouffée et s’est échouée sur la voie d’accotement.
J’ai rouvert les yeux, un peu paniqué, un peu mélangé.
À quelques pas de là, il y avait une affiche de motel.
Mon véhicule était mort, comme une promesse non tenue, c’est peut-être contagieux le fait de simuler la vie.
Je suis sorti sans prendre la peine de refermer ma porte et j’ai regardé l’affiche du motel en m’étirant.
Rouillé par l’air de la mer comme si, à marée haute les vagues engouffraient le motel au complet, une affiche de motel qui semblait servir plus de perchoir que de publicité.
Un clan complet de mouettes me regardait sans bouger, pétrifié par la chaleur, par la lumière trop forte.
Surexposée, une affiche brune rouille, blanche guano, rouge lettrage délavé par le soleil impudique, je m’y suis dirigé, mon auto ressemblait à un cachalot mort sur le bord de l’autoroute, je me suis dirigé vers le motel.
Le motel était là et me regardait, avant le bout du monde, avant la fin de l’autoroute, fidèle à son affiche.
Aussi rouillé et défraîchi qu’elle, aussi désolé, blanc transparent, avec les mouettes comme un congrès.
Partout les mouettes.
Des petites cases peintes en blanc pour stationner les autos, avec des numéros peints en blanc dans les cases, les cases en blancs, ça m’a fait du bien.
Comme de l’ordre dans les mouettes, dans le guano, comme une sécurité, des numéros blancs peints avec le même blanc que la ligne qui sépare la route entre les deux mondes, entre le rêve et la réalité, la ligne qu’il faut suivre pour ne pas s’égarer.
Le motel s’étalait sur le bord de la mer avec le soleil qui se vide de son sang, entre le reste d’autoroute et la bâtisse, une vieille pompe à essence avec un panneau de carton : en panne.
Et plus loin, la plage comme un couteau entre les hommes et les poissons.
Les animaux sont des espions.
Je me suis dis que tant qu’a échouer quelque part, aussi bien échouer ici, le motel semblait lui-même comme une immense baleine blanche, échouée dans le cancer pollué de la plage, comme une planète de chair et de manque d’amour abandonnée.
Et au loin, la mer.
La mer qui rappelle que les choses peuvent être grandioses, avec les cargos et les pétroliers immobiles, prétentieux.
Je me suis dirigé vers la porte de la réception, elle a claqué comme une guillotine, mais les mouettes n’ont pas bronché, la mer non plus d’ailleurs, les cargos immobiles sont restés immobiles.
La porte s’est refermée comme une guillotine.
Je m’endormais debout, le silence de la chaleur, l’odeur de la fin de journée, tout ressemblait à un mirage.
Les mouches qui volent un peu au ralenti.
Le bruit de leurs ailes qui s’arrête soudainement.
Le silence.
Le bruit d’un réfrigérateur.
Le bruit d’un camion qui passe dehors, qui coupe l’air humide.
Le silence qui revient et la mouche qui repart.
J’ai eu l’affront de lancer un sourire ironique au vieillard derrière le comptoir.
Le groom trop blanc a vu, lui, il m’a sourit des yeux, comme s’il avait compris, comme s’il avait trouvé une bouteille à la mer.
Ça m’a troublé, ces yeux semblaient donner de ces cartes qui sont distribuées par les malentendants, je suis une personne malentendante…, si vous pouviez m’aider…
Comme si on était pas tous malentendant, comme si on entendait les nouvelles télévisées pour la première fois et que l’effroi frappait vraiment.
Mais le groom a un regard trop fuyant, trop terrifié pour jamais récupérer ses cartes, c’est d’ailleurs à son honneur, il est trop blanc d’ailleurs pour pouvoir se protéger, il a vu, j’en suis sûr les mines antipersonnel qui tic-tac derrière mes pupilles, et il m’a retourné mon sourire comme un complice, il m’a lancé sa propre bouteille à la mer. Il semble vivre lui-même dans un champ miné.
J’ai banalisé avec le vieillard trop vieux pour être tout à fait mortel, je ne réussissais pas à regarder ses yeux cataractes.
J’étais fasciné par une aiguille qui entrait dans le pli fripé de son bras, un tuyau reliait l’aiguille à une bouteille pleine d’un liquide bleu poudre. J’ai signé le livre de la réception qui s’est refermé dans la poussière grasse. Sur une des tablettes derrière le vieillard, la même poussière graisseuse était en train de fossiliser sept gros pots de confitures déposés à l’envers. Je me suis fais hypnotiser par les camions qui passaient derrière la vitre dans le soleil surexposé.
Je voyais les camions passer à l’envers dans les pots eux-mêmes à l’envers, pourtant l’autoroute abouti à un cul de sac ? D’où viennent ces camions et ou vont-ils ?
Et les mouettes qui semblent être les vrais propriétaires des lieux, qui volent à l’envers elles aussi, jaunies par la poussière. Qui volent, qui jouent avec le vent à l’envers.
Puis le vieux plus vieux que vieux a craqué ses mains, brisant ainsi le silence contagieux du groom blanc plus blanc que blanc.
“Vous aurez la chambre un, Albert vous guidera, il ne vous réclamera pas de pourboire, il ne réclame rien, il est muet, c’est pratique, vous verrez“.
Albert était aussi blanc qu’une feuille vierge, en plus d’être muet, il était albinos, il se jouait dans les dents, le regard absent. Les yeux rouges laboratoire.
Puis, il s’est mis à sortir une petite plume blanche de sa bouche, tranquillement, il a pris ma main, le regard de nouveau plein d’espoir et il m’a guidé par la porte d’entrée.
Elle s’est refermée derrière nous comme un fouet d’esclavagiste, mais sa main dans la mienne prenait toute la place, comme les cargos et les pétroliers qui remplissaient la mer de leur immobilité rouge sang soleil.
Le soleil, qui se couche devant le motel, dans la mer comme un œil crevé, un œil qui saigne entre les cargos immobiles.
Et devant le motel, la mer et son ressac qui invite tout le monde même le soleil à venir se lover dans le confort marin. La mer, avec les cargos, immobiles, silencieux, eux aussi.
Je ne suis qu’une bouteille à la mer, une bouteille de Mescal Mexicain et le ver au fond me ronge psychotrope.
J’ai bu le fond de mon verre et je cherche à déchiffrer le message que je dois graver, je me suis vu avec des pilules et des glaçons, au fond d’une bouteille, dans la vase, au fond de la mer. Les bouteilles sont des bouées crevées.
Je me suis surpris à répondre à l’appel du ressac.
Je ne veux pas écouter les lignes ouvertes aux poignets.
Je ne veux pas booster les statistiques aux stéroïdes.
J’ai envie d’aimer la vie.
Je lui ai téléphoné…
Sa peau a la beauté des méduses, sensuelle, ondulante, brûlante au 3e degré.
Elle est venue me voir.
Timide, elle a cogné et elle est entrée, dans le noir du réverbère.
“Je peux entrer ? J’ai mal au cœur, les étoiles sont avalées par la brume et j’ai froid. J’ai trouvé un anneau de Saturne qui me scie en deux“.
Elle est entrée silencieusement dans mon sommeil à marée haute, l’odeur douce de lavande m’a réveillé.
Elle a fermé la porte sur la pénombre, dans le reflet du phare qui éclairait la plage.
Comme une galaxie de sensualité qui me regarde. Avec des yeux à faire danser les aurores boréales.
Ses hanches voguaient comme des nébuleuses.
Elle me regarda sans malice, vulnérable, de ses yeux maladroits, de ses seins miraculeux, de ses lèvres humides.
Elle a déboutonné sa blouse blanche avec pudeur, avec silence, elle l’a laissé tomber par terre et a ensuite dégrafé son soutien gorge, en me regardant.
Simplement.
J’ai explosé.
Ses seins étaient une promesse de paix.
Elle s’est couchée sur moi comme un coucher de terre vu de la lune, et ça, c’est beau.
Nous nous sommes embrassés, je buvais ses lèvres, les yeux saouls, les mains hésitantes, vagabondes, j’avais envie de pleurer.
Son corps en expansion m’engouffrait comme la mer et recouvrait mon manque affectif.
Ses fesses sont des Atlantides douces, des El Dorado cutanées.
Avec bonheur, je me suis noyé dans sa peau, dans sa bouche, dans sa générosité, j’étais asséché.
Elle a ôté sa petite culotte, en silence, ancré dans mes yeux et je suis mort mille fois.
Je n’avais pas été embrassé depuis des millénaires.
J’ai fait glisser sa robe de ses hanches et elle s’est retrouvée nue, sur moi, à faire fondre l’hiver nucléaire de mon manque d’amour, de ma carence affective.
Le déluge de te voir nue, tes mains qui farfouillent mes cheveux, tes lèvres dans mon cou, ma langue qui redessine tes seins, qui se glisse sur la peau lisse de ton ventre, le lac pur de ton nombril, mon sexe sur tes aréoles, mes lèvres qui ouvrent ta vulve, l’odeur de champs fertiles, tes gémissements, l’amour qui se titille du bout de la langue, qui coule de ton corps, entre tes jambes, entre tes cuisses, jusqu’à tes fesses, toi qui m’attire sur toi, ta bouche qui englobe mon gland, l’univers qui explose.
Le souffle.
Mon visage ruisselant.
Ma sortie de secours.
Et j’ai fondu.
Je suis un iceberg chaud dans ses bras.
On s’est donné de l’oubli, de la tendresse, du désir humide, un peu d’amour.
Parce que la baise, ce n’est pas le réconfort, c’est l’illusion.
Mais la bouche sur les yeux avec un regard qui sait parler, ça réchauffe l’antimatière.
Pour se laver le cœur des mains tachées, du sang et des larmes sans goût.
On s’est fait du bien.
Comme une oasis.
Comme rien.
Je me suis perdu en elle, j’ai bu la vie de son sexe, nous avons joui nos problèmes et notre manque d’amour, elle a avalé ma solitude.
Les courbes de sa peau, l’odeur de lavande de ses orgasmes, la salive sur mes angoisses, le plaisir de ses mamelons, la plaque tectonique de ses fesses, l’ampleur de mes fantasmes.
Chaque pore a été pénétré, chaque courbe a été sucée, chaque mot a été susurré.
L’eau salée désinfecte.
Nous nous sommes collés.
Nos dépouilles endormies étaient échouées sur mon lit, naufragées en manque d’amour sur un radeau en matelas capitonné.
Le plafond n’existait plus, les étoiles brillaient.
Au large, portées par la marée, des milliers de méduses invertébrées, multicolores et de toutes beautés, ont tranquillement encerclé les pétroliers immobiles.
Elles ont caressé le métal dur des bateaux géants de leurs tentacules érotiques et dansants en remontant les vagues comme des bulles de chair de femme.
Leur ballet a fait frémir l’acier des cargos rouillés.
Le métal est conducteur.
Sous l’eau, les immenses hélices inoxydables ont résisté malgré tout à l’envie sexy de valser avec la multitude des ballerines marines si belles au 3e degré.
Partout, les petites aurores boréales aquatiques et érotiques, en silence, tranquillement, des milliers.
Partout, des millions.
Autour des cargos, dans les hélices, près des hublots, dans le souffle silencieux de la marée.
Puis, sensuellement, vers la plage, vers notre manque d’amour, à nous, les habitants mal adaptés d’un motel bon marché.
Moi, je rêvais, je rêvais d’amour, de tendresse dans la marina épidermique de ses bras.
Mon manque d’amour, mon manque de caresse était aussi lourd que la flotte de cargos encerclée par les méduses brûlantes et de toutes beautés.
J’étais moi-même encerclé par une méduse sublime.
Mes rêves de pieuvres m’asphyxiaient le cerveau à l’encre noire et ma carence affective me rouillait comme le métal des épaves.
Des bras impossibles.
Le ventre de la plus belle méduse.
Ma solitude au 3e degré.
Tout ça laisse des souvenirs d’incendies.
Des cloques.
L’amour de nos jours a la confusion des fins du monde.
On ne devrait pas rester seul.
Les femmes sont belles, voilà une bonne raison de rester en vie, même si l’amour brûle, même si les caresses ont la confusion des cataclysmes.
Les nuits seules ont la noirceur de l’encre des pieuvres géantes, les rêves de pieuvres sucent le cerveau et nous laissent naufragés, le matin, dans un lit désert, une île déserte, vidé comme un poisson blanc, mort, gonflé par l’eau salée.
Odorant.
Comme un requin sans tripe avec uniquement une double rangée de dents pour mordre.
Les nuits seules donnent l’envie de mordre et nous laissent la blancheur des cadavres gonflés par l’eau des larmes refoulées.
Je suis un grand brûlé d’eaux peu amènes.
Comment aimer à l’heure avancée des agences de rencontres, des amours mis en boîtes vocales et des numéros sexy ?
Comment s’y retrouver au milieu des contacts, des tchat’s et des caresses virtuelles ?
Les rêves de pieuvres asphyxient.
Sa peau a l’attrait des ressacs.
Je coule en elle, sans air, avec l’ivresse des profondeurs, j’ai envie de rester en son ventre, d’y mourir.
Le manque d’air rassure, pour ressortir de ses bras, les paliers de décompressions sont de plus en plus long, je coule.
La vie est grande et cette chambre n’est qu’une des chambres du motel.
Notre motel n’est qu’une étape.
L’océan recouvre la terre qui n’est qu’une des planètes du système solaire.
Le soleil n’est même pas une grosse étoile, il refroidit.
Un jour, il mourra, comme nos étreintes, comme notre amour et le soleil n’est qu’une bulle de chaleur dans l’immensité froide d’un remous qu’est la galaxie.
La galaxie est un petit remous dans l’immense courrant du temps qu’on appelle le Big-Bang.
Un remous.
Un petit tourbillon dans le courant du temps.
Toi et moi, on n’est que des molécules égarées.
Rien de plus, et la douleur ne nous rend pas plus important que le reste des monstres du temps.
Bulles d’amour…
J’ai besoin d’être aimé par le temps et l’univers en entier.
Les méduses ont avancé vers le motel, elles ont touché le sable à l’instant où le soleil a ouvert les yeux sur l’horizon. Tout le monde s’est réveillé, moi, de mon rêve de pieuvre dans ses bras que je serrais trop fort.
Elle, de sa galaxie de manque en expansion, l’oiseau tombé du nid, quoi faire pour le soigner ?
Jouer dans le plumage avec ses doigts maladroits, il rêvait éveillé pour deux, il savait rester silencieux.
Elle s’est levée, épuisée par mes rêves de pieuvres, et elle est allée se baigner, nue dans le soleil qui sort de la vase, de la mer, mais qui reste derrière les nuages gris.
Derrière la brume.
Alors, le soleil a essayé de toutes ses forces, de toutes ses explosions nucléaires de la voir franchir les vagues de son corps joli, mais la brume est restée la plus forte.
Il fera gris.
Est-ce 3e degré, comme le manque d’amour qui brûle.
Même les révoltés.
Surtout les révoltés.
Avoir le cœur brûlé de tous côtés et se réveiller nu, échoué dans des draps, dans le lit d’un motel, ça donne l’envie de changer comme on change le monde.
J’ai passé ma vie entre la révolte et l’envie d’être heureux.
La révolte.
Ne plus être capable de regarder le monde dans les yeux sans sentir la vague venir.
Avoir les poings fermés pour cause de décès, avoir le dos courbé de rage devant ce qui n’est jamais dit.
Avoir la lucidité du suicide.
Avoir envie de faire la cuisine, crier la nuit dans son sommeil, pleurer du béton, se durcir comme la politique, ne plus rien croire, ne faire confiance à personne, même pas en ses sens, même pas en ses causes, même pas en son sentiment d’injustice.
La révolte.
Comme un fruit tendre qui risque de pourrir.
Les fruits ont des gènes d’insectes, mais le tiers du monde crève encore de faim et les enfants doivent manger des sauterelles avant d’aller travailler.
Les molécules sont modifiées, mais rien ne change.
Les enfants meurent encore sur les côtes sèches de la malnutrition, pendant que les semences du riz modifié sont propriétés des compagnies chimiques et privées.
Les femmes perdent les morceaux de leur humanité dans des mers de silicone.
Leur image est elle aussi génétiquement modifiée, mutant de mode et de magazine lustrés.
Les fillettes ont les décolletés des stars pornos, des menstruations à 10 ans et l’envie insatiable de vomir chaque repas.
Elles n’entendent pas les ventres creux à l’autre extrémité de la chaîne.
Le mensonge, la perte de sens, la mort maquillée, le vide qui engouffre tout, la confusion et la solitude exponentielle.
Les ménagères de banlieue ont la tête dans le four.
Elles attendent les effets du gaz sur la solitude et la perte de sens.
Elles attendent les gaz à effet de serre pour être serré dans des bras chauds.
Absents.
Alors, la tête dans le four, la tristesse est épidémique.
Et les médicaments sont propriétés des mêmes compagnies chimiques et privées.
La révolte.
Comme un trou noir, une étoile au bout de son souffle.
Passer sa vie à espérer un jour réussir à les voir, les étoiles, derrière le voile lourd des brouillards.
Espérer savoir les discerner des satellites.
Faire le tournant de l’individualisme ostracisant, se battre pour rester humain quand nos femmes et nos aliments sont modifiés, quand l’air est lourd de plomb et que les anges ont du plomb dans l’aile, vouloir croire en soi, vouloir croire qu’on sera un jour quelque part là-bas, dans les étoiles pour pouvoir les regarder et en vouloir à mort à l’humanité.
Savoir que certain avalent les petites économies comme d’autres, des pilules et ne pas pouvoir avaler.
Voir les pays se faire digérer en toute démocratie et vomir à l’idée qu’il y a définitivement pleins de gens et de dirigeants qui envahissent notre cul parce qu’on se penche.
Avoir de a peine de mort à se redresser après qu’ils aient fait leurs sales besogne par en arrière, avoir honte de marcher la tête haute et se demander qui parle lorsqu’on ouvre la bouche.
Espérer être encore un homme demain, non pas un produit pharmaceutique.
Souhaiter ne pas être rappelé pour défaut de fabrication, classifié comme une auto.
Savoir que nos gènes seront bientôt des délateurs incorporés. Voir son meilleur ami se pendre et se manquer.
Se suicider à coup de télé, de drogues douces, de rêves usagés, espérer voir enfin quelqu’un d’autre dans son miroir, ne plus se reconnaître dans la crème à raser.
Espérer encore être un homme à la fin de la journée.
Passer sa vie entre la révolte et l’envie d’être heureux, se réveiller vide, épuisé, sur le bord des larmes.
Ouvrir les yeux dans ceux d’une femme.
Comme une réponse.
Quand la révolte brûle, qu’elle décapite.
Avoir la peau qui fend, brûlée par les mille et une cigarettes des chambres de torture ou brûlée par les caresses sans promesses, incontestablement.
Voir une femme nous regarder sans rien demander.
Voir une femme nous regarder au lever de la journée donne envie de choisir entre la révolution et l’envie d’être heureux.
Je veux faire la révolution du bonheur.
Malgré ma peau qui crie lorsque l’air la fend.
Je sens la brûlure de mon visage se fendre.
Je suis en train de lui sourire, elle qui me regarde.
Aimer me donne le vertige.
Je perds le nord.
En toute chaleur.
Et je retourne osciller entre la vie et la mort.
Entre la révolution et l’envie d’être heureux.
Je retourne travailler.
Ré-ouvrir le garage, dé-ranger mes voitures, plonger la tête dans la télé…
Téléphone, allô, bulle d’amour encore…
Je veux faire la révolution du bonheur…
Alors me revoilà, bateleur de luxe décomposé, à dire et redire les mêmes mots, phrases et désillusions suicidées, encore et encore…
“Allez, allez, faites comme chez vous, tout ce que vous voulez, je l’ai. Cadillac, Buick, Chrysler, Excalibur, Panther, Iso, MG, Bugatti, Corvette, Packard aussi…, en partie, en morceau, repeinturé, rénové, je l’ai. Je vends des voitures de collection, des automobiles extraordinaires… J’ai un bon prix pour les rêves usagés. L’univers sur quatre roues, le bonheur au rétroviseur, avec ou sans freins, avec ou sans air climatisé, les sièges arrières défoncés ou le tout rénové, tout ça, et bien plus encore. Dites-moi vos plus grands vœux, je vous dirai combien ça fait pour vos illusions bidons“.
Un grand coup de gong dans la tête, la poussière, le métal, le caoutchouc brûlé et cette autre odeur, qui prend la gorge et asphyxie les poumons, ce bruit, ce souffle, ce silence, la lumière décomposée…
Une grande douleur, un liquide chaud et âcre qui coule, un goût dans la bouche.
La violence est un moteur de mémoire, mais ou peut être la mémoire ?
“Une terrible explosion à ravagé ce matin un garage spécialisé dans les voitures extraordinaires, on ne dénombre aucun survivant“…
FIN…